La Charbonnerie à l’origine de l’unité italienne

La Charbonnerie à l’origine de l’unité italienne

 

V, 7

 

1857-1858

 

Du Triumvir seront trouvez les os,

Cherchant profond thresor Ĺ“nigmatique,

Ceux d’alentour ne seront en repos,

Ce concaver, marbre & plomb metallique.

 

La Consultation de Nostradamus

 

De nombreuses légendes de trésor ont entouré les puits de Constantine. Nostradamus (1503-1566), l’illustre médecin astrologue de Salon-de-Provence ne pouvait ignorer les faramineuses ruines de l'oppidum, à deux lieues de son cabinet.

 

Une "consultation" attribuée à Nostradamus (1503-1566), qui lui est consacrée, est conservée à la Bibliothèque Inguimbertine de Carpentras, Ms 1881.

 

Quelques décennies plus tard, le grand érudit Nicolas-Claude Fabbri de Peiresc (1580-1637), conseiller au Parlement d'Aix, dans son "Abrégé de l'histoire de Provence", attribuait la fondation de Constantine à l'empereur de ce nom, comme la rumeur de l’époque. C'est à lui que nous devons le commentaire de la "consultation" de Nostradamus. Il met en rapport sept quatrains des Centuries, où il est question de trésors, avec les légendes locales (Paul Courbon, Le trou de la chèvre d'or, 2017 - www.chroniques-souterraines.fr).

 

Soulz Aquis Sextis 3 milles tirant le couchant a treuvĂ© une place que pour la fidĂ©litĂ© qu’elle aporte ce nomme Constantine oĂą estant regardant la mer y ha ung demi rond relevĂ© dans lequel y ha la fente de rocher qui du temps de Marc Anthoines proconsul Arominie [ArmĂ©nie ?] soulz l’empire CĂ©zar feust remply exactement Ă  cause de l’abisme et seront assurĂ©s les rectruyseurs trouver les oz de Cappito Triumvirat, ceux du passĂ© y ont cherchĂ© trĂ©sors et treuvĂ© mabre et plomb mĂ©tafique soulz l’argile blanche qui soutient le rocher et Ă  dextre y a l’abisme latitinens ? et ce prendront garde Ă  33 toises gizant a costĂ© le trĂ©sor de la dame en signe blanc (Florence Verdin, De la chasse au trĂ©sor Ă  l’archĂ©ologie scientifique : histoire des recherches autour du sanctuaire de l’oppidum de Constantine, Documents d’archĂ©ologie mĂ©ridionale, 33, 2010 - journals.openedition.org).

 

Il s'agit dans cette consultation des os de "Cappito" et non de ceux de Marc Antoine.

 

Marc Antoine, triumvir

 

Marc Antoine, en latin Marcus Antonius, est un homme politique et militaire romain, né le 14 janvier 83 av. J.-C.a et mort le 1er août 30 av. J.-C. Après une jeunesse turbulente aux côtés notamment de Curion et Publius Clodius Pulcher1, il sert de 57 à 52 av. J.-C. dans l'armée avec le grade de chef de la cavalerie en Syrie, Judée et Égypte, sous le commandement de Gabinius. En 52 av. J.-C. il rejoint Jules César et combat lors de la Guerre des Gaules au siège d'Alésia (juillet-septembre 52 av. J.-C.). Il participe ensuite à la guerre civile contre Pompée, et s'illustre notamment en défendant la cause de César en tant que tribun de la plèbe en 49 av. J.-C., et militairement lors de la victoire à Pharsale l’année suivante. Lors des campagnes de César en 48-47 av. J.-C., Marc Antoine est nommé maître de cavalerie et s'occupe de l'administration de l'Italie et de Rome en l'absence du dictateur. Il s'acquitte mal de sa tâche et perd un temps la confiance de César. Il devient cependant son co-consul pour l'année 44 av. J.-C. Après l'assassinat de César, Marc Antoine, alors consul, parvient à se maintenir au pouvoir tout en éloignant les conjurés, mais face à l'hostilité du Sénat, mené par Cicéron et par le petit-neveu et fils adoptif de César, Octavien, il se trouve rapidement isolé, puis vaincu lors de la guerre civile de Modène et déclaré «ennemi public» (fr.wikipedia.org - Marc Antoine).

 

Le 23 Mai 43 avant J.C. près des bords de l’Argens se réunissent les légions de Lépide, gouverneur de la Narbonnaise et de Marc Antoine, qui battu à Modène, avait franchi les Alpes et pénétré dans cette province. Le premier avait été chargé par le Sénat de combattre le second, l’histoire ne se déroula pas de cette façon… Après leur réunion, les deux armées se rendirent à Bologne en Italie où leurs chefs conclurent avec un troisième général, Octave, le neveu de César et futur Auguste, une alliance qui aboutit au 2ème triumvirat (11 Novembre -43 av J.C.) (taradoppidum.org).

 

Dès qu'Antoine fut de retour en Syrie, son amour pour Cléopâtre se réveilla de nouveau. Il envoya Fontejus Capito la prendre et la conduire chez lui; dès qu'elle arriva, il lui fit les présens les plus riches, il lui donna la partie inférieure de la Syrie, l'île de Chypre, une grande partie de la Phénicie, et d'autres pays. Il la renvoya en Égypte, et il prit son chemin par l'Arabie et l'Arménie il continua la guerre contre les Parthes qui lui rendirent la victoire difficile, par leurs ruses et leur supériorité. Après cette guerre il vécut de nouveau avec Cléopâtre, qui par ses appas sut toujours l'enchaîner et prolonger son séjour auprès d'elle (Œuvres complètes de Shakspeare, Tome 3, 1821 - books.google.fr).

 

Dans la pièce Antoine et ClĂ©opâtre de Shakespeare, Antoine est plusieurs fois appelĂ© PhĂ©nix : "O thou Arabian bird [the Phoenix] !" (3.2.1-12)

 

Shakespeare a toujours affectionnĂ© la lĂ©gende du PhĂ©nix. Il en parle dans les Sonnets, dans Comme il vous plaira, dans Henry VI, Henry VIII, Antoine et ClĂ©opâtre et dans Cymbeline. Pour lui, l'oiseau fabuleux est, par essence, fĂ©minin. «Quand cette bĂŞte virginale meurt, un hĂ©ritier aussi merveilleux qu'elle renaĂ®t de ses cendres.» (When the bird of wonder dies the maiden phoenix, her ashes new create another heir as great in admiration as herself.) [Henry VIII, acte V, sc. V.] Dans la TempĂŞte, SĂ©bastien, en prĂ©sence d'un prodige, s'exclame : «DĂ©sormais, je vais croire qu'il existe des licornes et qu'en Arabie il est un arbre, trĂ´ne du phĂ©nix, et un seul phĂ©nix qui Ă  cette heure y règne.» (I'll believe that there are unicorns, that in Arabia there is one tree, the phoenix throne; one phoenix, at this hour reigning there.) [The Tempest, acte III, sc. III.] (Clara Longworth de Chambrun, Shakespeare retrouvĂ©: Sa vie, son Ĺ“uvre, 1947 - books.google.fr).

 

The most likely source for the central image of the dead cedar brought back to life in 'Cymbeline' is the Book of Ezekiel. Shakespeare's description of the tree closely resembles Ezekeil 31.3. Another striking similarity is found in Ezekiel 17.1-4, as rendered in Geneva Edition. The sourcing from the Old Testament, though it may be circumstantial, has given the play very strong Christian themes, which was noted by several critics (John Boe, 'Cymbeline' and Ezekiel, Notes and Queries(Vol. 42, Issue 3), 1995 - go.gale.com).

 

"Cappito" ? Des Capito contemporains de Marc Antoine

 

Strictement, rien ne dit dans la Consultation, que le "Cappito" est contemporain de Marc Antoine.

 

C. Fonteius Capito est, sans aucun doute, un proche de P. Fonteius Capito, triumvir monétaire en 55, souvent identifié avec P. Fonteius, père adoptif de P. Claudius Pulcher (Marie-Claire Ferriès, Les partisans d’Antoine, 2019 - books.google.fr).

 

C. Fonteius Capito, propréteur en 715 à 716 (39 à 38 av. J.-C.) est connu comme l'un des plus intimes amis de Marc Antoine; Horace dit de lui :

 

Capitoque simul Fonteius, ad unguem

Factus homo, Antoni non ut magis alter amicus.

 

Il fut propréteur en Orient, comme nous l'indiquent ses médailles. Il accompagna Mécène en l'an 715 (39 av. J.-C.) lorsque Octave envoya ce dernier vers Antoine pour essayer de rétablir une paix qui n'était guère possible. Capito resta alors auprès de Marc Antoine en Orient et c'est à partir de ce moment qu'il fit frapper les médailles qui lui donnent le titre de propréteur. Antoine l'envoya même en mission auprès de Cléopâtre, pour persuader à la reine d'Égypte de passer en Syrie. Il fut consul suffectus en 721 (33 av. J.-C.). Son fils qui portait le même nom que lui, fut consul en l'an 12 de notre ère.

 

P. Fonteius P. f. Capito (Publius Fonteius Publii filius Capito, MonĂ©taire vers l'an 700, 54 av. J.-C.) : Ce triumvir monĂ©taire est probablement le personnage nommĂ© P. Fonteius qui adopta P. Clodius Pulcher; il Ă©tait nĂ© vers l'an 675 (79 av. J.-C.). On ne sait presque rien sur sa vie, et les types de ses monnaies sont assez difficiles Ă  interprĂ©ter; la lĂ©gende du droit nous apprend qu'il Ă©tait fils d'un Publius Fonteius Capito; il remplit les fonctions de triumvir monetalis vers l'an 700 (54 av. J.-C.) ou peu après.

 

P. FONTEIVS P. F. CAPITO III VIR. (Publius Fonteius Publii filius Capito, triumvir.) Buste casqué de Mars à droite, avec un trophée sur l'épaule. R. NV. FONT. TR. MIL (Manius Fonteius tribunus militum). Cavalier galopant à droite, et brandissant un javelot contre un ennemi armé d'un casque gaulois et d'un bouclier ovale, qui est sur le point d'égorger un troisième combattant renversé à terre.

 

Au revers, nous voyons une scène qui se rapporte à un fait d'armes glorieux d'un tribun militaire ancêtre du triumvir, appelé Manius Fonteius; mais l'histoire n'a pas conservé le souvenir de cet exploit. Les armes de l'un des guerriers terrassés sont gauloises ou espagnoles. Nous avons déjà dit en décrivant les monnaies de T. Didius que nous manquons de renseignements au sujet de la restauration de la Villa publica par T. Didius (Ernest Babelon, Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine: vulgairement appelées monnaies consulaires, Tome 1, 1885 - books.google.fr).

 

CAPITO (C. -Ateius), tribun du peuple en 55 avant J.-C. Il s'opposa avec son collègue Aquillius Gallus aux entreprises de Pompée et de Crassus, alors consuls, et de César, qui formait avec les deux consuls le premier triumvirat. Capito tâcha de mettre obstacle à l'expédition que Crassus préparait contre les Parthes, d'abord en interdisant la levée des troupes, puis en annonçant d'effrayants présages que le consul dédaigna. Ces présages ne se réalisèrent que trop. Capito fut cependant noté par le censeur Appius comme ayant forgé lui-même les prodiges par lesquels il avait cherché à arrêter Crassus (Nouvelle biographie générale, Tome 8, 1877 - books.google.fr).

 

FONTEIUS (Maison des), Fonteia gens. Les Fonteius étaient originaires de Tusculum; ils étaient plébéiens, et portaient les surnoms d'Agrippa, de Balbus et de Capiton. Le premier membre de cette maison qui figure dans les Fastes consulaires est C. Fonteius Capiton, un des consuls suppléants, en 33 avant J.-C.

 

FONTEIUS (Marcus), administrateur romain, fils du précédent, vivait dans le premier siècle avant l'ère chrétienne. Cicéron énumère dans l'ordre suivant les charges occupées par M. ou M' Fonteius, car le prénom de celui-ci est fort incertain. Fonteius fut triumvir; on ignore s'il eut en cette qualité à distribuer un territoire, à fonder une colonie ou à administrer le trésor public. Questeur entre les années 86-83, légat en Espagne en 83, avec le titre de pro-questeur, plus tard légat en Macédoine, où il repoussa les incursions des tribus thraces, Fonteius obtint la préture à une époque incertaine. Il gouverna la Gaule Narbonaise pendant trois ans, de 76 à 73. Les exactions qu'il se permit à cette occasion fournirent plus tard des sujets d'accusation contre lui. Il revint à Rome en 73-72, et ne fut poursuivi qu'en 69. M. Fabius intenta l'accusation, M. Plætorius la soutint. A peu d'exceptions près, les principaux habitants de la Narbonaise vinrent témoigner à Rome contre leur ancien gouverneur. Cicéron, alors édile, et devenu célèbre par ses vigoureuses attaques contre Verrès, prit la défense d'un concussionnaire moins illustre, mais presque aussi coupable. Les détails de cette affaire ne sont connus que par un fragment de la défense de Cicéron.

 

FONTEIUS (Publius), jeune homme d'une famille obscure, que P. Clodius Pulcher choisit pour père adoptif en 60 avant J.-C. Ce turbulent patricien, voulant obtenir le tribunat, charge réservée aux plébeiens, se fit admettre dans la maison des Fonteius. Cette prétendue adoption eut tous les caractères de l'illégalité ou plutôt de la parodie. Fonteins, déjà père de trois enfants, n'avait aucun motif d'en adopter un quatrième. Il avait à peine vingt ans, tandis que Clodius en avait trente-cinq. Après la cérémonie, le premier acte paternel de Fonteius fut d'émanciper son fils adoptif (Cicéron, Pro Domo, 13; Harusp. resp., 27) (Jean Chrétien Ferdinand Hoefer, Nouvelle biographie générale, Volumes 17 à 18, 1858 - books.google.fr, fr.wikipedia.org - Publius Clodius Pulcher).

 

Pour cette époque, on connaît plusieurs Oppii, notamment C. Oppius, un des plus fidèles partisans de César (RE 27); M. Oppius Capito, préfet de la flotte d'Antoine, en 36, contre Pompée (RE 24) et Q. Oppius, praefectus ou proconsul d'Octavien (RE 21) (Guillaume de Méritens de Villeneuve, Les fils de Pompée et l’opposition à César et au triumvirat (46-35 av. J.-C.), 2023 - books.google.fr).

 

Lorsque dans la période de l'an 38 à 35 avant J.-C., Marc-Antoine fit frapper les premiers sesterces de bronze par ses préfets de la flotte M. Oppius Capito, T. Sempronius Atratinius et L. Calpurnius Bibulus), il se trouva dans la même nécessité d'indiquer la valeur de la nouvelle pièce au moyen du signe consacré. Cette nécessité se comprend d'autant mieux que la fabrication paraît avoir eu son siège, non pas Rome, mais en Sicile, au milieu d'une population de langue grecque. Il est intéressant de voir le même phénomène monétaire se reproduire à trois siècles et demi de distance, dans des conditions, sinon identiques, tout au moins analogues. [...] Au sesterce d'argent, dont la fabrication avait été arrêtée en l'an 43 avant J.-C., Marc-Antoine substitua un sesterce de bronze dont l'émission ne dura pas longtemps, mais qui eut une grande influence sur les nouveaux bronzes de l'Empire, par le fait qu'Auguste reprit pour son compte l'idée de son ancien collègue de triumvirat. L'innovation de Marc-Antoine ne paraît, du reste, avoir été imaginée que pour parer à des difficultés passagères de payement au moyen d'un cours forcé, car la valeur nominale de la pièce, signifiée par la marque IIS, est bien supérieure à sa valeur réelle. [...] Ces monnaies portent au droit les effigies de Marc-Antoine et d'Octavie, en regard; au revers Neptune et Amphitrite, debout dans un quadrige d'hippocampes (M. Mowat, Explication d'une marque monétaire au temps de Constantin, Comptes-rendus des séances de l'année - Académie des inscriptions et belles-lettres, 1887 - books.google.fr).

 

Ces monnaies ont été frappées par les préfets de la flotte de Marc Antoine, que ce dernier avait mise à la disposition d'Octavien pour combattre Sextus Pompée. Si l'on se rapporte aux faits historiques, la collaboration intensifiée entre les deux triumvirs a pu engendrer de telles images. Déjà en 40 une semblable situation s'était offerte lorsque Marc Antoine, après avoir épousé Octavie, sœur d'Octavien, était venu à Rome où leur fut consacré un petit triomphe, une ovatio (Marie-Louise Vollenweider, Mathilde Avisseau-Broustet, Camées et intailles. Tome II: Les portraits romains du Cabinet des médailles. Catalogue raisonné, 2018 - books.google.fr).

 

Un certain nombre de pièces de bronze ont été frappées par M. Oppius Capito et L. Sempronius Atratinus, à Palerme, de 39 à 36 av. J.-C. D'autres pièces avec pour types les bustes de Marc-Antoine et d'Octavie, et en face Octave, ont été frappées par M. Oppius Capito à Corcyre, Thessalonique, Tripoli et Éphèse. Celles de Fonteius Capito, de 39 à 38 av. J.-C., nous montrent les têtes conjuguées de Marc-Antoine et d'Octavie, avec pour revers une galère à la voile (Comptes rendus des séances de l'année, Académie des inscriptions & belles-lettres (France), 1949 - books.google.fr).

 

Dans la lettre Ă  Atticus n° VII, CicĂ©ron parle d'une Ă©nigme concernant la famille des Oppii :

 

Aenigma [Oppiorum ex Velia] plane non intellexi; est enim numero Platonis obscurius. Iam intellexi tuum; Oppios enim de Velia saccones dicis. In eo aestuavi diu. Quo aperto reliqua patebant et cum Terentiae summa congruebant.

 

(A VII, 13, 2e partie. Je n'ai rien compris d'abord à votre énigme touchant ces Oppius de Vélie; elle est plus obscure que les nombres de Platon. Je vous entends enfin, vous appelez ces Oppius succones. Ce mot m'a fait suer longtemps; quand on l'a une fois entendu, le reste est aisé, et la somme s'accorde avec celle de Térentia) (remacle.org - Cicéron - Lettres à Atticus).

 

Les Oppii de Vélia ou les "gros sacs d'argent" Parmi les financiers désignés par des formules imprécises, mais ayant certainement trait au maniement de l'argent, citons, en premier lieu, la famille mal connue des Oppii de Vélia. T. Pomponius Atticus, dont ils furent des contubernales, les désigne d'une façon à la fois populaire et plaisante comme des succones ou saccones à savoir des "gros sacs d'argent". Ils sont introduits dans la famille de Cicéron par l'intermédiaire d'Atticus.

 

En lisant succones, au lieu des saccones des manuscrits, l'auteur remarque : "Saccones", "les gros sacs d'argent", ne serait ni très spirituel ni très Ă©nigmatique, s'agissant des Oppii, banquiers amis d'Atticus. Succones au contraire, Ă  la fois les dĂ©guise de façon bouffonne et joue doublement sur leur nom, en grec et latin (oros = jus = succus, Ă©voque d'autre part, phonĂ©tiquement ou par mĂ©taphore, leur richesse, opes). L'indication de VĂ©lia corsait l'Ă©nigme, tout en la rendant moins insoluble : qu'il s'agisse ou non de la ville grecque de Lucanie (nous pensons par la nĂ©gative), le nom de VĂ©lia dĂ©signe Ă  Rome une hauteur rattachĂ©e au Palatin, dont le mont Oppius Ă©tait voisin. Les Oppius avaient sans doute fait des avances Ă  TĂ©rentia. A la maison financière des Oppii nous pouvons peut-ĂŞtre comprendre l'Oppius qui nous est connu pour avoir Ă©tĂ© un des agents financiers de CĂ©sar (Cic., ad Att., V. 1. 2; V. 1. 4) (Marina Ioannatou, Affaires d'argent dans la correspondance de CicĂ©ron : l'aristocratie sĂ©natoriale face Ă  ses dettes, 2006 - books.google.fr).

 

CicĂ©ron dĂ©crit Oppius comme un familiaris Caesaris, et cet agent de CĂ©sar eut une rĂ©elle importance lorsque CicĂ©ron de retour de Grèce après Pharsale fut bloquĂ© presque un an Ă  Brindes : (Yasmina Benferhat, Des hommes Ă  tout faire dans l’entourage de CĂ©sar. In: Dialogues d'histoire ancienne. SupplĂ©ment n°17, 2017. Conseillers et ambassadeurs dans l’AntiquitĂ© - www.persee.fr).

 

Antoine épouse Cléopâtre en 36 (avant J.-C.); il désire lui créer un empire; il échoue contre les Parthes mais occupe l'Arménie en 34 (avant J.-C.) (L'Intermédiaire des chercheurs et curieux, Volume 36, 1986 - books.google.fr).

 

Capito et Aix en Provence

 

La famille Capito étoit très-répandue dans les Gaules; on trouve à Lyon, à Genève, à Vienne, divers cippes tumulaires sur lesquels son nom est gravé (Nicolas Chorier, Recherches sur les antiquités de la ville de Vienne, métropole des Allobroges, capitale de l'Empire romain dans les Gaules et des deux royaumes de Bourgogne, 1846 - books.google.fr).

 

Dans des inscriptions trouvées à Vienne (Dauphiné) on peut reconstituer le parcours de Decimius Julius Capito :

 

A Decimus Julius, fils de Decimus, (surnommé) Capito, flamine de la Jeunesse, triumvir pour l'inspection des lieux publics, duumvir du trésor, préfet des ouvriers, tribun de la 2e légion adjutrice, la colonie de Vienne et la ville fédérée de Reims, avec l'autorisation des décurions.

 

Le recueil de Gruter contient une inscription trouvée à Genève dont les noms sont absolument les mêmes; le personnage à qui elle appartient était flamine de Mars. Suivant M. L. Renier, il pourrait être le fils, ou mieux encore le père du flamine de la Jeunesse.

 

Ce qui permet d'assigner la tribu Voltinia à ce Capito (Travaux de l'Académie nationale de Reims, Volume 30, 1761 - books.google.fr, M. Fazy, Genève sous la domination romaine: notice archéologique, 1868 - books.google.fr).

 

Aix en Provence appartenait aussi à la tribu Voltinia (Annales de la Faculté des lettres d'Aix, Volume 4, 1911 - books.google.fr).

 

A une quinzaine de km au nord d’Aix-en-Provence, sur la commune de Rognes dans un vallon de la Trévaresse, un monument occupait une position isolée au lieu dit Barbebelle au-dessus du vallon drainé par la Concernade était inscrit dans un enclos de 15 m sur 11 m au centre d’une petite nécropole rurale. Il comportait un podium carré de 5,30 m sur 5,40 m de côté et de 4,40 m de hauteur surmonté d’une cella où devaient être placées les urnes cinéraires. Trois inscriptions gravées sur le couronnement du podium datées du début du Ier siècle donnaient les noms de membres d’une même famille, les Domitii que leur inscription dans la tribu Voltinia et la proximité d’Aix désignaient comme appartenant à l’aristocratie municipale aixoise, donc aquenses (Philippe Leveau, Sculpture funéraire et présence des élites gallo-romaines dans les campagnes de la cité romaine d’Aquae Sextiae In : La sculpture romaine en Occident : Nouveaux regards, 2012 - books.openedition.org).

 

Cf. quatrain V, 10.

 

Autrement

 

La Consultation peut être un centon de quatrains des Centuries, ou inversement les quatrains seraient inspirés de celle-là comme le pense Peiresc, mais ils peuvent ne pas concerner le trésor de Constantine.

 

Les os de Pompée

 

Après sa défaite de Pharsale, Pompée se rend auprès du pharaon Ptolémée XIII d'Égypte, qui lui doit beaucoup, car c'est grâce à lui que son père avait retrouvé le pouvoir en 55. La venue de Pompée plonge les conseillers du jeune pharaon, Pothin, Achillas et Théodote, dans l'embarras. À son arrivée en Égypte le 28 septembre 48 av. J.-C., Pompée approche la plage de Péluse sur une trière. Il peut apercevoir les navires de guerre égyptiens mais, à sa grande surprise, il n'y a pas de comité d'accueil, mais une simple barque. Pompée y monte et se trouve face à Achillas et un certain Lucius Septimius. Pompée reconnaît Septimius, un de ses centurions lors de la guerre contre les pirates. Lorsque la barque égyptienne atteint le rivage, Pompée sort un petit discours en grec qu'il a préparé et commence à le lire. À ce moment, Septimius sort son glaive et transperce Pompée par derrière. Achillas quant à lui, sort son poignard et le frappe plusieurs fois, tandis que les centurions de Pompée sont neutralisés. Pompée s'effondre et couvre son visage de sa toge en poussant un gémissement. Achillas le décapite ensuite et jette le corps sans tête sur le rivage. Les soldats égyptiens s'empressent par la suite de saisir le cadavre et arrachent ses vêtements. L'un des plus grands généraux de Rome restera sur ce bout de plage sans sépulture pendant quelques jours. La famille et les derniers fidèles de Pompée, restés au large, s'enfuient. Achillas quant à lui, conserve la tête de Pompée pour la montrer à César. Un esclave de Pompée, Philippus, lave le corps nu de son maître et érige un bûcher funèbre pour lui rendre hommage (fr.wikipedia.org - Pompée).

 

Selon Plutarque, Philippus est un affranchi de Pompée qui est rejoint par un Romain ("homme d'aage", Cordus ?), pour sépulturer le général (Victor Duruy, Histoire des Romains depuis les temps les plus reculés jusquá l'invasion des barbares, Tome 3, 1881 - books.google.fr, Félix Hémon, Théâtre de Pierre Corneille : Pompée, 1886 - books.google.fr).

 

Du rite patricien que l'on trouve dans l'EnĂ©ide, passons avec la Pharsale au rite plĂ©bĂ©ien :

 

Pompée avait été incinéré près des bouches du Nil, dans un simple bustum, sans urne. Tes cendres, dit Lucain, Pompée, ne reposeront pas dans ce lieu: Cornélie les possédera; pour elle, cette main les versera dans une urne. Cordus, qui a déjà incinéré Pompée, achève son pieux devoir; il enlève, garnis encore de leurs nerfs et de leur moelle intacte, les ossements à demi consumés qu'il éteint dans les flots de la mer puis il les rassemble et les enfouit sous un peu de terre. Et pour que le vent ne dispersât point ces cendres cachées dans le sable, il roula une pierre brute par-dessus. Et dans la crainte que le pêcheur, en fixant sa barque à la pierre, ne profanât ce pauvre sanctuaire de la mort, il écrivit sur ce modeste mausolée le nom de Pompée. Puis, avant d'abandonner le monument funèbre, il le salue en prononçant ces mots : Te parva tegant vilia busta ! Tel est l'historique du mausolée plébéien ! Absence d'urne, mais un bustum recouvert et protégé d'une pierre brute, d'une tombelle, saxum ! Enfin Lucain termine ce rite funéraire par ces mots : «Un jour, ô Pompée, le grand-prêtre transportera tes cendres à Rome» (Pinard, Histoire : archéologie, biographie du canton de Longjumeau, 1864 - books.google.fr).

 

Lucain dans sa «Pharsale» se lamente longuement sur sa mort et nous fait un tableau du fidèle Cordus, accouru de Chypre sur le rivage de Péluse, tentant vainement dans la nuit de brûler le corps du Grand Pompée. «Il va chercher le cadavre au milieu des flots et le dispute à la mer qui l'entraîne. Du bûcher d'un jeune homme, qui négligé par ses amis, brûlait sans qu'aucun d'eux veillât auprès de lui», il «s'en va dérober les flammes» et «revient auprès du cadavre qui presque emporté par les flots pendait sur les bords (sic). Des débris épars d'une barque brisée il fait un foyer. Mais l'aube arrive et le corps n'est pas encore brûlé. Alors, Cordus «retire des flammes le corps à demi consumé et l'ensevelit sous le sable». De peur que le vent n'en disperse les cendres, il le couvre d'une pierre; et pour qu'un matelot ne l'ébranle pas en y attachant son câble, sur un pieu à demi-brûlé, il grave ces mots : «Ici repose le Grand Pompée». Hadrien, 160 ans plus tard, lui aurait fait élever un tombeau que certains itinéraires placent entre Péluse et Cassios (M. Fontaine, Enquête sur Péluse, Bulletin, Volumes 1 à 4, Societe d'Etudes Historiques et Geographiques de l'Isthme de Suez, 1948 - books.google.fr).

 

Le tombeau de Pompée et les mystères de l'Egypte

 

Hadrien quitta la Grèce à la fin de l'hiver 129. Il arriva en avril à Ephèse, visita l'Ionie, la Prygie, la Cappadoce et les camps militaires surveillant l'Euphrate. Il rejoignit Antiohce, capitale de la Syrie, où il passa l'hiver 129-130. Au printemps il reprit sa route en traversant la Syrie, la Judée et l'Arabie. Il visita probablement Byblos, Berytos, Tyr, ville de son ami le juriste Paul, ou encore Bosra, la capitale de la province d'Arabie. Sa présence est attestée à Palmyre, rebaptisée pour un temps Hadriane Palmyra, à Gerasa où un arc et de triomphe et plusieurs statues témoignent de son passage, et à Pétra qui adopta, elle aussi, son nom. A l'emplacement de Jérusalem il fonda la colonie Aelia Capitolina associant son nom à celui de Jupiter. A la fin de juillet, il débarqua à Péluse après avoit fait escale à Gaza (qui signifie "trésor" en grec).

 

L'Égypte ne pouvait que charmer un homme curieux de tout comme Hadrien. Seuls des empereurs romains avant lui, Octavien/Auguste pour la conquĂ©rir, et Vespasien pour s'assurer de sa fidĂ©litĂ©, s'y Ă©taient rendus. La visite d'Hadrien avait de tout autres motifs : la fascination pour un pays plurimillĂ©naire, la quĂŞte mystique, la splendeur et le prestige de ses monuments et les mystères de sa religion, tout poussait Hadrien Ă  dĂ©couvrir ce que de Rome il n'avait pu qu'entrevoir. Ă€ PĂ©luse, il fit reconstruire le tombeau de PompĂ©e auquel il offrit un sacrifice et pour lequel il aurait composĂ© une Ă©pitaphe dans laquelle il se lamentait que quelqu'un Ă  qui l'on avait consacrĂ© tant de temples n'ait eu qu'un si pauvre tombeau, de surcroĂ®t laissĂ© Ă  l'abandon : Vix is habet tumulum qui plurima templa habebat. Ă€ la fin du mois d'aoĂ»t, après avoir traversĂ© le delta par voie fluviale, Hadrien et sa suite Ă©taient Ă  Alexandrie. La première tâche de l'empereur fut d'apaiser les tensions avec la population grecque de la ville et de restaurer les Ă©difices d'une citĂ© qui avait beaucoup souffert des Ă©meutes juives Ă  la fin du règne de Trajan. Mais le prince profita surtout de son sĂ©jour pour se rendre au phare, l'une des sept merveilles du monde, et dans les hauts lieux d'une des plus prestigieuses capitales intellectuelles de l'empire. Il passa beaucoup de temps Ă  la cĂ©lèbre bibliothèque et au Museion voisin, cette acadĂ©mie des arts et des sciences (Pierre Cosme, Jean-Michel Roddaz, FrĂ©dĂ©ric Hurlet, Michel Christol, Histoire romaine, Tome 2, 2021 - books.google.fr).

 

La tombe de Pompée comprenait d'une part, sur le rivage même où son corps avait été enseveli, un monticule surmonté d'une stèle basse portant une inscription, et d'autre part, dans le périmètre du sanctuaire suburbain de Zeus Casios, un monument orné de statues de bronze. On peut supposer que ces oeuvres d'art furent brisées volontairement à la fin du règne de Trajan, au cours de la révolte juive qui couvrit de ruines la Cyrénaïque, l'Egypte et la Palestine. De fait, les fanatiques qui animaient cette rébellion avaient quelque raison d'en vouloir à Pompée - le premier Romain à s'être emparé de Jérusalem. Il n'est pas impossible non plus que la stèle ait été martelée par les mêmes vandales, après quoi le sable envahit les lieux laissés à l'abandon. Si l'on date ces dévastations des années 115-117 ap. J. C., on comprend l'intérêt porté par Hadrien, une douzaine d'années plus tard, à des travaux de réfection qu'il n'avait pas eu le loisir d'entreprendre aussitôt après son avènement. Ce fut donc, à mon avis, en 130 qu'il s'attarda quelques temps à Péluse avant de gagner Alexandrie. Entre autres constructions, il ordonna la remise en état évoquée par nos sources. Les opérations de désensablement purent être rapidement conduites parce que l'on savait encore où se trouvait l'emplacement de la stèle et dans quelle réserve avaient été abritées les statues mutilées. On peut penser qu'Hadrien demeura sur place jusqu'à l'achèvement des travaux de déblaiement; et c'est après avoir sacrifié aux mânes de Pompée, à l'endroit même où ses funérailles avaient été célébrées, qu'il lança le vers cité par Appien et par Dion. On ne s'étonnera pas que tel ou tel de ses courtisans lui ait attribué ce monostique de bonne facture. En fait, l'empereur érudit se contentait, je pense, de rappeler le vers qu'il savait avoir figuré sur la stèle avant qu'elle fût martelée. On peut également admettre, avec Dion Cassius, qu'Hadrien ordonna une reconstruction du mnèma, et, avec Appien, qu'il fit restaurer et reposer sur celui-ci les statues de Pompée. Mais tout ceci demandait du temps, et rien ne prouveque les travaux aient été achevés quand il quitta l'Egypte au printemps de 131 (P. Goukowsky, Sur les funérailles de Pompée, Hellènika symmikta: histoire, archéologie, épigraphie, Volume 8, 1995 - books.google.fr).

 

Au dire de Plutarque Traité d'Isis et d'Osiris, Péluse fut fondée par Isis.

 

La bonne mère de Péluse s'appelait Isis "ormistria" «Notre-Dame du havre», celle qui mène le voyageur à bon port. Mais comme le dit Avienus, c'est tout le littoral de Péluse qui était placé sous la protection d'Isis au péril de la mer (Jean-Yves Carrez-Maratray, Péluse et l'angle oriental du delta égyptien aux époques grecque, romaine et byzantine, 1999 - books.google.fr).

 

"concaver"

 

"concaver" : "creuser, caver" (www.cnrtl.fr).

 

Le domaine impĂ©rial ne se composait pas seulement de ces immenses saltus qui ressemblaient Ă  des provinces : les mines aussi, ou plutĂ´t ce qu'on appelait d'un nom gĂ©nĂ©ral metalla, en faisaient partie; on entendait par lĂ  non seulement les mines d'or, d'argent, de cuivre, de plomb, mais les carrières de marbre et de pierre et mĂŞme les salines. Presque tous les metalla, dans le monde entier, furent acquis ou confisquĂ©s par l'empereur et administrĂ©s par ses intendants (Gaston Boissier, L'Afrique romaine: Promenades archĂ©ologiques en AlgĂ©rie et en Tunisie, 2022 - books.google.fr).

 

La Sardaigne possédait des mines de plomb actives sous Hadrien (Patrick Le Roux, Le Haut-Empire romain en Occident. D'Auguste aux Sévères (31 av. J.-C.-235 ap. J.-C.), 2014 - books.google.fr).

 

Les blocs de marbre de Karystos en Eubée qui arrivaient dans la Rome antique étaient pour la plupart numérotés; le nom du fournisseur figurait également sur chaque bloc; ces précieuses indications ont permis de situer l'apogée de l'utilisation dudit marbre sous le règne de l'empereur Hadrien (117-138); en fait, l'extraction du marbre de Karystos a été très intense durant toute la période allant de l'apogée de César (c'est-à-dire 60-44 av. J.C.) jusqu'à la mort d'Antonin le Pieux en 161.

 

Le sophiste Polémon obtint de l'empereur Hadrien des colonnes de marbre phrygien pour sa ville de Smyrne, comme nous le savons par une liste de bienfaits gravée dans cette ville. [...] Un autre cadeau fait par Hadrien de cent colonnes de marbre phrygien à la ville d'Athènes (Pausanias I 18.8) (Michel Christol, Thomas Drew-Bear, Inscriptions de Dokimeion, Anatolia antiqua 1987, 1988 - books.google.fr).

 

Ce fut probablement Hadrien qui donna à l'exploitation des carrières de Synnada en Phrygie un si grand développement; car, sous Tibère, elles étaient à peine entamées (Charles Texier, Asie Mineure: description géographique, historique et archéologique des provinces et des villes de la Chersonnèse d'Asie, Tome 12, 1862 - books.google.fr).

 

La politique d'Hadrien à l'égard des mines saura s'inspirer des circonstances locales; nous voyons, en effet, en Egypte, les carrières du Mons Claudianus (granit) affermées à partir de son règne; il semble qu'auparavant elles étaient en régie. Le procurateur n'est plus chargé que du contrôle du "misthôtès tôn metallôn" (Bernard d'Orgeval, L'empereur Hadrien : œuvre législative et administrative, 1950 - books.google.fr, fr.wikipedia.org - Mons Claudianus).

 

L'Etat romain possédait à Vipasca, en Portugal, dans la province d'Alemtejo, des mines de cuivre et d'argent. Sous Hadrien, nous le savons par une inscription découverte en 1876 à Aljustrel, un règlement fut édicté par l'empereur pour l'exploitation de la mine et la mise en valeur du territoire y attenant (Léon Homo, Le problème du travail et la ruine du monde antique, La revue des deux mondes n° 18, 1949 - books.google.fr, fr.wikipedia.org - Tables de Vipasca).

 

Acrostiche : DCCC, l'an 800 de Rome et le phénix

 

CrĂ©ature d'abord ethnologique et paradoxographique, le phĂ©nix est entrĂ© en politique sous les Julio-Claudiens, scandant l'actualitĂ© d'apparitions de bon augure ou Ă  valeur calendaire : signalĂ© sous Tibère (en 34), on en exhibe officiellement un sous Claude, en 47, pour le 800e anniversaire de la ville. Car une symbiose se crĂ©e entre l'oiseau et Rome : après un incendie sous Domitien, Martial compare la citĂ© Ă  l'animal renaissant des flammes. Mais aucun texte ne rattache directement Trajan ou Hadrien au phĂ©nix. Et si l'oiseau se rencontre chez une dizaine d'auteurs latins avant le IIe s. apr J.-C., les aurei constituent, après l'image pompĂ©ienne, sa seconde occurrence iconographique. Hadrien intronise l'oiseau comme symbole impĂ©rial pour honorer Trajan Diuus et Parthicus. Ă€ la mort de ce denier en 117 apr. J.-C. en Cilicie, Hadrien, acclamĂ© princeps par la troupe Ă  Antioche de Syrie, fait rapatrier ses cendres en bateau Ă  Rome et organiser une cĂ©rĂ©monie Ă  portĂ©e triomphale pour sa victoire relative. On doute de son adoption officielle : il devrait le trĂ´ne Ă  Plotine, Ă©pouse de Trajan.

 

Le contexte gĂ©ographique est celui du mythe : le corps de Trajan, vieux phĂ©nix, est transportĂ© Ă  Rome Ă  l'initiative du jeune phĂ©nix Hadrien, alors en Syrie, en un voyage d'Orient en Occident comme le nouvel oiseau portant en Égypte son père mort. Parthicus est l'ultime titre de gloire de Trajan après la conquĂŞte de l'Arabie18, patrie du phĂ©nix Ă  qui l'on attribue parfois comme sĂ©jour l'Assyrie ou, par paronymie, la Syrie, c'estĂ -dire l'ex-PhĂ©nicie (oĂą se trouvait une autre HĂ©liopolis : Baalbek). Les monnaies cĂ©lĂ©brant ces conquĂŞtes montrent des allĂ©gories fĂ©minines des pays, mais aussi Sol, le dieu n'est pas un vaincu : il incarne l'Orient pays du soleil levant; Hadrien Ă©galement frappe, en mĂŞme temps que les pièces au phĂ©nix, des aurei avec Sol lĂ©gendĂ©s Oriens; c'est le rĂŞve d'Alexandre de dominer la terre Ă©clairĂ©e du soleil. Le phĂ©nix remplace ici sa divinitĂ© tutĂ©laire : Trajan est honorĂ© comme maĂ®tre des peuples du Proche-Orient. Pour le rapport gĂ©nĂ©alogique, il y a insistance sur la filiation : le mythe souligne le caractère unique et unitaire de l'oiseau, renĂ© tel que luimĂŞme; le phĂ©nix est double, père et fils, mort et vivant. Trajan et Hadrien illustrent paradoxalement le nouveau mode de succession impĂ©riale, l'adoption, au lieu de l'hĂ©rĂ©ditĂ© : «tel père, tel fils» et «le roi est mort, vive le roi» (Françoise Lecocq, Deux faces du phĂ©nix impĂ©rial, MĂ©moires de Trajan, mĂ©moires d'Hadrien, 2020 - books.google.fr).

 

Le Phénix, du bûcher qui dévora son père,

Y dépose, dit-on, l'appareil funéraire.

Au dieu qui le protège a-t-il déjà rendu

De l'adoration le tribut toujours dĂ»,

Aussitôt il confie aux flammes frémissantes

 

...

 

Et d'un parfum plus doux que l'haleine divine,

Embaumer le rivage oĂą sept canaux divers

Versent les eaux du Nil dans le bassin des mers. (Oeuvres diverses de Claudien, 1832 - books.google.fr).

 

Physiologus fait de l'oiseau la figure du Christ, et non plus seulement celle des justes récompensés. Il conclut : «le phénix représente le Sauveur». Il ne fait en réalité que christianiser la conception juive d'Ezéchiel le Tragique qui voyait déjà probablement dans l'oiseau une métaphore de Dieu.

 

EzĂ©chiel le tragique est citĂ© par Eusèbe (Praep. Ev. 9, 28, 1, Ă©d. G. Schroeder et E. Des Places, IX, SC 369, Paris, Cerf, 1991, p. 306-307) et par ClĂ©ment d'Alexandrie (Strom., 23, 155, 1). Poète juif alexandrin, EzĂ©chiel le tragique Ă©crivait avant 200 avant J.-C. Dans son poème sur l'Exode, il introduit un oiseau flamboyant, innovation peut-ĂŞtre due Ă  une confusion, le mĂŞme mot hĂ©breu signifiant Ă  la fois «oiseau» et «sable». Dans la Bible, les oiseaux que Dieu fait pleuvoir dans le dĂ©sert avec la manne sont comparĂ©s Ă  du sable; cf. Psaume 77, 31 (la manne) : «II fit pleuvoir sur eux des viandes comme la poussière de la terre, et des oiseaux comme le sable de la mer». Cet oiseau fut explicitement identifiĂ© avec le phĂ©nix au Ve ou VIe siècle, ce qui traduit certainement une conception beaucoup plus ancienne (PS. Eustathe, Commentaire sur l'Hexaemeron, Ă©d. L. Allatius, 1629, p. 25-26 (= PG 18, 729 c); s'inspirant d'Achillez Tatius (Leucippe et Clitophon, III, 25), Eustathe substitue la description d'EzĂ©chiel le tragique Ă  celle du phĂ©nix. En rĂ©alitĂ©, EzĂ©chiel le tragique Ă©tait sans doute tributaire d'EzĂ©chiel le prophète dont il imitait les visions d'animaux fantastiques inspirĂ©s des mythologies orientales (Ben Zion Wagholder et Steven Bowman, « Ezechielus the dramatist and Ezekiel the prophet », Harvard Theo- logical Review 78, 3-4 (1985), pp. 253-277). Des phĂ©nix aparaissent Ă©galement chez les PseudĂ©pigraphes juifs : Apocalypse de Baruch, trad. Jean Riaud, La Bible, Écrits intertestamentaires, Paris, Gallimard, 1987, pp. 1143-1166. Un autre Ă©crit juif, le livre des secrets d'HĂ©noch cite sept phĂ©nix au milieu des anges qui règlent la marche des astres (Laurence Gosserez, Le PhĂ©nix colorĂ© (d'HĂ©rodote Ă  Ambroise de Milan). In: Bulletin de l'Association Guillaume BudĂ©, n°1, 2007 - www.persee.fr).

 

Melqart dieu de la nature Ă©tait censĂ© se rĂ©veiller au dĂ©but du printemps (le mois de PĂ©ritios correspond Ă  fĂ©vrier-mars) après le long sommeil de l'hiver. Sur la manière dont cette fĂŞte se cĂ©lĂ©brait Ă  Tyr, nous sommes rĂ©duits aux conjectures. Il semble qu'on allumait un bĂ»cher oĂą le dieu devait retrouver sa vigueur. En effet, Nonnos de Pannopolis met HĂ©raklès en rapport avec le PhĂ©nix qui retrouvait sa jeunesse dans le feu. ÉzĂ©chiel, dans le poème que nous avons citĂ©, dit au roi-dieu de Tyr : «Je t'ai fait pĂ©rir au milieu des pierres de feu... J'ai fait sortir un feu du milieu de toi et il t'a dĂ©voré» (Ez., XXVIII, 16, 18) (Élie le prophète: Selon les Ă©critures et les traditions chrĂ©tiennes, Tome 1, 1956 - books.google.fr).

 

César emporta toutes les offrandes d'Héraclès à Tyr, parce que la ville avait accueilli dans leur fuite la femme et le fils de Pompée (Cassius Dio Cocceianus, Histoire romaine, Livre 41, traduit par François Hinard, Pierre Cordier, 2002 - books.google.fr).

 

"Ceux d'alentour"

 

Dans une traduction genevoise de la Bible (1588), l'expression "ceux d'alentour" est employĂ©e deux fois dans EzĂ©chiel :

 

Ez. XXVIII,24 : Et elle ne sera plus vne ronce poignante Ă  la maison d'Israel, ni vne espine faisant douleur plus que pas vn de tous ceux d'alentour d'eux qui les pillent : & ils sauront que Je suis le Seigneur l'Eternel (LA BIBLE, QVI EST TOVTE LA SAINCTE ESCRITVRE DV VIEIL & du Nouueau Testament, 1588 - books.google.fr).

 

L'expression est réutilisée aussi au sujet de Tyr par les traductions plus récentes (La Sainte Bible, édition Segond, 1878 - books.google.fr).

 

A Tyr, la principale fête de Melkart s’appelait le «Réveil» ou la résurrection du dieu. Elle se célébrait autour d’un bûcher où le dieu perdait sa vieillesse et retrouvait sa force. Hiram, dit-on, avait le premier fixé cette fête au deuxième jour du mois de Peritios, qui correspondait au 25 décembre du calendrier romain, le jour où dans toute la Syrie on célébrait le Dies Natalis Solis invicti

 

L’Hercule tyrien est le prototype de l’Hercule grec (Philippe Berger, Les Origines orientales de la mythologie grecque, Revue des Deux Mondes, 4e période, tome 138, 1896 - fr.wikisource.org).

 

A la veille de l'annexion du royaume des NabatĂ©ens et de la crĂ©ation de la province d'Arabie, nous voyons Ă  Tyr les traces de Trajan. Cette poussĂ©e romaine vers une rĂ©gion oĂą passe par Akaba le trafic de la MĂ©diterranĂ©e, de l'Arabie et des Indes peut-elle laisser indiffĂ©rente Tyr, cette porte du commerce avec l'Orient ? Trajan lui-mĂŞme, qui revendiquait comme patron l'Hercule de Gadès, n'avait-il pas des affinitĂ©s avec le Melqart de Tyr, dont le profil continuera Ă  apparaĂ®tre sur ses monnaies ? Quant Ă  son successeur Hadrien, n'a-t-il pas prouvĂ© l'intĂ©rĂŞt particulier qu'il portait Ă  l'administration d'une province, dont il fut lĂ©gat avant son accession au trĂ´ne? Les rĂ©gions montagneuses du Liban livrent encore les nombreuses traces de ses inscriptions, qui montrent l'intĂ©rĂŞt qu'il portait Ă  la protection de leurs forĂŞts sa politique envers la JudĂ©e, Hadrien dut se servir de Tyr comme base, ainsi que l'avaient fait ses prĂ©dĂ©cesseurs (M. ChĂ©hab, Tyr Ă  l'Ă©poque romaine, MĂ©langes de l'UniversitĂ© Saint-Joseph, Volume 38, 1962 - books.google.fr).

 

Ezechiel le Tragique et memra

 

Le théologien de Leyde, Steph. Le Moyne, Cave, Morhoff, Ioh. Chr. Wolff, et plus récemment M. Jourdain, pensent que, si les tragédies d'Ézéchiel avaient précédé les écrits de Josèphe, cet historien, si érudit et si patriote, n'aurait pas manqué de consigner dans ses ouvrages une circonstance aussi honorable pour sa nation. M. Philippson lui-même ne peut s'empêcher de reconnaître que le silence de Josèphe ne soit un fait d'une extrême gravité. Steph. Le Moyne, qui n'a, d'ailleurs, parlé qu'occasionnellement d'Ézéchiel le tragique, suppose qu'il a écrit le drame qui nous occupe après la dispersion de la nation juivé par Hadrien, pour servir à ses malheureux compatriotes de consolation dans leur exil. Je reporterais volontiers cette date quelques années plus haut, à l'époque de la grande insurrection qui éclata en Judée sous Barcochébas, c'est-à- dire à l'année 136 après Jésus-Christ. N'est-il pas bien présumable, en effet, que ce fut lors du soulèvement général des Hébreux, au milieu de la lutte désespérée de la nationalité juive contre la puissance romaine, et probablement pendant le long siége de Bither, qu'a été composé ce drame, si propre à relever le courage du peuple opprimé, qui voyait dans Hadrien un autre Pharaon et dans Barcochébas un autre Moïse ?

 

Je ne parlerai pas de l'opinion qui range Ézéchiel parmi les poëtes chrétiens. Quelques critiques l'ont émise avec assurance, et l'ont crue apparemment si évidente, qu'ils se sont dispensés de l'appuyer de la moindre preuve. Ils auraient dû citer, au moins comme indice, le nom de Verbe divin que Dieu se donne à lui-même dans l'Éxagoge. Ce nom de Verbe, Memra, pour désigner Jéhovah, se trouve pour la première fois dans la paraphrase chaldaïque composée par Onkelos, qui vivait un peu après Jésus-Christ. Cette expression prouve donc sinon qu'Ezéchiel fût chrétien, du moins qu'il a vécu un peu après l'ère chrétienne (Bibliographie CHRISTUS PATIENS, Ezechieli et christianornm poetarum reliquiæ dramaticæ. Ex codicibus emendavit et annotatione critica instruxit Fr. Dübner. Parisiis, F. Didot, 1847; in-8° de 94 et XVI pages) (M. Magnin, Journal des savants, 1848 - books.google.fr).

 

Ce sont les Targoumim qui forment la source principale où nous pouvons puiser une connaissance approximative de la théorie palestinienne de la Parole de Dieu. Us n’ont pas, il est vrai, consigné une exposition systématique de cette conception, ils sont même moins formels sur cette théorie que ne le fut Philon sur celle du Logos, de sorte que nous ne pouvons guère reconstruire leur théorie dans ses contours que par l’observation de l’usage des termes «memar, memra, dibbura». Mais par contre ces termes sont tellement fréquents, qu’on pourrait être tenté de croire que les Targoumim n’ont été com¬ posés que pour exposer indirectement la doctrine de la memra. De plus, il importe de retenir que si les Targoumim ne datent dans leur forme acluelle que d’une époque postérieure à l'an 150 après Jésus-Christ, il n’eu est pas moins vrai que ces paraphrases ne sont pas des innovations quant à leur contenu, mais des codifications d’une interprétation, presque d’une exégèse traditionnelle, qui se faisait dans les synagogues dès avant le premiersiècle. Ainsi tout en reconnaissant que le témoignage des Targoumim aurait une valeur supérieure si leur origine littéraire était plus ancienne, nous ne risquons cependant pas de nous tromper en admettant que, dans la question présente, les paraphrastes araméens nous ont transmis les croyances du premier siècle chrétien — sinon d’une époque quelque peu plus reculée (L. Hackspill, Etude sur le mileu religieux et intellectuel du nouveau testament, Revue biblique internationale, 1902 - upload.wikimedia.org).

 

Enigme

 

"Ă©nigme" : latin aenigma, du grec ainigma, de ainos, parole, discours. Jeu d'esprit qui consiste Ă  deviner une chose dĂ©crite en termes ambigus, obscurs : Ĺ’dipe devina l'Ă©nigme du Sphinx (Eugène Ferrand, Suite Ă  la dictĂ©e de MĂ©rimĂ©e: Ă©tude originale d'orthographe, de vocabularie et d'Ă©tymologie: revue, augmentĂ©e et expliquĂ©e, Tomes 1 Ă  5, 1960 - books.google.fr).

 

XXXI. PHOENIX.

 

Vita mihi mors est; morior, si cœpero nasci;

Sed prius est fatum leti quam lucis origo:

Sic solus manes ipsos mihi dico parentes.

 

Les Aenigmata Symposii (Énigmes de Symphosius) sont composées dans l'ère culturelle de l'Antiquité tardive (IVe ou Ve siècle), point de passage entre l'énigme antique en son sens premier, c'est-à-dire entre les mots de l'énigme et le destin même de celui qui parle ou interprète - et l'énigme comme jeu. Le nom même de Symphosius se réfère en effet au mot grec "Sumpósion", titre d'ailleurs bien connu de l'un des plus beaux dialogues de Platon et qui signifie banquet. À l'origine des "énigmes de banquet", les énigmes de Symphosius préfigurent nos énigmes de salon; y émerge en effet, l'idée de jeu (Sylvie Salaün, De l'unique "je" du mot aux multiples jeux des sujets d'énigmes dans le Recueil de toutes les Enigmes des plus beaux esprits, Les mots en guerre: les discours polémiques, aspects sémantiques, stylistiques, énonciatifs et argumentatifs, 2016 - books.google.fr).

 

Parabole : une Ă©nigme, un discours allĂ©gorique, dont le sens est cachĂ© sous l'obscuritĂ© des paroles. Ezech. 17. 2. Propone ænigma, et narra parabolam ad domum Israel : Proposez cette Ă©nigme, et rapportez cette parabole Ă  la maison d'IsraĂ«l. Cette parabole est l'Ă©nigme de deux aigles (Charles HurĂ©, Dictionnaire universel de philologie sacrĂ©e, Tome 3, 1846 - books.google.fr).

 

Les aigles représentent Babylone et l'Egypte (Pierre-Jean Agier, Les Prophetes nouvellement traduits sur l'Hébreu, Tome 2 : Prophétie D'Ézéchiel, 1821 - books.google.fr).

 

Dans le Livre d'Exeter, l'Ă©nigme animalière de la poule et du coq :

Qui, au moyen de cette clĂ©, a fait sauter les chaĂ®nes de la porte du trĂ©sor - chaĂ®nes qui maintiennent solidement l'Ă©nigme, et son cĹ“ur protĂ©gĂ© de liens ingĂ©nieux, hors de la portĂ©e des hommes sages ? (Marie-Françoise Alamichel, Josseline Bidard, Des animaux et des hommes, 1998 - books.google.fr).

 

La comparaison entre les dimensions du phĂ©nix et de l'aigle se trouve chez HĂ©rodote (2, 73) reprise par Pline NH 10, 3. D'après Jacobson, l'aqssociation des deux oiseaux a pu ĂŞtre suggĂ©rĂ©e Ă  EzĂ©chiel le Tragique par le Psaume 102,5 : "il comble de biens tes vieux jours : tu renouvelles, comme l'aigle, ta jeunesse." Van den Broek observe que le rapprochement entre le phĂ©nix et l'aigle naĂ®t du fait que tous les deux sont des oiseaux solaires et qu'ils sont considĂ©rĂ©s comme rois des oiseaux. C'est ainsi que les traditions relatives aux deux oiseaux ont eu souvent tendance Ă  se croiser et Ă  se confondre (Pierluigi Lanfranchi, L'Exagoge d'EzĂ©chiel le Tragique: Introduction, texte, traduction et commentaire, 2021 - books.google.fr).

 

Les couleurs exceptionnelles du phénix sont mentionnées dès Hérodote, à rapprocher des couleurs de l'aigle représentant Babylone chez Ezéchiel 17.

 

Nostradamus donne une traduction de Horapollo, Orus Apollo (ca 1543-1545) où est mentionné le phénix, en rapport avec le psaume 102(101) (Lucien De Luca, Nostradamus, lorem ipsum...?: Analyse, commentaire et traduction de la Lettre à Bérard, 2020 - books.google.fr).

 

RĂ©surrection

 

Ceus qu'un marbre orgueilleus presse dessous sa lame,

Ceus que l'onde engloutit : ceus que la rouge flame

Eparpille par l'air : ceus qui n'ont pour tombeaus

Que les ventres gloutons des lous ou des corbeaus,

Eueillés, reprendront, comme par inuentaire

Et leurs chairs & leurs os : orront deuant la chaire

Du Dieu qui souuerain, iuge en dernier ressort,

L'arret diffinitif de salut, ou de mort.

L'on respreuuera dous, l'autre armé de iustice,

L'un viura bien-heureus, l'autre en cruel supplice.

L'vn bas, & l'autre haut. O toi, qui d'autrefois

D'un iuge Italien as redouté la vois,

Fay, las ! que quand le son du cornet de ton Ange,

Huchant de Thule au Nil, d'Atlas iusqu'au Gange,

Citera l'vniuers prochain de son decés,

Le Juge & l'Auocat tu sois de mon procés.

 

Ceux qu'un marbre] par enumeration de diuerses sortes de morts, & de sepultures, il dit, que tous comparoistront au consistoire, & à la iournée du grand Iuge, marbre orgueilleux] ceux qui sont ensepulturez magnifiquement, marbre pour le tombeau fait & taillé en marbre, Metonymie de la matiere, orgueilleux superbe, magnifique, metaph. presse en serre, estreint, La lamele cercueil, du latin lamna ou lamina, que signifie table d'airain, cuiure, plomb ou autre metal, ceux que l'onde engloutit] ceux qui font naufrage,qui font submergez, ceux que la rouge flame] ceux qui font bruslez, & redigez en cendre, eparpille] enleue, & espard en l'ær eveillés] resuscités, ainsi parle l'escriture au 2. des Rois 7. & au 3. chap. 2. & en l'vnziefme & 14. en Daniel 12. en la 1. aux Corinth. 12. &c. reprendront comme par inuentaire, leurs chairs, leurs os] similitude tirée des Iurisconsultes, voi la loy Scimus 22.C. De iure deliberandi. Ce lieu est pris du 37. chap. d'Ezechiel, où tres-amplement il discourt de la Resurrection des morts, & des os qui se reioindront, & se ranimeront : Les morts qui font aux sepulchres & monuments, ayant entendu la voix & l'esprit de Dieu, sortiront de leur sieges & cachots. Les os, & autres parties rechercheront leur iointure pour se lier & vnir ensemble, auec les corps que la terre a putrifié & corrompu. Tous ceux que les bestes & autres oiseaux du Ciel, ont deuoré, tous ceux que la mer a englouty, tout ce qui ets euaporé en l'air, tout ce que le feu a consumé sera reduit en son essence, & pristin estat (La Sepmaine, ou Creation du monde de G. de Saluste Seigneur du Bartas, illustree des Commentaires de Pantaleon Thevenin Lorrain, 1585 - books.google.fr).

 

Les rĂ©cits de rĂ©surrection dans l'antiquitĂ© et jusqu'Ă  la fin du moyen âge sont extrĂŞmement nombreux. Et cependant, il n'y a pas de miracle qui satisfasse moins la conscience qu'une rĂ©surrection dans cette Ă©conomie. Pourquoi faire mourir un homme deux fois, puisqu'il doit mourir encore de la mĂŞme ou d'une autre maladie ? Logiquement la rĂ©surrection devrait conduire Ă  l'immortalitĂ©. Lucain a dĂ©jĂ  exprimĂ© un sentiment analogue quand (Pharsale VI) il nous fait assister Ă  la rĂ©surrection par une magicienne d'un soldat de PompĂ©e mort sur les champs de Pharsale, et qu'il jette cette parole amère :

 

Ah ! miser, extremum cui mortis munus iniquae

Eripitur non posse mori !

 

On lui enlève le bienfait suprême de la mort, qui est de ne plus avoir à la craindre (Henri-F. Secrétan, La population et les moeurs, 1915 - books.google.fr).

 

Lucain accorde à la cendre du phénix un pouvoir vivifiant, car il la cite parmi les ingrédients du philtre dont se sert la sorcière Erichto pour ressusciter un mort (Pharsale, 6, 380) (Laurence Gosserez, Figurations latines du phénix de l'élégie à l'épitaphe, Le phénix et son Autre: Poétique d'un mythe. Des origines au XVIe siècle, 2019 - books.google.fr).

 

Alors faisant sur la poitrine du mort de nouvelles incisions, elle y verse un sang plein de chaleur; elle nettoie ses intestins et y fait circuler des flots de l'écume lunaire. Elle y mêle tout ce que la nature fournit de plus violens poisons. Ni l'écume du chien qui a l'onde en horreur, ni les viscères du lynx, ni la noueuse épine de l'hyène, ni les entrailles du cerf qui s'est repu de serpens, rien ne lui manque. Joignez-y et le rémora qui, en pleine mer, retient les vaisseaux, pendant que l'Eurus enfle les voiles; et les yeux du dragon, et cette pierre sonore qui fut calcinée sous la couvée de l'aigle; et le serpent ailé des Arabes, et, dans la mer Rouge, la vipère gardienne de sa conque précieuse; et l'enveloppe que dépouille, tout vivant, le céraste de Libye, ou la cendre du phénix, qui se brûle lui-même, sur l'autel, chez les peuples d'Orient (Pharsale VI) (Lucain, Pharsale, Tome 2, 1836 - books.google.fr).

 

Dans PLINE, H. N. VII, 52, Gabiénus mourant, le soir de Thapsus, fait mander Sextus Pompée, «se enim ab inferis remissum habere quae nuntiaret». Il lui annonce la victoire finale des Pompéïens, et meurt de nouveau. Si, en 46-45, les Pompéïens firent courir cette légende pour les besoins de leur cause, c'est sans doute que de prétendus faits du même genre étaient déjà connus (Ernest Ch. Babut, Saint Martin de Tours, 1912 - books.google.fr).

 

PĂ©luse et mythologie

 

Voici l'itinéraire de la Sainte Famille, d'après la tradition chrétienne : La Sainte Famille entra en Egypte par Péluse, passa par Bubaste, aujourd'hui Tell el-Bastah, près de Zagazig, puis par Belbeis, et fixa sa demeure près d'Héliopolis, probablement à Mataryeh. Cependant elle n'y resta pas tout le temps de son exil. Les divins vovageurs allèrent à Babylone d'Égypte, aujourd'hui Kasr-ech-Chemmâh près du vieux Caire, à trois heures d'Héliopolis, et ils y demeurèrent quelques jours. Ils s'avancèrent beaucoup plus loin sur cette terre des idoles, remontant le Nil jusqu'à Hermopolis Magna ou Achmounein, à près de trois cents kilomètres du Caire; peut-être même allèrent-ils une journée au delà près de Cusæ ou Qossieh, sur la montagne où s'élève le couvent copte schismatique Deir el-Moharag. Enfin, après deux ans de séjour en Égypte, la Sainte Famille retourna en Galilée par la même voie de Péluse (M. Jullien, L'Égypte: souvenirs bibliques et chrétiens, 1891 - books.google.fr).

 

Ce n’est qu’après l’époque des grandes pyramides de Gizeh (Ve dynastie, environ 2400 av. J.-C.) qu’apparaissent les premières mentions d'Osiris. Mais, dès lors, sa popularité va croître pour faire de lui le plus grand des dieux égyptiens (www.nationalgeographic.fr).

 

En rétablissant l'ordre dynastique après le règne injuste de Seth, l'intronisation d'Horus parachève le processus de la résurrection d'Osiris. Le mythe, avec son symbolisme complexe, justifie les conceptions égyptiennes de la royauté et de la succession. Il permet aussi d'appréhender le conflit entre l'ordre et le désordre, entre la vie et la mort.

 

Osiris fut égorgé par son frère Typhon et dont Isis, aux environs de Péluse, cherche les membres en compagnie d'Ôros, son fils; quand elle les eut trouvés, elle l'ensevelit dans un tombeau, lequel tombeau est appelé jusqu'à ce jour Osiriakè (Athénagoras, Supplique au sujet des chrétiens 22,8) (Athénagoras d'Athènes, Supplique au sujet des chrétiens; et, Sur la résurrection des morts, traduit par Bernard Pouderon, 1992 - books.google.fr).

 

D'après Plutarque, Seth a démembré le cadavre seulement après qu'Isis l'eut récupéré à Byblos et rapatrié en Égypte. Après le démembrement Isis trouve et enterre chaque morceau du corps de son mari, à l'exception du pénis, qu'elle doit reconstituer, l'original ayant été mangé par les poissons oxyrhynques dans le fleuve. Toujours selon Plutarque, ceci est la raison pour laquelle les Égyptiens avaient un tabou alimentaire envers ce poisson (Sur Isis et Osiris, § 18). Dans nombre de sources égyptiennes, cependant, le pénis d'Osiris a été retrouvé intact; dans le Nome diospolite ou le Nome mendésien d'après la Procession des canopes, une frise décorative du temple de Dendérah.

 

Selon le Papyrus Jumilhac, la quĂŞte des membres disjoints a Ă©tĂ© menĂ©e, non pas par Isis mais par Anubis. Il trouve la tĂŞte en premier et, grâce Ă  la magie de Thot, il parvient Ă  lui faire dire oĂą se trouvent les autres morceaux du cadavre : «La tĂŞte fut ensorcelĂ©e par Thot grâce Ă  de nombreuses incantations, pour lui faire rĂ©vĂ©ler les lieux oĂą se trouvaient ses membres. Et ce dieu tint conseil avec eux et les indiqua dans le Double-pays, les dĂ©serts Ă  l’ouest et Ă  l’est, et les Ă®les de la Grande-verte. Son fils Anubis alla les chercher. Il les trouva dans les lieux qu’il avait divulguĂ© pour eux».

 

Ayant rĂ©ussi Ă  surmonter la mort, Osiris est capable d'engendrer Horus. Les Textes des pyramides prĂ©sentent sans fausse pudeur l'acte charnel : «Ta sĹ“ur Isis est venue Ă  toi, heureuse de ton amour. Après que tu l'as placĂ©e sur ton phallus, ta semence a jailli en elle». Cette relation physique, dĂ©crite en termes humains, ne se situe toutefois pas sur le plan terrestre mais dans les cieux nocturnes. Osiris assimilĂ© Ă  la constellation d'Orion, transmet son essence Ă  Horus (l'Ă©toile Sirius) Ă  travers Isis, la constellation du Grand Chien. Un passage des Textes des sarcophages, d'interprĂ©tation difficile, semble indiquer une tout autre version de l'histoire. Isis aurait Ă©tĂ© fĂ©condĂ©e par un Ă©clair dont les dieux ont peur : «La foudre claque, les dieux ont peur. Isis veille, enceinte des Ĺ“uvres de son frère Osiris; elle se lève la femme abandonnĂ©e». Au Nouvel Empire, l'accouplement figure gravĂ©e sur les parois du Temple funĂ©raire de SĂ©thi Ier Ă  Abydos (XIXe dynastie). Osiris, en Ă©rection, s'accouple avec Isis transformĂ©e en oiseau posĂ© sur le phallus. L'accouplement se dĂ©roule dans le tombeau d'Osiris, ce qui indique qu'Osiris règne dĂ©jĂ  sur la Douât, le royaume mystĂ©rieux des trĂ©passĂ©s (fr.wikipedia.org - Mythe d'Osiris).

 

Isis apprit bientôt que le coffre où était enfermé Osisis par Seth, porté par les flots de la mer auprès de la ville de Byblos, avait été déposé doucement sur un buisson, qui, en peu de temps, parvint à un tel degré de grandeur et de beauté, que sa tige enveloppa le coffre et le couvrit entièrement; en sorte qu'on ne pouvait l'apercevoir. Le roi du pays, frappé de la grandeur de cette plante, ayant fait couper la tige qui cachait le coffre dans son sein, en fit une colonne qui soutenait le toit de son palais. La déesse se fit connaître et demanda la colonne qui soutenait le toit. Elle lui fut accordée, et ayant coupé la tige avec facilité, elle l'enveloppa d'un voile, y répandit des parfums et la remit au roi et à la reine. Ce bois est encore à Byblos, dans le temple d'Isis, où le peuple l'honore.

 

Dès qu'Isis se vit seule dans un lieu écarté, elle ouvrit le coffre, et, collant son visage sur celui d'Osiris, elle le baisa et l'arrosa de ses larmes. Le fils du roi s'étant approché doucement par derrière pour l'observer, Isis, qui s'en aperçut, se retourna et lança sur lui un regard si terrible, qu'il ne put le soutenir, et en mourut de frayeur. D'autres racontent autrement sa mort, et disent qu'il tomba dans la mer de la manière qu'on l'a dit plus haut. Les Egyptiens l'honorent à cause de la déesse, et c'est lui qu'ils chantent dans leurs repas sous le nom de Maneros. Selon quelques uns, il se nommait Palestinus ou Pelusius, et la déesse bâtit une ville qu'on appela de son nom Pélusium. On dit que ce Maneros, chanté par les Egyptiens, fut l'inventeur de la musique. D'autres prétendent que Maneros n'est point un nom d'homme, mais une espèce de formule usitée dans les festins et dans les fêtes, par laquelle on souhaitait que ces divertissements fussent heureux; car c'est là ce qu'exprime le mot maneros qu'ils répètent si souvent dans ces occasions. De même cette figure de mort qu'ils présentent aux convives n'est pas, comme quelques uns l'ont pensé, une représentation de la mort d'Osiris. Leur but en cela est de les avertir qu'en jouissant des plaisirs de la vie, ils doivent se souvenir qu'ils seront bientôt dans le même état (OEuvres morales de Plutarque, Sur Isis et Osiris, 1845 - books.google.fr).

 

Typologie

 

Le report de 1857 sur la date pivot 130 donne -1597.

 

Epoque de l'Exode, la sortie d'Egypte des Hébreux, selon le comput samaritain de Lenglet (-1596) (Nicolas Lenglet Du Fresnoy, Tablettes chronologiques de l'histoire universelle sacrée et prophane, ecclésiastique et civile, depuis la création du monde, jusqu'à l'an 1743, Tome 1, 1744 - books.google.fr).

 

La société secrète de la Charbonnerie et la résurrection de l'Italie

 

L’influence de la Charbonnerie plane sur l’unitĂ© italienne. Cette sociĂ©tĂ© secrète Ă©tait gouvernĂ©e par une sorte de triumvirat en fonction pendant trois ans qui prĂ©sidait trois « ventes Â» lĂ©gislative, administrative  et judiciaire [1]. Les carbonari avait d’abord luttĂ© contre Murat installĂ© Ă  Naples par NapolĂ©on, puis devinrent rĂ©publicains sous l’influence de Buonarroti, ancien disciple de Gracchus Babeuf (voir quatrain IV, 32).

 

Ils tentèrent des soulèvements qui Ă©chouèrent mais l’élan fut rĂ©cupĂ©rĂ© par le mouvement « Jeune Italie Â» fondĂ© Ă  Genève par Mazzini.

 

Depuis l’échec des soulèvements carbonari, G. Mazzini ne cesse de revenir sur le mythe de Rome capitale et de sa mission universelle. Les rĂ©publicains et, en particulier, G. Mazzini, ne pouvaient que rĂ©futer les thĂ©ories nĂ©o-guelfes du prĂŞtre turinois Vincenzo Gioberti et celles des autres fĂ©dĂ©ralistes prĂ´nant le rĂ©gionalisme, voire la dĂ©sunion, que ce soit sur le plan italien ou europĂ©en. En janvier 1849, dans une capitale dĂ©sertĂ©e par le pape, les dĂ©mocrates avaient organisĂ© des Ă©lections au suffrage universel pour l’AssemblĂ©e constituante qui, dès le 9 du mois, allait promulguer son «dĂ©cret fondamental» mettant fin au pouvoir temporel du saint pontife. La toute nouvelle rĂ©publique allait prendre pour symbole l’aigle romain aux ailes dĂ©ployĂ©es, tenant dans ses serres des faisceaux consulaires et entourĂ© d’une corona civilis symbolisant la vertu civique. L’AssemblĂ©e confia le gouvernement de la jeune rĂ©publique Ă  un triumvirat (une Ă©nième imitation de la romanitĂ©) ainsi composĂ© : Giuseppe Mazzini, Aurelio Saffi, Carlo Armellini. Le poète et dramaturge Teobaldo Ciconi rĂ©actualise l’histoire de la rĂ©publique romaine et magnifie le prĂ©sent en imaginant la contre-attaque de la ville dans une dimension nationale :

 

Dite un Osanna a Cristo / Chantez un Osanna au Christ

perché dischiusa è agli uomini / maintenant que Rome,

l’Arca del Santo acquisto / ville sacrée et de Saint-Pierre, est libérée

or che la nuova Italia / maintenant que la nouvelle Italie

davanti al Colosseo / recueillie devant le Colisée

segna la tomba a Cesare / indique la tombe de CĂ©sar

col sangue di Pompeo / tachée du sang de Pompée

 

Rappelons que, selon la légende, Jules César aurait été tué aux pieds d’une statue érigée en honneur de Pompée le Grand, son ancien ami et puis son rival. César, avec Pompée et Marcus L. Crassus avaient formé le premier triumvirat de la République, en 70-60 avant J.C.

 

Ce sera le grand vainqueur du Risorgimento, Cavour, qui relancera, en 1861, le récit national de l’italianité de Rome et de la romanité de l’Italie pour défendre le choix de la Ville Éternelle comme seule capitale possible et achever ainsi le processus d’unification. À l’instar de G. Mazzini et de V. Gioberti, Cavour avait compris qu’à long terme, Rome enracinerait la revendication d’un État italien dans une lignée glorieuse et, que sur le moyen terme, Rome adoucirait, voire dissimulerait la «piémontisation» de l’Italie. Rome devenait, grâce à sa beauté et à son histoire, le meilleur compromis possible entre le Risorgimento démocratique et le Risorgimento monarchique. Rome représentait également un habile compromis géopolitique pouvant apaiser les nombreuses tensions territoriales entre le Nord et le Sud, ce dernier insistant sur le rayonnement de son ancienne capitale royale, Naples (Emanuela Prosdotti, Antiquités, archéologie et récit des origines dans la construction nationale italienne (XVIIIe-XIXe siècles), 2019 - antiquitebnf.hypotheses.org).

 

La Maison de Savoie fut finalement reconnue seule capable d’unir l’Italie. Pour atteindre cet objectif, Cavour (1810-1861), ministre du roi Victor-Emmanuel II, rĂ©amĂ©nagea l’organisation militaire du royaume de PiĂ©mont-Sardaigne sous la direction du gĂ©nĂ©ral La Marmora (« marmor Â» en latin signifie « marbre Â») et nĂ©gocia l’alliance de la France Ă  Plombière (« plomb Â») pour chasser les Autrichiens de leurs possessions au nord de l’Italie.

 

Construit entre 115 et 125 sous l'empereur Hadrien, le Panthéon est transformé au VIIe siècle en église chrétienne, et sert aujourd'hui de nécropole pour Victor Emmanuel II (1820-1878), premier roi d'Italie, et Umberto Ier (1844-1900) (Pack 100% Culture Générale Pour les Nuls, 2015 - books.google.fr).

 



[1] A. Nataf, « Les MaĂ®tres de l’occultisme Â», Bordas, 1989, p. 127

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