Conclave de 1878

Conclave de 1878

 

V, 46

 

1885-1886

 

Par chapeaux rouges querelles & nouveaux scismes,

Quand on aura esleu le Sabinois :

On produira contre luy grands sophismes,

Et sera Rome lesee par Albanois.

 

"Sabinois" : Saint Sabine

 

A la suite du quatrain précédent, et de son aspect événementiel, il est possible de considérer un pontife pris dans le conflit de la papauté et de l'empire Hohenstaufen, puisqu'il a été cardinal de Sainte Sabine.

 

GUY DE FOULQUES, ou GUIDO FULCODI, ou GUI-LE-GROS, cardinal-évêque de Sabine, fut un des plus célèbres de la première promotion faite par Urbain IV en 1261. Il naquit à Saint-Gilles-sur-le-Rhône, en Languedoc. D'abord sénéchal de Beaucaire, il se comporta en brave chevalier. Son père, chancelier de Raymond VII, comte de Toulouse, avait fini ses jours au fond d'une chartreuse; sa mère, que le ciel favorisait de grâces particulières, lui fit quitter la carrière des armes pour l'étude des lois. Il devint avocat, et le fameux jurisconsulte Durand le proclama le flambeau du droit. Il eût plusieurs enfants; mais, à la mort de sa vertueuse épouse, il embrassa l'état ecclésiastique et fut successivement chanoine, archidiacre du Puy-en-Velay, évêque de cette ville, archevêque de Narbonne, cardinal de Sainte-Sabine, légat en Angleterre, et pape sous le nom de Clément IV (1265-1268). La protection et l'amitié de Louis IX, qu'il avait servi avec beaucoup d'intelligence et de zèle dans diverses circonstances importantes, lui valurent de passer rapidement de l'épée et de la robe à la pourpre et à la tiare. Les splendeurs du trône pontifical ne changèrent point ses mœurs austères et désintéressées: il ne portait jamais de toile, ne mangeait jamais de viande, dormait sur la dure. Il exigea les mêmes pratiques sévères de ses filles et de ses parents (Etienne Georges, Histoire du pape Urbain IV et de son temps, 1185-1264, 1866 - books.google.fr, Charles Berton, Dictionnaire des cardinaux, contenant des notions générales sur le cardinalat, Tome 5, 1857 - books.google.fr).

 

"scismes"

 

A l'époque de l'élection de Clément IV. Les cardinaux étaient alors rassemblés à Pérouse et depuis six mois. Les bourgeois de la ville, apprenant que leurs hôtes allaient se séparer, faute de pouvoir conclure, s'opposèrent de force au départ, murèrent, selon toute la rigueur du mot, les issues de l'église où délibéraient les PORPORATI, et les forcèrent ainsi à une promotion. Ce fut celle de Guido Fulcadi, ce Clément IV de modeste mémoire (H. J. A. Thabaud de Latouche, Clément XIV et Carlo Bertinazzi. Correspondance inédite, 1840 - books.google.fr, Paul Lesourd, Claude Paillat, Dossier secret des conclaves, 1969 - books.google.fr).

 

Le saint-siĂ©ge vaqua 2 ans 9 mois et un jour après la mort de ClĂ©ment IV (EncyclopĂ©die thĂ©ologique : Dictionnaire de statistique religieuse et de l'art de vĂ©rifier les date, 1831 - books.google.fr).

 

"Rome" : la commune

 

A partir de la deuxième moitiĂ© du XIIIème siècle, les papes s’absentèrent de Rome presque systĂ©matiquement, et parfois mĂŞme jusqu’à ne jamais y pĂ©nĂ©trer. En effet, les souverains pontifes tels que Urbain IV (1261-64) ou ClĂ©ment IV (1265-68) ne vivèrent par exemple jamais Ă  Rome, pour des raisons entre autre politique, et s’installèrent dans des villes comme Orvieto, Viterbe et Montefiascone (Camille Aubourg, Sur les traces des papes : le rĂ´le des papes dans l’urbanisation de Rome du XIIIe au XVIIe siècle, 2017 - dumas.ccsd.cnrs.fr).

 

Le gouvernement de Rome mĂŞme fut contestĂ© aux papes par l'aristocratie urbaine et rĂ©gionale et plus ponctuellement par l'empereur germanique. Mais Ă  partir de 1143, la commune romaine autonome s'avĂ©ra un pouvoir temporel rival souvent plus coriace, jusqu'Ă  sa dĂ©naturation par Boniface IX en 1398. Les Romains acceptaient volontiers le rĂ´le de capitale religieuse avec les bĂ©nĂ©fices Ă©conomiques que cela induisait, mais non celui de capitale politique du pape lorsque celui-ci s'ingĂ©rait dans leurs affaires internes. Les pontifes furent donc souvent conduits Ă  trouver leur salut dans la fuite ou Ă  rechercher des alliĂ©s extĂ©rieurs pour se maintenir Ă  Rome, y revenir et la contrĂ´ler : les Normands de Sicile, parfois les empereurs germaniques, puis la dynastie angevine, etc. Ces alĂ©as perturbèrent jusqu'au XVe siècle les liens qui auraient pu s'Ă©tablir par l'intermĂ©diaire du pape entre la citĂ©, capitale putative, et l'Etat d'Italie centrale que le Saint-Siège se constituait Ă  grand peine. De son cĂ´tĂ©, la Rome communale, pĂ©riodiquement muselĂ©e par la papautĂ©, ne rĂ©ussit pas Ă  se hisser au rang des grandes communes italiennes dominant un contado toujours plus Ă©largi au point de former un État Ă  la fin du Moyen Ă‚ge, comme pour Florence, Milan ou Venise. Elle Ă©choua Ă  s'imposer militairement sur une grande rĂ©gion, Ă  dĂ©fendre la valeur de sa monnaie, Ă  imposer sa fiscalitĂ©, etc., car elle se heurta constamment Ă  la construction de l'État papal dans le Latium.

 

L'affirmation d'un gouvernement communal de 1143 à 1398 constitua un obstacle majeur au développement de Rome comme capitale pontificale. Depuis la fin du XIe siècle, une nouvelle aristocratie se développait à Rome, dans le sillage de la papauté réformatrice qu'elle avait souvent soutenue (Pierleoni, Frangipani, etc.). Cette élite sociale récente, alliée à la petite noblesse et à la population, profita de l'affaiblissement et des absences de la papauté, qui luttait contre l'empereur, pour revendiquer une participation à l'administration de la ville et contester le pouvoir temporel de son évêque, tout en écartant la grande noblesse latiale, dans un contexte d'affirmation des communes face au pouvoir episcopal en Italie. En 1116-1117, une émeute imposait à Pascal II le choix du préfet.

 

En 1143, la capitulation honorable accordĂ©e par Innocent II Ă  la ville de Tivoli, qui avait militairement humiliĂ© les Romains l'annĂ©e prĂ©cĂ©dente, provoqua la rĂ©volte de la population qui mit en place un gouvernement communal sur le Capitole. On institua un sĂ©nat (l'antique collège ayant disparu vers 600), un conseil et une assemblĂ©e populaire ; un patrice se substituait au prĂ©fet papal. L'agitation se poursuivit dans un sens anticlĂ©rical dans les annĂ©es suivantes Ă  l'instigation d'Arnaud de Brescia. La commune rivalisa avec la papautĂ© pour rĂ©cupĂ©rer le passĂ© antique lĂ©gitimant : construction du palais communal (1151) sur le Capitole, crĂ©ation d'un ordre Ă©questre, rĂ©paration de la muraille aurĂ©lienne (1157), protection de la colonne trajanne (1162), etc. Elle Ă©tendit progressivement ses compĂ©tences au dĂ©triment de la souverainetĂ© papale en matière de police, de justice, de travaux publics, de fiscalitĂ©, de monnaie 8, etc. En trois quarts de siècle, sa nouvelle administration se substitua aux officiers pontificaux, non sans une certaine continuitĂ© formelle parfois (juges, bibliothĂ©caire, prĂ©fet, etc.).

 

Les papes luttèrent immĂ©diatement contre le rĂ©gime communal : en 1145, Lucius II fut tuĂ© lors d'un assaut du Capitole. Ils ne mĂ©nagèrent jamais leurs efforts pour contenir ce pouvoir concurrent dans leur citĂ© et essayer de lui faire reconnaĂ®tre leur souverainetĂ©, sans parvenir Ă  le dĂ©truire avant 1398. Les conflits aboutirent Ă  une sĂ©rie de compromis de 1145 Ă  1188 : le pape admettait la nouvelle institution communale et participait aux dĂ©penses urbaines, mais elle lui prĂŞtait le serment de fidĂ©litĂ© et lui restituait ses biens. MalgrĂ© des accrochages sous Innocent III et GrĂ©goire IX, la paix de 1 188 permit Ă  la curie de rĂ©sider tranquillement Ă  Rome jusqu'en 1241. La rĂ©duction du nombre de sĂ©nateurs de 56 Ă  1 ou 2 Ă  partir de 1204 traduit l'alliance tactique conclue entre Innocent III et l'aristocratie romaine qui monopolisait ces plus Ă©minentes charges communales. GrĂ©goire IX rĂ©ussit Ă  imposer Ă  la commune l'organisation de l'inquisition contre les hĂ©rĂ©tiques en 1231. L'excommunication et l'interdit fournissaient au pontife un moyen de pression non nĂ©gligeable, tout comme le dĂ©part de la curie aux consĂ©quences nĂ©gatives sur la vie Ă©conomique de la ville. Mais l'instauration de rĂ©gimes populaires se rĂ©vĂ©lait gĂ©nĂ©ralement dĂ©favorable Ă  l'autoritĂ© papale, comme ceux de Brancaleone degli Andalo de Bologne (1252-1257), puis de son oncle Castellano (1257-1258).

 

DĂ©barrassĂ© de la concurrence Staufen (1250/1268), le Saint-Siège chercha Ă  reprendre le contrĂ´le de la commune, mais connut bien des dĂ©boires. Charles d'Anjou se rĂ©vĂ©la un alliĂ© encombrant qui cumulait le sĂ©nat (1263-1265, 1268-1278, 1281-1284) avec la couronne sicilienne. ClĂ©ment IV (1265-1268) et ClĂ©ment V (1305-1314) se rĂ©signèrent Ă  accepter des rĂ©gimes populaires, alors que d'autres pontifes comme Nicolas III Orsini (1277-1280) et Boniface VIII Caetani (1294-1303) s'ingĂ©niaient Ă  tenir la commune en s'appuyant sur le nĂ©potisme baronnial. Ă€ partir de la bulle Fundamenta militantis Ecclesiae de Nicolas III en 1278, la charge sĂ©natoriale fut rĂ©servĂ©e Ă  un ressortissant romain et gĂ©nĂ©ralement confĂ©rĂ©e Ă  vie au pontife rĂ©gnant, qui la dĂ©lĂ©guait Ă  un tiers de son choix (Pascal Montaubin, De l'an mil Ă  la Renaissance : de qui donc Rome fut-elle la capitale ?, Les villes capitales au Moyen Age, 2005 - www.persee.fr).

 

Au XIIIe siècle, Clément IV déplorait les illusions de la société romaine, incapable d’admettre la fin de son imperium («Mundi dominium subiectum sibi potius, quam ad alios translatum» (cité par Pietro FEDELE, dans «Aspetti di Roma nel Trecento», Roma, 4 (1923), p. 116)) (Cécile Troadec, Roma crescit. Une histoire économique et sociale de Rome au XVe siècle, 2018 - theses.hal.science).

 

La plus haute noblesse, la fleur du patriciat, les Frangipani, les Colonna, les Orsini, les Cenci, les Annibaldeschi, les Gaetani, les Conti, les Crescenzi, les Pier Leoni, montĂ©s sur des chevaux richement caparaçonnĂ©s, accompagnĂ©s d'une foule innombrable de clients; enfin tout le peuple, jusqu'aux vieillards et aux infirmes, jusqu'aux enfants et aux femmes, criaient : «Vive notre sĂ©nateur ! vive le roi de Sicile! Meure Mainfroy l'hĂ©rĂ©tique, le mĂ©crĂ©ant, le sarrasin !» Ils chantaient, ils dansaient, et cette troupe, moitiĂ© procession, moitiĂ© bacchanale, vint chercher ainsi Charles d'Anjou. [...]

 

Ensuite on lui fit revĂŞtir la toge sĂ©natoriale Ă  l'Ă©glise des frères mineurs d'Ara-CĹ“li, sur le Capitole. De lĂ , il alla prendre ses quartiers au palais de Latran. En s'Ă©tablissant dans cette demeure pontificale, il croyait faire une chose très-simple. DĂ©fenseur de l'Église, il se logeait comme un fils dans la maison paternelle. Mais ClĂ©ment IV n'en fut pas moins irritĂ© d'une prise de possession qui lui semblait un attentat. Un sĂ©nateur de Rome n'Ă©tait qu'un intrus aux yeux d'un pape. Le saint-siĂ©ge ne pouvait avouer son titre ni reconnaĂ®tre son pouvoir. Comment admettre dans les palais pontificaux le reprĂ©sentant de la commune de Rome, quel qu'il fĂ»t, prince ou particulier, national ou Ă©tranger, rĂ©voltĂ© ou fidèle ? C'Ă©tait admettre les droits de la rĂ©publique; c'Ă©tait abdiquer. ClĂ©ment IV reprocha vivement Ă  Charles d'Anjou d'avoir osĂ© occuper la patriarchie de Latran. «Il lui Ă©crivit qu'en agissant ainsi, il avait violĂ© les droits les plus sacrĂ©s du souverain pontificat.» Le pape n'en accusait pas la volontĂ© du prince, mais son ignorance, et lui demandait avec une ironie hautaine s'il n'y avait pas Ă  Rome, dans cette patrie de toutes les grandeurs et de toutes les gloires, une demeure digne de recevoir un comte d'Anjou, Il terminait en lui ordonnant de quitter sur-le-champ le palais pontifical, et d'aller s'Ă©tablir ailleurs (Alexis de Saint-Priest, Histoire de la conquĂŞte de Naples par Charles d'Anjou frère de Saint Louis, Tome : 2, 1847 - books.google.fr).

 

Sans intention blessante, il venait de faire une double offense à Clément IV, qui, oubliant une amitié ancienne, lui reprocha, d'abord l'acceptation du titre républicain de Sénateur, ensuite l'entrée avec son armure de guerre dans le palais de Latran, que profanait surtout la présence d'un représentant de la commune séditieuse de Rome. A la grande surprise de ceux qui connaissaient son caractère emporté, le prince, en fils obéissant, quitta aussitôt la résidence dont le séjour lui était interdit avec rudesse. Clément IV ne voulut pas moins le punir, et, comme preuve frappante de son ressentiment, ne consentit pas à le sacrer de sa main dans la basilique de Saint-Pierre, le 6 janvier 1266. Voulant compenser son absence, ou la rendre plus sensible, le pontife fixa cette solennité au jour de l'Epiphanie, mais en déléguant ses pouvoirs aux cardinaux; et ce fut le cardinal de Chevrières, évêque d'Albano, qui plaça la couronne des Deux-Siciles sur la tête de Charles Ier et de Béatrix de Provence, reine enfin comme ses trois sœurs.

 

Après le couronnement, on ne pensa plus qu'à combattre. L'armée de Charles Ier, ayant franchi la frontière de Naples, fit sa première halte, le 26 février 1266, dans la plaine de Bénévent, en face du camp de Mainfroy, dont les troupes rangées en bataille l'attendaient.

 

L'aigle des Hohenstauffen cessa de planer, les serres ouvertes, sur l'Italie. Les jours des ennemis de la Péninsule étaient comptés. On a comparé, justement, les princes de Souabe aux flots qui, dans leurs fureurs impuissantes pour envahir la terre, ont eux-mêmes amoncelé, sur les grèves de l'Océan, les digues qui doivent les refouler (Jules Gaspard Boucher de Guillerville d'Argis, Heures académiques: discours et conférences, 1876 - books.google.fr).

 

Cf. le quatrain V, 43 : Kulturkampf.

 

"lĂ©sĂ©e" : finances papales

 

La victoire de Charles d'Anjou sur Manfred (BĂ©nĂ©vent, 26 fĂ©vrier 1266) allait soulager la papautĂ© des graves problèmes financiers encourus pour soutenir la lutte contre les Staufen. ClĂ©ment IV s'Ă©tait endettĂ© auprès des banquiers italiens, allant mĂŞme jusqu'Ă  donner pour gages Ă  ses crĂ©anciers des propriĂ©tĂ©s foncières d'Ă©glises et de monastères romains, ainsi que de la vaisselle d'or et d'argent, joyaux de la chapelle et du trĂ©sor, ce qui ne pouvait pas ne pas soulever des problèmes de conscience, comme il l'expliqua lui-mĂŞme Ă  Charles d'Anjou dans une lettre du 2 aoĂ»t 1265 : «C'est le pape seul qui affronte les difficultĂ©s de l'action, qui compromet sa conscience, qui s'expose Ă  l'infamie perpĂ©tuelle de passer pour un dissipateur des biens d'Église». Après la prise de possession du royaume de Sicile, les rapports avec Charles d'Anjou furent tout sauf pacifiques. ClĂ©ment IV exigea sans succès que le nouveau roi de Sicile renonçât au titre de sĂ©nateur de Rome, pour Ă©viter de nouveaux conflits dans la ville. Le pape accusa le roi de Sicile de violation des droits du Siège apostolique Ă  BĂ©nĂ©vent, d'exactions indues, de violence contre le clergĂ© et de retard dans le paiement du cens. Par l'envoi d'une lĂ©gation, il tenta d'intervenir directement dans la politique ecclĂ©siastique sicilienne. Un tiers des Ă©vĂŞchĂ©s du royaume fut occupĂ© par des hommes qui lui Ă©taient fidèles. Vis-Ă -vis des classes seigneuriales et dirigeantes locales, il prĂŞcha une politique de modĂ©ration, qu'il conseilla Ă  Charles lui-mĂŞme.

 

Fort de son expĂ©rience provençale, ClĂ©ment IV promulgua d'importantes constitutions relatives Ă  l'Inquisition, que Bernard Gui contribua Ă  diffuser par son Manuel. Le fait le plus notable concerne la torture, dont l'usage fut autorisĂ© par le pape le 3 novembre 1265 (Histoire du christianisme: ApogĂ©e de la papautĂ© et expansion de la chrĂ©tientĂ©, Tome 5 : (1054-1274), 1990 - books.google.fr).

 

"sophismes"

 

Un sophisme est un procédé rhétorique, une argumentation, à la logique fallacieuse. C'est un raisonnement qui porte en lui l'apparence de la rigueur, voire de l'évidence, mais qui n'est en réalité pas valide au sens de la logique, quand bien même sa conclusion serait pourtant «vraie» (fr.wikipedia.org - Sophisme).

 

Les maîtres du clergé séculier, dans la faculté de théologie, n'avaient pas désarmé depuis la violente querelle soulevée par Guillaume de Saint-Amour contre les Ordres mendiants, bien qu'elle se fût achevée par la défaite de l'implacable chanoine. Après quelques années d'un assoupissement apparent, les hostilités reprirent avec éclat. Du fond de son exil, Guillaume de Saint-Amour ne devait cesser, jusqu'à la fin de ses jours (1272), de surveiller la marche des événements et d'entretenir des intelligences avec les héritiers de son esprit à l'Université de Paris. L'avènement de Clément IV (1265) permit à Guillaume d'espérer qu'un membre de l'épiscopat français, assis sur le siège de saint Pierre, serait plus accessible à ses idées. Il lui envoya un lourd factum que le Pape désapprouva d'ailleurs, mais en des termes et sous une forme d'une modération d'autant plus méritoire qu'il s'adressait à un homme raidi contre la condamnation de 1256 (Pierre Mandonnet, Siger de Brabant et l'averroïsme latin au XIIIème siècle, Partie 2, 1911 - books.google.fr).

 

L'UniversitĂ© invoque la tutelle du pouvoir sĂ©culier : les Dominicains obtiennent les faveurs spĂ©ciales du pape. Après une assez longue rĂ©sistance, dans laquelle Guillaume de Saint-Amour fait entendre, au nom de l'UniversitĂ©, des rĂ©criminations amères contre le siĂ©ge pontifical, l'institution privilĂ©giĂ©e fait des concessions et admet dans son sein les deux plus hautes tĂŞtes du contraire parti : Bonaventure et Thomas d'Aquin (EncyclopĂ©die nouvelle dictionnaire philosophique, scientifique, littĂ©raire et industriel, Tome 8 : SAP-ZOR,, 1842 - books.google.fr).

 

Selon l'avis d'un thomiste :

 

Chez Guillaume de Saint-Amour on sent à chaque page, dans le De Periculis, dans les Collectiones, l'équivoque, l'insinuation méchante, le sophisme; on a peine cependant à trouver le défaut de la cuirasse, et à fournir la réfutation appropriée. Saint Thomas y excelle; et il faut lire en particulier à ce propos ses chapitres 20 et 22 où se trouvent dénoncés et flagellés de main de maître ces procédés déloyaux, si fréquents, hélas, dans les polémiques, qui consistent la plupart du temps à étendre à tous, les défauts et les travers qu'on a pu constater dans des cas particuliers; à affirmer sans hésitation des faits qui en réalité demeurent douteux; à inventer le mal de toutes pièces; à supprimer enfin ou défigurer le bien qu'on pourrait avoir à constater (P. Glorieux, le "contra impugnates" de Thomas d'Aquin, Etudes D'histoire Litteraire Et Doctrinale Du Moyen Age, 1930 - books.google.fr).

 

Innocent IV, élu en 1243, poursuivi par Frédéric, le féodal impitoyable, vint se réfugier à Lyon, ville heureuse et libre sous son archevêque et son chapitre; puis il s'abrita sous les voûtes de l'abbaye de Citeaux, où saint Louis vint le visiter, lui conseillant de satisfaire l'empereur, afin de ramener la paix dans l'Église. Innocent IV répondit en convoquant un concile général à Lyon qui l'excommunia. [...] Innocent IV accorda la couleur pourpre aux cardinaux (Capellos rubros, dit Nicolas Curbiones, de Vita Innocent. IV), comme symbole de la puissance, de la majesté, et surtout comme le constant témoignage qu'on devait être toujours prêt à verser son sang pour l'Église. Au concile de Lyon, les cardinaux parurent sous cette splendide robe de pourpre qu'illustreront dans l'avenir tant de princes de l'Église.

 

Du sein de l'UniversitĂ© jalouse partaient toutes les attaques et les calomnies dirigĂ©es contre les ordres prĂŞcheurs, et un des pamphlets universitaires les plus cĂ©lèbres fut celui de Guillaume Saint-Amour, sous ce titre : les PĂ©rils des derniers temps; il repose sur ce sophisme, dirigĂ© contre les ordres mendiants: «Tous ceux qui prĂŞchent sans une mission dĂ©terminĂ©e sont de faux prĂ©dicateurs; or il n'y a dans l'Église de mission lĂ©gitime que celles des Ă©vĂŞques et des curĂ©s : les curĂ©s tiennent la place des apĂ´tres, les prètres celle des soixante-douze disciples. Le pape blesserait sa propre dignitĂ©, s'il accordait le droit de prĂŞcher et d'enseigner Ă  des hommes qui ne dĂ©pendent Ă  aucun degrĂ© de la hiĂ©rarchie rĂ©gulière.

 

L'attaque était dure et bien injuste contre l'ordre des prêcheurs, et le livre des Périls des derniers temps fut formellement condamné par le souverain pontife Alexandre IV, successeur d'Innocent IV.

 

Le pontificat d'Urbain IV, son successeur, fut marqué par la bulle qui institua la fête du Très-Saint-Sacrement de l'autel L'élection d'Urbain IV est de 1261. La bulle pour la fête du Saint-Sacrement est de 1264, sur sa demande expresse, saint Thomas d'Aquin composa les proses et les hymnes sublimes pour cette fète, tout entière destinée à honorer Dieu dans l'Eucharistie. Son successeur, Clément IV, continua sa protection aux ordres mineurs, et ces religieux si actifs, si savants, méritaient bien cette protection spéciale. Les annales de Baronius ont rapporté que frère Roger Bacon, souvenir scientifique, présenta au pape un plan de réformation de l'ancien calendrier (1267). L'entraînante affection des papes pour les ordres mineurs s'explique par ce noble attrait qu'inspirent les études et les services; les ordres sédentaires et cultivateurs n'offraient rien de comparable à cette activité féconde des frères de saint Dominique et de saint François pour le développement du catholicisme (Jean Baptiste H.R. Capefigue, L'Église au moyen âge du VIIe au XVe siècle, 1852 - books.google.fr).

 

Roger Bacon, né vers 1220 à Ilchester ou Bisley et mort vers 1292 à Oxford, surnommé Doctor mirabilis («Docteur admirable») en raison de sa science hors du commun, est un philosophe, savant et alchimiste anglais. Il est considéré comme l'un des inventeurs de la méthode scientifique. Pour Bacon, «aucun discours ne peut donner la certitude, tout repose sur l'expérience», expérience scientifique ou religieuse. Il est le premier dans le monde occidental à mettre en question des enseignements d'Aristote, observations à l'appui.

 

Il compose sa Summa grammatica et deux traitĂ©s de logique : Summa de sophismatibus et distinctionibus et Summulae dialectices.

 

En 1265, Ă  l'avènement du pape ClĂ©ment IV (Guy Foulques), qu'il connaissait bien depuis 1263 et qui l'avait en grande estime, sa recherche s'accĂ©lĂ©ra. Dès juillet 1266 le pape lui demanda de lui envoyer ses travaux, malgrĂ© les interdits des constitutions de Narbonne, et en secret. Roger Bacon rĂŞvait d'une universitĂ© parisienne fondĂ©e sur la connaissance non seulement d'Aristote, d'Avicenne et d'Averroès, mais encore des sciences arabes — auxquelles il se sentait profondĂ©ment redevable — et des langues arabes. Il envoya au pape une lettre dĂ©dicace qui expose son programme (Epistula ad papam Clementem IV ), puis trois projets de somme philosophique et scientifique : Opus minus (1265), Opus majus (1268), Opus tertium (1270), mais aussi le De speculis comburentibus (Sur les miroirs ardents), quelques opuscules sur l'astrologie et l'alchimie.

 

Après la mort de Clément IV (novembre 1268), ses écrits furent en butte à des rétorsions. En mars 1277, l'évêque de Paris, Étienne Tempier, interdit 219 thèses philosophiques ou théologiques, interdiction qui concernait en partie Roger Bacon. Le maître général des franciscains, Jérôme d'Ascoli (futur pape Nicolas IV en 1288), condamna ses travaux vers novembre 1277 et interdit son œuvre chez les franciscains (fr.wikipedia.org - Roger Bacon).

 

La Summa Grammatica est en fait une collection de sophismes grammaticaux, fort proche de celle de R. Kilwardby (Christine Brousseau-Beuermann, Les Quaestiones de Johannes de Wolve et les Sophismata artis grammaticae du MS Paris, Bibl. nat. lat. 15037, Gilbert de Poitiers et ses contemporains: aux origines de la logica modernorum, 1987 - books.google.fr).

 

Cf. pour le pape Urbain IV les quatrains VI, 85 (Institution de la fête dieu); VIII, 20 (Miracle de Bolsène).

 

Typologie

 

Le report de 1886 sur la date pivot 1265 donne 644.

 

Le chartulaire Maurice appuie l'armĂ©e stationnĂ©e Ă  Rome dans la demande de paiement de sa solde au pape SĂ©verin (mort en 640 ayant rĂ©gner 2 ans), successeur d'Honorius. Sans rĂ©ponse, elle pille le palais du Latran. Maurice soulèvera en 643 l'armĂ©e byzantine d'Italie pour usurper le pouvoir impĂ©rial (Jean Le Sueur, Histoire de l'Eglise et de l'Empire: oĂą depuis la naissance de Jesus Christ jusques Ă  l'an 326, Tome 6, 1686 - books.google.fr, Jean Durliat, Dominium et puissance sociale des papes au VIIe siècle, Aux sources de la gestion publique, Tome 3 : Hommes de pouvoir
Ressources et lieux du Pouvoir (Ve-XIIIe siècles), 1997 - books.google.fr
).

 

"Sabinois"

 

Au conclave de 1878, Ă  l'issue du premier tour, qui eut lieu le matin du 19 fĂ©vrier, trois cardinaux se distinguent : Gioachino Pecci 19 votes, Luigi Bilio 6 votes, Alessandro Franchi 4 votes. Au deuxième tour (après-midi du 19 fĂ©vrier) Pecci 26, Bilio 7, Franchi 2. Et enfin au troisième tour Pecci, le futur LĂ©on XIII est Ă©lu.

 

Le Sabinois serait alors Luigi Bilio, évêque de Sainte Sabine, né à Alexandrie au Piémont en 1826, élu en effet au premier et deuxième tour, mais qui ne sera pas pape, et mort le 30 juin 1884.

 

Les mauvaises langues de la Curie affirmaient mĂŞme que le pape vieillissant avait nommĂ© Pecci camerlingue c'est-Ă -dire en charge de l'organisation du futur conclave - pour la seule raison que, traditionnellement, le camerlingue n'est pas papabiles ! Le vĂ©nĂ©rable pontife, sentant sa fin venir, avait prĂ©parĂ© autrement sa succession. Son poulain Ă©tait le cardinal Luigi Bilio, le principal rĂ©dacteur du Syllabus, qui aurait, Ă  coup sĂ»r, prolongĂ© sa politique ultra-conservatrice. Mais «qui entre pape au conclave en ressort cardinal», dit un cĂ©lèbre dicton romain pour signifier que l'Ă©lu n'est jamais celui auquel on s'attend. Le dĂ©sir collectif, jusqu'alors refoulĂ©, de sortir l'Église de son superbe isolement, emplit la chapelle Sixtine et balaya très vite l'hypothèse Bilio. Aux yeux des cardinaux Ă©lecteurs, il Ă©tait temps de rĂ©concilier la papautĂ© et le reste du monde, et c'est Pecci qui en paraissait le plus capable (Bernard Lecomte, France-Vatican: Deux siècles de guerre secrète, 2024 - books.google.fr).

 

Le Saint-Siège n'a pas voulu qu'il fut permis d'opposer aux doctrines définies par l'Encyclique et le Syllabus le sophisme des distinctions captieuses ni l'opiniâtreté de l'esprit de secte (Etudes religieuses, philosophiques, historiques et littéraires, Volume 4, 1873 - books.google.fr).

 

"scismes"

 

Léon XIII dut faire face au modernisme ("nouveaux scismes") comme son prédécesseur Pie IX sous la forme de l'américanisme.

 

On appelle généralement américanisme un mouvement d’idées qui se développa dans l’Église catholique romaine des États-Unis, à la fin du XIXe siècle. Allant dans un sens libéral et progressiste (liberté de conscience, nouvelles relations avec les autres religions, engagement politique, vertus actives plutôt que passives) il cherchait à adapter l’enseignement de l’Église à la culture et société moderne américaine. Érigé en «doctrine» ce mouvement fut condamné par Léon XIII dans sa lettre apostolique Testem Benevolentiae du 22 janvier 1899, sans que le terme d'américanisme ne soit employé. La condamnation fait peu de bruit aux États-Unis, une grande partie du peuple catholique et même de son clergé n’étant pas même au courant de la controverse. Mais la lettre Testem Benevolentiae est utilisée en France par l’aile conservatrice de l’Église catholique pour renforcer son influence et opposition au "ralliement" à la République (fr.wikipedia.org - Conclave de 1878).

 

"Rome lĂ©sĂ©e par Albanois" 

 

Carlo Luigi Morichini, cardinal-évêque d'Albano ("Albanois"), qui pendant de nombreuses années a été considéré comme l'un des candidats admissibles au pontificat parmi les cardinaux du parti modéré, a été encore considéré ainsi au conclave de 1878, malgré son mauvais état de santé, surtout que l'on recherchait un pape de transition.

 

Les finances pontificales n'ont jamais brillĂ© par une trop grande clartĂ©, non plus que par une Ă©blouissante prospĂ©ritĂ©. D'après le rĂ©sumĂ© officiel des recettes et dĂ©penses des annĂ©es 1814 Ă  1846, prĂ©sentĂ© en 1847 par Mgr Morichini, alors ministre des finances, aucun exercice depuis 1828 n'avait clos sans dĂ©ficit. [...] M. Angelo Galli, le successeur de Morichini, disait dans une «relation» officielle : «Beaucoup de registres ne sont pas arrĂŞtĂ©s; les listes des dĂ©penses ne peuvent pas ĂŞtre retrouvĂ©es, et les listes des dĂ©pĂ´ts sont très-mal gardĂ©es. En gĂ©nĂ©ral, les registres sont surchargĂ©s de changements, d'additions et de soustractions qui ne permettent pas de vĂ©rifier les comptes en les confrontant. D'Ă©normes sommes restent Ă  liquider aux caisses camĂ©rales; il n'existe pas de dĂ©charge rĂ©gulière au sujet des livres de caisse; on sait que, depuis 1837, d'importants documents manquent aux administrations du TrĂ©sor.» Cette singulière organisation du service financier pouvait bien se continuer sans causer d'embarras trop graves, tant que Rome n'avait pas besoin de compter, parce que l'argent de toute la chrĂ©tientĂ© y affluait par un nombre infini de canaux. [...] A mesure que les progrès des lumières ou de l'indiffĂ©rence dans le dix-neuvième siècle firent tarir de plus en plus les ressources jadis inĂ©puisables que le TrĂ©sor pontifical avait trouvĂ©es dans la piĂ©tĂ© de l'Europe, l'anarchie qui continuait de plus belle dans la gestion financière devait avoir des effets plus sensibles, plus graves; la permanence du dĂ©ficit, telle que nous venons de la constater pour l'Ă©poque qui prĂ©cĂ©dait l'avĂ©nement de Pie IX, n'a alors rien que de très-naturel. L'exercice 1847 laissait encore un dĂ©ficit de 1,341,168 scudi, et on s'attendait Ă  pour le dĂ©ficit pour le moins aussi fort pour 1848. Ce fait seul suffirait pour rĂ©futer Ă  priori l'hypothèse qui voudrait rejeter sur le gouvernement rĂ©publicain des annĂ©es 1848-49 toute la responsabilitĂ© du dĂ©sordre et des embarras dont souffrent encore les finances pontificales (J.-E. Horn, Finances pontificales, Journal des Ă©conomistes: revue mensuelle de la science Ă©conomique et de la statistique, Volume 35, 1859 - books.google.fr).

 

Acrostiche : PQOE, P. QOE

 

P. : Petrus et QOE : questione (Alphonse-Antoine-Louis Chassant, Dictionnaire des abreviations latines et francaises, 1846 - books.google.fr).

 

Si Pierre fut Ă  Rome...

 

Le fait que pape soit le successeur de Pierre n'en fait pas le tuteur du pouvoir politique. Dante rĂ©fute un Ă  un comme autant de sophismes les raisonnements spĂ©cieux employĂ©s par la papautĂ©. Si le fondement de l'Église est la parole divine, le fondement de l'empire est le droit humain. L'Église n'est nullement habilitĂ©e Ă  recevoir des biens temporels et Dante rĂ©fute comme une usurpation la donation de Constantin. L'argumentation de Dante est Ă  la fois logique et thĂ©ologique et c'est sur cette seule base qu'il montre que cette donation est impossible - ne serait-ce que parce que l'empereur est le gardien et le ministre de l'Empire et nullement son propriĂ©taire qui en pourrait disposer comme d'un bien lui appartenant. Conclusion radicale :

 

Nous ne disons pas en effet : «l'Empereur et le Pape» ni l'inverse. Et l'on ne peut pas dire qu'ils communiquent au sein de l'espèce puisque autre est la dĂ©finition du Pape, autre est la dĂ©finition de l'Empereur en tant que tels (De monarchia, Livre III) (Denis Collin, Comprendre Machiavel, 2008 - books.google.fr).

 

Abordons enfin la question, qui pourrait au besoin suppléer toutes les autres. Demandons-nous si le Syllabus est une définition infaillible du Vicaire de Jésus-Christ (Etudes religieuses, philosophiques, historiques et littéraires, Volume 7, 1875 - books.google.fr).

 

Comment ! Un prince se croira non pas le sujet, mais l'Ă©gal du Pape, alors mĂŞme qu'il s'agit d'intĂ©rĂŞts religieux ! Et ce sera le souverain temporel qui, en face du Pape, garantira leurs droits aux catholiques ! Mais, oĂą en sommes-nous donc arrivĂ©s ? Ce n'est donc pas Ă  Pierre seul, mais Ă  Pierre et Ă  Tibère que JĂ©sus-Christ a confiĂ© le soin de paĂ®tre ses agneaux! Et c'est Tibère tout aussi bien que Pierre qu'il a chargĂ© de pourvoir aux intĂ©rĂŞts religieux du peuple catholique ! Tous deux jugeront, et au mĂŞme titre, ce qu'il faudra entreprendre pour le salut des âmes; et tous deux seront les interprètes de la loi Ă©vangĂ©lique ! (Maurice de Bonald, Deux questions sur le concordat de 1801, 1871 - books.google.fr).

 

Le Syllabus de Pie IX ou Syllabus des erreurs est un syllabus publié par le Saint-Siège en 1864. Il porte le sous-titre «complectens præcipuos nostræ ætatis errores» («renfermant les principales erreurs de notre temps») et forme un recueil de 80 questions exposées et tranchées par le pape Pie IX. Il est rédigé pour accompagner son encyclique Quanta Cura, et publié le 8 décembre 1864.

 

Face à l'émergence du catholicisme libéral au début des années 1860, et en réaction au positivisme comme à l'évolutionnisme, le Syllabus fait un le catalogue des 80 propositions qu'il juge fautives. Il y condamne le socialisme, l'indifférentisme, le libéralisme, le rationalisme, la liberté de conscience et la liberté des cultes, notamment, tout en réaffirmant le pouvoir temporel du pape.

 

Il est notamment considéré comme une condamnation de la séparation de l'Église et de l'État (fr.wikipedia.org - Syllabus de Pie IX).

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