Waldeck-Rousseau

Waldeck-Rousseau

 

V, 64

 

1901-1902

 

Les assemblez par repos du grand nombre,

Par terre & mer, conseil contremandé :

Pres de l'Autonne, Gennes, Nice de l'ombre,

Par champs & villes le chef contrebandé.

 

Autonne

 

Southampton : Hampton, Antonne, Suethanthonne (Letters and Papers, Foreign and Domestic, of the Reign of Henry VIII: Preserved in the Public Record Office, the British Museum, and Elsewhere, Volume 17, 1965 - books.google.fr).

 

En 1536, le sieur de Bonneboz entre dans le port d'Autonne en Angleterre, ce qui indispose les Anglais (Nicolas Camusat, Meslanges historiques, 1619 - books.google.fr).

 

"Charles Quint aurait eu l'intention de descendre au port d'Autonne en 1555 lors de son voyage en Espagne".

 

Il ne fera ce voyage qu'en septembre 1556 après son abdication (Mémoires du sieur François de Boivin, baron de villars, 1787 - books.google.fr).

 

Chaque stade de la transaction, chaque transport enrichit GĂ©nois, VĂ©nitiens et autres trafiquants. C'est que dans la seconde moitiĂ© du XIIIe siècle, les dimensions du marchĂ© se sont en Occident dĂ©mesurĂ©ment accrues : il ne s'agit plus de livrer des marchandises, ou de les recevoir, dans des ports oĂą des transporteurs routiers les achemineront Ă  destination par de durs voyages Ă  dos de mulets, de plusieurs semaines. Certes il y aura toujours des convois qui traverseront les Alpes oĂą des cols nouveaux s'ouvrent Ă  la circulation, ou qui, par le Massif central ou la vallĂ©e du RhĂ´ne, joignent GĂŞnes, Nice, Marseille, Aigues- mortes et Montpellier aux foires de Champagne, Ă  Paris et Ă  la Flandre. Mais, depuis 1274, les galĂ©es de GĂŞnes ont fait leur apparition dans la Manche et la mer du Nord, et au cours du XIVe siècle, des lignes rĂ©gulières s'Ă©tablissent entre GĂŞnes et Venise d'une part, et de l'autre Bruges, Londres et Southampton, places charnières reliĂ©es elles-mĂŞmes très Ă©troitement au monde hansĂ©atique en plein dĂ©veloppement. La MĂ©diterranĂ©e est bien dès lors redevenue ce qu'elle avait Ă©tĂ© aux meilleurs jours de l'Empire romain, le centre des Ă©changes, le moteur de l'Ă©conomie, le cĹ“ur de la civilisation, mais cette fois dans un monde considĂ©rablement Ă©largi, plus riche et infiniment plus peuplĂ©. Après mille ans de civilisation presque purement rurale, partout s'est produit un large dĂ©veloppement urbain : des rĂ©gions entières s'industrialisent ; villes et bourgs se dĂ©veloppent rapidement, en mĂŞme temps que les Ă©changes rĂ©gionaux ; le cabotage atteint une extraordinaire intensitĂ©. Mais tout cela profite en dernier ressort Ă  quelques places privilĂ©giĂ©es, des rĂ©publiques urbaines,  des États villes comme on a dit, qui se taillent dans le grand commerce international, la banque et les transports une part prĂ©pondĂ©rante, et oĂą tout le pouvoir se concentre entre les mains d'un petit groupe de patriciens (Robert Henri Bautier, Commerce mĂ©diterranĂ©en et banquiers italiens au Moyen Ă‚ge, 1992 - books.google.fr).

 

Durant la période comprise entre l’intronisation d’Édouard Ier (1272) et la mort d’Henry VII (1509), un «temps long» au cours duquel les relations entre Gênes et l’Angleterre ont subi beaucoup de changements, tandis que les formes même de la présence génoise dans le royaume insulaire connaissaient de profondes transformations.

 

Giano Imperiale, qui avait conçu le projet d’un staple géré par les Génois à Southampton, fut assassiné par des marchands anglais dans une rue de Londres en 1378

 

L’époque qui s’étend de 1421 à 1458 peut être vue en revanche comme une sorte d’« âge d’or » du commerce génois en Angleterre. Durant ces années en effet, grâce aux clauses insérées

dans le traité signé en 1421 (The Port Books of Southampton for the Reign of Edward IV, D.B. Quinn et A.A. Ruddock éd., 2 vol. , Southampton, 1937-1938, II, p. xxv-xxvi ; The Brokage Book of Southampton, 1443-1444, O. Coleman éd., 2 vol. , Southampton 1960-61 ; E. F. Jacob, The Fifteenth Century, op. cit., p. 348, 352-353 ; The Local Port Book of Southampton for 1439-1440, H. S. Cobb éd., Southampton, 1961), les Génois connurent une condition de privilégiés par rapport aux autres marchands italiens et ibériques commerçant en Angleterre, comme le montre d’ailleurs bien le fait que beaucoup de marchands lombards et toscans trouvèrent alors intérêt à se déclarer «génois». Plus significatif encore apparaît le fait que les Génois furent les seuls à être exemptés, par intervention directe du roi, des délibérations très restrictives envers les marchands étrangers, adoptées en 1440 par un Parlement toujours plus xénophobe et lié aux intérêts du Staple. La faveur témoignée aux marchands génois, d’abord par le Conseil de Régence puis par Henry VI, ne devait pas être du reste complètement isolée d’un sentiment assez généralement favorable de l’opinion publique anglaise : n’est-il pas significatif à ce propos qu’un texte aussi xénophobe que le Libelle of Englyshe Policye (écrit en 1436-1438) ait reconnu, certes à contre-coeur, que les Génois étaient les seuls étrangers à faire le commerce de produits utiles, tels que l’alun et le pastel, au lieu de marchandises de luxe, coûteuses et inutiles ? Cette «tolérance» venait compenser, au moins en partie, les difficultés rencontrées quotidiennement dans l’exercice de leur commerce par nos marchands, des difficultés notamment liées à l’activité de piraterie des populations de la côte de la Cornouaille, lesquelles pillaient sans égard pour leur nationalité les grands navires méditerranéens en difficulté près de la côte, sûres de bénéficier de la protection des autorités locales comme de celle des officiers du roi, qui soutenaient toujours dans les tribunaux de Londres leurs compatriotes dans les causes qui les opposaient aux marchands étrangers (Enrico Basso , Des Méditerranéens en dehors de la Méditerranée : les Génois en Angleterre, Migrations et diasporas méditerranéennes (Xe-XVIe siècles), 2002 - books.openedition.org).

 

La guerre de Cent Ans marque fortement la ville. En 1339, Southampton est détruite par une attaque de la marine française. En 1377, le port est de nouveau pris et pillé, cette fois par les navires de Jean de Vienne et du génois Grimaldi (ce dernier va utiliser son butin pour participer à la fondation de la principauté de Monaco) (fr.wikipedia.org - Southampton).

 

Southampton et GĂŞnes

 

En 1625, à la Haye, 24 décembre, traité entre Louis XIII et les Provinces-Unies pour renvoi, par cette dernière, de 20 vaisseaux de guerre contre Gênes. La même année, à Southampton, 17 décembre, traité de ligue offensive et défensive entre Charles Ier, roi d'Angleterre et les Provinces-Unies (Dictionnaire des dates, des faits, des lieux et des hommes historiques; Ou les tables de l'histoire, répertoire alphabétique de chronologie universelle, 1845 - books.google.fr).

 

Je mets ce Traité pour le troisième de ceux qui ont été passez en 1624 entre la France & les Provinces-Unies ; parce qu'encore qu'il ait été passé au nom du Connétable de Lesdiguiéres, il a été ratifié par le Roi qui s'obligea de satisfaire à ce que le Connétable leur avoit promis. Le Duc de Savoye résolut en 1624. de faire la guerre aux Génois à l'occasion du Marquisat de Quecharel, ainsi que je marquerai ailleurs plus amplement : le Roi qui s'étoit ligué l'année précédente avec ce Duc & qui ne vouloit pas néanmoins se mettre en danger de rompre avec l'Espagne, convint de traiter dans cette entreprise sous le nom du Connétable de Lesdiguiéres ; le bruit courut même que le Roi & le Duc étoient convenus de partager ensemble l'Etat de Génes de la maniére dont je le marquerai ci-après. Quoi qu'il en soit, le Duc & le Connétable ayant résolu au Printems prochain l'Etat & la Ville même de Génes par mer & par terre, le Connétable envoya le S. de Bullion en Hollande, afin d'obtenir des Vaisseaux des Etats pour cette expédition. Le S. de Bullion fit donc à la Haye le 24. Décembre 1624. au nom du Connétable, un Traité avec les Etats Généraux, par lequel ils promirent d'envoyer au plûtôt dans la Méditerranée vingt bons Vaisseaux de guerre qui aborderoient à Ville-Franche près de Nice ou en tel autre lieu qui leur serait désigné par le Connétable, & en son absence par lè Prince de Piémont ou par le Maréchal de Créqui. Ils convinrent que les Etats entretiendroient ces vingt Vaisseaux à leurs frais pendant trois mois ; après lesquels le Duc de Savoye & le Connétable seroient tenus de leur payer cent mille florins par mois ; même, si les choses réussissoient comme on le souhaitoit, qu'ils les rembourceroient sur le même pied de la dépense faite pendant les trois premiers mois : Que si le Duc de Savoye & le Connétable changeoient d'avis, ils en avertiroient aussi-tôt les Etats & les rembourceroient des frais qu'ils auroient faits à raison de cinq mille francs par mois pour chaque Vaisseau ; Qu'on estimeroit aussi la valeur de ces Vaisseaux ; que s'il en périssoit ou si les ennemis en prenoient quelqu'un dans cette expédition, le Duc de Savoye & le Connétable de Lesdiguiéres seroient tenus de les payer : Enfin que cette flotte pourroit, en chemin faisant, nuire aux Espagnols le plus qu'il lui seroit possible, & que chacun auroit la moitié du butin qu'elle feroit. Le Roi faisoit ainsi faire ce Traité au nom du Connétable pour ne point paroître faire de son chef la guerre aux Génois, il ne voulut pas, pour la même raison, que les Vaisseaux du Duc de Guise qui devoient aussi agir contre les Génois, portassent l'Etendart Royal, par ce moyen il pouvoit soûtenir que ce Duc ne faisoit que les prêter au Duc de Savoye : néanmoins le Roi ne laissa pas que de ratifier ce Traité le 25. Fevrier 1625. & de s'obliger à l'exécuter de. même que s'il avoit été passé en son nom (Histoire des traités de paix, et autres negotiations du dix-septième siécle, depuis la paix de Vervins, jusqu'à la paix de Nimegue, 1725 - books.google.fr).

 

Dans le temps que le feu Roi Jaques négocioit en France le mariage du Prince son fils & une ligue contre la Maison d'Autriche Louïs prie Sa Majesté Britannique de lui prêter des vaisseaux à un prix raisonnable, pour être emploiez, disoit-on , au siége de la ville de Genes en Italie. Jaques y consent bonnement. Le Duc de Rohan toûjours attentif aux demarches du Conseil de France, fait representer incontinentau Roi d'Angleterre que la guerre de Génes n'est qu'un prétexte, & que le véritable dessein de Louïs, c'est d'emploier les vaisseaux d'Angleterre au blocus de la Rochelle. Jaques profite de l'avis, & ordonne que sur les vaisseaux prêtez à la France, il y ait toûjours plus d'Anglois que de François, afin que ses sujets maîtres de leur escadre, empechent qu'elle ne soit emploiée contre les Réformez de France; chose qui devait faire crier le Parlement d'Angleterre. Jaques le ménageoit pour obtenir des subsides nécessaires à son dessein de travailler au rétablissement du Roi de Bohême dans ses Etats héréditaires (Histoire du règne de Louis XIII, Roi de France et de Navarre : depuis la ligue pour le recouvrement de la Valteline jusques à la prise de la Rochelle, Tome 5, 1703 - books.google.fr).

 

"conseil contremandé" : Changement au Conseil du Roi

 

contremander : revoquer, ajourner

 

1624. Devenu ministre, Richelieu changea brusquement les allures de la politique extérieure : revenant à la tradition de Henri IV, il soutint la Hollande contre l'Espagne, et prit Mansfeld et ses bandes à la solde de la France ; il les envoya au secours des princes protestants allemands vaincus par l'Autriche, et résolut de terminer l'affaire de la Valteline au profit de la France et de ses alliés. On a prétendu qu'aussitôt arrivé aux affaires, le cardinal de Richelieu avait écrit à l'ambassadeur de France à Rome une lettre ainsi conçue : Le Roi a changé de Conseil, et le ministère de maxime ; on enverra une armée dans la Valteline, qui rendra le Pape moins incertain et les Espagnols plus traitables. Cette lettre est fausse. C'est Saint-Évremond (1614 - 1703) qui a publié le premier ce document, en disant cependant que ces quelques lignes étaient le sens et non pas le texte même de la lettre du Cardinal. Voltaire, dans son Essai sur les mœurs, publia à son tour ces quatre lignes, mais comme étant le texte de la lettre de Richelieu, qui n'a jamais écrit, en parlant du Pape, de cette façon impertinente. [...]

 

En même temps que le Cardinal envoyait des troupes dans la Valteline, d'accord avec la Savoie, il faisait attaquer la république de Gênes, dont le gouvernement était aux ordres de l'Espagne. La Savoie devait obtenir une partie du territoire génois et nous secondait à ce prix. Lesdiguières battit les Génois ; mais la révolte des huguenots força le Cardinal à renoncer à tous ses projets contre l'Espagne, et Lesdiguières, qui allait commencer le siège de Gênes, fut rappelé en France.

 

Au moment oĂą Richelieu attaquait l'Espagne en Italie, les protestants, toujours prĂŞts Ă  la rĂ©volte, se soulevèrent (1625) sous la conduite de Rohan et de Soubise, Ă  la Rochelle et en Languedoc, faisant ainsi une puissante diversion en faveur de l'Espagne. Richelieu, n'Ă©tant pas assez fort pour mener ces deux guerres de front, renonça Ă  assiĂ©ger GĂŞnes et fit la paix avec MM. de Rohan et de Soubise, attendant que le moment d'agir avec vigueur fĂ»t venu. La faction espagnole se dĂ©chaĂ®na contre cette paix, qu'on dĂ©clarait ĂŞtre une trahison envers l'Église : les pamphlets appelaient Richelieu un cardinal d'État, le cardinal de la Rochelle, le patriarche des athĂ©es, etc. Il les laissa dire et se prĂ©para Ă  la lutte (Louis Dussieux, Le Cardinal de Richelieu: Etude biographique, 1886 - www.mediterranee-antique.fr).

 

"Assemblees"

 

Déjà en 1614 les États-Généraux avaient demandé que le Roi fît démolir les fortifications des villes et les châteaux-forts inutiles à la défense de la France. Les États de Bretagne renouvelèrent en 1626 cette demande, qui reçut une satisfaction immédiate. Presque toujours, dans ses commencements, nous voyons Richelieu agir sous l'impulsion de l'opinion publique, manifestée par les États-Généraux, par les Notables ou par les États provinciaux ; c'est encore sur la demande des États-Généraux qu'il supprimera la charge de connétable et l'amirauté, suppressions nécessaires pour réorganiser l'armée et créer la marine. Une ordonnance royale déclara que l'on raserait toutes fortifications de villes et châteaux-forts inutiles à la défense des frontières et propres seulement à servir de retraites aux perturbateurs de la paix publique, non seulement dans la Bretagne, mais par toute la France. Cette mesure allait ruiner l'autorité des grands seigneurs toujours prêts à la révolte, comme aux temps féodaux, et permettre enfin à l'ordre de s'établir. Les campagnes ne s'y trompèrent pas et accueillirent avec joie l'ordonnance de Louis XIII (Louis Dussieux, Le Cardinal de Richelieu: Etude biographique, 1886 - www.mediterranee-antique.fr).

 

"terre et mer" : la marine sous Richelieu

 

Attendons-nous, sur ces esperances & necessite de remedier aux maux de la mer, autre oracle, que celuy qui fut donné à ces anciens peuples de Grece, poursuiuis par des ennemis aussi puissants qu'injustes : D'avoir leur refuge seul en des villes de bois, & d'y mettre toute leur assurance, qui estoient en effect leurs vaisseaux & prendrions-nous en ce sujet autre conseil que celuy dont ils userent lors si heureusement, & par lequel ils se rendirent, faibles qu'ils estoient, maistres de la mer, lors qu'on leur vouloir oster la mer & la terre ? Et c'est aussi, graces à Dieu, ce que nous avons plutost occasion d'esperer avec les avantages & moyens que nous avons dict, le lioisir & repos de la paix, le grand nombre & l'indisposition des peuples (année 1627) (Le Mercure françois, ou, la Suitte de l'histoire de la paix, 1629 - books.google.fr).

 

Le blocus de Gênes en 1625 échoua. Richelieu n'oublia pas cet insuccès qui, peut-être plus que les nécessités du siège de La Rochelle, le convainquit de l'utilité d'un armement naval, comme le prouvent les lettres de l'ambassadeur vénitien en France, Marosini (L'Information historique, Volumes 24 à 26, 1962 - books.google.fr).

 

Les idées de Richelieu en matière maritime ont fortement subi l'influence de l'un de ses conseillers, Isaac de Razilly. Issu d'une famille très liée à la fortune du cardinal. Dans un mémoire6 de 17 pages adressé en 1626 au Cardinal, il démontre "de quelle importance sont les affaires de la mer". Richelieu va concentrer tous les pouvoirs maritimes entre ses mains, mais mettra dix ans pour y parvenir face "aux situations acquises garanties par la vénalité et l'hérédité des offices et aux institutions administratives défendues par ceux qui avaient le fructueux privilège d'en tirer profit". Les missions de la Marine de guerre ont été clairement définies par Richelieu : les forces navales doivent défendre les côtes, protéger le commerce, en particulier contre les Barbaresques, couper les communications espagnoles à partir de 1635 et être, chaque fois que nécessaire, l'instrument de la puissance royale et de sa politique à la mer. Encore faut il en avoir les moyens ; Richelieu va s'y employer. Le cardinal estime qu'il est nécessaire que le Roi ait "une armée sur mer perpétuellement entretenue, car la première chose qu'il faut faire est de se rendre puissant sur la mer, qui donne entrée dans tous les Etats du monde". Dès 1625, avec ses collaborateurs, il avait défini un programme naval et estimé les besoins à 40 galères et 10 vaisseaux en Méditerranée et 40 vaisseaux dans l'Atlantique ; le 24 août 1626, il fait approuver, par l'Assemblée des Notables, la construction d'une flotte de 45 bâtiments, aussitôt entreprise à l'étranger et dans les chantiers privés français en l'absence d'arsenaux, sous le contrôle de trois "capitaines de marine" : Razilly, Du Mé et Beaulieu. En 1636, la flotte royale comprend 40 vaisseaux : 1 de 2 000 tonneaux, la Couronne, 1 de 1 000, 1 de 700, 9 de 400, 9 de 300 et 19 de 120 à 200 tonneaux. Conseillé par Razilly, Richelieu affectionne les petites unités, bien armées, maniables et aptes à la protection du commerce, mission essentielle de la Marine à ses yeux

 

L'œuvre de Richelieu, le fondateur de la flotte militaire permanente, le théoricien de la puissance navale et le premier auteur de notre grandeur maritime a sombré devant l'indifférence des Français vis-à-vis de la Marine, les difficultés financières, les troubles de la Fronde et le manque de volonté politique, mais la richesse et la justesse de sa pensée laisseront des traces et ses idées demeurent. Colbert, secrétaire de Mazarin en 1647, chargé de la correspondance avec les autorités des ports en 1661 à la mort de Mazarin, au moment où commence le régne personnel de Louis XIV, reprendra le flambeau, se proclamera "l'élève du cardinal et son continuateur" (Tramond) et deviendra Secrétaire d'Etat à la Marine en 1669 (Hubert Granier, La pensée navale française dans la première moitié du XVIIème siècle (1600-1661) - www.institut-strategie.fr).

 

Au moins les champs : Mansfeld

 

"contrebandé" : Ce mot vient de l'Italien contrabbando, c'est-à-dire, contre le ban & publication des defenses. En termes de Blason, on appelle la barre une contre-bande, parce qu'elle couppe l'Escu dans un sens contraire & opposé (Antoine Furetière, Dictionaire universel, Tome 3, 1690 - books.google.fr).

 

Le mot est significatif: étymologiquement, de l'Italien contrabbando, il s'agit d'agir "contre le ban", c'est-à-dire, selon l'origine francique du mot "ba"», contre la loi, contre l'interdit (Voix et images, Volume 27, 2001 - books.google.fr).

 

Un représentant de la famille de Mansfeld, Charles ou son père Pierre-Ernest, à la tête de troupes espagnoles, apparaît danns cette Apologie dans l'épiosde d'un des sièges de la ville de Nivelles en Belgique (fr.wikipedia.org - Pierre-Ernest Ier de Mansfeld).

 

Par exemple concernant Guillaume Ier d'Orange (1533 - 1584) dit le Taciturne :

 

Le Prince d'Orange, conte de Nassau, de Catzenellenbogen, Dietz, Vianden &c. Burchgraue d'Anuers, & Visconte de Bezançon ; Baron de Breda, Diest, Grimberge, d'Arlai, Nozeroi, & c. Seigneur de Chastel-Bellin, &c. Lieutenant generalés pais bas, & Gouverneur de ZBrabant, Hollande, Zelande, Vtrecht, & Frises & Admiral; Contre le Ban & Edict publié par le Roy d'Espagne, par lequel il proscript ledit Seigneur Prince, dont apperra des calomnies & fausses accusations contenues en ladite Proscription  (Apologie ov deffense de tres illvstre Prince Guillavme, Prince d'Orange, contre le Ban et Edict publié par le Roy d'Espaigne, 1581 - books.google.fr).

 

Pendant que l'empereur Henri tenait momentanément sa cour au château qui est situé près de Wallhausen dans la Plaine d'or (die Goldene Aue), un de ses hommes lui demanda de lui accorder en toute propriété, dans le voisinage de la Plaine d'or, le morceau de champ dont il pourrait ensemencer la circonférence avec un boisseau d'orge. L'empereur, qui aimait ce chevalier à cause de sa bravoure, lui accorda sa demande, sans y réfléchir. Celui-ci prit donc un boisseau d'orge, et ensemença, avec ce boisseau, les limites du territoire qui fut dans la suite le comté de Mannsfeld. Mais ceci éveilla l'envie des autres hommes de l'empereur, et ils vinrent lui dire qu'au moyen d'une fausse interprétation, d'une équivoque, on avait abusé de sa faveur. Mais l'empereur leur répondit en riant : "Ce qui est dit est dit!" C'est là le champ de l'Homme ! (das ist des Mannes Feld). De là, le nom de Mannsfeld et le grain d'orge (en langage héraldique, fusée) qui figure dansles armoiries des comtes de cette maison (Othmar, Volkssagen) (Friedrich Melchior Grimm, Les veillées allemandes : chroniques, contes, traduit par L'Héritier, 1838 - books.google.fr).

 

Ernest de Mansfeld, fils naturel du comte Pierre-Ernest, né à Malines en 1585, servit d'abord l'Autriche; mais n'obtenant pas l'avancement qu'il croyait avoir mérité, il embrassa la religion réformée, se joignit aux révoltés de Bohême et se fit élire leur général. Il força le comte de Bucquoi, général autrichien, d'évacuer la Bohême. Contraint de se retirer devant des forces supérieures, il ravagea l'Alsace, attaqua et défit les Bavarois et les Hessois, alliés de l'Autriche. Sa tête ayant été mise à prix en Allemagne, il passa dans les Pays-Bas, et, en 1622, de concert avec Christian de Brunswick, il battit les Espagnols à Fleurus. En 1625, il rentra en Allemagne à la tête d'une foule d'aventuriers; mais il fut défait par Wallenstein, au pont de Dessau. Peu de mois après, il mourut presque subitement, à Vranovitz en Bosnie (Dictionnaire universel, Tome III, 1854 - books.google.fr).

 

A peine le roi d'Angleterre Jacques Ier a-t-il pris enfin la résolution de secourir efficacement son gendre l'Electeur Palatin marié à sa fille, & de se déclarer contre la Maison d'Autriche, qu'il meurt au mois de Mars, & laisse les confédérés privés de leur plus puissant secours (Voltaire, Annales de l'empire depuis Charlemagne, Tome 2, 1754 - books.google.fr).

 

Il revient à Frances Yates d'avoir mis en évidence la relation entre la mythique confrérie de la Rose-Croix et le monde politique calviniste gravitant autour du jeune Frédéric V, qui tient sa cour à Heidelberg depuis 1610, et qui est devenu en 1613 le gendre du roi d'Angleterre Jacques Ier en en épousant la fille, la princesse Elisabeth. Ces relations, Frances Yates les a relevées jusque dans les gravures de propagande au service de la cause de Frédéric. [...] C'était en effet des ambitions impériales que Frédéric, confiant dans l'appui de Dieu et de son royal beau-père, nourrissait également. Lorsque les Etats de Bohême - suivis de la Silésie et de la Lusace - se révoltent contre leur souverain, c'est en 1619 à Frédéric de Palatinat, en tant que chef de l'Union protestante, qu'ils offrent la couronne de saint Venceslas; et lorsque celui-ci l'accepte, c'est en toute connaissance de cause qu'il fait pièce aux Habsbourg : pour l'Europe entière, il est clair que le trône de Bohême n'est que le dernier degré avant celui du Saint Empire (P. Behar, La Lusace du début du XVIIème siècle, Les frontières religieuses en Europe du XVe au XVIIe siècle: actes du XXXIe Colloque international d'études humanistes, 1992 - books.google.fr).

 

Cf. quatrain I, 82 - 1619 - Le début de la guerre de Trente ans.

 

Garasse s'inscrivait dans le contexte d'une campagne anti-rosicrucienne entreprise en 1618 par un autre membre de son ordre, le père Jean Roberti, avec La Doctrine curieuse et dès janvier 1624, en associant Théophile de Viau, les Rosé-Croix et les Alumbrados dans son Apologie, par laquelle il s'efforce de répliquer aux attaques du Jugement et Censure du Livre de la Doctrine Curieuse publié par François Ogier trois mois auparavant (Didier Kahn, Alchimie et Paracelsisme en France à la fin de la Renaissance (1567-1625), 2007 - books.google.fr).

 

On trouve Garasse au quatrain X, 29 - 2198-2199 - Des Vaudois Ă  Saint RĂ©my de Provence.

 

Ombre

 

L'illustre astronome Jean-Dominique Cassini fut un des savants étrangers que Louis XIV appela en France. Il était né le 8 juin 1625, à Perinaldo, dans le comté de Nice. Il a surtout dû sa formation intellectuelle et ses premiers réseaux mondains à l'action de protecteurs génois et bolonais. Après avoir passé deux ans à Vallebonne, il séjourne en effet à Gênes entre 1638 et 1646, élevé au collège des Jésuites. Diplômé de l'université de Gênes, professeur à l'université de Bologne, il entra en relations épistolaires avec Gassendi et entreprit la construction d'un grand gnomon, en l'église San Petronio de Bologne, qu'il put utiliser dès 1655. Fondateur de l'Observatoire de Paris (1672), il crée le méridien de Paris. Il meurt en 1712.

 

La première observation qu'on ait faite du passage de l'ombre d'un satellite sur le disque de Jupiter appartient à Dominique Cassini, et remonte à l'année 1664. L'observation des taches ou permanentes ou momentanées, qui existent à la surface des satellites, observation qui n'est possible qu'à l'époque où ces petits astres se projettent sur le disque de Jupiter, paraît avoir été faite en Italie, pour le quatrième satellite, dès l'année 1665, par Dominique Cassini (Mémoires de l'Académie des sciences, de 1714). Elle ne remonte, d'une manière authentique, qu'à l'année 1677, et doit être attribuée à Cassini et à Rœmer. Depuis, cette observation a été souvent renouvelée, notamment par Maraldi, qui aperçut, en 1707, des taches appartenant au quatrième et au troisième satellite (Dominique François J. Arago, Astronomie populaire, 1857 - books.google.fr).

 

D'autres Assemblées

 

Au cours du XVIIe siècle, on désignait couramment sous le nom de Rose-Croix tout magicien ou alchimiste qui prétendait posséder des secrets mystérieux et des pouvoirs occultes, de sorte que ce nom fut usurpé par des imposteurs qui savaient que les dupes seraient toujours prêtes à les prendre pour ce qu'ils prétendraient être tout les premiers. La recherche de la pierre philosophale était le principal objet qui conduisait l'un vers l'autre les escrocs et leurs dupes ; et que de tels agissements aient pu se couvrir du nom de la Rose-Croix est un de ces paradoxes qui confondent l'esprit, car la Fama désavouait hautement toute pratique intéressée. Cette recherche impie et maudite de l'or, disait le livre, est devenue si populaire de nos jours que non seulement les pires gredins, mais bien des hommes de haut jugement s'y adonnent, comme si c'était là le but de toute sagesse ; mais nous, frères de la Rose-Croix chrétienne, témoignons publiquement que cette idée est fausse et que les véritables philosophes sont ceux pour qui la fabrication de l'or est un «parergon» sans importance. Mais c'est en vain que le vrai «Frater» protestait « qu'il ne se vantait pas de faire de l'or, ni de tenir les démons sous son obéissance» ; ces mots n'auraient jamais été imprimés que le vulgaire cupide y eût fait tout autant attention ; c'était chose convenue une fois pour toutes que les Rose-Croix possédaient un pouvoir spécial dans les arts magiques et l'alchimie, et il n'en fallait pas plus pour que le moindre bousilleur ès-sciences occultes reçût du commun ou s'attribuât à lui-même le titre de Rose-Croix, comme un signe de race. D'un autre côté, il n'a pas manqué depuis 1614 d'hommes de science et de bonnes mœurs qui se soient rangés sous le signe des Rose-Croix, mais sans avoir pu et dans beaucoup de cas sans avoir prétendu prouver leur filiation avec la société mère ou présumée telle. On comprend facilement que pendant la première moitié du XVIIe siècle, au temps où la guerre de Trente ans faisait rage (1618-48), aucune société secrète n'aurait été tolérée en Allemagne, de sorte que ce qui a été rapporté au sujet d'assemblées régulières des Rose-Croix dans des villes comme Hambourg, Nuremberg, Danzig ou Erfurt, ne doit être accepté que sous réserves (John Heron Lepper, Les sociétés secrètes de l'antiquité à nos jours, traduit par Adrien F. Vochelle, 1933 - books.google.fr).

 

Par une belle matinĂ©e d'aoĂ»t 1623, les Parisiens Ă©tonnĂ©s purent lire, sur les murs de leur ville, des affiches ainsi libellĂ©es : «Nous dĂ©putĂ©s du Collège principal des Frères de la Roze + Croix, faisons sĂ©jour visible et invisible en cette ville par la Grâce du Très Haut, vers lequel se tourne le cĹ“ur des Justes ; nous montrons & enseignons sans livres ,, ni marques, Ă  parler toutes sortes de langues des paĂŻs, oĂą nous voulons ĂŞtre, pour tirer les hommes, nos semblables d'erreur de mort». [...] D'autres placards suivirent : "Nous, dĂ©putĂ©s du Collège de Rose-Croix, donnons avis Ă  tous ceux qui dĂ©sireront entrer en notre SociĂ©tĂ© et CongrĂ©gation, de les enseigner en la parfaite connaissance du Très-Haut, de la part duquel ferons ce jourd'hui assemblĂ©e, et les rendrons comme nous de visibles invisibles et d'invisibles visibles, et seront transportĂ©s par tous les pays Ă©trangers oĂą leur dĂ©sir les portera." (Jean Pierre Bayard, La symbolique de la Rose-Croix, 1975 - books.google.fr).

 

Robert Vanloo considère le mythe rosicrucien comme l'aboutissement de toutes les tentatives passées qui, depuis Jean Hus, ont visé à libérer les nations européennes de l'emprise du Saint-Siège. Son analyse historique commence donc au XIVe siècle, elle évoque le Grand Schisme d'Occident, puis la Paix d'Augsbourg et la Concorde de Souabe rédigée par le grand-père de Johann Valentin Andreae. Dans le domaine politique, l'auteur remonte jusqu'à Louis IV de Bavière, devenu empereur en 1314,  et à son successeur Charles IV, mort en 1378. Ces dates peuvent évidemment faire penser à la légende de Christian Rosenkreuz. Parvenu au début du XVIIe siècle, l'auteur semble mélanger quelque peu la lignée wurtembergeoise avec celle du Palatinat (p. 33). Cette confusion s'explique dans la mesure où il interprète la genèse des premiers Rose-Croix dans le sillage de Frances A. Yates. Dans son livre intitulé The Rosicrucian Enlightenment, elle explique sa méthode: 'As a historian, I have attempted to open long closed doors through which the Rosicrucian currents of thought once travelled'. Une de ces portes est, selon elle, l'acceptation de la couronne de Boheme par le prince-électeur calviniste Frédéric V de Palatinat qui avait épousé en 1613 la fille de Jacques 1er, roi de Grande-Bretagne. De plus, l'Anglais John Dee, l'auteur de la Monade Hiéroglyphique reproduite au début du récit des Noces chymiques de Christian Rosenkreutz, avait effectué une mission à Prague, nommée par Frances Yates 'a Mecca for those interested in esoteric and scientific studies from all over Europe. Hither came John Dee and Edward Kelly, Giordano Bruno and Johannes Kepler.' A la suite de Frances Yates, Robert Vanloo rappelle la défaite du Winterkônig à la bataille de la Montagne Blanche en 1620 et l'affaiblissement de l'Union évangélique, dans laquelle le landgrave de Hesse-Cassel, chez qui furent publiés les  premiers manifestes rosicruciens, avait joué un rôle déterminant (Bibliograpghie : sur "L'Utopie Rose-Croix du XVBIIème sioècle,à nos jours" (2001) de Robert Vanloo, Aries: Journal for the Study Or Western Esotericism, Volumes 3 à 4, 2003 - books.google.fr).

 

Ces Druzes qui donnèrent à Christian Rosenkreutz, héros éponyme de la Rose+Croix, le plus clair de ses connaissances ; ces Druzes auprès desquels Gérard de Nerval, membre de la Société Angélique, ira lui aussi chercher un enseignement (Jean Robin, Hitler L'élu du dragon, 1987 - books.google.fr).

 

Les aspects de la comparaison entre le drusisme et les Rose-Croix se déterminent ainsi plus ou moins et consistent dans le séjour de Christian Rosenkreutz à Damcar qui serait Damas, auprès de philosophes avant de rentrer en Europe (Hoda Adra, Gérard de Nerval et le Liban, 1982 - books.google.fr).

 

Quel rapport peut-on établir entre "la République" de Platon et la "société de salut" que les Druzes créèrent et respectèrent méticuleusement pendant tout un millénaire ? Cette société n'est-elle pas une fidèle réplique de "la Cité Idéale" platonicienne ? En outre, la "Morale" aristotélicienne n'est-elle pas dominante chez ce peuple ? Le "Monisme" druze n'est-il pas le prolongement dans le temps du monisme philosophique grec ? L'ascétisme et l'austérité que les Druzes ont poussés à leur extrême, ne sont-ils pas la réincarnation du stoïcisme de Zenon? A tous les niveaux, l'empreinte des Grecs sur l'évolution de l'esprit humain est bien nette (Issam Abdul-Baki, Les druzes, 2006 - books.google.fr).

 

Cf. I, 50 avec l'émir Fakhr al Din, et X, 71 où l'interprétation parle du "point de repos".

 

Après la bataille victorieuse de 1623 contre le pacha de Damas Ă  Anjar, dans la Bekaa, le territoire de Fakhr al Din s'Ă©tend depuis Antioche au Nord, jusqu'Ă  Palmyre Ă  l'Est et Gaza au Sud. Ahmad al-Khalidi al-Safadi qui s'est rapprochĂ© de l'Ă©mir lorsque la renommĂ©e de ce dernier a grandi, a gagnĂ© sa confiance et a Ă©tĂ© chargĂ© de plusieurs missions ainsi que de la mise par Ă©crit de faits. Son Ĺ“uvre comprend : la chronique des annĂ©es 1021-1043 de l'hĂ©gire (1612-1624) ; le diffĂ©rend entre l'Ă©mir et Ahmad Hafiz Pacha ; l'exil de Fakhr al-Din dans la pĂ©ninsule italienne (1613) puis son retour en 1618 ; les victoires sur ses adversaires, en particulier celle qu'il remporte contre Youssef Ben Saifa, le pacha de Tripoli. Emir kurde de la famille Saifa installĂ©e dans le Akkar, au nord de Tripoli, il est dĂ©signĂ© pacha de Tripoli en 1579 et conserve son poste jusqu'Ă  sa mort en 1624. Il est le chef du parti yamanite, et se heurte Ă  Fahkr al-Din Ă  plusieurs reprises (Marwan Abi Fadel, La thĂ©orie du pouvoir durant le mandat de Fakhr-al-Din (d'après les chroniques d'Ahmad al-Khalidi al-Safadi et du Patriarche Estephan al-Douaihy) - hemed.univ-lemans.fr).

 

Typologie

 

Avec la date pivot de 1625, si on reporte 1898 on obtient 1352.

 

Let us think back to the time when Johann Valentin Andreae was a young student at TĂĽbingen, when he wrote the first version of his Chemical Wedding under the thrilling influence of the investiture of the Duke of WĂĽrttemberg with the Order of the Garter, and of the visit of the English players. Was that vision of WĂĽrttemberg, occultist and alchemist, resplendent in the Garter robes, the origin of Christian Rosencreutz, the noble German who belongs to an Order of which the symbols are a red cross and roses, symbols of St George of England and the order of the Garter ? (Frances Yates, Rosicrucian Enlightenment (1972), 2013 - books.google.fr).

 

L'Ordre des Quatre Empereurs a été primitivement appelé Ordre Du Dragon Renversé ou Ordre De Saint-Georges, patron général de la chevalerie. L'époque probable de son institution est le commencement du XIVème siècle. Les premiers Statuts en furent dressés par l'empereur Henri VII. Son but était Je maintien des mœurs, la conservation de la noblesse et la propagation du christianisme. Il paraît que les insignes de l'Ordre étaient dans le principe une croix rouge à deux croisillons, une couronne au pied et ayant pour devise : Draconis Victi Militia. Quelques auteurs prétendent qu'au lieu de la couronne, il y avait un dragon renversé. L'empereur Charles IV fixa, par sa fameuse bulle d'or, qui tient encore aujourd'hui une des premières places parmi les lois fondamentales de l'empire, les bases de l'Ordre Du Dragon Renversé ou de Saint-Georges. A cette époque les insignes de l'Ordre étaient positivement un Dragon Renversé. Charles IV renouvela, en 1352, les réglemens de l'Ordre et lui imprima une nouvelle vie dans le but d'animer la noblesse, par l'attrait d'une glorieuse récompense, aux sentimens d'honneur et aux actions qu'ils inspirent. En 1365, ce monarque convoqua les chevaliers de l'Ordre pour se croiser contre les Turcs qui avaient pris Andrinople, et qui menaçaient la chrétienté; il se rendit, en 1377, à Paris, où il reçut chevaliers plusieurs seigneurs de la cour de Charles V, roi de France. L'empereur Wenceslas confirma, pendant le schisme d'occident, l'institution de l'Ordre par deux rescrits, l'un de 1380 et l'autre de 1390. En 1398 les affaires de l'église ayant déterminé ce prince à se rendre auprès de Charles VI, il eut plusieurs conférences avec le monarque français, et profita de son séjour en France pour y étendre le nombre des chevaliers que l'Ordre comptait dans ce royaume. Sigistnond, roi de Hongrie, maintint les prérogatives de l'Ordre, et confirma, en 1414, à Constance, et, en 1416, à Paris, plusieurs promotions, fin 1417, il donna dans la ville de Prague l'accolade à plusieurs chevaliers de l'Ordre. Devenu empereur, Sigismond marcha à la tête des Hongrois et d'un grand nombre de chevaliers de l'Ordre qui appartenaient à d'autres contrées, contre Amurath II, battit les Turcs et sauva l'Allemagne de l'irruption des infidèles. Belgius, dans son livre De Origine Militiarum, parle de l'ordre Du Dragon Ou de Saint-Georges, qui se conférait par l'empereur Sigismond. Avec les institutions chevaleresques créées par la maison impériale de Luxembourg se confondait celle de l'ordre Noble Du Tarc, appartenant non-seulement à ces quatre empereurs, mais à la maison entière de Luxembourg (Notice sur l'origine et le rétablissement de l'Ordre Chapitral d'ancienne noblesse des quatre empereurs d'Allemagne, 1839 - books.google.fr).

 

Rosenkreutz serait né en 1378, date de la mort de Charles IV.

 

Waldeck

 

Quelques mots suffisent pour définir le chef du gouvernement de «défense républicaine» : olympien, profond et méprisant, il a été «le Périclès» ou «le Richelieu» de la République ; son œuvre, parfaitement claire, se résume en deux propositions : émancipation des syndicats, guerre aux Congrégations. On ne peut lui reprocher ni le laisser-aller de Gambetta, ni les incartades de Clemenceau, ni les subtiles variations de Briand ; son action, symbolisée dans les deux lois qu'on lui attribue, semble aussi nette, aussi bien définie, aussi importante que celle de Ferry ou de Poincaré : il est donc un grand homme d'Etat et tous ceux qui l'ont épisodiquement fréquenté - Caillaux, Tardieu, Millerand, Paul-Boncour - se réclament de ses leçons. Ce portrait idéal est trop beau. Waldeck-Rousseau n'est pas un de ces hommes exceptionnels, qui dominent leur époque. Il lui manque l'auréole du technicien, que possède Caillaux, ou, plus simplement, cette réputation de «spécialiste» parfaitement à l'aise dans un domaine réservé, que Paul Bert, Jules Ferry, Delcassé ont su se créer. Civiliste éminent, ayant une connaissance intime, approfondie, de l'esprit et de la lettre du Code civil, il n'est pourtant pas un grand juriste ; il sait ce que veut la loi, mais il ne s'interroge ni sur ses fondements, ni sur sa signification profonde ; quand il envisage une réforme judiciaire, il se place exclusivement sur le plan politique, cherche à punir des magistrats hostiles et à modifier l'état d'esprit du personnel ; pas un instant il ne songe à mettre en cause ou à réviser la législation. Il n'apporte, dans la gestion des affaires publiques, aucune compétence particulière : ni l'Instruction publique, ni les Finances, ni le Commerce, ni les Colonies, ni les Affaires étrangères ne lui reviennent de droit. Il ne sait pas manier les hommes, comme Gambetta ou Briand. A plusieurs reprises, en 1882, en 1886, en 1898, il lui serait facile de devenir l'un des leaders de la majorité ; ce rôle ne l'amuse pas et il est symptomatique qu'on ne lui connaisse aucun disciple. Solitaire, il n'est pas l'émanation d'un groupe, le représentant d'une coterie, comme Brisson ou Bourgeois ; il refuse, au contraire, de se plier à qui que ce soit ; à ses débuts, il se range parmi les Gambettistes, mais c'est la seule période de son existence où il accepte une étiquette ; pendant tout le reste de sa carrière il noue des relations épisodiques qu'il rompt très vite. Son « œuvre » demeure peu importante. Il siège vingt ans au Parlement, il passe cinq de ces années au Ministère de l'Intérieur sans faire adopter une seule réforme sérieuse ; il obtient du Sénat un vote autorisant les syndicats professionnels, mais cette législation, dont il n'est pas l'auteur, lui parait insuffisante, presque inutile ; s'il est l'initiateur de la loi sur les associations, la rédaction comme l'interprétation de ce texte lui échappent. Le seul acte important de sa vie politique est la constitution, en juin 1899, d'un ministère chargé de liquider l'Affaire et de mettre un terme à l'agitation nationaliste ; les conditions dans lesquelles il doit se décider, l'orientation qu'il donne à son gouvernement, l'énergie avec laquelle il poursuit les factieux, lui valent alors une flatteuse réputation : aujourd'hui, ces preuves de courage paraissent insuffisantes pour le classer parmi les grandes figures du XIXe siècle. Si Waldeck-Rousseau dépasse, en un sens, ses contemporains, c'est surtout par ses qualités morales (Pierre Sorlin, Waldeck-Rousseau, 1966 - books.google.fr, fr.wikipedia.org - Pierre Waldeck-Rousseau).

 

Pierre Marie René Ernest Waldeck-Rousseau dit Pierre Waldeck-Rousseau, né à Nantes (Loire-Atlantique) le 2 décembre 1846 et mort à Corbeil-Essonnes le 10 août 1904, est célèbre pour avoir participé à la légalisation des syndicats (loi Waldeck-Rousseau de 1884) (cf. quatrain V, 58 - Travailleurs, Travailleuses) ainsi que la loi de 1901 sur les associations.

 

Ce n'est pas par hasard que la littérature, de l'affaire Calas à l'affaire Dreyfus, de Sénèque à Flaubert, de Théophile de Viau à Bataille, de Nerval à Gauvreau, a toujours été le champ de bataille des libertés contre l'intolérance et contre les abus de pouvoir de l'État, de la Nation, de l'Église ou de la Raison (Jean Larose, L' Amour du Pauvre, 1991 - books.google.fr).

 

Le poète Théophile de Viau (1590-1626), déjà banni de France en 1619 pour irréligion, et revenu d’Angleterre en 1620, publie des poèmes licencieux, dans le Parnasse satyrique. Il est condamné à mort en 1623 par le parlement de Paris et la sentence est exécutée en effigie. Il se cache, est finalement arrêté et demeure emprisonné pendant près de deux ans. La sentence de mort est commuée en exil à perpétuité. Mais il demeure en France, à Chantilly, sous la protection du duc de Montmorency. Richelieu accorde la grâce demandée pour Théophile qui rentre à Paris. Il meurt quelques mois plus tard.

 

Arrivons-en à l’un des plus célèbres procès faits à un écrivain pour des motifs politiques, à savoir celui d’Emile Zola (1840-1902) en raison de son J’accuse. Rappelons que, condamné à la détention à perpétuité pour trahison par un conseil de guerre, en 1894, le capitaine Alfred Dreyfus avait toujours protesté de son innocence et que, peu à peu, des gens - et non des moindres - ont cru en cette innocence et des voix se sont élevées en faveur de la révision de la condamnation, intervenue au terme d’un procès entaché d’irrégularités. C’est ainsi qu’en 1898, Zola, au faîte de la gloire que lui ont value ses romans, publie dans L’Aurore un pamphlet en forme de lettre ouverte au président de la République, sous le titre J’accuse. Il y fustige ceux qui se sont ligués pour obtenir la condamnation de Dreyfus, ceux qui ont acquitté Esterhazy21 et ceux qui tentent de faire obstacle à la révision. J’accuse a un retentissement extraordinaire et le gouvernement décide de poursuivre Zola devant la cour d’assises de la Seine, pour diffamation, au nom des juges militaires accusés d’avoir acquitté Esterhazy bien que le sachant coupable. Au terme d’un procès émaillé d’incidents22, Zola est reconnu coupable et condamné au maximum de la peine, soit un an d’emprisonnement. Il se pourvoit en cassation et comme le procureur général considère qu’il était irrégulier de le faire poursuivre par le gouvernement, un second procès est intenté à notre romancier, cette fois par les juges militaires eux-mêmes, qui se disent diffamés, et devant une autre cour d’assises. Zola craint d’être arrêté et se réfugie en Angleterre, où il reste onze mois. Quand il revient, l’affaire Dreyfus a pris un virage décisif et Zola ne sera pas emprisonné. Rapidement, il sera mis à l’abri par la loi d’amnistie adoptée en 1900 (Jean-Pol Masson, Les démêlés des écrivains avec la justice, Non plus N° 12, Antoine Adam, Théophile de Viau et la libre pensée française en 1620 (1935), 2008 - books.google.fr).

 

Figure emblématique d'une République de nouveau sûre d'elle-même, Waldeck-Rousseau, chef du gouvernement, quitte subitement le pouvoir après les élections de 1902, laissant champ libre à un homme qui est son exact contraire : Emile Combes. Le cinquième Cahier de la sixième série, en novembre 1904, sera entièrement consacré au partant sous le titre : Testament politique de Waldeck-Rousseau. Péguy a-t-il à l'esprit le grand précédent du Testament politique du cardinal de Richelieu, ce recueil de réflexions et de maximes publié aux Pays-Bas pour la première fois en 1688, quarante-six ans après la mort de l'homme d'Etat ? (Arnaud Teyssier, Charles Péguy: Une humanité française, 2008 - books.google.fr).

 

On peut supposer que Péguy connaissait le Testament politique de Richelieu, qui lui a peut-être inspiré, au lendemain de l'Affaire Dreyfus, un surprenant recueil des Cahiers de la Quinzaine : le Testament politique de Waldeck-Rousseau, à la gloire du grand ministre de l'Intérieur et président du Conseil qui avait, à partir de 1902, orienté l'Affaire vers son dénouement, combattu et dissous les organisations antisémites et dessiné les grandes lignes de la séparation des Eglises et de l'Etat (Arnaud Teyssier, Richelieu: l'aigle et la colombe, 2014 - books.google.fr).

 

Dénonçant en 1900 la loi «scélérate» conçue par le socialiste indépendant Millerand, ministre des Finances du par le socialiste indépendant Millerand, ministre des Finances du cabinet Waldeck-Rousseau, Charles Péguy exprime sous une forme volontairement primaire le caractère irrésistible de l'appareil centralisateur établi par le Cardinal : "Tandis qu'avec la merveilleuse unité, avec l'inaltérable centralisation que nous devons aux bons soins de Son Éminence ou Excellence Armand Jean du Plessis, cardinal de Richelieu, et de Sa Majesté l'empereur Napoléon premier, un mot d'ordre part de Paris, et rran, cette loi criminelle est flétrie comme il faut, clouée au pilori." (onzième cahier de la deuxième série) (www.charlespeguy.fr/cahiers, Charles Péguy, Série 2, cahier 11 - archive.org).

 

L'historien Maurice Reclus reconnaît un autre Richelieu de la IIIème République en Théophile Delcassé (fr.wikipedia.org - Théophile Delcassé).

 

Delcassé qui, pourtant, ne se verra jamais offrir la mission de former un cabinet, réussit à diriger la politique extérieure de la France pendant 7 années consécutives, du 20 juin 1898 au 6 juin 1905. Henri Brisson, Charles Dupuy, Waldeck-Rousseau, Combes et Rouvier, en effet, le conservent tous dans leur équipe gouvernementale. Singulière destinée que celle de ce «petit homme, noiraud, étriqué d'aspect, sans rayonnement, sans éclat, ayant l'air d'un professeur de collège». mais animé d'un profond amour de la France, en qui Maurice Reclus, qui trace de lui ce portrait physique peu flatté, ne voit pas moins «une des figures les plus intéressantes de notre Histoire», allant même jusqu'à le considérer comme un «Richelieu républicain», dont Loubet qui lui accorda en tant que président de la République, un constant appui sera «le Louis XIII» (Paul Guérie, Artisans et facteurs de continuité ministérielle sous la IIIe République, 1971 - books.google.fr).

 

Le défunt Ministre, Président du Conseil, fils de René-Valdec Rousseau (1809-1882), né à Nantes, le 2 décembre l846, a été enregistré sous les prénoms de Pierre-Marie-René-Ernest et sous le nom patronymique de Waldeck-Rousseau (Revue de l'Avranchin et du pays de Granville, Volume 13, 1906 - books.google.fr).

 

Valdec, ou Waldeck, n'avait été jusque-là qu'un prénom en usage dans la famille (Henry Leyret, Waldeck-Rousseau et la Troisième République (1869-1889), 1908 - books.google.fr).

 

Waldeck était un comté du Saint-Empire depuis le XIIIe siècle, fief de l'électorat de Mayence, et fut réuni par héritage au comté de Pyrmont en 1625. En 1625 donc, Wolrad IV (1588 - 1640) de Waldeck et son frère Christian ont hérité du Comté de Pyrmont. Depuis, ils se sont donné le titre de Waldeck-Pyrmont. Au cours de la Guerre de Trente Ans, ils ont perdu le contrôle de Pyrmont, cependant, le comté leur est revenu après la Paix de Westphalie. En 1639, il a hérité du comté de Culemborg (qui fait maintenant partie des Pays-Bas) et quelques petites successions par l'intermédiaire de son épouse. Wolrad était un membre de la Société des fructifiants, sous le pseudonyme "der Frühespate" (fr.wikipedia.org - Wolrad IV de Waldeck).

 

Il existe aussi le château de Waldeck dans la commune française d'Éguelshardt et le département de la Moselle (fr.wikipedia.org - Château de Waldeck).

 

Southampton

 

C'est à Southampton que le tristement célèbre paquebot Titanic fit sa première escale le 10 avril 1912 et embarqua avec lui environ 2000 passagers.

 

Le Naufrage du «Titan» est un roman écrit par Morgan Robertson et publié en 1898 sous le titre Futility (en français Futilité). Il raconte l'histoire d'un paquebot, le Titan, plus grand navire de son époque, qui sombre dans l'océan Atlantique après avoir heurté un iceberg. Le naufrage cause de nombreuses morts à cause du manque de canots de sauvetage à bord.

 

Le roman, peu notable lors de sa sortie, connaît un succès imprévu en 1912 à la suite du naufrage du Titanic. Nombreux sont ceux, en effet, qui observent un grand nombre de similitudes entre la catastrophe et l'histoire imaginée par Robertson. Aussi, et bien que de nombreux points divergent entre les deux naufrages, certains voient dans cet ouvrage une prédiction du drame qui a touché le Titanic. Cependant, les historiens considèrent que cette coïncidence s'explique notamment par les connaissances maritimes de l'auteur, qui lui ont permis d'anticiper ce qui se passerait tôt ou tard (fr.wikipedia.org - Le Naufrage du Titan).

 

Rose-Croix

 

À partir du XVIIIe siècle, en marge et au sein de la Franc-Maçonnerie, puis dans les milieux occultistes du XIXe siècle jusqu'à aujourd'hui, de nombreux mouvements se sont réclamés de l'ordre de la Rose-Croix ou se sont référés à une «tradition rosicrucienne». Entre les milieux du XIXe et du XXe siècle apparaissent, dans divers pays, des groupements se réclamant de la Rose-Croix mais de doctrines divergentes. Au XIXe siècle ils versent de plus en plus dans l'occulte et dans la magie, avec une diversité de grades, de structures hiérarchiques d'origines mystérieuses et de titres impressionnants. La plupart de ces sociétés étaient considérablement influencées par la forte personnalité de leurs guides et fondateurs. Plusieurs figures importantes de l'ésotérisme occidental du XIXe siècle écrivirent sur la Rose-Croix et le personnage de Christian Rose-Croix : Helena Petrovna Blavatsky (1831 - 1891), fondatrice de la Société théosophique ; Rudolf Steiner (1861 - 1925), d'abord secrétaire général de la Société théosophique en Allemagne, puis fondateur de la Société anthroposophique, qui y consacra de nombreux ouvrages ; Harvey Spencer Lewis (1883 - 1939), fondateur de l'Ancien et Mystique Ordre de la Rose-Croix, enfin René Guénon (1886 - 1951).

 

La Societas Rosicruciana in Anglia ou SRIA, dérive de la Societas Rosicruciana in Scotia (SRIS), et fut fondée à Londres en 1867 par les maîtres maçons William James Hughan et Robert Wentworth Little peu après leur réception à Edimbourg, tous deux étaient membres de la Grande Loge unie d'Angleterre. Il s’agit d’un ordre rosicrucien admettant un maximum de 144 membres, et exclusivement destiné aux francs-maçons de cette grande loge ou des grandes loges reconnues par elle qui avaient atteint le grade de «Maître».

 

En 1887, à Londres, est fondée la «Fraternity of the Esoteric Order of the Golden Dawn», connue plus tard sous le nom d'«Hermetic Order of the Golden Dawn» par le Dr. William Wynn Wescott, William R. Woodman et Samuel Liddell MacGregor Mathers, membres de la SRIA. Un de ses membres importants sera l'occultiste et alpiniste Aleister Crowley, par ailleurs membre d'un ordre martiniste et de l'Ordo Templi Orientis. On y rencontre aussi l'écrivain Bram Stoker et le poète irlandais William Butler Yeats. Sous l'impulsion de Mathers se développa au sein de l'ordre un «cercle intérieur» rosicrucien, l'«ordre de la Croix d’Or et de la Rose Rubis», dont les membres pratiquaient la théurgie. Hostiles à Crowley et à la magie opérative, Arthur Edward Waite (auteur d'études historiques sur la Rose-Croix) et Yeats réforment l'ordre et fondent le Saint Ordre de l'Aube dorée. La Golden Dawn traditionnelle survit sous la forme de la Stella Matutinaat.

 

Fondé en 1888, en France, par Stanislas de Guaita et Joséphin Peladan, l'ordre kabbalistique de la Rose-Croix a compté, parmi ses membres Papus, Paul Sédir, l'abbé Alta. L'Ordre kabbalistique de la Rose-Croix enseignait la Kabbale et l'occultisme au sein d'une université libre. Prétextant un refus de la magie opérative, Peladan se sépare du groupe en 1891 pour fonder l'ordre de la Rose-Croix catholique et esthétique du Temple et du Graal. Cet ordre sera à l'origine des «Salons de la Rose-Croix» qui connurent une grande fréquentation. Ces Salons se sont tenus chaque année de 1892 à 1897. Entre mai 1890 et mars 1893 éclata «la guerre des deux roses». Il s'agit de l'opposition entre Stanislas de Guaita et de son ancien ami Joséphin Peladan (fr.wikipedia.org - Rose-Croix).

 

Liban

 

L’accumulation de toutes ces tensions déclenche en octobre 1841 des combats armés entre druzes et maronites, et l’intervention des Ottomans. La sublime Porte désarme les maronites, exile Béchir III en 1842 à Constantinople, et nomme pour la première fois au Liban un fonctionnaire ottoman : Omar Pacha Al-Namsawwi, chrétien converti à l’Islam. L’intention turque est ainsi de revenir à une administration directe au Liban et de le contrôler plus étroitement. Mais cette nomination provoque les réactions européennes, et notamment françaises. Les Européens sont en effet, pour diverses raisons, intéressés à la province syrienne de l’Empire ottoman. Les turcs refusent de nommer, sur proposition de la France, un membre de la famille Chehab. Ils acceptent néanmoins une autre proposition européenne : celle de mettre en place au Liban le régime du double Caïmacanat. Ce régime - fondé sur l’hypothèse de la répartition de la population, au nord les maronites et au sud les druzes - partage le pays en deux districts (caïmacanat), celui du nord administré par un maronite et celui du sud par un druze. Ce régime perdure jusqu’en 1860, date du massacre des chrétiens par les druzes, et qui provoque l’intervention européenne, et en particulier l’envoi d’un corps expéditionnaire français de 7000 soldats, sous le commandement du général de Beaufort d’Hautpoul. Une convention, signée le 9 juin 1861 dans le quartier de Pera à Constantinople, entre le grand vizir Ali Pacha et les ambassadeurs des principales puissances européennes (le Concert européen) précise le nouveau statut du Liban, constitué de la montagne libanaise (Mont Liban). En revanche, Beyrouth, le Nord Liban, le Sud Liban et la Bekaa demeurent sous domination turque. Le système du double Caïmacanat est ainsi remplacé par le régime de la moutessarifia, gouverné par un moutessarif (gouverneur) chrétien mais non libanais. Ce régime, garanti par les puissances européennes, dure jusqu’en 1918 (www.lesclesdumoyenorient.com).

 

L'Ă©migration libanaise a Ă©tĂ© provoquĂ©e Ă  l'origine par la misère et le chĂ´mage. Elle a dĂ©butĂ© Ă  l'Ă©poque des Ottomans. Connus Ă  l'origine sous le nom de Turcs et enregistrĂ©s comme tels, les Libanais reçurent ensuite l'appellation de Syriens. Mais il fallut attendre le rĂ©gime du Mandat français et de l'indĂ©pendance pour qu'ils soient finalement identifiĂ©s et enregistrĂ©s en tant que Libanais. L'Ă©migration des Libanais s'est effectuĂ©e par vagues successives de 1860 Ă  nos jours oĂą elle subsiste encore, malgrĂ© une timide tendance au retour. La première phase de 1860 Ă  1900 dĂ©bute au lendemain des combats entre ChrĂ©tiens et Druzes en 1860 dans le Chouf. Mais ce furent surtout l'insĂ©curitĂ© et la misère rĂ©sultant de l'oppression ottomane qui devaient provoquer les premiers dĂ©parts, Ă  savoir : - Ă©migration des paysans maronites vers les pays voisins et vers certaines Ă®les de la MĂ©diterranĂ©e (Chypre en particulier) ; - Ă©migration des Druzes, après les Ă©vĂ©nements de 1860 vers le Hauran devenu depuis le Djebel druze ; - l'Ă©migration des MĂ©toualis vers le Nord ; - l'Ă©migration des Libanais attirĂ©s par le commerce et l'agriculture vers les terres fertiles d'Egypte qui venait de sortir de sa lĂ©thargie après les campagnes de NapolĂ©on ; - l'Ă©migration timide vers le Nouveau Monde, encouragĂ©e par la venue des touristes amĂ©ricains visitant la Terre Sainte. Les chiffres disponibles sĂ©rieux ne sont pas nombreux mais suffisants cependant pour cerner ce problème avec objectivitĂ©. Aux Etats-Unis, le dĂ©partement de l'Emigration a consignĂ© sur ses registres les annĂ©es suivantes : 1869 : 2 Ă©migrĂ©s. 1871 : 67 Ă©migrĂ©s. 1880 Ă  1890 : 2220 Ă©migrĂ©s. Jusqu'Ă  cette pĂ©riode ils Ă©taient toujours dĂ©nommĂ©s Turcs. 1899 : 3708 Ă©migrĂ©s dĂ©nommĂ©s Syriens. Il est notoire que la quasi majoritĂ© de ces rĂ©fugiĂ©s Ă©taient des Libanais. [...]

 

Pour la deuxième phase de 1900 Ă  1914, il s'agit dĂ©sormais, non plus de paysans partant Ă  l'aventure, mais d'une Ă©migration bien organisĂ©e. En effet, la première vague s'Ă©tant bien intĂ©grĂ©e dans les pays du nouveau monde et ayant Ă©tabli un commerce dĂ©jĂ  florissant, le premier Ă©migrĂ© s'est fait rejoindre par sa famille et ses amis. Il s'agit toujours de paysans incultes; c'est l'Ă©poque de la grande ruĂ©e vers l'Ă©tranger. Aux Etats-Unis le dĂ©partement de l'Emigration a retenu ces chiffres : 1900 : 2920 Ă©migrĂ©s. 1903 : 4822 Ă©migrĂ©s. 1910 : 6317 Ă©migrĂ©s. 1914 : 9023 Ă©migrĂ©s. [...] En Afrique Occidentale, oĂą l'on avait enregistrĂ© seulement 5 arrivĂ©es en 1892, on atteignait le chiffre de 4000 au dĂ©but de la Première Guerre mondiale ! Dans cette partie du monde on les enregistrait sous la dĂ©nomination de Libano-Syriens. [...]

 

La Première Guerre mondiale interrompit le mouvement migratoire. La situation est catastrophique dans le pays où sévit le typhus; une invasion de sauterelles dévaste les récoltes et provoque la famine. On déplore environ 150.000 morts. La fin des hostilités entraîne une reprise accélérée des départs (Gérard Figuié, Le point sur le Liban, 2005 - books.google.fr).

 

La fondation de l'Etat libanais date en septembre 1920, deux après la fin de la première guerre mondiale et la défaite de l'Empire Ottoman.

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