Calendriers solaire et lunaire

Calendriers solaire et lunaire

 

V, 11

 

1859-1860

 

Mer par solaires seure ne passera,

Ceux de Venus tiendront toute l'Affrique,

Leur regne plus Saturne n'occupera,

Et changera la part Asiatique.

 

"solaires"

 

OpposĂ©s Ă  "ceux de VĂ©nus" qui seraient les musulmans dont le jour sacrĂ© est le vendredi, "solaires" pointerait vers le calendrier solaire, alors que le calendrier islamique est lunaire : cf. quatrain IV, 30.

 

Les utilisateurs européens du calendrier solaire ne pourront plus circuler en sécurité ("seure", sûre) sur la mer Méditerranée.

 

"Affrique" : invasion musulmane de l'Afrique du Nord

 

Déclinée en trois étapes, la conquête musulmane du Maghreb débute avec la bataille de Sufétula en 647 et s'achève avec la perte par l'Empire byzantin de ses dernières forteresses restantes au profit du califat omeyyade, en 709.

 

Omar, second calife des Rachidoune, refuse d’annexer l’Afrique (actuelle Tunisie, et Algérie orientale) et s’oppose à toute expédition. Il meurt en 644, et son successeur, Othman ibn Affan, dès 647, autorise les premiers raids. La même année, une expédition est préparée et placée sous la direction du gouverneur d'Égypte, Abdallah ibn Saad. Les années 665 à 689 voient une nouvelle invasion musulmane de l'Afrique.

 

Mu'awiyah s'empare du pouvoir au sein de l'Umma musulmane et fonde le Califat omeyyade en 661, avec pour capitale Damas. Le centre du monde musulman bascule alors vers la Syrie.

 

Hassan Ibn Numan, gouverneur de l’Égypte, fut chargé du commandement des troupes et permet au calife de reprendre la conquête musulmane du Maghreb. Il commence par l'invasion renouvelée de l'Ifriqiya.

 

Vers 698, la reine berbère Kahina rencontre les troupes du gĂ©nĂ©ral Hassan Ibn Numan, près de la rivière nini dans le nord de l'Aurès, et les bat lors de l'affrontement qui s'ensuit. Hassan quitte l'Ifriqiya et s'enfuit en CyrĂ©naĂŻque. 4 ou 5 annĂ©es s'Ă©coulent avant que Hassan ne reçoive de troupes fraĂ®ches du calife. Pendant ce temps, les habitants des villes de l'Afrique du Nord se rĂ©voltent sous le règne berbère. Ainsi, Hassan est favorablement accueilli Ă  son retour. Les Arabes subjuguent la plupart du Maghreb. La rĂ©gion est divisĂ©e en trois provinces : l'Égypte avec son gouverneur Ă  Al-Fustat, l'Ifriqiya avec son gouverneur Ă  Kairouan et le Maghreb al-Aqsa (Maroc moderne) avec son gouverneur Ă  Tanger.

 

709 est la date de l'achèvement officiel de la conquête. En 711, les premiers contingents musulmans passent en Andalousie. Ils débarquent à Gibraltar. Tariq ibn Ziyad envahis, peut être de sa propre initiative, la péninsule ibérique. Partant de Ceuta à bord des navires fournis par le comte Julien, il défait le roi wisigoth Rodéric lors de la bataille du Guadalete, et assiège ensuite la capitale wisigothique de Tolède. Lui et ses soldats prennent également Cordoue, Écija, Grenade, Malaga, Séville et d'autres villes (fr.wikipedia.org - Conquête musulmane du Maghreb, fr.wikipedia.org - Omeyyades).

 

Acrostiche : MCLE, macule, tatouage

 

Parmi les assaillants, se distinguait surtout un jeune homme que Dampier considéra comme leur chef. Lui seul était tatoué. Un cercle blanc entourait ses yeux, et une ligne blanche lui descendait du front jusqu'au bout du nez. Sa poitrine et ses bras étaient aussi bigarrés, probablement afin de lui donner un air plus terrible, car ces macules ne faisaient qu'augmenter sa laideur naturelle (Frédéric Körber, Vie et voyages de William Dampier, traduit par Jules Paroz, 1855 - books.google.fr).

 

Il semblerait, d'après certains documents, que les Romains, dont l'organisation militaire était si parfaite, aient utilisé le tatouage pour l'immatriculation soldats. Vers l'an 440, les conscrits, ou leurs remplaçants étaient marqués sur la main de plusieurs lettres, qui servaient à les faire reconnaître. Cette empreinte, loin d'entraîner quelque chose d'humiliant, était considérée comme un signe honorable, qu'on avait de l'orgueil à montrer. À la guerre, du reste, le tatouage était un des signes pouvant permettre d'établir l'identité des cadavres, sur un champ de bataille. Devons-nous rappeler le passage de Salammbô (1863), où Flaubert, après avoir décrit la marche de la putréfaction, différente sur les corps des hommes du Nord et sur ceux des Africains, insiste sur la variété des tatouages, propres à chaque tribu (Augustin Cabanès, Curiosités et anomalies du corps humain, 1926 - books.google.fr).

 

Typologie

 

Le report de 1860 sur la date pivot 710 donne -440.

 

Epoque de l'expansion de Carthage, ancienne colonie tyrienne (Liban), qui se trouve dans l'Ifriqiya et qui apporte la guerre en Sicile (L'univers: histoire et description de tous les peuples, Tome 2, Partie 2, 1844 - books.google.fr).

 

Epoque aussi de la mort du philosophe sicilien Empédocle (Nouveau dictionnaire historique-portatif : E-L, 1766 - books.google.fr).

 

Histoire de calendriers

 

Entre janvier 1857 et 1864, l'Église melkite connaît un nouveau schisme interne, dû à l'adoption intempestive du calendrier grégorien contre le calendrier julien, imposée par le patriarche Clément Ier Bahouth (1799-1882). Élu en 1856 sous la pression du délégué apostolique au Liban (1853-1856), Mgr Paolo Brunoni (1807-?), et sans consultation des évêques, dont quatre se rebellent, Bahouth remet le 9 août 1857 sa démission au pape, qui la refuse. Les récalcitrants considèrent néanmoins la démission comme valide et à Zahlé, du 12 au 24 août 1859, se réunissent en un conciliabule, condamné le 18 novembre par la Propagande. Les massacres perpétrés par les druzes en 1860 remettent tout le monde d'accord. Bahouth se retire début 1864, puis meurt saintement en 1882. Son successeur, le patriarche le plus connu, Grégoire Youssef (Sayyour) (1823-1864-1897), siégera au concile Vatican I, réglera la formation du clergé, et encouragera Léon XIII à s'intéresser aux orientaux. Le pape créera en 1882 à Jérusalem un séminaire pour les melkites, sous la direction des Pères Blancs. Par ailleurs, suite à l'action apaisante de Grégoire, il peut mettre fin en 1900 aux dissensions antiochiennes (Frère Basile Valuet, Frères désunis, 2011 - books.google.fr, fr.wikipedia.org - Melchite).

 

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