ChronocratoriesI, 481592-1593Vingt ans du règne de la Lune passés, Sept mil ans autre tiendra sa monarchie Quand le soleil prendra ses jours lassés Lors accomplir & mine ma prophétie. "sept mille ans"
Selon la première chronologie biblique de la Lettre à Henri, l'année 2242 est la 7000ème année après la création datée de 4757 avant J.C. 2242
voit le commencement de la chronocratorie de Saturne qui suit celle du Soleil commençant en 1887 : cf. le quatrain V, 53 associé à la date de 1890-1891.
1573
1553, 1593
La chronocratorie de la Lune commence en 1533. "Vingt ans du règne de la lune passés" donne 1553.
Henri IV le vert galant, dit le Grand, né au château de Pau le 13 Décembre 1553. Il est le fils d'Antoine de Bourbon, duc de Vendôme, et de Jeanne d'Albret, reine de Navarre.
Il descendait de Robert, comte de Clermont, 6ème fils de Saint Louis.? Bien que baptisé en (1554), il reçoit de sa mère une éducation calviniste qui le fera passer à la religion réformée dès la fin (1559).
A 23 ans il devient le chef du parti protestant. En Juin (1584) François II duc d’Alençon meurt. Henri IV devient l’héritier
virtuel du trône de France. La Ligue lui bloque l’accès d’un trône au demeurant
chancelant. Il se rapproche d’Henri III qui, sur son lit de mort, le désigne comme seul héritier légitime le 1er août (1589). Après avoir tenté par 2 fois de prendre la capitale, et une succession de Victoires
et de Défaites des ses armées (1587) à (1588), il décide de laisser jouer les divisions du parti adverse.
En (1590) Victoire d'Henri IV à la bataille D'Ivry, dont le discours est resté célèbre: "Mes compagnons, Dieu est pour nous !
Nos ennemis sont les siens ! Ils sont 2 fois plus nombreux que nous, mais nous les
vaincrons ! Si vous perdez vos cornettes, ralliez vous Ă mon panache blanc, vous le trouverez sur le chemin de la gloire et de l'honneur !". Il gagne le monde parlementaire et la haute bourgeoisie parisienne,
pouvantés par les excès de la Ligue. Le 25 Juillet (1593) à Saint-Denis Henri IV abjure sa foi protestante qui lui inspire cette phrase célèbre, "Paris vaut bien une messe". Il se fait sacrer Roi à Chartres le
24 FĂ©vrier (1594) et entre dans Paris le 22 Mars (1594)
(monumentshistoriques.free.fr). "autre... monarchie" et "Soleil"
Henri IV fonde la nouvelle dynastie, encore capétienne, des Bourbon.
Parmi tant de figures plus ou moins baroques, comment ne pas utiliser le thème du Roi-Soleil, si fécond en développements fabuleux, astrologiques
et poétiques ? Rien ne peut donner une idée plus complète de cette littérature que le petit livre d'A. Duchesne : «Les antiquitez et recherches de la grandeur et maiesté des Roys de France» (Paris, Jean Petitpas,
1609). De page en page le soleil et les étoiles, les astres et les flambeaux mènent une ronde éblouissante. L'auteur hérite évidemment de quelques bons clichés.
Il affectionne encore les vieilles comparaisons du Roi avec Mars, Hercule, Neptune (on les retrouve sous Louis XIV et jusqu'Ă la fin de la Monarchie). Henri IV fut d'ailleurs très souvent comparĂ© Ă
Hercule : Hercule gaulois, Hercule chrétien... Deux médailles de Dupré et une de Danfrie l'ont figuré en Hercule, deux autres médailles de Dupré en Mars; Rubens l'a peint en Jupiter.
Il est à remarquer que Duchesne, tout imbu d'astrologie, développe inlassablement l'image du Roi-Soleil, mais n'aborde qu'une fois la légende d'Apollon.
Une médaille frappée en 1593, pour commémorer le triomphe d'Henri IV sur la Ligue, figurait le cardinal de Bourbon par un aigle «apesanti de vieillesse à qui la vue manque pour pouvoir
supporter les rayons du soleil» (Limiers) et, en 1613, une autre médaille reproduit exactement l'image de Duchesne : l'Aiglon couronné fixant le soleil représente Louis XIII s'inspirant des vertus d'Henri IV.
Mais il en crée quelques autres qui vont à leur tour inspirer les artistes, médailleurs, décorateurs d'Entrées, etc... Duchesne a sans doute en mémoire une médaille récemment frappée en l'honneur d'Henri IV
(en 1605), à l'image d'un soleil dissipant les nuages, avec la devise «Sic obvia frango» (On se souvient de la devise du duc d'Alençon : «fovet et discutit» sur un phylactère entourant une image du soleil au
milieu des nuages : il réchauffe et disperse), lorsqu'il parle du soleil, «astre mâle et fort qui dissipe les brouillas»; mais les signes du zodiaque lui servent à composer des variations sur un thème connu;
les Rois de France, écrit-il, sont le soleil des Parlements, «non ce soleil duquel la maison est le Lyon, mais celui qui tient ses assises au signe des Balances». Nous retrouvons cette image dans Godefroy, au
récit de la naissance de Monsieur, frère de Louis XIV, «le Soleil est prêt d'entrer au signe de la Balance, symbole de la justice de Louis XIII».
Duchesne puise encore des images nouvelles dans l'histoire de l'antiquité classique et de l'Orient. Il a appris de Pline que les éléphants,
justes et religieux, adoraient le soleil et la lune, et c'est la raison, paraît-il, pour laquelle les statues des dieux et les mains de justice furent habituellement faites d'ivoire. A l'instar des éléphants,
les «Indiens gymnosophistes... depuis le matin jusques au soir...
regardoient continuellement le soleil», et les Égyptiens l'honoraient en une fête assez obscurément nommée «bâton du soleil»; en ce bâton Duchesne voit une image de la justice, appui du Roi qui est le soleil
de la terre. Si le soleil de justice est l'emblème du Roi, la lune sa soeur, «astre femelle mol et doux», image de clémence, est l'emblème de la Reine. Ils n'ont espousé que des Princesses..., «lesquelles
ces beaux soleils regardant amoureusement comme des Lunes, ils sont entrés en conjonction de leur lumière avec elles et en ont produict des rayons qui ont été agréables à la France. Le Dauphin, que l'auteur
nomme «nostre Phébus», est aussi le petit aiglon, «seul capable... de regarder a veue franche cette glorieuse majesté française, qui des raiz de ses grandeurs royalles esclaire non seulement la France mais
tout le monde» (nec pluribus impar...). Le livre de Duchesne eut un écho presque immédiat, dans un ouvrage publié l'année suivante, en 1610, par Dom Champflour, prieur de Saint-Robert de Montferrand (Paris,
Jean Libert), sous le titre tout astrologique : «La Grandeur et excellence du ciel français, soubs l'influence de ses planètes». La plupart des images de Dom Champflour, certaines de ses expressions mêmes,
sont directement empruntées à Duchesne
(Agnès Joly, Le roi soleil, histoire d'une image, Revue de l'histoire de Versailles et de Seine-et-Oise, Volumes 38 à 39, 1936
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