Henri III, roi de Pologne I, 23 1574-1575 Au mois troisiesme
se levant le Soleil, Sanglier, liepard
au champ mars pour combatre : Liepard lassé au ciel extend
son Ĺ“il : Un aigle autour du Soleil voyt s'esbatre. "estend son oeil"
de Lynx Les premiers Loups-cerviers qui
aient été vus à Rome avaient été apportés des Gaules pour les jeux offerts au
peuple romain parle grand Pompée. Ces animaux, que les Gaulois appelaient Raphuis ou Rufinus, avaient,
selon Pline, la taille du Loup et les taches du LĂ©opard (Pline Hist. natur.,
lib. VIII). Il faut descendre jusqu'au XIVe siècle pour trouver une autre
mention du Lynx de France. Gaston Phœbus dit qu'il
est assez commune beste, et que peu de gens sont qui bien
n'en ayent veus. (Il faut
remarquer qu'il régnait sur une partie des Pyrénées). Il ajoute que les uns
appellent ces animaux Lous cerviers, et les autres Chatz lous, ce qui est mal dit. «On les pourroit mieulx appeler Chatz léopards que
autrement, quar ils trayent
plus près à Liepard (Léopard) que à aultre beste» (Du Chat et
de toute sa nature) Dans l'Egypte et l'Inde anciennes, on dressait, pour la vénerie, des guépards. Le roi de Perse, Chosroés, en possédait dans ses équipages, et, par l'intermédiaire de l'Italie, l'Occident les emprunta à l'Orient. La tapisserie de Boussac (XVe siècle, musée de Cluny) montre un de ces animaux dans un bois, derrière une dame. On les appelait liépards, loup-cerviers, onces [du Pinet], oinces [Rabelais] (Archives Internationales D'histoire Des Sciences, Volume 11, 1958 - books.google.fr). A l'époque, les espèces n'étaient pas rigoureusement définies. Le nom de l'once est problement issu, par aphérèse, de lonce «lynx», le l ayant été pris pour l'art. déf. élidé; lui-même prob. empr. à l'ital. lonza «panthère» (XIIIes) qui semble avoir été formé, au temps des premières croisades, directement sur le gr. "lungx" (v. lynx) prononcé lúnx par les marchands de l'Asie Mineure qui faisaient le commerce de fourrure et de fauves vivants (www.cnrtl.fr). Toute sorte de gibier peuplait les forêts de la Lithuanie, ours, sangliers, cerfs, daims, loups et renards.
Il y avait même des martes et des castors, dont la queue était regardée du
temps de Cromer comme un mets fort délicat, et des animaux inconnus au reste de
l’Europe, le bison, l’urus, le lynx, l'onagre, qui habitaient de préférence les
grandes forĂŞts de Radzivil et de Bialowiez.
Dans cette dernière forêt ou conserve encore aujourd’hui quelques bisons, comme
échantillons d’une race entièrement disparue. Il est défendu de les tuer, sous
les peines les plus sévères. «La loi, dit l’auteur de Thadée,
protège ces anciens représentants de la Slavie.» On
peut ajouter que ce sont les seuls.Avec ses bois
impénétrables, son climat rigoureux, ses longs hivers, la Lithuanie
avait un caractère particulier qui la distinguait des autres provinces de la
République. Sa nature âpre et sauvage avait réagi sur les habitants; les mœurs
y étaient plus rudes que dans le reste de la Pologne, la population grossière,
le bas peuple plongé dans une épaisse ignorance. La féodalité bâtarde qui
s’était implantée dans le grand-duché d’Olgierd et de
Gedymin ne s’effaçait que lentement; le paganisme, en
Samogitie surtout, avait laissé des traces profondes,
et l’on y trouvait encore au XVIe siècle les restes des anciennes
superstitions. Les serpents, dit Gvagnin,
continuaient d’y avoir des adorateurs. L’introduction du christianisme et l’union de la Lithuanie avec la Pologne avaient cependant porté des
fruits. Mais c’était surtout dans les classes supérieures qu’ils se laissaient
apercevoir. Mis fréquemment en contact par la guerre et les affaires publiques
avec les gentilshommes polonais, les boiars
lithuaniens en eurent bientôt adopté les mœurs et l’esprit. La cour venait
souvent habiter la Lithuanie; la noblesse polonaise
l’y suivait, attirée par les plaisirs de la chasse et ceux de la table, car le
grand-duché était renommé pour sa bonne chère, et les dames lithuaniennes
passaient, à ce que dit Vigenère, pour les plus
aimables du royaume : «et est ce pays si coquin, ajoute-t-il, a ceux qui y
sont une fois affriandés, qu’ils n’en peuvent partir puis après» Une histoire de Pologne, suivie d'un tableau de la
constitution polonaise, fut dressée à l'intention d'Henri de Valois élu roi de Pologne par Blaise de Vigenère, et publiée à Paris en 1573, Chroniques et annales
de Poloigne. La source en est l'ouvrage latin d'Herburt de Fulstyn, un des ambassadeurs
envoyés de Pologne à Paris. Vigenère ne prétend pas
l'avoir suivi scrupuleusement En Pologne nous ne connaissons que la ménagerie de Jean Sobiesky pour avoir eu des animaux sauvages. Ce prince
conserva quelque temps, à son palais de Willanow, près
de Varsovie : un casoar, un lynx et une loutre apprivoisée que lui avait donnée
le maréchal Passek Jean III Sobieski, né le 17
août 1629 au château d’Olesko, près de Lviv (alors en
Pologne), et mort le 17 juin 1696 Ă Varsovie, roi de Pologne de 1674 Ă 1696 et
grand-duc de Lituanie, est un héros national polonais, notamment en raison de
sa victoire sur les Turcs devant Vienne en 1683. La constellation de l'Écu de Sobieski a été appelée ainsi en son honneur en 1690 par
l’astronome polonais Johannes Hevelius fr.wikipedia.org - Jean III Sobieski). Le futur Maximilien II (qui règne de 1564 à 1576), père du candidat au trône de Pologne en 1573 Ernest d'Autriche, fait construire les premières ménageries des empereurs germaniques à Ebersdorf [le village du sanglier] en 1552 pour loger un éléphant et des léopards de chasse rapportés d'Espagne, où il a passé son enfance. Il réitère cela au château de Neugebäu, qui qui ne prend toute son ampleur qu'à la fin du XVIIe siècle et reste en service jusqu'en 1781, alors que le sérail d'Ebersdorf disparaît au XVIIe siècle (Éric Baratay, Élisabeth Hardouin-Fugier, Zoos: Histoire des jardins zoologiques en Occident (XVIe-XXe siècles), 2013 - books.google.fr). Henri IV avait fait aménager une ménagerie pour les «bêtes farouches» afin de remplacer celle du Louvre qu'Henri III avait fait détruire en 1583 après en avoir tué les lions (Geneviève Bresc-Bautier, Denis Caget, Emmanuel Jacquin, Jardins du Carrousel et des Tuileries, 1996 - books.google.fr). Le lynx ou loup-cervier, dont il est ici question, ne se
trouve point dans les contrées méridionales, mais seulement dans les pays septentrionaux de l'ancien et du nouveau
continent. OlaĂĽs (1490 - 1557) dit qu'il est commun
dans les forêts du nord de l'Europe : Oléarius (1603
- 1671) assure la mĂŞme chose en parlant de la Moscovie ; Rosinus Lentilius (1657 - 1733)
dit que les lynx sont communs en Curlande, en Lithuanie, et que ceux de la Cassubie
(province de la Poméranie) sont plus petits et moins tachés que ceux de Pologne
et de Lithuanie; enfin, Paul Jove ajoute Ă ces
témoignages que les plus belles peaux de loup-cervier viennent de la Sibérie et
qu'on en fait un grand commerce Ă Ustivaga, ville
distante de six cents milles de Moscou. Cet animal qui, comme l'on voit, habite
les climats froids plus volontiers que les pays tempérés, est du nombre de ceux
qui ont pu passer d'un continent Ă l'autre par les terres du nord; aussi
l'a-t-on trouvé dans l'Amérique septentrionale Sanglier Des ongulés de plus grande taille, tels que le cerf,
l'Ă©lan ou le sanglier sont sporadiquement la proie des lynx. [...] Chaque fois
que les lynx s'attaquent aux ongulés de grande taille (cerf, sanglier), ils
choisissent les individus les plus jeunes. Certaines études ont révélé un
pourcentage assez élevé de proies en mauvaise santé Soleil A l'avers d'une médaille d'argent datée de 1573, profil
d'Henri III et légende qui mentionne le titre de roi de Pologne. Au revers, une
tentative d'espoir pour le souverain qui vient juste d'accéder au trône. Le
soleil, déjà évoqué dans quelques représentations sous Charles IX, est repris
ici en tant qu'astre pourvoyeur des rayons qui donnent la vie mais aussi, très
symboliquement, porteur des lumières de la raison civilisatrice. En se levant,
il dissipe les ténèbres et les nuages. La légende en dit long sur le peu
d'illusions que nourrissait Henri III «Il apporte ses lumières au monde
hostile». Le roi périra victime de l'obscurantisme qu'il redoutait tant "champ de Mars" Les Romains entr'autres dans le
champ de Mars, & nous savons qu'en Pologne, ils tiennent leurs assemblées
& leurs diettes, ou ils Ă©lisent leur Roy, en des
campagnes pres de Varsovie La date d'édition de ce précédent ouvrage est celle de la
définition par le polonais Hévélius de la
constellation du Lynx. Ce pourrait indiquer la date basse de la rédaction du quatrain. La constellation
du Lynx Cette constellation du Lynx fut introduite par Johannes Hevelius en 1687 pour remplir le vide entre la Grande Ourse
et le Cocher. Son nom proviendrait du fait qu'il faudrait des très
bons yeux pour voir les Ă©toiles de cette constellation Johannes Hevelius (dans la
plupart des langues), ou Jan Heweliusz (en polonais),
né et mort à Danzig (28 janvier 1611 – 28 janvier 1687), est un astronome qui, dans
l'histoire de sa discipline, se place entre Galilée et Newton. En 1639, Peter Crüger, mourant,
l'implore de ne pas laisser inemployés ses dons scientifiques, et avant tout
d'observer l'Ă©clipse solaire du 1er juin ; Hevelius,
à qui Crüger a enseigné l'usage de la chambre
obscure, promet ce que CrĂĽger demande. Il observe
l'éclipse - Crüger meurt cinq jours après - et
consacre désormais son temps et sa fortune à l’observation du ciel. Le rôle de
sa femme est alors essentiel : en s'occupant des affaires, Catherina
Rebeschke permet Ă son mari de se consacrer Ă ses Ă©tudes.
En 1641, Hevelius construit un observatoire sur le
toit de sa maison. Il construira aussi, en dehors de la ville, une «lunette
sans tuyau», de sa fabrication, d’une longueur focale de 45 mètres, qui oscille
Ă la moindre brise. De 1642 Ă 1645 il observe les taches solaires, observations
encore importantes aujourd'hui, car elles contribuent à établir le minimum de Maunder. Il consacre quatre années à faire la topographie
de la Lune, aboutissant en 1647 Ă Selenographia,
atlas de trois cartes dans lequel, d'une part, il choisit les noms du relief
lunaire selon des noms géographiques terrestres20 (cela évite les querelles)
et, d'autre part, publie sa découverte de la libration en longitude de la Lune.
La postérité a toutefois plutôt retenu la nomenclature lunaire (honorant divers
personnages) de Riccioli (1598–1671), avec qui Hevelius correspondait ; mais les sept constellations qu'il
a découvertes portent toujours les noms qu'il leur a donnés. Il découvre quatre
comètes, en 1652, 1661, 1672 et 1677. Dans sa Cometographia
(1668), dit François Arago, «on trouve l'idée, tout à fait neuve, pour
l'époque, que les comètes se meuvent dans des paraboles». Le 26 septembre 1679, un feu détruit la plus grande
partie de son observatoire, de ses instruments et de ses livres. Il répare les
dommages suffisamment rapidement pour observer la grande comète de décembre
1680. Mais cette catastrophe, qu'il décrit en 1685 dans la préface de son Annus climactericus, affecte sa
santé. Hevelius meurt en 1687, l'année même où Newton
publie ses Principia. Sa tombe est dans l'Ă©glise -
luthérienne à l'époque - de Sainte-Catherine de Gdansk "Un
aigle" On a frapĂ© deux mĂ©dailles Ă
l'honneur d'Hevelius : dans l'une, on voit d'un côté
son portrait & son nom ; de l'autre un aigle portant son vol vers le
soleil, avec ces mots : In summis cernit
acutè, & dans l'exergue, né en 1611 le 28 de
janvier, mort le même jour de 1687 Les armes de la Pologne portent un aigle couronné. Comme l'indique Hervé Pinoteau
(Héraldique capétienne, t. I, Cahiers nobles, 1934), Henri III porte comme
Louis XII deux écus accolés couronnés ou non sous une grande couronne. A dextre
de France, à sénestre parti de Pologne qui est : de gueules à l'aigle d'argent
becquée, membrées et couronnée d'or ; et de Lituanie : de gueules au cavalier
brandissant uné épée, d'argent, tenant au bras sénestre
un écu d'azur chargé d'une croix patriarcale d'or, bordé du même, monté sur un
cheval cabré d'argent, houssé d'azur, cloué et bridé d'or Au rapport de quelques historiens, lorsque Henri III,
frère de Charles IX, roi de France, eut été élu roi de Pologne, et qu'il fit
son entrée à Cracovie, les Polonais s'empressèrent de lui témoigner leur joie
par des fĂŞtes magnifiques, dans lesquelles se fit remarquer un chef-d'Ĺ“uvre de
mécanique. Partout où le roi passa, il fut suivi et pour ainsi dire escorté par
un aigle blanc fait avec tant d'art, qu'il ne cessa de voler en battant des
ailes audessus de la tĂŞte du jeune monarque. Certes,
il y avait quelque chose de merveilleux dans cette machine volante ; et
pourtant, qui pourrait nous dire aujourd'hui le nom de celui qui l'avait conçue
et fabriquée avec tant d'habileté ? En Pologne en 1573 Jean Crasoski (ou Jan Krassowski), de voyage en France, suggère à Catherine de
Médicis qu'il pourrait succéder au roi de Pologne malade et sans enfants. Henri
épouserait la sœur du roi ou se ferait élire par la diète. L'évêque de Valence,
Jean de Montluc, propose l'envoi d'un Ă©missaire, Gui de saint Gelais, sieur de Lanssac le jeune, ou le sieur de Renthy.
Mais l'affaire est reportée. 1572.
Catherine de Médicis apprend que la santé du souverain polonais se dégrade.
Elle demande Ă Jean de Montluc de s'occuper du projet de la succession.
L'émissaire choisi est le fils naturel et légitimé de Jean de Montluc, appelé
le sieur de Balagny, alors Ă©tudiant Ă Venise. Il sera
accompagné de Jean Choisnin, qui est le secrétaire de
Montluc, ainsi que d'un gentilhomme du Dauphiné nommé Charbonneau, et du bailli
de Valence qui s'appelle du Belle. Balagny et Choisnin arrive en Pologne qui est touchée par une peste.
Près de Cracovie, ils visitent une mine de sel. Ils suivent le roi qui part se
reposer au château de Knichin en Lithuanie.
Ils sympathisent avec le seigneur Sarnikoskri qui est
chevalier de Malte et frère du capitaine-général de la grande Pologne.
Finalement ils sont reçus à la cour de Pologne, et y sont bien accueillis. Ils
trouvent des seigneurs qui sont très cordiaux, dont certains parlent français.
Mais ils trouvent aussi l'ambassadeur de l'Empereur d'Allemagne qui a passé ses
six dernières années à la cour pour promouvoir l'idée de la succession par
l'archiduc Ernest. 7 juillet 1572.
Mort du roi de Pologne-Lithuanie, Sigismund
II Augustus Jagiello. Balagny
fait publier des informations favorables au duc d'Anjou. Il assiste aux
funérailles et retourne en France fin juillet pour se faire remplacer par un
ambassadeur de plus grand prestige. Choisnin reste
sur place, sans argent, mais les fils du chancelier, Erasme et Gaspard de Binski, prennent soin de lui. 5 août 1572. Balagny arrive à Gdansk après
avoir rencontré plusieurs notables lithuaniens et polonais, dont l'évêque de Plosko. Il revient en France sur un navire français, appelé
l'Ange, de Fécamp. 17 août 1572. Le
choix de l'ambassade se porte d'abord sur un homme de robe, Gui Du Faur de Pibrac, ou M. Truchon,
premier prĂ©sident du parlement de Grenoble. Mais finalement Catherine de Medicis prĂ©fère envoyer Jean de Montluc, car il a dĂ©jĂ
voyagé en Pologne et il est bon diplomate. Il est le frère du capitaine Blaise
de Montluc. Jean de Montluc quitte Paris le 17 août 1572, huit jours avant la
saint Barthélémy. Il est malade d'une dissenterie et
doit s'arrĂŞter plusieurs jours Ă Saint Disier, oĂą il
entend parler de la saint Barthélémy. Il décide de partir au plus vite craigrant que des protestants allemands n'exercent des
représailles contre lui quand ils apprendront la nouvelle. Mais c'est en fait
un catholique de Verdun qui se montre le plus menaçant, en le poursuivant avec
un lieutenant et une trentaine de soldats pour le tuer. Montluc se réfugie dans
la ville Saint Mihiel. Mais Montluc est contraint d'accepte
de revenir en prisonnier Ă Verdun. Heureusement des lettres du roi et de
Catherine de Medicis permettent sa libération. A
Francfort, il est menacé par des militaires voulant le rançonner. Mais il n'a
que peu d'argent sur lui, et il réussit à faire appel au sénat de la ville qui
ordonne de le laisser libre. 6 octobre
1572. Montluc arrive à Leipzig, où il apprend que la peste sévit en
Pologne, et que l'élection est prévue pour le 10 octobre. Mais Montluc parvient
tout de même en Pologne avant la diète car celle-ci a dû être reportée
plusieurs fois, Ă cause de la peste. Montluc Ă©crit une
lette en latin qui sera lue devant la diete par le français Bazin. Il y est dit que le prétendant
suédois est trop jeune car il n'a que huit ans, que l'archiduc Ernest est lui
aussi trop jeune, que le tsar Ivan IV est orthodoxe. La candidature du duc d'Anjou est présentée comme celle d'un pays
riche, civilisé, et qui n'a jamais été en guerre contre la Pologne. Par
ailleurs la diète apprend que les ambassadeurs allemands ont tenter
de les court-circuiter en négociant directement avec l'infante polonaise. L'élection
ne se fait pas lors de cette diète. Les adversaires de la France font publier
des libelles montrant les horreurs de la saint Barthélemy et les exagérant.
Montluc consacre beaucoup de temps à donner des réponses, et à solliciter
l'aide de tous les polonais qui connaissent un peu la France. Montluc est
secondé par Choisnin, Bazin, d'Elbenne,
du Belle, et Martin. 6 janvier 1573.
Nouvelle diète. Elle a lieu Ă
Varsovie. Les Lithuaniens n'y sont pas présents à cause du mauvais temps et de
la peur des russes qui pourraient profiter de leur absence pour les envahir. Il
est décidé de réunir une nouvelle diète le 5 avril à Varsovie. Le bruit court
que les français ont cherché ont offert 100.000 ecus pour corrompre quelques nobles. Choisnin
répond que Montluc n'est arrivé en Pologne qu'avec trois méchants coches qui ne
pourraient contenir que 4.000 ecus au maximum, et
qu'il lui Ă©tait impossible de trouver des marchands qui puissent lui prĂŞter
plus de 10.000 ecus. Catherine de Medicis,
apprenant le problème de Francfort, envoie un second ambassadeur, l'abbé de
L'Isle en le faisant passer par Venise. Puis apprenant que Montluc s'en est
sorti, demande à l'abbé de revenir. Mais celui-ci est déjà arrivé en Pologne où
Montluc le convainc de rester en lui faisant remarquer que les ambassadeurs
allemands sont deux, et que les ambassadeurs suédois sont quatre. Le sieur de Lansac arrive aussi en Pologne, au début du mois de mars
1573. 3 avril 1573 Peu avant la
Diète, Montluc fait traduire son oraison en polonais et la fait imprimer à 1500
exemplaires par un imprimeur de Cracovie, pour la diffuser Ă tous les votants.
Montluc arrive à Varsovie le 3 avril 1573, accompagné par M. l'abbé de L'Isle
et M. de Lansac. Choisnin
estime qu'environ 30.000 Ă©lecteurs Ă©taient prĂŞts Ă voter. Une grande tente
circulaire Ă©tait de recevoir cinq Ă six milles
personnes. 5 avril 1573.  Diète
d'Ă©lection. Les candidats sont :
l'archiduc Ernest d'Autriche, Henri de Valois, le tsar Ivan IV, et le roi de
Suède Jean III. A l'ouverture, le cardinal Commendoni,
légat du pape Grégoire XIII, réclame l'élection d'un catholique. Puis, la
parole est donnée aux ambassadeurs de l'archiduc, Guillaume de Rosenberg et Wladislas Perstein, qui annoncent
le programme de leur candidat : respecter les anciennes lois et privilèges,
reprise des pays détachés du royaume, résolution des problèmes
polono-germanique Ă propos de la Prusse et de la Livonie, libre importation des
vins de Hongrie, fondation d'une Ă©cole en Allemagne pour cent jeunes polonais.
Puis, le représentant français, Jean de Montluc, s'exprime à son tour. Il
promet que le roi obéira aux Etats, que les dettes seront effacées, que tous
les ans, la France versera 450.000 florins Ă la Pologne, que la France
renforcera l'armée polonaise par quatre mille hommes et une flotte en mer
Baltique pour reprendre le port de Narwa, que cent
jeune polonais seront admis gratuitement aux Ă©coles de Paris. L'ambassadeur
d'Espagne, Don Pedro Fassardo, qui devait parler
ensuite en faveur de l'archiduc Ernest, ne le fait pas et se retire. 11 mai 1573. Henri de Valois, duc
d'Anjou, est élu roi de Pologne par la diète polonaise. 10 septembre 1573. Après après la messe,
Henri prête serment à Notre-Dame, devant l'autel, en présence de treize
ambassadeurs qui Ă©toient venus de Pologne Ă Paris lui
apporter le décret de son élection. 27
septembre 1573. Henri part de Paris avec sa suite. Il est accompagné par
son frère, Charles IX jusqu'à Vitry ; et par sa mère, Catherine de Médicis,
jusqu'à Blamont. 18 février 1574.
Henri arrive à Cracovie, la capitale de la Pologne. 21 février 1574. Henri est sacré roi de Pologne A la suite de la bataille de Lépante, le pape Paul V souhaitait engager toute l'Europe catholique dans la lutte contre les Turcs. Son successeur Grégoire XIII poursuivit cette politique. La France tenait cependant à son alliance avec la Porte, et soutenait la révolte des Provinces Unies contre l'Espagne qui ne voulait pas combattre sur plusieurs fronts. Rome ne recevait que de vagues promesses. Le candidat de Rome à la succession polonaise était au départ Ernest d’Autriche, principal concurrent à Henri de Valois, afin d'obtenir la participation de l'Empire à la ligue catholique contre les Ottomans. Mais les négociations menées par l'empereur rendaient son fils indésirable et firent que ne fut acceptable que le candidat catholique restant le français Henri duc d'Anjou, Jean III de Suède était protestant et Ivan le Terrible orthodoxe (Pierre de Cenival, VI. La politique du Saint-Siège et l'élection de Pologne (1572-1573). In: Mélanges d'archéologie et d'histoire, tome 36, 1916 - www.persee.fr). Lassitude Henri apprend la mort de son frère, Charles IX. 16 juin
1574. Dans la nuit, Henri sort du château de Wavel,
et quitte la Pologne, sans la permission de la Diète polonaise. 23 juin 1574.
Henri arrive Ă Vienne oĂą il rencontre l'empereur Maximilien II. Il est
accueilli avec faste. Henri arrive Ă Venise oĂą il fait la rencontre de la
courtisane Veronica Franco avec qui il aura une courte relation. Il passe
ensuite Ă Padoue, Ferrare et Mantoue (cf. quatrain I, XXIV). En aoĂ»t, Il est Ă
Monza où il rencontre Charles Borromée qui l'impressionne vivement. À Turin,
Henri retrouve sa tante Marguerite de France, puis, le duc de Savoie vient le
chercher pour l'emmener à Chambéry. Il traverse les Alpes à bord d'une litière
vitrée. 2 septembre 1574. Henri arrive à Chambéry où il retrouve son frère
François d'Alençon et son cousin Henri de Navarre. Le 6 septembre il est
accueilli à Lyon par sa mère. Il souhaite l'annulation du mariage de Marie de
Clèves afin de l'Ă©pouser, mais le 30 octobre, alors qu'il vient d'arriver Ă
Avignon, il apprend sa mort. Cette nouvelle l'anéantit et il refuse de
s'alimenter pendant dix jours. 13 février 1575. Henri est sacré roi de France
par le cardinal de Guise dans la cathérdrale de Reims
(cf. quatrain I, XXVI) Lynx et sanglier
dans la littérature  Il croit maintenant aux songes... Pourquoi Ronsard
raconte-t-il cette histoire fantastique dans le poème Songe (à luy même) (1584) dans le Bocage royal ? Elle a sans aucun
doute pour lui et pour Henri III une signification parfaitement claire. On a supposé que le sanglier représente les
séditieux, que le poète attaque au nom du roi et en reçoit une récompense
pour l'encourager; d'autres croient qu'il représente la pauvreté dont la
générosité du roi allait le sauver. Le
sanglier semble pourtant plutôt symbole de la brutalité, de la gourmandise,
etc. Le choisir comme symbole de la misère serait bizarre. Il est possible que
son nom (La Merveille) recèle une allusion identifiable à l'époque, par un
lecteur avisé, à une personne ou à un parti hostile au roi ou au poète. Il est possible aussi que le sanglier
représente la calomnie, comme la Blatant Beast (monstre pourtant plus ouvertement allégorique) dans
les livres V et VI (1596) de l'épopée d'Edmund Spenser, The Faerie
Queene. Quoi qu'il en soit, l'intérêt de ce poème
réside à mon avis autant dans l'atmosphère hallucinante de l'épisode central que
dans les allusions Ă l'actualitĂ© que nous comprenons mal. Cette chasse Ă
laquelle le poète s'acharne et qui n'aboutit jamais; cette scène nocturne dans
la forĂŞt oĂą, Ă bout de forces, il prie la lune; la lune qui entend et qui pour
lui répondre descend en se transformant en une de ses voisines qui se qui se
trouve être sorcière et lui annonce - élément de conte de fée - qu'il lui faut
pour vaincre le sanglier des chiens d'argent; la présence tout à coup visible,
sous cet éclairage étrange, dans ce décor invraisemblable, du roi, qui apparaît
exactement comme on le voit tous les jours quand il préside son conseil; ce
geste, aussi naturel que celui de signer un octroi, par lequel il rĂ©pond Ă
l'appel du poète, en frappant avec la houssine qu'il tient à la main les
Ă©chines des chiens qui deviennent effectivement des chiens d'argent de bon
aloi, prĂŞts Ă partir de nouveau Ă la poursuite de La Merveille... voilĂ une
suite d'événements qui convient mieux au monde du rêve que ne fait le songe
littéraire conventionnel. Je remarque de plus que cette apparition du roi n'est
pas sans rapport avec quelques dessins
de l'Ă©poque, le portrait de Henri III par Antoine Caron par exemple, qui le
représente il est vrai à cheval, armé, couronné de lauriers, portant un grand
sceptre à la main, mais placé devant un décor mystérieux qui n'est pas sans
analogies avec la peinture de Caron, Les
astronomes observant une éclipse Le départ de ce monde ne s'effectue pas selon les
modalités apaisées que l'âge antérieur découvrait dans les philosophies
antiques (stoĂŻcienne ou Ă©picurienne). Le baroque dramatise la mort, non sans
complaisance parfois, et retrouve le réalisme macabre du gothique finissant
pour dire la déchéance du corps vieillissant ou le néant du cadavre. Les
derniers vers de Ronsard traçaient l'image du poète «décharné, dénervé, dépoulpé» : Chassignet reprend
ces épithètes et les aggrave de l'évocation du «ventre déchiré cornant de
puanteur» dans le «charnier mortuaire». La créature périssable est avertie : «Connaissant l'état de ta fragilité/Fonde en
Dieu seulement» Le poète baroque célèbre en la divinité la permanence de
l'être, seul «roc ferme» (Sponde) dans un univers en proie à l'illusion, au
changement, Ă la mort. La pente est
insensible qui conduit de la certitude intellectuelle (La Roque : «C'est ton divin soleil, objet de ma
pensée/Duquel soudainement la terre est traversée») à la vision mystique : J'ai la vue à le voir plus vive que d'un
lynx, Comme l'esprit à l'âme, ainsi Dieu m'est visible. (Fiefmelin) La réunion en Dieu est source de voluptés
extrêmes que célèbrent d'Aubigné (l'âme «Extatique
se pâme au giron de son Dieu») ou Du Bartas : O doux ravissement,
saint vol, amour extrême. Qui fais que nous baisons les lèvres d'amour même !
C'est sans doute dans la thématique amoureuse que s'observe le mieux ce
penchant de la sensibilité baroque pour le passage à la limite, penchant que
renforce le spectacle des excès de la guerre. L'héritage de la poésie
néo-pétrarquiste est indéniable mais au lieu de s'en tenir aux feux et aux
larmes de convention, le poète explore jusqu'à leur terme les formes et les
effets de la cruauté de la dame envers l'amant : Sponde se peint en nouvel «Actéon, de ses chiens déchiré». Si tous
n'atteignent pas à l'intensité de la rage amoureuse qui s'exprime dans
l'Hécatombe à Diane et dans les Stances de d'Aubigné, beaucoup crient leur
douleur de bête blessée : L'amour et la fureur m'affolle
tellement. Qu'un sanglier écumeux si transporté n'enrage... (La Jessée) Arraché, «entamé», mis à nu, le cœur saigne «d'une
plaie incurable». «Vos yeux ont fait le
coup», dénonce Amadis Jamyn, et ce sang
«bouillant veut jaillir encontre le coupable» Les animaux féroces ou sauvages dont se plaint André Mage
de Fiefmelin, sangliers, daims, chevreuils,
existaient anciennement dans l'île d'Oléron L'ordre du saint Esprit «Per visibilia ad invisibilia, “Par l'intermédiaire des choses visibles vers
les choses invisibles”», ainsi se résume la démarche des Pères de l'Église et
des théologiens médiévaux. Loin d'en être les inventeurs, ils se sont contentés
de l'emprunter à Platon et à Plotin. Ils y ont ajouté le souci, compréhensible
chez des pasteurs, de donner figure concrète aux notions spirituelles et
morales. Pérégrin d'Opole (vers 1260 -
vers 1330), nommé inquisiteur de Cracovie par le pape Jean XXII en 1318,
fut un orfèvre en la matière, aussi bien pour ménager à ses auditeurs des accès
au monde céleste que pour conférer au surnaturel une «présence réelle». [...]
Pérégrin use peu du bestiaire, du lapidaire et du plantaire; néglige les
possibilités offertes par le catéchisme animal, minéral et végétal. Cette
faiblesse du prédicateur polonais saute aux yeux, si on le compare à la plupart
de ses confrères. Il fait peu confiance au savoir zoologique pour concrétiser
des leçons morales et spirituelles. Il connaît les défauts habituellement
imputés à certains animaux : quiconque veut accéder au bercail céleste,
proclame-t-il, doit Ă©viter d'ĂŞtre cruel comme le loup, envieux comme le chien,
orgueilleux comme le lion, luxurieux comme le porc et infidèle comme le renard.
Il oppose la propreté du lynx à la saleté du renard : «L'Esprit Saint est comparé à cet
animal appelé lynx, qui est une bête très propre, demeurant en un lieu propre.
Survient le renard, animal sale, qui macule le terrier du lynx. Celui-ci s'en
va aussitôt, parce qu'il est incapable de supporter la puanteur» (Sermones) L'Ordre français du Saint-Esprit fut institué par Henri III, à Paris, tant en mémoire de ce qu'il avait été élu roi de Pologne que de son avénement au trône de France le jour de la Pentecôte. L'Ordre du Saint-Esprit fut créé le 31 décembre 1578. Le roi nous apprend lui-même, dans le préambule des statuts, les
motifs qui le portèrent à choisir cette céleste protection. Après avoir
remercié Dieu de l'avoir fait naître dans la religion catholique, il ajoute:
«Nous devons encore lui témoigner notre reconnaissance en ce qu'il luy a plu, entre tant de contraires et diverses opinions,
qui ont exercé leurs plus grandes forces en nostre
temps, nous conserver en la connoissance de son saint
Nom, avec une profession d'une seule Foy Catholique et en l'union d'une seule
Église Apostolique et Romaine, en laquelle nous voulons, s'il luy plaist, vivre et mourir. De
ce qu'il lui a plu aussi, par l'inspiration du Benoist Saint Esprit au jour et feste de la Pentecoste unir tous
les cœurs et volontez de la Noblesse Polonoise, et ranger tous les Estats
de ce puissant et renommé Royaume, et Grand-Duché de Lituanie, à nous élire
pour leur Roy, et depuis, à mesme jour et feste, nous appeller au régime et
gouvernement de cette couronne très-Chrestienne, par
sa volonté et droit successif» Gilles de Souvré (1540 - 1624) sur un portrait porte dans son coqstume de l'Ordre du saint Esprit un manteau doublé de loup-cervier. Il fut d'abord grandmaître de la garde-robe du duc d'Anjou (depuis Henri III), qu'il avait suivi en Pologne; il devint capitaine du château de Vincennes. Il fut un des premiers à reconnaître les droits de Henri IV, qu'il servit avec fidélité, et quile nomma gouVerneur du Dauphin. Le marquis de Courtanvaux reçut, en 1613, le bâton de maréchal, et mourut en 1624, âgé de 84 ans (P. L. Jacob, Costumes historiques de la France d'après les monuments les plus authentiques, Tome 5, 1852 - books.google.fr). La vision L'idée qui nous est familière selon laquelle les rayons
lumineux sont émis par une source extérieure, pénètrent dans l'oeil et entraînent une reponse de
la rétine, laquelle chemine jusqu'au cerveau par la voie du nerf optique, a
pris de nombreuses années pour être établie. Une première doctrine de la Grèce
antique est celle du "rayon visuel". Elle postule que le "feu
visuel" jaillit de l'oeil sous l'effet de la
lumière et va au contact des choses pour en éprouver la forme, la couleur ou
d'autres propriétés. L'optique géométrique (qui intéresse les astronomes et en
particulier Ptolémée) s'inspire de la géométrie Euclidienne et postule que la
vision est un cĂ´ne ou pyramide visuelle qui a pour apex l'oeil
et se projette sur le monde. Aristote propose un rĂ´le du "milieu
intermédiaire", entre voyant et visible, changeant de qualité lorsque la vison se produit. Il pense que la lumière blanche est
pure et homogène et les couleurs naissent d'un rapport (énigmatique) entre
clarté et lumière. C'est avec Ibn Al Haytam (ou
Alhazen), opticien persan du Xème siècle, qu'un progrès capital dans la
compréhension de la propagation et de la perception du rayonnement lumineux est
réalisé. Il propose que les rayons lumineux se propagent de l'objet à l'œil, ce
dernier devenant le récepteur de la lumière. Cependant il commet l'erreur de
suggérer que c'est le cristallin (et non la rétine) qui reconstitue l'image point
par point, avant son transfert, par le nerf optique, jusqu'au "siège de
l'âme" Roger Bacon nous assure cependant, dans sa perspective,
qu'il donnait une opinion exacte de l'agrandissement apparent du soleil et de
la lune. Mercuroclius de Messine commença, en 1574, Ă
dévoiler l'usage du cristallin dans le livre De Lumine et umbra.
Dans son Ĺ“uvre de la Magie naturelle, Porta donne les principes de la chambre
obscure, découverte qui conduisit Kepler à celle de la manière dont se fait la
vision. Ce dernier reconnut et démontra que l'œil est une chambre obscure et
expliqua en détail la manière dont les objets viennent s'y peindre (Dioptrique, 1611) Les yeux ne peuvent voir qu'à travers l'espace,
c'est-Ă -dire Ă la condition qu'il y ait un intervalle entre l'Ĺ“il et son objet;
autrement, il est impossible à nos yeux de voir. Supposez que l'objet soit trop éloigné; ils ne pourront le voir, parce
que le rayon visuel ne peut s'Ă©tendre aussi loin; si, au contraire, cet
objet est trop rapproché et qu'il n'y ait aucun intervalle entre les yeux et
l'objet qui leur est présenté, il leur est tout à fait impossible de le voir;
ainsi, approchez vos yeux de cet objet jusqu'Ă le leur faire toucher, la vue
leur devient impossible, parce qu'il n'y a plus d'espace. J'affirme donc, sans
crainte de me tromper, que ces yeux, qui ne peuvent rien voir qu'Ă travers
l'espace et Ă une certaine distance, ne peuvent maintenant et ne pourront alors
voir Dieu, parce que Dieu n'est pas limité par l'espace. Ou bien donc ils
seront doués de la faculté de voir ce qui ne se voit point dans un lieu,
ou", s'ils ne peuvent voir que dans leurs conditions actuelles, ils ne verront
point Celui qui n'occupe aucun point de l'espace (Sermons au peuple, sermon
CCLXXVII) Cf. le lynx de Fiefmelin. "troisiesme mois se levant le
Soleil" : cinquantième jour de la Pentecôte Afin de relever la grandeur de l'alliance que Dieu a
conclue avec Israël, Moise décrit, sous
l'image d'un majestueux soleil levant, la glorieuse apparition de JĂ©hovah au
Sinaï, pour donner la loi aux Israélites et devenir leur roi (Deutéronome
XXXIII) Dans une de ses lettres, Augustin dit que Dieu a parlé à Moïse le premier jour du troisième mois... et que la Loi fut donnée le troisième jour du troisième mois. Lettre LXX. (lb. XIX, 1-11.) Sur
les cinquante jours écoulés entre la Pâque et la publication de la Loi. - « Le
troisième jour du troisième mois depuis la sortie de l'Egypte, les enfants d'Israël
vinrent au désert de Sinaï ils étaient partis de Raphidin,
et étant arrivé au désert de Sinaï, Israël campa au pied de la montagne; et
MoĂŻse monta sur la montagne de Dieu, et le Seigneur l'appela du haut de la
montagne, et lui dit : Voici ce que tu annonceras aux enfants d'Israël etc. Et
un peu plus loin : Descends, et parle au peuple, et purifie-le aujourd'hui
et demain, qu'ils lavent leurs vĂŞtements, et qu'ils soient prĂŞts pour le
troisième jour. Car dans trois jours le Seigneur descendra sur le mont Sinaï,
en présence de tout le peuple. C'est en ce jour, comme on le voit par la suite
du récit, que fut donnée la Loi, écrite du doigt de Dieu sur des tables de
pierres. Or, il est constant que ce jour est le troisième du mois depuis la
sortie d'Egypte. On compte donc cinquante jours depuis celui où les Israélites célébrèrent
la Pâque par l'immolation et la manducation de l'agneau, c'est-à -dire, depuis le quatorzième jour du premier mois,
jusqu'à celui où la Loi fut publiée : savoir dix-sept jours qui restent du
premier mois, en partant du quatorzième ; puis les trente jours du second mois,
qui, réunis aux précédents, donnent quarante-sept; et enfin les trois jours du
troisième mois : ce qui fait cinquante jours à partir de la solennité de
la Pâque. Ainsi l'ancien Testament était comme une ombre de l'avenir: de
même qu'il s'est écoulé cinquante jours entre la fête de l'immolation de
l'agneau et la promulgation de la Loi par le doigt de Dieu; de mĂŞme dans le
nouveau Testament, où la Vérité même est apparue, on compte cinquante jours depuis la fête de l'immolation de
Jésus-Christ, l'agneau immaculé, jusqu'au jour où le Saint-Esprit descendit des
cieux. Déjà précédemment nous avons dit, sur le témoignage de l'Evangile,
que, par le doigt de Dieu, il faut entendre l'Esprit-Saint |