Fakhr Eddine, émir druze du Liban I, 50 1594 De l'aquatique triplicité naistra D'un qui fera le jeudy pour sa feste : Son bruit, loz, regne, sa puissance croistra : Par terre & mer aux orients tempestes. "aquatique triplicité" Le passage de la conjonction de Jupiter et de Saturne d'une triplicité à une autre tous les 240 ans (238 ans) était censé déterminer un changement de dynastie et un renversement de situation dans l'imâmat En ces 240 ans se succédaient deux heptades d'imâms correspondant à une double période : renaissance et apogée, la conjonction se produisant alors douze fois dans des signes de terre (Taureau, Vierge, Capricorne), ou dans des signes d'eau (Cancer, Scorpion, Poisson) ; ou au contraire décadence et clandestinité, la conjonction se produisant alors douze fois dans des signes de feu (Bélier, Lion, Sagittaire) ou dans des signes d'air (Gémeaux, Balance ou Verseau) (Yves Marquet) (Lettre à Henry - Jovialistes et Achem). Le 28 août 571, qui répond à la naissance de Mohammed, la conjonction est entrée dans la triplicité aquatique qui comprend Scorpion, Écrevisse et Poissons, et y a évolué dans cet ordre à quatre reprises jusqu'en 789. Le 3 octobre 809, elle est entrée dans la triplicité ignée (Sagittaire, Lion, Bélier). Enfin, le 19 novembre 1047, elle est passée dans la triplicité terrestre (Capricorne, Vierge, Taureau) (Une date astronomique dans les Épîtres des Ikhwân as Safâ, Journal asiatique, 1915 - books.google.fr). La triplicité d'eau de 571 + 952 = 1523 dure donc jusqu'en 1761 qui commence une triplicité de feu (809 + 952). Un quatrain daté de 1761, le III, 77, renvoie à la date du quatrain III, 31, 1727. Ces deux quatrains ont une rapport avec des pays musulmans chiites ou sunnites comme l'Egypte, la Turquie ou la Perse. La différence entre les dates de 1761 et 1727 est 34, pile le septième de 238. En 1594 où se placerait le quatrain I, 50 se situe dans cette période. Remarquons aussi que dans le quatrain III, 77 (1761) il est parlé de tiers climat sous Aries comprins. Or Aries, le Bélier en latin, est un signe de feu. Jean Bodin, dans une lettre qui lui est attribuée “S’il y a moyen de savoir les changements & ruines des Républiques à l’advenir”, première édition non corrigée, 1576, note : Albumazar, Alcabice & Leopold (d’Autriche) appellent grande conjonction des deux hautes planètes qui se fait de 20 en 20 ans environ (conjunctio magna) et la plus grande est de Saturne & Jupiter au changement de triplicité qui se fait en 240 ans environ (conjunctio major) & la très grande qui se fait de Saturne & Jupiter au signe d’Aries (Bélier) en 960 ans environ (conjunctio maxima) la conjonction de 1524 qui eut un tel retentissement est a priori assez peu significative du point de vue du cycle des grandes conjonctions (cf. infra), à tel point que le phénomène, par son caractère plus visuel que structurel nous semble plus relever de l’astronomie que de l’astrologie, mais il nous semble que les astrologues, pour ne pas être en reste, emboîtèrent le pas à ceux qui avaient ameuté l’opinion, sur des bases plus spécifiquement symboliques (le poisson) et prophétiques (le Déluge). Mal leur en prit. On aurait tort de croire en effet que les relations entre astronomie et astrologie sont nécessairement fructueuses (Jacques Halbronn, Le prophétisme antéchristique, 2002 - ramkat.free.fr). On a une conjonction de Saturne et Jupiter (avec Uranus) le 19 mars 1762 au 12ème degré du Bélier, les conjonctions de Saturne et de Jupiter ayant lieu à peu près tous les vingt ans (Chaulveron, Nostradamus et la fin des temps: 1555-2065, 2017 - books.google.fr). L'examen de la liste d'auteurs et d'ouvrages cités dans la section philosophique de la Hadîqa montre que les sources juives sont numériquement supérieures aux emprunts gréco-arabes et islamiques. Cependant, vu le parti considérable qu'Ibn Ezra tira de l'Encyclopédie des Frères de la Pureté (pas moins de vingt-six citations), les emprunts aux auteurs arabes peuvent être considérés comme plus importants sous le rapport de leur étendue. Bien qu'Ibn 'Ezra cite nommément les Frères dans la Muhadara ils ne sont jamais mentionnés ouvertement dans la Hadîqa. Les nombreuses citations de leurs épîtres sur les mathématiques, l'astronomie, le ciel et le monde, la génération et la corruption, les plantes, les animaux, le composé humain, le microcosme, etc. sont introduites par des artifices variés. Lorsque l'auteur ne les fait pas passer pour ses propres paroles, comme ce fut souvent le cas au Moyen Age, il les cite au nom d'un "certain philosophe", ou "un des sages" (Paul Fenton, Philosophie et exégèse dans le Jardin de la méthaphore [sic] de Moïse Ibn Ezra, philosophe et poète andalou du XIIe siècle, 1997 - books.boogle.fr "Ieudi" : les Druzes Fils d'al-'Azîz et d'une mère chrétienne, le calife Hâkem naquit dans un château du Caire le jeudi 13 août 985. Il fut le premier prince de cette dynastie à voir le jour en Égypte. Il succéda, à l'âge de 11 ans à son père mort dans la ville de Bilbays où il s'était rendu pour organiser une campagne contre les Byzantins. L'installation de Hâkem, au Caire, le jeudi 16 octobre 996, donna lieu à un cérémonial majestueux où se déploya le faste de l'Empire fatimide. Les hauts fonctionnaires de la Cour, les officiers de l'armée et la foule se prosternèrent devant le nouveau Calife qui prit le titre d'al-Hâkem bi'amr Allâh : “Celui qui juge et qui gouverne par l'ordre de Dieu". Hâkem grandit et s'efforça de conquérir un pouvoir sans partage. Les historiens rapportent que le Calife était jaloux de son tuteur Barjawân et lui garda rancune parce qu'il l'appelait 'lézard' lorsqu'il était enfant. L'esclave Raydân entretint cette rancune en comparant Barjawân à l'esclave Kâfour qui avait ravi la royauté aux princes Ikhchides, ses pupilles. Hâkem se résolut alors à faire périr Barjawân. Il lui fit parvenir un message disant : “Le petit lé- zard est devenu grand dragon et vous demande”. Or, au cours d'une promenade, le Calife avait suggéré à Raydân d'assassiner Barjawân. Celui-ci se présenta donc auprès de Hâkem et périt le 4 avril de l'an 1000. Ce fut la première d'une série d'exécutions qui emporta la majorité des fonctionnaires de l'État. Les historiens anciens et modernes soulignent la cruauté exercée contre les Chrétiens, leurs biens et leur culte durant le règne du calife Hâkem. Maqrîzî, pro-fatimide, s'apitoie sur leur sort et déclare qu'ils n'avaient jamais été autant persécutés auparavant. La violence n'épargna pas d'autres sectes. Les Sunnites devaient adopter le droit et la jurisprudence ismaéliens. Le Prophète Mahomet et les quatre Califes, ses compagnons, furent anathématisés. Des formules de malédiction furent écrites sur les murs des mosquées, des boutiques et dans les endroits publics. Ces pratiques suscitèrent l'opposition des Sunnites d'Égypte. Le Calife leva l'ana- thème le 28 avril 1009 et rétablit la prière du duha, abolie depuis 980. Hâkem ordonna une série de décisions éthico-sociales. Conformément aux principes de l'Islam, il interdit le vin, la culture des vignobles, la bière (fuqâ') et la plantation de l'orge. Il proscrit également la consommation de certaines salades : la muloukhiya, espèce de cresson mucilagineux fort apprécié en Égypte, sous prétexte que les premiers Califes en étaient friands . La salade de roquette (muwakkaliya), les poissons sans écailles étaient sur la liste des aliments interdits. Le Calife supprima les mauvais lieux, prescrivit aux musiciens et aux chanteurs d'abandonner leur métier et interdit la fabrication d'instruments de musique. Les femmes subirent un traitement particulier. Elles ne pouvaient pas se parer, aller aux bains visiter les cimetières ni même sortir de leur maison. Les cordonniers ne pouvaient pas leur fabriquer des chaussures. Cette mesure fut appliquée pendant sept ans. Les femmes qui osèrent se rendre aux bains furent emmurées. Le Calife interdit en outre les rassemblements et les promenades au bord du Nil. Il proscrivit également d'éclairer les rues, les boutiques, de circuler et de faire du commerce la nuit, et d'organiser des 'orgies'. Notons que ces activités étaient autorisées auparavant et qu'il lui plaisait d'y prendre part. Ordre fut donné d'éliminer les chiens. Toute infraction à ces décrets entraînait une sanction immédiate. Contrairement à ce que pensent les historiens contemporains, les mesures prises durant le califat de Hâkem ne sont ni gratuites, ni absurdes. Elles reflètent une situation socio-économique problématique digne d'être élucidée. Des crises sérieuses ébranlèrent le règne de Hâkem. Des révoltes éclatèrent au Caire entre maghrébins et orientaux; d'autres en Syrie et à Tyr. Mais la sédition la plus dangereuse fut dirigée par Abou Rakwa. Celui-ci réunit au- tour de lui plus de vingt mille hommes et conduisit entre 1004 et 1006 une série d'attaques contre l'Égypte dont la plupart furent réussies. Il menaça le Caire, obligea le Calife à assouplir sa position à l'égard des Sunnites et à entretenir une armée très coûteuse. La répression de Abou Rakwa greva le Trésor de plus d'un million de dinars. Une autre révolte dirigée par Mufarrij ibn Daghfal secoua la Palestine entre 1011 et 1013. Pour la mater, Hâkem dut recourir à un subterfuge souvent utilisé par les Fatimides : corrompre par l'argent les chefs de la rébellion. Quant à la politique extérieure, Hâkem entérina les efforts de Barjawân en vue d'une trêve avec les Byzantins. Cependant, les persécutions systématiques des Chrétiens et la volonté de Hâkem de contrôler Alep et ses environs amenèrent Basile II à interrompre en 1016 le commerce avec le territoire égyptien. L'historien sérieux admet avec Canard qu'il y eut beaucoup d'atrocités commises à l'époque de Hâkem. Mais il ne peut les imputer à sa seule irresponsabilité. Davantage, il doit chercher les causes du malaise. En effet, Hâkem se heurta à de graves problèmes. La croissance démographique était galopante chez les Bédouins nomades qui attaquaient les paysans, pillaient les réserves de grains et abîmaient l'agriculture. Aucun calife ne chercha à résoudre le problème du nomadisme que la conquête musulmane avait aggravé. Ils ne s'occupèrent que des villes, négligèrent la campagne et les séquelles de ce désintéressement subsistent jusqu'à ce jour. Sur un fond politique et social troublé, le climat aussi agissait négativement. L'insuffisance des pluies et des crues perturbait les activités agricoles, provoquait des pénuries de céréales et rendait les paysans impuissants à satisfaire leurs besoins comme ceux des nomades. Le changement de climat et la poussée démographique, enregistrés depuis 989, inaugurèrent une période difficile qui dura plus de 70 ans. La flambée des prix du grain suscita des troubles sociaux. Alors surgirent des hommes obscurs tels qu'Abou Rakwa qui parvinrent à mobiliser une vingtaine de milliers d'hommes ruinés en l'espace de quelques semaines, et à entreprendre des guerres contre le pouvoir fatimide. Ce fut également le cas de Mufarrij ibn Daghfal ibn l-Jarrâh. Certes, les mesures entreprises par le Calife pour remédier à ces difficultés économiques n'étaient pas des plus adéquates. Il entreprit de destituer, puis de liquider les hauts dignitaires, d'abolir les pensions viagères et de diminuer le nombre des soldats pour arrêter l'hémorragie de la rente de l'État. Il confisqua les biens ecclésiastiques et paralysa les mouvements d'échanges en semant la terreur. Tout cela aggrava encore la crise et amena le Calife à devenir plus autoritaire, irascible et mélancolique, et à sévir contre les minorités. Le blocus commercial décrété par Basile II en 1016 contre l'échange des céréales amena toutefois Hâkem à assouplir sa position envers les Chrétiens et les Sunnites. Hâkem ne s'attela pas seulement à résoudre la crise économique mais il accorda beaucoup d'importance aux phénomènes culturels. Il fonda une 'maison de la sagesse', sorte d'université qu'il dota d'une bibliothèque. Il rétribua les savants et les chercheurs en privilégiant le courant ismaélite. Le Caire attira alors les philosophes et les savants de tout le monde arabe. Hâkem avait aussi un sens aigu de la vérité et de la justice et aimait écouter personnellement les plaintes de ses sujets. Il exerça la charge de hisba c'est-à -dire du contrôle du marché. Il confisqua les biens du grand cadi, Muhammad ibn al-Nu'mân car une enquête révéla qu'il avait dérobé entre vingt et trente six mille dinars à la caisse des orphelins. Le Calife Hâkem fit bâtir les mosquées al-Râchida, al-Maqs et acheva al-Azhar (la Prestigieuse) qu'avaient commencée ses prédécesseurs. Il supprima certaines taxes illégales non édictées par la Chari'a : les taxes sur les transports et les transactions commerciales, appelées mukous, ainsi que le quint ou le najwa que le néophyte devait verser quand il adhérait à la doctrine ismaélite. La personnalité mystérieuse du Calife intrigua les historiens. Certains le considèrent comme un dépravé et soulignent ses excentricités. Ils lui attribuent des joutes obscènes et violentes provoquées au Caire entre ses esclaves et ses écuyers. D'autres voient en lui une figure mystique exceptionnelle. En effet, vers la fin de son règne, le Calife se désintéressa des divertissements mondains et versa dans un mysticisme profond. Il laissa pousser barbe et ongles et revêtit durant sept ans la même tunique de laine noire. Il ne se lavait plus. Il renonça aux titres et formules de salut dus au Calife et interdit que l'on se prosternât devant lui. La nuit venue, il se rendait à dos d'âne, dans la montagne al-Muqattam où il contemplait les étoiles. C'est au cours de l'une de ces retraites qu'il disparut (Marie Dupont, Les Druzes, 1994 - books.google.fr). Seuls sont retrouvés ses vêtements ensanglantés et déchirés à coups de poignard. Chez ses partisans se propage alors la rumeur que le calife réapparaîtra dans mille ans. Deux de ses disciples répandent ses idées, Hamza et Mohammad el-Darazi – son nom donnera naissance au mot « druze » désignant la communauté et la religion dont Al-Hakim est à l'origine. Le principal texte sacré des druzes n'est pas le Coran mais Le Livre de la sagesse qui n'est connu que d'eux. Cette religion fait des emprunts aux philosophes grecs, au judaïsme et au christianisme tout en écartant certaines règles fondamentales de l'islam sunnite, comme le jeûne du Ramadan et le pèlerinage à La Mecque. Les druzes s'éloignent ainsi de la secte ismaélienne à laquelle appartiennent les Fatimides et qui est déjà un schisme de l'islam chiite. Pour Kamal Joumblatt, chef druze libanais assassiné en 1977, le dogme des druzes est fondé sur l'initiation : «Seuls les initiés savent lire et comprendre les livres sacrés qu'on nomme Livres de la sagesse... C'est une religion d'ascètes spirituels, de gnostiques pratiquant la vie; une religion de l'éthique autant que de la connaissance.» Le premier devoir du druze est de croire au caractère divin d'Al-Hakim. Un des points essentiels de la doctrine druze est la croyance en la métempsycose – le corps meurt mais l'âme est immédiatement réincarnée dans le corps d'un nouveau-né druze. Ainsi, il y a un nombre déterminé et invariable de druzes sur terre et un non-druze ne peut pas se convertir. Cette conception d'une communauté close que personne ne peut quitter et dans laquelle nul ne peut entrer ne s'impose qu'en 1043, à l'issue d'une campagne de prosélytisme menée principalement dans les montagnes du Liban et en Syrie à la faveur de révoltes de paysans. Kamal Joumblatt précise : "Chez nous, il n'y a pas d'églises ou de mosquées à proprement parler. Il y a le majliss, c'est-à -dire le conseil, un lieu où se rassemblent les initiés chaque jeudi soir pour prier ensemble. Ce n'est pas un endroit spécifiquement consacré au culte et où il soit obligatoire d'aller ; les druzes peuvent aussi bien prier chez eux. On peut y aller ou ne pas y aller. On est libre. » Après leur installation dans les montagnes du Liban, les druzes manifestent les traits de caractère qui vont être les leurs pendant des siècles : une communauté farouchement attachée à son particularisme et n'hésitant pas à manifester ses qualités guerrières" (Xavier Baron, Histoire de la Syrie. 1918 à nos jours, 2014 - books.google.fr). 1594 L'émir Fakhr Eddine, en donnant à son émirat cette dimension unique et en poursuivant non seulement son gouvernement autonome, mais aussi ses conquêtes, comme Beyrouth, se vit accuser par la Sublime Porte d'avoir outrepassé ses pouvoirs, et fut contraint à l'exil. Ainsi alla-t-il à Venise, puis vécut pour un temps à Florence chez les Médicis, où il fut reçu comme un prince. Il avait créé un émirat reconnu internationalement, donc un État indépendant. On ne le nommait pas ainsi en droit mais il l'était de facto. Il a gouverné la Montagne, comme on appelait alors le Mont Liban, de 1595 à 1634, avec une interruption lorsque Fakhr Eddine dut partir en exil à Florence. Il revint au Mont-Liban et reprit une politique adroite à l'égard de la Sublime Porte, jusqu'au moment où, redevenu trop puissant aux yeux des Ottomans, il fut d'abord emprisonné avec ses deux fils, pour être ensuite exécuté. L'émirat du Liban était donc une Nahda avant terme, parce que cette émergence politique s'est accompagnée d'une grande ouverture intellectuelle sur l'Europe, surlesarts, le commerce et surtoutles langues étrangères, non pas exclusivement dansles sérails du pouvoir, mais également au niveau du peuple. De ce moment datent, dans la langue parlée libanaise, les termes italiens qui ont survécu depuis et qui concernaient surtout la vie quotidienne. Sans parler des arts, de la peintureet de l'architecture dont on découvre l'importance aujourd'hui. Il y eut surtout les grands Libanais partis pour Rome et Paris, dès ce moment-là , lefameux Gabriel Sionita (Jebraïl el Sahyouni), et tous ceux qui étaient venus enseigner les langues orientales. Sahyouni était professeur au Collège de France à l'époque où grandissait le rôle de « l'éminence grise » de Richelieu, le célèbre Joseph du Tremblay, dit le père Joseph, dont l'influence s'exerçait entre Paris et Rome, après la fondation du Collège maronite de Rome, en 1584 (Jean Lacouture, Ghassan Tuéni, Gérard D. Khoury, Un siècle pour rien: Le Moyen-Orient arabe de l'Empire ottoman à l'Empire américain, 2014 - books.google.fr Fakhr al-Dïn ou Fakhr-al-Din II : «fierté de la religion» est né en 1572 à Baakline et mort 13 avril 1635, période de triplicité d'eau (fr.wikipedia.org - akhreddine II). Autour de 1047 (439 de l'Hégire) Le passage d'une triplicité à l'autre avait, aux yeux des astrologues arabes, une importance capitale. Elle avait pour conséquence un changement du pouvoir sur notre globe. Il est certain, pour Casanova, que Ikhwan al-safa était affilié à la secte batinite, et le texte est une allusion au triomphe attendu des Fatimides. Ce triomphe s'est réalisé le 1 er janvier 1059 (13 Zul-qaida 450), onze ans et quarante deux jours après la conjonction fatidique; et le Khutba fut prononcé au nom du khalife fatimide Al-Muntasir. De tout ce qui précède, il apparaît que le texte des Epîtres a été rédigé peu avant l'année 439 de l'Hégire. La doctrine des fatimides se trouvait en opposition avec celle des chiites (duazdé-imam), parce qu'ils affirment qu'après le douzième imam il n'y a plus eu d'autre. Le dernier Imam qui n'est pas mort est l'imam attendu (al-imam al-muntazar). Il est arrivé, chez les fatimides d'Egypte, un moment (524-526) où l'autorité de l'Imam a été rejetée, et c'est l'imam attendu qui a été proclamé dans le kuthba. Tous ces arguments montrent que la rédaction des Epitres a eu lieu entre 418 et 427 de l'Hégire, sous le règne d'Al-Zâhir. Ibn al-Qiftî et Abu Hayyan Tawhidî donnent des renseignements sur les auteurs et la composition des Epitres. Mais la date fixée par ce dernier (373 de l'hégire) ne correspond pas à la recherche de Casanova (Hilmi Ziya Ülken, La pensée de l'Islam, 1953 - books.google.fr Al Zajir (1021-1036) s'efforça de remettre de l'ordre, de récupérer les sommes gaspillées par al-Hâkim, de rétablir la liberté de culte des dhimmis, de pourchasser les premiers druzes et de destituer les sunnites qui avaient remplacé souvent les chiites. Les druzes (ou hâkimîya, du nom d'al-Hâkim) eurent pour chef au début Darazî et Hamza Bn 'Alî. Chiites septimanains, ils croyaient donc en l'incarnation de l'esprit de Dieu chez al-Hakim. Ils furent hostiles à la loi islamique et abandonnèrent les obligations cultuelles. Ils eurent du succès dans le Chouf syrien (Hervé Bleuchot, Droit musulman: Tome 1 : Histoire. Tome 2 : Fondements, culte, droit public et mixte, 2015 - books.google.fr Aussitôt après son accession au trône, quarante jours après la disparition d'al-Hakim az-Zahir viola son serment et se mit à persécuter les Unitaires d'Antioche à Alexandrie, niant tout caractère divin à ses ancêtres. Cette persécution, dont témoigne l'épître n° 35, continua pendant sept années, au cours desquelles d'innombrables Unitaires furent massacrés. Hamza entra lui aussi en occultation , tout comme les autres dignitaires. En 418 (1027) al-Muqtana reçut de Hamza une lettre lui ordonnant de reprendre la prédication, ce qu'il fit avec beaucoup de zèle. Mais il dut lutter à la fois contre des ennemis externes et internes , notamment contre plusieurs apostats (Muhammad b. al-Barbariya, Lahiq b. as-Saraf, Sukayn, Mus'ab at-Taymi) qui pervertirent la doctrine de Hamza, menaçant de l'intérieur. Les nombreuses épîtres d'al-Muqtana témoignent de cette lutte acharnée. Finalement, une fois sa mission accomplie, al-Muqtana entra à son tour en occultation en 434 (1042 - 1043). Selon une “tradition populaire”, Hamza et ses dignitaires auraient quitté Le Caire peu avant, rejoignant la Syrie par la route côtière, pour s'établir finalement en Chine. Par ailleurs, des “manuscrits récemment découverts” (“recently uncovered manuscripts”) établiraient qu'al-Hakim, au moment de sa disparition, se rendit dans l'est de l'Iran, au Sigistan, où Hamza le rejoignit peu après. En 439 (1047), Hamza envoya du Sigistan à al-Muqtana des “méditations mystiques” dictées par al-Hakim : Sigill sara'ir alawwal wa l-ahir, dont les Druzes prétendent détenir des copies. Selon la croyance druze, Hamza et les autres dignitaires, loin d'être assassinés, continuaient donc à diriger la prédication unitaire du fond de leur retraite. Ainsi, al-Muqtana aurait agi sous le commandement de Hamza et soumis tous ses écrits à son approbation. Hamza sortira de son occultation au Jour de la Résurrection, en même temps qu'al-Hakim (D. De Smet, Isma'il ibn Mhammad Tamimi, Hamzah ibn Ali ibn Ahmad, Rasa'il al-Hikma, volumes 1 et 2, 2007 - books.google.fr 107 ans et Liban : pour relier aux 107 ans des quatrains précédent I,49 et suivant I, 51 Il existe un personnage dit saint, Dorothée de Tyr, qui meurt à 107 ans durant une persécution de Julien dit l'Apostat. Il serait le premier à faire l'histoire du prophète Elie, fondateur selon la légende, de l'ordre du Mont-Carmel (carmélites). (Mathias de Saint-Jean, Histoire panégyrique de l'ordre de Nostre-Dame du Mont-Carmel, 1658 - books.google.fr Dorothée de Tyr est un auteur pseudépigraphique d'un recueil de paroles, de portraits et d'hagiographies d'apôtres, de prophètes et de disciples appelé «Le Synopsis» (fr.wikipedia.org - Dorothée de Tyr Le citron des Carmes est en fait une poire de forme et de couleur citrines. La sainte Dorothée une autre poire de même couleur (Octave Thomas, Guide pratique de l'amateur de fruits, 1876 - books.google.fr 1594 + 107 = 1701 Le nom de Fachreddin (gloire de la foi) retentit jusqu'aux extrémités de l'Europe. Ce prince habile, entreprenant, audacieux, attachait un grand prix aux sympathies européennes, et pour mieux se les concilier, il inventa aux Druses une origine française qui eut cours pendant quelque temps. Il prétendit qu'au temps des croisades un comte de Dreux avait conduit une colonie française dans le Liban; l'Occident accepta cette fiction, et l'on vit encore en 1701 des ambassadeurs druses demander à Louis XIV la permission de placer des armoiries françaises sur la porte de leurs forts, et l'octroi de la décoration du Saint-Esprit pour leurs émirs. De ces deux faveurs, ils n'obtinrent que la première. Fachreddin se créa des titres plus sérieux à l'amitié de l'Europe par les services qu'il rendit au commerce, par sa constante tolérance, et par la protection qu'il accorda aux sciences et aux arts. [...] Ce fut lui qui rendit à l'antique Sidon, maintenant Saïda, sa prospérité commerciale, qu'elle conserva jusqu'à la fin du dix-huitième siècle, et qui fonda celle de Beyrouth. On voit encore aux environs de ces deux villes des ponts qu'il fit bâtir par des architectes italiens, Fr. Fagni et Fr. Cioli. Sous lui, le port de Saïda offrit aux navires français, presque seuls alors en possession du commerce du Levant, un refuge assuré contre les poursuites de la flotte ottomane (Th. Dubois, Des populations du Liban et principalement des Druzes, Revue germanique, Volume 11, 1860 - books.google.fr |