Nicolas Strozzi en Floride I, 30 1579-1580 La nef estrange
par le tourment marin Abourdera pres de port incongneu, Nonobstant signes de rameau palmerin : Apres mort, pille : bon avis tard venu. Les palmes : la
Floride L'institution de la fĂŞte dite des Palmes ou des Rameaux
est très-ancienne; on la fait remonter au quatrième
siècle. Il y a lieu de croire que c'est dans la Palestine qu'elle a commencé,
et que de là elle s'est répandue dans le reste de l'Orient ; mais il n'y a pas
de preuves bien évidentes qu'elle ait été établie dans les églises d'Occident,
avant le vie siècle; le même sacramentaire de saint Grégoire qui vivait dans ce
temps, ne renferme dans l'office de ce jour, entre la préface et la
postcommunion . qu'une bénédiction dans laquelle le prêtre, avant de communier,
demande à Dieu que, comme les fidèles s’étaient présentés à lui en ce jour,
avec des branches de palmier et d'autres rameaux , il lui plût aussi de les
recevoir, après la mort, chargés des palmes de leur victoire et des fruits de
leurs bonnes œuvres. La fête des Palmes ou des Rameaux se célébrait, dans son
origine, avec beaucoup plus de pompe et d'appareil que maintenant. L'Eglise. afin de consacrer le reste de ses offices aux mystères de la
Passion et à la douloureuse mémoire des souffrances du Sauveur, a jugé à propos
d'en réduire toute la cérémonie à la bénédiction des rameaux et à une
procession qui représente l'entrée triomphante de Jésus-Christ dans Jérusalem.
Les Rameaux que l'on Ă©tait dans l'usage de porter Ă cette procession Ă©taient
des branches de palmier, d'olivier, de saule, de buis, et d’autres arbres les
plus précieux ; on y joignait des fleurs, selon que la saison le permettait. La
procession se faisait hors de l'église, dont les portes restaient fermées
jusqu'à son retour. Le sous-diacre frappait à la porte avec le bâton de la
croix; ce qui donnait à entendre que le ciel était fermé aux hommes, et que
c'est Jésus-Christ qui nous en a donné l'entrée par le mérite de sa mort sur la
croix. On chantait alors la belle hymne: Gloria,
laits et honor tibi sit, Rex Christe Redemptor. Cette hymne a été composée par Théodulphe, évêque d'Orléans, dans sa prison d'Angers, où
Louis le DĂ©bonnaire l'avait fait mettre pour avoir eu part Ă la conspiration de
Bernard. roi d'Italie. L'empereur, assistant Ă la
procession des Rameaux, Ă Angers, l'entendit chanter par des enfants Ă la porte
de la prison ; il en fut si touché qu'il rendit la liberté à son auteur et le rétablit
dans son siège. A ce moment la porte de l'église s'ouvrait, et tout le
peuple, tenant ses rameaux ou bouquets inclinés, chantait Hosanna ! jusqu'à ce que les prêtres fussent arrivés à l'autel. C'est
de ces cérémonies que viennent les différents noms qui ont été donnés au dimanche
qui précède la fête de Pâques. Il fut appelé dimanche des Rameaux, dimanche des
Palmes, jour de Hosanna, de Pâque-fleuri
: Pascha floridum. d'où les Espagnols ont donné le nom de Floride à une grande
contrée d'Amérique, parce qu'ils l'avaient découverte le jour de Pâque fleuri
de l'an 1513. Dans l'Eglise latine, il avait encore d'autres noms; on
l'appelait dimanche d'indulgence, parce qu'on y réconciliait à l'Eglise les
pénitents publics: dimanche des compétents ou postulants, parce qu'on y
admettait au baptême les catéchumènes, c'est-à -dire ceux qui étaient
suffisamment instruits. Ils ne devaient recevoir le sacrement que le samedi
saint; et comme ce jour-là , pour les y préparer, on leur lavait la tête, il fut
encore nommé capitilavium La Floride avait été découverte par Sébastien Cabot en
1496; mais il ne fit qu'apercevoir la terre sans y prendre, pied. Jean Ponce de
Léon, gentilhomme espagnol, fut le premier qui-débarqua sur ce sol fertile, en
mars 1512 on 1513, et comme c'était le dimanche des Rameaux, appelé Pâques
fleuries, il baptisa ce pays du nom gracieux de Floride. Après lui, plusieurs
Espagnols cherchèrent à s'introduire dans cette contrée nouvelle, mais sans succès.
C'est alors qu'un aventurier hardi, Ferdinand de Soto, se rendit auprès de
l'empereur Charles-Quint, à Valladolid, et s'offrit à conquérir la Floride pour
le compte de la couronne d'Espagne. Ce qui fut agréé. Né à Villa-Nueva
de Barca-Rotta, de parents nobles, ce gentilhomme
ardent, ambitieux, "très-bon homme de cheval", comme disent les
historiens, avait été, l'an 1533, un des douze conquérants du Pérou, et il
était revenu de là possesseur de grandes richesses, sans compter les présents
magnifiques qu'il avait reçus de l'inca Atahualpa ou Atabalipa,
si perfidement traité par les Espagnols. Tout autre, satisfait de son sort, eût
vécu tranquillement en Espagne, avec les trésors qu'il avait dérobés aux
malheureux Indiens; mais Ferdinand de Soto était possédé du démon des
aventures, et tourmenté par l'idée qu'il n'avait pas encore conquis le plus
petit royaume à lui tout seul, tandis que Fernand Cortez s'était emparé du
Mexique et que Pizarre et Almagro s'Ă©taient rendus maĂ®tres du PĂ©rou. Pourquoi n'irait-il pas ravager, Ă
son tour, un pays quelconque de l'Amérique ? pourquoi
ne se donnerait-il pas, lui aussi, le titre de Conquistador, ou mieux de
bourreau des Indiens? n'avait-il pas autant d'audace,
aussi peu de scrupules que les autres aventuriers? C'est dans ces idées qu'il
jeta son dévolu sur la Floride, dont Charles-Quint lui accorda la propriété,
qui n'appartenait ni Ă l'un ni Ă l'autre. Le capitaine espagnol aborda donc en
Floride dans l'année 1539, et y commit les mêmes excès qui partout, sur le continent
américain, avaient signalé le passage des Espagnols. Les Indiens se pendaient
de désespoir, pour ne pas tomber entre les mains des étrangers et devenir
esclaves. On raconte qu'un jour, un intendant espagnol se rendit, une corde Ă
la main, à l'endroit où plusieurs Indiens s'étaient réunis pour exécuter leur falal dessein, et les menaça, s'ils persistaient, de se
pendre avec eux. Les indigènes, effrayés, se dispersèrent, préférant la vie,
quelque pénible qu'elle fût, à l'horreur de se trouver, dans l'autre monde,
avec un de leurs tyrans. Quelle preuve Ă©loquente de l'aversion de ces peuples
pour les Espagnols ! Cette contrée mythique, nimbée par l'éclat des légendes
médiévales et le prestige de la merveille, fut le théâtre d'un des plus
sanglants épisodes de la rivalité franco-espagnole au Nouveau Monde. C'est une
sorte de Saint-Barthélemy américaine qui conclut à l'automne 1565 la brève
histoire de la Floride huguenote. Un millier de victimes méthodiquement égorgées
par trois fois pave le littoral de l'Amérique et achève en boucherie
l'entreprise coloniale la plus audacieuse qu'ait jamais projetée l'amiral de
Coligny Les expéditions huguenotes du Dieppois Jean Ribaut en
Floride (1562-1565), que firent Ă©chouer les catholiques espagnols dans une
sanglante croisade contre des conquérants "hérétiques", ont inspiré
deux écrivains protestants: Le Challeux, un témoin
oculaire, qui, dans son Discours de l'histoire de Floride (1566), Ă la fois
simple et pathétique, raconte les déceptions et les souffrances des colons
français; Chauveton, un vigoureux polémiste genevois
qui, dans sa traduction de l'Histoire naturelle du Nouveau-Monde de Benzoni et surtout dans son Brief
discours de quelques Francois en Floride (1579),
cherche à venger les martyrs de sa foi en dressant un réquisitoire formidable
contre les Espagnols, cupides, fanatiques et cruels. - De quel droit les
Espagnols prétendent-ils posséder l'Amérique, déjà occupée par des indigènes,
et faire de ceux-ci des esclaves? Cette question de Chauveton
est celle que se posaient déjà et que résolvaient par la négative, contre les
théologiens papistes, des hommes comme Las Casas, dont la Brevissima
relatio, traduite dans toutes les langues de
l'Europe, devient française en 1379, et Jean Bodin, qui dans sa République
(1577) proteste au nom de l'humanité contre les violentes conquêtes du Pérou et
du Mexique Tentative
catholique Le florentin Nicolas Strozzi, cousin de Catherine de
Médicis, fait naufrage en 1577 avec le Prince sur les côtes de la Floride, à l’entrée
du port de Santa Elena, en essayant d’entrer dans le Port Royal Sound, guidé
par un certain Félix échappé des mains des Espagnols sept ans plus tôt. Ils
avaient abordé à la barre de Saint Augustine mais trouvant peu de fond ils
étaient remonté vers le bord dans la crainte d’une
tempête. Une quarantaine de survivants se réfugient parmi les Indiens à Cosapoy. L'espagnol Memendez
Marques attaque le village ("pille") et les Indiens lui livrent des
Français qui seront pendus ("mort"), dont Strozzi, à part deux jeunes
hommes Julien et Martin qui serviront d'interprètes. D'autres Français conduits
par le capitaine rouennais Roque subiront le même sort plus tard en 1580. Après
le désastre de 1565, ce fut la dernière tentative française d'installation en
Floride These
adventurers on the Florida shore were closely identified with the plans of
Catherine de Medici and Philippe Strozzi. "We
seized everything but held only the wind," wrote Montaigne (1533-1592) of
the American enterprises. "I fear that our eyes were bigger than our
stomachs, and [we showed] more of curiosity than capacity." The French
Catholic party could not ignore the Brazil and Florida failures merely because
they were Protestant undertakings; they winced under the affront and undertook
reprisals. In 1566 Peyrot de Montluc,
a son of the marechal, set out mystifyingly to
"discover the secrets of the kingdoms of the Negroes" - possibly to
conquer Brazil, but the leader was killed in the Madeiras.
Another voyage was planned by Philippe Strozzi, known
to the Spaniards as Estrozi, who was deterred from
his enterprise by the massacre of St. Bartholomew's (August 24, 1572), in which
Coligny was killed. Possibly this enterprise, renewed, took the Prince, owned
by a retainer of the duke of Anjou, to Florida in 1575 to create a kingdom for
the duke. The voyage was backed by Philippe Strozzi
and the marquis of Villars, admiral of France. The ship was captured by the
Spaniards. Two vessels under the same auspices made a similar effort in 1576. In
1583 the Chardon landed Etienne Bellenger of Rouen
and a band of twenty men in Acadia. There was still a broader conception. When Dom Sebastian of Portugal was killed
in 1578, Catherine de Medici aspired to place her youngest son on that
monarch's throne, opposing the candidacy of Philip II of Spain Cf. quatrain I, 85. Philippe Strozzi meurt en 1582 dans
une bataille navale aux Açores. Un
"Nonobstant" en Floride Nonobstant que ie remonstrasse la cruauté encore toute sanglante des aduersaires,
& que ce n'estoit point seulement pour vne cause ou debat humain qu'ils auoyent executé d'vne telle fureur leur entreprise: mais principalement pour
l'aduertissement qu'on leur auroit
donné, que nous serions de ceux qui se seroyent
reformez Ă la predication de l'Euangile:
que nous serions lasches de regarder plustost aux hommes qu'Ă Dieu, qui fait viure
les siens au milieu de la mort, & donne ordinairement son assistence, lors que l'esperance
des hommes defaut Avis tard venu Les Tard-venus sont un surnom appliqué aux protestants
"messieurs les consistoriaux", opposés aux bons catholiques qui ont
combattu aux Molucques et en Floride AndrĂ© Valladier, nĂ© Ă
Saint-Pal-de-Chalencon en 1565 et décédé le 13 août
1638 à l'abbaye de Saint-Arnould de Metz, est un jésuite, théologien, abbé de
l’abbaye bénédictine de Saint-Arnould et écrivain français Par le traité de paix du 6 mai 1576, la Cour avait fait
la paix avec les calvinistes à des conditions très avantageuses pour eux. C'est
que Henri III et Catherine de Médicis, sa mère, voulaient rompre l'alliance
conclue entre les mécontents politiques et les protestants. Ce but atteint, le
roi et la reine mère, tenant le traité de paix comme un vulgaire chiffon de
papier, ajournèrent les concessions consenties par eux et laissèrent les
persécutions reprendre, indirectes, sournoises, non moins dures. S'étonnera-t-on
que, dans une telle situation, les protestants aient jugé nécessaire de se
mettre en garde, de prendre des mesures de défense, de fourbir leurs armes, de
recommencer à guerroyer ? Mais pour entreprendre avec quelque chance de succès
cette nouvelle campagne, ils se trouvaient dans de mauvaises conditions. Entre
eux, l'union des premiers temps qui avait fait leur force n'existait plus. D'un côté, le parti des nobles, beaucoup
plus soucieux de ses relations avec la Cour; et de ses intérêts dans l'Etat,
que des intérêts religieux de de l'Église; de l'autre, le peuple protestant,
les membres actifs des Églises, appelés les consistoriaux, cherchaient avant
tout, à sauvegarder l'exercice de la religion L'odyssée de Le Challeux à travers les marais et les grèves noyées de la
Floride, dans l'ouragan et au milieu d'Indiens hostiles, prend valeur de voie rédemptrice.
Le désastre lui fait comprendre la vanité de toute quête du paradis sur terre.
La Floride n'est qu'un vain nom. Bien fol est qui peut
croire à cette promesse d'Éden. Ou comme le dit plaisamment un huitain
liminaire: Qui veut aller Ă la Floride,
Qu'il y aille j'y ai esté: Et revenu sec et aride, Et
abbatu de povreté. La
sagesse veut que l'on revienne en France exercer, parmi les siens et en bon
père de famille, la vacation pour laquelle Dieu vous a créé "palmerin" La série de "Palmarins"
est un exemple de composition des livres Ă la mode de l'Ă©poque. Le premier Palmerin de Oliva connu, date de 1511 Ă Salamanque, et
imite les aventures d'Amadis: le parallélisme est total. Le merveilleux se
copie et s'exagère. Primaleon est le deuxième livre
de Palmerin. Ses trois principaux personnages sont Primaleon et Polendos, les deux
fils de Palmerin, et don Duardos,
Prince d'Angleterre qui est amoureux de Flerida, la
fille de l'Empereur de Constantinople. L'influence de la littérature du roman de chevalerie
domine en France de 1540 Ă 1619; sans aucun doute cette influence vient de
l'Espagne où cette littérature domine pratiquement la totalité du XVIème
siècle: de 1508 à 1598 plus précisément. En effet, les premières éditions sont
espagnoles; malgré l'origine portugaise du premier Amadis, on voit qu'il n'a
pas eu du succès au Portugal, mais en Espagne, puis en France et dans le reste
de l'Europe Platir. Chronica del muy valiente, y esforzado Cavallero Platir hijo del
Emperador Primaleon. Valladolid,
Nicolao Tierri, 1533, in-fol. Ouvrage dédié à D. Pedro Alvarez Osorio et à Doña Maria Pimentel
de Astorga. (Antonio, Biblioth. nov.,
II , 395.). Dans le roman du mĂŞme nom, du cyle
des Palmerins, Platir aime Florinda Of the
continuators of the tradition of Spanish chivalric romance, the first to be
considered is The Honour of Chivalry or the Famous
and Delectable History of Don Bellianis of Greece,
written by Geronimo Fernandez in 1547 and translated into English from the
Italian in 1598. Its first appearance in England was not successful, because it
could not compete with the Palmerins already well established,
but in 1650 it was reprinted by an industrious bookseller and printer, Francis Kirkman, who continued it with Part two (1664) and Part
three (1672). A later and poorer version by John Shirley is the one generally
available today. It is unnecessary to recount the fantastic adventures and the
"marvels" that make up the tissue of the plot. A glance at the title
page of the volume containing the second and third parts is enough to satisfy
most readers: Being a continuation of the first part of the History of the
Renowned Prince Don Bellianis of Greece: Containing
his many strange and wonderful adventures; as fights with monsters and gyants, dissolving inchantments,
Rescuing Distressed Ladies, overthrowing Tyrants, and obtaining the fair
Princess Florisbella in Marriage. Together, with the
rare adventures of many other Heroick Emperors, Kings
Princes, and Knights, with their Amorous Intregues
and fortunate success in their undertakings. In the vein of the Spanish tradition,
the romance has its full measure of absurdities - a "chrystalline
car" drawn through the air by "inchanted
Griffons" and a "fierry Charriot
drawn by dread- full Draggons" which snatches up
two princes and then vanishes in a thunder clap, leaving a stately castle. Some
of the characters of earlier Spanish fictions are here re-created. Sage
Bellona, the counterpart of Vellona, familiar to
readers of Palmerin, still administers a life-giving
potion; the Knight of the Flaming Sword, the Knight of Hope, and the Knight of
Fortune are again with us; so, too, are Altea,
identical with a princess in Palmerin, Perianeo, doubtless inspired by Perion of Amadis, and Florida, derived from the Palmerin
Flerida Cf. Palmerin dans l'interprétation du quatrain VII, 28 - Cap Horn - 2019-2020 au sujet des Patagons, peuplade d'Amérique du Sud. |