Les fortifications de l’archipel du Frioul I, 71 1609-1610 La Tour Marine trois fois prise et reprise, Par Espagnols, Barbares, Ligurins : Marseille & Aix, Arles par ceux de Pise,
Vast, feu, fer, pillé Avignon des Thurins. Pisans à Marseille VENEROSI
PESCIOLINI. Cette Famille que nous avions cru éteinte, existe encore en France
& en Italie ; elle est originaire de Pise en Toscane, où elle
possédoit anciennement la Seigneurie de Pescioli, d’où elle a tiré le surnom de
Pesciolini étymologie bien plus vraisemblable que celle qui est fondée sur
l'anecdote des petits poissons, à laquelle l'Abbé Robert semble ajouter foi un
peu trop légérement. Les Venerosi étoient si illuftres du temps de Charlemagne,
que cet Empereur accorda à Frederic Venerosi & à huit de ses freres ; qu'il
appelle tous Comtes Palatins, & enfants du Comte Nambrot, la quatrieme
partie de la ville de Veronne avec privilege de légitimer des bâtards, de créer
des Notaires de délivrer deux prisonniers, & de rappeller deux bannis de chaque
Ville ; ce qui conste par Lettres de concessions, données à Ravennes le 3
du regne de Charlemagne, insinuées à Ferrare le pénultieme de Juin 1174, &
confirmées ensuite par l'Empereur Henri VI, étant à Plaisance l'an 1195, en
faveur de Venerosi, fils de Brandalicio Venerosi, & par Frederic II, l'an
1245, en faveur de Bartelot, fils de Pierre Venerosi toujours qualifiés Comtes
Palatins. Il résulte encore du testament de Pierre Venerosi, du 26 Septembre.
1297, qu'il institue son fils Brandalicio en tous les biens qu'il possede Ã
Mantoue, à Veronne à Ferrare, & à Bologne, comme encore en tous les
privilèges dont il jouissoit, & dont les prédécesseurs avoient joui dès le
temps de Charlemagne ; & il paroît en effet qu'ensuite de ce
testament, ledit Brandalicio Venerosi jouit de ces privileges, puisqu'il créa
un Notaire, l'an 1308, & que Bartalot son fils légitima un bâtard à Pise au
mois de Février 1333, en vertu des privileges impériaux accordés à la famille
de Venerosi. C'est ce que l'Abbé Robert atteste avoir lu dans un livre scellé
& légalisé dans les formes ordinaires envoyé par les Venerosi, de Pise, Ã
ceux de Marseille, & où l'on voyoit encore que ceux de cette famille
avoient possédé le Comté de Strido auprès de Pise, & qu'ils en prêterent
hommage à la République de Florence l'an 1274, à cause de la cession que
l’Evêque de Volterre leur avoit faite de la Jurisdiction qu'il y avoit ;
& que cette famille, Ã qui tout le terroir & la Forteresse de Strido
appartenoit encore l'an 1421, s'établit depuis à Saint-Geminien, où elle fit
branche qui passa en Provence. Le premier qui
fixa sa résidence à Marseille, fut Octave Venerosi, & petit-fils de Leonard
; il y épousa l'année 1578 Jeanne de Vento, fille de Louis & d'Alix Amiele,
dont il n'eut point d'enfants. Ses biens passerent à Horace Venerosi
Pesciolini son cousin germain, qualifié des Comtes de Strido ; il étoit
fils de Jacques & petit-fils dudit Leonard ; il s'étoit marié le 28
Décembre 1548 avec Magdelaine de Tamagni, fille d'Asdrubal & de Marguerite
Bonacorse, de la Ville de Saint Geminien, de laquelle il eut, entr'autres
enfants, Hercules Venerosi Pesciolini,
qui après s'être marié à Florence, alla fixer sa résidence à Marseille. Il
est qualifié dans son contrat de mariage du 13 Octobre 1609, des Comtes de
Strido. Il laissa de Marie de Paslagio, fille de Bernard, noble Florentin, sa
femme, Antoine & Amant de Venerosi, qui formerent deux branches. Antoine
s'allia avec Catherine de Falconieri, d'illustre maison de Florence ; &
Amant se maria avec Françoise de Cousineri, & fut nommé par le Roi Chevalier
de son Ordre de Saint-Michel, par Brevet de l'année 1639. Amant ne laissa
qu’une Demoiselle, Marie-Anne de Venerosi, qui est entrée dans la Maison
d'Arlatan de Montaud, Baron de Lauris, Seigneur du Puget. Leonard de Venerosi, outre Alexandre & Jacques dont
nous avons parlé, avoit eu de Benoîte de Conti sa femme deux autres enfans,
savoir : Michel, & Nicolas. Ce dernier a formé une branche qui subsiste
encore, à présent à Pise; & Michel
ne laissa qu'un fils appellé Nicolas, qui mourut sans se marier ; il étoit
connu sous le nom de Chevalier de Pesciolini. Ses services considérables envers
le Duc de Toscane & le Roi Henri IV, pour qui en 1597 il négocia la
reddition des Isles du Château-d'If-lès-Marseille, lors occupées par les
Florentins, le traité de mariage de ce Prince avec Marie de Medicis, &
la commission dont le Grand-Duc l'honora, de présenter au Monarque François
cette belle statue de bronze qui le représente à Cheval, & qui fut posée
sur le Pont-neuf à Paris, & enfin la grande réputation qu'il s'étoit acquise
de grand Capitaine, sur-tout dans les guerres de Flandres où il se signala,
& de sage politique lui mériterent après la mort, qui arriva à Pise en
1624, cette magnifique épitaphe qu'on lit sur son Tombeau : Nicolaus-Michaelis
de Venerosis, cognomento de Pesciolinis, ex Comitibus Stridi, Nobilis Pisanus,
Religionis Sancti Stephani Eques, post egregiam domi in rebus arduis,
Ferdinando Hetruria magno Duci, ac foris in militiâ Belgica, Philippo II
Hispaniarum Regi, in asperrimis difficillimisque temporibus Henrico IV. Gallia Navarraque Regi, ac tandem Cosmo II Hetruria magno Duci, in
diversis negociis navatam operam honorificis stipendiis decoratum, laborum finem
habuit ut in æterna gloria conquiescat. Obiit anno 1624, vixit 84. Ce même Chevalier de Pesciolini fut envoyé par le Grand-Duc
de Toscane vers Caseau ; cette négociation fut très-périlleuse pour lui.
Voyez Mr. de Ruffi dans son Histoire de Marseille. Ce fut encore ce Chevalier
de Pesciolini qui commanda la Flotte, qui déposa à Marseille les corps des
Pisans qui avoient été tués dans une guerre contre les Sarrasins. L'épitaphe
qui est sur le tombeau où ces corps ont été ensevelis, & qui commence par
ces mots, verbi incarnati &c. est décrite aussi dans l'Histoire de
Marseille de Mr. de Ruffi, telle qu’on la voit encore sur cet antique monument
qui est à l'entrée de l'Eglise de Saint-Victor de Marseille. Il en est parlé
aussi dans le Traité des Familles illustres de Tristan, où l'on voit la
Généalogie de la Famille de Venerosi Pesciolini. Là sont cités plusieurs
Auteurs Italiens, comme Paulomini, Petra Sancta, &c.,
lesquels ont parlé de cette Famille avec de grands eloges, & ont fait
connoître son origine & son ancienneté. Il y a encore plusieurs Branches de Venerosi en Italie.
La Branche qui subliste à Pise, est alliée avec Roselmine Chambellan de
l'Empereur d'Allemagne, & Maître des Ecuries du Grand-Duc de Toscane. En
1749, il y a eu de ce nom & de cette Famille de Venerosi, un Doge de la
République de Gênes, lequel aussi a été Vice-Roi en Corse. La Famille de
Venerosi Pesciolini continue à Marseille. De Nicolas de Venerosi Pesciolini,
fils de François de Venerosi, cousin-germain d'Amant & d'Antoine de
Venerosi freres, sont sortis deux enfants mâles & deux filles :
Nicolas-Pascal de Venerosi Pesciolini ; Jean-Jacques ; Euphemie de
Venerosi ; & Laurence, Religieuse au Couvent des Bernardines Ã
Marseille. Nicolas-Pascal de Venerosi Pesciolini, fils aîné de
Nicolas, fils de François de Venerosi, est marié à Marseille avec
Marguerite-Claire de Maillet, fille de feu Pierre-Mathieu de Maillet, qui, Ã
l'âge de vingt-trois ans, eut la survivance de son pere pour la charge de
Consul général de France dans la Morée. De ce mariage est issu un fils nommé
Pierre-André-Nicolas de Venerosi Pesciolini. Jean-Jacques de Venerosi
Pesciolini (second fils de Nicolas, fils de François) ancien Capitaine
d'Infanterie, Chevalier de l'Ordre Militaire de St. Louis, commande l'Isle des
Grouais au Port-Louis en Bretagne où il est marié avec Mademoiselle de
Blotieres, dont il a plusieurs enfants. Dans ces dernieres Guerres, il repoussa
les Anglais qui vinrent l'attaquer dans son Isle dont ils vouloient s'emparer :
mais il la défendit généreusement, & obligea l'ennemi de se retirer (Artefeuil,
Histoire héroique et universelle de la noblesse de Provence, Tome 3, 1786 -
books.google.fr). Nicolas Pesciolini
dans les événements de Marseille Dévoué au souvenir de Henri III, D'Epernon avait combattu
la Ligue, comme ennemie de ce monarque, comme favorable à son rival Joyeuse:
dans ce même intérêt, il avait favorisé à la cour le roi de Navarre, et il
s'était plus tard rangé sous ses drapeaux ; mais d'Épernon n'en était pas moins
catholique et persécuteur; il avait peu de considération pour Henri, et il ne
sentait aucun scrupule de porter les armes contre lui ou contre la France. Dès
qu'il vit clairement la résolution du roi de lui ôter son gouvernement, il
entra en traité avec Philippe II; et, le 10 novembre 1595, il signa Ã
Saint-Maximin l'engagement «de guerre au
prince de Béarn, et aux hérétiques et fauteurs d'iceux dans le royaume de
France, et de ne traiter ni résoudre aucun accord ni paix avec eux sans en
avoir la permission de Sa Majesté catholique.» Tandis que Philippe promit
de lui payer 12,000 écus tous les mois, de lui fournir de la poudre et des
balles, et de l'aider, en mettant à sa disposition six mille arquebusiers et quelques
galères, à se rendre maître de Toulon, où il recevrait ensuite garnison
espagnole. Les deux parties contractantes n’eurent cependant point le temps
d'exécuter ce traité. Ce n'était ni le courage, ni le talent militaire qui
manquaient au duc d'Épernon pour exécuter ses menaces ; mais sa hauteur,
sa cruauté, sa cupidité et ses emportements l'avaient rendu tellement odieux Ã
tout le pays, qu'il n'y avait pas un seul Provençal qui lui demeurât attaché.
Il ne comptait pour sa défense que sur les soldats gascons, ou sur ceux de ses
gouvernements de Saintonge et d'Angoumois, qu'il avait
amenés avec lui. Chaque jour il apprenait quelque défection nouvelle. Avant
l'arrivée du duc de Guise, il avait consenti à des trêves de deux et de trois
mois pendant lesquelles l'été se consuma. Il avait voulu ensuite fermer
l'entrée de la haute Provence à Lesdiguières, son ennemi personnel, tandis que,
le 21 novembre, le duc de Guise entrait en Provence, bien accompagné de
noblesse et de gens de guerre, et que le 18 décembre il vint prendre séance au
parlement d'Aix comme gouverneur pour le roi. (1596.) Le duc de Guise,
débarrassé de Lesdiguières par sa retraite volontaire, ne se pressa point
d'agir contre Épernon, qui, au commencement de l'année 1596, s'était retiré Ã
Brignolles, et qui, effrayé des défections nombreuses qui lui étaient annoncées
chaque jour, ne songeait point non plus à attaquer son rival. Guise s'occupait
au contraire à se faire reconnaître par les villes de la Provence qui étaient
demeurées jusqu'alors fidèles à la Ligue. Il avait reçu la soumission des
places gardées jusqu'alors par le duc de Savoie. Il avait engagé la grande
ville d'Arles à le reconnaître; dès le 14 octobre elle s'était soumise Ã
l'autorité du roi. Il avait pris Martigues, le Vinon, Grasse, Barbentane et
Hières, et il ne lui restait plus que Marseille à soumettre pour se sentir
maître dans son gouvernement. Marseille, que son commerce avait rendue puissante et
fière, avait obtenu depuis longtemps des souverains de Provence le privilège de
se gouverner par ses propres magistrats, de se garder et se défendre par ses
propres milices. Deux fonctionnaires annuels, le viguier et le premier consul,
dont l'un devait être gentilhomme, l'autre bourgeois, étaient à la tête de la
municipalité de Marseille; celle-ci se composait encore de deux autres consuls,
un assesseur et quatre capitaines de quartier ; mais Charles de Casaux et Louis
d'Aix, qui s'étaient fait élire, l’un premier consul, l'autre viguier, dans une
sédition au mois de février 1591, avaient dès lors trouvé moyen de se faire
continuer en charge sans réélection. Ils prenaient à tâche d’exciter les
passions de la populace fanatique de Marseille; ils dénonçaient à son
indignation les huguenots, les politiques, les tièdes, qui s'associaient au
prince de Béarn, auquel ils attribuaient tous les vices de
Henri III; ils se déclaraient les champions dévoués de la liberté et des
privilèges de Marseille. En même temps ils faisaient tomber la tête de leurs
adversaires par une justice sommaire, ils levaient arbitrairement de l'argent
sur les riches bourgeois ; mais ils flattaient les basses classes, et
c'était sur elles que s'appuyait leur pouvoir. Ni d'Épernon, ni Lesdiguières,
ni Guise, n'avaient eu des forces suffisantes pour assiéger Marseille; et quand
l'un ou l'autre s'était approché des murs de cette cité, la puissante
artillerie des remparts l'avait bientôt fait reculer. Le château d'If,
cependant, qu'on peut regarder comme la citadelle de Marseille, était occupé
par une garnison toscane. Bâti sur une des îles Pomègues, à trois milles en
mer, et dominant le port, il avait été offert dès 1589 au grand-duc Ferdinand
par le capitaine Beausset qui y commandait, lorsque Christine de Lorraine avait
passé par Marseille pour se rendre en Toscane, dont elle épousait le souverain ;
et il fut occupé le 8 juillet 1591 par les galères du grand-duc, qui eut grand
soin de le faire fortifier et approvisionner. En même temps Ferdinand s'efforça
de persuader aux Guises qu'il le faisait pour conserver les droits de la maison
de Lorraine sur la Provence; aux Marseillais, qu'il prenait des sûretés contre
l'ambition du duc de Savoie ; Ã Philippe II, qu'il voulait mettre le
commerce toscan à l'abri des pirateries des Marseillais ; à Henri IV,
enfin, qu'il voulait empêcher le démembrement de la monarchie française. Ces
explications contradictoires avaient obtenu partout fort peu de créance ;
mais les Toscans s'étaient puissamment fortifiés au château d'If, et d'autre
part ils évitaient de donner offense à personne; aussi comme chacun redoutait
l'entreprise d’un siège difficile, chacun aussi les traitait comme neutres. Lorsque le reste de la Provence avait reconnu l'autorité
de Henri IV, le consul Casaux avait conçu de l'inquiétude ; il avait offert sa
ville à Philippe II, il lui avait représenté combien elle pouvait être importante
pour la communication entre les États d'Espagne et d'Italie de ce monarque, et
il lui avait demandé l'assistance de douze galères commandées par le prince
Doria, avec un subside de cent cinquante mille écus, et une garnison espagnole.
Philippe II saisit avec avidité ces propositions, et les galères et les troupes
espagnoles avaient été reçues dans le port de Marseille, avant que le duc de
Guise ait fait son entrée en Provence. D'autre part, le grand-duc Ferdinand,
qui fondait tout son espoir d'indépendance pour l'Italie, sur la grandeur de Henri IV servant de contrepoids à la puissance espagnole,
se regardait comme perdu si les Espagnols possédaient Marseille, ou si le duc
de Savoie gardait la possession du marquisat de Saluces ; car, dans l'un
et l'autre cas, la porte de l'Italie restait fermée aux Français. L'arrivée en
Provence du duc de Guise, dont le nom était si cher aux ligueurs, avait causé
un partage même à Marseille dans le parti catholique. Plusieurs citoyens avaient manifesté le désir de la paix et de la
soumission au roi, et parmi eux les parents du capitaine Beausset, celui qui
avait admis les Toscans dans le château d'If, et qui en partageait toujours le
gouvernement avec le Toscan Pesciolini ; il en résulta des hostilités
entre Marseille et le château d'If, des persécutions contre toute la famille de
Beausset, et comme Casaux ne pardonnait pas la plus légère hésitation dans
l'obéissance, la Provence se remplit bientôt de Marseillais fugitifs, qui
recouraient au duc de Guise. Pesciolini lui offrit en même temps son assistance,
au nom du grand-duc; mais il lui représenta qu'il serait trop dangereux et trop
long d'attaquer Marseille à force ouverte. Le docteur Nicolas Beausset se
chargea de trouver un traître qui délivrerait Henri IV, Ferdinand et le duc de
Guise du consul de Marseille. Il fit choix pour cela d'un aventurier corse
nommé Pierre Libertà , capitaine à la solde du consul Casaux, lequel avait la
plus grande confiance en lui, et lui avait commis la garde de la porte royale.
Libertà ne se refusait point à l'assassinat, mais ses demandes pour prix de sa
trahison étaient exorbitantes. Il exigeait la somme de cent soixante mille
écus, la charge de viguier pendant une année, un fief noble, un évêché, ou tout
au moins une abbaye pour un de ses parents, le commandement d'un des forts de
Marseille ; enfin, une amnistie pour tous les Marseillais. Le duc de Guise
accepta ce traité et le signa le 10 février à Toulon. La difficulté principale,
celle de l'argent, avait été levée par Ferdinand, qui avait envoyé l'été
précédent Jérôme de Gondi au roi avec trois cent mille écus, en lui
représentant que c'était pour la guerre du Midi, non pour celle du Nord, qu'il
lui envoyait ce subside, et qui, de nouveau, avait fait passer quatre-vingt
mille écus à Lyon pour les affaires de Provence. Mais Henri IV, qui désirait
réserver cet argent pour la guerre de Picardie, quand le traité de Libertà lui
fut présenté, déclara que, dans l'embarras actuel de ses affaires, il ne
pourrait payer comptant plus de cinquante mille écus. D'ailleurs, il promit au
libérateur de Marseille les plus magnifiques récompenses. Au reste, Libertà n'attendit pas la réponse du roi ; il
avait fixé au 17 février l'exécution de son complot, et il avait demandé que le
duc de Guise s’approchât avec son armée pour menacer Marseille et déterminer
l'un ou l'autre des consuls à sortir de la ville pour le reconnaître. Ce fut
Louis d'Aix qui, le matin, se trouvant à la porte royale, vit avancer les
royalistes. Comme leur corps était nombreux et que le temps était fort mauvais,
il conclut qu'ils avaient quelque projet sur la ville, et il donna ordre qu’on
allât avertir Casaux de venir garder la porte royale, avec la troupe espagnole.
En même temps il sortit avec ses mousquetaires pour reconnaître les avenues.
Allamanon, envoyé par le duc de Guise avec une petite avant-garde, ayant laissé
passer Louis d'Aix, sortit tout à coup du lieu où il s'était caché et se montra
devant la porte de Marseille, mais il fut accueilli à coups de fusil et la
herse aussitôt abaissée. Casaux arrivait pendant ce temps de l'intérieur de la
ville. Libertà alla au-devant de lui, et lui dit de se presser, car ses gens
étaient déjà aux prises avec les royalistes. Il l'entraîna ainsi en avant de sa
troupe ; mais à peine Casaux avait passé la seconde porte que la herse en fut
également abattue, et Casaux se trouva pris entre Libertà , ses deux frères et
quelques soldats vendus. «Qu'est ceci, mon compère ? s'écria-t-il. - Méchant
homme, c'est qu'à ce coup il faut crier vive le roi !» En même temps il le frappa
de son épée, et Casaux fut à l'instant achevé par ceux qui l'entouraient.
Quelques royalistes commencèrent alors à parcourir le quartier de Saint-Jean en
appelant les bourgeois aux armes et criant vive le roi, le tyran est mort ! Mais personne ne bougea ; Casaux n'était ni assez
haï pour qu'on se réjouît de sa mort, ni assez aimé pour qu'on le vengeât.
Personne, d'ailleurs, ne connaissait la force des conjurés et ne voulait se
compromettre. Toutefois Libertà , maître de la porte royale, fit entrer la
troupe du duc de Guise. Les Espagnols troublés couraient vers le port; Louis
d'Aix, qui était rentré dans la ville par une autre porte, n'ayant pu se réunir
avec les fils de Casaux, ils finirent tous, après une courte résistance, par s'embarquer
sur les galères de Doria, qui se hâta de sortir du port et de faire voile pour
Gênes, où il déposa tous les fugitifs de Marseille. Guise fut reçu dans
Marseille avec de vives acclamations ; la ville entière retentissait du cri de
vive le roi ; chacun voulant montrer d'autant plus de zèle qu'il craignait
d'être accusé de plus de tiédeur. Libertà fut nommé viguier, comme on le lui
avait promis ; mais avant qu'il eût touché les sommes considérables qu'on lui
devait encore, s'étant donné une entorse au pied, il mourut le 11 avril 1597,
non sans soupçon de venin, comme dit Nostradamus. Le duc de Guise voyait aussi
avec jalousie les Toscans maîtres de l'île et du château d'If; il tenta dès
lors, à plusieurs reprises, de leur enlever cette forteresse à l'aide du même
capitaine Beausset, qui la leur avait livrée ; mais le commandant toscan le
prévint, et le 20 avril 1597, il surprit les Français qui étaient avec lui de
garde au château d'If, et après en avoir tué quelques uns il arrêta les autres
et les débarqua à Marseille. La réduction de Marseille fut suivie de près par
la soumission du duc d'Épernon. Il sentit l'impossibilité de lutter davantage
pour conserver le gouvernement d'un pays où il n'avait point de partisans, où
la Ligue s'était ralliée à son rival, où la communication lui était coupée avec
l'Espagne et avec la Savoie. Il réduisit ses prétentions à la demande d'une
somme d'argent. Il estimait à 600,000 livres les dédommagements qui lui étaient
dus. Le roi et les États du pays ne voulurent lui accorder que 50,000 écus. Il
sortit enfin de Provence le 27 mai pour n'y plus rentrer, et il alla trouver le
roi, qui lui donna, quelques années plus tard, le gouvernement de Guienne (Jean
Charles Léonard Sismonde de Simondi, Histoire des Français, Tome 2, 1840 -
books.google.fr). Cf. quatrain X, 88 - Maximilien Hercule - 2242. Interventions
étrangères en Provence : la Savoie Le duc de Savoie chercha à justifier son intervention en
Provence en 1590. Il la quittera en 1592. L'ambassadeur René de Lucinge, machiavélien, avance le
droit de dépecer un Etat en train de disparaître ainsi que le droit à la
couronne de France du duc de Savoie petits-fils de François Ier par sa fille Marguerite,
épouse d'Emmanuel-Philibert. Aussi, le devoir de défendre le catholicisme
contre des hérétiques qui menacent la Savoie, à l'appel du représentant de
l'Etat ligueur le duc de Mayenne ou des Provençaux eux-mêmes (Fabrice
Micallef, Le droit d'intervenir, Thémis en diplomatie, Droit et arguments
juridiques dans les relations internationales de l'Antiquité tardive à la fin
du XVIIIe siècle, 2018 - www.google.fr). Dans l'état des provinces françaises remis à Philippe II,
sont ces mots en regard du Dauphiné et de la Provence : "On dit que
M. le duc de Savoie y a pourveu". Le duc de Savoie avait en effet été
accueilli par les Marseillais, mais il n'avait pu empécher son voisin le
grand-duc de Toscane d'occuper le château d'If et l'ile de Pomègues. Il y avait
toutefois cette différence entre les deux Italiens, que le Florentin prenait le
prétexte de conserver pour Henri IV, à l'aide de ces forts et de sa flotte, les
côtes de Provence, tandis que le Piémontais affirmait à son beau-père Philippe
II qu'il se regardait comme simple gouverneur de la Provence pour son compte.
Le Médici, plus banquier que prince, s'intéressait à la partie du roi de France,
avançait des fonds à gros intérêt, se promettait de ne céder que contre bons
écus les gages saisis, et avait soin de faire entretenir aux frais de Henri IV
la cavalerie qu'il avait l'audace d'envoyer pour combattre les Espagnols en
France (Henri
Forneron, Histoire de Philippe II, Tome 4, 1882 - books.google.fr). Frioul Aux portes du vieux port de Marseille, L’existence de
l’archipel du Frioul ne semble connue que grâce au château d’If immortalisé par
le roman d’Alexandre Dumas. Pomègues et Ratonneau, les deux plus grandes îles
de cet archipel restent méconnues et revêtent pourtant une importance
stratégique pour le contrôle des accès maritimes de Marseille. En constatant la
similitude des topographies, on peut même se demander si les Phocéens auraient
choisi ce site sans leur présence. L’archipel possède une image très négative
pour les Marseillais. Îles de la quarantaine et de la contagion, îles des secrets
militaires, longtemps interdites d’accès, cailloux qui, de Marseille,
apparaissent dénudés et arides, un faisceau de raisons qui explique
probablement le rejet des Marseillais. [...]Â
Ce sont les Florentins qui construisent entre 1594 et
1597 la première hauteur des retranchements bordant le pourtour de l’île.
L’accès au château d’If lui-même leur reste en effet interdit, la confiance
ayant ses limites. L’espace restreint disponible sur l’île d’If pousse les
Florentins à s’implanter sur les îles de Pomègues et Ratonneau. Bien que les
plans de construction établis dans les décennies suivantes divergent des
projets retrouvés en Italie, c’est aux Florentins que l’on attribue la
construction initiale de la grosse tour de Pomègues et du premier fort de
Ratonneau vers 1594. Après l’assassinat de Casault en 1596 et le renvoi des
Florentins en 1597 moyennant deux cent mille écus d’or, Henri IV fait reprendre
et compléter les fortifications florentines par l’architecte militaire Raymond
de Bonnefons. Les forts ont alors approximativement leur contour actuel et,
malgré les multiples refontes ultérieures, nombre de leurs murs sont encore
debout aujourd’hui. Nous n’avons pas à ce jour trouvé l’origine exacte de la
construction des batteries de Croix à la pointe nord-est de l’île de Ratonneau
et d’Ouriou à la pointe nord-est de celle de Pomègues mais il est certain
qu’elles datent du XVIIe siècle (François-Noël
Richard, Les fortifications militaires sur les îles de Marseille entre 1694 et
1875 et leur rôle dans le contrôle du commerce maritime de Marseille. In: La
Méditerranée autour de ses îles, «Relations, échanges et coopération en
Méditerranée», Bastia, 2003. Paris, 2008 - www.persee.fr). Fortia de Piles est nommé gouverneur du Château d'If en
1598 au départ des Toscans. Il attendra en vain la visite du roi à Marseille,
faisant construire le château de briques de Forville pour l'accueillir Ã
Carpentras. Son fils lui succéda en 1611 au Château d'If à 11 ans (Philippe
Jean Coulomb, Pierre-Paul de Fortia, 2021 - books.google.fr). Dans l'archipel du Frioul, l’île de Ratonneau, longue de
2,5 kilomètres sur 0,5 kilomètre de large porte un fort, la plus imposante
fortification de ces îles. Le fort domine l’île de Ratonneau et offre un
superbe panorama sur Marseille et le château d’If. Il a été construit par
Raymond de Bonnefons, l’architecte d’Henri IV. La construction du fort a lieu entre 1597 et 1610. Il a été
construit dans l’objectif de fortifier et défendre les îles (tarpin-bien.com). Les îles du Château-d'If, de Pomègue et de Ratoneau, qui
occupent le centre de la rade de Marseille, ont des fortifications qui
paraissent bien tracées. Le Château-d'If a été construit par François Ier en
1529, après le siège de la ville par les Espagnols en 1524. Andréa Doria,
Génois au service de Charles Quint, roi d'Espagne, débarque sur l'île d'If,
détruit et brûle les échafaudages pour en retarder la fin de la construction et
la mise en service. Les travaux furent abandonnés, et ce ne fut que six ans
après que François Ier voulut de nouveau fortifier cette Selon la tradition, les
murs furent élevés sur les débris d'un cirque qui avait été construit par les
Romains. Les fortifications qui couronnent les rochers et ceignent tout le
contour de l'île, furent construites dans les années 1596 et 1597, pendant que
Nicolas De Beausset, gouverneur de l'île et du Château-d'If, les mit sous la
protection du grand duc de Toscane, afin de les préserver de l'occupation
espagnole. Les Toscans s'étant rendus maîtres absolus de la place, les
Marseillais tentèrent d'élever un fort dans l'île de Ratoneau pour battre le
Château-d'If. Dom Juan de Medicis, frère naturel du grand duc, survint avec un
renfort de galères et de galiotes, empêcha les Marseillais d'achever les
fortifications de Ratoncau, et fit travailler à un nouveau fort dans l'île de
Pomègue. Enfin, le duc de Guise, gouverneur de Provence, parvint à battre
l'ennemi, et fit jeter dans le fort de Ratoneau 200 soldats et le garnit de
munitions de guerre et de bouche. En 1598, il y eut cessation d'armes, et il
fut conclu à Florence un traité par lequel les îles du Château-d'If, de
Ratoneau et de Pomègue furent restituées à la France, qui en fit achever les
fortifications et les porta au degré de défense qu'elles ont maintenant (Christophe
de Villeneuve, Statistique du département des Bouches-du-Rhône: avec Atlas :
Publiée d'après le voeu du conseil général du Département, Tome 2, 1824 -
books.google.fr, La
Ruche provençale, recueil littéraire, 1819 - books.google.fr). "Barbares"
: Barbaresques Un épisode peu
connu de l'histoire marseillaise, ou quand les Toscans occupaient le château
d'If et que Murad Rais, capitaine des galères d'Alger, accourait à la rescousse
pour les déloger, 1591-1598 (titre provisoire). Dans cette période
extraordinairement troublée, contemporaine et consécutive à l'avènement d'Henri
IV, Marseille est l'enjeu des rivalités entre l'Espagne et la Toscane. Contre
les Toscans qui occupèrent de force le château d'If en 1597, qui demanda l'aide
du célèbre corsaire barbaresque Murad Rais à la carrière exceptionnelle ? Ce
sont des Marseillais fidèles au roi de France et il s'agirait des principaux
actionnaires de la Compagnie du Bastion, probablement, surtout, la veuve
d'Antoine Lenche Accueilli à Marseille
en libérateur, Murad Rais repartit pourtant sans combattre, et le différend fut
réglé par voies diplomatiques (Revue
d'histoire maghrebine, Numéros 13-14, 1979 - www.google.fr/books/edition). Les Toscans Le grand-duc de Toscane, un Médicis, passait pour le
prince le plus riche de l'Italie. Son frère et prédécesseur avait dû à ses
générosités envers l'Empereur de se voir confirmer par Maximilien II le titre
de grand-duc conféré par Pie V à leur père Côme Ier. Ferdinand Ier avait pris
très-habilement parti dans les guerres de la Ligue en fournissant des subsides
à Lesdiguières et en jetant, à propos, une garnison dans le château d'If, dont
il empêcha ainsi la prise par Charles-Emmanuel et qu'il put rendre, la paix
faite, à son futur neveu Henri IV. C'était là un des griefs que nourrissaient
contre lui le duc de Savoie et surtout Philippe II, qui lui reprochait en outre
son mariage avec Christine de Lorraine et l'opposition systématique que le
parti florentino faisait dans les conclaves aux cardinaux espagnols. Le Roi de France se trompa sur les intentions réelles da
grand-duc : "que le grand-duc, á mun desceu, s'est saisy de mon
chasteau des isles d'Iéres..., à ce induict et poussé par le Roy
d'Espagne" (Dépêche de Henri IV à M. de Brèves, 8 juillet 1597. Lettres
missives, IV, 805. M. MARTIN (Histoire de France, X, 441) laisse entendre
que l'occupation du château d'If fut peut-être la conséquence du mécontentement
du grand-duc, «parce que Rosni avait fait casser une partie des baux dans
lesquels il était interessé sous le nom de banquiers italiens». Ce ne fut pas
là l'interprétation que Philippe II et Charles-Emmanuel donnèrent à cet acte,
qui fut, somme toute, favorable à Henri, puisque Ferdinand se trouva ainsi
brouillé avec l'Espagne et la Savoie (Edouard
Rott, Henri IV, les Suisses et la haute
Italie, la lutte pour les Alpes (1598-1610), Étude historique d'après les
documents inédits des archives de France, de Suisse, d'Espagne et d'Italie,
1882 - books.google.fr). "Avignon des
Thurins" : Avegnano, Avignon et Turin Ceps :
famille de la Ville de Quiers (Chieri) en Piémont, transplantée à Cavaillon au
Comté-Venaissin, & à Avignon où elle fut atirée par Pierre de Valetariis
Evêque de Carpentras Neveu du Pape Sixte IV. Cathelin de Ceps Noble Citoyen
de Quiers, Seigneur d’Avignano &
Gouverneur de Carmagnole pour le Duc de Savoye, naquit vers l'an 1450 & fut
marié après l'an 1482 avec Venture de l'Orme (de Úlmo) Noble Génoise, Niéce de
Pierre de Valetariis, dont il eut Jean-Baptiste de Ceps, Capitaine d'une
Compagnie de gens de pied, pendant les guerres civiles ocasionées par les
Calvinistes dans le Comté-Venaissin, se distingua dans un combat doné sur les
bords de Louvéze dans la Principauté d'Orange, & y fut blessé dangéreusement.
Il fut tué, peu de tems après, à la bataille donée près de la Ville de Vaureas,
en 1562, entre les Catholiques comandés par le Comte de Suze & les
Religionaires conduits par Montbrun & des Adrets. Il avoit été mariée avec
Clémence Boreaci fille du Doyen de la Rotte d'A. vignon, dont il eut des enfans
dont Théodore de Ceps premier Ecuyer d'Anne Duc de Joyeuse, Pair & Amiral
de France, Gouverneur de Normandie, & depuis Intendant & Ecuyer du
Cardinal de Gondy, & Capitaine d'Infanterie au Régiment de Retz, lequel
épousa Barbe Bauchin Gouvernante des Enfans de Charles de Bourbon Comte de
Soissons, fille d'Hector & de Marie Arnoul de la Ville de Rouen, dont il
eut plusieurs enfans (Jean
Antoine Pithon-Curt, Histoire de la noblesse du Comté-Venaissin, d'Avignon, et
de la principauté d'Orange, dressée sur les preuves. Dediée au Roy, tome
premier, 1743 - books.google.fr, jean.gallian.free.fr). Un descendant est selon Pithon-Curt seigneur d'Orignano (Jean
Antoine Pithon-Curt, Histoire de la noblesse du Comté-Venaissin, d'Avignon, et
de la principauté d'Orange, dressée sur les preuves. Dediée au Roy, tome
premier, 1743 - books.google.fr). Mais un comte d'Avignano s'appelle Gianfrancesco Costa de
la famille des Costa della Trinita, il est un proche conseiller du duc
Emmanuel-Philibert de Savoie, gouverneur de Fossano (Charles
Marchand, Charles Ier de Cossé, comte de Brissac et maréchal de France,
1507-1563, 1889 - www.google.fr/books/edition). Il est appelé
"comte d'Avignon" dans l'Histoire
universelle pendant
l'occupation du Piémont par la France à partir de 1554 (Histoire
Universelle, Depuis Le Commencement Du Monde, Jusqu'A Present : La suite de
l'Histoire de Duchés de Savoie et de Piemont et du Royaume de Sardaigne, et de
l'Histoire de Genève, Tome 38, 1776 - www.google.fr/books/edition). Mais il s'agirait d'"Arignano", souvent écrit
"Avignano", près de Turin, fief des Costa della Trinita,
"Arignan" en français (it.wikipedia.org - Arignano). On compte dans la famille "Giorgio Costa della
Trinità , capitano generale della tragica spedizione militare voluta nel 1560 da
Emanuele Filiberto di Savoia contro le valli valdesi", le Simon de Monfort
des Vaudois, appelé du nom odieux de comte de la Tyrannie (Paolo
Mieli, In guerra con il passato, 2017 - books.google.fr). Le duc Charles-Emmanuel, qui prit le pouvoir en 1580,
entièrement occupé à guerroyer contre la France ne songea point, au début de
son règne, à inquiéter les Vaudois : en 1594, il les assura même qu'il
serait pour eux «un bon prince et un bon père,» et que «si quelqu'un cherchoit
à les molester, ils eussent à recourir à lui et qu'il y pourvoirait.» Ces
bonnes paroles ne l'empêchèrent point d'ouvrir contre eux, par son édit du 25
février 1602, ce que les Vaudois ont appelé la neuvième persécution. Par cet
édit, les Vaudois étaient mis hors la loi et il était défendu aux catholiques
sous peine de mort d'entrer en relations avec eux, de leur vendre ou de leur
acheter. Les vexations sans nombre que les Vaudois eurent à subir à la suite de
cet édit ne furent que les faibles préludes des massacres devaient bientôt
désoler les vallées en 1655 (Alexandre
Bérard, Les Vaudois : leur histoire sur les deux versants des Alpes du IVe
siècle au XVIIIe, 1892 - books.google.fr). En 1554, le Piémont et la Savoie étaient entièrement envahis
par les Français, et le Comté de Nice se trouvait menacé d'une invasion
imminente. Confiant dans son courage, il conçut l'espoir de la victoire :
Certain de la fidélité des habitans de Nice, le duc Emmanuel Philibert leur
envoya François Costa, seigneur
d'Arignan, avec une lettre adressée aux Consuls, dans laquelle il leur
promettait de venir bientôt visiter l'asile de son enfance. Ils s'empressèrent
de faire partir pour Bruxelles Jean Pascal, licencié en droit
, pour assurer le Duc de l'entier dévouement de toute la population (Louis
Durante, Histoire de Nice, Tome 1, 1823 - books.google.fr). En 1594, Emanuel
Coste Comte d'Arignan jeune Gentilhomme, blessé au siège de Briqueras, mourut
de ses blessures à Pignerol (Samuel
Guichenon, Histoire généalogique de la royale maison de Savoie: justifiée par
titres, Tome 2, 1778 - books.google.fr). "Vast" fait penser à "Del Vasto" :
Alfonso III d’Ãvalos (1502 - 1546), marquis del Vasto
puis de Pescara (1525), militaire du royaume de Naples au service de l’Espagne,
fut en outre capitaine général du duché de Milan (fr.wikipedia.org -
Alfonso de Avalos). Mais il meurt en 1546. Cf. quatrain VII, 27. "Thurins" mettrait en cause le Piémont dont
Turin est la capitale, et capitale des Etats Savoyards depuis 1562. Acrostiche : LP MV LP : Liber Pontificalis. MV : minicipium Verulanum de la ville de Veroli dans la
Campanie romaine Véroli contiendrait le tombeau de deux des trois Marie,
Marie Salomé et Marie Cléophas, filles d'Anne de pères différents. L'invention
de leurs restes aurait été faite en 1209. A la même époque de Gervais de
Tilbury dans ses Otia Imperialia (début XIIIe siècle) formées de cent
vingt-neuf chapitres d'une foisonnante richesse, fruit d'un travail
ininterrompu pendant près de trente ans, mentionne Notre Dame de la Mer avec
ses Maries. Selon le poème (XIVe siècle) du carme Jean de Venette,
leurs reliques auraient été rapportés aux Saintes Maries de la Mer par un
chevalier provençal ayant combattu les Sarrasins en Italie. Il contredit la
légende qui montre les Maries venir en Provence vivantes avec Marie-Madeleine
et d'autres (Étienne
Michel Faillon, Monuments inédits sur l'apostolat de Sainte Marie-Madeleine en
Provence et sur les autres apotres de cette contrée: Saint Lazare, Saint
Maximin, Sainte Marthe, les Saintes Maries Jacobé et Salomé, etc., 1848 -
www.google.fr/books/edition). L'authenticité historique de cette pieuse légende est une
question qui a longtemps divisé et qui divise encore le monde catholique
savant. Voici l'état actuel du problème. Commencée au XVIIe siècle, à l'époque
des hardiesses de Launoy (1603-1678) qui attaque la tradition de Provence, la
discussion a été reprise de notre temps avec plus d'érudition positive, L'abbé
Faillon, Ms Freppel, M. Lenthéric et surtout M. l'abbé Albanès ont apporté en faveur
de l'affirmative des lumières nouvelles tirées du progrès des sciences
paléographiques et géographiques. D'autre part, M. l'abbé Duchêne, membre de l'Institut, un des plus érudits
apologistes chrétiens, s'est mis à la tête du parti orthodoxe qui conclut à la
négative. M. l'abbé Duchêne est d'avis que les reliques de sainte Madeleine,
conservées en Provence, sont venues de Constantinople à l'époque des empereurs
latins. La pécheresse de Magdala, l'amie du Sauveur, n'aurait donc jamais
habité la grotte de la Sainte-Baume. M. Duchêne a élucidé cet intéressant sujet
en fouillant à Rome les précieux documents du Liber Pontificalis. Le
bréviaire grec fait d'ailleurs mourir sainte Madeleine à Éphèse (Antoine
Albalat, Voyage à la Sainte Baume, La Nouvelle revue, Volume 84, 1893 -
books.google.fr). En 1481, on voit dans les registres de compte de la ville
de Marseille les premières mentions de ce guet de saint Lazare ou Course du Cheval Saint-Victor, qui, Ã
l'époque moderne, sera intégré au cycle de saint Victor. Cette cérémonie ou
fête commençait le soir de la veille de saint Victor, 20 juillet, par une
magnifique cavalcade qui durait le reste de la nuit aux flambeaux (Noël
Coulet, Rites, histoires et mythes de Provence, 2020 -
www.google.fr/books/edition, Albertine
Clément-Hémery, Histoire des fêtes civiles et religieuses, 1846 -
www.google.fr/books/edition). La fête de Marie Madeleine est le lendemain de celle de
Victor, le 22 juillet. Cf. quatrain X, 88 - Maximilien Hercule - 2242. Marie Salomé de
Bade est la première femme du duc Jean-Guillaume de Clèves. Elle meurt en
1600 (Antoine
Augustin Bruzen de La Martinière, Le grand dictionnaire geographique et
critique, 1737 - www.google.fr/books/edition). À sa santé chancelante et son addiction pour le beau sexe s'ajoutaient pour Henri IV des soucis politiques. La situation internationale devenait préoccupante au plus haut point car l'empereur Rodolphe II, le petit-fils de Charles Quint, venait de s'emparer du duché de Juliers-Clèves-Berg, ajoutant ainsi des territoires aux possessions existantes des Habsbourg aux Pays-Bas, ce qui entraîna une flambée belliciste en France. [...] La maison de Clèves s'étant éteinte en 1609 avec le duc Jean-Guillaume, une guerre, dite guerre de Succession de Juliers, opposa les cinq sœurs de ce prince et les maisons de Saxe, de Palatinat-Neubourg et de Brandebourg. L'empereur Rodolphe II ordonna la séquestration du duché. Pour maintenir leurs droits, les princes implorèrent le secours de l'Union protestante et s'allièrent à Henri IV, roi de France. L'intervention de la France fut retardée à la suite de l'assassinat de ce monarque par Ravaillac (Philippe Jean Coulomb, Pierre-Paul de Fortia, 2021 - books.google.fr). |