Alchimie fin de siècle V, 66 1900-1901 Soubs les antiques edifices
vestaux, Non eslongnez d'aqueduct ruyné, De Sol & Lune sont les luysants metaux, Ardante lampe Trian d'or
buriné. Vers Castelnaudary Le quatrain II, 17 mentionne un temple des Vestales qui a
été situé dans son interprétation à Saint Michel de Lanès
dans le Lauragais Ă l'ouest de l'Aude. Trois conduites d'eau se trouvent dans la partie
occidentale du territoire de la cité de Carcassonne ; une région située à la
limite des influences océaniques et méditerranéennes. Elle ne présente pas un
climat particulièrement sec, comme celles, plus méditerranéennes ou plus
méridionales, qui donnent généralement lieu à l'étude de ce genre d'ouvrage. Elles
sont maçonnées et enterrées, en relation avec des établissements gallo-romains
en milieu rural. Ce sont des vestiges modestes mais témoins d'un soin
particulier apporté à la recherche et à la maîtrise d'une eau abondante et
courante, selon des techniques nouvelles : l'aqueduc de sur Fontorbe
(c'est-à -dire la Fontaine murée, occitan : orb, -a :
aveugle), communes de Lavalette et de Carcassonne ; l'aqueduc de Bartissol Ă Castelnaudary et l'aqueduc de la Baronne Ă
Mas-Saintes-Puelles en relation de la villa des Bernardis à quelques kilomètres (15) de Saint Michel de Lanès Elles ont été découvertes au XXème siècle mais rien ne
dit qu'elles n'étaient pas connues auparavant. "métaux", "Sol", "Lune" et
"or" : Alchimie Au XVIe siècle nous ne trouvons que deux alchimistes
méridionaux : P. Sabatier, de Puylaurens (Tarn), 1531-1592, et M. Manducat, de Montauban. Sabatier avait composé un recueil
de traités d'alchimie de divers auteurs, en latin et en français. Ce manuscrit
sur papier, encore inédit, m'assure-t-on (278 feuillets, petit in-quarto, sous
couverture de vélin), renferme un traité - peu connu des bibliophiles - qui en
occupe les folios 14-27 : "La Fleur de lys entre les Ă©pines oĂą
premièrement est traité de la lune puy du soleil" (y a-t-il
un rapport entre ce traité et le sonnet de Frate
Elias, qui s'adresse à ceux qui veulent «faire le soleil ou la lune» (far o il
sole o la luna) ? En novembre 1585, Manducat, de Montauban aurait donné une traduction
française des traités latins du recueil de Sabatier que j'avoue n'avoir jamais
vue. Il faut attendre l'apparition, au XVIIe siècle, du grand médecin
spagirique Pierre-Jean Fabre, de
Castelnaudary - dont l'œuvre imprimée ne compte pas moins de vingt-cinq
ouvrages - pour pouvoir saisir dans son ensemble le développement de la pensée
alchimique en Languedoc. Très célèbre de son temps, il est aujourd'hui réédité
(en partie) et médité par de nombreux hermétistes, mais je ne crois pas qu'une
étude un peu approfondie lui ait été jamais consacrée. Sur la façade du petit
château rustique qu'il possédait aux environs immédiats de Castelnaudary et qui
porte encore son nom («Fabri»), près de l'ancien
chemin du Mas-Saintes-Puelles, et non loin de
l'actuelle écluse du canal du Midi («La Planque»), on peut voir encore ses armoiries : ce sont des armes parlantes : un
forgeron («fabre» signifie forgeron en langue d'oc)
lève son marteau sur le fer rouge posé sur l'enclume. Elles diffèrent un peu de
celles qui figurent dans l'Armorial général du Languedoc et sont moins
explicites quant Ă la signification de l'Ĺ“uvre Ă laquelle se livre le singulier
artisan. Dans l'Armorial, il tient une pièce d'or appuyée sur une enclume
d'argent et «de l'angle senestre du chef partent dès
rayons d'or qui l'illuminent». Cela veut dire que Pierre-Jean Fabre avait
trouvé le secret de la pierre philosophale ou, du moins, qu'il ne s'était pas
ruiné à la chercher. Plus heureux que bien des souffleurs, il avait pu -
grâce à elle (?) - acquérir de nombreuses terres - dont ce domaine de «Fabri» - et y faire construire un manoir, symbole du
château spirituel que l'alchimie édifie dans l'esprit. L'inscription gravée
au-dessous des armoiries, sur une plaque de marbre rouge, en témoigne : Hos lapides erexit Alchymia / Quae reliqua dilapidat pro lapide. (L'alchimie
a élevé les pierres (de cette maison), / elle qui (d'ordinaire) dilapide tout
le reste pour se procurer la pierre (philosophale). NĂ© vers 1591, Ă
Castelnaudary, il Ă©tait fils d'Antoine Fabre, bourgeois de cette ville. L'un de
ses frères, Me Bernard Fabre, docteur en théologie, était prêtre en l'église
collégiale de Saint-Michel. Sa sœur, Jeanne-Marie, épousa un sieur Alexandre Déjean, bourgeois également : le comte Déjean, autre personnage célèbre de Castelnaudary, né en
1749, se trouve donc descendre authentiquement de Fabre par les femmes. Il est
probable que Jean Fabre avait fait ses études au collège de Castelnaudary, qui
jouissait alors de quelque réputation, mais je n'en ai point trouvé la preuve. Il
suivit alors les cours de la faculté de médecine de Montpellier où il soutint
sa thèse de doctorat. Depuis le Moyen Age, les études alchimiques étaient
restées en faveur parmi les savants médecins de l'école de Montpellier, qui se
souvenaient encore de l'enseignement du célèbre Arnaud de Villeneuve (1235-
1313), alchimiste et astrologue Aujourd'hui le logis de Fabre s'appelle le Grand Fabry au
nord des Bernardis (GĂ©oportail). "De gueules Ă un forgeron de carnation
contourné à senestre, habillé d'argent avec des ornements d'or et des
brodequins de même, tenant de sa main dextre élevée un marteau d'argent et de
l'autre tenant des pincettes de même, avec lesquels il tient une pièce de
monnaye d'or appuyé sur une enclume d'argent, le tout accompagné de raies de
soleil d'or mouvantes de l'angle senestre du chef" Il reçoit la charge de médecin particulier de Louis XIII.
Il prétend réussir une transmutation alchimique du plomb en argent le 22
juillet 1627. Il meurt à Castelnaudary en 1658 Que Fabre croie posséder la Pierre des philosophes ne
signifie pas qu'il sache la fabriquer : la plupart des récits de transmutation
font intervenir un personnage mystĂ©rieux qui donne la Pierre Ă
l'expĂ©rimentateur. Dans ces conditions, onÂ
comprend que la recherche de la Pierre ait continué à préoccuper Fabre
bien après 1627. Il est bien difficile de savoir si cette recherche aboutit. Constatons simplement
qu'il déclare dans la lettre du 24 octobre 1642, à propos de l'or potable : «Si
j'en avais sous la main, je vous en offrirais volontiers, mais, je ne sais par quelle loi d'un obscur destin, ces mystères de la
nature m'ont été refusés jusqu'alors». L'incapacité de fabriquer cet élixir,
qui est la pierre philosophale sous la forme adaptée à une intervention sur les
vivants, ne signifie d'ailleurs pas l'Ă©chec en ce qui concerne la forme
primitive de cette pierre, adaptée au règne minéral. Mais lorsque Fabre
affirme, au chapitre XXX du Manuscriptum ad Fridericum : «J'ai beaucoup supporté et souffert, j'ai
sué et enduré le froid, avant d'avoir accompli cette œuvre secrète», il vise
alors la fabrication de l'alkahest, produit moins
perfectionné que la Pierre elle-même. Il faut donc songer à un travail constant
aboutissant à l'élaboration de produits toujours améliorés dont on espère
qu'ils sauront, mieux que jamais, purifier les métaux et guérir les malades Du vivant de Fabre, c'est devant Castelnaudary qu'a lieu
la rencontre décisive entre les troupes royalistes du maréchal de Schomberg et
les troupes de Gaston d'Orléans, frère du roi, et du duc de Montmorency,
gouverneur du Languedoc, le 1er septembre 1632. Les deux ducs avaient conspiré
avec Marie de Médicis, mère de Louis XIII contre le cardinal de Richelieu.
Capturé dès le début de la bataille, Montmorency est condamné
à mort et décapité à Toulouse le 30 octobre 1632 Lampes Pierre Jean Fabre traite des lampes ardentes dans un
chapitre "De la génération et production de la vigne", ce qui reporte
au quatrain II, 17 où apparaît aussi un temple des Vestales Les premiers chapitres du Manuscriptum
ad Fridericum évoquaient une dualité de la matière
première, corps et esprit. Un troisième terme est ici introduit, celui d'âme,
qui joue un rôle intermédiaire. L'idée a été développée par Paracelse, mais
elle trouve ses origines dans certains textes attribués aux alchimistes
gréco-alexandrins et recueillis par les auteurs arabes. Ainsi, dit le Livre d'Ostanès, «le corps, l'âme et l'esprit vital sont comme la
lampe, l'huile et la mèche» [...] On pourrait être surpris par l'insistance que Pierre-Jean
Fabre manifeste à propos de la question de l'introduction des métaux vulgaires
dans l'Ă©laboration de la Pierre des Philosophes. [...] Fabre ne rejette pas
l'idée d'une utilisation de l'or et de l'argent vulgaires dans la préparation
de la Pierre. Si certains se sont mépris sur le sens de l'aphorisme ancien,
pourquoi Fabre, dont le but est de clarifier autant qu'il est possible les
opérations alchimiques, entretiendrait-il le malentendu ? C'est que l'or et
l'argent vulgaires, malgré qu'ils sont morts,
présentent une qualité que la matière première des métaux ne possède pas : ils
sont fixés, puisqu'ils sont le résultat des lentes opérations par lesquelles la
nature a, tant bien que mal, produit les métaux à partir de la semence que les
influx célestes avaient déposée dans les cavités naturelles Le 25 juin 1218, le corps de Simon de Montfort fut ramené
à Carcassonne et enseveli dans l'église Saint-Nazaire, à l'extrémité est de la
nef latérale droite, à quelques pas de la chapelle Sainte-Croix. Mais trois ans
après ses restes furent exhumés et portés par son fils Amaury au monastère des
Hautes-Bruyères, près de Montfort-l'Amaury
(Seine-et-Oise). NĂ©anmoins, la comtesse
de Montfort voulut qu'à perpétuité une lampe ardente fût entretenue devant
l'autel de Sainte-Croix, en mémoire de son époux, et qu'une messe y fût
quotidiennement célébrée pour le repos de son âme Cf. le quatrain VII, 21 - Avignon - 2014-2015. Lors de la croisade des Albigeois, Simon IV de Montfort,
chef des croisés, y est assiégé (siège de Castelnaudary) par les comtes de
Toulouse et de Foix en 1211 ; l'issue fut l'abandon du siège par les comtes de Toulouse et de Foix "Trian" : Triens - Trians Triens a été transformé en trians sous l'influence de quadrans, sextans. Le doublet en a se rencontre dans les traités d'arpentage du 6° siècle (Georges, Lexikon der latein. Wortformen, s. v.), dans les „leges Burgundionum“ (Kübler, Arch. f. lat. Lexikog. und Gramm. VIII, p. 446) et autres textes vulgaires (Schuchardt III, p. 108. Bonnet, p. 96, note). Le solidus de Constantin conserva, sous la première race
de nos rois, son nom, son poids, et par conséquent toute sa valeur. Cette
valeur avait été légalement fixée par l'Empereur à 40 deniers romains, ou
deniers de compte, le scrupule d'or devant valoir, depuis la loi Papyria, 10 deniers ou 4o sesterces. Le solidus de la loi
salique est donc aussi de 40 deniers, comme l'attestent une foule de dispositions.
Si quis porcellum furaverit, quadraginta denarios qui faciunt solidum unum, culpabilis judicetur. (Lex salie, tit. 1, §. 5.) Le demi-solidus valait 20 deniers, et le tiers du solidus, qui se nommait triens ou trians, valait 12
deniers et un tiers de denier. Trianem componat quod est
tertia pars unius solidi, hoc est, tredecim. denarii et tertia
pars unius denarii ( tit. 40 » art. 13). Le denier de compte était depuis long-temps frappé en monnaie réelle; il avait cours même
avant la translation du siège de l'Empire à Constantinople; et nous voyons dans
le petit Traité de Volusius Maecianus,
que les termes de denarius et de victoriatus
étaient, de son temps, considérés comme synonymes. Ce denier, à la fois monnaie
réelle et monnaie de compte, fut trèsabondant pendant
les dernières années de l'empire d'Occident; c'était la moitié du lepton d'argent Notons l'histoire du culte rendu par la famille des Servilii - une des
familles sénatoriales d'origine albaine, et un nom qui toujours était rapproché de celui de Servius Tullius - à une toute petite pièce de bronze, un triens aeneus. [...] XXXVIII. N'oublions
pas un trait singulier relatif au cuivre. La famille Servilia,
illustre dans nos fastes, entretient au poids de l'or et de l'argent un triens de cuivre dont on peut dire : Ce cuivre dévore argent et or. J'ignore l'origine et la nature de
cette pièce de monnaie. Je me bornerai à citer le texte même du vieux Messala: «Les Servilius gardent
dans leur famille un triens sacré, auquel ils offrent
chaque année un sacrifice magnifique. Ce triens, dit-on,
tantĂ´t augmente, tantĂ´t diminue de volume, et annonce par ce changement la
prospérité comme la décadence de cette famille.» (Livre XXXIV) Triens réel du système
monétaire romain (le 1/3 de l'as libral) ou pièce
assimilée ? L'étrange opération par laquelle on feignait de le «nourrir» des
deux métaux précieux (utilisés en poudre, sans doute) évoque les survivances
d'une magie des métaux rarement attestée à Rome, mais en même temps souligne
l'éminente dignité de l'aes, le bronze : ce qui rejoint
manifestement la tradition sur les inventions monétaires du roi Servius Tullius. [...] On sait que, dans les opérations de classement auxquels se livraient tous les cinq ans les censeurs de l'institution classique, l'une, qui avait valeur assez disqualifiante, consistait à rayer un citoyen des listes de la tribu en laquelle il était inscrit : il devenait aerarius. [...] Habitués au sens de «trésor public» du mot aerarium, sens en lequel allait naturellement se perdant la signification métallique primitive (les fabri aerarii sont restés les artisans bronziers), déjà les Romains de l'époque impériale ont éprouvé de la difficulté à retrouver la signification initiale de ce vocabulaire, excepté la spécialisation dans le sens militaire, à mesure que l'habitude s'établissait d'appeler aera la solde et, par suite, les années de service d'un soldat. [...] Furent appelés aerarii, au début du Ve siècle, ces plébéiens qui se souvenaient d'anciennes communautés de pagi, et de l'usage essentiel de stipes pour leurs offrandes religieuses comme pour leurs échanges intérieurs : les mêmes qui croyaient se souvenir d'un règne de Saturne et l'évoquaient dans les nundinae, en même temps que la mémoire de leur «roi» Servius Tullius (Jean Gagé, La chute des Tarquins et les débuts de la République romaine, 1950 - books.google.fr). Apparemment, à Rome même, le premier système monétaire
sur lequel Servius Tullius aurait fondé sa
constitution censitaire, et le premier vocabulaire correspondant ont réellement
procédé d'une alchimie de «chercheurs d'or», de cribleurs de rivières, t les premiers
noms des pièces de monnaie avaient antérieurement désigné gemmes ou paillettes
naturelles : que fut d'abord le sestertius - pour les
Romains, très tôt, une monnaie de 2 as 1/2 (semistertius
?) - sinon ce grain magique recueilli par les cribleurs ? Tout se passe comme
si la cesna homonus duir, festin prémiciel de
confraternité qui devait, s'il réussissait, garantir le plein succès de
l'annone, avait eu pour symbole véritable (voir la «fève» de nos gâteaux des
Rois) la formation des grains et notamment de ces fèves, offrande sacrée des Pyanepsies grecques, et tabou cardinal des Pythagoriciens ;
et comme si une relation magique d'équivalence ou de métamorphose avait
réellement été établie entre la formation de ces grains - mystère végétal
auquel répond en grec le verbe "aphadrunomai",
peut-être en en ombrien le nom attesté d'ahatrun - et
l'induration des grains de métal précieux par la force vive des rivières, selon
l'énergétique chère à la pensée d'Héraclite. Ainsi un rite, fût-ce de simple
simulacre, de plongeon dans le courant continu d'un fleuve, sans doute avec des
corbeilles ou des cribles rituels (voir l'osier des Argées), était censé
préparer la juste consommation de la cesna. Mais
l'imagination religieuse ne s'arrĂŞte pas souvent Ă mi-chemin, et il n'y avait
qu'un pas à franchir pour considérer ces grains de monnaie recueillis au crible
comme constituant le fonds de cotisation sacrée du festin, c'est-à -dire, à une
certaine époque, pour imposer le rite de l'immersion des monnaies réelles destinées à ce festin Sous le consulat de Cn. Servilius Geminus, et de C. Quintius Flaminius, à Préneste,
des lampes ardentes parurent tomber du ciel. Et les Romains furent battus au
lac Trasimène par Annibal Servius Tullius La tradition
gardait le souvenir du rĂ´le d'asylie de son plus ancien sanctuaire, l'autel de
Diane, la Lune, dont on attribuait l'installation au roi Servius
Tullius, pour les «étrangers sans droits» qui
venaient fixer leur domicile à Rome. Or ceux-ci formaient la «plèbe» - selon le
sens le plus ancien accordé à ce vocable ; et c'était Servius Tullius qui, en inscrivant ces gens dans les quatre tribus
de la Ville qu'il venait de créer, avait assuré leur intégration juridique et
politique, aussi bien que militaire et religieuse, dans la communauté romaine.
[…] Si l'on se reporte maintenant à Narbonne - colonie de
citoyens romains en terre provinciale, peuplée pour une part de ces «étrangers
sans droits» que sont les incolae, en 11/13 ap. J.-C., de tels caractères donnent toute sa valeur à la
référence aux lois de l'autel de Diane sur l'Aventin. Les mesures prises
devaient viser à la fois une unification de la Cité, et une intégration de
toute son élite jusque-là cantonnée pour sa très grande part dans la «plèbe» -
au plus haut niveau de la société impériale (ordre sénatorial, ordre équestre,
ou décuries de juges pour ceux, sans doute, qui auraient accédé au décurionat à Narbonne). La référence à Diane de l'Aventin
contribuait à définir de telles ouvertures non comme des innovations, mais
comme inscrites dans les plus anciennes traditions de la Cité. Claude, trente-sept
ans plus tard, ne s'y prendra pas autrement, lorsqu'il tentera d'introduire au
Sénat l'élite de la Chevelue : la référence à Servius Tullius
en particulier - sinon Ă Diane de l'Aventin - se trouve en bonne place dans le
discours qu'il tint Ă ce sujet Le rappel du
règlement de l'autel de Diane sur l'Aventin sur la face latérale de l'autel
signalait les Ă©changes entre la capitale de la province et Rome. Diane depuis
la République était la divinité protectrice de la plèbe et comme, à Narbonne,
l'origine du culte se trouvait dans une dédicace de la plèbe, la loi de l'autel
romain pouvait servir de référence. En outre, Diane et son frère Apollon
étaient étroitement liés à Auguste. Ce rapprochement rappelait que l'empereur
était soucieux de l'opinion de la plèbe et des petites gens et acceptait de
voir mis en scène leur attachement au cœur de cette colonie provinciale Vestales A Rome, il n'y eut
d'abord que quatre vestales instituées par Numa Pompilius.
Servius Tullius, selon Plutarque, ou Tarquin
l'ancien, selon Denis d'Halycarnasse et Valère
Maxime, en ajouta deux. Ce nombre n'augmenta ni ne diminua pendant toute la
durée de l'empire, et quoiqu'il paroisse
par un passage de S. Ambroise, et des médailles de Faustine, qu'il y en avoit sept, cette septième n'étoit
sans doute qu'une novice, qui ne faisoit pas partie
de l'ordre. On ne voit en effet que les six vestales sur le camée qui forme le
cul-de-lampe du texte de ce livre, et qui, comme nous l'avons dit, est copié
sur le revers d'une médaille de Faustine. On les choisissoit
parmi le peuple ; on faisoit semblant d'arracher la
vestale des bras de ses parens, parce que la première
avoit été ravie, et on lui coupoit
les cheveux, que l'on attachoit Ă l'arbuste Lotos, en
signe d'affranchissement. On ne pouvoit pas non plus
en recevoir au-dessous de six ans, ni au-dessus de dix, afin que l'innocence ne
pût être soupconnée, ni le sacrifice équivoque. A
Albe les Vestales étoient obligées à une virginité
perpétuelle ; mais à Rome on n'exigeoit d'elles
qu'une continence de 30 années, dont elles passoient
les dix premières à apprendre leurs obligations, les dix suivantes à les
pratiquer, et le reste à les apprendre aux jeunes ; après quoi elles étoient libres de se marier ; autrement si elles restoient attachées au culte, elles n'avoient plus la même
part au ministère. En dédommagement de leur continence temporaire, on leur
donnait une infinité d'honneurs, et la liberté d'aller souvent manger dans leur
famille, précédées d'un licteur avec les faisceaux Le principal
emploi des Vestales consistait dans l'entretien du feu sacré. L’une d’elles
passait la nuit entière pour l'empêcher de s’éteindre, et si cet accident
arrivait par sa négligence, elle était punie du supplice des esclaves,
c’est-à -dire du fouet. C’était des mains du grand-prêtre qu’elle recevait ce
châtiment. Aucun accident n’était regardé comme un plus grand malheur : on
suspendait toutes les occupations, toutes les affaires; le deuil était général
et l'inquiétude extrême, jusqu’à ce que le crime fût châtié, le temple expié, le feu rallumé À l'origine la jeune fille devait être patricienne, puis
la fonction s'est ouverte aux plébéiennes car il devenait difficile de trouver
des patriciens disposés à confier leur fille pour une durée de 30 ans comme
vestale, et enfin la fonction est ouverte aux filles d'affranchis La Lex Ogulnia
ouvrait aux plébéiens les sacerdoces, et date de 300 a. C..
La Lex Papia portant sur le
choix de la prêtresse par tirage au sort devant une assemblée (contio) serait à situer à cette période. Il n'y a aura plus
de problème recrutement quand le pouvoir civil et le pouvoir pontifical seront réunis entre les mains de l'empereur Il y a des vestales pour le culte de Diane à Némi et donc un rapport étroit existe entre Vesta et Diane.
A lire bien l'inscription de NĂ©mi, on peut
conjecturer qu'il y a confusion entre les deux. D'autre part, les vestales
devaient aller chercher de l'eau tous les jours à la fontaine Égérie près de la
porta Capenna et le frère de la vestale Rhéa Silvia,
mère de Romulus, portait le nom d'Egestus. Ces
données rejoignent une autre donnée intéressante : celle du voisinage à Rome
des cultes de Egeria et de
Diana. Les Latins lors de leur lutte contre Rome avaient essayé de remplacer le
culte de la Diane de l'Aventin par celui de laÂ
Diane d'Aricie. De la sorte les vestales sont prĂŞtresses non seulement
de Vesta mais aussi d'Égérie et de Diane, ce qui nous donne une première
approche, car Diane est de toute évidence une déesse chtonienne. L'ancienne
déesse locale Diana a perdu les traits originaux de son caractère depuis le
moment où l'arrivée d'Artémis en Italie a fait remarquer certains attributs
communs puisqu'Artémis était une déesse lunaire et protégeait la parturition
des femmes. Or il semble bien que cette protection des femmes fut la raison
principale du succès de la Diane d'Aricie. Mais à Némi,
Diane portait le nom de Vesta. Et Diane, comme Égérie, était divinité de l'eau
de source. D'autre part le complexe du temple de Vesta au Forum romain
comportait la Iuturna ou déesse fontaine. Le petit
bassin de la source subsiste encore aujourd'hui. Si donc la nature propre de
Vesta nous échappe, son accouplement à Diane - Égérie - Juturne
la classe parmi les divinités utilitaires. Enfin il serait paradoxal de ne pas
tenir compte de la pratique par laquelle ce culte a surtout frappé les Romains,
Ă savoir l'entretien du feu. Et si l'on tient compte du service des vestales,
Vesta est autant dispensatrice du feu que de l'eau. Mais les vestales
apparaissent encore comme des servantes du très ancien culte de Cacus et de
Caca, elles pratiquaient dans ce culte leur liturgie du feu, mais Cacus est
fils de Volcanus (Vulcain) et sans doute est-ce Ă lui
que nous devons la présence du feu dans le culte pratiqué par les vestales Remarquons que la
ville de Villepinte (dans l'Aude) était autrefois nommée Aricia.
Villepinte situé sur la R.N. 113, entre Alzonne et
Castelnaudary, 800 habitants est d'origine romaine. Petit bourg appelé Aricia, situé sur les bords d'un faible cours d'eau
transformé en fossé, appelé l'Arize, au pied du
temple de Diane. Dévasté et reconstruit au 8e siècle. Le nom d'Aricia remplacé par celui de Villepinte ou Ville des Pins,
placé au lieu-dit «Montpénédi», bois sacré de la
déesse Diane. Au 9e siècle, le temple de Diane, devenu le sanctuaire de N.D. de
la Rominguière, objet d'une grande vénération au 13e
siècle ; englobé au siècle suivant dans l'église paroissiale actuelle De même, à Rome, les Vestales étaient les gardiennes
féminines du feu, et les Romains, lors de leur mariage, offraient à leurs
Ă©pouses le feu et l'eau. Dans le MithraĂŻsme, le feu l'emporte sur l'eau, il est
associé à un degré plus élevé de décantation et d'initiation (deuxième degré, nymphus, pour l'eau, quatrième degré, leo,
pour le feu) : c'est exactement ce que dit Saint Jean-Baptiste Ă ceux qu'il
purifie par le Baptême, et auxquels il annonce la venue du Christ : «Moi je
vous immerge dans l'eau pour la conversion ; celui qui viendra derrière
moi est plus fort que moi, je ne suis pas digne de porter ses chaussures ; lui
vous immergera dans l'Esprit Saint et le feu» (Matth III, 11) Aux yeux de Cicéron ou de Sénèque, le feu du temple des Vestales était un symbole; preuve suffisante qu'à l'origine il était autre chose. Ce feu primitif, entretenu suivant des rites compliqués par des vierges, était le feu par excellence, le feu tutélaire, une réalité ayant une âme, c'est-à -dire une efficacité magique, une vertu. Il n'est pas moins absurde de parler de symbolisme à propos de l'institution des sacrements (Salomon Reinach, Cultes, Mythes et religions, 1909 - books.google.fr). Typologie Avec la date de 1900, et la date pivot de 1627, qui
marque la transmutation de Fabre, on obtient 1354. Le 31 octobre 1355, en pleine guerre de Cent Ans, la
ville de Castelnaudary est mise Ă sac par les hordes du Prince Noir, qui, parties de Bordeaux,
ravagent la Gascogne, puis le Lauragais, jusqu'Ă Narbonne, Ă©vitant
soigneusement les places les mieux défendues. La ville est pillée, détruite, et les habitants massacrés À la suite d'une révolte sévèrement matée dans son comté
de Chester, il fut nommé lieutenant de Gascogne. Mandaté par son père, il
arriva Ă Bordeaux le 20 septembre 1355, en pleine guerre de Cent Ans, pour
protéger les possessions anglo-aquitaines contre les
Français. Deux semaines plus tard, il mena une campagne à travers le Sud-Ouest,
maraudant à travers les comtés de Juillac, d'Armagnac et d'Astarac.
Il s'élance sur le «chemin du roi» et détruit tous les villages du
Nord-Lauragais : Baziège, Villefranche, Avignonet-Lauragais, Castelnaudary. En Languedoc, nombre de
villes et de villages furent la proie de la soldatesque, de véritables actes de
terreur étant menés à Montgiscard, à Carcassonne et Narbonne. Le but n'était
pas de soumettre Ă la couronne anglaise les terres conquises, mais de les
piller pour affaiblir et ruiner le camp français : il s'agissait là de la
stratégie fondamentale de la guerre de Cent Ans, basée sur les chevauchées et non sur une guerre de position Henri II de Transtamare
(1333-1379), roi de Castille, adversaire du Prince Noir, obtint sa couronne
grâce à l'aide de Du Guesclin et à l'appui de Charles V auquel il resta continuellement fidèle Le roi Charles V honora la mort du connétable "d'une cérémonie signalée, faisant
enterrer son corps auec les Rois à S. Denis, pour sa sepulture, au pied de laquelle est celle dudit Guesclin, auec une lampe ardente, entretenue par fondation, nommée la lampe de Guesclin jusques aujourd'huy" Cf. quatrain IX, 24 - Duguesclin et les huîtres - 2121. Alchimie fin de siècle L'alchimie occidentale est née à Alexandrie aux IIe et
IIIe siècles, après l'alchimie chinoise et l'alchimie indienne. Les Arabes
l'ont recueillie et transmise à l'Europe, où l'hermétisme chrétien favorise la
naissance de l'alchimie occidentale
moderne au début du XIIe siècle. Elle prospère entre 1550 et 1650, s'étiole
au XVIIe siècle, réapparaît vers 1900
et connaît, à partir de 1950, un regain de popularité remarquable, qui
témoignerait d'un désir profond de retrouver la Gnose. C.G. Jung et Gaston
Bachelard la «psychologisent», en en faisant, sinon
un véritable archétype, du moins une constante de l'esprit humain. L'alchimiste
connaît Dieu par la perception de son énergie. L'alchimie n'est pas une
pré-chimie, mais une «métaphysique expérimentale». Dans le langage
physico-chimique - à entendre littéralement et spirituellement - l'alchimiste
travaille Ă fabriquer la pierre philosophale, ou pierre des sages, qui est Ă la
fois médecine universelle (ou élixir) et poudre aurifique de projection. Il
aurait existé deux techniques de fabrication de la pierre philosophale : la
«voie sèche» des poteries et la «voie humide» des verreries. La matière Ă
parfaire peut être de nature corporelle (auquel cas la matière première passera
par les trois stades cardinaux du noir - «l'œuvre au noir» - du blanc et du
rouge), ou de nature spirituelle. Il s'agit donc soit de métaux vulgaires le
plomb Ă transmuer en or, soit de la restauration de l'homme dans sa
ressemblance divine originelle, en vue de sa purification et de sa déification.
Les deux démarches doivent d'ailleurs, dans la plupart des traditions alchimiques, être menées simultanément C'est d'abord chez ces alchimistes qu'apparaît au XVIe
siècle l'adjectif hermétique, qualifiant une façon d'obturer parfaitement les
récipients. C'est le fameux «sceau hermétique». Le substantif féminin
hermétique s'appliquera au XVIIe siècle à la partie occulte de l'alchimie,
l'adjectif devenant, par extension, synonyme d'«étanche». Nouvelle
signification induite au début du XIXe siècle : est hermétique tout ce qui est
difficile à comprendre. Enfin apparaît
vers 1900 le nom commun hermétisme, signifiant à la fois «doctrines des
alchimistes» et «caractère de ce qui est impénétrable, obscur ou carrément incompréhensible» Le XIXe siècle se distingue assez nettement du XVIIIe,
riche encore de traités alchimiques (même à ne considérer ici que les
réimpressions ou les nombreuses anthologies de traités anciens), en ce qu'il y
eut fort peu de publications sur le sujet. De 1800 Ă 1880, en effet, on ne
recense guère que trois textes véritablement importants: La Philosophie céleste
(Paris 1803) de Louis Grassot, L'Hermes
dévoilé dédié à la postérité (Paris 1832) de Cyliani
et le Cours de philosophie hermétique ou d'Alchimie en dix-neuf leçons (Paris
1843) de L. P. François Cambriel (1784-1852). Le
témoignage de Louis Figuier vient ici conforter notre propos: il y avait bien des
alchimistes - opératifs et spéculatifs - au moment où Figuier écrivait son
ouvrage de vulgarisation, vers 1840/1850, mais Figuier lui-mĂŞme ne mentionne pas
de publications contemporaines. C'est Ă
la suite de cette période de transition assez singulière, presque dépourvue de
productions littéraire, qu'apparaîtront, peu après les années 1880, les œuvres
de Papus (Philippe Encausse,
1862-1912), d'Albert Poisson (1864-1894) et de F. Jollivet-Castelot
(1874-1937), pour ne citer que quelques noms. [...] Papus,
comme Lévi (Alphonse-Louis Constant, 1810-1875), s'est intéressé à l'alchimie,
mais cette dernière est bien souvent intégrée à un corpus beaucoup plus vaste.
Sous l'influence conjuguée de Papus, de Poisson - et
sans doute aussi de Barlet, dont le rĂ´le et
l'influence demeurent assez peu étudiés -, Sédir,
Marc Haven et Abel Haatan
vont s'orienter progressivement, d'une part, vers les applications spagyriques de l'alchimie, et d'autre part, en accordant un
place importante aux concepts théosophiques, jeter les bases d'une
"alchimie spirituelle" déjà à l'honneur en Angleterre. Le dessein de Jollivet-Castelot, et par la suite de ses premiers disciples
- du moins jusque vers 1908 -, est très différent: il s'agit d'abord de
rapprocher chimie officielle et alchimie en une sorte de "troisième
voie" qui serait l'hyperchimie (ou la
néo-chimie). On sait aujourd'hui que ce résultat ne fut jamais approché Parmi de nombreuses hypothèses qui cherchent à identifier
qui se cache sous le nom de Fulcanelli, le fameux
alchimiste, l'une, qui revient Ă Walter Grosse, tient Paul Decoeur
pour Fulcanelli lui-mĂŞme. Decoeur
aurait réussi la transmutation en 1909. Le disciple de Fulcanelli,
Eugène Canseliet, aurait rencontré Decœur à Paris, rue de Marseille vers 1915 Paul Decœur fut affecté au
service du Canal du Midi dans les années 1860 Sur la demande des habitants de la ville, Pierre-Paul
Riquet, concepteur du canal du Midi (alors canal royal du Languedoc), et
François Andréossy, géomètre expert, ont fait de
Castelnaudary le cœur technologique de cet ouvrage, par la construction du Grand
Bassin. C'est la seule Ă©tendue d'eau de cette dimension (7 hectares) entre
Toulouse et Sète Dans sa préface de 1884 à son ouvrage de sur Les origines
de l'alchimie (1885), Berthelot affirme que les commencements de la science
qu'il cultivait l'ont souvent préoccupé. Il avait réuni des notes depuis de
longues années avant de faire le voyage en Orient, pour l'inauguration en 1869
du canal de Suez.” Il visita les ruines de l'ancienne Égypte, dont les débris
attirèrent son attention sur les connaissances de chimie industrielle que
suppose cette civilisation Ă laquelle les alchimistes font remonter leur
science. Berthelot se proposait d'en retrouver les "traces
positives". Il étudiait les pratiques de l'art hermétique dans la mesure
oĂą elles avaient prĂ©parĂ© la chimie moderne.Â
Comme chimiste et historien, Berthelot manifeste un vif intérêt pour les
origines et le développement de la technologie, en particulier pour la paléométallurgie, dont l'étude est devenue depuis une
branche de l'archéologie, de plus en plus scientifique et spécialisée. Dès la
fin du XIXème siècle, il fut parmi les premiers savants qui ont pressenti
l'intérêt de l'application des sciences exactes à la connaissance des métaux
anciens. Dans l'introduction au recueil Archéologie et histoire des sciences
(1906), Berthelot présente sa méthode de travail qui s'appuie sur des
renseignements empruntés aux textes et tirés de l'examen des objets. Il s'est
attaché à l'étude et à l'analyse des métaux et d'objets divers provenant de
musées ou de fouilles. Il a mis ainsi le laboratoire au service de
l'archéologie et de l'histoire de la technologie, comme en témoignent ses
recherches expérimentales, auxquelles les archéologues ont eu souvent recours Démocratie Selon Jean Estèbe, auteur d'une
étude documentée sur les ministres de la IIIe République (Les ministres de la
République, 1871-1914, 1982), «les hommes d'origine plébéienne sont de plus en
plus nombreux à l'exécutif entre 1871 et 1914. Inversement, les grands notables
surtout, qui sont nés dans les familles de cadres de l'État, voient leur place
s'amenuiser». Et si beaucoup de républicains jouissent d'un confortable niveau
de vie, c'est souvent parce qu'ils se sont hissés dans l'échelle sociale grâce
à leurs études. Le père de l'avocat Émile Loubet, était paysan et celui du
juriste Armand Fallières simple greffier. Un tiers des ministres républicains
de 1900 est d'origine modeste. A ceux-là , il manque le réseau de relations qui
les propulsera aux meilleures places CF. la suite au quatrain IX, 9 – Capitole – 2110. |