Assassinat de Concini ordonné par le jeune Louis XIII
Assassinat de Concini ordonné par le jeune Louis XIII

 

I, 84

 

1619

 

Lune obscurcie aux profondes tenebres,

Son frère pasle de couleur ferrugine,

Le grand caché long temps sous les latebres,

Tiedera fer dans la plaie sanguinaire.

 

Virgile

 

Les variations des taches rappellent naturellement les obscurcissements du Soleil qui, au dire des historiens, se sont produits en plusieurs circonstances; mais il faut procĂ©der avec beaucoup de discernement. Un grand nombre de ces phĂ©nomènes qui ont attirĂ© l'attention du peuple ne sont que des Ă©clipses mal observĂ©es et encore plus mal dĂ©crites. Dans d'autres circonstances, l'obscurcissement a Ă©tĂ© produit par des brouillards secs très-persistants; tel est probablement celui qui, au dire de Kepler et de Gemma-Frisius, eut lieu en 1547. Il n'est pas impossible que quelqu'un de ces phĂ©nomènes soit dĂą au passage d'un nuage de matière cosmique, ou Ă  une quantitĂ© prodigieuse de petites taches, ou encore Ă  une condensation extraordinaire de matière absorbante Ă  la surface de la photosphère; mais nous ne saurions rien affirmer de certain Ă  cet Ă©gard. C'est ainsi que, d'après Virgile, qui s'est fait l'Ă©cho d'une tradition qu'on retrouve dans l'histoire, le Soleil s'est obscurci Ă  la mort de CĂ©sar :

 

Ille [Sol] etiam extincto miseratus Cæsare Romam,

Quum caput obscura nitidum ferrugine texit,

Impiaque æternam timuerunt sæcula noctem.

 

En l'an 553 et en l'an 626 de l'ère actuelle, le Soleil resta obscurci pendant plusieurs mois; mais ces faits, d'ailleurs mal observés, et rapportés sans doute avec beaucoup d'exagération, se sont présentés à des époques qui paraissent complétement indépendantes les unes des autres, tandis que les variations que nous venons d'étudier offrent une régularité presque mathématique (Angelo Secchi, Le soleil, Tome 1, 1875 - books.google.fr).

 

Il semble que les deux premiers vers du quatrain concordent avec ceux de Virgile (Géorgiques, I, 461-468), et marquent la réalisation d'un assassinat (Pierre Brind'Amour, Les premières centuries, ou, Propheties de Nostradamus (édition Macé Bonhomme de 1555),  1996 - books.google.fr).

 

Concini

 

Las d’être tenu Ă  l’écart et d’être isolĂ© (« cachĂ© long temps sous les latebres Â» : « latebres Â» signifiant cachette en latin[1]), le jeune Louis XIII, qui a seize ans, organise avec son confident Albert de Luynes l’assassinat de Concini. Celui-ci, le 24 aoĂ»t 1617, est abattu Ă  coups de pistolets, et transpercĂ© Ă  coup d’épĂ©es, dans la cour du Louvres par les hommes du Baron de Vitry. Leonora CaligaĂŻ, femme de Concini et sĹ“ur de lait de Marie de MĂ©dicis, est jugĂ©e pour sorcellerie (« profondes tenebres Â») et dĂ©capitĂ©e le 8 juillet.

 

Le roi exile sa mère Ă  Blois d’oĂą elle s’échappera en 1620 (voir quatrain suivant). Luynes, comblĂ© de faveur, devient son ministre. « Les dĂ©sordres continuèrent et le favori ne montra pas de grandes capacitĂ©s.[2] Â»

 

La dimension carnavalesque de ces sĂ©vices est Ă©vidente : comme pour le carnaval, les rituels d'inversion sont constants. La sĂ©dition est en elle-mĂŞme une parodie de procession, ce que soulignent la quĂŞte Ă  laquelle se livre «le laquais qui l'avait pendu [...], demandant [aux assistants] quelque chose pour celui qui avait pendu le marĂ©chal ; [...] son chapeau fut rempli de sols et de deniers que chacun lui portait comme Ă  l'offrande», puis une parodie de vente de reliques : certains Ă©meutiers, plus avisĂ©s que d'autres, «gardèrent les cendres et les vendirent le lendemain un quart d'Ă©cu l'once». Ces divers rituels rĂ©tablissent symboliquement l'ordre ancien que Concini et son Ă©pouse avaient troublĂ©. [...]

 

Traîner le cadavre de Concini au pied de la statue d'Henri IV sur le Pont-Neuf, c'est montrer que le peuple le tient pour responsable de l'assassinat du roi. Le dépecer et le réduire en cendres pour le mêler aux éléments naturels, c'est le supplice réservé aux régicides. L'émasculer, c'est le punir d'avoir prétendument été l'amant de la reine. Cette explosion de violence à Paris montre aussi à quel point le conservatisme politique des années 1610-1615 correspondait aux aspirations de la population, à quel point le tournant absolutiste incarné par Concini est rejeté (Jean-François Dubost, Marie de Médicis, la reine dévoilée, 2009 - www.google.fr/books/edition).

 

Acrostiche : LSLT

 

LT : Lelio Torelli.

 

Furono compilati i nuovi Statuti nel 1562, in 147 articoli. Nella Biblioteca Magliabechiana, Codice num. 19 della Classe XVII, avvi l'originale di essi, emendato qui e là di mano di Vincenzo Borghini, infine del quale il segretario Lelio Torelli scrisse: «Ita est C. (Cosmus.) Osservinsi li soprascritti Capitoli, da poter diminuire et accrescere secondo che si giudicarà expediente a benefitio de l'opera. — L. T. xiij gen.° 62.» (Giorgio Vasari, Le vite de più eccellenti pittori, scultori e architetti, pubblicate per cura di una Società di Amatori delle Arti belle, Tome 12, 1856 - www.google.fr/books/edition).

 

La fonction de premier secrétaire est donnée à des gens de confiance : à Francesco Campana d'abord, puis, à sa mort en 1546, à Lelio Torelli, dont l'autorité personnelle est renforcée par son rang d'auditeur, enfin à Bartolomeo Concini, en 1570 (Jean Boutier, Sandro Landi, Olivier Rouchon, Florence et la Toscane, XIVe-XIXe siècles, Les dynamiques d'un État italien, 2015 - www.google.fr/books/edition).

 

Auditore della Giurisdizione : Lelio Torelli, dal 1546 al 1576, Giovan Battista Concini (figlio di Bartolomeo), dal 1576 al 1605 (Furio Diaz, Romano Paolo Coppini, Il Granducato di Toscana: I Medici, 1976 - www.google.fr/books/edition).

 

L'auditeur est chargé de délivrer les privilèges (facultatifs) d'imprimer (Caroline Callard, Le prince et la république, histoire, pouvoir et société dans la Florence des Médicis au XVIIe siècle, 2007 - www.google.fr/books/edition).

 

Giambattista Concini, fils de Bartolomeo Concini, qui avait été secrétaire d'État de Cosme, est un brillant jurisconsulte, membre de la rote, rompu aux affaires. Il est le père du célèbre Concino Concini, futur maréchal d'Ancre (Henri Pigaillem, Les Médicis, 2015 - www.google.fr/books/edition).

 

Le manuscrit des Pandectes fut rĂ©cupĂ©rĂ© par les Florentins en 1406, lorsqu’ils prirent la ville de Pise qui passa dĂ©sormais sous leur contrĂ´le. Dès l’origine, il fut l’objet d’une dĂ©votion particulière des nouveaux maĂ®tres, qui le portèrent dans le Palais de la Seigneurie, dont il devint un des ornements les plus protĂ©gĂ©s. Diverses dĂ©cisions municipales des annĂ©es successives ont visĂ© Ă  rendre encore plus impressionnant le lieu de conservation : crĂ©ation d’un tabernacle, nouvelle reliure pourpre, dorure des marges, dessin des armes de la RĂ©publique, miniatures de MoĂŻse et du DĂ©calogue sur le premier volume, et de Justinien et de Tribonien sur le second. Le message est clair et correspond parfaitement Ă  l’idĂ©al de la RĂ©publique oligarchique qui se mettait en place alors, au moment oĂą de nouveaux statuts urbains sont rĂ©digĂ©s : les Pandectes rapatriĂ©es Ă  Florence ont pour mission d’illustrer la nouvelle souverainetĂ© de la ville, digne hĂ©ritière des deux plus cĂ©lèbres conditores legum de l’humanitĂ© : MoĂŻse et Justinien. Je ne vais pas m’apesantir sur cet aspect, mais il faut rappeler que ces premières dĂ©cennies du XVe siècle sont vraiment celles d’une fermentation juridique Ă  Florence (rĂ©Ă©critures successives des statuts urbains, rĂ©daction des statuts universitaires ; les meilleurs juristes sont mis Ă  contribution, ce qui explique peut-ĂŞtre la reprĂ©sentation iconographique d’un Tribonien Ă  cĂ´tĂ© de Justinien. [...]

 

Par leur antiquité, par la nature même de leur commanditaire supposé, les Pandectes cessaient d’être un instrument de références des juristes pour devenir l’objet de l’attention et des soins des philologues et des humanistes. Si jusqu’alors, la quête des manuscrits s’était concentrée sur les sources littéraires de l’Antiquité classique, la méthodologie humaniste s’élargissait peu à peu à tous les pans de la connaissance et venait empiéter sur le terrain des doctores legum. C’est avec Ange Politien, l’ami et le client de Laurent le Magnifique, que l’affaire prend une tournure très précise. Proche du pouvoir, il est autorisé à collationner le manuscrit en 1490 et à le comparer avec un manuscrit du Digeste qu’il avait reçu. [...]

 

C’est par les notations de Politien sur les Pandectes pisano-florentines, connues en Europe par l’édition de 1490 que de nombreux intellectuels europĂ©ens allaient prendre connaissance des modifications Ă  apporter Ă  la littera bononiensis : Antonio De Nebrija, pour l’Espagne, BudĂ© pour la France, qui lors d’une lĂ©gation Ă  Rome a pu voir brièvement le manuscrit, mais ne connaĂ®t que les remarques faites par Politien, Ulrich Zazius. En Italie mĂŞme, le mouvement allait s’amplifier. Dans les annĂ©es 1540, un groupe de savants, proches des MĂ©dicis, et animĂ©s par le juriste Lellio Torelli et un jeune Ă©lève espagnol Antonio Agustin, entreprend l’édition de la Pisane, dans une perspective qui est clairement celle d’un retour Ă  un archĂ©type Ă  l’aune duquel il faut mesurer et corriger tous les autres textes du Digeste. Bien sĂ»r, les philologues reconnaissent, dans la prĂ©facce-dĂ©dicace au duc CĂ´me Ier de Toscane en 1553 (le travail a durĂ© plus d’une dĂ©cennie), les imperfections de la littera florentina, mais elles sont secondaires face Ă  sa valeur intrinsèque. Si tous les textes existants sont subordonnĂ©s au premier, ce n’est pas que ce dernier soit parfait, mais parce qu’il occupe une position particulière : celle de leur progĂ©niteur. L’auctoritas de F. vient de son antĂ©rioritĂ© gĂ©nĂ©alogique. La vieille croyance des premiers Bolonais sur la valeur paradigmatique de la littera pisana estainsi rĂ©affirmĂ©e, sur la base d’une dĂ©marche philologique. ?ui plus est, cette fois-ci, l’édition de la florentina Ă©tait garantie par les privilèges d’édition du pape, du roi de France, du roi d’Angleterre, du duc de Florence, patronage europĂ©en s’il en fut, qui dit bien l’attente oĂą se trouvait une partie des lettrĂ©s europĂ©ens Ă  l’égard de cette Ă©dition. Ĺ’uvre essentielle aussi que cette Ă©dition pour la promotion du grand duchĂ© de Toscane, qui a profitĂ© de la collation du manuscrit sous l’égide du premier SecrĂ©taire de CĂ´me Ier, Lellio Torelli, Ă©dition qui n’est pas seulement un chef d’œuvre de philologie, mais aussi un moyen de renforcer l’autoritĂ© ducale en mettant l’une contre l’autre la littera florentina et la littera vulgata, en vu de faciliter l’intervention du prince dans la crĂ©ation juridique. L’édition Torelli pourrait servir de fin Ă  ce parcours de la Florentine. Mais son destin ne s’est pas arrĂŞtĂ© lĂ  : devenue accessible par l’édition, la Florentine continue d’exercer une fascination sur les lettrĂ©s europĂ©ens de l’époque moderne et au XVIIIe, un juriste de Rotterdam, Henrik Brencman, fait le voyage Ă  Florence, et rĂ©dige une Historia Pandectarum en 1722, qui rapporte et dĂ©monte toutes les lĂ©gendes autour du manuscrit. Aujourd’hui encore, c’est une source de première importance (la bibliothèque de mĂ©decine de Montpellier en possède un exemplaire) (Patrick Gilli, Droit, humanisme et culture politique dans l’Italie de la Renaissance, 2014 - hal.archives-ouvertes.fr).

 

Notons que GalilĂ©e Ă©tait de Pise : cf. quatrain prĂ©cĂ©dent I, 83.

 

Le Digeste (en latin : Digesta [neutre pluriel substantivĂ© de digestus], au gĂ©nitif Digestorum) ou les Pandectes (en latin : Pandectae au gĂ©nitif Pandectarum) sont une Ĺ“uvre juridique ordonnĂ©e par l'empereur byzantin Justinien Ier en 530 et publiĂ©e le 16 dĂ©cembre 533 avant d'entrer en vigueur le 30 dĂ©cembre de la mĂŞme annĂ©e, consistant en un recueil de citations de jurisconsultes romains. Le Digeste forme la deuxième partie du Corpus iuris civilis, dont l'Ă©tude est importante dans l'histoire du droit (fr.wikipedia.org - Digeste).

 

L’obscurcissement du soleil de 553 a lieu alors que Justinien règne encore.

 

Mr, vous auez esté hautement loué par tous mes deuanciers, mais ils deuoient auoir plus de soing de vostre seureté & de vostre honneur, ils ne vous ont pas allez remonstré le peril où vous-vous estes engagé, en voulant esgaller Mefreigneurs les Princes du Sang, en faisant mal traicter & esloigner celuy qui accomplit en fa digne principauté le nombre ternaire des precieuses fleurz de lys : en voulant, dis-je, faire raualler celuy dont le Royal nom & inuincible courage ne peut reccuoir de rabais. Et bref, en voulant encores empieter auec luy vn autre bras du corps de l'estat: par lequel l'authorité du Roy se faict recognoistre, les volontez se font obeyr, & par lequel sa iustice faict mieux son sainct ministere. C'est ce venerable Parlement.

 

Cet Auguste Senat de Frances,

Cete iuste saincte puissance,

Et le fort bras de nos grands Roys

Faict que vos tyranniques loys

L'ont menasse de la Bastille,

 

Ne prenez gautier pour garguille,

Car au poinct d'un triste accident

Vous pourriez dire en descendant

Ma foy Monsieur mon capitaine,

Je l'auois pris, mais il m'emeine.

 

Aussi tost vn grand homme à visage de marquetterie, cheueux de rapport & barbe ardente, se soufleuant de la foule coyonnesque commença ces parolles:

 

Monsieur il ne s'en faire de dire,

Il faut estendre vostre Empire

Sur ces matoux Echats fourrez

Ou desplaisir vous en aurez,

 

Ils iurent desia leurs digeftes,

Qu'en faisant apres un trespas

La Regente, ils ne pensoient pas

Faire un sergent come vous estes.

 

Peut-être Concini a-t-il cru pouvoir s'assurer du parlement («je l'avais pris») par diverses mesures vexatoires en 1615 mais finalement «l'auguste Sénat l'emporte» en lançant un ordre d'arrestation à l'encontre du favori («il m'emmène») (Bernard Teyssandier, Jean-Raymond Fanlo, "Le roi hors de page" et autres textes, 2012 - www.google.fr/books/edition, Guillot Le Songeux, Le catolicon francois; aux bons Francois, 1616 - www.google.fr/books/edition);

 

Digeste : «Compilation faite par Tribonien suivant l'ordre de Justinien Empereur d'Orient, de tous les avis et sentiments des habiles Jurisconsultes l'avoient prĂ©cĂ©dĂ© sur les difficultĂ©s de Droit qui leur avaient Ă©tĂ© proposĂ©es. Il en a Ă©tĂ© fait un Corps auquel l'Empereur a donnĂ© la force de lois par la Lettre qu'il a mise Ă  la teste de l'Ouvrage, et qui leur sert de PrĂ©face. C'est ce qui compose la première partie du Droit Romain et du Corps du Droit.» Furetière, Dictionnaire universel.

 

Ces matous et chats fourrĂ©s : les parlementaires. L'expression est empruntĂ©e Ă  Rabelais, Le Cinquième Livre, XI. Cette dĂ©signation ironique et dĂ©prĂ©ciative fait allusion au costume portĂ© par les parlementaires lors de la rentrĂ©e de la Saint - Martin et pour les cĂ©rĂ©monies royales (lit de justice, funĂ©railles des souverains notamment ) : une robe de velours rouge doublĂ©e d'hermine (HĂ©lène Duccini, Faire voir, faire croire, l'opinion publique sous Louis XIII, 2003 - www.google.fr/books/edition).

 

L'influence du droit romain servit de base Ă  l'apparition d'un droit commun – un jus commune (expression reprise du Digeste) –, droit savant auquel Ă©taient formĂ©s tous les juristes et auquel on eut recours de plus en plus souvent, notamment pour interprĂ©ter les coutumes. [...] La volontĂ© se fit cependant de plus en plus forte d'unifier le droit sur tout le territoire. Les rois rĂ©ussirent Ă  imposer quelques grandes ordonnances rĂ©gissant l'ensemble du Royaume : par exemple l'ordonnance de Michel de Marillac, chef du parti dĂ©vĂ´t, chancelier pendant la rĂ©gence de Marie de MĂ©dicis, et surtout les grandes ordonnances de Colbert, contrĂ´leur gĂ©nĂ©ral des finances sous Louis XIV (Muriel Fabre-Magnan, Introduction au droit, 2021 - www.google.fr/books/edition, E. Fayard, Aperçu historique sur le Parlement de Paris, Tome 2, 1877 - www.google.fr/books/edition).

 

M. de Marillac prouva fort bien hier que le latin n'est pas tout-Ă -fait une langue Ă©trangère en France, et que nos auditeurs sont accoutumĂ©s Ă  nous entendre dire des choses qu'ils n'entendent pas, quoiqu'il n'en fĂ»t pas de mĂŞme chez les Anciens : car j'estime que son raisonnement ne peut avoir plus d'effet et qu'il prouve tout au plus qu'une loi du digeste qui dĂ©cide la question peut ĂŞtre citĂ©e en sa langue aussi hardiment que nous citerions en la nĂ´tre un article de coutume ; ce qui suffit pour faire voir une très grande diffĂ©rence entre nous et les Anciens, puisque CicĂ©ron, dans ses livres mĂŞmes de philosophie, n'osait citer engrec les passages de Platon ou d'Aristote qui Ă©taient comme ses lois en la matière (Dialogues de Claude Fleury sur l'Ă©loquence judiciaire (1664) Si on doit citer dans les plaidoyers, 1925 - www.google.fr/books/edition).

 

La lutte du roi et de Marie de Médicis, à la chute de Concini, dut cependant singulièrement l'aflliger, et il est à croire qu'il employa tous ses efforts pour amener une réconciliation entre la mère et le fils. Nous voyons, en effet, par les relations de son frère Louis sur les incidents de cette guerre, combien les deux frères Marillac s'en préoccupaient (Édouard Éverat, Michel de Marillac, sa vie, ses oeuvres, Étude historique, juridique et littéraire, 1894 - www.google.fr/books/edition).

 

Méprisé par Henri IV, Louis de Marillac ne put s'avancer que durant la régence de Marie de Médicis. Il épousa une des filles Italiennes de la Reine. Cette Demoiselle, pauvre, assez agée, médiocrement belle, mais adroite & fpirituelle, étoit issuë d'une branche de la maison de Médicis séparée de la principale, avant que la Souveraineté de Florence y fût entrée. En consideration de cette alliance, Marie de Médicis prit soin de la fortune de Marillac. Elle vouloit que le Maréchal d'Ancre se servit de lui. On dit que Marillac donna les pre mieres leçons de l'Art milicaire à Conchini, qui s'y trouvoit un grand novice, lors qu'il fut honoré d'un emploi, dont le commandement d'une armée est la fonction principale. Aiant suivi la Reine Mere dans sa disgrace, Marillac fut fait un de ses Maréchaux de Camp, lors qu'assistée d'un grand nombre de Princes & de Seigneurs, elle prit les armes contre son fils (Michel Le Vassor, Histoire du regne de Louis XIII, Tome 6, 1753 - www.google.fr/books/edition).

 

Les deux frères seront décapités sur ordre de Richelieu en 1632. On attribue la Relalion de la mort du maréchal d'Ancre à Michel de Marillac (Henri Martin, Histoire de France depuis les temps les plus réculés jusqu'en 1789, Tome 11, 1862 - www.google.fr/books/edition).

 

LS : la reliure des Pandectes pisans venus Ă  Florence donne Ă  songer Ă  "librorum sutor" ou Ă  "librarius sructor" :

 

Relieur de liure, Librarius concinnator. Librarius sructor. Librorum concinnator, structor. hic Bibliopegus. Relieure, hæc strucura, æ. hæc Concinnacio, onis. hæc Compactio, Constructio, onis. Libraria structura, concinnacio, constructio. Librorum concinnatio, structura, compactio, compositio, constructio (Philibert Monet, Abbregé du parallèle des langues françoise et latine, 1635 - books.google.fr).

 

Librorum sutor : brocheur de livre (Joseph-François-Anne‏ Buynand des Échelles, Buynand, Petit apparat impĂ©rial ou Nouveau dictionnaire des commençans françois-latin, 1811 - www.google.fr/books/edition).

 

Concinnator (cf. Concini) du latin "concinno", agencer, disposer (Gaffiot).

 



[1] Pierre Brind’Amour, « Les premières Centuries Â», Droz, 1996, p. 165

[2] A. Malet et J. Isaac, « XVIIème & XVIIIème siècles Â», Hachette, 1923, p. 64

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