Saturniens V, 24 1869-1870 Le regne et loi sous Venus élevé, Saturne aura sus Iupiter empire : La loi et regne par le Soleil levé, Par Saturnins endurera le pire. 1365 Giovanni da Legnano, juriste, né en 1320, est l'auteur du De flectu Ecclisie sur le début du Grand Schisme, et du Figura celi de la conjonction de 1365 qu'il place au 22 octobre ppuir signifier une conjonction non seulement de Saturne et Jupiter mais aussi de Vénus, de Mercure et du Soleil. Dans Figura celi, Legnano constate que le christianisme, ici identifié - conformément à la doctrine d'Albumasar revue par Roger Bacon - à la lex mercurialis,
l'emportera sur l'Islam, assimilé à la lex Veneris, du fait notamment que la Vierge, dominée par Mercure, s'étant trouvée à l'ascendant de l'horoscope de la conjonction,
et que Saturne l'emportait en puissance à ce moment-là sur Jupiter, la religion la plus ancienne l'emportera sur la plus récente (§ 15-17). Mais d'ici la conjonction
suivante de Saturne et Jupiter, celle de 1385 (§ 18), se produira une grande dépression de l'état ecclésiastique (§ 22-23) qui montrera que les périls futurs liés aux
problèmes internes à la chrétienté sont bien plus redoutables que les périls extérieurs (Jean-Patrice Boudet, Giovanni da Legnano et la genèse de son interprétation astrologique du Grand Schisme d'Occident, Église et État, Église ou État ?, 2015
- books.google.fr). Il est question de lions dans son interprétation des prophéties sibyllines : en rapport avec la Sibylle de Cumes un lion qui rugit humblement et ridicule associé
probablement à l'empereur Charles IV ; avec la Sibylle Dispontia (de Troie) un lion qui bêle, se change en coq, et chante comme un âne ; un lion venu d'Orient
dont les tribulations se terminent heureusement. Ailleurs, un pape du Latium est aussi confronté à un certain Karolus [cf. quatrain IV, 86 - 1841-1842] (Jean-Patrice Boudet, Giovanni da Legnano et la genèse de son interprétation astrologique du Grand Schisme d'Occident, Église et État, Église ou État ?, 2015
- books.google.fr). Pour un autre lion : cf. quatrain suivant V, 25 pour la prophétie du Lion du Nord et la fin des Etats de l'Eglise. Avec le quatrain précédent, on a trois quatrains qui forment un échantillon des prophéties passées. Typologie Le report de 1869 sur la date pivot, 1365 donne 861. Le 19 mai 861, une météorite tombe sur Nogata, sur l'île de Kyushu au Japon. Il s'agit de la plus ancienne météorite recueillie encore conservée (fr.wikipedia.org, Année 861). Saturniens Particulièrement sensible, par suite de son homosexualité, à la structure narcissique de l'art, Verlaine pose avec constance et acuité, dans ses premiers recueils, le «problème» de la création conçue comme une auto-création, comme la création d'une oeuvre (d'un texte) où le moi de l'artiste se regarde et se reconnaît lui-même. Ce rapport narcissique à son poème suscite chez le poète Verlaine le même désarroi, pour le moins, que l'homosexualité peut en susciter chez l'homme Verlaine. Le rossignol ( le poète ) «a peur de se noyer» dans sa propre image. Cette mort est parfois allégoriquement figurée par les personnages de la statue ("Mon rêve familier"), du Pierrot blême, ou des danseurs fantomatiques de la "Nuit du Walpurgis classique" : Ces spectres agités, sont-ce donc la pensée Du poète ivre, ou son regret, ou son remords, Ces spectres agités en tourbe cadencée, Ou bien tout simplement des morts ? (p. 72) cette mort devient un événement proprement poétique quand elle s'accomplit sur le plan du langage poétique lui-même. Ainsi dans l'Ariette III (p. 192), quand la pluie pénètre si bien le coeur du poète, par les effets conjoints de la rime intérieure, de l'allitération et de l'assonance (pleure/coeur, il pleure... comme il pleut), que ce coeur se dissout littéralement en elle. Dans l'Ariette IV, quand le poète est si bien pris au piège de sa féminité qu'il ne peut plus écrire «qu'au féminin, comme on le voit par le système des rimes et par la métamorphose du locuteur en une “pleureuse” tourmentée de se faire «pardonner» (p. 193)... Pardonner quoi ? Sa fascination pour sa propre image (pour son propre sexe, ou pour la féminité, en tant que - s'identifiant à la femme - c'est en la femme que le poète reconnait son moi idéal). C'est pour s'être trop miré dans son texte, pour s'être vu «ombre» (Ariette IX) dans la rivière aux images, que le poète s'y noie, c'est-à -dire se disperse dans le corps textuel (rossignols ou lunes, rimes ou consonnes). Un fantasme du corps morcelé se lit dans la «Chanson d'automne» (Poèmes saturniens, p. 73), où le poète s'en va Deça, dela, Pareil à la Feuille morte se perdre dans le cosmos. On comprend mieux à présent pourquoi Verlaine a été séduit par le thème astral : les mots sont sous le signe des astres. Que la langue prédétermine les rapports entre les mots, les conduisant aux «désastres» comme aux rencontres «opportunes» (Fêtes galantes, p. 107), cela constitue pour Verlaine une détermination ( une fatalité ) en tous points analogue à sa problématique détermination sexuelle. Mais Saturne n'est pas l'astre significatif. On peut seulement dire qu'en tant que divinité du Temps, Saturne-Kronos se rattache à la Lune, et qu'en tant que «fauve planete» (= rouge) (p. 57), il se rattache au Soleil. On note que Saturne donne leur titre aux Poèmes saturniens, mais n'y figure pas, sauf dans l'en-tête du recueil. Aussi sa résurrection tardive en 1885 : C'est à cause du clair de lune Que j'assume ce masque nocturne Et de Saturne penchant son urne Et de ces lunes l'une après l'une. (Parallèlement, p. 503) apparaît-elle artificielle. Dans ce cynique «A la manière de Paul Verlaine», tout le thème astral est rétrospectivement dévalué. Cependant la vérité
des quatre premiers recueils est autre. Et si Saturne s'y affiche, c'est justement en tant que masque, pour occulter les astres qui comptent vraiment,
le soleil qui fait peur, et «Elle» (Romances sans paroles, p. 193 et 208), l'impossible Vénus. A l'être en désarroi pris entre le masculin et le féminin,
le mythe apporte la lune. Et l'on pourrait penser que sur le plan existentiel comme sur le plan poétique, Verlaine trouve une solution dans l'astre de l'ambiguïté,
des métamorphoses et des dédoublements. Mais ceci serait encore inexact. On approche peut-être de la vérité en disant que dans la lune, Verlaine trouve une
structure : un principe structurant. Autour de la lune, un monde mythique s'organise, qui est un monde de mots, moins encore, un monde de
phonèmes. C'est, se répondant de poème en poème à travers les frontières des recueils, «le choeur des petites voix» (Ariette I, p. 191).
Donc, ce que Verlaine a trouvé dans la lune, ce n'est pas la solution à son problème, c'est la voie par où son problème se transmuerait en poésie (Jeanne Bem, Le texte traversé, 1991
- books.google.fr). En bref, du cul. Mais c'est si bien dit. Eh bien, à ce poète heureux et fêté, Verlaine, triste et méconnu, donne seul, si je puis dire, la réplique dans cette comédie symétrique du
siècle : c'est la même âme en deux carrières orientées, l'une vers le signe Vénus et l'autre vers le signe Saturne (Charles Morice, Paul Verlaine) (Paul Verlaine et ses contemporains, 1897
- archive.org). La Commune Les catholiques parleront des saturnales révolutionnaires de la Commune de Paris (Eugène Villedieu, La Commune de Paris: les scélérats de la révolution, 1871
- books.google.fr). De toutes les églises de Paris, la plus connue en province et à l'étranger est celle de Notre-Dame des Victoires; c'est celle qui, pendant la Commune, a été la plus tourmentée,
et dont les pertes ont été les plus considérables. [...] Le 17 mai 1871, veille du saint jour de l'Ascension, vers quatre heures trois quarts de l'après-midi, au moment même où éclatait
la poudrière du Champ-deMars, l'église Notre-Dame-des-Victoires fut envahie par un fort détachement du 150° bataillon des fédérés, précédé du citoyen Lemoussu, commissaire de police
central, et du citoyen Pierre Maillot, simple commissaire. Pierre Maillot était un ancien artiste dramatique de basse lignée qui figura longtemps sur les planches des théâtres de
Belleville et de la Villette. Après avoir longtemps joué les traîtres à la scène, il tint, sous la Commune, l'emploi de commissaire de police adjoint au solennel et légendaire
Lemoussu, le pilleur d'églises, le profanateur de tombeaux, le voleur des trésors sacrés. [...]
Un festin eut lieu au banc d'œuvre de l'église Notre Dame des Victoires, et d'abominables excès furent commis en compagnie de ces femmes. Les cris, les blasphèmes, les voix
avinées, les danses immondes furent les conséquences de ces agapes de la Commune. Certains bruits ont circulé à l'occasion de ces saturnales. On a dit que la statue de la
Sainte-Vierge avait été habillée en cantinière et qu'un individu ayant voulu lui mettre sa pipe à la bouche était tombé mort. Ce sont là des légendes. Une petite statue de
l'Immaculée-Conception, en bois sculpté, placée au-dessus du banc d'œuvre, eut la tête ornée d'un chapeau de cantinière, et on drapa autour de son corps une ceinture rouge.
Mais c'est tout. Il est vrai qu'un fédéré mourut dans l'église; mais ce fut d'indigestion, de vin et de débauche (Paul Fontoulieu, Les églises de Paris sous la Commune, 1873
- books.google.fr). Mgr Darboy et l'abbé Deguerry, curé de la Madeleine (cf. quatrain V, 1), seront exécutés en 1871 par les Communards. La loi christique, "solaire" et monarchique sera mise à mal. Les Saturnales (en latin Saturnalia) sont, durant l'antiquité romaine, des fêtes se déroulant la semaine du solstice d'hiver (soit du 17 au 23 décembre) qui
célèbrent le dieu Saturne et sont accompagnées de grandes réjouissances populaires. Durant cette période, les barrières sociales disparaissent, on organise des repas,
échange des cadeaux, offre des figurines aux enfants et on décore les maisons, avec des plantes vertes, du houx, du gui et du lierre notamment (fr.wikipedia.org - Saturnales,
H. Torné-Chavigny, Concordance des prophétiés de Nostradamus avec l'Apocalypse, 1872
- books.google.fr). Cf. quatrains VI, 17 pour d'autres "Saturnins" qui pourraient désigner les démocrates. Acrostiche : LSLP Marque que l'on retrouve sur des poteries gallo-romaines, à Lyon, Nuits Saiont Georges (Bolards), en Savoie (A. Comarmond, Description des antiquites et objets d'art contenus dans les salles du Palais-des-arts de la ville de Lyon, Tome 2, 1857
- books.google.fr,
Gallia, Volume 6, Partie 1, 1950
- books.google.fr,
Revue savoisienne, Volumes 54-55, 1913
- books.google.fr). De 1860 à 1862, Allan Kardec est à Lyon où il est né en 1804 ; il meurt en 1869 à Paris. En 1863, le mage Philippe arrive à Lyon. En 1875, Vintras est à Lyon,
où il meurt la même année ; Boullan le remplace (Paul Leutrat, La sorcellerie lyonnaise, 1977
- books.google.fr). Le roi égyptien dans sa personne et ses actions répétait ce que les dieux avaient fait au commencement et ce qui était relaté par les mythes. Les Égyptiens
n'avaient pas de traités théoriques péri basiléias ; c'étaient les mythes qui relataient comment, au commencement, les dieux devinrent rois. Il y avait une histoire,
par exemple, de l'accession de Geb: quand Shou, le roi des dieux, mourut, le pays fut divisé et dévasté par une tempête qui dura neuf jours, une période de ténèbres.
Une révolution éclata. Geb, le fils de Shou, monta sur le trône et se couronna avec le diadème royal. Ainsi, l'ordre fut restauré dans le pays. La rébellion et le chaos
avaient précédé une nouvelle création. Le monde était tombé dans le chaos primordial pour être recréé par l'établissement d'un nouveau pouvoir. Ces événements mythiques
se renouvelèrent dam les événements historiques des Périodes Intermédiaires, l'instauration des Moyen puis Nouvel Empires confinant à une recréation de l'ordre cosmique.
La prophétie du potier présente la même structure: le Chaos accompagné d'une éclipse de soleil et d'une tempête, d'un côté, et le rétablissement de l'ordre sous le nouveau
maitre, d'un autre côté. Mais dans l'Oracle du Potier la prophétie est construite à partir du mythe d'Osiris. Les suivants de Seth (oi Typhônioi) apportent le malheur sur le pays.
Le mythe raconte comment Seth se révolte contre Osiris et le tue. C'est le début du chaos : le Nil s'assèche, le sol perd sa fertilité et l'ordre se disloque. Dans la prophétie du
potier, les suivants de Seth sont identifiés avec les Grecs qui sont des étrangers. D'après les rituels du temple, Seth revient durant la période de la domination étrangère et
fomente de dérober violemment, de détruire des villages et de détruire les temples à l'instar de ce qu'il avait fait auparavant. D'après cette prophétie, le nouveau roi
est installé comme Horus par sa mère, Isis. Comme Horus, tout roi se venge de Seth pour son père, Osiris. Il chasse le Chaos et recrée l'ordre nouveau. Il réveille son père,
les vents du nord, les étésiens, soufflent et les eaux du Nil reviennent; car le vent du du nord, les étésiens, soufflent et les eaux du Nil reviennent; car le vent du nord
apporte la récolte avec la crue du Nil et le Nil est Osiris. La ville des suivants de Seth sera détruite à la fin de la période des malheurs. La cité
des rebelles est toujours la cité de Seth. Il est donc certain que le roi-sauveur des prophéties joue le rôle d'Horus... (Philippe Rodriguez, Les élites égyptiennes et Ptolémée, fils de Lagos, au début de son gouvernement, Le barbare, l'étranger, 2005
- books.google.fr). |