Anvers

Anvers

 

I, 34

 

1582-1583

 

L'oyseau de proye volant Ă  la senestre

Avant conflict faict aux Françoys pareure :

L'un bon prendra, l'autre ambigue, sinistre :

La partie foyble tiendra par bon augure.

 

 

"senestre" au lieu de "fenestre" (Pierre Brind'Amour, Les premières centuries, ou, Propheties de Nostradamus (édition Macé Bonhomme de 1555), 1996 - www.google.fr/books/edition).

 

Faucon

 

Au feuillet 44 r° du Second volume des œuvres d'Amadis Jamin, on a la chanson :

 

I

 

Vois-tu ce faucon dedans l'air

Qui de bec & griffe pointue

Vient de ravir et d'immoler

Un rosignol à l'impourveuë ?

 

II

 

Ah ! plus fiere que cet oyseau

Qui luy a dechiré la vie,

Ainsy tu me mets au tombeau

Souz ta cruelle tyrannie (Le Second volume des oeuvres d'Amadis Jamin, Au Roy de France et de Pologne, 1584 - gallica.bnf.fr).

 

Au feuillet 41 v° il est dit :

 

Car nulle servitude autre que volontaire

N'est belle ny certaine et jamais ne peut plaire

 

En rapport avec le Discours de la Boétie (Jean Paul Barbier, Ma bibliothèque poétique, Éditions des 15e et 16e siècles des principaux poètes français, 1973 - www.google.fr/books/edition).

 

Au feuillet 42 v° on a la "Prosopopee de la Fortune" où apparaissent les géants Otus et Ephialte qui escaladent le séjour des dieux (cf. quatrain VI, 89 - Fitna) (fr.wikipedia.org - Aloades).

 

Amadis Jamyn (ou Jamin), né à Chaource, dans la province de Champagne, en 1540 et mort dans la même ville le 12 janvier 1593, est un poète français de la Renaissance. En 1565 (voire plus tôt), il devient secrétaire de Ronsard dont il transcrit les œuvres et missives. En 1565 (voire plus tôt), il devient secrétaire de Ronsard dont il transcrit les œuvres et missives. Mais il se lasse de la cour et fit des séjours de plus en plus fréquents à Chaource surtout après la mort de Ronsard en 1585. Seigneur de Basly, Amadis eut trois frères : Claude (Procureur du Roi et Lieutenant général au bailliage de Chaource), Benjamin (poète et traducteur, secrétaire du Duc d'Alençon), et Gabriel, riche marchand (fr.wikipedia.org - Amadis Jamyn ).

 

Le recueil est édité en 1584, l'année de la mort du duc d'Alençon.

 

Faucons aux Pays-Bas

 

De longues confĂ©rences se succĂ©daient entre le duc d'Alençon et le marĂ©chal de Biron. Celui-ci confirmait tous les avis dĂ©jĂ  transmis par Bellièvre, Fervaques et Avrilly. Il reprĂ©sentait les habitants des Pays-Bas comme un peuple inquiet et turbulent, avec lequel on aurait inĂ©vitablement des dĂ©mĂŞlĂ©s. Rien n'Ă©tait donc plus nĂ©cessaire que de s'assurer une retraite, et, en occupant une porte d'Anvers sous prĂ©texte de quelque revue, il serait aisĂ© de s'emparer de toute la ville et d'y relever la citadelle. Le duc de Montpensier et le comte de Laval refusaient de s'associer Ă  toute agression violente, soit contre le prince d'Orange, soit contre ceux de la religion. Le duc de Montpensier demandait de plus qu'on prit des mesures pour protĂ©ger le Taciturne : Alençon chargea Fervaques de ce soin. Jusqu'au dernier moment le duc d'Alençon dissimula. Il faisait parvenir un message aux Ă©tats gĂ©nĂ©raux pour insister sur l'affection qu'il leur portait et sur son vif dĂ©sir de rĂ©tablir la paix aux Pays-Bas. Il Ă©crivait au prince d'Espinoy qu'il voulait «faire teste Ă  l'ennemi, ayant quelques bons exploicts d'importance Ă  la main;» en mĂŞme temps, il faisait venir Ă  Anvers ses fauconniers avec leurs oiseaux. C'Ă©tait ainsi, dit un contemporain, que le frère de Henri III, tout en annonçant qu'il affranchirait les Pays-Bas de la tyrannie des Espagnols, voulait lui-mĂŞme les rĂ©duire «en une perpĂ©tuelle et insupportable servitude.» (Alexandre Joseph Namèche, Le règne de Philippe II et la lutte religieuse dans les Pays-Bas au XVIe siècle, Tome 7, 1887 - www.google.fr/books/edition).

 

Il n'y avoit rien à attendre des Espagnols pour les Protestans, s'ils devenoient de nouveau les maîtres, qu'on en avoit souffert il n'y avoit peu d'années. Mais on pouvoit esperer que le Duc d'Anjou, entre les mains de qui l'on se mettoit, en useroit mieux qu'eux. On fit enfin comme le dit l’Historien que l'on a cité (Rheidanus), ce que fait une Perdrix effrayée, lorsque poursuivie par un Faucon, elle se jette entre les mains d'un homme; qui ne la mange pas moins, que le Faucon auroit fait s'il l'avoit prise (Jean Le Clerc, Histoire des Provinces Unies des Pays-Bas, depuis la naisance de la Republique [1560] jusu'a 1715, Tome 2, 1737 - books.google.fr).

 

Au siège de Steenwickn, oĂą Ă©tait enfermĂ© le colonel Cornput, par le gĂ©nĂ©ral du roi d'Espagne Renneberg (Rennebourg), un Ă©vĂ©nement naturaliste fut pris comme un prĂ©sage :

 

Peu de jours après, trois perdrix vinrent dans la ville ; soit qu'elles fussent au bout de leur vol, ou que quelque oiseau de proie les poursuivĂ®t, elles Ă©toient si lasses qu'on les prit Ă  la main. Cornput regarda cet Ă©vĂ©nement comme un heureux prĂ©sage, le Seigneur ayant autrefois envoyĂ© de la nourriture aux IsraĂ«lites dans le dĂ©sert pour leur marquer sa protection; il prĂ©tendit que ces perdrix que Dieu avoit envoyĂ©es aux habitans de Steenwick Ă©toient un gage du secours qu'il leur donneroit dans peu, & sur le nombre de ces oiseaux, il prĂ©dit que le secours viendroit dans trois semaines. L'Ă©vĂ©nement confirma son explication : le quatre de FĂ©vrier suivant, Noritz, Nienort, Caulier, Iselstein, Hegeman, & Stuper Ă  la tĂŞte de quarante-six compagnies de cavalerie vinrent camper dans la forĂŞt de Steenwick auprès du village de Hiddingueberg, qui n'est qu'Ă  une petite lieuĂ« de Steenwick (Jacques-Auguste de Thou, Histoire universelle, Tome Huitieme : 1578-1582, 1734 - books.google.fr).

 

Renneberg, devant la défense acharnée de la ville, abandonna le siège et mourut quelque temps plus tard.

 

Acrostiche : LALL, Lalli

 

Jean-Baptiste Lalli naquit le premier Juillet 1572 à Norsia, Ville de l'Ombrie, d'une famille honnête mais peu aisée, qui étoit la même que celle des Riguardati. Il dmeura dans sa patrie jusqu'à l'âge de quinze ans, & employa tout ce temps à l'étude des belles Lettres, avec un tel succès que dès la premiere jeunesse il composa un Poëme Italien contenant la vie de Saint Eustache. Jean Desiderii son Oncle, qui étoit Conseiller du Duc de Parme, l'appella ensuite en cette ville, où il demeura quelques années. Il y fit en 1592 quelques Poësies Latines sur la mort du Duc Alexandre Farnese arrivée en Flandres le 2 Décembre de cette année, que son Oncle voulut qu'il présentât au nouveau Duc Rainuce Farnese, son fils & son successeur. Ce Prince, à qui il les recita, en fut si content, qu'il lui alligna une pension de cent ducats pour aller étudier en Droit à Perouse, & deux cens autres ducats pour s'y faire recevoir Docteur en cette Faculté (Jean Pierre Niceron, Memoires Pour Servir A L'Histoire Des Hommes Illustres Dans La Republique Des Lettres. Avec Un Catalogue Raisonné de leurs Ouvrages, Tome 10, 1736 - books.google.fr).

 

Alexandre Farnèse, en italien Alessandro Farnese, né le 27 août 1545 à Rome et mort le 3 décembre 1592 à l'abbaye Saint-Vaast à Arras est un noble italien de la Renaissance. Troisième duc de Parme et Plaisance, quatrième duc de Castro, et gouverneur des Pays-Bas espagnols, il est l'un des plus grands chefs militaires du XVIe siècle, ses victoires ont contribué à former la configuration géopolitique de la Belgique et des Pays-Bas.

 

Le 17 mai 1579, avec la signature du traité d'Arras, les provinces catholiques reconnaissent Alexandre Farnèse comme gouverneur, elles renoncent à leurs aspirations d’indépendances en échange de plus grandes garanties au terme des hostilités. Ce succès diplomatique est suivi, le 29 juin, de la conquête de Maastricht. Les deux années qui suivent voient le retour de Marguerite de Parme comme gouverneure de la Flandre, nomination qui n’est pas appréciée par son fils Alexandre, qui considère qu’elle porte atteinte à son prestige et qu’elle est dangereuse pour sa politique de pacification du pays. Philippe II la révoque le 13 décembre 1581. Entre-temps, le duc d’Anjou François cherche en permanence à conquérir la région mais est régulièrement repoussé par Alexandre. Le 10 juillet 1584, Guillaume d'Orange, le chef charismatique des protestants est tué. À partir de ce moment, Alexandre enchaîne des succès ininterrompus. Le 17 septembre 1584, il conquiert Gand et, en mars 1585, Bruxelles et Nimègue. Le 17 août 1585, Anvers tombe, ce qui nécessite, pour la bloquer, la construction côté mer, d’un pont long de 720 mètres. Pour ces opérations, Alexandre reçoit les insignes de l’ordre de la Toison d'or et la restitution formelle de la ville de Plaisance jusqu’alors aux mains des Espagnols qui acceptent ainsi de lui rendre l’intégralité du territoire de son duché. Au cours des années qui suivent, Alexandre s'emploie à préparer la guerre contre l’Angleterre qui n’a pas lieu en raison de l’anéantissement de la flotte espagnole, l'Invincible Armada en 1588. À la mort de son père Octave, en 1586, Alexandre devient duc de Parme et de Plaisance, mais il ne gouverne jamais son duché, nommant son fils Ranuce (1569-1622), âgé de dix-sept ans, régent (fr.wikipedia.org - Alexandre Farnèse (1545-1592)).

 

Rennebourg

 

Georges de Lalaing, comte de Rennebourg, baron, puis marquis de Ville, gouverneur de la Frise et du pays de l'Overyssel, était le deuxième fils de Philippe de Lalaing, comte d'Hoochstraten, chevalier de l'ordre de la Toison. d'or, gouverneur général du duché de Gueldre, et d'Anne de Rennebourg, ci-devant chanoinesse de la Thore, fille héritière de Guillaume, comte de Rennebourg.A l'exemple de son frère, il suivit la carrière des armes. Il fut nommé, en 1576, par provision, au gouvernement de la Frise. Il parvint à soumettre la ville de Groningue et les Ommelanden au parti des états généraux. En 1578 il se rendit maître de la ville de Campen et de Deventer, ville principale de l'Overyssel, et ce nonobstant les secours que le prince de Parme y envoya à plusieurs reprises. Lorsque fut conclue l'union d'Utrecht, le comte de Rennebourg y fit d'abord une vive opposition, et ne voulut pas s'y rallier, prétendant que cet acte politique était posé à l'insu de l'archiduc, et ne tendait qu'à amener une scission entre quelques provinces et les états généraux : cependant il s'y rallia bientôt, d'abord avec quelque restriction, et, peu après, complétement, le 11 juin 1579. Il signa cet acte en qualité de gouverneur de la Frise, du pays de l'Overyssel, de Groningue et des Ommelanden, de Drenthe et de Lingen. Jusqu'ici le comte de Rennebourg avait rendu de grands services au parti de l'indépendance nationale, mais de cette époque, parail-il, et peut-être de plus loin, datent les premières négociations secrètes pour sa réconciliation avec l'Espagne, qui cependant n'eurent pas une suite immédiate. Ce ne fut que l'année suivante (1580) qu'il entra en négociations sérieuses avec le duc de Terranova, par l'intermédiaire d'un nommé Guislain le Bailly. Les uns attribuent sa défection à son zèle pour la religion catholique, d'autres ne l'attribuent qu'au désir de conserver ses propriétés, situées en grande partie dans les provinces wallonnes réconciliées avec l'Espagne. Quoi qu'il en soit, il parait que la désunion qui régnait parmi les confédérés y contribua aussi; il y était d'ailleurs sollicité par ses parents et ses amis, et Alexandre Farnèse ne négligea rien pour attirer à son parti un seigneur dont les talents et l'influence pouvaient être si utiles à la cause de l'Espagne. Enfin, au mois de janvier 1580, sa soeur Cornélie de Lalaing, accompagnée de son mari, le baron de Monceaux, vint voir le comte à Koeverden ; de nombreuses entrevues secrèles y eurent lieu avec Guislain le Bailly, et ce fut alors, paraît-il, que furent arrêtées les conditions de réconciliation auxquelles le comte, cédant aux sollicitations de sa soeur, finit par souscrire (J.L.A. Diegerick, Lettres inédites de Georges de Lalaing, comte de Rennebourg, baron de Ville, gouverneur de Frise et d'Overyssel: 1576-1580, 1858 - books.google.fr).

 

"partie foyble" : partie/parti

 

Cette expression est employé par Antoine de Granvelle dans sa correspondance en laison avec le parti orangiste (Correspondance du Cardinal de Granvelle, Tome 2 : 1565-1586, 1880 - www.google.fr/books/edition).

 

Antoine Perrenot de Granvelle, né le 20 août 1517 à Besançon et mort le 21 septembre 1586 à Madrid, est un homme d'Église, évêque d'Arras puis archevêque de Malines et cardinal, un diplomate et un homme d'État au service de Charles Quint, puis de son fils, Philippe II. Membre du Conseil d'État des Pays-Bas, il est un des principaux conseillers de la Marguerite de Parme, gouvernante des Pays-Bas, de 1559 à 1564, puis vice-roi de Naples et président du conseil suprême d'Italie et de Castille (fr.wikipedia.org - Antoine Perrenot de Granvelle).

 

La Religion n'excite jamais de troubles dans un Etat, que quand le parti dominant veut tourmenter le parti foible, ou que le parti foible, intolĂ©rant par principe, ne peut vivre en paix avec qui que ce soit. Selon vous-mĂŞme, Monsieur, le parti dominant est en droit de tourmenter le parti foible, lorsque le parti foible cherche Ă  s'Ă©tablir malgrĂ© les loix. Le parti dominant est encore bien plus autorisĂ© Ă  le faire, lorsque le parti foible est intolĂ©rant, comme l'Ă©toient les Calvinistes Ă  l'Ă©gard des Catholiques : le parti dominant doit choisir alors, ou de dĂ©truire, ou d'ĂŞtre dĂ©truit ; & c'est la triste situation oĂą se font trouvĂ©s les Catholiques en France, dès la naissance de la rĂ©forme. Si vous en doutez, lisez ce qu'ont fait les premiers dans les villes dont ils s'Ă©toient rendus les maĂ®tres, oĂą, libres d'exercer en paix leur Religion, ils ont cependant pillĂ© les Eglises, brisĂ© les Autels & les images, & rĂ©duit les Catholiques au dĂ©sespoir. Pour ne pas vous citer un Auteur suspect, je vous renvoie Ă  Baile, dans l'article Macon. Si donc les Calvinistes n'Ă©toient pas intolĂ©rans par principe, ils l'Ă©toient par contradiction ; lequel vaut mieux ? (Nicolas Bergier, Le DĂ©isme rĂ©futĂ© par lui-mĂŞme, ou Examen, en forme de lettres, des principes d'incrĂ©dulitĂ© rĂ©pandus dans les divers ouvrages de M. Rousseau, 1766 - books.google.fr, Pierre Bayle, Pierre Des Maizeaux, Dictionaire Historique Et Critique, Tome 4 : Q-Z, 1730 - www.google.fr/books/edition).

 

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