Whitehall et le psaume 83(82)
Whitehall et le psaume 83(82)

 

I, 1

 

1558

 

Estant assis de nuit secret estude,

Seul repousé sus la selle d'aerain

Flambe exigue sortant de solitude,

Fait prospérer qui n'est à croire vain.

 

Whitehall : "secret study" et "chair"

 

Sachant que le règne d'Elisabteh Ière d'Angleterre commence en 1558, comme les Centuries selon la méthode exposée dans ce site, que le dernier quatrain X, 100 (année 2251) porte sur l'Angleterre et son Empire, qualifié de Pempotan, que le Présage XXX, daté d'août 1558, mentionne encore, une interprétation selon la culture et l'histoire britannique semble possible. Une troisième mention de Pempotan est faite au quatrain VIII, 97. De 1558 à 2251 il y a 693 années qui sont, selon certains savants musulmans comme Al Kindi, la durée du règne de la religion mahométane (cf. Introduction).

 

Le palais de Whitehall fut la principale résidence des souverains anglais à Londres de 1530 jusqu'en 1698. Il se trouve dans le quartier de Westminster, paroisse Sainte Marguerite. Il était aussi devenu le plus grand palais d’Europe en comptant progressivement plus de 1 500 pièces. Il fut presque intégralement détruit en 1698 par un incendie, à l'exception de la maison des banquets d'Inigo Jones. Il se trouvait sur le site occupé aujourd’hui par le ministère de la Défense. Le palais donna son nom (Whitehall) à la rue qui le longeait à l’ouest, et est aujourd’hui le centre administratif actuel du gouvernement du Royaume-Uni.

 

Quand Henri VIII démit le cardinal Thomas Wolsey en 1530, il acquit York Place, domaine acheté par l'archevêque d'York Walter de Gray peu après 1240, et dans lequel Edouard Ier avait séjourné, pour remplacer Westminster comme sa principale résidence londonienne. C’est d’ailleurs là que le roi mourut le 28 janvier 1547 à l’âge de 55 ans (fr.wikipedia.org - Palais de Whitehall).

 

Parfois on fait mourir Holbein en 1554 dans ce palais de Whitehall, alors qu'aujourd'hui c'est en 1543 (John Gorton, A general biographical dictionary, Volume 2, 1851 - books.google.fr).

 

Vertue in discussing (Anecdotes of Painting in England, 1888 edn., II, p. 73) the tradition that Holbein died " in the spot where is now the paper-office," says that it is not likely " as that very place had been King Henry's private study, and was then appointed for the reception of the letters and papers left by that prince and of other public papers."

 

This obtains some confirmation from the following if the " Studye " therein referred to is the private study : " Obligations signed and sealed by the Chancellor and others of the Council to Ant. Bonvixy and other strangers, for money eraprunted to the King, brought in and cancelled, but ordered to be pre- served in the Studye at Westminster." {Cal. of L. and P., H. VIII, XXI, Pt. i. No. 684, 27th April, I 546.) That the private or " secret " study was known as the Chair House is evidenced by the inventory (B.M. Harl. MS., 1419a) taken after the death of Henry VIII, which refers to " the kynges secrete studie called the Chaier house." The other study was, according to the same document, " at the hether ende of the Long [i.e. Privy] Gallorie." (Survey of London by London County Council, London Survey Committee, Volume XIV, 1900 - archive.org).

 

Ainsi on a "secret study" pour "secret estude" et "chair" (chaise, siège, fauteuil) pour "selle", même si elle n'est pas d'airain.

 

Especially large horses had to be used to carry him, and by 1545 he had started using a sort of wheelchair, a chair called a a 'tramme', to carry him between his chambers and a lift to take him up and down stairs. Henry VIII spent his last eight days in bed and was too weak to even to lift aglass to his lips. His sickroom was filled with the stench of his leg ulcers. His doctors and physicians were afraid to tell him that he was dying because the Treason Act forbade anyone from predicting the death of the king. Thomas Cranmer gently told. Henry of his imminent death, and he died on 28 January 1547, aged fifty five. Henry died in pain, not wanting his wife or children at his bedside. Henry left an empty treasury (Terry Breverton, Everything You Ever Wanted to know about the tudors but were afraid to ask, 2014 - books.google.fr).

 

George Vertue (1684 - 1756), english engraver and antiquary, in his anecdotes on painting identifies the room as Henry VIII's private study. It seems to have consisted of one large room and three small closets. The closets were presumably in three of the turrets and the fourth contained a stair, shown in the 1670 plan in the north-west tower (Simon Thurley, Whitehall Palace: An Architectural History of the Royal Apartments, 1240-1698, 1999 - books.google.fr).

 

A quadrant was made for Edward VI in 1551. There are the initials of the designer, J.C. It is of brass, ten and a half inches across, with a square of the shadows, an arrangement for finding the hour, a circle with the signs of the zodiac, revolutiones cycli lunae et solis, and a table to find Easter. At the back there is a table of sines and cosines. Edward also had an astrolabe made by Bastien le Senay. In the long gallery there were six other astronomical instruments ; and in the secret study, called the Chaier house, Edward had an instrument with dials of white bone, and two cases of instruments lined with black velvet. The arrival in England of Sebastian Cabot, the Emperor's chief Pilot, gave occasion for the King to acquire knowledge of the phenomena of compass variation. At that time there was an eminent Italian geographer at Edward's court, named Guido Gianeti da Fau. He was held in high esteem, and it was at his suggestion that Cabot was engaged to explain the variation of the compass to the King, and to make a map showing the line of no variation.2 We learn the degree of proficiency attained by Edward in these geographical studies, from Jerome Cardanus, who was in London towards the end of the reign. Cardanus said that Edward VI. was skilled in natural philosophy, music, and astronomy. He learnedly opposed me as to the cause and course of comets. Edward had the 1548 edition of Ptolemy, which was the latest book on the subject, and among his friends there was one who was well able to guide his geographical studies. This was Clement Adams, the schoolmaster of the henchmen or pages at Greenwich Palace. Adams was born at Buckington in Warwickshire in 1519, and was educated at Eton and King's College, Cambridge. He received his appointment at Greenwich on May 3, 1552, but was previously known to the King. For Edward possessed a copy of the 1544 map of the world by Sebastian Cabot, and a part of it was re-engraved by Adams in 1549. The map engraved by Adams hung in the privy gallery at Westminster, outside Edward's study door (Sir Clements Robert Markham, King Edward VI: His Life and Character, 1907 - books.google.fr, John Gough Nichols, Literary Remains of King Edward the Sixth, 1857 - books.google.fr).

 

JĂ©rĂ´me Cardan Ă©tablira l'horoscope d'Edouard VI, fils d'Henri VIII, lui pronostiquant une longue vie alors qu'il meurt en 1553 (Chris Skidmore, Edward VI: The Lost King of England, 2011 - books.google.fr).

 

Il y avait des jeux d'échec dans la "chaier house" ou "secret study" du temps d'Edouard VI qui en avait le goût comme son père (F. Madden, The Gentleman's Magazine (London, England), Volume 151, 1832 - books.google.fr).

 

Le plus ancien ouvrage composé en Europe sur les Échecs est remarquable à beaucoup d'égards; il a pour titre : Cessol (Jacob) seu de Thessalonica. Incipit solatium ludi Schaccorum scilicet regiminis ac morum hominum et officiorum virorum nobilium, etc. [...] Ce livre fut traduit en anglais par Caxton et imprimé par lui en 1474. Cette traduction, très-rare également, est fort connue des bibliomanes comme étant le second livre qui ait été imprimé en Angleterre, et le premier pour l'impression duquel on ait employé des caractères de métal. [...]

 

A peine le jeu des Échecs fut-il répandu chez les Arabes, que l'on vit paraître des traités sur ce jeu; le plus ancien dont on ait connaissance eut pour auteur Abul-Abbàs, mort à Bagdad en 899. Il fut bientôt suivi par Al-Souli, le Philidor arabe, qui écrivit aussi un traité sur les Échecs et qui pouvait jouer plusieurs parties à la fois, sans voir l'échiquier. Ces deux ouvrages sont souvent cités par les auteurs arabes postérieurs. On en a retrouvé des extraits dans deux manuscrits qui existaient il y a fort peu de temps encore dans la bibliothèque du Dr Lée, en Angleterre, mais qui malheureusement paraissent avoir été égarés ou perdus. Le nom de Souli devint populaire, et sa réputation fut telle, qu'encore aujourd'hui le plus grand compliment que puisse faire un Arabe à un joueur d'Échecs, est de l'appeler un Souli (Barthélemy Basterot, Traité élémentaire du jeu des échecs: avec cent parties des joueurs les plus célèbres : précédé de mélanges historiques, anecdotiques et littéraires, 1863 - books.google.fr).

 

Evelyn Jamison, Some notes on the Anonymi Gesta Francorum, with special référence to the norman contingent from south Italy and Sicily in the first crusade, apporte une solide contribution philologique et historique à l'exégèse des Gesta Francorum de l'Anonyme. [...] On n'a pas été d'accord jusqu'ici sur l'identification des Angulani ou Agulani qui figurent dans la liste des peuples musulmans ; par exemple, chapitre IX : « Turci et Arabes et Sarraceni et Angulani ». Miss Evelyn Jamison explique que Angulani est une forme populaire corrompue du mot Agareni, Vulgate, Ps. LXXXII (83), qui dérive du grec Agarenoi de la version des Septante : ce sont les fils de Hagar, les Arabes, ou peut-être plus particulièrement les Arabes du Nord de l'Afrique et de la Sicile. Le mot Agulani passa en roman, sous la forme Agolans (cf. la Chanson d'Antioche, et le roi Agolant dans la Chanson d'Aspremonf) (Julia Bastin, Etudes de philologie française. In: Revue belge de philologie et d'histoire, tome 20, fasc. 1-2, 1941 - www.persee.fr).

 

Al giu d'escés [Agolant] s'est asis maintenant / Et avuec lui le fort roi Abilant. / Le giu comencent endroit prime sonant, / Aine ne finerent jusq'a none passant (Chanson d'Aspremont, 6161-6164)

 

Sometimes the players sat at a game for an inordinate length of time: "Agolant sat down to a game of chess straightway and with him was the strong king Abilant. The games began around the hour of Prime, and they did not finish until None had passed" (Urban Tigner Holmes, Daily Living in the Twelfth Century: Based on the Observations of Alexander Neckam in London and Paris, 1962 - books.google.fr).

 

Rien ne permet d'indiquer la date d'acquisition du manuscrit, contenant la Chanson d'Aspremont, par la famille de Lord Middleton conservé à Wollaton Hall, Nottinghamshire. Il doit se trouver dans cette famille depuis des siècles ; et c'est probablement Sir Henry Willoughby, membre de la cour de Henry VIII (voir Report on the manuscripts of Lord Middleton, etc., p. V et VI), et collectionneur de livres, qui en a fait l'acquisition. La mention « Cest livre est Madame de la Val » (f° 249 vo) montre, à en juger par l'écriture, que le manuscrit était encore en France au début du XVe siècle, et la mention « John Bertrem, de Thorp Kilton » également du XVe siècle, signature du propriétaire de ce manuscrit, montre qu'il est arrivé en Angleterre à cette époque (La chanson d'Aspremont, chanson de geste 12e siècle. Texte du manuscrit de Wollaton Hall, édité par Louis Brandin, Tome II, 1919 - archive.org).

 

Edouard Ier fit fondre un siège de bronze (airain) pour surmonter la pierre de Scone, ou pierre du couronnement, qu'il avait confisquée aux Ecossais en 1296, et installée à Westminster. Mais le travail des fondeurs fut interrompu et on fabriqua un siège en bois de chêne à la place (John Steane, The Archaeology of the Medieval English Monarchy, 2003 - books.google.fr).

 

La pierre de Scone passe pour le pilier de Jacob. Près de celui-ci se serait tenu Joas, arrière-petit-fils de Josaphat qui avait accepté le mariage de son fils Joram avec Athalie, fille ou soeur d'Achab (que l'on retrouve plus bas), en 2 Rois 11,14 si on traduit `ammuwd par pilier plutôt que par estrade (www.lexique-biblique.com - Ammuwd : colonne - estrade).

 

La pierre de Scone fait partie d'une légende qui donne pour origine aux rois d'Irlande puis de Grande Bretagne des membres du peuple hébreu (Thomas Rosling Howlett, Anglo-Israel, the Jewish Problem: And Supplement. The Ten Lost Tribes of Israel Found and Identified in the Anglo-Saxon Race, 1896 - books.google.fr).

 

Pierre Le Loyer est un pionnier dans l'Anglo-israélisme. Le petit in-8° publié en 1620, par P. Le Loyer, l'était dans un but spécial, celui de ramener le roi d'Angleterre à la religion romaine, et pour ce faire, Le Loyer cherchait à démontrer à Jacques Ier que son peuple était une colonie iduméenne, et que lui, Jacques Ier, descendait, aussi bien que le pape, d'Esaü ; que par conséquent ils étaient frères en Esaü. [...] Pierre Le Loyer, que Lacroix du Maine qualifie sieur de la Brosse, fut un démonographe érudit de la fin du XVIe siècle. Il naquit à Huillé, village d'Anjou, près de Durtal ou Duretail, le 24 novembre 1550, et mourut à Angers en 1634 (Le Moniteur de la librairie: mémorial universel des publications françaises et étrangères anciennes et modernes, 1844).

 

Curiously, one Jewish writer believed that James had fulfilled his Solomonic ambitions. In March 1625 Paul Jacob, recently converted to Christianity by an Irish bishop, sent a strange petition to the king. He considered "that as the sceptre has passed from Judah, his Majesty is the true King of the Jews." Jacob therefore claimed that he was now James's child and subject. Unfortunately for Jacob, the king died on 27 March, and we do not know what he thought of his new role. However, Jacob's tribute foreshadows the loyalty of many Jews — and Jewish Freemasons — to the Stuarts in the troubled decades ahead. [...] According to Williams, during James's reign London had become Jerusalem and Great Britain had become Israel, which flourished for forty years under the wise rule of Solomon (Marsha Keith Schuchard, Restoring the Temple of Vision: Cabalistic Freemasonry and Stuart Culture, 2002) (Autour de Rennes Le méridien de Scone - nonagones.info).

 

Flamme : cresset

 

Henri VII, fondateur de la dynastie Tudor dont Elisabeth Ière achève le règne, est le petit-fils d'Owen Tudor qui épousa la veuve d'Henri V, Catherine de Valois (Christine Ferlampin-Acher, Lignes et lignages dans la littérature arthurienne, 2016 - books.google.fr).

 

Parmi les emblèmes d'Henri V, on compte le "cresset".

 

Cressetys, cressets. “ Crucibulum, a lanterne or a cresset,” MS. Harl. 1000. An open lamp, exhibited on a beacon, carried upon a pole, or otherwise suspended. “Falot, a cressit light (such as they use in made of ropes wreathed, pitched, and put into small and open eages of iron”— Cotgrave (James Orchard Halliwell, Ludus Coventriae: A Collection of Mysteries, Formerly Represented at Coventry on the Feast of Corpus Christi, 1841 - books.google.fr).

 

If he had added, in open pots or pans, the description would have been complete (cf. Pempotan comme "pan and pot" quatrain X, 100) (Robert Nares, A glossary; or collection of words, phrases, names and allusions to customs, proverbs, etc., Volume I, 1859 - books.google.fr).

 

A cresset is a metal cup or basket, often mounted to or suspended from a pole, containing oil, pitch, a rope steeped in rosin or something flammable. They are burned as a light or beacon. Cressets mounted on the walls of Renaissance palaces in Italy were the first form of street lighting. The term can also refer to a lamp where the wick burns in a cup or cavity, which can be of ceramic or stone (en.wikipedia.org - Cresset).

 

Le cresset se retrouve dans Shakespeare (Henri IV), et dans un jeu de mot dans Histriomatrix (1610) : "Come Cressida, my cresset-light" (Edmond Malone, The Plays and Poems of William Shakspeare: Richard II. Henry IV, pt. I, 1821 - books.google.fr).

 

When ignited the cresset produced a little light with much sputtering and smoke. In the early part of the fifteenth century attention was given to securing some improvement over occasional peripatetic lighting and in 1416 the Mayor of London ordered the more prosperous householders to hang lanterns in front of their houses from Allhallows to Candlemas (November 1st to February 2nd) (Illuminating Engineering, Volume 15, 1920 - books.google.fr).

 

Henri VIII aurait assisté, déguisé en yeoman, à une "watching march" de la veille de la Saint Jean (Midsommer's eve), illuminant la cité de Londres avec des "cressets" et des "beacons", en 1510. Le roi Christian de Danemark participa à la marche de l'année de 1519. Et en 1539, Henri VIII interdit ces processions illuminées pour des motifs financiers (William Hone, The Every Day Book: Or, A Guide to the Year: Describing the Popular Amusements, Sports, Ceremonies, Manners, Customs, and Events, Incident to the Three Hundred and Sixty-five Days, Tome 1, 1866 - books.google.fr).

 

Henri VIII ou Achab

 

Le dernier vers semble reproduire les paroles du roi Josaphat qui dit dans 2 Chroniques 20,20 :

 

Put your trust in the Lord your God, and ye shal be assured : beleve his prophetes, and ye shal prosper.

 

Au sujet du père de Josaphat, Asa, devenu impie à la fin de sa vie - comme Henry VIII selon ses adversaires -, qui meurt de maladie aux pieds - pour Henri VIII, son obésité et ses autres problèmes médicaux sont certainement liés à la blessure à la jambe qu'il a subie lors du tournoi de joute de 1536 - le commentaire dit : God plagued his rebellion, & hereby declareth that it is nothing to begine wel, except we so continue to the end, that is realous of Gods glorie, and put our whole trust to him. He sheweth what is in vaine to seke to the Phisicians, except first we seketh God to purge our sinnes, which are the chief cause of all our disease & after use the helpe of the Phisicians as a meane by whome God worketh. Chap XVII : Jehoshaphat trusting in the Lord, prospereth in riches and honour (The Bible and Holy Scriptures. With Annotations, Rouland Hall, 1560 - books.google.fr).

 

"La variante « prospérer » des éditions de 1557 (N° 9) et 1568 (N° 10) pour « proférer » ne mérite aucune considération, étant une simple faute typographyque ultérieure, parce que les trois exemplaires de la première édition de 1555 (N°1, N° 6, et N° 7) ont unanimement le texte « proférer » et qu'il s'agit ici de prédire en écriture et en parole comme il suit ci-dessous, l'alternative « prospérer » ne pouvant offrir aucun sens pertinent. En effet, le verbe « proférer » est, excepté leur nuance (cf. Guizot, p.597-598), synonyme du verbe « prononcer » qui se trouve dans l’explication des occultes vaticinations: « aux prononciations étant surpris écrits prononçant sans crainte moins atteint d'invérécondieuse loquacité.» (N° 1, p.35)" (donmichel.blog132.fc2.com).

 

Nostradamus aurait donc pu utiliser le verbe "prononcer" qui a le même nombre de pieds que "proférer". "Proférer" a une ressemblance avec "prophète". Et on retrouve "prophets" et "prosper" dans les paroles de Josaphat. Prospérer peut donc être une correction ou une équivalence dans le contexte de 2 Chroniques.

 

Dans une Chronique latine sur le premier divorce de Henri VIII, attribuée à Harpsfield, datée de 1557, le roi Josaphat apparaît dans un discours du moine franciscain Peto, opposé à ce divorce.

 

Protestations contre le divorce; les franciscains de l'Observance : Peto et Elstow. — Le premier trouble apporté à ce mariage vint d'un sermon prononcé à Greenwich par un humble frère de l'Observance, frère Peto. Prenant pour texte l'histoire rapportée au livre III des Rois, il avait raconté comment Dieu avait mis l'esprit de mensonge dans la bouche des prophètes d'Achab ; ceux-ci, par leurs belles promesses, avaient poussé le roi à combattre Galaad ; mais il était mort, percé d'une flèche et son corps avait été porté à Samarie pour y être enseveli ; les chiens, ministres de la vengeance divine, avaient léché le sang qui dégouttait de son char. Cependant Michée qui, seul, avait prophétisé vrai, était en prison, buvant l'eau d'angoisse et mangeant le pain de tribulation. Expliquant cette parabole : « roi», s écria-t-il, «je suis pour vous ce Michée que vous haïssez parce qu'il prophétise la vérité. Je sais que je mangerai le pain de la tribulation. je dirai cependant ce que Dieu m'a mis dans la bouche ». Et il s'efforça longuement et librement de détourner le roi d'un mariage incestueux. « Vos prédicateurs », dit-il, « sont les quatre cents prophètes d Achab dans lesquels Dieu a mis l'esprit de mensonge. [2 Chroniques 18,5-8 : Alliance de Josaphat roi de Juda et d'Achab roi d'Israël] Si vous continuez comme Achab, les chiens viendront un jour lécher votre sang ». Cette prophétie s'accomplit à la lettre, car, comme on transportait de Londres à Windsor la dépouille mortelle du roi, le cercueil, secoué par les cahots de la route, se fendit ; dans les ruines du monastère de Sion où il fut 'déposé pendant la nuit, le sang, la graisse et la sanie coulèrent sur le pavement : au matin, vinrent des ensevelisseurs et des plombiers pour réparer les fentes du cercueil ; or un chien, se glissant entre leurs jambes, vint lécher le sang répandu sur le pavement. Comment connaissez-vous ce détail, me dira-t-on ? Par William Conseil, qui assistait à ce lugubre spectacle et qui avec son bâton eut grand peine à écarter le chien ; c'est lui qui me l'a raconté; on peut l'interroger, lui et les ouvriers présents.

 

Reprenons le fil de notre histoire. Irrité par le blâme qui lui avait été infligé du haut de la chaire, le roi dissimula un temps sa colère, mais sans oublier sa vengeance. Le dimanche suivant, qui était le jour des Rameaux, il lâcha contre Peto un de ses chapelains, Currant, toujours à l'affut des grosses prébendes. En chaire, Currant attaqua Peto, le traitant de chien, d'insulteur, d'hypocrite, de frocard mangeur de fromage, de traître. Il avait lu dans les Ecritures que le souverain est une personne sacro-sainte, qu'il ne fallait pas mal parler des rois que Dieu avait placés si haut. Puis, s'attaquant à Peto lui-même, qu'il savait être parti pour un synode de son ordre tenu à Cantorbéry, il le provoqua : « Où es-tu, Michée, où te caches-tu ? Lavez-vous entendu, mes frères ? Non. Michée n'est pas ici. Il est sans doute prosterné quelque part, terrassé par nos arguments, préparant de plates excuses ». Mais un autre moine franciscain, Elstow, monté sur le jubé à l'endroit où se dressait la croix, prit Currant à partie : « Oui, Michée est absent, non qu'il ait eu peur de toi, mais parce qu'une affaire urgente l'appelait ailleurs. Il sera ici demain. En attendant, me voici, autre Michée ; la même peine m'attend, mais je prouverai, Bible en main, la vérité de tout ce qu'il a enseigné. Je t'appelle devant des juges équitables, toi qui es un des quatre cents prophètes en qui Dieu a mis l'esprit de mensonge. » On eut quelque peine à faire taire cet audacieux. Le roi exaspéré ordonna qu'on chassât au plus tôt les deux Michées de sa présence. Le lendemain le comte d'Essex les fît paraître devant lui. « Vous mériteriez, dit-il, d'être liés dans un sac et jetés dans la Tamise»; à quoi Elstow répondit en souriant : « Ces menaces sont bonnes pour dés courtisans ; pour nous qui savons qu'on va vers Dieu par terre aussi bien que par eau, que nous importe le chemin ? » On les exila, et avec eux tous les frères de l'Observance. La for- tune en les châtiant les traita d'ailleurs avec justice : quand le schisme commença sous Henri VIII, ils furent les premiers chassés du royaume ; sous Philippe et Marie, quand l'hérésie et le schisme eurent été rejetés, ils furent rappelés les premiers et rétablis dans leur monastère de Greenwich, qui était demeuré vide pendant vingt-quatre ans (Charles Bémont, Le premier divorce de Henri VIII et le schisme d'Angleterre, Bibliothèque de l'École pratique des hautes études. Section des sciences historiques et philologiques, 1869 - archive.org).

 

Le prophète Michée (/Michel (Nostradamus) ? / de l'hébreu « mi-ka-yah » : « Qui [est] comme Yahvé ») en question est fils de Jemla, à différencier d'un des douze petits prophètes, Michée le Hammoraschite (Introduction historique et critique aux livres de l'ancien et du Nouveau Testament par J. B. Glaire, Volume 4, 1840 - books.google.fr).

 

Psaume 83(82)

 

Un psaume est associé au roi Josaphat, c'est le 82 (Vulgate) qui le voit opposé à tous ses ennemis. Il est question d'une flamme qui embrase les montagnes (cf. "flamme exigue"). Une simple petite flamme peu provoquer des dégâts importants. (Antonio Brucioli, Commento in tutti i libri del vecchio e nuovo testamento, dalla hebraica verita e fonte greco per esso trad. in lingua toscana, 1546 - books.google.fr).

 

Le commencement du psaume, Ps 83,2, s'appuie sur Is 62,6-7. Le Ps 83,2 : « Ô Dieu, pas de repos pour toi ('l dmy lk), ne reste pas inerte, ne reste pas silencieux, ô Dieu ! », apparaît comme la conséquence de l'injonction d'Is 62,6-7 : « Sur tes remparts, Jérusalem, j'ai posté des veilleurs, de jour et de nuit, jamais ils ne se tairont. » (Bernard Gosse, La Constitution du corpus des écritures à l'époque perse, dans la continuité de la tradition biblique, 2003 - books.google.fr).

 

Le quatrain I, 1 se passe "de nuit" et éveillé, en effet, et "seul repousé" renvoie peut-être à "pas de repos pour toi".

 

L'organisation du Ps 83 est clairement concentrique : le poème s'enroule autour de deux séries de noms de peuples et de princes : a = 2 appel à Dieu : ne pas rester muet ; b = 3s ce que font les ennemis ; c = 5 ce qu'ils disent ; d = 6-9 qui sont-ils ? noms de 10 peuples ; d' = 10-12 que Dieu leur fasse comme à... 7 noms de chefs et princes ; c' = 13 eux qui disaient... ; b' = 14-18 ce que Dieu va leur faire ; a' = 19 toi seul as nom YHWH. L'énumération symbolique des ennemis signifie évidemment leur grand nombre et l'isolement d'Israël, incapable de résister à pareille conjuration : la mesure est comble. Mais la seconde énumération rétablit l'équilibre : la liste (également symbolique) des sept grands chefs militaires terrassés par la force de YHWH indique bien comment Israël a lu son histoire; il a toujours été mourant, mais jamais mort, et à ceux qui ont voulu l'anéantir il n'a jamais pu opposer que ses blessures et sa confiance en la force de son Dieu (Jean Noël Aletti, Jacques Trublet, Approche poétique et théologique des Psaumes: analyses et méthodes, 1983 - books.google.fr).

 

L'espérance en dieu, seul dieu, est comme une flamme sortie de l'isolement d'Israël (cf. "flamme exigue sortant de solitude").

 

Les tueries parisiennes ont profondément choqué la communauté calviniste de France voire d'Europe, mais, pour elle, le peuple d'Israël saura triompher de ses ennemis par la prière comme en témoigne le psaume 83 intitulé, « Prière d'imprécation contre les ennemis d'Israël ». Le psaume 83 énumère, selon la tradition biblique, les dix pays voisins qui ont été en guerre contre Israel. Selon l'épître aux Romains de l'apôtre Paul, Israël symbolise le peuple de Dieu; selon la prophétie d'Esaïe, les Réformés se sont toujours assimilés au petit reste du peuple d'Israël, au petit troupeau. La présence de 54 ministres réfugiés contribue à intensifier cette ferveur religieuse dont on retrouve trace dans le manuscrit Baudouyn. Les pages de cette chronique relatent les événements du siège en invoquant souvent Dieu comme recours unique dans les moments difficiles. Les assiégeants, c'est-à-dire les troupes de l'armée royale, sont assimilés aux Philistins. Cette comparaison est d'un adepte de Jean Calvin : elle se réfère précisément au Psautier que les Huguenots utilisent abondamment (Pascal Rambaud, Le refugue huguenot à La Rochelle (1572-1573), D'un rivage à l'autre: villes et protestantisme dans l'aire atlantique (XVIe-XVIIe siècles) : actes du colloque organisé à La Rochelle (13 et 14 novembre 1998), 1999 - books.google.fr).

 

nostradamus-centuries@laposte.net