Marc-Antoine Amulio ou Marcantonio Da Mula I,
12 1566-1567 Dans peu dira faulce
brute fragile, De bas en hault eslevé promptement.
Lyon, Sicille Puis en istant deloyale & labile, nobles Romains, Qui de Veronne
aura gouvernement. "terrestre et marin" : Venise Le formidable souplesse du capitalisme vénitien fait de Venise au 16e siècle un «stato di mar» et un «stato di terra» plus prospère qu’au 15e siècle et même fabuleusement riche, avec force ateliers qui travaillent la laine, le verre, la soie et les métaux précieux, ce qui permet peut-être d’occulter le contexte géopolitique préoccupant annonciateur du déclin. La thalassocratie est malmenée : les Turcs sont en train de boucler la Méditerranée orientale, l’empire vénitien se contracte même si en 1571 Venise gagne la Bataille de Lépante, victoire au demeurant sans grand lendemain. La richesse de Venise désormais provient aussi de la Terre ferme où les vénitiens ont eu la perspicacité d’investir dans de vastes domaines fonciers dont les villas palladiennes sont actuellement les prestigieux vestiges (www.acorfi.asso.fr). Le mythe politique de Venise fut marginalisé par la constitution des grands monarchies et des empires au XVIe siècle (Elisabeth Crouzet-Pavan, Venise triomphante: Les horizons d'un mythe, 2008 - books.google.fr). Da Mula Marc-Antoine Amulio ou Marcantonio Da Mula, cardinal, étoit d'une illustre famille de Venise, où il naquit en 1505. Son éloquence le fit choisir par les Vénitiens pour aller en ambassade vers l'empereur Charles-Quint, vers Philippe II, roi d'Espagne, & vers le Pape Pie IV. Ce souverain pontife lui donna l'évêché de Véronne, & le chapeau de cardinal en 1561, avec l'évêché de Rieti, & la dignité de bibliothécaire apostolique. Da Mula fut comte de Zara (1540-1542), capitaine de Brescia (1544-1546), ambassadeur ordinaire auprès de Charles Quint à Bruxelles (1552-1554), réformateur de l’Université de Padoue (1556), peu de temps après Navagero, puis capitan de Vérone (1558-1559). Pour le féliciter de la conclusion de la paix du Cateau-Cambrésis (1559), le gouvernement vénitien envoya Da Mula en ambassade ordinaire auprès de Philippe II d’Espagne. La création de Da Mula au titre cardinalice fut condamnée par le gouvernement vénitien, sous le doge Jérôme Priuli. Ce dernier lui tenait toujours rigueur d’avoir accepté l’évêché de Vérone que Pie IV lui avait confié en septembre 1560. Nomination à laquelle il avait dû finalement renoncer, car il était absolument interdit à un fonctionnaire vénitien d’accepter des bénéfices de la main du prince auprès duquel il exerçait sa fonction. Le pape qui avoit gratifié Amulio de son propre mouvement, tâcha d'adoucir les Vénitiens ; mais ce fut inutilement, & ils ne voulurent pas même recevoir en grâce ses parens, qu'ils continuèrent de maltraiter à son occasion. Da Mula tomba donc en disgrâce et ne pût jamais rentrer à Venise de son vivant. Malgré les charges prestigieuses que Pie IV lui avait conféré, au sein de l’Inquisition et à la tête de la Bibliothèque Vaticane, Da Mula continuait à être détesté par le gouvernement vénitien. Après l'échec de sa candidature à la papauté, au bénéfice de l'ancien inquisiteur Michele Ghislieri, qui prit le nom de Pie V, il consacra les dernières années de sa vie à l'administration de son diocèse de Rieti. Cependant ce vertueux prélat fit toujours paroître sa charité & son zèle particulièrement en la réception d'Abdissi, religieux de l'ordre dé S. Pacôme, & patriarche des Chaldéens aux Indes Orientales, auquel il rendit de très-bons offices, lorsqu'il vint prendre le pallium à Rome. Il mourut en 1572, oublié par sa patrie. On apporta son corps à Venise dans 1'église des Cordeliers. Il fonda à Padoue un beau collège avec douze places, pour douze enfans Vénitiens nobles, auxquels on doit donner tous les ans soixante ducats pour leur entretien (Louis Moreri, Desaint et Saillant, Le grand dictionnaire historique ou Le melange curieux de l'Histoire sacrée et profane, 1759, Daniele Santarelli, La papauté de Paul IV à travers les sources diplomatiques romaines). Fu uno dei più importanti consiglieri del pontefice e lo aiutò a riprendere e chiudere il Concilio di Trento, dove per altro non si recò mai, e a riconquistare alla Chiesa di Roma il patriarcato degli assiri orientali. Si interessò inoltre di faccende più pratiche (regolazione delle acque del Tevere, impianto della tipografia manuziana a Roma, formazione di un archivio centrale in Vaticano, direzione della biblioteca vaticana) e resse la diocesi di Rieti, conferitagli nel novembre 1562. L'Amulio si recò raramente nella sua diocesi, tuttavia decise di farvi applicare rapidamente i decreti tridentini (tranne quello ovviamente della residenza del vescovo). A Rieti si tennero quindi in rapida successione (1564 e 1566) due sinodi provinciali (Archivio della Società romana di storia patria, Volume 119, 1997 - books.google.fr). Il serait tentant de remplacer "brute" par "braie" pour interpréter ce vers dans un contexte d'architecture militaire. Lorsque l'artillerie à feu fut employée à l'attaque des places fortes, on éleva autour des courtines, des boulevards ou bastions, des murs peu élevés, des parapets au niveau de la crête de la contrescarpe des fossés, pour y placer des arquebusiers. Ces défenses, connues sous le nom de fausses braies, avaient l'avantage de présenter un front de fusiliers en avant et au-dessous des pièces d'artillerie placées sur les remparts, et de gêner les approches. Elles devenaient ainsi un obstacle opposé à l'attaque rapprochée, et qui restait debout encore quand toutes les défenses supérieures étaient écrêtées. Mais déjà , vers le milieu du XVe siècle, les armées assiégeantes traînaient avec elles des pièces de bronze sur affûts, qui envoyaient des boulets de fonte. Ces projectiles, lancés de plein fouet contre les tours, couvraient les fausses braies d'éclats de pierre et comblaient l'intervalle qui séparait ces fausses braies de la défense, si l'on ruinait celle-ci. Les parapets des fausses braies détruits, celles-ci formaient une banquette qui facilitait l'assaut (Eugène Viollet-Le-Duc, Architecture française, Eugène Viollet-le-Duc, Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle, 1856). En 1527, après le sac de Rome, Michel Sanmicheli regagne Vérone et y continue sa carrière. Il y est employé par la République de Venise. Il transforme les fortifications selon le nouveau système des bastions, dont il est l'un des inventeurs. Il meurt en 1559, lorsque Da Mula est capitan de Vérone. Sanmicheli bâtit à Vérone le bastion des Madelène, qui est le premier essai des bastions angulaires , adoptés ensuite par tous les ingénieurs modernes. La révolution que la découverte de la poudre venait d'opérer dans l'art de la guerre, avait fait sentir la nécessité d'apporter des changements dans la construction des forteresses, en puisant dans les moyens d'attaque les nouveaux principes qu'on devait suivre pour calculer ceux de défense. Quelques idées proposées par Albert Durer, dans son ouvrage De Munitione urbium, servirent plutôt à signaler les défauts des anciens systèmes, qu'à suggérer la manière de les éviter. Les bastions ronds subsistaient toujours ; et ce ne fut qu'après Sanmicheli, qu'on apprit à les remplacer par ceux à oreillons et à angles, qui, distribuant également et directement le feu autour d'eux, ne laissaient plus aucune partie à découvert. La république de Venise, appréciant les avantages des nouveaux bastions, en fit construire partout ; et en peu de temps, Bergame, Peschiera, Brescia, Legnago, Padoue, en Italie, ainsi que Corfou, Candie, Napoli de Romanie, daus le Levant, furent mis, par Sanmicheli, dans un meilleur état de défense, et purent braver les efforts ou les menaces de leurs ennemis. Cet habile architecte profita de l'influence qu'il exerçait sur le gouvernement de Venise pour l'engager à multiplier les fortifications de Vérone, en y ajoutant quatre bastions et deux portes, qui sont à présent, comme elles le furent jadis, les plus beaux ornements de celte ville : elle doit aussi à Sanmicheli un pont sur l'Adige, et les palais Bevilacqua, Torre, Pompei et Canossa. En mettant le pied dans Vérone, on ne peut s'empêcher de remarquer que c'est la même main qui a pris soin de la fortifier et de l'embellir (Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle, 1825). "gouvernement" On s'attend à un administrateur civil, mais on gouverne aussi un évêché. Messire Iean d'Arkel paravant Evesque d'Vtrecht ayant gouverné l'espace de quatorze ans l'Evesché de Liege mourut, son corps fut raporté à Vtrecht & ensevely en l'Eglise cathedrale le premier de Iuillet l'an 1378 (Jean-François Le Petit, La grande chronique ancienne et moderne, de Hollande, Zélande, West-Frise, Utrecht, Frise, Overyssel & Groeningen, jusques à la fin de l'An 1600, Tome 1, 1601 - books.google.fr). "faulce" Dans la couleur fauve qui vient du latin falvus, s'entend aussi la fausseté : falsus, le vice, que l'on retrouve dans le nom du héros éponyme du Roman de Fauvel. Et, dans cette fausseté, s'origine la ruse, la tromperie, la fa(u)velle de Renart (Aurélie Barre, Le roman de Renart: édité d'après le manuscrit O (f. fr. 12583), 2010 - books.google.fr). Cf. le quatrain I, 7 - Conspiration d'Amboise, trahie par le "Rousseau" Des Avenelles qui est roux chez l'auteur du XIXe siècle Honoré de Balzac (Les contes drolatiques colligez ez abbayes de Touraine). Dans le sonnet 137 des Soupirs du poète De Magny (1527-1561), "rousseau" désignerait le cardinal Carafa, ennemi personnel du pape Pie IV. Les branchus de nos forêts de France comptent, avons-nous dit, trois espèces, cerf, daim, chevreuil. Ces trois espèces sont désignées sous le nom général de fauve. On dit d'une forêt bien peuplée de ces trois espèces que le fauve y abonde (Alphonse Toussenel, L'esprit des bêtes: zoologie passionnelle : mammifères de France, 1853 - books.google.fr). "deloyal" et "labile" (changeant) En tant qu’humaniste, Da Mula avait conservé des relations intellectuelles susceptibles de faire douter de son orthodoxie religieuse ("deloyale"), dans le contexte de la pénétration de la Réforme protestante et d’hérésies plus ou moins radicales dans la péninsule italienne, notamment à Venise, mais ces relations ne nuisirent pas à leur carrière (Louis Moreri, Desaint et Saillant, Le grand dictionnaire historique ou Le melange curieux de l'Histoire sacrée et profane, 1759, Daniele Santarelli, La papauté de Paul IV à travers les sources diplomatiques romaines). Les traditions de poison ne se perdirent pas à la cour de Rome ni au temps de sa rénovation morale, comme on désigne la seconde moitié du XVIe siècle. On peut s'en convaincre par l'entretien assez piquant qui eut lieu un jour entre Pie IV et l'ambassadeur de Venise G. Soranzo. Dans cet entretien le Pape réitérait une demande en faveur des deux Cardinaux vénitiens, Z. Delfino et Da Mula, qui s'étaient attiré l'animadversion de la République. L'ambassadeur résistait, en alléguant que ce serait d'un fâcheux exemple et que la Seigneurie devait toujours tenir les yeux ouverts. «Soit, répondit le Pape, mais j'insiste pour le Cardinal Da Mula; je vous ferai même remarquer qu'il pourrait devenir Pape un jour et me succéder sur le Saint-Siège. Ce serait donc un tort que de rester avec lui dans d'aussi mauvais termes.» Comme le Pape continuait à le presser d'agir auprès de la Seigneurie, l'ambassadeur lui dit : «J'ai la certitude, Très-Saint-Père, que si Vous demandiez aux sénateurs de Venise de Vous donner leur sang, ils n'hésiteraient pas, mais sur ce point jamais ils ne cèderont, attendu que le sénat tout entier y est opposé, et que le cas est d'une très-haute importance pour la liberté comme pour la dignité de l'état. Malgré tout le Pape lui demanda de faire cette communication verbalement à son retour à Venise. «Puisque Votre Sainteté y tient autant, je le ferai, continua l'ambassadeur; cependant au nom du sénat même et au mien je forme le voeu que cet homme qui a trompé sa patrie ne trompe pas aussi Votre Sainteté. Le Pape demeura interdit et hors de lui : «Quel genre de tromperie ? Voudrait-il m'empoisonner ? (Che inganno ? ci vorria forse venenare ?).» Je ne puis en dire davantage, reprit l'ambassadeur, mais mon gouvernement est très prudent; il connait l'homme, et professe une affection infinie pour Vous, Saint-Père, il Vous appartient maintenant d'examiner le reste.» Une nouvelle émotion s'empara du Pape qui prononça encore quelques mots parmi lesquels se trouvait celui de poison; après quoi, l'ambassadeur affirmant toujours que c'était un homme à double face: «S'il en est ainsi, répondit Pie IV, Dieu le châtiera et le Sacré College saura reconnaître sa duplicité.» Après ces paroles, mais non plus sans hésitation, le Pape continua à réclamer en faveur de Cardinal Da Mula. (Vladimir Ivanovic Lamanskij, Secrets d'Etat de Venise Documents extraits notices et études servant a éclaircir les rapports de la seigneurie avec les Grecs les Slaves et la porte ottomane a la fin du XVe et au XVIe siècle, 1884 - books.google.fr). Acrostiche et "fauce brute fragile" : DDPQ et jeu de mots DD : latin "dede", abandonner PQ : latin "pecus", troupeau (Gradus ad Parnassum, ou Nouveau dictionnaire poétique latin-français, 1823 - books.google.fr). Pendant tout le deuxième millénaire les chefs de l’Église romaine ont gardé sous scellés la «clef des Écritures» (Lc 11,52). Ils n’ont admis que la version latine de la Bible. Seuls les lettrés pouvaient y accéder. Le peuple en a été tenu éloigné, tandis que les clercs lui servaient des produits de substitution. Les initiatives de Martin Luther et des autres Réformateurs auraient dû alerter la hiérarchie catholique. Mais le concile de Trente y a répondu de la pire manière. Certes, il a reconnu la faim «des brebis du Christ», mais au lieu d’autoriser les traductions, il a demandé aux curés d’expliquer fréquemment les lectures de la messe. En voici le propos le plus stupéfiant : «Bien que la messe contienne un grand enseignement pour le peuple fidèle, il n’a pas cependant paru bon aux pères (du concile) qu’elle soit célébrée ça et là en langue vulgaire» (Denzinger n° 1749). Cette décision a été une des principales causes du cléricalisme : le peuple était ainsi maintenu dans la dépendance du clergé. S’y ajoutait la doctrine sacrificielle de la messe, selon laquelle le prêtre offre le sacrifice pour le peuple (www.jonasalsace.org). Et erit quasi damula fugiens, [...] «Dorcades,» id est, «Capreæ» nuncupantur sequentes quasi bruta animalia (Jérôme, Commentaire sur Isaïe, Livre VI) (S. Hieronymi Presbyteri Opera, Volume 73, 1958 - books.google.fr). (Traduction Livre VI) : «Ce sera comme une biche qui fuit, et comme un troupeau de brebis qui se disperse et que nul ne rassemble; chacun s'en retournera chez son peuple et tous fuiront vers leurs pays. Quiconque sera trouvé, sera tué, et quiconque surviendra tombera sous le glaive. Leurs petits enfants seront brisés sous leurs yeux; leurs maisons seront pillées et leurs femmes violées.» Isa. XIII, 14-16. Le ciel et la terre ébranlés fuiront le diable, serpent tortueux, ou tout dogme contraire à la vérité, qui fait des scissions de maitres et de disciples. A cause de l'acuité de leur vue, on les appelle en grec Dorcades, c'est-à dire chèvres qui suivent comme des animaux sans raison et qui errent de ci de là sans avoir personne pour les diriger. C'est qu'ils ont perdu celui dont il est écrit : «Les pas de l'homme sont dirigés par le Seigneur.» Prov. XX, 21. Délivrés de leurs maîtres corrompus, ils retourneront vers leur peuple, chacun fuira vers la terre dont il est originaire, et celui qui demeurera sera tué ou étranglé. Cette prophétie ne s'accomplira pas seulement à la fin du monde, elle se réalise maintenant chaque jour dans l'Eglise, lorsque, abandonnant ses maîtres, le troupeau égaré revient à son peuple et à son pays; et il est tué quand il est rencontré, en ce qu'il cesse d'être hérétique, et que quiconque survient, tombe sous le glaive spirituel. C'est alors qu'on brisera sous les yeux des maîtres leurs nourrissons et leurs petits enfants, qui ne sont point encore parvenus à l'âge parfait de l'erreur, qu'on pillera leurs maisons et qu'on violera leurs femmes, la fausse sagesse et la fausse doctrine. Nous devons donc prier pour ces pères dont les enfants doivent être tués, et dire «Donnez-leur, Seigneur. Que leur donnerez-vous ? Une épouse stérile, aux seins taris», Osée, IX, 4, car ils ont engendré l'iniquité, conçu la douleur et enfanté l'injustice (Commentaire sur le prophète Isaïe, Oeuvres complètes de S. Jérôme, 1878 - books.google.fr). Cf. aussi le quatrain X, 99 pour "timide dama" (Thomas de Cantimpré, Liber de natura rerum: Text, Tome 1, 1973 - books.google.fr). Papias (Elementaria) : Dama uel damula, dicta quia de manu fugiat, Dama, damula «daim, capra agrestis, genus ferae capreoli similis... Dama Damula... petit daim» (Pierre Ruelle, Dialogus creaturarum, traduit par Colard Mansion, 1985 - books.google.fr). Sed dices, quonam modo quis fibi attendet ? S. Zeno episcop. Veronensis in tom. 3. bibliothece Patrum S.Zeno. respondet; Attende tibi, hocest, peruigiles gere anima oculos ad custodiam animatue, vt ficut damula laqueos fugias. Ita ille. Damula syluestris caprea est, quæ perspicacem visum habet, & à longè laqueos & retia venatorum videt, & cauet statim: sic igitur, ait Zeno, tibi attendere debes, circumspice laqueos, quibus refertus est mundus, imò & ipsos, quos hostes intra teipsum constituunt in corde: ideò quippe sancta illa animalia, quæ Apostolus Ioann. in cap. 4. Apocalypsis vidit, plena erant oculis ante & retro, & in circuitu & intus: ad quid intus, nisi ad vitandos laqueos cordis ? (Franciscus Labata, Thesaurus moralis, Tome 2, 1652 - books.google.fr). Pour la fragilité : Porrò (secundum Bedam) per Tabitham hanc feu Damulam vel Capream, intelliguntur animæ virtutum studio alitæ, quanuis hominum æftimatione viles. Damula quippe & Caprea animalia funt in natura similluna, fed magnitudine differentia quæ in fublimibus montibus habitat, & de longinquo omnes qui veniût vident. Vnde ab acumine visus Gre ce dorcades appellantur. Sic fancti meritis operum in excelsis habitantes, mentis contemplatione supernis intendunt, ibique summa semper & cauta circunspectione, inuigilant, & quid futurum sit, eisve accidere queat, vigilanter perpen-dunt. Huiusmodi animarum si quæ per fragilitatem, aut ignorantiam lapsa fuerit in peccatum, continuò à viris persectis ad vitam gratiæ reducitur (Acta Apostolorum) (D. Dionysii Carthusiani, 1541 - books.google.fr, José de Barcia y Zambrana, Christianus Animarum Excitator, Tome 2 1721 - books.google.fr). Présage 76 Octobre 1562 Par legat du terrestre & marin, La grande cappe à tout s'acommoder, Estre à l'escoute tacite loruarin, Qu'à son advis ne voudra accorder (P. di Benuci, Ein Visionär von Gott inspiriert - Nostradamus: Seine Schriften, Tome 2, 2020 - books.google.fr). Les présages sont publiés "à titre posthume" (Antoine Plussihem, Nostradamus: Son message aux hommes de bonne volonté, 2003 - books.google.fr). "loruarin" : Fornarino ? Changer le "u" en "n" n'est pas grave mais le "l" en "f" un peu. On peut passer par furnus (four)/fornax (four)/fornix (arche, arc)/grec "larnax" (coffre), pour le "l", qui désigne l'esquif de Deucalion. "larnax" : arca, riscus "fornix" : fornix triumphalis (arc de triomphe de branches d'arbres) dans 1 Rois 15,12 (Richard Simon, Le grand dictionnaire de la Bible, Tome 1, 1717 - books.google.fr, Thesaurus Graecae linguae, Tome 1, 1818 - books.google.fr). Stephanus [Stefano] Bettini [surnamed Fornarino] : Alto; Bologna; employed as one of the musici of the Signoria of Bologna (1544-1551); in Rome by 1551, since he is one of the witnesses authenticating the sentenza in the debate between Nicola Vicentino and Vincente Lusitano that took place in the papal chapel on 7 June 1551; he is further listed by Ghiselin Dankerts in the 1556 redaction of his treatise as one of the authenticators of Vicentino's signature in one of the documents concerning the debate; Bettini's signature is dated 29 April 1556; admitted without examination, 29 May 1562; mandati : May 1562-September 1565; maestro di canto at San Petronio in Bologna, 1570-1576; died in Bologna before 7 May 1577 (a funeral Mass was sung for him in St. Johannes in Sula in Rome on that date). Bettini entered the choir through the influence of Cardinal Borromeo. He was composer, possibly a theorist (the motu proprio ordering his admission speaks of books of/about music and several of his motets are preserved in manuscripts), but was not a good singer. The cardinals' commission of 1565 lumped him with Lebel as knowledgeable musicians but bad singers ("questi non hano voce bona ma hano bona intelligenza nella musica"; "bonus non habet vocem recompensa" and removed Bettini from the choir assigning him a pension of 4 ducats (low, because he had been admitted without examination). He remains among the "second class" singers from October 1565-October 1571, even though he seems to have returned to Bologna in 1570 Die 29 Maii 1562 retroscriptus D. Stephanus de Bettinis alias il Fornarino nuncupatus examinatus et approbatus ab omnibus cantoribus S.mi D. N. fuit admissus et receptus in cantorem cappellanum iuxta formam restroscripti motus proprii juravit in forma (Tol. Episcopus Marturanensis Magister Cappelle) (sophia.smith.edu - Bettini). La musique et le concile de Trente Gerbert dit que sous Marcel II on s'occupa dans le Concile de Trente de la prohibition du chant figuré. Mais il est difficile de prouver que le Concile de Trente sous le pontificat de Marcel, se proposait de prendre une telle mesure. Après la XVI session qui eut lieu le 28 avril 1552 sous Jules III, les travaux du Concile furent interrompus, et ne furent repris qu'après la mort de Marcel II et de Paul IV, sous le pontificat de Pie IV, le 18 janvier 1562. On cite Pierre Pollidori; or il dit expressément que le Concile de Trente, après la mort de Marcel II sous le pontificat de Pie IV, rendit un décret contre la musique scandaleuse. [...] Pie IV, plein de zèle pour mettre à exécution les décrets de réforme rendus par le Concile de Trente nomma à cette fin, après l'expiration de l'année 1563, une Congrégation de 8 cardinaux, savoir: Morone, Saraceni, Cicala, Michel Ghisleri (qui plus tard gouverna l'Eglise sous le nom de S. Pie V), Clément Dalera, Simonetta, Charles Borromée et Vitellozzi. Pie IV communiqua à cette Congrégation d'amples facultés. Nous avons vu que le Concile de Trente remit aux évêques le soin de régler d'une manière plus particulière ce qui concernait la musique en interdisant avant tout toute espèce de musique lascive et impure. Ces Cardinaux durent en conséquence procéder avec beaucoup de circonspection pour ce qui concernait Rome, la capitale du monde chrétien; l'exemple donné par la chapelle pontificale, comme devant être le modèle de toutes les églises pour la régularité du chant, a une très grande influence sur tous les autres chœurs de musique. Ils durent encore tenir compte du goût très prononcé qu'avait Pie IV pour la musique, par suite duquel, lorsque'il allait à la campagne, il prenait souvent avec lui des chantres de sa chapelle qui chantaient des morceaux après ses repas. Tout cela dut être pris en considération dans l'examen qu'on fit de la question relative à la musique. [...] Il fut convenu que Pierluigi, autrefois chantre de la chapelle pontificale et maintenant maître de chapelle de la basilique libérienne, dont le cardinal Charles Borromée était archiprêtre, Pierluigi dont le cardinal Vitellozzi était grand admirateur serait chargé de composer une messe sur un ton grave et digne, sans mélange de rien de lascif ou d'impur dans le chant et les mélodies, et de manière à ce que les paroles du texte s'entendissent bien sans qu'il en résultat aucun défaut pour l'harmonie. [...] Pierluigi se mit à l'œuvre et écrivit trois messes. [...] La première messe est d'une allure grave, dans le ton de re la mi, avec petite seconde et tierce, pour répondre au troisième et quatrième ton du chant Grégorien. [...] La seconde est écrite dans le ton de g, sol re ut, avec grande tierce et petite septième, pour répondre exactement au septième ton du chant Grégorien. Cette messe est moins grave que la première, il y a même parfois un peu de vivacité, attendu qu'elle renferme quelques tirades de notes brèves dans les contre-thèmes. [...] Pierluigi eût difficilement obtenu par ces deux messes le grand résultat qu'il s'agissait d'atteindre. Il le comprit lui-même et c'est pour cela que, s'élevant par un nouvel effort de son talent au-dessus de ses précédentes compositions, il composa la troisième messe en g sol re ut exactement suivant le huitième ton du chant Grégorien, avec deux basses, deux ténors, un alto et un soprano. [...] L'assemblée loua les trois messes mais la troisième lui causa une extrême satisfaction et surprit les chantres eux-mêmes par sa complète nouveauté. Les Cardinaux félicitèrent Pierluigi dans les termes les plus expressifs et l'exhortèrent à continuer de composer dans ce style vraiment approprié à la musique sacrée et à l'inculquer à ses disciples. LL. EE. dirent ensuite aux chantres que la question était résolue, que la musique sacrée serait conservée, mais qu'ils eussent soin de chanter toujours des compositions dignes du sanctuaire, comme étaient les trois messes qu'on venait d'entendre (La musique religieuse et le concile de Trente, Analecta ecclesiastica, Volume 2, 1838 - books.google.fr). One of the first matters to which the cardinals gave their attention was the Papal Choir. They were interested in the reform of the music in St. Peter's Basilica in particular, in order that good example be given to the whole Catholic world. They entered into negotiations with the singers of the choir, and on August 31, 1565, they dismissed fourteen of them. The diary of the Papal Choir reported : At Rome, the last At Rome, the last day of August, 1565. Ghisellinus, Joannes Mont, Simon Perusinus, Bartholomaeus Conti, Franciscus Talavera, Mathias Albus, Joannes Latinus, Bartholomaeus Bartholus, Firminus Lebel, Antonius Villadiego, Petrus Aretinus, Fornarinus, Christianus, Aspra. We, the Cardinals appointed for the reform of the Chapel, by Your Lordship, have judged that the abovementioned fourteen musicians should be removed from the same Chapel. Therefore, we now declare them dismissed and rejected, determining nonetheless, that if they should receive some recompense, that a just one should be declared by Your Holiness. Carolus Card. Borromeus, V. Card. Vitellius, Camerar. In addition to the disciplinary measures, these cardinals seemed to have in mind the establishment of a satisfactory style of music for liturgical services. Among several plans used to find an acceptable style, one was the performance of music before the assembled cardinals in order to receive their opinions concerning a composition which would be free of profane inspiration and would also embody a clear pronunciation of the words of the liturgy. At the insistence of the two musically-minded cardinals, the Papal Choir assembled on April 28, 1563, at the home of Cardinal Vitellozi, at his request, to sing some Masses and to test whether the words could be understood. It is not certain what Masses were performed that day, although André Pons claims that it was three Masses by Palestrina. It is known, however, that the composer Vincent Ruffo had been invited by Cardinal Borromeo to compose a Mass which should be as clear as possible. The first of these Masses was performed prior to the motu proprio of Pope Pius IV of August 2, 1564, which indicates a personal interest of these cardinals in the reform of Church music. On June 19, 1563, Palestrina was requested to perform a Mass in the Sistine Chapel, where a number of cardinals had gathered with the Pope. When the group admired the work, the Pope declared that such music be kept in the services of the Church on the condition that its use be disciplined (Robert F. Hayburn, Papal Legislation on Sacred Music, 95 A.D. to 1977 A.D., 1979 - books.google.fr). Les artifices diplomatiques vénitiens n'ébranlèrent pas la situation de Mula, le pape lui demandait des conseils et le comblait d'honneurs. Évêque de Rieti dès 1562, préposé trois ans après à la bibliothèque du Vatican, il s'occupait spécialement des affaires concernant le concile de Trente et la ligue anti-ottomane (Paul Pierling, Papes et tsars: (1547-1597), 1890 - books.google.fr). "Légat" Le 21 juin 1561, le pape se plaint de la rancune de la Seigneurie contre Amulio; cf. ASV, Archivio proprio Roma, ba. 16 : «Ambasciator, l'altro giorno, quando voi ne parlaste del cardinale Amulio, circa la legatione di Spagna [la Seigneurie avait demandé que Marcantonio da Mula ne fût pas désigné légat] vi dicessimo che quando i tempi havessero cosi ricercato, noi inclinassimo a mandarvi il cardinale Borromeo, nostro nepote piu tosto ch'ogn'altro. Et se bene, quanto all'Amulio non vi dicessimo altro, restassemo pero con meraviglia che quella Signoria vadi tuttavia continuando in questa mala disposition d'animo verso quel cardinale senza sua causa, perche noi l'habbiamo promosso al cardinalato con quella medesima intention che fecessimo il Navagero, et per il sacro c'habbiamo adosso, come del cardinalato, lui non ne sapeva cosa alcuna. Et pero scriva bene alla Signoria che non perseveri piu in questo modo di proceder» (Michel Hochmann, Venise et Rome 1500-1600: deux écoles de peinture et leurs échanges, 2004 - books.google.fr). Acrostiche du présage : PLEQ, PLEQue "pleque" provençal : faire un pli (Frédéric Mistral, Lou tresor dóu Felibrige, ou, Dictionnaire provençal-français, Tome 2, 1879 - books.google.fr). A Venise, les Da-mula, pour latiniser leur nom, le changeaient contre celui du grand-oncle de Romulus, du frère de Numitor, Amulius (Anne-Joseph-Eusèbe Baconnière de Salverte, Essai historique et philosophique sur les noms d'hommes, de peuples et de lieux, Tome 1, 1824 - books.google.fr). Ferret opem certe, si non ope mater egeret: Quæ facta est uno mater et orba die. Nata simul, peritura simul, simul ite sub undas, Corpora. Desierat; deposuitque sinu (Fastes, Livre II) (Ovide, Oeuvres complètes avec la traduction en français, Tome 3 : Les Fastes, 1850 - books.google.fr). 19. Rea Silvia avait été précipitée dans le fleuve, sur l'ordre d'Amulius. 22. Deposuitque sinu. Le sinus était la partie de la toge qui couvrait la poitrine et formait des plis; il servait à porter les objets (Morceaux choisis des Métamorphoses, des Fastes et des Tristes d'Ovide, 1895 - books.google.fr). Altre dispiacenze insorsero quando poco dopo il papa volle eleggere il Da Mula al cardinalato, del qual avvenimento fu a Venezia proibita qualunque dimostrazione di gioia, fino a vietare ai parenti di vestire per questo fatto la toga purpurea di seta, detta ducale, come soleasi, nelle occasioni di solennità (Storia documentata di Venezia di S. Romanin, Tome 6, 1857 - books.google.fr). MARC ANTONIO DA MULA 1559. fu Cardinale, morì Decano, era Filosofo ed Oratore, scriffe un Trattato De Sublimi genere dicendi (Rime per le felicissime nozze delle eccellenze loro il signor Marco Andrea Pisani e la signora Caterina da Mula, 1755 - books.google.fr). En paix avec tout le monde, la Republique n'eut que des altercations avec le Pape Pius IV (1560). Une loi porta, qu'aucun ambassadeur Venitien pourrait accepter une dignité d'un pouvoir étranger. Le Pape, quoique parfaitement au fait de cette loi, nomma l'ambassadeur Marco Antonio da Mula à l'éveché de Verone. Le Senat defendit à l'ambassadeur d'accepter et le rappela et ce ne fut qu'après ce siège fut donné à un sujet presenté par le gouvernement de la Republique, que l'ambassadeur put retourner à son poste. Plus tard le même fut nommé Cardinal et accepta: le Senat le revoqua et defendit à la famille toute demonstration exterieure de joie. Le Pape envoya même un ambassadeur special pour aplanir cette affaire, mais le Senat fut inflexible. Il est à remarquer que la Republique ne se soumit jamais entièrement aux exigences des Papes et ce fut elle qui donna l'exemple aux autres princes catholiques de rejeter une bulle du Pape Pie V qui consacrait les plus importantes usurpations de l'autorité spirituelle sur l'autorité temporelle (G. Jacobus van den Steen, Un abrègé de l'histoire de Venise, 1875 - books.google.fr). |