Maximilien, empereur du Mexique V, 21 1867-1868 Par le trespas du Monarque Latin, Ceux qu'il aura par regne secourus: Le feu luyra divisé le butin, La mort publique aux hardis incourus. On passe directement à la typologie. Panlatinisme La politique
italienne sans conviction de Napoléon III montrait qu'il était conscient de
mettre son capital politique et sa puissance militaire Ă rude Ă©preuve en
essayant de parvenir Ă un accord entre les nations latines. Dans trois
domaines, toutefois, il tenta de mettre en Ĺ“uvre une politique que les
défenseurs de ridée latine ou les partisans d'une union latine attendaient sans
aucun doute de lui: d'abord, concernant la politique coloniale de la France, il
ambitionnait de former un royaume arabe avec l'Algérie en son centre; ensuite,
Ă propos de la politique d'outre-mer, il
entreprit l'expédition au Mexique qui,
conduite mus le signe du panlatinisme, échoua de manière dramatique; enfin,
au sujet de la politique budgétaire, elle aboutit à la fondation de l'Union
monétaire latine dont sa transformation en monnaie unique européenne échoua
après le refus d'y participer de la Prusse pourtant courtisée par Napoléon. C'est dans le Nouveau Monde, davantage que sur le continent européen, que Napoléon III s'efforça de réaliser ses ambitions «latines» et devenait ainsi «mondialiste». En 1861, la France intervint au Mexique après que le président Benito Juarez eut suspendu pendant deux ans le remboursement de la dette de son pays due aux Européens. En 1864, les troupes françaises imposèrent la nomination de l'archiduc Ferdinand Maximilien d'Autriche comme empereur du Mexique - contre la volonté du peuple mexicain. Michel Chevalier venait de publier la même année Le Mexique. Ancien et Moderne, ouvrage dans lequel il mentionnait les intérêts « latins » de la France justifiant l'expédition mexicaine. En 1835, l'auteur avait en effet passé quelques mois au Mexique lors d'un voyage en Amérique qu'Adolphe Thiers, alors ministre de l'Intérieur, lui avait suggéré d'entreprendre. Chevalier évoqua ce séjour deux ans plus tard dans ses « Lettres sur le Mexique » parues au Journal des Débats où il observait que l'importance du Mexique ne devait pas être sous-estimée : les Mexicains, affirmait-il, seraient dix fois plus riches que les Américains et cent fois plus actifs. Causeur rapporte également qu'avant le départ du maréchal Forey pour le Mexique, Napoléon III aurait déclaré au commandant des troupes françaises que le destin de la France et son influence future dépendaient de l'avenir des États catholiques et en particulier des races latines (Wolf Lepenies, Le pouvoir en Méditerranée: Un rêve français pour une autre Europe, 2021 - books.google.fr). Monarque Latin :
Amérique latine et Maximilien Ferdinand Maximilien de Habsbourg-Lorraine, né le 6
juillet 1832 à Vienne et mort fusillé le 19 juin 1867 au Cerro de las Campanas
à Santiago de Querétaro (Mexique), est un archiduc d'Autriche, prince royal de
Hongrie et de BohĂŞme, devenu empereur du Mexique sous le nom de Maximilien Ier
en 1864. Frère cadet de l'empereur d'Autriche François-Joseph Ier, il épouse en
1857 la princesse Charlotte de Belgique. Lors de l'expédition du Mexique qui débute au cours de
l'hiver 1861-1862, la France, alliée à l'Espagne et au Royaume-Uni, envahit la
RĂ©publique mexicaine. Les Espagnols et les Britanniques se retirent en avril
1862, tandis que l'armée française demeure sur place, cherchant à conquérir le
pays. Désireux de légitimer cette domination, Napoléon III soutient un groupe
de monarchistes du parti conservateur hostiles à la république, qui établissent
la deuxième Régence du Mexique. Le 3 octobre 1863, une députation de
conservateurs mexicains propose à Maximilien d'Autriche la couronne impériale
du Mexique. Maximilien conditionne son acceptation du trĂ´ne Ă la tenue d'un
référendum populaire assorti de garanties financières et militaires solides.
Après plusieurs mois de tergiversations, Maximilien finit par accepter et
devient empereur du Mexique le 10 avril 1864. Le Second Empire mexicain réussit
à se faire reconnaître par plusieurs puissances européennes, dont la France, le
Royaume-Uni, l'Espagne, la Belgique, l'Autriche et la Prusse. En vertu de la
doctrine de Monroe, les États-Unis continuent toutefois à soutenir les insurgés
républicains de Benito Juárez, que l'empereur Maximilien échoue à vaincre
durablement. À la faveur de la fin de la guerre de Sécession en 1865, le
soutien plus appuyé des États-Unis aux forces républicaines fragilise davantage
la situation de Maximilien Ier, laquelle s'aggrave encore lors de l'amorce du
retrait de l'armée française du Mexique en 1866. Son épouse, l'impératrice
Charlotte, revient en Europe pour tenter d'obtenir au profit de son mari un
ultime soutien de Napoléon III, en vain. Vaincu
à Querétaro, Maximilien est capturé, jugé et exécuté le 19 juin 1867, avec ses
deux gĂ©nĂ©raux, Miguel MiramĂłn (infanterie), Tomás MejĂa (cavalerie), par
les insurgés, qui restaurent la République mexicaine (fr.wikipedia.org
- Maximilien Ier (empereur du Mexique)). Le 8 août 1866, l'impératrice Charlotte débarque en
Europe avec ses deux fils à bord du paquebot Impératrice Eugénie. Ébranlée par
le refus de Napoléon III de continuer l'aventure mexicaine, Charlotte quitte la
France pour se rendre dans son domaine de Miramare. Après un sĂ©jour d'un mois Ă
Trieste, Charlotte se met en route vers le Vatican, pour tenter de gagner le
souverain pontife Ă sa cause, mais le pape Pie IX n'a aucune raison de
compromettre l'Église dans cette entreprise. Son frère Philippe, comte de
Flandre arrive prestement Ă Rome le 8 octobre 1866. Deux jours plus tard, il
emmène sa sœur et les deux princes à Miramare. L'impératrice, pratiquement
enfermée, persiste dans ses idées fixes d'empoisonnement. Lorsque la nouvelle
de l'exécution à Santiago de Querétaro de Maximilien est connue, la famille
royale belge interrompt sa visite Ă Paris, oĂą elle s'Ă©tait rendue pour
l'Exposition universelle, et regagne Bruxelles au début juillet 1867. Sa
famille décide de dissimuler à Charlotte la mort de Maximilien. Libérée et
arrivée en Belgique, Charlotte réside jusqu'au 8 octobre 1867 près de
Bruxelles, dans le pavillon construit dans le parc de Tervueren. Après l'incendie du pavillon de Tervueren -
dont elle est paradoxalement ravie - en mars 1879,
Charlotte réside définitivement au château de Bouchout à Meise, non loin du
château de Laeken, que son frère, le roi Léopold II, acquiert pour elle (fr.wikipedia.org -
Charlotte de Belgique). Après l'exécution de son frère Maximilien au Mexique en
1867, François Joseph est accablé par le suicide de son fils Rodolphe en 1889. La sœur de son épouse Sissi, la duchesse
d'Alençon, sera brûlée vive dans l'incendie du bazar de la Charité, à Paris, en
1897 (L'opérette
Vienne chante et danse, 1998 - www.google.fr/books/edition). Si l'on en croit une prophétie, la duchesse d'Alençon, sa sœur Elisabeth, impératrice d'Autriche, et son fiancé, le roi Louis II de Bavière, étaient destinés à périr respectivement "par le fer, le feu et l'eau". (Dominique Paoli, La duchesse d'Alençon: Sophie-Charlotte, soeur de Sissi, Les racines de l'histoire, 1999). Trahison Le 14 mai dans la nuit, à Queretaro, l'empereur présida
un conseil de généraux pour préparer une sortie qui devait, le lendemain, sinon
faire abandonner le siège aux troupes d'Escobedo, du moins livrer passage aux
forces impériales et leur permettre de se battre en rase campagne. Le colonel Lopez, comblé de faveurs par
l'empereur Maximilien, le trahit Ă ce moment suprĂŞme; sa trahison fut si habilement
et si mystĂ©rieusement ourdie que l'empereur et ses gĂ©nĂ©raux furent pris Ă
l'improviste dans la matinée du 15 mai et durent capituler sans coup férir.
Lopez a cherché à se disculper devant l'opinion publique, mais sa lettre, tissu
de fables, n'a pu diminuer l'exécration générale dont il est partout l'objet,
depuis son odieuse infamie. Les faits l'accusent d'une manière trop évidente
pour qu'il lui soit permis de nier son crime. Dans la réfutation de la lettre de Lopez, faite par les officiers de
l'armée impériale, on voit qu'il avait pour complice un Polonais du nom de
Jablonski. Pour préparer l'entrée des troupes d'Escobedo dans Queretaro,
par le jardin de la Cruz, Lopez avait eu soin de faire garder une embrasure du
mur de clôture par un détachement placé sous les ordres de Jablonski (Emmanuel
Domenech, Histoire du Mexique: Juarez et Maximilien, Tome 3, 1868 -
books.google.fr). "mort publique" : l'exécution Les trois hommes, Maximilien et les deux généraux mexicains, sont conduits vers un muret de brique hâtivement bâti sur le lieu même de leur reddition, quelques jours plus tôt. [...] Sept coups de fusil claquent. Le corps de Maximilien s'effondre au sol. Un sourire sardonique barre son visage, sa main gauche est accrochée à un bouton de son habit. Elle bouge encore. Sur un geste de Palacios, un des soldats s'approche et donne le coup de grâce, ce 19 juin, à l'archiduc d'Autriche, prince de Hongrie et de Bohème, comte de Habsbourg, prince de Lorraine et empereur du Mexique. Les cloches des églises se mettent à sonner à toute volée. Des «Vive la République !» vengeurs s'élèvent de tous les coins de rue (Jean-Christophe Buisson, Assassinés, 2013 - www.google.fr/books/edition). Feu et pillage Joseph Prestot, le chroniqueur de Jicaltepec écrivait le
5 novembre 1865 : "C'est horrible de voir les vengeances de l'un et l'autre, le vol,
le pillage, l'incendie, l'assassinat" (Jean-Christophe
Demard, Émigration française au Mexique, Tome 1 : Les Communautés agricoles,
1994 - www.google.fr/books/edition). "hardis" Tout en reprenant pour son compte la tentative
infructueuse de son compatriote et ami, Raousset-Boulbon entendait préparer les
voies et mettre de son côté toutes les chances favorables. Il résolut de
s'aboucher avec le cabinet mexicain et de lui proposer d'organiser Ă
San-Francisco une expédition française, dont il prendrait le commandement,
pour, d'accord avec les autoritĂ©s mexicaines, rĂ©duire les Apaches Ă
l'obéissance et exploiter, avec le concours et sous le contrôle du
gouvernement, les mines à reconquérir. A Mexico, le ministre de France, M.
Levasseur, lui fit un excellent accueil et le mit en rapport avec des
personnages influens. Parmi eux se trouvait Jecker, mêlé depuis aux événemens
de la guerre entre la France et le Mexique, et M. Torre, banquier. Sous leurs
auspices et avec l'assistance de M. Arista, président de la république, une
compagnie par actions fut fondée sous le nom de la Restauradora. [...] On sait
comment, abandonné et trahi par les autorités mexicaines, il enleva, à la tête
de deux cent cinquante-trois Français, par une attaque hardie, la ville
d'Hermosillo, défendue par douze cents hommes de troupes régulières, que
commandait le général Blanco; comment il échoua devant Guaymas, dut capituler
et fut, en violation de la promesse donnée, traduit devant un conseil de
guerre, jugé, condamné et fusillé. [...] Le rêve de Raousset-Boulbon devait hanter plus tard Napoléon III et amener la désastreuse expédition du Mexique. Qui sait si, en 1854, Raousset-Boulbon ne l'eût pas réalisé avec un peu d'aide, et si, comme l'a écrit Hittel, historien américain, mais impartial et au courant des événemens, il n'eût pas fait plus pour la France que ne fit Maximilien soutenu par une armée française ? Son entreprise n'était ni aussi folle ni aussi condamnée d'avance qu'on l'a affirmé depuis. Le Mexique était alors dans un état complet d'anarchie, résultat de la guerre malheureuse avec les États-Unis. La désorganisation administrative, politique et militaire y était telle qu'un chef hardi, soutenu par une poignée d'hommes résolus, pouvait marcher sur les traces de Cortez et, renouvelant ses exploits aspirer à ses conquêtes. La fortune a trahi les efforts de Raousset-Boulbon et de ses compagnons, mais ce qui nous frappe dans cette aventure, dont nous avons connu le chef et les lieutenans, c'est d'y voir la note dominante de notre génie national s'affirmer dans un pareil milieu et dans des circonstances si singulières. On pourrait croire que, seule, la soif de l'or a attiré ces hommes sur ces plages lointaines, comme elle y attirait les émigrans du monde entier, et nous les voyons, dès le début, tourner le dos aux placers, quitter le pic et la pioche du mineur pour prendre le fusil du soldat, se grouper autour d'un chef hardi, mais sans ressources, pour se lancer å la conquête d'une province mexicaine, pour engager la lutte avec les Indiens et leur reprendre par la force des mines moins riches, à coup sûr, que celles qu'ils exploitent en paix. L'esprit d'aventure, l'amour de l'inconnu, de la lutte et du hasard l'emportent chez eux, et les emportent avec eux. Ils subissent à un degré moindre que les autres races qui les entourent l'influence du milieu, de l'âpreté du gain, de l'or. Ils veulent arriver à la fortune par des voies autres qui sourient mieux à leurs instincts. Ce sont des aventuriers, mais comme l'étaient les compagnons de Cortez et de Pizarre (C. de Varigny, San Francisco, La revue des deux mondes, 1886 - books.google.fr). Acrostiche : PCLL Pacalli : pharmacie en langue nahuatl (Rémi
Siméon, Dictionnaire de la langue nahuatl ou mexicaine, 1885 -
www.google.fr/books/edition). La pharmacie
européenne doit aux Mexicains la connaissance de la plupart des simples et des
remèdes qu'elle a acquis depuis le seizième siècle. Les médecins du Mexique
se servaient, dans la pratique, d'infusions, de décoctions, d'emplâtres,
d'onguents et d'huiles que les conquérants virent vendre en gros et en détail
dans les divers marchés de la capitale et d'autres villes (Brasseur
de Bourbourg, Histoire de nations civilisées du Mexique et de
l'Amérique-Central, Tome 3 : durant les siècles antérieurs à Christophe Colomb,
1858 - books.google.fr). |