Intervention de la France dans la Guerre de Trente ans Déboires du Languedoc I, 991630-1631Le grand monarque que fera compaignie, Avecq deux roys unis par amitié, O quel souspir ! fera la grand mesgnie : Enfants Narbon à l’entour, quel pitié ! Si
Louis XIII avait dans un premier temps souhaité aider l’Empereur Ferdinand dans
sa lutte contre les protestants, l’accession de Richelieu au Conseil amène un
redressement de la politique extérieure française. La lutte contre la Maison de
Habsbourg, et l’Espagne en particulier, passe au premier plan. Du
côté catholique, Richelieu cherche à détacher Maximilien de Bavière des
intérêts de Ferdinand. Du côté protestant, il soutient financièrement Christian
IV de Danemark dans sa vaine tentative de conquête des évêchés du Nord de
l’Allemagne. A
partir de 1630, il réussit à réconcilier Gustave-Adolphe de Suède, en le
détournant vers l’Allemagne, avec Sigismond de Pologne auquel le suédois avait
ravi une partie de la Prusse (« deux roys unis par amitié »,
amitié politique s’entend). Le
désastre complet des armées suédoises à Nordlingen en 1634, pousse Richelieu en
réunissant une coalition, à faire entrer la France dans une guerre ouverte
contre l’Espagne, principal soutien de la cause impériale. Narbonne
(« Narbon ») est une ville du Languedoc qui connut une guerre
civile entre royaux et protestants menés par Henri de Rohan, gendre de Sully,
de 1621 à 1629. Ce n’est pas le seul fléau que connaît la Province. « Une
peste extrĂŞmement grave (1628-1629), une famine (1631), la hausse vertigineuse
du sel, des impĂ´ts et des tarifs douaniers depuis 1628-1629, tout cela porte
l’irritation des masses à son comble. [1] » |