Mulhouse I, 41 1587-1588 Siege en cité est de nuict assaillie, Peu eschapé, non loin de mer conflict, Femme de ioye,
retours fils defaillie, Poison & lettres cachees dans le plic. "Femme de
joie" Joie, «sentiment de bonheur intense», est utilisé pour
désigner ce sentiment considéré dans ses manifestations (1080) et ce qui est
cause de joie (1230). Ce sens vit en particulier dans les expressions s'en
donner à cœur joie (1680), fausse joie (1680), mettre en joie (1549). Son sens
latin de «manifestation d'amour, caresse» (1165), «jouissance amoureuse» (1170)
a disparu (jouir) et ne se maintient que dans l'expression fille de joie (1389
; XIIIe s., femme de joie). Jusqu'au XVIe s., le mot a eu le sens particulier de «bijou» (XIVe s.) par
rapprochement d'Ă©tymologie populaire avec joyau : il en reste une trace dans l'emprunt
espagnol de même valeur joya. Le sens métonymique de «réjouissance collective» ne vit plus que dans les
dialectes et dans l'expression feu de joie (1549). L'emploi antiphrastique du
mot au sens de «malheur, désagrément» est connu dès le XVIIIe s. (joies du
mariage, 1752 avec une valeur figurée) et s'est répandu dans la langue parlée
moderne (c'est la joie !), l'emploi normal (c'est pas la joie !) Ă©tant
d'ailleurs plus fréquent (Alain
Rey, Dictionnaire Historique de la langue française, 2011 - books.google.fr). Velltin Friesz; c'est Valentin Friess, l'aîné, membre du
sénat en 1564, bourgmestre de 1573 à 1578, destitué pour commerce adultère avec
la femme du syndic Daniel Wieland, et nommé de nouveau bourgmestre par les
bourgeois rebelles en février 1587. (Voy. GRAF, Geschichte von Mülhausen, II,
pp. 124 el 159). En 1587 la maison appartenait Ă Valentin Friess fils, comme il
le dit lui-même dans l'inventaire de ses meubles et immeubles dressé par ordre
du magistrat (Auguste
Stoeber, Redevances de douze maisons du vieux Mulhouse, Bulletin du Musée
Historique & des Sciences Humaines, Tome 4, 1879 - books.google.fr). Prise de Mulhouse
la nuit du 14 au 15 juin 1587 Wieland, n'ayant pu réussir à rompre cette liaison,
s'expatria, et sa charge fut donnée à un frère de sa femme, Michel Finninger.
Cette nomination causa dans la ville une assez vive irritation; Valentin Fries fut
accusé d'adultère avec la sœur du nouveau syndic; on lui prouva qu'il avait usé
de son influence pour livrer à Michel Finninger la dépouille de celui qu'il
trompait et il fut destitué. Pierre Ziegler devint son successeur, et pour ce
seul fait il s'attira la haine de tous les amis de Wieland et des Finninger.
Ces événements se passèrent en 1578. Vers la fin de l'année suivante, dix-huit
bourgeois accusèrent la mère des Finninger d'avoir fait couper un bois qui ne
lui appartenait pas et lui firent un procès. Ses trois fils, Michel, Mathis et
Jacques Finninger, soutinrent la cause de leur mère, el, sous prétexte que le
bois avait été pris sur le territoire autrichien, ils déclinèrent la compétence
du tribunal de Mulhouse. [...] La diète fixa le 15 août 1584 pour entendre les
parties; mais le magistrat, appuyĂ© par les corporations, refusa de rĂ©pondre Ă
la citation, renvoya aux Finninger leurs femmes et leurs enfants et fit vendre
leurs biens pour se couvrir des frais du procès. A cette nouvelle,
les Finninger et leurs adhérents déclarèrent abjurer le protestantisme et
revenir à l'Église romaine. Puis, réclamant l'autorité des cantons catholiques,
ils leur exposent qu'ils n'ont été soumis à tant de persécutions que par suite
de leur fidélité à la religion de leurs pères, qu'ils ne sont point les seuls dans
ces convictions et qu'ils se font fort d'y ramener la masse des habitants. Les
cantons s'émeuvent, leurs députés viennent à Mulhouse et y ramènent les
Finninger. Mais le magistrat s'irrite des prétentions des députés, une partie
de la bourgeoisie prend les armes et les Finninger et Schreckenfuchs sont jetés
en prison. Cependant, par l'intermédiaire du prévôt d'Ensisheim, de l'abbé de
Murbach et du recteur de Fribourg, en Brisgau, Schreckenfuchs fut relâché et
les Finninger rentrèrent dans leur droit de bourgeoisie; mais les cantons
catholiques conservèrent une haine violente contre Mulhouse. Souvent ils
avaient eu à se plaindre du peu de concours de leur nouvelle alliée ;
quelquefois même ils l'avaient trouvée dans les rangs de leurs ennemis; en
conséquence, le 4 novembre 1586, les huit cantons de Schwitz, Uri, Unterwalden,
Lucerne, Zug, Fribourg, Soleure et Appenzell renvoyèrent à Mulhouse le traité
d'alliance, après en avoir enlevé les sceaux. Cette nouvelle jeta la
consternation dans la ville : les Finninger et leurs adhérents reprirent
leur influence. Le syndic Schillinger, qui avait succĂ©dĂ© dans ces fonctions Ă
Michel Finninger, fut jeté en prison, sous la double accusation de trahison et
de concussion, le Burgermeister Pierre Ziegler fut déposé, et l'on plaça à la
tête du magistrat Jean Isenflamm et ce Valentin Fries, qui avait été la cause
première de tous ces troubles. La
majorité s'était peu à peu groupée autour des Finninger; les relations avec les
cantons catholiques devinrent alors si intimes, que le bruit courut que
Mulhouse allait revenir à son ancienne religion, après s'être débarrassée des
magistrats qui avaient le plus contribué à établir la réforme. Une
députation fut envoyée à Fribourg pour consulter les docteurs Textor et
Walwitz, et elle en revint avec le conseil de s'adresser à l'évêque de Bâle
pour obtenir de rentrer dans l'alliance de la Suisse catholique et de condamner
à la mort ou au bannissement tous ceux qui avaient contribué à la rompre. Ce
conseil fut suivi. Schillinger fut mis Ă
la torture; Ziegler, assiégé dans sa maison, subit le même sort; son collègue, Jean
Hartmann, fut jeté dans les fers; le troisième Burgermeister, Jean Finck,
parvint seul à s'enfuir. Dès lors, l'émeute régna en souveraine et tous les
travaux furent suspendus. Les députés, envoyés par les cantons protestants,
essayèrent vainement de rétablir le calme; ils furent obligés de quitter la
ville sans avoir rien obtenu. Le peuple se mit alors à la discrétion des
cantons catholiques. Le 17 mai, les corps de métier, les femmes, les enfants,
se réunirent dans l'église de Saint-Étienne, et là , à genoux, les mains jointes,
ils supplièrent les envoyés de ces cantons de leur rendre leur amitié.
Cependant rien ne se conclut; Mulhouse n'obtint que des promesses. Il paraît
que, malgré l'ardent désir que l'on manifestait de s'entendre, aucun des deux
partis n'osa proposer de revenir au catholicisme; et c'Ă©tait cependant le seul
moyen de sortir de la difficulté, après l'injurieuse réception qui avait été
faite aux représentants des cantons protestants. En effet, lorsque les villes
protestantes, sollicitées depuis longtemps par la minorité, eurent appris la
manière dont leurs députés avaient été accueillis, elles résolurent d'intervenir
à main armée. Le 10 juin 1587, dix-neuf
cents hommes, commandés par Louis d'Erlach, parurent sous les murs de Mulhouse,
et, dans la nuit du 15, ils y entrèrent par surprise. Un combat sanglant
s'engagea aussitôt; une partie de l'armée de Louis d'Erlach avait seule pu
pénétrer dans l'enceinte des murs et les portes s'étaient aussitôt refermées
sur elle. Au moment où, écrasée par le nombre, elle allait succomber, une femme
brisa la herse à coups de haches et livra passage à l'ennemi. La mêlée fut
affreuse, et, Ă sept heures du matin, quatre cents cadavres gisaient dans les
rues. La victoire des confédérés amena une réaction violente. Quelques bourgeois
furent pendus ou mis à la torture; l'un des Finninger fut décapité, quatre
cents habitants furent condamnés à des peines proportionnées aux accusations
qui pesaient contre eux, et ils payèrent d'une partie de leur fortune les frais
de la guerre et les dommages causés à la minorité. Cet état de choses dura deux
ans; mais, dans la nuit du 13 juin 1590, une nouvelle conspiration Ă©clata dans
la ville. Parmi les chefs de cette Ă©meute figuraient Oswald Schreckenfuchs, Jean
Isenflamm, Rodolphe Tilger et Mathis Finninger. Un instant ils purent espérer
avoir réussi, mais cette fois encore, une femme, Anna Melcker, épouse de Henri
Schan, fit Ă©chouer leur entreprise. Par ses discours, elle enflamma le courage
des habitants; les assaillants qui s'étaient déjà répandus dans les rues furent
poursuivis, massacrés, et dans la matinée il ne restait plus de trace de la révolte.
Le lendemain, vingt-six étrangers eurent la tête tranchée, et, quelques jours
après, douze bourgeois furent écartelés en présence des députés des cantons
protestants (Johannes
Daniel Schoepflin, L'Alsace illustree ou recherches sur l'Alsace pendant la
domination des Celtes, des Romains des Francs, des Allemands et des Francais,
traduit de L. W. Ravenez, Tome 5, 1852 - books.google.fr). RĂ©volution de
Mulhouse : "poison" et "lettres" Les partisans des Finninger, passés au catholicisme, se
font délivrer le sceau de la ville, les clefs du trésor, des caves, des
greniers Ă sel. Le bourgmestre Othmar
Finck cherche refuge dans la maison de Saint-Jean. Le greffier Osée Schillinger
est interrogé et mis à la torture. Puis c'est le tour des bourgmestres
Jacob Ziegler et Hans Hartman. Le
pasteur David Zwinger, dont deux lettres, adressées à Bâle et à Landser,
avaient été interceptées, est mandé à l'hôtel de ville où il passe un mauvais
quart d'heure. Il s'en faut de peu qu'il ne soit lui-mĂŞme mis Ă la torture.
Schreckenfuchs, quoique expulsé, revient en ville avec armes et bagages. Alors,
en pleine révolution, les cantons font une dernière tentative pour le
rétablissement de la paix, mais sans résultat. Dès le départ de leurs envoyés,
on fait construire une potence et on s'adresse Ă Thann, Brisach, Colmar et
Landser pour trouver un bourreau ; il semble que les habitants de Mulhouse
n'aimaient pas faire ce genre de travail eux-mĂŞmes ; du reste, les
réponses de ces villes sont négatives. Le 26 mai, Peter Ziegler, Hans Hartman
et Osée Schillinger comparaissent devant le «Malefiz und Hochgericht». On leur
impute la rupture de l'alliance avec les cantons catholiques, on les accuse de
détournements, d'avoir induit en erreur les députés des treize cantons, etc. Cet
acte d'accusation comprend une vingtaine de pages. Enfin, le 1er juin, les cinq
cantons protestants, réunis à Aarau, se rendant aux instances de la minorité
persécutée et reconnaissant que toute tentative d'arrangement à l'amiable est
désormais impossible, désirant aussi prévenir une intervention à main armée de
la part des cantons catholiques qui, eux, auraient favorisé les mutins,
décident de mettre fin à la sédition par les armes (Léon
Frey, Rapport sur le Vieux Mulhouse, tome IV, La guerre vicile de 1587, par J.
Lutz, Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse, Volume 82, Partie 2,
1912 - books.google.fr). David Zwinger, pasteur Ă Mulhouse, fut le contemporain du
drame révolutionnaire et même l'acteur plus ou moins involontaire dans
quelques-unes des scènes qui le composent. Zwinger n'était pas Mulhousien de naissance, car il avait
vu le jour Ă Bischofszell, en Thurgovie (Beschreibung, fol. 510), mais il avait
habité Mulhouse depuis une série d'années, quand éclata la révolution de 1587.
Ses relations personnelles autant que ses sympathies politiques le rattachaient
à l'ancien Magistrat, que visait la révolte populaire. Il n'aimait évidemment pas
le populaire (Herr Omnes) et les meneurs du parti radical sont traités par lui
d'une façon peu parlementaire. Les deux autres pasteurs, ses collegues, qui se
prononcèrent plus ou moins ouvertement pour l'ordre des choses nouveau sont Ă
ses yeux des «anabaptistes» (münstersche pfaffen). [...] Quant à la forme de
son récit, elle est éminemment vivante, les expressions originales, les
locutions heureuses abondent, certains tableaux (surtout ceux oĂą Zwinger figure
comme acteur) sont d'une tournure tout-Ă -fait pittoresque. Nous citerons, comme
exemples, la comparution du digne ecclésiastique devant le nouveau Conseil de
la ville, ou les Ă©pisodes qui accompagnent et suivent la prise de Mulhouse par
les confédérés helvétiques (Bulletin
du Musée historique de Mulhouse, Volumes 5 à 8, 1880 - books.google.fr). Acte d'accusation contre Pierre Ziegler, Othmar Finck et
Osée Schillinger, basé sur les 1587. aveux des accusés
et communiqué aux députés des cantons confédérés à la dernière diète de
Mulhouse, 14. mai le 14 mai 1587. On leur impute avant
tout d'avoir mis les cantons catholiques dans le cas de rompre leur alliance
avec Mulhouse, en n'ayant pas Ă©gard Ă leurs injonctions, en ne leur rendant pas
les honneurs qui leur Ă©taient dus, en refusant de les laisser communiquer avec
la bourgeoisie, en faisant arrêter des personnes auxquelles ils avaient délivré
des saufs-conduits, en célant aux bourgeois les mises en demeure dont la ville
Ă©tait l'objet. On les accuse, en se fondant tant sur les aveux volontaires
obtenus de Schillinger que sur ceux de Finck, de détournements de fonds et de
denrées appartenant à la ville, qu'ils se seraient induement appropriés, en
relevant toutefois la déclaration du greffier que, les trois premières années,
il n'avait guère remarqué d'infidélités de la part des deux bourgmestres,
attendu qu'ils se défiaient de lui. En partie sur sa propre confession, on
accuse Schillinger d'avoir préparé du poison pour les Fininger, d'avoir projeté
d'introduire une compagnie de Bernois en ville, d'avoir interpolé un ancien
titre. Enfin on reproche aux accusés d'avoir injustement réparti le bois
d'affouage, d'avoir faussé les mesures de capacité, d'avoir causé à la ville un
dommage de plusieurs milliers de couronnes par l'affaire des Fininger, d'avoir
augmenté les droits d'entrée sur le blé, d'avoir produit des documents
falsifiés à la diète de Bade, induit en erreur les députés des treize cantons,
d'avoir été des juges infidèles, d'avoir condamné un innocent à l'exil, quoique
son innocence fût reconnue, d'avoir jeté en prison un particulier qui faisait
appel au droit rural contre le noble zu Rhein, de n'avoir pas de suite remis
les Fininger et le D Schreckenfuchs en liberté, comme ils y étaient tenus,
d'avoir voulu mettre garnison à Mulhouse, de s'être approvisionnés outre mesure
d'armes et de munitions de guerre, d'avoir soustrait leurs biens meubles Ă la
confiscation, d'avoir fait disparaître des pièces de comptabilité et des
deniers municipaux (Mossmann,
Cartulaire de Mulhouse, Tome 6, 1890 - books.google.fr). "non loin de mer" L'Ecluse, située à deux lieues de la mer, qui y
communique par un large canal, fut assiégée par les Espagnols, au mois de juin
1587. Le prince de Parme, leur général, commença par fermer le canal et
interdire tous les passages, pour empĂŞcher l'introduction de tout secours dans
l'Ecluse. Elle avait une garnison de deux milles hommes, commandés par le
seigneur de Gronevelt. Il défendit pied à pied tous les ouvrages extérieurs.
Les travaux de la tranchée coûtèrent bien cher aux assaillants. Le comte de
Leicester, entreprenant alors de ravitailler la place, fut obligé de se
retirer, abandonnant à leurs propres forces ses intrépides défenseurs. Plus
d'une fois les Royalistes furent repoussés. Comme ils n'avaient pu former
qu'une attaque vers la porte de Bruges, on ne tira que sur cette partie de la
muraille; mais le feu fut terrible. Quatre mille coups de canons tirés en moins
de huit heures renversèrent plus de deux cents brasses du mur qui touchait à la
porte. On était près de livrer l'assaut, quand on apperçut derrière ce mur une
demi-lune qui les soutenait, et dont il eût été difficile de s'emparer sans
faire couler des flots de sang. Arrêté par cette barrière, il fallait marcher
pied à pied; on combla le fossé, on employa la sappe, on fit jouer la mine.
Malgré cette vigoureuse résistance, l'Ecluse fut obligée de se rendre en août. Six
cents hommes qui restaient de cette garnison obtinrent une capitulation
honorable (Nouveau
Dictionnaire historique des Sièges et Batailles mémorables, et des combats
maritimes les plus fameux de tous les peuples du monde, anciens et modernes,
jusqu'Ă nos jours, Tome 2, 1809 - books.google.fr). "joie" : Ajoie Une nouvelle alerte se profila en 1584, elle se
concrétisa en 1587 et 1588 par une véritable catastrophe pour l'Ajoie, qui,
malgré les promesses, fut pillée derechef par les troupes destinées à Henri de
Navarre. Le drame fut accru par le par le passage, en septembre 1587, de
l'armée du duc de Châtillon (fils de l'amiral de Coligny). Blarer dut traiter
pour 1000 couronnes. Après Noël et au début de janvier 1588, les Guises
envahirent le Comté de Montbéliard pour le ravager, et malgré la convention de
Pont-de-Roide, pillèrent aussi la zone frontalière de l'évêché. En 1589, plana
la menace d'une exécution protestante contre la principauté pour venger le sac
du Montbéliard. Si les alertes s'espacèrent après 1593 (Henri IV s'était
converti), en 1595 le nouveau roi de France fit envahir la Franche-Comté pour
faire la guerre à l'Espagne et ses reîtres arrivèrent jusqu'à Porrentruy. Mais,
amies ou ennemies, le comportement des troupes était identique par la méthode
du saccage et du pillage. Cette longue période d'insécurité paralysa les
efforts de Blarer de Wartensee pour le rétablissement de son Etat (Jean
Marc Debard, Réformes protestante et catholique, Frédéric de Wurtemberg, prince
de Montbéliard et Blarer de Wartensee, prince-évêque de Bâle, Le Pays de
Montbéliard et l'ancien évêché de Bâle dans l'histoire, 1984 - books.google.fr). Mulhouse, ville libre, entra dans la Confédération
helvétique en 1515, ce que rappellent les armoiries des cantons et villes
alliées peintes sur la façade de l'Hôtel de ville. Il y a alors à Mulhouse
quatre églises, dont celle centrale, Saint-Étienne, et trois couvents. Mulhouse
faisant partie de l'évêché de Bâle même si l'évêque de Strasbourg jusqu'en 1262
possédait au temporel, lui venant de Saint-Étienne, la ville haute. Le diocèse
du prince-évêque de Bâle couvrait la Haute-Alsace tout entière (bibliotheque.ruedeleglise.net,
Jean-Michel
Boehler, Christine Lebeau, Les fruits de la rĂ©colte, Ă©tudes offertes Ă
Jean-Michel Boehler, 2007 - www.google.fr). "le plic" : torture "pli" du latin
"plico" plier (Gaffiot), d'oĂą le "c". On devrait avoir pour
la rime, au moins orthographique, "plict" qui se rapport au latin
"plecto" courber et punir. La première catégorie de mots est celle où l'on est parti
du sens primaire de torture : gr. "kamnĂ´" du sens primaire de
"(se) plier" (cf. "kamara", voûte) est passé au sens de
torture, peine et ensuite Ă celui de travail lat. labor, travail a en latin
déjà le sens de torture, peine ; travail des champs (le sens primitif,
poids est associé à celui de labor, se courber sous un poids, glisser, cf. gr.
"kamnô"); en français labour, travail des champs, d'où angl. labour
labor, torture, travaux de l'enfantement, etc. lat. vg tripaliare, torturer -
fr. travailler, esp. trabajar, port. trabalhar, it.
travaglio; tripalium était une sorte de joug formé par trois pieux (C.
Racovita, Travail et souffrance, Bulletin linguistique, Volume 7, 1939 -
books.google.fr). La "chambre de torture" a un côté pléonasmique.
Cf. aussi "strephô" : plier, torturer (Joseph Planche, Dictionnaire grec-français: composé sur le Thesaurus Linguæ Græcæ de Henri Estienne, 1843 - books.google.fr). On note un Jean Streiff de Lauenstein, mort en 1580, protecteur des réformés en Alsace. Cf. la formule euphémisante qui pourrait désigner la torture au quatrain X, 15 - la Gueldre - 2188 (mort longue et légère) ; .X, 92 – La contestation du pouvoir de Calvin à Genève – 2245 ("cordes de jonc"). |