Fin du IIème Reich pendant la première guerre mondiale

Fin du IIème Reich pendant la première guerre mondiale

 

V, 45

 

1884-1885

 

Le grand Empire sera tost desolé,

Et translaté pres d’arduenne silve,

Les deux bastardz par l’aisné décollé,

Et regnera Aenobarb. nez de milve.

 

"Aenobarbe... milve"

 

Né du mariage entre Cnaeus Domitius Ahenobarbus et Agrippine la Jeune, Néron accède au trône après la mort de son grand-oncle Claude, qui l'avait adopté et nommé successeur au détriment de son propre fils, Britannicus. Né Lucius Domitius Ahenobarbus le 15 décembre 37 à Antium et mort le 9 juin 681 à Rome, est empereur romain du 13 octobre 54 jusqu'à sa mort. Il est le cinquième et dernier empereur romain de la dynastie julio-claudienne (fr.wikipedia.org - Néron).

 

Le petit garçon voit le jour dans une gens très importante à Rome, c'est-à-dire cet ensemble de quelque trois cents familles aristocrates qui font remonter leurs origines à la fondation de Rome. Sa famille paternelle, la gens Domitia, doit sa renommée à son ancienneté et à la gloire de ses membres. La branche de la famille Domitia à laquelle appartient notre nouveau-né porte le beau surnom d'Ahenobarbus, «À la barbe de bronze». La légende rapporte que le premier de la lignée (Ve siècle av. J.-C.) s'est vu prédire par les dieux jumeaux Castor et Pollux qu'il serait victorieux à la guerre. Les jeunes dieux donnent à la barbe noire de Domitius une couleur rousse semblable à celle du bronze. La «barbe rousse» (ahenobarbus) devient une caractéristique familiale que se lèguent les membres de cette famille portant tous le nom de «Domitius Ahenobarbus» (Néron aura d'ailleurs une barbe rousse) (Catherine Salles, Néron, 2019 - books.google.fr).

 

Première route construite par les Romains en Gaule, la Voie Domitienne est créée à la suite de la conquête, achevée vers -120, de sa partie sud-est, qui va devenir la province romaine de Gaule narbonnaise. La construction commence dès 118 av. J.-C. à l'instigation du proconsul Cneus Domitius Ahenobarbus, dont elle porte le nom. À la fin de son mandat de consul en 121, il est nommé proconsul en Gaule, aux côtés de Quintus Fabius Maximus. Après une victoire remportée par Domitius à Vindalium (près de la Sorgue) sur les Allobroges, Fabius les écrase à son tour avec Bituitos à la bataille du confluent. Domitius soumet également les Tolosates et les Rutènes. Avec son armée, il parcourt le pays à dos d'éléphant, et prend des dispositions en vue de la construction d'une voie romaine dans cette nouvelle province, en suivant le tracé d'une vieille voie héracléenne. Fabius remplace ensuite Domitius comme proconsul en Gaule, achevant de vaincre les Allobroges et les Arvernes (fr.wikipedia.org - Cnaeus Domitius Ahenobarbus (consul en -122)).

 

Le lien de cet Ahenobarbus avec la Provence conduit à considérer le comte de Provence Charles d'Anjou, frère de Louis IX.

 

Aussi le Roy Pierre d'Arragon le reprochant audit Roy Charles par une lettre, parce qu'il n'avoit pas gardé telle raison envers Conradin, que les Sarrazins envers luy, entre autres paroles luy dit ainsi; Tu Nerone Neronior, & Sarracenis crudilior. Tu es plus Neron que Neron, & plus cruel que les Sarrazins (Pierre de Bourdeille seigneur de Brantôme, Memoires contenant les vies des dames illustres de France de son temps, 1699 - books.google.fr).

 

Ce n'est qu'à la fin du treizième siècle que la sculpture, jusqu'à ce jour consacrée tout entière au service de l'Eglise, franchit une seule fois les limites de son étroit domaine; ce fut quand le sénat romain, peu de temps après la mort de Conradin, décréta (1260) l'érection de la statue de grandeur naturelle de Charles d'Anjou, qu'on voit encore de nos jours dans la grande salle du Capitole. «Sur le vieux Capitole, nous dit un historien allemand, là où les Romains des premiers jours avaient dressé aux héros, aux empereurs, des statues aujourd'hui mutilées ou disparues, leurs descendants dégénérés élevèrent une statue grossière à leur sénateur, ce pillard gaulois, ce Néron du moyen âge, Charles d'Anjou.» (Charles Callahan Perkins, Les sculpteurs italiens, Tome 2, traduit par Ch.-Ph. Haussoullier, 1869 - books.google.fr).

 

Maigre, de haute taille avec sa peau noirâtre, sa barbe en pointe et son nez d'aigle, il inspirait l'effroi. Son comportement n'avait rien qui correspondĂ®t au caractère enjouĂ© des Provençaux et Ă  leur goĂ»t de la libertĂ©. Pourtant, ce fut lui qui, par sa femme, dernière fille de Raymond BĂ©renger (Antoine-Pierre-Marie-François-Joseph de LĂ©vis-Mirepoix, La France fĂ©odale, Tome 3 : Le siècle de saint Louis, 1226-1285, 1974 - books.google.fr).

 

Charles avait les cheveux noirs, le teint olivâtre, les membres nerveux, le nez proéminent (Alexis de Saint-Priest, Histoire de la conquête de Naples par Charles d'Anjou frère de Saint Louis, Tome 2, 1847 - books.google.fr).

Le "nez aquilin" est un poncif des "grands monarques" dans les textes prophétiques.

 

Dans la version de Géraud de Frachet de la prophétie de la Sibylle Tiburtine dans sa Chronique universelle, le roi K. (comme Karolus et Charlemagne) s'identifie à son contemporain Charles d'Anjou, le premier prince capétien à porter ce prénom. Ses succès éclipsaient l'échec de son frère Louis IX (croisades) (Regis Rech, Charles d'Anjou, Glossaire et index critiques des oeuvres d'attribution certaine de Gautier de Coinci: Vie de sainte Cristine et Miracles de Nostre Dame, 2000 - books.google.fr).

 

Chavigny fait mention d'une Prophétie connue sous le nom de Prophétie du Roy du Lys, qui est celle de la sibylle tiburtine - «Un roi (...) ayant le front élevé, les sourcils hauts, les yeux longuets, le nez aquilin» (Jacques Halbronn, Le texte prophétique en France: formation et fortune, Tome 2, 1999 - books.google.fr).

 

"Empire désolé"

 

D. Que devint l'Empire après la mort de Frederic II ? R. Tout fut en combustion dans l'Italie & dans l'Allemagne, Conrad son fils se dĂ©clara Empereur, & les Princes d'Allemagne Ă©lurent Guillaume, Comte de Hollande, mais ni l'un ni l'autre ne fut tranquille, & Conrad fut empoisonnĂ© l'an 1254. par Mainfroid, bâtard de Frederic II. on l'accusoit mĂŞme d'avoir empoisonnĂ© son pere 4. ans auparavant. Guillaume ne jouit pas plus tranquillement de la Couronne, & mourut presque dans le mĂŞme tems; on offrit l'Empire au Roi de Castille, Alphonfe X. & Richard, Roi d'Angleterre, après quoi il y eut un interregne, qui mit le trouble dans l'Allemagne; enfin les Princes de l'Empire pour Ă©viter les dĂ©sordres de l'Anarchie, Ă©lurent pour Empereur Rodolphe, l'an 1273 (Nicolas Lenglet Du Fresnoy, PRINCIPES DE L'HISTOIRE POUR L'EDUCATION DE LA JEUNESSE: Par AnnĂ©es & par Leçons. TROISIÉME ANNÉE, 1737 - books.google.fr).

 

Aix la Chapelle en Ardenne

 

Tale iam fuit ratiocinium HADRIANI IV. pontificis († 1159.), in litteris ad archiepifcopos Germaniae primates fcriptis: "Romanum, inquit, imperium a Graecis translatum est, ad Alemannos, vt rex Teutonicorum non ante, quam ab ???stolico coronaretur, imperator vocaretur. Ante consecrationem rex, post, imperator. Vnde igitur habet imperium, nisi a nobis ? ex electione principum suorum habet nomen regis, ex consecratione nofsra habet nomen imperatoris, et Augusti, et Caefaris. Ergo per nos imperat. Recolite antiqua. Zacharias promouit Carolum, fecit ei nomen grande, vt esset, imperator: et vt posthac perpetuo rex Teutonicus esset imperator, et aduocatus sedis apostolicae, vt Romano episcopo Apulia per eum pacata effet subiecta, quae nostra cum vrbe, Romana est, non imperatoris Romae nostra sedes est. Imperatoris est Aquis in Arduenna, quae est Sylua Galliae. Imperator quod habet, totum habet a nobis. Sicut Zacharias, transtulit imperium a Graecis ad Teutonicos, ita nos possumus ab Alemannis transferre ad Graecos. Ecce in potestate nostra est, vt demus illud, cui volumus. Propterea constituti a deo, super gentes et regna, vt destruamus, et vellamus, et aedificemus, et plantemus. &c." Vid. Io. AVENTINI annalium Boiorum lib. 6. cap. 5. num. 10. p. 607. (Ordinis iuridici decanus Ioannes Stephanus Putteri, 1774 - books.google.fr).

 

Aix la Chapelle y est placée dans les Ardennes.

 

Otton Ier, âgé de vingt-quatre ans, est couronné le 7 août 936 à Aix-la-Chapelle. La cérémonie montre ainsi qu'il veut renouer avec la tradition carolingienne. Reconnaissant d'avoir été protégé des projets expansionnistes de Bérenger II, le pape fait d'Otton le successeur de l'empereur Charlemagne, qui avait protégé la papauté contre les Lombards. Le 2 février 962, à Rome, Otton est couronné empereur des Romains par le pape Jean XII (fr.wikipedia.org - Otton Ier (empereur du Saint-Empire)).

 

La donation de Constantin est un faux qui facilita la translatio imperii, à savoir le transfert de puissance de l'Orient vers l'Occident sur la base de cette alliance du base de cette alliance du pape et de l'empereur occidental, alors que, depuis trois siècles, Constantinople demeurait la seule capitale de l'Empire romain. Ensuite, l'empire est passé des carolingiens au Ottoniens. Le qualificatif de saint a été attribué à l'empire allemand en 1147, celui de romain en 1254. L'adjectif «germanique» ne fut ajouté que sous Frédéric III (empereur de 1452 à 1493) (Gaël Giraud, Composer un monde en commun: Une théologie politique de l'anthropocène, 2022 - books.google.fr).

 

La Translatio Imperii ad Germanos trouve au seuil du XVIe siècle sa consommation juridique. Maximilien Ier, qui rĂ©gnait alors comme simple roi des Romains, dĂ©cide en 1508, sans avoir reçu du pape la couronne impĂ©riale, de prendre le titre d'empereur Ă©lu des Romains (Erwählter Römischer Kaiser) ceci, pour l'honneur de la nation allemande (teutscher Nation zu Ehren), et afin que les honorables Allemands ne risquent plus d'ĂŞtre dĂ©pouillĂ©s de l'Empire (dass [...] die löblichen Teutschen des Röm. Kayserthums nicht beraubt). SuccĂ©dant Ă  Maximilien, Charles Quint prendra dès son avènement la pleine qualitĂ© d'empereur. Il se donnera encore la peine d'aller ensuite recevoir en Italie la consĂ©cration pontificale (1530). Mais après lui cette simple concession «gratuite» Ă  la tradition sortira de l'usage, le couronnement impĂ©rial s'effectuant en Allemagne, confondu avec l'ancien couronnement royal. Ainsi, après avoir luttĂ© pendant des siècles pour affirmer leur droit Ă  devenir empereurs, les souverains allemands en Ă©taient arrivĂ©s Ă  l'ĂŞtre ipso facto et ès qualitĂ©, sans avoir besoin d'une sanction romaine reconnue non nĂ©cessaire depuis 1508, et abandonnĂ©e depuis 1530. L'expression, de plus en plus courante et souvent mĂŞme officielle, d'«empereur allemand», (Deutscher Kaiser) s'en trouvait vĂ©rifiĂ©e (Jean-François NoĂ«l, Le Saint-Empire, Que sais-je ?, 1992 - books.google.fr).

 

La substitution des Anjou aux Hohenstaufen à Naples est initiée par les papes. On assiste à la formation de l'empire angevin en Méditerranée, comme une nouvelle translatio imperii (Benoît Grévin, Stratégies impériales françaises, des Capétiens aux premiers Valois (1212-1380), Gli spazi del potere: strategie e attributi dell’imperialità, 2023 - books.google.fr).

 

Guillaume d'Hollande II. du nom, Comte de Hollande, fils de Florent IV. & de Mahaut de Brabant avoit Ă  Pâge de 20. ans, dĂ©s l'annĂ©e 1247. estĂ© Ă©lĂ» Roy des Romains en une AssemblĂ©e, tenue au Bourg de Veringe prĂ©s de Cologne. Il y avoit dans cette AssemblĂ©e plusieurs Princes de l'Empire, qui estoient dans les interests du Pape, & declarez ennemis de l'Empereur Frideric, & de son fils le Roy Conrad. Comme le Comte croyoit, qu'il luy estoit d'une extreme importance de se faire sacrer Ă  Aix-la-Chapelle, qui tenoit le party de Conrad, il s'en estoit rendu maistre aprĂ©s un assez long siege, qui avoit durĂ© jusqu'en l'annĂ©e suivante, & s'y estoit fait couronner dans les formes ordinaires ; aprĂ©s quoy, il avoit remportĂ© sur Conrad un avantage considerable, dans une bataille qui s'estoit donnĂ©e entr'eux, oĂą celuy-cy avoit estĂ© defait. Au moment qu'il eĂ»t appris la mort de l'Empereur Frideric, il prit toutes les marques Imperiales; & le Pape mĂŞme luy confirma l'Empire. Pour mieux faire tĂŞte au party de Conrad, il s'allia avec Othon Duc de Brunswic, & il en epousa la fille dans la ville de Brunswic. La premiere nuit de leurs nopces, il y arriva une chose remarquable: Deux Tailleurs travaillant aux habits des nouveaux mariez prĂ©s de leur chambre, & par mĂ©garde laissant tomber un bout de chandelle sur de la paille, le feu y prit, & l'on ne peut l'Ă©teindre. Les deux Tailleurs y perirent, & les nouveaux mariez se sauverent nuds en chemise, avec tant de precipitation, qu'ils abandonnerent leurs joyaux, leurs habits & hardes Ă  la mercy de cet impitoyable element. Cet infortunĂ© Empereur, eĂ»t encore une seconde & perilleuse attaque de la fortune. Comme l'an 1254. il estoit Ă  Utrecht pout deliberer des moyens de faire le voyage de Rome, parceque le Pape le convioit de s'y rendre pour, s'y faire couronner, il fut blessĂ© d'un grand coup de pierre, que quelqu'un luy jetta, & il fut en danger de perdre la vie. Enfuite il entreprit une expedition contre les Frisons, qui s'estoient revoltez, & il luy arriva encore une derniere disgrace. Ce Prince, au mois de Fevrier, ayant luy seul voulu passer sur des marais glacez, pour reconnoĂ®tre le bourg de Hochst-Wende, sans se faire accompagner d'aucun de ses gens, la glace se rompit soĂ»s son cheval, & il demeura embourbĂ©. Les Frisons l'ayant remarquĂ©, sortent du Bourg, courrent Ă  luy, & le tĂĽent sans le connoĂ®tre, emportant son corps dans le Bourg. Quelques habitans ayant reconnu que c'estoit l'Empereur, ils furent extremement effrayez, & le firent fecretement enterrer dans la maison d'un Bourgeois; parcequ'ils apprehendoient d'estre châtiez par les Princes d'Allemagne, pour avoir attentĂ© Ă  la personne de leur Souverain. Ainsi ce jeune Prince finĂ®t malheureusement ses jours l'an 1256 (Johann Heiss von Kogenheim, Histoire de l'Empire, Tome 1, 1684 - books.google.fr).

 

"dĂ©solĂ©/Et translatĂ©" : translatio imperii

 

En pleurant devant la ville de Carthage en flammes, parce qu'il songeait au dĂ©clin auquel sont destinĂ©s les grands empires, Scipion Émilien aurait mĂ©ditĂ© sur la succession historique des nations qui ont aspirĂ© Ă  la domination universelle : après les Assyriens, les Mèdes, les Perses et les MacĂ©doniens, ç'aurait dĂ©sormais Ă©tĂ© aux Romains de devenir les «maĂ®tres du monde», en bĂ©nĂ©ficiant d'une sorte de transfert de la domination universelle (translatio imperii), avant de connaĂ®tre sans doute un jour Ă  leur tour la ruine et la destruction (Appien, Histoire romaine : le livre africain, 132; cf. Polybe, XXXVIII, 21). Ce thème de la succession des grands empires, qui tendent tour Ă  tour Ă  la domination universelle et qui approchent plus ou moins du but se retrouve principalement chez les historiens grecs postĂ©rieurs Ă  Alexandre (mĂŞme s'il se rencontre dĂ©jĂ  chez HĂ©rodote). On voit ainsi comment un thème issu de la philosophie de l'histoire hellĂ©nistique a Ă©tĂ© «rĂ©cupĂ©ré» par les dirigeants politiques romains les plus Ă©clairĂ©s afin de justifier, aux yeux mĂŞme du monde grec, la domination universelle de Rome (Michel Humm, La RĂ©publique romaine et son empire. De 509 Ă  31 av. J.-C., 2024 - books.google.fr).

 

Vision récupérée aussi par le Livre biblique de Daniel.

 

Les deux premiers vers pourraient non pas donner une date événementielle au quatrain (seulement dans les derniers vers) mais le situer géographiquement.

 

"dĂ©collĂ©" : un ou deux dĂ©capitĂ©s ?

 

Le mot est au singulier. Le troisième vers pourrait être interprété comme "l'aîné, qui sera décapité, a procréé deux enfants illégitimes".

 

Conradin, âgé de seize ans, fils de Conrad IV mort en 1254, et petit-fils sde Frédéric II roi de Jérusalem et des Deux-Siciles, duc héréditaire de Souabe, comme il a été dit (à la fin de l'année 1250) vivait retiré à la cour de son oncle maternel, Louis le Sévère, duc de Bavière et comte palatin du Rhin, lorsque les députés de la Marche d'Ancône, de la Lombardie et de Rome même, mécontents de la dureté de Charles, s'étant transportés à Landshut sur l'Isard, firent entendre au jeune prince que le moment était venu pour lui de venger les injustes disgrâces de sa maison. Après avoir institué son oncle légataire de tous ses biens, duquel acte, daté d'Augsbourg, le 24 octobre 1266, naquirent dans le temps les prétentions de la maison de Bavière sur une partie de la Souabe, le jeune Conradin partit d'Allemagne, accompagné de son cousin Frédéric de Bade, qui se faisait appeler duc d'Autriche. Sur la fin de 1267, il arrivait à Trente avec dix mille chevaux. Les Sarrasins de Lucéra, promptement révoltés, lui tendaient la main à travers l'espace. La Lombardie et la Toscane accueillirent par des transports de joie le chef des Hohenstauffen que Rome, soulevée par Henri de Castille, s'apprêtait d'autant plus volontiers à recevoir dans ses murs, que le maréchal de Boisselève, lieutenant général du roi Charles, s'était fait prendre et battre maladroitement au pont de l'Arno, proche Arezzo, le 25 juin 1268. Les Français fugitifs se retirèrent à Viterbe, auprès du pape Clément IV, qui venait (5 avril) de fulminer un furieux anathème contre Conradin, Frédéric de Bade, le duc de Bavière, le comte de Tyrol et consorts, en reprochant aux Romains, par la même bulle, leur ingratitude envers l'Église leur mère, dont ils n'avaient jamais éprouvé que les bienfaits.

 

Le roi Charles d'Anjou faisait alors le siĂ©ge de LucĂ©ra, province de Capitanate; mais, apprenant que son rival s'avançait par l'Abruzze, dans le dessein de pĂ©nĂ©trer parmi les colonies sarrasines, il fit la moitiĂ© du chemin pour l'attendre (23 aoĂ»t) près d'Aquila, au lieu dit de Saint-Valentin ou Tagliacozzo. Les partisans des Holienstauffen portèrent le poids d'une seconde dĂ©faite. Conradin, demeurĂ© prisonnier de guerre, ainsi que son cousin, FrĂ©dĂ©ric de Bade, fut traduit devant une commission des syndics du royaume de Naples, guelfe en majeure partie, qui rendirent une sentence de mort. L'Ă©chafaud fut dressĂ© sur la place du marchĂ© de cette capitale, en prĂ©sence d'une foule immense, accourue de toutes parts Ă  ce spectacle affreux, oĂą tant de jeunesse, de courage et d'innocence allaient ĂŞtre sacrifiĂ©s. Conradin et FrĂ©dĂ©ric, habillĂ©s tous deux de velours cramoisi, se tinrent un instant embrassĂ©s, le premier demandant pardon Ă  son cousin d'avoir causĂ© sa perte. Le duc d'Autriche pĂ©rit d'abord. Conradin prĂ©senta ensuite sa tĂŞte au bourreau, après avoir jetĂ© son gant au milieu de la foule, en criant qu'il transportait ses droits sur la Sicile Ă  celui de ses proches de Bavière ou d'Aragon qui le vengerait le mieux de la barbarie exercĂ©e sur sa personne. On dit que son gage fut ramassĂ© par le chevalier Henri Trucksez, seigneur de Wulbourg, qui le porta aussitĂ´t Ă  l'infant Pierre d'Aragon, Ă©poux de Constance, dont celui-ci ne tarda pas Ă  rĂ©clamer les droits d'une manière tragique pour les Français. Lorsque la hache rĂ©gicide Ă©teignit, le 26 octobre 1268, la descendance masculine de la maison impĂ©riale de Souabe Hohenstauffen, un long frĂ©missement courut parmi la foule des spectateurs. Galvan Lancea, GĂ©rard de Pise, et quelques autres chefs des Abruzzes et de l'Apulie subirent le dernier supplice le mĂŞme jour que l'enfant Conradin ; et ces vengeances inexorables engendrèrent des haines, d'abord, chez les seigneurs siciliens, et, bientĂ´t après, la sĂ©paration, par le fait de la force, des deux couronnes de Naples et de Sicile (Antonin de Ladevèze, Histoire de France, Tome 3, 1866 - books.google.fr).

 

"bastards"

 

D'abord bastard (1089), bâtard au XVIIe s. (1680), est attesté en latin médiéval sous la forme bastardus (1010) dans le domaine domaine catalan (une grande partie de la Catalogne étant incluse dans la Marche d'Espagne à l'intérieur de l'Empire franc) et comme surnom appliqué à Guillaume le Conquérant (1074-1076).

 

L'hypothèse la plus recevable est celle d'un emprunt au germanique °banstu Ă  travers les formes propres au domaine germanique de la mer du Nord : ancien frison, ancien saxon, formes qui ont subi la chute nasale ; il conviendrait alors de poser Ă  cĂ´tĂ© de l'ancien frison b?st une forme Ă  voyelle non assourdie °bast. Ce germanique °banstu-, qui aurait pu signifier «mariage avec une seconde femme de rang plus bas» (type d'union très frĂ©quent dans la haute noblesse sous les CapĂ©tiens et les Carolingiens), appartient Ă  la racine indoeuropĂ©enne °bhendh- «lier». Ă€ ce radical aurait Ă©tĂ© ajoutĂ© le suffixe -ard des anthroponymes germaniques qui a dĂ©veloppĂ© une valeur pĂ©jorative peut-ĂŞtre due Ă  la condamnation de la polygamie germanique par la morale chrĂ©tienne (Alain Rey, Dictionnaire Historique de la langue française, 2011 - books.google.fr).

 

Frédéric II eut plusieurs enfants illégitimes comme Manfred qui disputa à son neveu Conradin la couronne de Sicile mais qui fut battu par Charles d'Anjou à Bénévent en 1267 (fr.wikipedia.org - Manfred (roi de Sicile)).

 

Conradin et Frédéric n'étaient pas enfants illégitimes. "bastards" pourrait avoir un autre sens.

 

Les Latins donnaient le nom de cuculus, en grec kĂłkkux, Ă  l'adultère parce qu'il abuse de la couche d'un autre et lui fait Ă©lever le fruit de son mĂ©fait, bâtard dans la famille. La malice a dĂ©tournĂ© le nom rĂ©probateur du libertin parasite sur sa victime (Adrien Timmermans, Pourquoi parlons-nous comme nous parlons ? : Justification du langage dans sa genèse et dans son Ă©volution phonĂ©tique et sĂ©mantique, 1925 - books.google.fr, J.F. Niermeyer, Mediae latinitatis lexicon minus, Fasciculus 3 : clusarius - curia, 1956 - books.google.fr).

 

La bataille de Tagliacozzo oĂą fut dĂ©fait dĂ©finitivement Conradin s'appelle aussi bataille de Scurcola :

 

SCURCOLA. Nom propre d'un village du royaume de Naples, situé dans l'Abruzze ultérieure, au couchant du lac Célano, entre les bourgs d'Albi & de Tagliacozzo. On prend Scurcola pour l'ancienne Cuculum, petite ville des Marses (Franz Georg Friedrich von Kausler, Atlas des plus memorables Batailles, 1837 - books.google.fr).

 

Selon saint Jean-Damascène, l'Antechrist sera bâtard, et qu'ainsi, n'ayant point de nom propre, de nom de famille, il prendra de lui-même le nom de Christ, sous lequel il se fera connaître (Jean Pierre F. Théard, Tableau des trois époques, 1857 - books.google.fr).

 

En 1268, Conradin, dernier descendant masculin de FrĂ©dĂ©ric II, vient d'ĂŞtre dĂ©capitĂ© pour avoir combattu Charles Ier d'Anjou (1245-1285), le frère de saint Louis qui a obtenu la Sicile avec l'appui du Saint-Siège. Constance de Hohenstaufen, fille de Manfred, petite-fille de FrĂ©dĂ©ric II, devient son hĂ©ritière; en 1282, elle fomente, avec son mari Pierre III (1276-1282) d'Aragon, une rĂ©volte anti-angevine en Sicile oĂą le Barcelonais est proclamĂ© roi. Au lendemain des VĂŞpres, les Catalans deviennent la cible des pseudo-joachimites guelfes de la fin du 13e siècle qui leur rĂ©servent le rĂ´le de l'antĂ©christ et les mĂ©taphores reptiliennes qu'ils accordaient, quelques dĂ©cennies au-paravant, Ă  FrĂ©dĂ©ric II. Venue d'outre-monts, cette tradition prophĂ©tique, hostile aux maisons de Souabe et d'Aragon, est reprise par les spirituels occitans. Le franciscain Hugues de Digne (1205-1257), ministre de Provence, l'a peut-ĂŞtre transmise oralement Ă  ses disciples. Il possède de nombreux ouvrages joachimites qui le familiarisent avec le thème du rejet de FrĂ©dĂ©ric II. Il dĂ©fend, en outre, la pauvretĂ© dans l'ordre. Son rayonnement est grand sa sĹ“ur Douceline s'inspire de ses idĂ©es pour ouvrir un bĂ©guinage Ă  Hyères, puis Ă  Marseille; il est entourĂ© de laĂŻcs qui sont, d'après le tĂ©moignage de Salimbene d'Adam, des «juges, notaires, mĂ©decins et autres lettrĂ©s». Arnaud de Villeneuve, demeurant longtemps Ă  Marseille, les a frĂ©quentĂ©s : la communautĂ© qu'il organise Ă  Barcelone s'en inspire largement. Mais le principal disciple d'Hugues de Digne est Pierre Jean-Olieu qui, mĂŞme s'il ne l'a pas rencontrĂ© personnellement, connaĂ®t Ă  la perfection son Ĺ“uvre dont il cite de longs extraits. DĂ©fenseur acharnĂ© de l'usus pauper, la pauvretĂ© rĂ©ellement vĂ©cue au-delĂ  du simple dĂ©tachement d'esprit, joachimite et anti-aristotĂ©licien, prĂ©dicateur enflammĂ©, auteur d'une soixantaine de traitĂ©s, ce franciscain languedocien est le maĂ®tre Ă  penser de toute une gĂ©nĂ©ration de spirituels. Empruntant Ă  Joachim de Flore le principe de la dualitĂ© de l'antĂ©christ, il forge de toutes pièces l'expression «antĂ©christ mystique» pour dĂ©signer un faux pape, persĂ©cuteur de la pauvretĂ© Ă©vangĂ©lique, fauteur du schisme, de l'hĂ©rĂ©sie et de la rĂ©bellion. FrĂ©dĂ©ric II, la tĂŞte blessĂ©e Ă  mort d'Apocalypse XIII,3, «qui revivra dans quelqu'un de sa race», sera son alliĂ© : ce personnage ne pourra ĂŞtre issu que de la postĂ©ritĂ© de Pierre III, responsable des innombrables conflits qui, depuis son invasion de la Sicile, se sont abattus sur l'Occident. Il prĂ©cĂ©dera le vrai antĂ©christ qui mourra en 1335; une pĂ©riode de grâce et de paix sera alors instaurĂ©e. Ces dĂ©veloppements rĂ©pondent aussi bien Ă  la lecture des pseudo-joachimites qu'Ă  l'attachement Ă  la dynastie angevine de Naples, ennemie de la maison de Barcelone en Sicile : Pierre Jean-Olieu tente, en effet, de se rendre auprès de Louis d'Anjou et de ses frères, otages en Catalogne Ă  la place de leur père Charles II (1285-1309), capturĂ© au cours d'une bataille navale au large de Naples en 1284. Il leur Ă©crit une longue lettre; son enseignement est dĂ©cisif dans la vocation de Louis. A sa mort, Jean-Olieu jouit d'un prestige considĂ©rable parmi les partisans de la règle primitive de saint François. Son tombeau devient un haut lieu de pèlerinage. Son Ĺ“uvre marque considĂ©rablement celle de Jean de Roquetaillade, qui a dĂ» rencontrer ses disciples au cours de ses Ă©tudes Ă  l'universitĂ© de Toulouse. Ce visionnaire exaltĂ© prĂ©curseur de l'observance, est incarcĂ©rĂ©, dans les annĂ©es 1350-1360, au palais des papes d'Avignon oĂą il suit avec passion l'actualitĂ© politique. Ses ouvrages, remplis d'allusions aux Ă©vĂ©nements de son temps, sont un jalon capital dans le processus de politisation du prophĂ©tisme. Ils tĂ©moignent d'un sentiment patriotique prĂ©coce Ă  l'Ă©gard de la maison de France et de ses branches collatĂ©rales : «Les Francs, surtout de la Gaule et des Pouilles, ont Ă©tĂ© unis, depuis des temps immĂ©moriaux, dans leur amour immense pour les recteurs de l'Église universelle et romaine», Ă©crit-il. L'admiration qu'il Ă©prouve pour les Angevins de Naples le pousse Ă  rejeter avec vĂ©hĂ©mence la maison concurrente d'Aragon, issue de la semence de FrĂ©dĂ©ric II, le pseudo-empereur. Deux antĂ©christs, l'un oriental et l'autre occidental, ruineront bientĂ´t la terre : le premier est prĂ©sentĂ© sous les traits de la secte de Mahomet, tandis que le second pourrait bien ĂŞtre le roi d'Aragon. Dans son Livre des secrets, Roquetaillade affirme que Louis de Trinacrie (1342-1355), petit-fils de FrĂ©dĂ©ric III, incarnera bientĂ´t ce personnage clef de la fin des temps. Dans le droit fil du joachimisme guelfe, les rois d'Aragon et de Sicile, issus de la race frĂ©dĂ©ricienne, prennent sous sa plume le visage de l'antĂ©christ; chez lui, ils Ă©veillent autant la mĂ©fiance que la crainte rĂ©vĂ©rencielle.

 

Pour le Liber de oneribus prophetarum (1255-1256), le Fredericus redivivus n'est autre que Frédéric d'Antioche, fils bâtard de Frédéric II.

 

Ferdinand est «la forge du fer». Ce dernier nom est portĂ© par le fils naturel d'Alphonse V, devenu, Ă  sa place, roi de Naples entre 1458 et 1494 : sa naissance illĂ©gitime le prĂ©dispose Ă  assumer les fonctions de l'antĂ©christ, un bâtard d'après la croyance commune (M. Aurell, Le messianisme royal de la couronne d'Aragon, Annales, Volume 52, 1997 - books.google.fr).

 

Frédéric II était qualifié d'antéchrist par les papes. On remarque que l'adversaire des rejetons antéchristiques de Frédéric, Charles d'Anjou serait traité de Néron, autre candidat au titre d'Antéchrist.

 

Dans le langage symbolique de Dante, les gibelins sont toujours représentés par des chiens, et les guelfes par des loups (J.J. Ampère, Voyage dantesque, Revue des deux mondes, 1839 - books.google.fr).

 

Les Gibelins étaient appelés fetenti, les puants; les Guelfes ferracani, les ferre-chiens ou les chiens ferrés (Claude Joseph de Cherrier, Histoire de la lutte des papes et des empereurs de la maison de Souabe de ses causes et de ses effets, Tome 3, 1858 - books.google.fr).

 

"aisné"

 

"aĂ®nĂ©" : ComposĂ© de l'ancien français ainz «avant» (issu du lat. vulg. *antius, comparatif de ante) et de nĂ©. Entre autres "Personne plus âgĂ©e qu'une autre" (www.cnrtl.fr).

 

ClĂ©ment IV (au civil : Gui Foucois ou Foulques ou Foucault), nĂ© un 23 novembre Ă  la fin du XIIe siècle Ă  Saint-Gilles, près de NĂ®mes, et mort le 29 novembre 1268 Ă  Viterbe en Italie, est Ă©lu en 1265 le 183e pape de l'Église catholique. Son pontificat s’étend du 5 fĂ©vrier 1265 au 29 novembre 1268 (fr.wikipedia.org - ClĂ©ment IV).

 

Avit, en latin avitus, vieux, ancien, qui remonte aux ancêtres (Dictionnaire hagiographique, Encyclopédie théologique, Tome 41, 1848 - books.google.fr).

 

Des confusions ont pu se produire, pour cause d'homophonie, entre saint Vit et les multiples saints dĂ©nommĂ©s Avit. Ainsi saint Avit, martyr africain honorĂ© le 27 Janvier, est-il appelĂ© indiffĂ©remment Vitus ou Avitus; ainsi saint Avit, martyr Ă  NicomĂ©die, est-il fĂŞtĂ© le 23 Juin, Ă  une semaine de distance de saint Vit; ainsi saint Avit d'OrlĂ©ans (appelĂ© aussi de Micy ou de Menat, Ă  moins qu'il ne s'agisse de trois personnes diffĂ©rentes !) et saint Avit, solitaire en PĂ©rigord, sont-ils fĂŞtĂ©s le 17 Juin, le surlendemain de la saint Guy/saint Vit. Si aucune commune française ne porte le nom de Saint-Guy, quatre communes portent le nom de Saint-Vite. Nous avons dĂ©jĂ  rencontrĂ© Saint-Vit ou Saint-Wit du Doubs au coeur d'une rĂ©gion oĂą Guinefort est très prĂ©sent (et saint Avit absent); il nous faut parler Ă  prĂ©sent de Saint-Vitte du Cher (canton de Saulzais le Potier), au coeur d'une autre rĂ©gion oĂą Guinefort est chez lui et saint Avit absent), et de Saint-Vite du Lot-et-Garonne (ou Saint-Vite de Dor, canton de Tournon d'agenais) au coeur d'une rĂ©gion (la Guyenne) oĂą sainte Livrade/LibĂ©rate et saint Avit (le solitaire pĂ©rigourdin honorĂ© le 17 Juin) sont très prĂ©sents. Ces confusions homophoniques et hagionymiques nous invitent Ă  faire un bref retour sur Lavit (Ă  la consonance bien proche de Vit et Avit) et sur le Tarn-et-Garonne qui possède deux paroisses dĂ©diĂ©es Ă  saint Avit : Saint-Avit-de-Lauzerte et Saint-Avit-de-Moissac, toutes les deux anciennes possessions de l'abbaye de Moissac. En Limousin, Saint-Avit-de-Tarde (Creuse canton d'Aubusson) et Saint-Avit-le-Pauvre (Creuse, canton de Saint-Sulpice-les-Champs) sont dĂ©diĂ©es Ă  saint Avit de Clermont (premier du nom) fĂŞtĂ© le 4 Septembre. A Saint-Vitte-sur-Briance, saint Vit n'est, malheureusement, le sujet d'aucune lĂ©gende, d'aucun conte, d'aucun dicton; pourtant des lieux-dits comme "le champ de l'hostie" (Ă  la sortie du bourg sur la route de Châteauneuf, confrontant le lieu-dit "Chassaing"), "le brujaud de saint Viq" (commune de La Croisille, proche le village d'Amboiras, anciennement Denboiras; brujau = ajonc) et "Puy Corps Saint Vitte" (commune de Surdoux, au sud du bourg) semblent bien conserver la trace d'un lĂ©gendaire aujourd'hui oubliĂ© (Mythologie française: bulletin de la SociĂ©tĂ© de mythologie française, NumĂ©ros 170 Ă  175, 1994 - books.google.fr).

 

Les romains eux-mêmes s'indignèrent de l'animosité du pape, qui appelait ces jeunes princes les derniers rejetons d'une race maudite. Ils se révoltèrent et chassèrent Clément IV, qui se refugia à Viterbe, d'où il excommunia Conradin (Les enfans du vieux château, ouvrage destiné a l'instruction et l'amusement de la jeunesse, Tomes 37-38, 1832 - books.google.fr).

 

On a prĂ©tendu, dans le XIIIe siècle, qu'avant de prendre une dĂ©cision Charles d'Anjou consulta ClĂ©ment IV, et que celui-ci, après avoir rĂ©pondu :

 

Il ne convient point Ă  un pape de conseiller de faire mourir personne, ajouta en latin : Vita Conradini, mors Caroli. Mors Conradini, vita Caroli. ClĂ©ment IV survĂ©cut un mois seulement Ă  Conradin; le jeune prince succomba sous la hache du bourreau, le 26 octobre, et le vieux pape mourut de maladie, le 29 novembre (Abel Hugo, France historique et monumentale, Tome 3, 1839 - books.google.fr).

 

La forĂŞt d'Arden

 

Autrement, la forĂŞt d'Arden dans les Midlands anglais se trouve dans le Warwickshire.

 

Typologie

 

Le report de 1885 sur la date pivot 1268 donne 651.

 

En 651 a lieu la mort du dernier shah de perse Yazdgard III, assassiné à Merv. La défaite de l'empire sassanide zoroastrien face aux Arabes marque une "translatio imperii" dans les régions orientales.

 

Les légendes latines sur le trône de Chosroès [ayant régné de 590 à 628] ont été popularisées par la Légende Dorée.

 

L’hypothèse de la dépendance, directe ou indirecte, de notre légende médiévale à l’égard de celle de ce roi antique et fabuleux de l’épopée nationale iranienne (au moins sur le point de l’absconditio volontaire) me semble d’autant plus conseillée que c’est dans le poème de Ferdowsi que l’on trouve l’évocation la plus déve- loppée de l’histoire mythique du trône des rois de Perse. C’est précisément à propos de Chosroès II que l’auteur introduit en effet ce hors-d’œuvre, dont l’insertion dans l’histoire du roi sassanide est justifiée par le fait que c’est ce roi qui aurait fait réparer et placer dans l’hippodrome le trône en question, lequel avait une origine beaucoup plus ancienne, et avait subi maints avatars, au cours desquels était justement intervenu le Key Khosrow du temps jadis.

 

L’engin devient donc Ă  la fois planĂ©tarium, instrument divinatoire (moyennant certainement l’inspection astrologique qu’il doit d’une certaine façon rendre possible, Ă  la manière d’un observatoire ou d’une maquette mobile) et, semble-t-il aussi, quelque chose comme un computeur du temps (horloge – calendrier ?).

 

La translatio imperii s’interrompit nĂ©anmoins avec l’intrusion d’Alexandre, qui brisa et dĂ©truisit le chef-d’œuvre. Au dĂ©but de l’ère sassanide, Ă  l’époque d’Ardeschir, «le nom mĂŞme de ce trĂ´ne Ă©tait oublié». Ce roi en retrouve nĂ©anmoins quelques dĂ©bris mais meurt sans achever sa collecte. Il en sera de mĂŞme jusqu’au règne du roi Parviz, c’est-Ă -dire notre Chosroès II, Ă  qui revient finalement la gloire de la rĂ©surrection du Thak-dĂ®s : il parvient Ă  rassembler les fragments Ă©pars du puzzle et, mobilisant «tous les hommes ingĂ©nieux de l’Iran» et d’ailleurs, le reconstruit en deux ans. Alors «la face de la fortune du puissant roi devint brillante».

 

L’islam et le christianisme se sont rejoints sur ce point, en tant que systèmes théologiques hostiles au principe du «roi divin». De même que les idoles s’écroulent le jour de la naissance du Christ, la grande arche du palais de Ctésiphon s’effondre le jour où vient au monde Mahomet.

 

Le thème de l’absconditio apothéotique était d’ailleurs fortement ancré dans la culture iranienne (il l’est encore dans le shi’isme), comme l’atteste justement, entre autres, la légende néo-mithriaque de l’occultation finale d’un autre Chosroès, Key Khosrow, dont les aventures mythiques et la mystérieuse disparition sont contées au Xe s. dans le Livre des Rois de Ferdowsi (François Delpech, Trone de Chosroes, Journal Asiatique 300.2, 2012 - www.academia.edu).

 

Le courant de l'Islam chiite duodécimal attend la réapparition du douzième imam entré dans la "grande occultation". Le mythe impérial au Moyen Âge a transposé ce type de vision dans la figure de Frédéric Barberousse. L'idée principale que sous-entend ce thème du retour, c'est que lorsque arrive à son terme une période cyclique durant laquelle la spiritualité s'est obscurcie, il se produit une nouvelle manifestation d'une puissance d'en haut, évoquée sous la figure d'un roi victorieux ou d'un personnage sacré triomphant (Pascal Bancourt, Les mystères de la ville d'Is, 2003 - books.google.fr).

 

Jacques de Voragine (en italien : Jacopo da Varazze, Giacomo da Varazze ; en latin : Jacobus de Voragine, plus rarement Jacobus a Varagine) (Varazze, vers 1228 - GĂŞnes, 1298) est un chroniqueur italien du Moyen Ă‚ge, devenu archevĂŞque de GĂŞnes et auteur de La LĂ©gende dorĂ©e (Legenda aurea, commencĂ©e vers 1260 et sera remaniĂ©e jusqu'Ă  sa mort en 1298) (fr.wikipedia.org - Jacques de Voragine).

 

Acrostiche : LELE

 

Amours de Megilon et Lelé (Francois de La Boullaye Le Gouz, Les voyages et obseruations du Sieur de La Boullaye Le Gouz gentilhomme Angeuin, 1657 - books.google.fr).

 

Majnoun et Leïla (fou (amoureux) de Leïla), Majnûn et Laylâ, ou parfois Kaïs et Layla, est une histoire d'amour populaire d'origine arabe racontant les péripéties concernant le poète bédouin Qays ibn al-Moullawwah et Layla al-Amiriyya. Qays ibn al-Moullawwah dit "Al Majnoun" (le fou de Leyla) est un poète arabe du VIIe siècle, membre de la tribu bédouine d'Irak Banu 'Amir. Leur histoire d'amour a été racontée dans de nombreux poèmes et histoires, faisant de Qays ibn al-Moullawwah et Layla des personnages emblématiques de la poésie arabe et perse. L'adaptation perse de Nizami, datant du XIIe siècle, a fortement contribué à sa vaste diffusion dans l'Orient musulman. Malgré ses multiples incarnations et les divergences inhérentes aux reprises, le récit conserve les traits essentiels de l'histoire d'amour «impossible» (et dès lors tragique) entre deux jeunes amants que les normes sociales et les circonstances familiales empêchent de connaître une union heureuse. Mais la particularité de Majnoun et Leïla est que finalement c'est Qais lui-même qui fait obstacle à son amour et non l'entourage des amants (fr.wikipedia.org - Majnoun et Leila).

 

L’ancrage de la légende du trône de Chosroès dans la phase mythique de l’histoire des dynasties iraniennes qui distingue la version de Ferdowsi est allusivement réitéré au XIIe s. dans le poème de Nizâmi Chosroès et Chîrîn, où se retrouve l’évocation de la dimension cosmographique et computatrice du monument (comparé à un observatoire et à une horloge) (François Delpech, Trone de Chosroes, Journal Asiatique 300.2, 2012 - www.academia.edu).

 

Empire allemand

 

Mentionnée pour la première fois en 1061, la famille de Hohenzollern connut une ascension parallèle à celle des Hohenstaufen. Il n'est pas sûr qu'elle descende d'un clan de la noblesse souabe ni qu'elle ait compté parmi les siens saint Meinrad d'Einsiedeln, hypothèse formulée au XVIe s. En 1204, elle se divisa en deux branches : l'une franconienne (plus tard protestante), l'autre souabe (catholique). A la première appartenait Frédéric Ier, qui acquit en 1415 la marche de Brandebourg ainsi que la dignité de prince électeur, et qui s'empara la même année, pour le compte de l'empereur Sigismond, des villes de Stein am Rhein, Diessenhofen, Frauenfeld et Winterthour en Suisse orientale. La lignée franconienne accéda au titre de roi de Prusse (1701), puis à celui d'empereur d'Allemagne (1871), qu'elle garda jusqu'en 1918 (Maison de Hohenzollern - hls-dhs-dss.ch).

 

Le IIème Reich est proclamĂ© en 1871 dans la galerie des glaces du château de Versailles, Guillaume II de Prusse en devient l’empereur. La première guerre mondiale y mettra fin alors que la ligne de front en 1918 passe par les Ardennes (« arduenne silve Â» : « silve Â» du latin « silva Â», forĂŞt) et que la retraite allemande se fait sur Gand, Mons et Sedan.

 

La RĂ©publique de Weimar lui succède au cours d’une pĂ©riode agitĂ©e. Au lendemain mĂŞme de la proclamation de la RĂ©publique, Ebert se met d’accord avec Hindenburg (« l’aisnĂ© Â») « pour former avec son aide un gouvernement capable de rĂ©tablir l’ordre [1]». Ainsi il n’est plus question de l’empire (« Les deux bastardz…dĂ©collĂ© Â» : le IIème Reich mis Ă  mort). Hindenburg, Ă©lu prĂ©sident en 1925 puis en 1932, laissera la place Ă  Hitler (« nez de milve Â» : « milve Â» du latin « milvus Â», rapace).

 



[1] « Histoire de l’Allemagne contemporaine, Weimar-IIIème Reich Â», sous la direction de G. Badia, Messidor/ Editions sociales, 1987, p. 40

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