Loches et loches I, 10 1564-1565 Serpens transmis dans la caige de fer Ou les enfans septains du roy sont pris : Les vieux & peres sortiront bas de
l'enfer, Ains mourir voir de son fruict mort &
crys. "Cage de fer" : firmament et utérus Cf. quatrain II, 24 où "Hister" (à rapprocher de "usteros" utérus) voisine avec "caige de fer". [...] "septains" : de saeptum cloison, séparés. [...] "cage de fer", le firmament, l'orbite cosmique, la voute céleste chez les anciens Grecs supposant qu'elle était métallique, qui a donné son nom à l'adjectif sidéral (Odyssée, XV, 329, XVII, 565; "sidèreos ouranos") (Lucien de Luca, SCHOLIA NOSTRADAMICA: Puzzles, Charades, Rébus, Calembours, 2022 - books.google.fr). On parle de "cavo caelum" (ciel concave) de "cavea", creux, cage (Opere di M. Terenzio Varrone con traduzione e note, 1846 - books.google.fr). Caelum viendrait de "caelere" (ciseler, buriner) selon Varron (Francisco Sánchez de las Brozas, Minerve: ou les causes de la langue latine, traduit par Geneviève Clérico, 1982 - books.google.fr). En hébreu "raqia", traduit par firmament, est une surface métallique martellée (M. Bréal, Notes grecques et latines, Mémoires de la Société de linguistique de Paris, Volume 7, 1892 - books.google.fr). Chez un astrologue du second siècle après J.-C., Vettius Valens, chez qui on lit la formule "kutos asterion". La traduction par voûte étoilée est banale et elle ne rend pas l'étymologie : J.-P. Mahé a montré que le substantif kutos cavité, a souvent le sens d'utérus ou de matrice et qu'il est de la même famille que kuein, enfanter, être grosse ou enceinte (Josèphe-Henriette Abry, Geniitique accedimus astris (Manilius, Astr. IV, 885), Les origines de l'homme d'après les Anciens, - books.google.fr). "fruict mort" « fruict mort » : enfant mort-né (Jean-Paul Clébert, Nostradamus, mode d'emploi : la clé des prophéties, 1981 - books.google.fr). Astronomie et mythologie Homère plaça à l'occident et dans un lointain obscur, mais pourtant en dedans de l'entrée de l'Océan, l'île enchantée d'Ogygie, où régnait Calypso, fille d'Atlas voilà donc la première Atlantide. En passant par l'entrée mystérieuse de l'Océan, où les Songes et d'autres fantômes planaient devant la caverne des morts, les héros arrivaient dans l'Élysée, ou l'île des Bienheureux : voilà le type de toutes les îles Fortunées. Lorsque, un ou peut-être deux siècles après Homère, une tempête eut entraîné Colous de Samos au delà des Colonnes d'Hercule, les récits exagérés de ce navigateur sur les charmes de Tartessus, et l'aspect du vase sacré orné de figures des Hyperboréens et des Griffons, déposé dans le temple de Junon, à Samos, exaltèrent encore plus l'imagination si mobile des Grecs, et fournirent à Hésiode une belle occasion pour agrandir le monde poétique d'Homère. Au lieu d'un seul Élysée, nous avons à présent plusieurs îles Bienheureuses, où la terre donne trois fois par an des fruits délicieux. Un roi Atlas règne à présent sur une vaste contrée bénie du ciel; et de son union avec la nymphe Hespéris il naît sept filles, nommées tantôt Atlantides d'après leur père, tantôt Hespérides d'après leur mère. Ces nymphes, douées d'une voix harmonieuse, gardent le jardin aux pommes d'or, près de l'entrée de l'Océan et non loin de séjour d'Atlas. Vis-à-vis, les sombres royaumes du Sommeil et de la Mort servent encore de demeure à divers fantômes, entre autres aux Gorgones, trois sœurs ailées ayant des serpents au lieu de cheveux, et aux Grées, autre trinité de monstres qui se servent d'un seul œil, d'une seule dent, et qui évidemment ne sont que les Parques sous un autre nom (Géographie universelle de Malte-Brun, Tome 1, 1864 - books.google.fr). Hesper donna son nom aux Hespérides et à leur jardin enchanté. Diodore de Sicile confirme ainsi la tradition d'Hésiode qui associait Atlas aux Hespérides. Il prétend aussi qu'Atlas fut père de sept filles qui furent toutes appelées Atlantides. Leurs noms propres furent Maïa, Electre, Taygète, Astéropé, Mérope, Alcème et Céléno. Elles furent aimées des plus célèbres d'entre les dieux et les héros, et elles en eurent des enfants. Ces Atlantides étaient considérées comme des déesses, et donnèrent naissance à la constellation des Pléiades. Diodore de Sicile raconte alors la guerre qui opposa, selon lui, les Atlantes aux furieuses Amazones, leurs voisines (Edouard Brasey, L'énigme de l'Atlantide: à la recherche de nos origines perdues dans un cataclysme planétaire, 1998 - books.google.fr). Dans la mythologie grecque, Ladon est un reptile imaginaire, fils d'Échidna et de Typhon (ou de Phorcys et de Céto, selon les versions). Il est doté de cent têtes, chacune parlant dans une langue différente. Envoyé par Héra pour protéger les pommes d'or du jardin des Hespérides, il est tué par Héraclès lors d'un de ses douze travaux (pour le onzième). Pour le remercier de ses loyaux services, Héra place sa dépouille dans le ciel, là où se trouve désormais la Constellation circumpolaire du Dragon (fr.wikipedia.org - Ladon (créature fantastique)). Le serpent formant cercle se retrouve dans le symbole ouroboros. Sur les gemmes et papyrus magiques des papyrus ptolémaïques et romains, l'ouroboros est souvent associé à l'utérus. Il devient chez Horapollon un symbole d'éternité et d'immortalité. Horapollon est un auteur du Ve siècle dont les écrits, conservés dans le monde byzantin, ne sont redécouverts en Occident qu'à partir de la Renaissance. L'ouroboros prend alors une allure de dragon, comme sur le traité d'alchimie datant de 1478 et conservé à la Bibliothèque nationale de France (Hélène Bouillon, Une histoire des animaux fantastiques: Dragons, licornes, griffons…, 2023 - books.google.fr). Dans l'Odyssée, l'apparition des colombes annoncent la mort brutale d'ennemis d'Ulysse, et trois fois un bienfait. Les colombes de l'Odyssée en XII, 62-65 apportent l'ambroisie au jeune Jupiter qui remplace toujours l'une d'elles qui se fait tuer par une des roches Planctes (Scylla et Charybe). Elles ont été identifiées aux Pléiades par Athénée d'autant que les mouvantes roches Planctes sont différenciées de celle d'Atlas fixes. Au chapitre XII, 21-22 se termine la Nékya d'Ulysse, sa visite aux morts des Enfers (X-XI) qui se situe au bord de l'Océan à l'ouest comme celui des Hespérides qui ne sont pas citées (Olivier Got, L'Odyssée: Homère. Des repères pour situer l'auteur, ses écrits, l'œuvre étudiée, 1994 - books.google.fr, Pierre Brunel, Le pays des Cimmériens, La mythologie et l'Odyssée: hommage à Gabriel Germain, 2002 - books.google.fr). Si Scylla est la fille de Crateis, déesse de la magie et de la sorcellerie, chez Homère, elle est la fille de Lamia chez Stésichore (Maria Patera, Figures grecques de l’épouvante de l’antiquité au présent: Peurs enfantines et adultes, 2014 - books.google.fr). Homère associe le terme "aôroi" à Scylla qui est traduit par moignons (Jocelyne Peigney, L’imaginaire du corps dans la représentation des peuples des confins : Homère, Hérodote, Kentron N° 19, 2003 - journals.openedition.org, Homeri Odyssea et in eadem Scholia & interpretatio Didymi cum versione latina, geminoque indice, 1655 - books.google.fr). Les "aôroi" désignent les morts prématurés dans l'Antiquité grecque. Les moignons se rencontrent dans les cas d'enfants mort-nés (Revue d'orthopédie, Volume 4, Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique, 1893 - books.google.fr, Nouvelle iconographie de la Salpêtrière, Volume 10, 1897 - books.google.fr). La description homérique de Scylla peut renvoyer à de tels cas. Si l'on en croit la légende, Lamia était une très belle jeune fille de Libye, fille du roi Belos et de la reine Lybia, qui avait été aimée de Zeus. Elle devint reine des Lestrygons. Et elle eut de nombreux enfants. Or, chaque fois qu'elle donnait naissance à un enfant, Héra, par une féroce jalousie, s'efforçait de le faire périr. La tradition rapporte que seule Scylla (qu'une autre légende dit être fille d'Echidna) put échapper à ce sort. Mais Lamia, dans son désespoir, alla se cacher dans une profonde caverne où elle devint un monstre, sortant la nuit pour aller ravir et dévorer les enfants des autres femmes plus heureuses qu'elle. Toujours poursuivie par la malédiction d'Héra qui l'avait privée de sommeil, elle implora Zeus qui lui octroya le don de pouvoir déposer ses yeux dans un vase pendant la nuit (Jean Markale, Mélusine ou l'androgyne, 1983 - books.google.fr). Les récits d'enfants morts sans baptême, qui ne peuvent accéder au Paradis et reviennent hanter les vivants sous la forme de monstres agressifs ou de lutins farceurs, sont issus d'une tradition chrétienne que l'on retrouve en Europe à partir du Moyen Âge. En Suède, par exemple, fœtus avortés, enfants mort nés, tués à la naissance ou décédés sans baptême, et non ensevelis selon les rites, se transforment en petits revenants appelés myling (Valérie Robin Azevedo, Miroirs de l'autre vie: pratiques rituelles et discours sur les morts dans les Andes de Cuzco, Pérou, 2008 - books.google.fr). Ces croyances peuvent avoir des antécédents dans l'Antiquité greco-romaine. Le potentiel maléfique des "aôroi" est mentionné par Tertullien (De anima 56,8), auteur de l'antiquité chrétienne, ainsi que par une inscription romaine de Puteoli du Ier siècle avant J.C. Les rituels d'inhumation des enfants mort-nés comme dans la nécropole gallo-romaine de La Calade (Cabasse, var) révèlent la volonté d'apaiser et de repousser leurs âmes. The aoroi had a premature death, mors immatura, mors cruda. This category comprises stillborns, perinatal death and infants, but also all those who died at a young age, before due time (mors ante diem fatalem), including youths deceased before marriage (agamoi, innupti) and women who died in childbirth (S. Alfayé, Sit tibi terra gravis: Magical–Religious Practices against Restless Dead in the Ancient World,Formae mortis, 2009 - www.researchgate.net). Dans la magie grecque, les "daimones" (démons), c'est-à-dire les esprits magiques, ont reçu des épithètes qui les désignent comme des âmes : on rencontre quelquefois la mention de "nekudaimones" (démons des morts], de "daimones mêtrôioi kai patrôioi" (démons maternels et paternels), mais, plus souvent, celle de démons morts de mort violente "biaiothanatoi" non ensevelis "aporoi taphês" (privés de sépulture), etc. (Marcel Mauss, Henri Hubert, Esquisse d'une théorie générale de la magie (1904), 2019 - books.google.fr). Les âmes des morts sont associées aux magiciens dans un fragment d'une pièce perdue d'Eschyle, Psychogôpos. Les âmes sans repos ("aoroi") sont employées par les magiciens dans les tablettes de défixion pour leurs facultés maléficiantes (Kimberly B. Stratton, Naming the Witch: Magic, Ideology, and Stereotype in the Ancient World, 2022 - books.google.fr). Les Lestrygons étaient établis entre autres en Sicile. Un de leur roi s'appelait Lamus, fils de Neptune. Un autre, Antiphatès, dévora les députés d'Ulysse (Dictionnaire historique et critique de Pierre Bayle, Tome 9 : L, 1820 - books.google.fr). Dans la Théogonie d'Hésiode, les Hespérides et leurs pommes d'or sont intimement liées à la mort, mentionnées dans le catalogue des Enfants de la Nuit : Hesperis Esperos (soir)/Eris (Lutte, principal enfant de la Nuit); "mèla" (pomme) /"kèra mélaina" (mort noire); "mèla kapron" (pommes-fruits)/"kèra mélaina" (Aude Wacziarg-Engel, La Théogonie d'Hésiode : Le chant du cosmos, 2014 - books.google.fr). La Nékya, dans l'Odyssée d'Homère, où Ulysse rencontre les morts, n'a pas lieu dans l'Hadès mais aux confins de l'Hadès. Sans doute n'est-il pas normal qu'un vivant s'aventure jusque-là (et c'est ce qui explique la surprise de l'ombre d'Achille aux vv. 474 sqq.), mais il n'en reste pas moins que les ombres sortent de l'Érèbe (vv 36-7) et y retournent (vv. 563-4). Il faut évidemment tenir compte de la structure complexe de l'épisode où, à l'évocation première succèdent l'interpolation de la Descente et la «surinterpolation» de la vision de l'Hadès lui-même. Ce qui nous intéresse ici, c'est l'évocation, et il est incontestable que c'est bien de cela qu'il s'agit (Edouard Will, Historica graeco-hellenistica: choix d'écrits 1953-1993, 1998 - books.google.fr). Ulysse devra tirer son épée pour interdire aux têtes sans forces des morts de se repaître de sang tant que Tirésias ne lui aura pas enseigné la route qui doit le ramener chez lui. La fosse sacrificielle, le bothros, orifice naturel du sol ou trou creusé par l'homme, est le plus ancien lieu du culte qui honore le monde ténébreux et terrifiant des morts. Il prendra plus tard la forme de la caverne offerte aux divinités chthoniennes dont le sanctuaire, ou adyton (adutos : «impénétrable» et, donc, «interdit»), oppose son enfouissement souterrain au temple lumineux des Olympiens, dressé sur une hauteur, qui s'ouvre librement pour accueillir le ciel. Dans sa double dimension symbolique archaïque, la caverne est à la fois une matrice et une tombe, semblable aux entrailles de Gaïa où s'étouffait sa progéniture que l'étreinte renouvelée d'Ouranos empêchait de naître. Aussi chaque Nekya, ou descente aux Enfers, vers «les demeures d'Hadès», selon l'expression d'Homère, comme celles d'Heraklès, de Thésée et d'Orphée, ou bien celles que la légende prêtait à Épiménide et à Pythagore, représentait-elle pour les Grecs l'épreuve ultime de l'existence qui emplissait leur âme de terreur. Le monde d'Hadès, dans ses obscures profondeurs, devait rester à tout jamais invisible aux yeux des hommes et des dieux (Jean-François Mattéi, Platon et le miroir du mythe, 2014 - books.google.fr). Le terme de Pléiade, qui remplace entre 1552 et 1556 le terme de brigade, est bien de Ronsard : «Il me souvient, écrit-il en 1564, d'avoir autrefois accomparé sept poëtes de mon temps à la splendeur des sept estoilles de la Pleïade, comme autrefois on avoit fait des sept excellens poëtes Grecs qui florissoient presque d'un mesme temps.» (Blanchemain, VII, 147) (Henri Chamard, Joachim Du Bellay, 1969 - books.google.fr). Mélusine, femme-serpent On pense au conte de Blanche-Neige qui est du type de la ménagère mystérieuse. Celui-ci raconte que sous la peau d'un animal se cache une jeune fille s'introduisant dans la maison d'un homme et y mettant de l'ordre. Ce dernier lui dérobe son enveloppe pour l'épouser. Cela se termine par l'échec du mariage mélusinien avec une femme d'outre-monde (Jean-Loïc Le quellec, Bernard Sergent, Dictionnaire critique de mythologie, 2017 - www.google.fr/books/edition). Si la Mélusine poitevine est à moitié serpent et a dix enfants de Raimond de Lusignan, la Mélusine luxembourgeoise a sept enfants-cygnes de Sigfried. Une légende rapporte qu'après s'être dérobée, Mélusine se réfugia en Dauphiné dans la grotte de Sassenage au milieu de laquelle s'ouvraient, largement béantes, deux cuves cylindriques creusées par la nature à même le roc et qui, à sec pendant toute l'année, ne se remplissaient d'eau que le jour des Rois (La Revue du Bas-Poitou et des Provinces de l'Ouest, Volume 73, 1962 - www.google.fr/books/edition). À la fin de l'année 1446, ayant conspiré contre Agnès Sorel et Pierre II de Brézé, le dauphin Louis fut chassé de la cour et se réfugia dans son gouvernement, en Dauphiné. Il se marie sans le consentement de son père à Charlotte de Savoie en 1451 et il se réfugie en Brabant en 1456 (fr.wikipedia.org - Louis XI). A la mort de Charles VII, Louis XI fit constituer prisonnier Pierre de Brézé, comte de Maulévrier, au château de Loches ; pour en sortir, il promit d'aller en Sicile servir le duc d'Anjou, et consentit au mariage de son fils avec la sœur naturelle du roi, le 21 mars 1461. Il fut tué à la bataille de Montlhéry, le 17 juillet 1465. Son fils, Jacques de Brézé, avait eu de Charlotte de France, fille de Charles VII et d'Agnès Sorel, Louis de Brézé, comte de Maulevrier, grand veneur de France, qui épousa la fameuse Diane de Poitiers, petite-fille, du second mariage, d'Aymar de Poitiers, sire de Saint-Vallier, dont la première femme fut Marie de Valois (1450-1470), légitimée de Louis XI et de Marguerite de sassenage (Félix Dupuis, Un procès au XVe siècle, Mémoires, Volumes 11-12, Société des antiquaires de l'Ouest, 1845 - books.google.fr). Parmi les femmes de ce nom, il en est une fort connue, la belle comtesse de Sassenage, maîtresse titre de Louis XI ; ce qui ne la retenait pas d'entretenir de secrètes amours avec le comte de Maulevrier, gentilhomme de plaisante tournure et enjôleur, de surcroît. A s'en rapporter à une tradition véritable ou fabuleuse, il échut, une fois, à cette double maîtresse de se laisser leurrer dans une comique aventure dont hélas ! le dénouement fut tragique. Cet incident se produisit au temps du carnaval de l'année 1465, alors que Louis XI et son entourage résidaient au château de Loches en Touraine (La Revue du Bas-Poitou et des Provinces de l'Ouest, Volume 73, 1962 - www.google.fr/books/edition, Alexandre Bailly, Mystères des vieux châteaux de France, Tome 1, 1848 - books.google.fr). Au mois de mai 1573, Chicot était devant la Rochelle et il fut chargé d'une mission à Gourdon. Quelque temps après, on le rencontre devant Lusignan, mais Villars ayant laissé la direction du siège à Monsieur de Montpensier, il n'assista pas à la destruction de cette cité fondée - dit la légende - par la fée Mélusine, puis il revint à Loches (J. Mathorez, Histoire de Chicot, Bulletin du bibliophile et du bibliothécaire, 1914 - www.google.fr/books/edition). Le Roi Serpent Tout formé de motifs connus, le conte calabrais du Roi Serpent est caractérisé par un
«animalisme» singulier, je ne sais si de goût gothique ou oriental : à partir
du début, par le défilé des serpents ou lézards devant la reine, pour finir,
dans la description du palais enchanté, par le soin mis à mentionner les
animaux d'or qui le peuplent. J'ai ajouté au conte la métamorphose du serpent
en homme après s'être dépouillé des sept peaux. Une reine en mal d'enfant accouche d'un serpent après
avoir envié un reptile accompagné de ses petits. Placé dans une cage, le
serpent finit par demander à se marier. On lui accorde et il tue plusieurs
épouse jusqu'à la dernière dont la mère morte lui a donné le secret d’y
réchapper (Italo
Calvino, Contes populaires italiens: Italie des Apennins : Romagne, Marches,
Abuzzes, Molise, Latium. Campanie, Pouilles, Basilicate, Calabre, Tome 3, 1982
- books.google.fr) Il existe un conte breton, le Roi Serpent et le prince de Tréguier, où le "roi serpent" est un roi de Naples (cf. Calabre) (François-Marie Luzel, Traditions orales des Bretons-Armoricains - Légendes chretiennes, 1874 - www.google.fr/books/edition). Le grec "lochos" et Loches LOCHIES. s. f. pl. ("lochos", femme en couches ou "lokheia", accouchement). Écoulement utérin qui s'établit après la délivrance. Si l'on compare l'utérus, après l'accouchement, à la surface d'une plaie, on peut dire que les lochies sont à l'utérus ce que le suintement est à une plaie (Paul Guérin, Dictionnaire des dictionnaires: lettres, sciences, arts, Tome 4, 1886 - books.google.fr, Dictionnaire étymologique, Larousse, 1969). Lokheia, mot d'origine indo-européenne, appartient à la même famille que lekhos «lit», à rapprocher du latin lectus même sens (Alain Rey, Dictionnaire Historique de la langue française, 2011 - books.google.fr, Martin Moreau, Grand dictionnaire des mots savants du français: Ouvrage pratique, 2021 - books.google.fr). "lokhos" signifie aussi embuscade ou bataillon comme le bataillon sacré de Thèbes (en.wikipedia.org - Lochos). Agnès Sorel, favorite de Charles VII, qui fut transportée à Loches après sa mort, périt d'un «flux de sang» après son accouchement. En terme médical «lochies» rappelant «Loches». Loches qui peut ainsi venir du grec lokheia, signifiant accouchement mais également de leukos signifiant «blanc», «immaculé»; ce dernier mot, en grec, se disant Agne, d'où Agnès. C'est décidément très curieux ! (Daniel Leveillard, Les mystères du sang royal: de Charlemagne à Louis XVII, existe-t-il une survivance, 2005 - books.google.fr). Le dauphin François, fils de Louis XII est né le 21 janvier 1503, jour de la Sainte-Agnès. Nécromancie Le siècle (XVe) était à la nécromancie, à l'astrologie, à l'alchimie, à tous les genres de sortilège. Les sorciers de Paris allaient détacher clandestinement du gibet de Montfaucon les malheureux suppliciés; ils payaient aux sages-femmes les enfants mort-nés qu'elles pouvaient leur procurer. Le 10 février 1404, le prévôt de Paris vint en porter plainte à la barre du parlement, qui ordonna une enquête de concert avec l'évêque (Auguste Lecanu, Histoire de Satan: Sa chute son culte, ses manifestations, ses oeuvres, la guerre qu'il fait a Dieu et aux hommes, 1861 - books.google.fr). Le 10 février 1407, le prévôt de Paris déclara au parlement "que des personnes avaient dépouillé certaines fourches ou gibets patibulaires des environs de Paris, des charognes de ceux qui y avaient été exécutés et si avoient tant fait par certains moyens de femmes ou autres, qu'ils avoient eu certains enfants mort-nés, et estoit grande et vraisemblable présomption qu'ils ne fussent gens crimineux et sorciers" (Henri Gourdon de Genouillac, Paris à travers les siècles, 1881 - books.google.fr). L’ambiguïté entre necromancia et nigromancia ayant persisté jusqu’à la fin de la période médiévale, sauf dans la magie astrale arabo-latine, notamment dans le Picatrix, où le terme nigromancia est utilisé pour traduire l’arabe si hr et désigne la magie en général. Dans la langue vulgaire du XVe siècle, un bon exemple de ce glissement est fourni par Jean Tinctor, Invectives contre la secte de vauderie, É. Van Balberghe et F. Duval éd., Tournai-Louvain-la-Neuve, 1999, p. 84 et 86 : «En ce aussi print sa fondation la mauldite et deffendue art de nigromancie et de ce baille ses deceptifz enseignemens, faisans très grant traittié des ymages, miroirs et seaulx des dyables. [...] Et ja soit ce que a proprement parler l’art de nigromancie contiengne seulement les devinemens qui se font par apparicions de gens mors et par parler a eulx, toutesfois je useray ycy de nigromancie pour toute observation devinatoire, y comprenant ydromancie, airomancie, pyromancie, cyromancie, spalymancie, aruspicie, augurie et toutes pareilles tromperiez.» (Jean-Patrice Boudet, Chapitre VIII. La genèse médiévale de la chasse aux sorcières. Entre science et nigromance, 2006 - books.openedition.org). En 1490, Charles VIII, successeur de Louis XI, rend une ordonnance par laquelle le roi entend que l'on poursuive les devins, enchanteurs, nécromanciens et d'efforts pour détruire les superstitions et saisir les almanachs. invocateurs de malins esprits. Sous le gouvernement sévère de Louis XII, aucun arrêt n'a été prononcé contre les sorciers par les tribunaux et cours du royaume. François Ier à l'opposé de Louis XII à qui il succède, n'a pas la fermeté nécessaire pour repousser loin de lui toutes les séductions. Aussi, sous son règne, plusieurs esprits faibles accusés soit d'avoir signé un pacte avec le Diable, soit de s'être rendus au sabbat, seront conduits au supplice (L'Echiquier du Diable, 2003 - books.google.fr, Marie Alphonse René de Maulde La Clavière, Chroniques de Louis XII de Jean d'Auton, Tome 2, 1891 - books.google.fr). "septains" : septièmes "septain" : ensemble de sept choses, septième (Frédéric Godefroy, Dictionnaire de l'ancienne langue française, et de tous ses dialectes du IXe au XVe siècle, Tome 7, 1892 - books.google.fr). "concipere" prendre entièrement, contenir; de "cumcapere" = prendre avec, a donné conception, concevoir (Gaston Mialaret, Vocabulaire de l'éducation, 1979 - books.google.fr). Il y a de nos jours encore, en France même, des «marqués» qui sont des prédestinés sans que ce mot implique l'idée d'une vocation à la sainteté ou d'un rôle religieux à tenir. On les appelle des marcouts. Ce sont des guérisseurs, mais ils ne le sont que si les hasards de la vie leur ont permis de remplir deux conditions : D'abord, ils doivent être les septièmes enfants mâles d'une famille, sans qu'il y ait eu intercalation de filles entre les garçons; ensuite, et c'est surtout ce qui importe ici, ils doivent porter sur le corps un signe qui est le plus souvent une fleur de lys ou une étoile. Les marcouts sont bien connus des folkloristes. Je ne saurais suivre ici les longs développements que M. Marc Bloch (Les Rois Thaumaturges, Strasbourg, Istra, 1924) a consacrés à la question des septièmes fils guérisseurs, mais je tiens à transcrire les quelques lignes qu'il a écrites sur la vertu des marques : «C'était une opinion assez généralement répandue dans le vulgaire que les individus dotés de pouvoirs magiques particuliers et spécialement les guérisseurs, apportaient au monde, en naissant, une marque distinctive tracée sur leur corps, indice de leurs talents et parfois de leur illustre origine : telle au témoignage de plusieurs auteurs des XVIe et XVIIe siècles la roue entière ou rompue que l'on voyait en Espagne, aux «parents de Sainte Catherine»..., ou bien encore, selon les mêmes écrivains, la «figure» en forme de serpent que montraient, «empreinte sur leur chair», les «parents de Saint Roch», lesquels passaient en Italie pour avoir hérité de l'Apôtre des Gentils le don de guérir les morsures venimeuses. Les septièmes fils ne faisaient point exception. En Biscaye, en Catalogne, on pensait leur apercevoir une croix, sur la langue ou sur le palais. En France, le signe que la crédulité publique leur reconnut prit un autre aspect, plus particulier ce fut une fleur de lis dont ils étaient, racontaient les bonnes gens, marqués dès leur premier pas sur quelque endroit de leur peau d'autres précisaient sur la cuisse». En France, on trouve des marcouts en Poitou, en Beauce, dans le Blésois, c'est-à-dire principalement dans l'Ouest. On en trouve également (on l'a déjà appris par la citation de l'ouvrage de M. Bloch) dans le Roussillon, mais là, ils ne portent plus le même nom. On les appelle Saludadors. Ils doivent être des septièmes fils; ils doivent porter une marque qui est une croix ou une fleur de lys et cette marque siège au palais. Depuis le milieu du siècle dernier, la croyance aux Saludadors tend à se christianiser; ils guérissent les mordus, mais par l'intermédiaire d'une Sainte, Sainte Quîterie (M. Herbert, Marques de naissance, Revue internationale de criminalistique, Volume 8, 1936 - books.google.fr). Lorsqu'une femme met consécutivement au monde sept enfants mâles, le septième a le privilége de guérir les écrouelles. Ce septième enfant reçoit ordinairement le nom de Marcou. Nous avons déjà dit que saint Marcou était invoqué pour les écrouelles. On prétend que c'est de leur dévotion particulière à ce saint que les rois de France tiraient leur vertu contre les maladies scrofuleuses (Bibliotheca scatologica, ou Catalogue raisonné des livres traitant des vertus faits et gestes de très noble et très ingénieux Messire Luc-à rebours-Seigneur de la Chaise et autres lieux, 1849 - books.google.fr). Une cage sous Louis XI Des balades fustigent le Cardinal la Balue, qui trahit le roi Louis XI ("Par traïson du serpent infernal") et qui sera enfermé selon une légende dans une cage de Fer à Loches (Jacques Heers, Louis XI, 2016 - books.google.fr). Selon Belleforest (1575) une cage était placée dans la grande chambre de la tour; l'autre au dessus du pont-levis (Pierre Champion, Le Prisonnier Desconforte Du Chateau de Loches, 1909 - books.google.fr). Meurent en bas âge les enfants légitimes de Louis XI et de Charlotte de Savoie : Louis, Joachim, Louise, deux François (fr.wikipedia.org - Louis XI). En 1476, a lieu le procès de Jacques d'Armagnac, duc de Nemours, où il est accusé d'avoir pratiqué la nécromancie, ce qu'il nie. Vers 1481, Louis XI fait appel à Simon de Pharès - il mentionne sept astrologues auprès du roi - qui se défile en Savoie et en Suisse (Christian de Mérindol, L'astrologie et les princes de la maison de France, L'Astrologie: hier et aujourd'hui, 2008 - books.google.fr). L'existence de Louis, né le 18 octobre 1458 avant Joachim, se manifeste par les lettres du Roy Charles VIII, son frère, portant don aux chanoines de Cléry (M. Saget, Louis de France, fils aîné de Louis XI, Lectures et mémoires, Volumes 10 à 11, Académie de Sainte-Croix d'Orléans, 1903 - books.google.fr). Oublié par la plupart des historiens, ceux-ci disent que Charlotte de Savoie eut sept enfants avec Louis XI. Dans les châteaux de la Loire, dans ses résidences habituelles de Loches et d'Amboise, la reine vivait en véritable captive. La contrainte extérieure, où la tenait le roi, était une faible image de la contrainte intérieure, par laquelle il avait brisé dans la princesse italienne tout ressort de volonté. Lire sans bruit les nouveaux imprimés, les nombreux manuscrits de sa bibliothèque, prier Dieu dans son oratoire, secourir le clergé et les pauvres sous l'autorité du roi, cela seul lui était permis (Catherine Moitessier, Une fille de France: la bienheureuse Jehanne, 1464-1505, 1896 - books.google.fr). Une "cagecte d'argent doré à mettre oysellés de Chippre" figure dans l'Inventaire de l'hôtel Saint-Pol (1420), et pour celles de même nature, mentionnées dans l'Inventaire de Charlotte de Savoie (1483), ainsi que dans celui de la duchesse de Valentinois (1514). C'était, en effet, l'habitude, à cette époque, de suspendre dans les chambres de parement de ces petites cages, avec des oiseaux simulés, remplis de poudre parfumée de Chypre (Henry Havard, Dictionnaire de l'ameublement et de la décoration: depuis le XIIIe siècle jusqu'à nos jours, Tome 1, 1888 - books.google.fr). Charlotte de Savoie avait une sœur, Bonne, dont le beau-frère était Ludovic le More. Jean Galéas Sforza, âgé de neuf ans, fut proclamé duc de Milan sous la tutelle de sa mère, Bonne de Savoie, qui gouverna fort sagement. Mais elle eut le malheur d'appeler à son aide son beau-frère Ludovic Sforza, surnommé Ludovie le More, qui fit proclamer la majorité du jeune duc, le fit envoyer en exil et s'empara de toute l'autorité. Jean Galéas ayant plus tard épousé Isabelle de Naples, fille d'Alphonse II, duc de Calabre, la jeune princesse s'indigna de voir Ludovic refuser à son époux le pouvoir qui lui appartenait. Elle en appela à son père et à son aïeul, le roi de Naples, qui prépara une expédition pour aller rétablir l'autorité de Jean Galéas. En face de ce danger, Ludovic le More s'adressa à Charles VIII, roi de France, fit alliance avec lui et le poussa à revendiquer les droits que le roi René d'Anjou avait légués à Louis XI sur le royaume de Naples. Cet appel de Ludovic le More fut l'une des causes de la guerre d'Italie, entreprise par Charles VIII (Jean-Baptiste Melin, Histoire de l'Europe et de la France de 1270 à 1610, 1895 - books.google.fr). Dans la matinée du 1er septembre 1483, un grand cri d'allégresse retentit dans le donjon de Loches. Un courrier, porteur d'une dépêche scellée d'un sceau de cire noire, aux armes de France, était arrivé dans la nuit du château voisin de Plessis-lez-Tours. Ce courrier avait apporté à madame Charlotte de Savoie, femme de Louis XI, qui habitait alors le château de Loches avec les prisonniers du roi, la nouvelle qu'elle était veuve. Un autre courrier chevauchait alors en toute hâte vers Paris et s'en allait au palais des Tournelles, annoncer à madame Anne de Beaujeu qu'elle était régente du royaume (Alexandre de Lavergne, Châteaux et ruines historiques de France, 1845 - books.google.fr). On trouve l'orthographe "fert" pour fer (Claude Pinardy (le jeune), Recueil historique tiré des anciens et nouveaux auteurs grecs, latins et français et enrichi de plusieurs histoires sacrées et prophanes, Tome 1, 1686 - books.google.fr). Cf. la devise de la Savoie "FERT" (fr.wikipedia.org - FERT). Marcellus Donatus (lib. II, cap. 12, pag. 222) rapporte d'après Giovanni-Matteo Ferrari qu'on a trouvé un serpent dans l'utérus d'une femme (Gregorii Horstii tu makaritu Marcellus Donatus. Editio Nova Æneis tabulis, & variorum à fascino ortorum morborum enarratione & curatione aucta (De Medicina Historia Mirabili), 1664 - books.google.fr). FERRARIS (Joannes-Matthæus de), GIOVANNI-MATTEO FERRARI, médecin italien, professeur à Padoue, né au château de Grado, dans le Frioul, mort en 1460 [1472]. On le nomme aussi J.-M. de Gradibus (Alfred Franklin, Dictionnaire des noms, surnoms et pseudonymes latins de l'histoire littéraire du moyen âge [1100 à 1530], Tome 3, 1875 - books.google.fr). En mars 1454, Giovanni Matteo Ferrari de Grado est envoyé auprès du marquis de Mantoue, Louis II Gonzague, en compagnie de Giovanni Martino de Parme. La réputation de ces praticiens ducaux dépasse d'ailleurs les frontières de la péninsule, puisque souffrant d'une crise hémorroïdale, Louis XI, qui était pourtant lui-même entouré de «physiciens», demanda au duc de Milan de lui recommander l'un des siens. C'est Giovanni Matteo Ferrari qui rédigea à cet effet un consilium. Ces spécialistes de l'ars medica étaient parfois assistés d'astrologues, dont certains avaient suivi une solide formation médicale. Leur présence rassurait le prince, plus encore lorsque leurs prédictions corroboraient le jugement du praticien. À Milan, Galeazzo Maria Sforza fit appel à plusieurs reprises à deux astrologues, Rafaelle da Vimercate et au dominicain Giovanni Nanni de Viterbe (Marilyn Nicoud, Les régimes de santé au Moyen Âge: Naissance et diffusion d’une écriture médicale en Italie et en France (XIIIe- XVe siècle), 2016 - books.google.fr). Giovanni Matteo Ferrari da Grado (c.1400–72) could unproblematically counsel that 'if [the foetus] has died, a surgical operation is necessary and for this a diligent and experienced surgeon should be chosen' (Monica H. Green, Making Women's Medicine Masculine: The Rise of Male Authority in Pre-Modern Gynaecology, 2008 - books.google.fr). Une cage de fer sous la régence d'Anne de Beaujeu Fille de Louis XI, Anne en avait le caractère et toute l'énergie, et, de plus, elle y joignait la vengeance d'une femme dédaignée. Elle apprit que le duc d'Orléans était en Bretagne, qui, par sa présence, était devenue un foyer d'intrigue et de sédition. Elle chargea La Trémouille d'y mettre bon ordre, et le vaillant capitaine gagna la bataille de Saint-Aubin, où le duc d'Orléans et le prince d'Orange furent faits prisonniers. Dès que le duc d'Orléans fut en sa puissance, Madame de Beaujeu, fidèle aux traditions paternelles, lui fit expier cruellement et ses dédains et la légèreté de ses propos. Après l'avoir traîné de prison en prison, elle le fit enfermer dans la tour de Bourges, où, pendant la nuit, il était resserré, comme un vil criminel, dans une cage de fer, où il resta jusqu'au mariage de Charles VIII avec Anne de Bretagne, qui eut lieu à Langeais le 16 décembre 1491 (L. Boilleau, Le Château d'Amboise et ses environs, 1874 - books.google.fr). Louis XI appelait ses cages de fer les "fillettes", qui, si elles n'étaient pas sept, étaient ses "enfants". Une cage de fer sous Louis XII La vipera ou le biscione des Sforza, est hérité des Visconti, dans leur frénésie de s'y rattacher. C'est-à-dire ce gros serpent, à tête de dragon, se tortillant en serpent de paroisse et engloutissant un enfant (Robert de La Sizeranne, Les masques et les visages: Béatrice d'Este et sa cour, 1923 - books.google.fr). L'Anonyme Ferrarese rapporte même que Ludovico, lors des funérailles de sa femme Béatrice d'Este en 1497, a voulu se remarier avec la défunte comme si elle était vivante, confirmant les vœux de mariage, un acte peut-être sans précédent. Pendant toute une année, il jura de manger debout, sur un plateau soutenu par un serviteur, et imposa le jeûne à la cour tous les mardis, le jour de la mort de sa femme. Dans le château, il avait fait aménager une pièce entièrement en noir, connue sous le nom de Saletta Negra, où il se retirait pour pleurer sa femme dans la solitude, et partout où il allait, il voulait que les murs soient tendus de noir. Chaque jour, il allait au moins deux fois visiter sa tombe, ne manquant jamais, de sorte que les ambassadeurs qui voulaient lui parler le trouvaient plus souvent à Santa Maria delle Grazie qu'au château. Il devient convaincu que Dieu le punit pour ses péchés et, si d'une part sa religiosité s'accroît, d'autre part il commence à s'intéresser à la nécromancie (fr.wikipedia.org - Ludovic Sforza). Dans une lettre au duc de Milan du 12 mars 1499, Leonardo Botta parle de la proposition de Nicola Achabelli au sujet de la communication avec l'esprit de l'épouse de Ludovic le More (P. Ghinzoni, Spiritismo nel 149, Archivio storico lombardo: giornale della Società Storica Lombarda, Volume 2, 1889 - books.google.fr). Ludovic, qui était dupe de la fourberie d'un astrologue nécromancien auquel il croyoit fermement, apprit avec désespoir que ses soldats avaient consenti à l'abandonner, tout en refusant de le livrer (Le Rosier ou Epitome historial de France, divisé en trois parties, 1528, in-f., 11 part.) (P. L. Jacob, Histoire du seizième siècle en France, Tome 1, 1834 - books.google.fr). Anne de Bretagne eut avec Louis XII : Claude de France (13 oct. 1499-1524), un fils mort-né (1501), François (21 janv. 1503, mort à moins d'un mois), deux fausses couches (janv. 1508 et entre 1505 et 1509), Renée de France (20 oct. 1510-1575) et un fils mort à peu de jours (21 janv. 1512). Pour la naissance de François, le 21 janvier 1503, Louise de Savoie écrira dans son Journal rétrospectif, v. 1520 : "Anne, reine de France, à Blois, le jour de Sainte-Agnès, 21 de janvier, eut un fils; mais il ne pouvoit retarder l'exaltation de mon César, car il avoit faute de vie" (Jacques Santrot, Les doubles funérailles d'Anne de Bretagne: Le corps et le cœur (janvier-mars 1514), 2017 - books.google.fr). Louis XII eut deux filles, Claude (née le 13 octobre 1499) et Renée (née le 25 octobre 1510). Anne de Bretagne durant son mariage avec lui aurait eu des grossesses en 1500, 1503, 1507, 1510-1511 et 1512. Seul celle de 1512 serait certaine (Pauline Matarasso, Le jour de sainte Agnès et les couches d'Anne de Bretagne, MSHAB, t.LXXV, 1997 - www.shabretagne.com). Louise de Savoie, telle une Lamia, si elle ne provoqua pas la mort des concurrents de son fils, la souhaitait ardemment. Louise de Savoie emploiera Cornelius Agrippa, mage, réputé nécromancien, astrologue en 1524-1527 (Laurence Wuidar, Fuga Satanae: Musique et démonologie à l'aube des temps modernes, 2018 - books.google.fr). Ludovic Marie Sforza dit le More (en italien Ludovico Maria Sforza detto il Moro)1, né le 27 juillet 1452 à Vigevano (entre Milan et Pavie) et mort le 27 mai 1508 à Loches en France. «Arbitre d’Italie», selon l’expression utilisée par Guichardi, il fut duc de Bari à partir de 1479, régent du duché de Milan de 1480 à 1494, enfin duc lui-même de 1494 à 1500. En janvier 1500, la population milanaise, durement opprimée par Trivulce, condottiere œuvrant pour le roi Louis XII se considérant héritier du duché de Milan par sa mère Valentine Visconti, se révolte et il faut au condottiere de Louis XII une nouvelle campagne pour reconquérir le pays. Les nobles milanais, qui avaient espéré un retour à une forme de gouvernement communal libéré de la tutelle ducale sont déçus. Profitant du soulèvement populaire, Ascanio, le frère de Ludovic, entre dans Milan le 2 février, et Ludovic, à la tête d'une troupe de mercenaires suisses, le suit le 5 février et reprend son trône. Il ne reste qu'une seule journée et repart pour Pavie pour organiser l'armée. Mais, le 10 avril, trahi par des mercenaires suisses lors du siège français de la ville de Novare, il tombe entre les mains de l'armée française alors qu'il tente de s'enfuir en se dissimulant sous des vêtements de simple soldat et est livré au général français La Trémoille. Ludovic est aussitôt emmené en France et incarcéré d'abord au château de Pierre Scize à Lyon, puis au château de Lys-Saint-Georges, près de Bourges. En 1504, il est transféré au château de Loches où il vit ses dernières années. Il meurt dans sa prison le 27 mai 1508, officiellement, le jour de sa libération, «ébloui par la lumière du soleil» (fr.wikipedia.org - Ludovic Sforza). Louis XII était à Loches lorsqu'on lui annonça la rentrée de Ludovic Sforce, surnommé le Maure, dans Milan, au commencement de février 1500. Deux mois après, cet usurpateur, ayant été fait prisonnier dans Novarre, par Louis de la Trémouille, général de l'armée française, fut conduit en France au château de Pierre-Encise, puis transféré à Loches (Alexandre de Lavergne, Chateaux et ruines historiques de France, 1845 - books.google.fr). Eudes Mézeray (1610 - 1683) rapporte qu'avant d'être conduit à Loches, il fut enfermé dans deux autres châteaux ; Ripamonte, 673. Il fut amené à Lyon, ostentui civibus; et le roi se déguisa pour jouir de ce spectacle, dit Paul Jove (1483 - 1552). Selon ce même historien et Mézeray, il passa quelque temps dans une cage de fer; Dubos (II, 189) le nie et décrit sa prison comme "une espèce de cachot clair, pratiqué dans l'épaisseur de la muraille, et éclairé sur le fossé" (Histoire de la Confédération suisse, Tome 9, 1840 - books.google.fr). En 1500, Ludovic Sforza, dit le More, pour sa couleur, fut interné à Pierre-Scize. Fait prisonnier à Novare, il aurait été transporté en France dans une cage de fer. Une cage aurait été utilisée autrement dans son transport de Lyon à Loches ou Lys-Saint-Georges. Ludovic le More avait fait venir un de ses nains de Milan pour le distraire durant sa captivité en France (Robert de La Sizeranne, Les masques et les visages, Béatrice d'Este et sa cour, 1923 - www.google.fr/books/edition). Une cage de fer sous François Ier Claude de France, première épouse de François Ier, donne naissance à sept enfants dont deux meurent en bas âge (fr.wikipedia.org - François Ier (roi de France)). Claude de France, née le 13 octobre 1499 à Romorantin et morte le 20 juillet 1524 à Blois, fille de Louis XII et d'Anne de Bretagne, devient duchesse de Bretagne en 1514 et reine de France en 1515 lorsque son époux, François d'Angoulême, cousin de Louis XII, devient roi sous le nom de François Ier. Elle meurt à 24 ans après avoir mis au monde sept enfants, notamment le futur Henri II. Elle est la seule princesse royale à avoir été à la fois fille, épouse et mère de rois de France (fr.wikipedia.org - Claude de France (1499-1524)). Claude de France avait donné à François Ier sept enfants : trois garçons et quatre filles. Seuls Henri II et Marguerite (qui en 1559 épousa Emmanuel Philibert de Savoie) parvinrent à un âge avancé. Les autres décédèrent prématurément : Louise à deux ans ; Charlotte à huit ans ; Madeleine à dix-sept ans ; François, le dauphin, à dix-huit ans ; Charles à vingt-trois ans (Louis Schlosser, La vie de Nostradamus, 1985 - books.google.fr). Jusqu'à l'âge de sept ans, l'enfance de Claude eut pour cadre presque exclusivement les pays ligériens : Amboise, Loches, Tours mais surtout Blois (Marie-France Castelain, Au pays de Claude de France: Sous le signe du cygne, 1986 - books.google.fr). Marguerite de Valois, sœur de François Ier sera la marraine du dernier bébé de son frère. Cette petite Marguerite, femme charmante et cultivée deviendra duchesse de Savoie, protectrice de Ronsard (Nicole Toussaint du Wast, Marguerite de Navarre : la perle des Valois, 1976 - books.google.fr). Eléonore revient d'Espagne avec les enfants de France (le dauphin François et Henri duc d'Orléans) qui étaient retenus à Madrid comme otages (cage ?). Ils font leur Entrée à Loches en novembre 1530 (Alfred Boulay de la Meurthe, Histoire des guerres de religion à Loches et en Touraine, Tome 1, 1906 - books.google.fr). Louis Coulon dans L'Ulysse françois en 1643 par le du château de Madrid «que le roy François premier fit bastir dans le bois de Boulogne, sur le modelle du bastiment où il fut prisonnier à Madrid en Espagne après la funeste journée de Pavie. Entr'autres choses on y void la fenestre grillée, semblable à celle où ce grand Prince servoit de risée aux courtisans de Charles Quint, qui le traitoient comme les enfants font d'un hibou qu'ils ont pris et renfermé dans une cage.» (Monique Chatenet, Le château de Madrid au bois de Boulogne: sa place dans les rapports franco-italiens autour de 1530, 1987 - books.google.fr). Le règne de Louis XI avait nettement inauguré l'existence historique du Mont-Saint-Michel comme prison d'État. La cage du Mont-Saint-Michel avait environ 2 m. 80 en tous sens et se terminait par une sorte de toiture en pavillon. Elle était suspendue au milieu de la salle qu'elle occupait, au moyen de crampons en fer scellés dans la voùte et auxquels s'adaptait une sorte de piton permettant son oscillation constante sous les mouvements du supplicié. La première des victimes dont le nom nous soit parvenu fut Noël Béda, principal du collège de Montaigu et syndic de la Faculté de théologie de Paris. Scholastique routinier et conservateur, il avait réussi à faire censurer Érasme, condamner Lefèvre d'Étaples et brùler Berquin. Après ses victoires sur les esprits libres de la pré-Réforme, son impudence ne connut plus de bornes. Il osa critiquer la politique de François Ier envers l'Angleterre et ridiculiser en chaire les épisodes de l'entrevue du Camp du Drap d'Or. A la suite d'un arrêt qui le condamna à faire amende honorable pour outrage à la majesté royale (1555), il fut saisi, par ordre du souverain, et jeté dans les prisons du Mont-Saint-Michel. La rigueur des prescriptions imposées à ses gardiens ne fléchit même pas devant son agonie; il mourut dans la cage de fer le 28 janvier 1537 (Paul Gout, Le Mont-Saint Michel: histoire de l'abbaye et de la ville, étude archéologique et architecturale des monuments, Tome 1, 1910 - books.google.fr). Béda fut un adversaire résolu de l'Humanisme, s'opposant à Erasme, à Luther et à Lefevre d'Etaples. Il a été considéré par ses ennemis comme le "théolo-gastre" par excellence. Rabelais s'en moque à plusieurs reprises. Dans le Pantagruel VII par exemple, «Comment Pantagruel vint à Paris : et des beaulx livres de la librairie de sainct Victor», p. 237, il lui attribue un De optimitate triparum... Une des Satyres chrestiennes de la cuisine papale, attribuées à Théodore de Bèze, font suivre un rébus possible du nom de Noël Béda ("Bec d'oye"), de l'apposition "langue de serpent". Une autre parle d'Atlas et de géants, ("quels phantosmes !") qui portent l'Eglise sur leur dos (Charles-Antoine Chamay, Satyres chrestiennes de la cuisine papale de Théodore Bèze, 2005 - books.google.fr). Acrostiche : SOLA,
sole et loche "sola" : provençal "sole" du latin "solea" (S J. Honnorat, Dictionnaire provençal-français; ou, Dictionnaire de la langue d'oc, ancienne et moderne, suivi d'un vocabulaire fançais-provençal, Tome 3, 1847 - books.google.fr). La majeure partie de l'année, s'affirme la suprématie de la viande, sauf en carême où, comme à Fontainebleau en février 1564 ou en Auvergne au début d'avril 1565, le poisson l'emporte : brochets, soles, loches, aloses, carpes, lamproies, brèmes, perches, tanches, merlus, plies, harengs et morues s'ajoutent alors aux grenouilles et aux «huistres en escalle» (Jean Boutier, Alain Dewerpe, Daniel Nordman, Un tour de France royal, le voyage de Charles IX, 1564-1566, 1984 - www.google.fr/books/edition). Voila en peu de mots les avantages de notre incomparable France, & les priviléges qu'elle a sur toutes les autres Nations: car en premier lieu, elle a tous les mets qu'on peut desirer, & que les hommes recherchent le plus, comme les Chapons & les Dindons, les Bécasses & les Perdrix , les Ortolans & les Faisans, les Sangliers & les Cerfs, les Chevreuils & les Dains, le Mouton & le Chevreau, la figue & la prune, la pêche & la pavie, la framboise & le muscat, l'abricot & la cerise, & le damas, la pomme & la poire ; la perche, l'anguille, le brochet, & la carpe, la loutre & le canart, la loche & le grondin, le merlus & la sole, le saumon & le barbeau, & en un mot Tout ce qu'il y a sur la terre & dans l'eau, dans l'air & dans la mer, tour cela, dis-je, se trouve si abondamment en France qu'il y en a pour fournir à tout un Monde ; & je puis dire, qu'il n'y a rien de rare & de curieux, de bon & de délicat (si vous en ôtés le Phoenix qui est un oyseau invisible & imaginaire) qui ne se trouve dans nôtre Estat (François-Savinien d'Alquié, Les délices de la France, Tome 1, 1699 - books.google.fr). Une monnaie de Jean Galeas Marie Sforza, neveu de Ludovic, porte au revers : SOLA FACTA SOLUM DEUM SEQUOR (Créée unique, je ne sers que Dieu : Le phénix sur le bûcher) (Gaetano Bazzi, Vade-mecum del raccoglitore di monete italiane, ossia, Repertorio numismatico, Tome 25, 1886 - www.google.fr/books/edition). Dans une pièce de la fin du moyen âge, il est question du "bon rotisseur de Loche" dans le débat entre Charnau et Caresme (Jean-Claude Aubailly, Deux Jeux de Carnaval de la Fin Du Moyen Âge, La Bataille de Sainct Pensard Á L'encontre de Caresme Et Le Testament de Carmentrant, 1977 - www.google.fr/books/edition). «De sinople à six loches d'argent rangées en fasces 3, 2 et 1, au chef d'azur chargé de trois fleurs de lis d'or». Ici, aucune équivoque : si la composition du chef rappelle l'existence du château, pris d'assaut par Philippe-Auguste à trois reprises et resté annexé à la couronne depuis saint Louis, ces poissons de rivière que l'on dénomme «loches» venaient tout naturellement à l'esprit pour évoquer le nom de la ville. Cependant, il existe plusieurs variantes de ce blason, dont certaines, tenant aux couleurs, sont encore utilisées Çà et là («d'argent à six loches de sable»). Par ailleurs, le nombre des loches varia, suivant les époques, de trois (Pierre de La Planche, 1669) à cinq (d'Hozier) ou même sept (cheminée de la salle des mariages de la mairie). Mais la variante la plus importante concerne la disposition des loches sur le blason : faute d'une précision suffisante dans la description, si elles ont été représentées le plus souvent alignées horizontalement, elles figurent en rangées alternes sur le blason sculpté qui orne la cheminée déjà citée de l'hôtel de ville, ou encore dans la position verticale dans le salon de réception de la préfecture d'Indre-et-Loire (Bernard de Fournoux, Blasons de Touraine, 1987 - www.google.fr/books/edition). Loche "loche" est un nom de poisson passé à la limace (Lazar Saineanu, Les sources indigènes de l'étymologie française: Réalités et mirages, 1925 - www.google.fr/books/edition). "limace", en vieux français, signifie «escargot», «limaçon», que l'on appelle en blésois limas ou lumas (Jacques Soyer, Les noms de lieux du Loiret, recherches sur l'origine et la formation des noms de lieux du département du Loiret, 1979 - www.google.fr/books/edition). Fantôme et carême Les récits étiologiques en font alors une créature mutilée, déchue, dont l'existence n'est qu'expiation d'où le lien constant entre l'escargot et la mort. Il incarne en effet les «larves», les esprits errants ou les âmes du Purgatoire dans des rituels qui dessinent un calendrier des relations entre vivants et morts. S'il est toujours aussi apte à passer de l'un à l'autre (mâle et femelle, gras et maigre, chair et poisson, vivant et mort) c'est qu'il n'est ni l'un ni l'autre, que sa place est entre les deux. [...] Parfois le long temps des spectres et des larves ne prend fin qu'avec la semaine sainte. […] Les morts que l'on accueille pour le temps de l'hiver, que l'on repousse au moment de l'équinoxe de printemps pour les convier enfin aux fêtes de l'été sont donc - dans une vaste aire culturelle qui va, au moins, du Sud de l'Espagne à la Belgique romane - souvent présents par le truchement des escargots. Au fil des repas on réserve aux défunts les coquilles que leur petite lumière viendra animer. Mais il arrive aussi, souvent, que la référence à l'escargot s'élargisse : il devient une figure de danse, il désigne le personnage funèbre qui conduit le rituel... Dans tous les cas, sa présence vise à instaurer et à contrôler une communication entre l'ici-bas et l'au-delà qui tire le meilleur parti de sa nature indécise. Dans les fêtes provençales, les escargots prennent place dans les rassemblements joyeux qui célèbrent le Christ en majesté, la Vierge ou le saint tutélaire; ils sont alors comme l'incarnation de l'immense foule des ancêtres. Le limaçon glisse sur l'axe du temps dont il ménage les césures : celle du gras et du maigre, celle du retour périodique des âmes (Claudine Fabre-Vassas, Le soleil des limaçons. In: Études rurales, n°87-88, 1982. La chasse et la cueillette aujourd'hui - www.persee.fr). En Suisse et en Alsace, on prétend que les enfants nés au temps de Carême peuvent voir les esprits et les fantômes (Jean-Louis Clade, Superstitions et croyances populaires, Mythes, croyances et légendes, 2015 - www.google.fr/books/edition, Marie Capdecomme, La vie des morts - Enquête sur les fantômes d'hier et d'aujourd'hui, 1997 - www.google.fr/books/edition). L'accusation d'hermaphrodisme était dirigée contre le roi Henri III, un des sept enfants d'Henri II, et contre ses mignons. Typologie Les revenants en 1564 Au carnaval de 1564, à Fontainebleau, le thème a été donné par Ronsard. C'est une «Bergerie» aux lourdes allusions historiques dictées visiblement par la reine-mère. Le prince de Navarre y apparaît sous le nom de Navarrin, le duc d'Orléans sous celui d'Orléantin, le duc d'Alençon sous celui d'Angelot, Henri de Guise est Guisin, et Marguerite, Margot. L'auteur affecte de croire le conflit religieux définitivement apaisé. Par le truchement des jeunes princes déguisés en bergers de Virgile, il veut convaincre l'auditoire et forcer en quelque sorte la destinée par des leçons de politique et des avertissements salutaires. Navarrin y chante les valeurs rustiques de son terroir... mais on lui prédit une destinée exceptionnelle s'il reste fidèlement aux côtés du roi Charles IX. Comme si Catherine pressentait l'avenir. Il me souvint un
jour qu'aux rochers de Beart J'allai voir une
vieille, ingénieuse en l'art D'appeler les esprits hors des tombes
poudreuses. La sorcière, une spécialité alors bien connue du terroir béarnais, lui fait craindre les désastres des guerres civiles et l'encourage (Jean-Pierre Babelon, Henri IV, 2009 - www.google.fr/books/edition). Antoine de Bourbon en 1551, malade, se souvient qu'il n'a pas fait enterrer sa mère, Françoise d'Alençon, morte pourtant depuis près d'un an. Inquiet pour son salut, il écrit alors à sa femme, Jeanne d'Albret, d'y pourvoir, non tant par piété filiale que par crainte : «Je vous prie selon
ce que je vous ay jà mandé, vous veullés alter l'enterrement de feu Madame ma
mère le plus tost que vous pourrês, car j'ay eu, estant mallade, oppinion que
cela nous porteret malleur à quelqu'un de nous aultres, ses anffans, de la
bisser si longtemps su terre.» Antoine de Bourbon ne dit pas explicitement qu'il craint sa «revenance», mais l'expression qu'il emploie, «laisser su terre», suggère que la permanence terrestre de la dépouille de la mère, particulièrement longue ici, est susceptible d'ouvrir à une action de représailles sur les enfants de la morte. La duchesse de Vendôme était morte, on peut le rappeler, au château d'Hagetnau, tout près de ces rochers dont parlera Ronsard dans un livret qu'Henri de Bourbon-Navarre, âgé de onze ans, récite devant toute la cour en 1569 : «Il me souvient
qu'un jour, aux rochers du Béart/J'allai voir une vieille ingénieuse en l'art
/D'appeler les esprits hors des tombes poudreuse.» Il existe à n'en pas douter une croyance diffuse, dans la société chrétienne d'Ancien Régime, selon laquelle le corps mort non enseveli ou mal enseveli est susceptible d'une action, maligne en l'occurrence (Caroline Callard, Le temps des fantômes, Spectralités d'Ancien Régime XVIe-XVIIe siècle, 2019 - books.google.fr). Louis de Ronsard Nous devons même croire que, déjà depuis quatre ou cinq ans, Louis de Ronsard, père du poète, faisait, à titre de page ou de varlet, partie de la maison du duc, car, à son retour d'Espagne, en 1530, il aimait à rappeler ses services, aux rois "par l'espace de quarante ans ou davantaige". [...] Dès son avènement, Louis XII songea à récompenser le jeune compagnon de ses jours de gloire et de souffrance, et, le 1er juillet 1498, Louis fut inscrit sur le rôle de la compagnie des Cent gentils-hommes de l'Hôtel, aux gages de quatre cents livres par an. C'était pour ses dix-neuf ans un poste d'honneur ; bien plus, c'était la charte de réhabilitation à la Cour de sa maison. Le roi lui rendait la charge de son père, et réparait ainsi la disgrâce dont Olivier avait été frappé sous son prédécesseur. Pendant tout le règne, Louis demeura "royal pensionnaire" et continua, que ce soit sous les ordres du vidame de Chartres, ou sous ceux du grand-sénéchal de Normandie, Louis de Brézé, à suivre le roi dans toute ses campagnes. Dès le mois d'août 1499, une armée française rentrait en Italie : la guerre reprenait, contre le duc de Milan, cette fois. Louis de Ronsard se couvrit d'honneur dans cette nouvelle expédition : la reddition rapide d'Alexandrie fut son œuvre, au dire de Jean Bouchet, qui lui accorde aussi une grande part dans la double conquête du Milanais ; et de même, s'il faut toujours en croire Bouchet, c'est grâce à son "entreprise" que Ludovic Sforza aurait été fait prisonnier. Nous ne savons à quels exploits ou à quels stratagèmes Louis fut redevable de ces succès, et l'on serait assez porté à taxer d'exagération ce rhétoriqueur de Bouchet, si, au lendemain de la victoire de Novare, le roi n'avait lui-même récompensé son serviteur ; Louis, qui n'était qu'écuyer, venait d'atteindre sa vingt et unième année : le roi le fit chevalier (Guillaume Colletet, Franca Bevilacqua Caldari, Pierre de Ronsard, "ses juges et ses imitateurs", 1983 - www.google.fr/books/edition). Une cage de fer sous Catherine de Médicis Catherine de Médicis quitte les Tuileries en 1564 pour s'installer à l'Hôtel de Soissons près duquel elle fait construire la colonne de l'Horoscope. Cette construction est surmontée d'une cage sphérique en fer qui aurait servi à Cosme Ruggieri d'observatoire (William Harrison Ainsworth, Crichton: roman anglais, Tomes 1 à 2, traduit par A. Rolet, 1876 - books.google.fr). Probablement l'un des derniers ouvrages dessinés par Bullant avant son décès en 1578, la colonne n'est curieusement mentionnée dans aucun document contemporain. Inspirée de prototypes romains, elle est composée d'un entablement toscan supporté par un fût cannelé d'ordre dorique orné de fleurs de lys, des initiales enlacées de Catherine et d'Henri, ainsi que de plusieurs motifs tels que la corne d'abondance ou le miroir brisé dont la symbolique complexe fait référence au veuvage de la reine mère. La décision de Catherine de s'approprier une forme monumentale associée aux empereurs Trajan et Marc-Aurèle, dont es règnes étaient considérés comme des modèles de bon gouvernement, ne semble pas fortuite. Bien avant les colonnes de la place Vendôme et de la Bastille, celle de l'hôtel de la rue des Deux-Écus, enchâssée au sein d'un ensemble immobilier privé, constituait un impressionnant symbole de l'autorité royale se détachant fortement dans le ciel de la capitale. La colonne constitue ainsi, à une époque où l'étoile d'une reine vieillissante semble pâlir, un exemple rare, mais flagrant, d'appropriation par une femme d'une symbolique typiquement masculine. Une fois encore, Catherine prouve son talent pour associer architecture et politique : l'emploi du très viril ordre toscan, dont les proportions sont aux antipodes de l'élégance ambiguë du style français élaboré par De L'Orme pour les Tuileries, évoque à la fois les origines de la reine mère et les négociations qu'elle mènera en vue du mariage de sa petite-fille Christine de Lorraine avec son cousin Ferdinand de Médicis, grand duc de Toscane. [...] La présence d'une structure métallique était originellement couverte de feuilles de plomb percées de petites ouvertures qui pouvaient permettre l'observation du ciel. [...] La publication en 1564 de la Règle générale d'architecture des cinq manières de colonnes montre clairement l'intérêt que Bullant porte à cet élément architectural (Laurent Odde, Les Coulisses du pouvoir: Châteaux, jardins et fêtes; quelques aspects du mécénat (transgressif) de Catherine de Médicis, Patronnes et mécènes en France à la renaissance, 2007 - books.google.fr). Catherine de Médicis aura 10 enfants avec le roi Henri II dont François II qui était mort avant 1564, date du départ de sa mère des Tuileries. L'astrologue Ruggieri était réputé nécromancien invoquant Satan, le serpent de la Bible, selon les Histoires espouvantables de deux magiciens qui ont esté estranglez par le Diable dans PARIS la semaine saincte, parues en 1615 (Marianne Closson, L'imaginaire démoniaque en France (1550-1650): genèse de la littérature fantastique, 2000 - books.google.fr). La rencontre de Chaumont (sur Loire) ou d'ailleurs où interviennent Ruggieri ou Nostradamus selon Brantôme, Nicolas Pasquier, Favin, Bayle, constitue en une séance de fantasmagorie qui fait apparaître les figures des fils de la reine-mère Catherine Au rapport de Nicolas Pasquier (1561-1631), fils d'Etienne (1529 - 1615), «la royne-mère désireuse de sçavoir si tous ses enfants monteroient à l'Estat, un magicien, dans le chasteau de Chaulmont, luy monstra dans une salle, autour d'un cercle qu'il avait dressé, tous les roys de France qui avoient esté et qui seroient, lesquels firent autant de tours autour du cercle qu'ils avoient régné et devoient régner d'années» (Louis-Augustin Bossebœuf, Le château de Chaumont dans l'histoire et les arts, 1906 - books.google.fr). Chaumont est à 50 km au Nord de Loches. Loches A la mort de Charles VII, le château de Loches continua d'être une résidence royale. Mais sous Louis XI, ce roi sombre et dissimulé, superstitieux et cruel, cette résidence n'offre plus guère de gracieux souvenirs (Alexandre Bailly, Mystères des vieux châteaux de France, Tome 1, 1848 - books.google.fr). Plusieurs forteresses du royaume étaient garnies de ce mobilier de nouvelle invention, et l'on a montré long-temps au château de Loches la Cage où languit, dit-on, soit le ministre de Louis XI, soit Ludovic Sforza, surnommé le Maure, ou plutôt quelque autre prisonnier d'état; car il est douteux que Balue ait été renfermé à Loches, et que Ludovic Sforza, en effet prisonnier dans ce château, y ait été mis dans une cage (Biographie universelle ancienne et moderne, Tome 66, 1839 - books.google.fr). Une fois investi de la fonction royale, François ne déroge pas à ce plaisir et, vivant dans le Val de Loire dont il occupe les châteaux à tour de rôle, il vient souvent à Loches. Cependant ses déplacements revêtent alors un tout autre caractère. Dès 1517 il prévoit de faire à Loches son entrée solennelle comme roi de France. Malheureusement la ville subit à ce moment une épidémie de peste et la fête en est gâchée, puisqu’il doit rentrer en ville par l’une des poternes arrières. Deux ans plus tard, en 1519, alors que les édiles commencent à assainir les marécages qui entourent la muraille et qui la dégradent, François autorise les Lochois à construire un Hôtel de Ville et leur fait des dons importants. Car Loches fait partie de la liste des «bonnes villes» que le roi a élaborée. C’est donc sous l’impulsion de François 1er que Loches va devenir, pour quelques années, un chantier permanent. Le 7 juillet 1530, François 1er, qui est désormais veuf, épouse Éléonore sœur de Charles-Quint, son meilleur ennemi. Au printemps de 1539, on apprend avec étonnement que Charles-Quint, avec l’autorisation de François 1er, va traverser la France pour se rendre à Gand pour y mater une révolte des bourgeois de cette ville. Dans ce contexte, François 1er décide de le recevoir en grande pompe lors de son étape à Loches (blog.cgdt37.com). Alors que Charles Quint souhaitait être discret, les entrées fastueuses se succédèrent au gré de la remontée du convoi impérial vers le Nord : Bayonne, Bordeaux, Poitiers, Loches, où François Ier accueillit son rival devenu ami le 12 décembre. Le roi de France arrivait de Fontainebleau, où il était resté du 20 au 24 novembre pour régler les détails de la réception impériale. Souffrant, François voyageait tantôt en traîneau, tantôt en litière. Une gondole le mena d'Orléans à Amboise ; de là, il prit la route de Loches (Jean-François Hebert, Thierry Sarmant, Fontainebleau: Mille ans d'histoire de France, 2013 - books.google.fr). Marguerite de Valois, sœur de François Ier, avait épousé Henri II d'Albret (1503-1555), roi de Navarre, en 1527, au château de Saint-Germain-en-Laye. Ils effectuent leur voyage nuptial jusqu'en Béarn où l'air ne leur réussit pas. Début janvier 1528, le couple navarrais entame sa remontée vers le nord du royaume. À chaque grande étape, M. de Warty envoie un message dont la teneur ne varie guère : les souverains navarrais «font très bonne chère». À Loches cependant «ilz demeurent en ceste ville pour ce que la royne s’est trouvée ung petit peu mal, qui n’est pas cas pour laisser à partir demain» (Thierry Rentet, Chapitre VII. La pyramide réticulaire In : Anne de Montmorency : Grand Maître de François Ier, 2011 - books.openedition.org). Née en 1528, morte en 1572, Jeanne était fille unique de Henri d'Albret II, roi de Navarre, et de Marguerite d'Angoulême, soeur de François Ier. Cette princesse épousa, en 1548, Antoine de Bourbon, duc de Vendôme, et fut mère d'Henri IV (Philippe Busoni, Chefs-d'oeuvre poétiques des dames françaises depuis le treizième siècle jusqu'au dix-neuvième, 1841 - books.google.fr). En juillet 1530, Marguerite de Navarre donne le jour à un fils. Ce rayon de soleil est malheureusement de courte durée. Cinq mois après sa naissance l'enfant meurt et, en 1531, il est suivi dans la tombe par sa grand-mère Louise de Savoie (André Laffargue, En visite chez les Navarre : Marguerite de Navarre, Jeanne d'Albert, Henri IV à Nérac, 1979 - books.google.fr). En 1561, des lettres données à Fontainebleau fixent le nombre des échevins de Loches à six non compris le maire (Mémoires de la Société archéologique de Touraine, Volume 45, 1906 - books.google.fr). En 1572, le conseil de la ville de Nîmes appelle dans une lettre le roi à se comporter en père de ses sujets (Léon Ménard, Histoire civile, ecclésiastique et littéraire de la ville de Nîmes, Tome 5, 1875 - books.google.fr). Pierre Pillet avait été le second maire de Loches entre 1564 et 1567. Son mandat s'était déroulé dans des conditions difficiles (Loches au XVIe siècle: aspects de la vie intellectuelle, artistique et sociale, 1979 - books.google.fr). Les guerres en Touraine Le poëte Ronsard devint prieur commendataire de Saint-Côme en 1564; il y mourut le 27 décembre 1585 (Jean Jacques Bourassé, La Touraine, histoire et monuments, 1855 - books.google.fr). En 1562, curé d'Evailles, Ronsard s'était mis à la tête de troupes qui combattaient les protestants (Jacques Auguste de Thou, Histoire Universelle: Depuis 1543 jusqu'en 1607, Tome 4 : 1560-1564, 1734 - books.google.fr). Dans les environs, des Réformés, certainement innocents de l'occupation de Tours, furent mis à mort à Loches. En 1564, une embuscade à Saint-Cosme aboutit à une bagarre où plusieurs hommes périrent à coups de fourches ; plusieurs artisans furent tués au cours de l'année. Les troupes de Condé de Jeanne d'Albret avaient écumé la région de Tours (Memorial De L'annee Martinienne 1960-1961, 1959 - books.google.fr). Sur l'Indre, au-dessus de Reignac, est située la ville de Loches, qui se trouve au passage de la route de Tours à Châtillon-sur-Indre. Loches fut un lieu de passage fréquent pour les troupes au temps des guerres de religion (Charles Estienne, La Guide Des Chemins De France, 1553 - books.google.fr). Le grand tour En 1564, la fête de Pâques tombait le 2 avril : le mercredi des Cendres (jour de Caresme-Prenant) était donc le 16 février. Les fêtes du Carnaval de Fontainebleau commencèrent le dimanche-gras 13 pour finir le mardi-gras 15 février et non mars (Michel Dassonville, Ronsard : étude historique et littéraire, Tome 3, 1976 - books.google.fr). En 1564, la Reine-Mère Catherine de Médicis et le jeune Charles IX entreprirent à travers la France un voyage. Le lundi 13 mars 1564, la cour s'ébranla, elle parcourrait près de 5000 kilomètres en un peu plus de deux ans. Honorat de Savoie, comte, puis marquis de Villars en Bresse, comte de Tende et de Sommerive, baron de Pressigny-le-Grand et d'Hauvet, seigneur de Loyes, Marro, Préla, Vernant, Limon, Villeneuve, Cipières, la Garde, le Loubet, Antibes, Ferrières-Larçon, etc., etc., maréchal et amiral de France, gentilhomme ordinaire de la chambre du roi, conseiller en son conseil privé, chevalier de l'ordre de Saint-Michel, puis de l'ordre du Saint-Esprit, capitaine de cent hommes d'armes, lieutenant général en Languedoc et en Guienne, gouverneur de la ville de Loches, etc., etc., etc., était le second fils de René de Savoie et d'Anne de Tende. [...] En 1563 et 1564 l'on perd sa trace jusqu'en 1565, où il accompagne Charles IX dans son long voyage à travers la France. «Après avoir visité la Provence et le Languedoc, traversé les Landes, séjourné à Condom et à Nérac, le roi fit son entrée solennelle dans la ville d'Agen le 23 mars 1565, puis se dirigea sur Bordeaux. Honorat de Savoie, en descendant la vallée de la Garonne, put voir son antique et imposant château de Madaillan et son château d'Aiguillon. Après avoir fait son entrée solennelle à Bordeaux le lundi 9 avril, le roi tint son lit de justice au palais le jeudi 12.Au cours de ce voyage, le comte de Villars dut à la munificence de son cousin le duc de Savoie l'érection du comté de Villars en marquisat en 1564. En 1554, nous le voyons pourvu du gouvernement de Loches (M. de Panisse-Panis, Les comtes de Tende de la maison de Savoie, 1889 - books.google.fr, Victor Flour de Saint-Genis, Histoire de la Savoie, Tome 3, 1869 - www.google.fr/books/edition). Dès 1556, en qualité de capitaine du château de Loches, il écrit de cette place au seigneur de Grammont, commandant d'une troupe de Gascons. Il avait, en 1565, le seigneur de la Menardière pour lieutenant. En 1567, le seigneur de Méré commandait au château pendant son absence, et de la Menardière était employé comme capitaine de soldats 30 livres de paie par mois. 65 soldats gardaient la ville sous la charge du seigneur de Marigny. Le marquis de Villars prit part à toutes les guerres de religion. Il était à la bataille de Saint-Quentin, où il fut blessé, et à celle de Moncontour ; il assistait à l'assemblée de Moulins, en 1566 (Edmond Gautier, Histoire du donjon de Loches, 1881 - books.google.fr). Le 26 décembre 1564, Catherine de Médicis fit nommer Chicot chevaucheur ordinaire de l'écurie du roi. Villars obtint de le conserver car on le trouve à ses côtés pendant les troubles qui suivirent le grand voyage de Charles IX en 1565 et 1567 pendant les troubles qui suivirent le grand voyage de Charles IX en 1565 et en 1567 à Loches, dont Villars était le gouverneur. En 1568, cette ville courait un danger pressant, c'est à Chicot que les habitants de Loches confièrent les clés de la ville. En 1569, le futur Henri III, alors duc d'Anjou, préparant une expédition contre la Rochelle, choisit Loches pour y constituer un dépôt de vivres... Il n'est pas sûr du tout que la personnalité de Chicot n'ait pas influé sur le choix du duc. D'ores et déjà Henri d'Anjou s'était attaché à ce joyeux compagnon brave, spirituel qui rachetait sa franchise parfois brutale par tant de fidélité et par un sens politique si aigu : l'on sait combien ce prince qui a eu de si graves défauts, sut être serviable pour ses amis (Jean François d'Estalenx, Portraits gascons, languedociens et ... autres, 1976 - books.google.fr). Jean-Antoine d'Anglerais (ou Antoine Anglarez) surnommé Chicot (v. 1540—1591), fut le bouffon du roi Henri III, puis celui d'Henri IV. Chicot naquit à Villeneuve-sur-Lot en Gascogne. Sa famille n'était pas noble, néanmoins il poursuivit des études au collège de Reims à Paris. Plus attiré par les armes que par les lettres, il servit comme soldat sous Honorat II de Savoie où il devint courrier de Villars, et rencontra Charles IX qui en fit son messager officiel. Il meurt au siège de Rouen en 1591 en combattant la Ligue dont un des chefs était le duc de Mayenne époux de la fille unique d'Honorat de Savoie, Henriette (fr.wikipedia.org - Jean-Antoine d'Anglerais (Chicot)). Honorat figurait parmi la suite du roi lors du grand voyage de 1565 à travers les provinces de France ; Chicot accompagna ses deux maîtres (Alexandre Dumas, Œuvres d'Alexandre Dumas: La dame de Monsoreau, 1978 - books.google.fr). Le 3 mars 1565, Charles IX fit son entrée à Agen, Chicot dut être fier de se montrer à ses amis, montant un cheval rapide et frayant avec les seigneurs de l'entourage du roi. Ce voyage de Charles IX ne calma point les esprits (Bulletin du bibliophile du bibliothécaire et de la Société des amis de la Bibliothèque national et des arandes bibliothèques de France, 1914 - books.google.fr). Honorat et Chicot étaient-ils du voyage depuis Fontainebleau ? César de Nostredame rapporte que son père avait perçu deux cents escus d’or de la reine lors de la visite des souverains à Salon-de-Provence en 1564. Ces renseignements de César sont confirmés par l’ambassadeur espagnol Don Frances de Alava dans une lettre à son maître Philippe II datée de Toulouse le 4 février 1565. Nostradamus fait publier son Almanach pour l’an 1566, imprimé à Lyon, par Antoine Volant et Pierre Brotot. Cet almanach en vers est dédié, le 16 octobre 1565, à Honorat de Savoie, Comte de Tende, neveu d’Honorat comte de Villars. C’est le seul almanach à nous fournir une chronologie, la troisième des chronologies bibliques fictives, différente des deux autres consignées dans la Lettre à Henry Second, également arbitraire, et d’un nombre total d’années également faux (nostredame.perso.infonie.fr). "Enfants septains" de Catherine de Médicis On peut supposer que les "enfants" ne seront pas mis en cage mais se rendront dans le lieu où celle de Ludovic Sforza se trouvait : à Loches. De l'union, qui fut longtemps stérile, entre Henri et Catherine de Médicis, cousine du pape Clément VII, devaient naître sept enfants viables mais pour la plupart de complexion fragile : François II (1544-1560), Elizabeth (1545-1568) qui épousa Philippe II en 1559, Claude (1547-1575), duchesse de Lorraine, Charles IX, Henri III, Marguerite (1553-1615) qui épousa Henri de Navarre en 1572, et Hercule (François), duc d'Alençon (Jacques Solé, Dictionnaire des biographies, La France moderne, 1483-1815, 1993 - www.google.fr/books/edition). Au mois de février 1560, la cour se transporte de Blois à Amboise, et d'Amboise, où eut lieu le «tumulte» resté fameux, elle pousse à Chenonceaux, à Loches, à Romorantin. Elle passe tout l'été à Fontainebleau, une partie de l'automne à Saint-Germain-en-Laye, puis, vers le milieu d’octobre, s'installe à Orléans, où le roi fait son entrée solennelle le 18. Mais bientôt voici que l'écoulement d'oreille dont le roi souffrait depuis de longues années, et qui de temps à autre lui causait quelques crises douloureuses, s'aggrave (Albert Potiquet, La maladie et la mort de François II (Les végétations adénoïdes dans l'Histoire), 1893 - books.google.fr). Après la conjuration d'Amboise, on menaça d'enfermer Antoine de Bourbon dans une cage de fer, supposant sa complicité. Après la conjuration d'Amboise, Loches, place forte, quartier général du calvinisme, sera occupée le 2 Juin 1562 par les troupes protestantes de Condé. Deux mois plus tard, le connétable de Montmorency, avec ses troupes, délogera les protestants. Le duc d'Anjou, futur Henri III, résida lui-même à Loches pendant une quinzaine de jours avant d'aller livrer la bataille de Moncontour, le 3 Octobre 1569, qu'il remporta contre les protestants. Hercule-François, duc d'Alençon, jeune frère d’Henri III fut nommé seigneur du Comté de Loches en 1579 (connaitresavoir.canalblog.com). Pendant une partie du XVIe siècle, le domaine de Loches entre dans la composition des apanages qui se succèdent dans le duché de Touraine. La reine Eléonore veuve de Francois Ier, la reine Marie Stuart veuve de François II, le duc François de Valois, la reine Louise veuve de Henri III, obtiennent tour à tour la jouissance du comté de Loches, sous les réserves qui limitent d'ordinaire les facultés des apanagistes. [...] On a la correspondance entre le duc d'Alençon et Honorat de Savoie, marquis de Villars (Alfred Boulay de la Meurthe, Histoire des guerres de religion à Loches et en Touraine, Tome 1, 1906 - www.google.fr/books/edition). L’édit de Beaulieu, également connu sous le nom de paix de Loches, est signé à Beaulieu-lès-Loches par Henri III de France le 6 mai 1576. Il met fin à la cinquième guerre de religion en reconnaissant le culte protestant et en lui accordant de nombreuses garanties. Il est aussi appelé paix de Monsieur, le frère du roi, appelé Monsieur, en étant le principal bénéficiaire malgré sa trahison (fr.wikipedia.org - Edit de Beaulieu). |