Expansion des Slaves en Méditerranée aux VI-VIIème siècles
Expansion des Slaves en Méditerranée aux VI-VIIème siècles
Expansion des Russes à l'Est au XVIIème siècle

 

I, 98

 

1629-1630

 

Le chef qu'aura conduict peuple infiny,

Loing de son Ciel, de meurs et langue estrange,

Cinq mille en Crete et Thessalie finie,

Le Chef fuyant sauvé en la marine grange.

 

 

Expansion des Slaves à la fin de l'Antiquité

 

Originaires de la zone de plaines entre Oder et Dniepr, les Slaves franchirent les Carpates en direction du sud à partir du VIe siècle de notre ère en s'infiltrant à travers le couloir morave, les cols carpatiques, la plaine moldave. Sous Justinien, ils atteignirent la côte dalmate et firent trembler Salona (près de Split) et Dyrrachium (Dürres), puis, soumis par les Avars venus de l'Altaï, ils envahirent au siècle suivant l'Empire byzantin par vagues compactes qui submergèrent toutes les provinces, depuis l'Istrie jusqu'au Péloponnèse et à la Crète. En août 626, ils mirent sans succès le siège devant les murailles de Byzance. Héraclius (610-641) écrasa alors leurs hordes.

 

"A partir des années 80 du VIe siècle, leurs tribus ne se contentèrent plus de pillages, mais s'implantèrent sur le territoire byzantin en masses de plus en plus nombreuses, poussées et dominées par les Avars, qui avaient crée un grand empire dans la plaine de Pannonie" (Georges Castellan, Histoire des Balkans, XIVe-XXe siècle, Paris, Fayard, 1991, p. 35).

 

"La date de l'immigration slave en Crète a été largement discutée. Beaucoup l'ont située au moment de la reconquête byzantine parce que Nicéphore Phokas comptait dans son armée, disent les chroniqueurs byzantins, des « sklavènes » et des Russes. Pourtant si les Actes de Démètrius ne mentionnent pas que les Slaves soient allés en Crète, nous disposons du témoignage irréfutable de la Chronique Syrienne pour l'année 623. Aussi nous pensons que les infiltrations slaves importantes dans l'île de Crète datent plutôt de la première période, de la grande vague des 7e-8e siècles, et que l'apport slave amené par Nicéphore Phokas a été de bien moindre envergure." (Elisabeth Malamut, Les îles de l'Empire byzantin : VIIIe-XIIe siècles, volume 1, Paris, Publications de la Sorbonne, 1988, p. 157) (Les brassages successifs dont est issu le peuple grec actuel, 2011).

 

Au cours de cette première période byzantine, la Crète est le théâtre de nombreuses incursions et catastrophes naturelles. Le 9 juillet 365, un tremblement de terre suivi d'un tsunami détruit plusieurs villes. En 415, Gortyne est à son tour détruite par un séisme. Après une première incursion des Vandales en 457106, les Slaves qui avaient essayé de prendre Thessalonique vers 597 avant de déferler par la Thessalie et la Grèce centrale vers le Péloponnèse et les îles, envahissent la Crète en 623. Ils sont finalement soumis par l'Empire, mais à partir de la seconde moitié du VIIe siècle, c'est la menace arabe qui déstabilise l'île. (fr.wikipedia.org - Histoire de la Crète).

 

La Macédoine et la Thessalie, couvertes contre les vents du nord et contre les froids de la Russie par le mont Hémus, par le Rhodope, et par les ramifications montueuses qui longent le littoral maritime de ces deux provinces, jouissent d'une température douce, égale et vivifiante (Antoine de baron Juchereau de Saint-Denys, Histoire de l'empire ottoman depuis 1792 jusqu'en 1844, Tome 1, 1844 - books.google.fr).

 

En Epire, des forêts, en Thessalie, des céréales : si la première est le bûcher de l'Hellade, la seconde en est le grenier. La Thessalie est également riche en chevaux : d'où l'importance de sa cavalerie dans les guerres helléniques (Gonzague de Reynold, La formation de l'Europe: Le monde grec et sa pensée, Tome II, 1944 - books.google.fr).

 

A la fin du XIe s. Venise est devenue l’unique place d’export pour les soieries byzantines en occident et assure une grande partie du commerce entre Thèbes et Constantinople. Les Vénitiens s’insèrent ainsi tant dans le grand commerce international que dans le commerce à l’intérieur de l’empire, puisqu’en 1126 Jean II en renouvelant l’alliance vénéto-byzantine accorde une exemption du kommerkion dans tous les ports de l’empire. Les Vénitiens assurent désormais dans l’empire le transport des céréales depuis la Thessalie (Nicolas Mazzucchi, Chronique vénitienne (1): la rivalité Venise-Byzance, 2013 - www.polemos.fr).

 

Dervan, prince des Sorbiens, ou Sorabes, Serbes habitoient entre l'Elbe et la Plesse, dans la soumet à Saxe supérieure, et dans la Lusace, se détacha du roi de Franconie, dont il étoit sujet, se soumit à Samo, et contribua beaucoup à l'affranchissement des Sarmates et des Slaves, qui secouèrent le joug des Avares et autres voisins. Seize ans après la mort de Dervan, la succession de la Serbie étant échue à deux frères, l'un d'entr'eux s'empara de la principauté héréditaire, à l'exclusion de son frère, et tint seul les rênes du gouvernement. Les Serbes, attachés à leur patrie, restèrent sous les lois de ce prince en Saxe et dans la Lusace.

 

L'autre fils du prince Dervan qui avoit été opprimé par son frère, ne se croyant pas en sûreté dans le nord, résolut d'émigrer en Grèce, Pour appuyer son entreprise, il s'adressa à l'Empereur Héraclius, et secondé de la protection de ce prince, il abandonna sa patrie avec l'autre partie du peuple serbe, qui lui étoit attaché. Quand ils furent arrivés dans la Grèce, l'Empereur leur assigna des terres dans la Thessalie, l'an 639. Ils sy établirent et fondèrent à l'occident une ville sous le nom de Servitzia, à neuf lieues du port de Thessalonique, sur la rivière de Platamore, ou Aliacmon (Stanislaw Siestrzencewicz-Bohusz, Recherches historiques sur l'origine des Sarmates, des Esclavons et des Slaves, Et sur les époques de la conversion de ces peuples au Christianisme: Traité des Sarmates, Tome 1, 1812 - books.google.fr).

 

Le nom de Sorabe apparaît pour la première fois avec certitude dans l'histoire sous la plume du chroniqueur franc Frédégaire - on en revient toujours à cette citation - en 631 / 632 " Etiam et Dervanus dux gentes Urbiorum, que ex genere Sclavinorum erant, et ad regnum Francorum jam olem aspecserant, se ad regnum Samonem cum suis tradedit" (Jean Kudela, Les Sorabes, ou, Serbes de Lusace, 1985 - books.google.fr).

 

La ville de Servia (Srbica en macédonien) ne fut pas non plus construite par des Slaves; elle a tout simplement emprunté son nom à quelques Serbes qui s'y sont installés sous le règne du basileus Héraclius. Constantin Porphyrogénète (905-959) en témoigne explicitement (III, De adm. Imper., p. 152), en écrivant: « Des deux frères qui succédèrent au pouvoir en Serbie, l'un qui assuma le gouvernement de la moitié du peuple se rendit chez Héraclius, basileus des Grecs ; et Héraclius l'accueillit et lui désigna où camper, dans le thème de Thessalonique, à Servia, qui, depuis, reçut cette dénomination ». Mais ce renseignement de Constantin Porphyrogénète paraît lui-même improbable et ne semble que la reproduction d'une légende due au nom de la ville de Servia (Cf. Jire'ek : Geschichte der Serben, p. 107, n. 1). Il est également inexact que les Serbes installés à Servia — si tant est qu'ils s'y soient jamais installés — ont adopté la langue et les sentiments hellènes. En effet, ces Serbes n'ont pas tardé à quitter ce pays, d'après les témoignages concordants de Constantin Porphyrogénète et du Chronicon Moréas (XIVème siècle) (II, p. 210), où on lit: « Seul est conservé à cette ville le nom donné par les habitants (Serbes), qui étaient venus au siècle (VIIe, sous l'empereur Héraclius) et qui retournèrent dans leur patrie ». Il est du reste notoire que depuis que la religion chrétienne a prévalu chez les Hellènes, ces derniers ont négligé d'helléniser les autres peuples, se contentant de les convertir simplement au christianisme (V. Colocotronis, La Macédoine et l'hellénisme: étude historique et ethnologique, 1919 - books.google.fr, Dusan T. Batakovic, Histoire du peuple serbe traduit par Ljubomir Mihailovic, 2005 - books.google.fr).

 

Cette histoire des Slaves de la fin de l'Antiquité était donc connue dès le Moyen Âge.

 

Typologie

 

Pendant la Période des Troubles (1605-16012), les grands voisins en profitent pour mettre la main sur la Russie. Sigismond III, le roi de Pologne, marche sur Moscou et en fera le siège. Le roi de Suède, Gustave-Adolphe, grand rival des Polonais, envoie ses troupes et réclame le trône puisqu’il n’y a plus aucune légitimité et de règles de succession. Kouzma Minine, un artisan boucher de Novgorod et le Prince Pojarski libèrent Moscou le 4 novembre 1612. Ils veulent suciter un sursaut national et lèvent une armée. Ils mettent le siège devant Moscou dans laquelle les Polonais sont entrés. C’est un siège effroyable. Les Polonais se nourrissent de chair humaine. Finalement, le 4 novembre 1612, les Polonais hissent le drapeau blanc. Depuis la fin de l’U.R.S.S., la fête nationale de la Russie est le 4 novembre.

 

C’est le fils de Fédor, adolescent de 16 ans, bien vu des cosaques qui pensent le manipuler. Il a l’avantage d’être resté à l’écart des troubles. Michel est désigné tsar en juillet 1613 Fédor Romanov est le petit neveu d’Anastasia, la 1ère femme d’Ivan IV, mais en 1613, il est prisonnier des Polonais alors que le siège de Moscou est levé. Fédor meurt en 1633. C’est lui qui en réalité exerce le pouvoir.

 

La Russie se lance dans une opération complexe : faire un cadastre. Cela est aussi un moyen d’asseoir les impôts, le système fiscal est rénové. Les tsars s’intéressent à l’industrie en particulier dans la région de Toula, à une centaine de kilomètres au sud de Moscou, où existent des mines de charbon et des gisements de fer. Un premier haut fourneau y est construit en 1637. Les premières armes russes sont fabriquées. Elles provenaient essentiellement d’Allemagne.

 

C'est l'heure de l'ouverture vers l’Occident : l’Angleterre, la Hollande, le Danemark. Il y a des échanges, y compris de plantes, de fruits.

 

La colonisation s'étend en Sibérie qui attire toujours des aventuriers : des chasseurs, marchands de fourrures, paysans en fuite, les cosaques... L’État progresse à leur suite : l’armée, souvent des mercenaires, parfois des cosaques, au nom de l’État, construisent des forteresses, installent des comptoirs et très vite prélève nt des impôts. L’Église arrive ensuite. L’évêque Cyprien devient le 1er évêque de Sibérie en 1621. La Léna est atteinte en 1630. Iakoutsk est fondée en 1632 sur la rive gauche. Les cosaques de Tomsk arrivent sur le fleuve Amour. Quand le tsar Michel meurt en 1645, il laisse à son héritier, son fils, un état pacifié et bien moins isolé en Europe (De La Rous à Catherine II, Notes du cours de Jean-François Soulet - www.lesjeunesrussisants.fr).

 

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