Fin du IIème
Reich pendant la première guerre mondiale V, 45 1884-1885 Le grand Empire
sera tost desolé, Et translaté
pres d’arduenne silve, Les deux
bastardz par l’aisné décollé, Et regnera Aenobarb. nez de milve. "Aenobarbe... milve" Né du mariage entre Cnaeus Domitius Ahenobarbus et Agrippine la Jeune, Néron accède au trône après la mort de son grand-oncle Claude, qui l'avait adopté et nommé successeur au détriment de son propre fils, Britannicus. Né Lucius Domitius Ahenobarbus le 15 décembre 37 à Antium et mort le 9 juin 681 à Rome, est empereur romain du 13 octobre 54 jusqu'à sa mort. Il est le cinquième et dernier empereur romain de la dynastie julio-claudienne (fr.wikipedia.org - Néron). Le petit garçon voit le jour dans une gens très importante à Rome, c'est-à -dire cet ensemble de quelque trois cents familles aristocrates qui font remonter leurs origines à la fondation de Rome. Sa famille paternelle, la gens Domitia, doit sa renommée à son ancienneté et à la gloire de ses membres. La branche de la famille Domitia à laquelle appartient notre nouveau-né porte le beau surnom d'Ahenobarbus, «À la barbe de bronze». La légende rapporte que le premier de la lignée (Ve siècle av. J.-C.) s'est vu prédire par les dieux jumeaux Castor et Pollux qu'il serait victorieux à la guerre. Les jeunes dieux donnent à la barbe noire de Domitius une couleur rousse semblable à celle du bronze. La «barbe rousse» (ahenobarbus) devient une caractéristique familiale que se lèguent les membres de cette famille portant tous le nom de «Domitius Ahenobarbus» (Néron aura d'ailleurs une barbe rousse) (Catherine Salles, Néron, 2019 - books.google.fr). Première route construite par les Romains en Gaule, la Voie Domitienne est créée à la suite de la conquête, achevée vers -120, de sa partie sud-est, qui va devenir la province romaine de Gaule narbonnaise. La construction commence dès 118 av. J.-C. à l'instigation du proconsul Cneus Domitius Ahenobarbus, dont elle porte le nom. À la fin de son mandat de consul en 121, il est nommé proconsul en Gaule, aux côtés de Quintus Fabius Maximus. Après une victoire remportée par Domitius à Vindalium (près de la Sorgue) sur les Allobroges, Fabius les écrase à son tour avec Bituitos à la bataille du confluent. Domitius soumet également les Tolosates et les Rutènes. Avec son armée, il parcourt le pays à dos d'éléphant, et prend des dispositions en vue de la construction d'une voie romaine dans cette nouvelle province, en suivant le tracé d'une vieille voie héracléenne. Fabius remplace ensuite Domitius comme proconsul en Gaule, achevant de vaincre les Allobroges et les Arvernes (fr.wikipedia.org - Cnaeus Domitius Ahenobarbus (consul en -122)). Le lien de cet Ahenobarbus avec la Provence conduit à considérer le comte de Provence Charles d'Anjou, frère de Louis IX. Aussi le Roy Pierre d'Arragon le reprochant audit Roy Charles par une lettre, parce qu'il n'avoit pas gardé telle raison envers Conradin, que les Sarrazins envers luy, entre autres paroles luy dit ainsi; Tu Nerone Neronior, & Sarracenis crudilior. Tu es plus Neron que Neron, & plus cruel que les Sarrazins (Pierre de Bourdeille seigneur de Brantôme, Memoires contenant les vies des dames illustres de France de son temps, 1699 - books.google.fr). Ce n'est qu'à la fin du treizième siècle que la sculpture, jusqu'à ce jour consacrée tout entière au service de l'Eglise, franchit une seule fois les limites de son étroit domaine; ce fut quand le sénat romain, peu de temps après la mort de Conradin, décréta (1260) l'érection de la statue de grandeur naturelle de Charles d'Anjou, qu'on voit encore de nos jours dans la grande salle du Capitole. «Sur le vieux Capitole, nous dit un historien allemand, là où les Romains des premiers jours avaient dressé aux héros, aux empereurs, des statues aujourd'hui mutilées ou disparues, leurs descendants dégénérés élevèrent une statue grossière à leur sénateur, ce pillard gaulois, ce Néron du moyen âge, Charles d'Anjou.» (Charles Callahan Perkins, Les sculpteurs italiens, Tome 2, traduit par Ch.-Ph. Haussoullier, 1869 - books.google.fr). Maigre, de haute taille avec sa peau noirâtre, sa barbe en pointe et son nez d'aigle, il inspirait l'effroi. Son comportement n'avait rien qui correspondît au caractère enjoué des Provençaux et à leur goût de la liberté. Pourtant, ce fut lui qui, par sa femme, dernière fille de Raymond Bérenger (Antoine-Pierre-Marie-François-Joseph de Lévis-Mirepoix, La France féodale, Tome 3 : Le siècle de saint Louis, 1226-1285, 1974 - books.google.fr). Charles avait les cheveux noirs, le teint olivâtre, les membres nerveux, le nez proéminent (Alexis de Saint-Priest, Histoire de la conquête de Naples par Charles d'Anjou frère de Saint Louis, Tome 2, 1847 - books.google.fr). Le "nez aquilin" est un poncif des "grands monarques" dans les textes prophétiques. Dans la version de Géraud de Frachet de la prophétie de la Sibylle Tiburtine dans sa Chronique universelle, le roi K. (comme Karolus et Charlemagne) s'identifie à son contemporain Charles d'Anjou, le premier prince capétien à porter ce prénom. Ses succès éclipsaient l'échec de son frère Louis IX (croisades) (Regis Rech, Charles d'Anjou, Glossaire et index critiques des oeuvres d'attribution certaine de Gautier de Coinci: Vie de sainte Cristine et Miracles de Nostre Dame, 2000 - books.google.fr). Chavigny fait mention d'une Prophétie connue sous le nom de Prophétie du Roy du Lys, qui est celle de la sibylle tiburtine - «Un roi (...) ayant le front élevé, les sourcils hauts, les yeux longuets, le nez aquilin» (Jacques Halbronn, Le texte prophétique en France: formation et fortune, Tome 2, 1999 - books.google.fr). "Empire désolé" D. Que devint l'Empire après la mort de Frederic II ? R. Tout fut en combustion dans l'Italie & dans l'Allemagne, Conrad son fils se déclara Empereur, & les Princes d'Allemagne élurent Guillaume, Comte de Hollande, mais ni l'un ni l'autre ne fut tranquille, & Conrad fut empoisonné l'an 1254. par Mainfroid, bâtard de Frederic II. on l'accusoit même d'avoir empoisonné son pere 4. ans auparavant. Guillaume ne jouit pas plus tranquillement de la Couronne, & mourut presque dans le même tems; on offrit l'Empire au Roi de Castille, Alphonfe X. & Richard, Roi d'Angleterre, après quoi il y eut un interregne, qui mit le trouble dans l'Allemagne; enfin les Princes de l'Empire pour éviter les désordres de l'Anarchie, élurent pour Empereur Rodolphe, l'an 1273 (Nicolas Lenglet Du Fresnoy, PRINCIPES DE L'HISTOIRE POUR L'EDUCATION DE LA JEUNESSE: Par Années & par Leçons. TROISIÉME ANNÉE, 1737 - books.google.fr). Aix la Chapelle en Ardenne Tale iam fuit ratiocinium HADRIANI IV. pontificis (†1159.), in litteris ad archiepifcopos Germaniae primates fcriptis: "Romanum, inquit, imperium a Graecis translatum est, ad Alemannos, vt rex Teutonicorum non ante, quam ab ???stolico coronaretur, imperator vocaretur. Ante consecrationem rex, post, imperator. Vnde igitur habet imperium, nisi a nobis ? ex electione principum suorum habet nomen regis, ex consecratione nofsra habet nomen imperatoris, et Augusti, et Caefaris. Ergo per nos imperat. Recolite antiqua. Zacharias promouit Carolum, fecit ei nomen grande, vt esset, imperator: et vt posthac perpetuo rex Teutonicus esset imperator, et aduocatus sedis apostolicae, vt Romano episcopo Apulia per eum pacata effet subiecta, quae nostra cum vrbe, Romana est, non imperatoris Romae nostra sedes est. Imperatoris est Aquis in Arduenna, quae est Sylua Galliae. Imperator quod habet, totum habet a nobis. Sicut Zacharias, transtulit imperium a Graecis ad Teutonicos, ita nos possumus ab Alemannis transferre ad Graecos. Ecce in potestate nostra est, vt demus illud, cui volumus. Propterea constituti a deo, super gentes et regna, vt destruamus, et vellamus, et aedificemus, et plantemus. &c." Vid. Io. AVENTINI annalium Boiorum lib. 6. cap. 5. num. 10. p. 607. (Ordinis iuridici decanus Ioannes Stephanus Putteri, 1774 - books.google.fr). Aix la Chapelle y est placée dans les Ardennes. Otton Ier, âgé de vingt-quatre ans, est couronné le 7 août 936 à Aix-la-Chapelle. La cérémonie montre ainsi qu'il veut renouer avec la tradition carolingienne. Reconnaissant d'avoir été protégé des projets expansionnistes de Bérenger II, le pape fait d'Otton le successeur de l'empereur Charlemagne, qui avait protégé la papauté contre les Lombards. Le 2 février 962, à Rome, Otton est couronné empereur des Romains par le pape Jean XII (fr.wikipedia.org - Otton Ier (empereur du Saint-Empire)). La donation de Constantin est un faux qui facilita la translatio imperii, à savoir le transfert de puissance de l'Orient vers l'Occident sur la base de cette alliance du base de cette alliance du pape et de l'empereur occidental, alors que, depuis trois siècles, Constantinople demeurait la seule capitale de l'Empire romain. Ensuite, l'empire est passé des carolingiens au Ottoniens. Le qualificatif de saint a été attribué à l'empire allemand en 1147, celui de romain en 1254. L'adjectif «germanique» ne fut ajouté que sous Frédéric III (empereur de 1452 à 1493) (Gaël Giraud, Composer un monde en commun: Une théologie politique de l'anthropocène, 2022 - books.google.fr). La Translatio Imperii ad Germanos trouve au seuil du XVIe siècle sa consommation juridique. Maximilien Ier, qui régnait alors comme simple roi des Romains, décide en 1508, sans avoir reçu du pape la couronne impériale, de prendre le titre d'empereur élu des Romains (Erwählter Römischer Kaiser) ceci, pour l'honneur de la nation allemande (teutscher Nation zu Ehren), et afin que les honorables Allemands ne risquent plus d'être dépouillés de l'Empire (dass [...] die löblichen Teutschen des Röm. Kayserthums nicht beraubt). Succédant à Maximilien, Charles Quint prendra dès son avènement la pleine qualité d'empereur. Il se donnera encore la peine d'aller ensuite recevoir en Italie la consécration pontificale (1530). Mais après lui cette simple concession «gratuite» à la tradition sortira de l'usage, le couronnement impérial s'effectuant en Allemagne, confondu avec l'ancien couronnement royal. Ainsi, après avoir lutté pendant des siècles pour affirmer leur droit à devenir empereurs, les souverains allemands en étaient arrivés à l'être ipso facto et ès qualité, sans avoir besoin d'une sanction romaine reconnue non nécessaire depuis 1508, et abandonnée depuis 1530. L'expression, de plus en plus courante et souvent même officielle, d'«empereur allemand», (Deutscher Kaiser) s'en trouvait vérifiée (Jean-François Noël, Le Saint-Empire, Que sais-je ?, 1992 - books.google.fr). La substitution des Anjou aux Hohenstaufen à Naples est initiée par les papes. On assiste à la formation de l'empire angevin en Méditerranée, comme une nouvelle translatio imperii (Benoît Grévin, Stratégies impériales françaises, des Capétiens aux premiers Valois (1212-1380), Gli spazi del potere: strategie e attributi dell’imperialità , 2023 - books.google.fr). Guillaume d'Hollande II. du nom, Comte de Hollande, fils de Florent IV. & de Mahaut de Brabant avoit à Pâge de 20. ans, dés l'année 1247. esté élû Roy des Romains en une Assemblée, tenue au Bourg de Veringe prés de Cologne. Il y avoit dans cette Assemblée plusieurs Princes de l'Empire, qui estoient dans les interests du Pape, & declarez ennemis de l'Empereur Frideric, & de son fils le Roy Conrad. Comme le Comte croyoit, qu'il luy estoit d'une extreme importance de se faire sacrer à Aix-la-Chapelle, qui tenoit le party de Conrad, il s'en estoit rendu maistre aprés un assez long siege, qui avoit duré jusqu'en l'année suivante, & s'y estoit fait couronner dans les formes ordinaires ; aprés quoy, il avoit remporté sur Conrad un avantage considerable, dans une bataille qui s'estoit donnée entr'eux, où celuy-cy avoit esté defait. Au moment qu'il eût appris la mort de l'Empereur Frideric, il prit toutes les marques Imperiales; & le Pape même luy confirma l'Empire. Pour mieux faire tête au party de Conrad, il s'allia avec Othon Duc de Brunswic, & il en epousa la fille dans la ville de Brunswic. La premiere nuit de leurs nopces, il y arriva une chose remarquable: Deux Tailleurs travaillant aux habits des nouveaux mariez prés de leur chambre, & par mégarde laissant tomber un bout de chandelle sur de la paille, le feu y prit, & l'on ne peut l'éteindre. Les deux Tailleurs y perirent, & les nouveaux mariez se sauverent nuds en chemise, avec tant de precipitation, qu'ils abandonnerent leurs joyaux, leurs habits & hardes à la mercy de cet impitoyable element. Cet infortuné Empereur, eût encore une seconde & perilleuse attaque de la fortune. Comme l'an 1254. il estoit à Utrecht pout deliberer des moyens de faire le voyage de Rome, parceque le Pape le convioit de s'y rendre pour, s'y faire couronner, il fut blessé d'un grand coup de pierre, que quelqu'un luy jetta, & il fut en danger de perdre la vie. Enfuite il entreprit une expedition contre les Frisons, qui s'estoient revoltez, & il luy arriva encore une derniere disgrace. Ce Prince, au mois de Fevrier, ayant luy seul voulu passer sur des marais glacez, pour reconnoître le bourg de Hochst-Wende, sans se faire accompagner d'aucun de ses gens, la glace se rompit soûs son cheval, & il demeura embourbé. Les Frisons l'ayant remarqué, sortent du Bourg, courrent à luy, & le tüent sans le connoître, emportant son corps dans le Bourg. Quelques habitans ayant reconnu que c'estoit l'Empereur, ils furent extremement effrayez, & le firent fecretement enterrer dans la maison d'un Bourgeois; parcequ'ils apprehendoient d'estre châtiez par les Princes d'Allemagne, pour avoir attenté à la personne de leur Souverain. Ainsi ce jeune Prince finît malheureusement ses jours l'an 1256 (Johann Heiss von Kogenheim, Histoire de l'Empire, Tome 1, 1684 - books.google.fr). "désolé/Et translaté" : translatio imperii En pleurant devant la ville de Carthage en flammes, parce qu'il songeait au déclin auquel sont destinés les grands empires, Scipion Émilien aurait médité sur la succession historique des nations qui ont aspiré à la domination universelle : après les Assyriens, les Mèdes, les Perses et les Macédoniens, ç'aurait désormais été aux Romains de devenir les «maîtres du monde», en bénéficiant d'une sorte de transfert de la domination universelle (translatio imperii), avant de connaître sans doute un jour à leur tour la ruine et la destruction (Appien, Histoire romaine : le livre africain, 132; cf. Polybe, XXXVIII, 21). Ce thème de la succession des grands empires, qui tendent tour à tour à la domination universelle et qui approchent plus ou moins du but se retrouve principalement chez les historiens grecs postérieurs à Alexandre (même s'il se rencontre déjà chez Hérodote). On voit ainsi comment un thème issu de la philosophie de l'histoire hellénistique a été «récupéré» par les dirigeants politiques romains les plus éclairés afin de justifier, aux yeux même du monde grec, la domination universelle de Rome (Michel Humm, La République romaine et son empire. De 509 à 31 av. J.-C., 2024 - books.google.fr). Vision récupérée aussi par le Livre biblique de Daniel. Les deux premiers vers pourraient non pas donner une date événementielle au quatrain (seulement dans les derniers vers) mais le situer géographiquement. "décollé" : un ou deux décapités ? Le mot est au singulier. Le troisième vers pourrait être interprété comme "l'aîné, qui sera décapité, a procréé deux enfants illégitimes". Conradin, âgé de seize ans, fils de Conrad IV mort en 1254, et petit-fils sde Frédéric II roi de Jérusalem et des Deux-Siciles, duc héréditaire de Souabe, comme il a été dit (à la fin de l'année 1250) vivait retiré à la cour de son oncle maternel, Louis le Sévère, duc de Bavière et comte palatin du Rhin, lorsque les députés de la Marche d'Ancône, de la Lombardie et de Rome même, mécontents de la dureté de Charles, s'étant transportés à Landshut sur l'Isard, firent entendre au jeune prince que le moment était venu pour lui de venger les injustes disgrâces de sa maison. Après avoir institué son oncle légataire de tous ses biens, duquel acte, daté d'Augsbourg, le 24 octobre 1266, naquirent dans le temps les prétentions de la maison de Bavière sur une partie de la Souabe, le jeune Conradin partit d'Allemagne, accompagné de son cousin Frédéric de Bade, qui se faisait appeler duc d'Autriche. Sur la fin de 1267, il arrivait à Trente avec dix mille chevaux. Les Sarrasins de Lucéra, promptement révoltés, lui tendaient la main à travers l'espace. La Lombardie et la Toscane accueillirent par des transports de joie le chef des Hohenstauffen que Rome, soulevée par Henri de Castille, s'apprêtait d'autant plus volontiers à recevoir dans ses murs, que le maréchal de Boisselève, lieutenant général du roi Charles, s'était fait prendre et battre maladroitement au pont de l'Arno, proche Arezzo, le 25 juin 1268. Les Français fugitifs se retirèrent à Viterbe, auprès du pape Clément IV, qui venait (5 avril) de fulminer un furieux anathème contre Conradin, Frédéric de Bade, le duc de Bavière, le comte de Tyrol et consorts, en reprochant aux Romains, par la même bulle, leur ingratitude envers l'Église leur mère, dont ils n'avaient jamais éprouvé que les bienfaits. Le roi Charles d'Anjou faisait alors le siége de Lucéra, province de Capitanate; mais, apprenant que son rival s'avançait par l'Abruzze, dans le dessein de pénétrer parmi les colonies sarrasines, il fit la moitié du chemin pour l'attendre (23 août) près d'Aquila, au lieu dit de Saint-Valentin ou Tagliacozzo. Les partisans des Holienstauffen portèrent le poids d'une seconde défaite. Conradin, demeuré prisonnier de guerre, ainsi que son cousin, Frédéric de Bade, fut traduit devant une commission des syndics du royaume de Naples, guelfe en majeure partie, qui rendirent une sentence de mort. L'échafaud fut dressé sur la place du marché de cette capitale, en présence d'une foule immense, accourue de toutes parts à ce spectacle affreux, où tant de jeunesse, de courage et d'innocence allaient être sacrifiés. Conradin et Frédéric, habillés tous deux de velours cramoisi, se tinrent un instant embrassés, le premier demandant pardon à son cousin d'avoir causé sa perte. Le duc d'Autriche périt d'abord. Conradin présenta ensuite sa tête au bourreau, après avoir jeté son gant au milieu de la foule, en criant qu'il transportait ses droits sur la Sicile à celui de ses proches de Bavière ou d'Aragon qui le vengerait le mieux de la barbarie exercée sur sa personne. On dit que son gage fut ramassé par le chevalier Henri Trucksez, seigneur de Wulbourg, qui le porta aussitôt à l'infant Pierre d'Aragon, époux de Constance, dont celui-ci ne tarda pas à réclamer les droits d'une manière tragique pour les Français. Lorsque la hache régicide éteignit, le 26 octobre 1268, la descendance masculine de la maison impériale de Souabe Hohenstauffen, un long frémissement courut parmi la foule des spectateurs. Galvan Lancea, Gérard de Pise, et quelques autres chefs des Abruzzes et de l'Apulie subirent le dernier supplice le même jour que l'enfant Conradin ; et ces vengeances inexorables engendrèrent des haines, d'abord, chez les seigneurs siciliens, et, bientôt après, la séparation, par le fait de la force, des deux couronnes de Naples et de Sicile (Antonin de Ladevèze, Histoire de France, Tome 3, 1866 - books.google.fr). "bastards" D'abord bastard (1089), bâtard au XVIIe s. (1680), est attesté en latin médiéval sous la forme bastardus (1010) dans le domaine domaine catalan (une grande partie de la Catalogne étant incluse dans la Marche d'Espagne à l'intérieur de l'Empire franc) et comme surnom appliqué à Guillaume le Conquérant (1074-1076). L'hypothèse la plus recevable est celle d'un emprunt au germanique °banstu à travers les formes propres au domaine germanique de la mer du Nord : ancien frison, ancien saxon, formes qui ont subi la chute nasale ; il conviendrait alors de poser à côté de l'ancien frison b?st une forme à voyelle non assourdie °bast. Ce germanique °banstu-, qui aurait pu signifier «mariage avec une seconde femme de rang plus bas» (type d'union très fréquent dans la haute noblesse sous les Capétiens et les Carolingiens), appartient à la racine indoeuropéenne °bhendh- «lier». À ce radical aurait été ajouté le suffixe -ard des anthroponymes germaniques qui a développé une valeur péjorative peut-être due à la condamnation de la polygamie germanique par la morale chrétienne (Alain Rey, Dictionnaire Historique de la langue française, 2011 - books.google.fr). Frédéric II eut plusieurs enfants illégitimes comme Manfred qui disputa à son neveu Conradin la couronne de Sicile mais qui fut battu par Charles d'Anjou à Bénévent en 1267 (fr.wikipedia.org - Manfred (roi de Sicile)). Conradin et Frédéric n'étaient pas enfants illégitimes. "bastards" pourrait avoir un autre sens. Les Latins donnaient le nom de cuculus, en grec kókkux, à l'adultère parce qu'il abuse de la couche d'un autre et lui fait élever le fruit de son méfait, bâtard dans la famille. La malice a détourné le nom réprobateur du libertin parasite sur sa victime (Adrien Timmermans, Pourquoi parlons-nous comme nous parlons ? : Justification du langage dans sa genèse et dans son évolution phonétique et sémantique, 1925 - books.google.fr, J.F. Niermeyer, Mediae latinitatis lexicon minus, Fasciculus 3 : clusarius - curia, 1956 - books.google.fr). La bataille de Tagliacozzo où fut défait définitivement Conradin s'appelle aussi bataille de Scurcola : SCURCOLA. Nom propre d'un village du royaume de Naples, situé dans l'Abruzze ultérieure, au couchant du lac Célano, entre les bourgs d'Albi & de Tagliacozzo. On prend Scurcola pour l'ancienne Cuculum, petite ville des Marses (Franz Georg Friedrich von Kausler, Atlas des plus memorables Batailles, 1837 - books.google.fr). Selon saint Jean-Damascène, l'Antechrist sera bâtard, et qu'ainsi, n'ayant point de nom propre, de nom de famille, il prendra de lui-même le nom de Christ, sous lequel il se fera connaître (Jean Pierre F. Théard, Tableau des trois époques, 1857 - books.google.fr). En 1268, Conradin, dernier descendant masculin de Frédéric II, vient d'être décapité pour avoir combattu Charles Ier d'Anjou (1245-1285), le frère de saint Louis qui a obtenu la Sicile avec l'appui du Saint-Siège. Constance de Hohenstaufen, fille de Manfred, petite-fille de Frédéric II, devient son héritière; en 1282, elle fomente, avec son mari Pierre III (1276-1282) d'Aragon, une révolte anti-angevine en Sicile où le Barcelonais est proclamé roi. Au lendemain des Vêpres, les Catalans deviennent la cible des pseudo-joachimites guelfes de la fin du 13e siècle qui leur réservent le rôle de l'antéchrist et les métaphores reptiliennes qu'ils accordaient, quelques décennies au-paravant, à Frédéric II. Venue d'outre-monts, cette tradition prophétique, hostile aux maisons de Souabe et d'Aragon, est reprise par les spirituels occitans. Le franciscain Hugues de Digne (1205-1257), ministre de Provence, l'a peut-être transmise oralement à ses disciples. Il possède de nombreux ouvrages joachimites qui le familiarisent avec le thème du rejet de Frédéric II. Il défend, en outre, la pauvreté dans l'ordre. Son rayonnement est grand sa sœur Douceline s'inspire de ses idées pour ouvrir un béguinage à Hyères, puis à Marseille; il est entouré de laïcs qui sont, d'après le témoignage de Salimbene d'Adam, des «juges, notaires, médecins et autres lettrés». Arnaud de Villeneuve, demeurant longtemps à Marseille, les a fréquentés : la communauté qu'il organise à Barcelone s'en inspire largement. Mais le principal disciple d'Hugues de Digne est Pierre Jean-Olieu qui, même s'il ne l'a pas rencontré personnellement, connaît à la perfection son œuvre dont il cite de longs extraits. Défenseur acharné de l'usus pauper, la pauvreté réellement vécue au-delà du simple détachement d'esprit, joachimite et anti-aristotélicien, prédicateur enflammé, auteur d'une soixantaine de traités, ce franciscain languedocien est le maître à penser de toute une génération de spirituels. Empruntant à Joachim de Flore le principe de la dualité de l'antéchrist, il forge de toutes pièces l'expression «antéchrist mystique» pour désigner un faux pape, persécuteur de la pauvreté évangélique, fauteur du schisme, de l'hérésie et de la rébellion. Frédéric II, la tête blessée à mort d'Apocalypse XIII,3, «qui revivra dans quelqu'un de sa race», sera son allié : ce personnage ne pourra être issu que de la postérité de Pierre III, responsable des innombrables conflits qui, depuis son invasion de la Sicile, se sont abattus sur l'Occident. Il précédera le vrai antéchrist qui mourra en 1335; une période de grâce et de paix sera alors instaurée. Ces développements répondent aussi bien à la lecture des pseudo-joachimites qu'à l'attachement à la dynastie angevine de Naples, ennemie de la maison de Barcelone en Sicile : Pierre Jean-Olieu tente, en effet, de se rendre auprès de Louis d'Anjou et de ses frères, otages en Catalogne à la place de leur père Charles II (1285-1309), capturé au cours d'une bataille navale au large de Naples en 1284. Il leur écrit une longue lettre; son enseignement est décisif dans la vocation de Louis. A sa mort, Jean-Olieu jouit d'un prestige considérable parmi les partisans de la règle primitive de saint François. Son tombeau devient un haut lieu de pèlerinage. Son œuvre marque considérablement celle de Jean de Roquetaillade, qui a dû rencontrer ses disciples au cours de ses études à l'université de Toulouse. Ce visionnaire exalté précurseur de l'observance, est incarcéré, dans les années 1350-1360, au palais des papes d'Avignon où il suit avec passion l'actualité politique. Ses ouvrages, remplis d'allusions aux événements de son temps, sont un jalon capital dans le processus de politisation du prophétisme. Ils témoignent d'un sentiment patriotique précoce à l'égard de la maison de France et de ses branches collatérales : «Les Francs, surtout de la Gaule et des Pouilles, ont été unis, depuis des temps immémoriaux, dans leur amour immense pour les recteurs de l'Église universelle et romaine», écrit-il. L'admiration qu'il éprouve pour les Angevins de Naples le pousse à rejeter avec véhémence la maison concurrente d'Aragon, issue de la semence de Frédéric II, le pseudo-empereur. Deux antéchrists, l'un oriental et l'autre occidental, ruineront bientôt la terre : le premier est présenté sous les traits de la secte de Mahomet, tandis que le second pourrait bien être le roi d'Aragon. Dans son Livre des secrets, Roquetaillade affirme que Louis de Trinacrie (1342-1355), petit-fils de Frédéric III, incarnera bientôt ce personnage clef de la fin des temps. Dans le droit fil du joachimisme guelfe, les rois d'Aragon et de Sicile, issus de la race frédéricienne, prennent sous sa plume le visage de l'antéchrist; chez lui, ils éveillent autant la méfiance que la crainte révérencielle. Pour le Liber de oneribus prophetarum (1255-1256), le Fredericus redivivus n'est autre que Frédéric d'Antioche, fils bâtard de Frédéric II. Ferdinand est «la forge du fer». Ce dernier nom est porté par le fils naturel d'Alphonse V, devenu, à sa place, roi de Naples entre 1458 et 1494 : sa naissance illégitime le prédispose à assumer les fonctions de l'antéchrist, un bâtard d'après la croyance commune (M. Aurell, Le messianisme royal de la couronne d'Aragon, Annales, Volume 52, 1997 - books.google.fr). Frédéric II était qualifié d'antéchrist par les papes. On remarque que l'adversaire des rejetons antéchristiques de Frédéric, Charles d'Anjou serait traité de Néron, autre candidat au titre d'Antéchrist. Dans le langage symbolique de Dante, les gibelins sont toujours représentés par des chiens, et les guelfes par des loups (J.J. Ampère, Voyage dantesque, Revue des deux mondes, 1839 - books.google.fr). Les Gibelins étaient appelés fetenti, les puants; les Guelfes ferracani, les ferre-chiens ou les chiens ferrés (Claude Joseph de Cherrier, Histoire de la lutte des papes et des empereurs de la maison de Souabe de ses causes et de ses effets, Tome 3, 1858 - books.google.fr). "aisné" "aîné" : Composé de l'ancien français ainz «avant» (issu du lat. vulg. *antius, comparatif de ante) et de né. Entre autres "Personne plus âgée qu'une autre" (www.cnrtl.fr). Clément IV (au civil : Gui Foucois ou Foulques ou Foucault), né un 23 novembre à la fin du XIIe siècle à Saint-Gilles, près de Nîmes, et mort le 29 novembre 1268 à Viterbe en Italie, est élu en 1265 le 183e pape de l'Église catholique. Son pontificat s’étend du 5 février 1265 au 29 novembre 1268 (fr.wikipedia.org - Clément IV). Avit, en latin avitus, vieux, ancien, qui remonte aux ancêtres (Dictionnaire hagiographique, Encyclopédie théologique, Tome 41, 1848 - books.google.fr). Des confusions ont pu se produire, pour cause d'homophonie, entre saint Vit et les multiples saints dénommés Avit. Ainsi saint Avit, martyr africain honoré le 27 Janvier, est-il appelé indifféremment Vitus ou Avitus; ainsi saint Avit, martyr à Nicomédie, est-il fêté le 23 Juin, à une semaine de distance de saint Vit; ainsi saint Avit d'Orléans (appelé aussi de Micy ou de Menat, à moins qu'il ne s'agisse de trois personnes différentes !) et saint Avit, solitaire en Périgord, sont-ils fêtés le 17 Juin, le surlendemain de la saint Guy/saint Vit. Si aucune commune française ne porte le nom de Saint-Guy, quatre communes portent le nom de Saint-Vite. Nous avons déjà rencontré Saint-Vit ou Saint-Wit du Doubs au coeur d'une région où Guinefort est très présent (et saint Avit absent); il nous faut parler à présent de Saint-Vitte du Cher (canton de Saulzais le Potier), au coeur d'une autre région où Guinefort est chez lui et saint Avit absent), et de Saint-Vite du Lot-et-Garonne (ou Saint-Vite de Dor, canton de Tournon d'agenais) au coeur d'une région (la Guyenne) où sainte Livrade/Libérate et saint Avit (le solitaire périgourdin honoré le 17 Juin) sont très présents. Ces confusions homophoniques et hagionymiques nous invitent à faire un bref retour sur Lavit (à la consonance bien proche de Vit et Avit) et sur le Tarn-et-Garonne qui possède deux paroisses dédiées à saint Avit : Saint-Avit-de-Lauzerte et Saint-Avit-de-Moissac, toutes les deux anciennes possessions de l'abbaye de Moissac. En Limousin, Saint-Avit-de-Tarde (Creuse canton d'Aubusson) et Saint-Avit-le-Pauvre (Creuse, canton de Saint-Sulpice-les-Champs) sont dédiées à saint Avit de Clermont (premier du nom) fêté le 4 Septembre. A Saint-Vitte-sur-Briance, saint Vit n'est, malheureusement, le sujet d'aucune légende, d'aucun conte, d'aucun dicton; pourtant des lieux-dits comme "le champ de l'hostie" (à la sortie du bourg sur la route de Châteauneuf, confrontant le lieu-dit "Chassaing"), "le brujaud de saint Viq" (commune de La Croisille, proche le village d'Amboiras, anciennement Denboiras; brujau = ajonc) et "Puy Corps Saint Vitte" (commune de Surdoux, au sud du bourg) semblent bien conserver la trace d'un légendaire aujourd'hui oublié (Mythologie française: bulletin de la Société de mythologie française, Numéros 170 à 175, 1994 - books.google.fr). Les romains eux-mêmes s'indignèrent de l'animosité du pape, qui appelait ces jeunes princes les derniers rejetons d'une race maudite. Ils se révoltèrent et chassèrent Clément IV, qui se refugia à Viterbe, d'où il excommunia Conradin (Les enfans du vieux château, ouvrage destiné a l'instruction et l'amusement de la jeunesse, Tomes 37-38, 1832 - books.google.fr). On a prétendu, dans le XIIIe siècle, qu'avant de prendre une décision Charles d'Anjou consulta Clément IV, et que celui-ci, après avoir répondu : Il ne convient point à un pape de conseiller de faire mourir personne, ajouta en latin : Vita Conradini, mors Caroli. Mors Conradini, vita Caroli. Clément IV survécut un mois seulement à Conradin; le jeune prince succomba sous la hache du bourreau, le 26 octobre, et le vieux pape mourut de maladie, le 29 novembre (Abel Hugo, France historique et monumentale, Tome 3, 1839 - books.google.fr). La forêt d'Arden Autrement, la forêt d'Arden dans les Midlands anglais se trouve dans le Warwickshire. Typologie Le report de 1885 sur la date pivot 1268 donne 651. En 651 a lieu la mort du dernier shah de perse Yazdgard III, assassiné à Merv. La défaite de l'empire sassanide zoroastrien face aux Arabes marque une "translatio imperii" dans les régions orientales. Les légendes latines sur le trône de Chosroès [ayant régné de 590 à 628] ont été popularisées par la Légende Dorée. L’hypothèse de la dépendance, directe ou indirecte, de notre légende médiévale à l’égard de celle de ce roi antique et fabuleux de l’épopée nationale iranienne (au moins sur le point de l’absconditio volontaire) me semble d’autant plus conseillée que c’est dans le poème de Ferdowsi que l’on trouve l’évocation la plus déve- loppée de l’histoire mythique du trône des rois de Perse. C’est précisément à propos de Chosroès II que l’auteur introduit en effet ce hors-d’œuvre, dont l’insertion dans l’histoire du roi sassanide est justifiée par le fait que c’est ce roi qui aurait fait réparer et placer dans l’hippodrome le trône en question, lequel avait une origine beaucoup plus ancienne, et avait subi maints avatars, au cours desquels était justement intervenu le Key Khosrow du temps jadis. L’engin devient donc à la fois planétarium, instrument divinatoire (moyennant certainement l’inspection astrologique qu’il doit d’une certaine façon rendre possible, à la manière d’un observatoire ou d’une maquette mobile) et, semble-t-il aussi, quelque chose comme un computeur du temps (horloge – calendrier ?). La translatio imperii s’interrompit néanmoins avec l’intrusion d’Alexandre, qui brisa et détruisit le chef-d’œuvre. Au début de l’ère sassanide, à l’époque d’Ardeschir, «le nom même de ce trône était oublié». Ce roi en retrouve néanmoins quelques débris mais meurt sans achever sa collecte. Il en sera de même jusqu’au règne du roi Parviz, c’est-à -dire notre Chosroès II, à qui revient finalement la gloire de la résurrection du Thak-dîs : il parvient à rassembler les fragments épars du puzzle et, mobilisant «tous les hommes ingénieux de l’Iran» et d’ailleurs, le reconstruit en deux ans. Alors «la face de la fortune du puissant roi devint brillante». L’islam et le christianisme se sont rejoints sur ce point, en tant que systèmes théologiques hostiles au principe du «roi divin». De même que les idoles s’écroulent le jour de la naissance du Christ, la grande arche du palais de Ctésiphon s’effondre le jour où vient au monde Mahomet. Le thème de l’absconditio apothéotique était d’ailleurs fortement ancré dans la culture iranienne (il l’est encore dans le shi’isme), comme l’atteste justement, entre autres, la légende néo-mithriaque de l’occultation finale d’un autre Chosroès, Key Khosrow, dont les aventures mythiques et la mystérieuse disparition sont contées au Xe s. dans le Livre des Rois de Ferdowsi (François Delpech, Trone de Chosroes, Journal Asiatique 300.2, 2012 - www.academia.edu). Le courant de l'Islam chiite duodécimal attend la réapparition du douzième imam entré dans la "grande occultation". Le mythe impérial au Moyen Âge a transposé ce type de vision dans la figure de Frédéric Barberousse. L'idée principale que sous-entend ce thème du retour, c'est que lorsque arrive à son terme une période cyclique durant laquelle la spiritualité s'est obscurcie, il se produit une nouvelle manifestation d'une puissance d'en haut, évoquée sous la figure d'un roi victorieux ou d'un personnage sacré triomphant (Pascal Bancourt, Les mystères de la ville d'Is, 2003 - books.google.fr). Jacques de Voragine (en italien : Jacopo da Varazze, Giacomo da Varazze ; en latin : Jacobus de Voragine, plus rarement Jacobus a Varagine) (Varazze, vers 1228 - Gênes, 1298) est un chroniqueur italien du Moyen Âge, devenu archevêque de Gênes et auteur de La Légende dorée (Legenda aurea, commencée vers 1260 et sera remaniée jusqu'à sa mort en 1298) (fr.wikipedia.org - Jacques de Voragine). Acrostiche : LELE Amours de Megilon et Lelé (Francois de La Boullaye Le Gouz, Les voyages et obseruations du Sieur de La Boullaye Le Gouz gentilhomme Angeuin, 1657 - books.google.fr). Majnoun et Leïla (fou (amoureux) de Leïla), Majnûn et Laylâ, ou parfois Kaïs et Layla, est une histoire d'amour populaire d'origine arabe racontant les péripéties concernant le poète bédouin Qays ibn al-Moullawwah et Layla al-Amiriyya. Qays ibn al-Moullawwah dit "Al Majnoun" (le fou de Leyla) est un poète arabe du VIIe siècle, membre de la tribu bédouine d'Irak Banu 'Amir. Leur histoire d'amour a été racontée dans de nombreux poèmes et histoires, faisant de Qays ibn al-Moullawwah et Layla des personnages emblématiques de la poésie arabe et perse. L'adaptation perse de Nizami, datant du XIIe siècle, a fortement contribué à sa vaste diffusion dans l'Orient musulman. Malgré ses multiples incarnations et les divergences inhérentes aux reprises, le récit conserve les traits essentiels de l'histoire d'amour «impossible» (et dès lors tragique) entre deux jeunes amants que les normes sociales et les circonstances familiales empêchent de connaître une union heureuse. Mais la particularité de Majnoun et Leïla est que finalement c'est Qais lui-même qui fait obstacle à son amour et non l'entourage des amants (fr.wikipedia.org - Majnoun et Leila). L’ancrage de la légende du trône de Chosroès dans la phase mythique de l’histoire des dynasties iraniennes qui distingue la version de Ferdowsi est allusivement réitéré au XIIe s. dans le poème de Nizâmi Chosroès et Chîrîn, où se retrouve l’évocation de la dimension cosmographique et computatrice du monument (comparé à un observatoire et à une horloge) (François Delpech, Trone de Chosroes, Journal Asiatique 300.2, 2012 - www.academia.edu). Empire allemand Mentionnée pour la première fois en 1061, la famille de Hohenzollern connut une ascension parallèle à celle des Hohenstaufen. Il n'est pas sûr qu'elle descende d'un clan de la noblesse souabe ni qu'elle ait compté parmi les siens saint Meinrad d'Einsiedeln, hypothèse formulée au XVIe s. En 1204, elle se divisa en deux branches : l'une franconienne (plus tard protestante), l'autre souabe (catholique). A la première appartenait Frédéric Ier, qui acquit en 1415 la marche de Brandebourg ainsi que la dignité de prince électeur, et qui s'empara la même année, pour le compte de l'empereur Sigismond, des villes de Stein am Rhein, Diessenhofen, Frauenfeld et Winterthour en Suisse orientale. La lignée franconienne accéda au titre de roi de Prusse (1701), puis à celui d'empereur d'Allemagne (1871), qu'elle garda jusqu'en 1918 (Maison de Hohenzollern - hls-dhs-dss.ch). Le IIème Reich est proclamé en 1871 dans la galerie des glaces du château de Versailles, Guillaume II de Prusse en devient l’empereur. La première guerre mondiale y mettra fin alors que la ligne de front en 1918 passe par les Ardennes (« arduenne silve » : « silve » du latin « silva », forêt) et que la retraite allemande se fait sur Gand, Mons et Sedan. La République de Weimar lui succède au cours d’une période agitée. Au lendemain même de la proclamation de la République, Ebert se met d’accord avec Hindenburg (« l’aisné ») « pour former avec son aide un gouvernement capable de rétablir l’ordre [1]». Ainsi il n’est plus question de l’empire (« Les deux bastardz…décollé » : le IIème Reich mis à mort). Hindenburg, élu président en 1925 puis en 1932, laissera la place à Hitler (« nez de milve » : « milve » du latin « milvus », rapace). [1] « Histoire de l’Allemagne contemporaine, Weimar-IIIème Reich », sous la direction de G. Badia, Messidor/ Editions sociales, 1987, p. 40 |