Sébastopol V, 8 1857-1858 Sera laissé feu vif, mort cachée, Dedans les globes horribles espouvantable, De nuict à classe cité en poudre lasché, La cité à feu, l'ennemy favorable. Le siège de Sébastopol est l'épisode principal de la guerre de Crimée. Pénible et meurtrier, il dura onze mois, du 9 octobre 1854 au 11 septembre 1855.
Le choléra, le scorbut et d’autres maladies firent de nombreux morts (fr.wikipedia.org - Siège de Sébastopol (1854-1855)). "globes" : boulets DEVANT SÉBASTOPOL. (Octobre 1854.) LE BOMBARDEMENT. Tout ce que peut forger dans ses noirs arsenaux Le chimique savoir des esprits infernaux, Tout ce qu'ont inventé Perkins, Paishans, Congrève, Pour rendre encor la mort plus terrible et plus brève, Tous ces globes ardents qui partent furibonds En ligne droite ou courbe ou ricochent par bonds, Boulets, bombes, obus, rugissantes mitrailles, Sébastopol le fait sortir de ses entrailles. Une fièvre pareille exalte nos deux camps : Là , plus roides encor, jaillissent des volcans, Cataracte de fer, déluge d'incendie, De comètes grinçant dans leur course agrandie, Ouragan de boulets qui, se croisant dans l'air, De la tempête russe entrechoquent le fer. En même temps, la flotte, unie aux feux terrestres, De ses mille sabords déchaînant les orchestres, Prodigue sur la ville et le fort Constantin Des tonnerres vengeurs du trône byzantin (BARTHÉLEMY, la Tauride) (Léger Noel, La siège de Sébastopol et la paix. Poëme historique, 1856
- books.google.fr). Sébastopol ou Sevastopol fut fondée en 1786 par Catherine II sur l'emplacement d'un village tartare nommé Ak-tiar (blanc rocher); mais les travaux les plus importants
ne furent entrepris que de 1825 à 1852, sous le règne de Nicolas, que l'on peut considérer comme son véritable fondateur; c'est lui qui en avait fait un établissement maritime
de premier ordre, à 400 kilomètres de Constantinople, d'où une flotte pouvait, en cinquante-six heures, arriver devant cette ville. Il ne reste plus de cet immense arsenal,
depuis le terrible siége qui l'a détruit, que des ruines, et des ruines que le traité du 30 mars 1856 empêche de relever. Un petit nombre d'édifices et de maisons ont pu résister
à la trombe de fer qui a plu sur cette ville pendant un an et aux explosions de mines qui ont renversé ce que n'avaient pas détruit les bombes et les boulets. Mais la position
géographique de Sébastopol est restée l'une des plus importantes qui soient au monde, une des plus favorables à un grand établissement maritime, soit militaire, soit commercial (Victor-Adolphe Malte-Brun, Théophile Lavallée, Géographie universelle de Malte-Brun, Tome 4, 1867
- books.google.fr). "mort caché" L'interprète arrive; on interroge ce déserteur. Il nous apprend que la nouvelle de la mort de l'empereur Nicolas est encore ignorée dans la ville. La cache-t-on, ou réellement n'en est-on pas encore instruit ? Voici à ce sujet un petit fait : Lord Raglan a envoyé le 7, dans la journée, un parlementaire de notre côté; c'est le seul, je crois, où l'on parlemente, et dans une de mes dernières lettres je vous
ai décrit cet endroit avec grands détails. Le parlementaire qui était un major, après avoir remis à l'officier russe le pli dont il était chargé, lui dit que l'on venait
d'apprendre dans les armées alliées la triste nouvelle de la mort de l'empereur de Russie et que la France et l'Angleterre, ennemies trop généreuses pour ne pas s'associer
à d'aussi légitimes et d'aussi grands regrets, appréciaient la perte immense que venait de faire la Russie. La figure de l'officier russe demeura impassible, et il répondit
qu'il n'était instruit de rien, puis il salua, voulant ainsi empêcher toute suite à cette conversation engagée; mais les officiers qui assistaient remarquèrent que,
lorsque l'interprète rapporta en russe les paroles que le parlementaire anglais avait dites, deux soldats se regardèrent aussitôt avec un étonnement subit qui bouleversa
leurs visages (CĂ©sar de Bazancourt, Cinq mois au camp devant SĂ©bastopol, 1855
- books.google.fr). "classe" et "nuit" "classe" désigne souvent une flotte navale, du latin "classis". Ajouté à "cité" on se trouverait bien dans un port. Au même moment, les navires alliés pilonnent les défenses russes, avec des résultats décevants, les navires se voyant infliger plus de dégâts qu'il n'en causent aux Russes.
Les bombardements continuent les jours suivants mais les Russes parviennent à réparer les dégâts causés en travaillant la nuit. La même situation va se répéter tout au long
du siège (fr.wikipedia.org - Siège de Sébastopol (1854-1855)). Dans la nuit du 22 au 23 août, je pris part à l'affaire où nous repoussâmes l'ennemi devant Malakoff. Dans la nuit du 23 au 24, nous soutînmes un vif bombardement
des bastions Nos 1 et 2 de la ligne de défense de Sébastopol; jusqu'au 26, un bombardement soutenu eut lieu. Ce bombardement fut d'une telle violence, que nos fortifications
en furent pitoyablement endommagées (Alexandre III, Souvenirs de Sébastopol, traduit par Nicolas Notovitch, 1894
- books.google.fr). "ennemy favorable" La forteresse devient alors intenable et les Russes l'évacuent après avoir détruit ses fortifications. Trois jours plus tard, la ville de Sébastopol finit par se rendre.
Bien que Sébastopol se soit défendue héroïquement et que son attaque ait coûté la vie à de nombreux Alliés, sa chute marque le début de la défaite russe lors de la guerre de Crimée (fr.wikipedia.org - Siège de Sébastopol (1854-1855)). Acrostiche : SDDL César de Bazancourt dans son Expédition de Crimée parle de la flotte alliée qui passe les Dardanelles pour accéder à la Crimée : Suivons le vaisseau-amiral franchissant les Dardanelles; il n'est pas sans intérêt de voir avec lui se dérouler sous nos yeux les lignes de défense qui
commandent ce dangereux dĂ©troit. Le jour commmençait Ă poindre quand les vaisseaux d'avant-garde approchèrent le cap Helles-Bournou et le château d'Europe, qui sont Ă
l'extrémité de la Chersonèse de Thrace, à l'entrée des Dardanelles. Des fortifications vieilles et assez mal entendues constituent la défense de ce premier château, appelé
par les Turcs Seddul-Bahr; il se compose d'une redoute assise sur la croupe d'une colline, et reliée à une batterie de feux rasants par des murailles dentelées de créneaux
et flanquées de tours. Dans le nord-est, des maisons aux toits de briques, du milieu desquelles s'élève le minaret d'une mosquée, donnent une teinte mauresque à ces fortifications,
appartenant pour la plupart à un autre âge (César de Bazancourt, L'expédition de crimée. La marine française dans la Mer Noire et la Baltique: chroniques maritimes de la guerre d'Orient, 1858
- books.google.fr). Seddul-Bahr fera reparler de lui en 1915 au cours de l'expédition des Dardanelles. |