Ruine de l'Etat et ruine du parti
protestant I, 79 1615-1616 Bazaz, Lectore, Condon,
Ausch & Agine, Esmeus par loys, querele & monopole, Car. Bourd. Thoulouze Bay. metra en ruine, Renouveler voulant leur tauropole. Il semble que Nostradamus fasse allusion aux monuments
religieux dĂ©couverts Ă Lectoure ; les autels tauroboliques tĂ©moins d'un culte Ă
Cybèle. La forme «tauropole» ou «tauropolium»
ne semble pas particulièrement fréquente Monopole : complot, conjuration, conspiration,
intrigue Etats généraux de
1614 Troubles civils. - 1613-1614. La prodigieuse faveur du
parvenu Concini soulevait une profonde indignation dans l'âme des princes et
des seigneurs, et le peuple commençait aussi à manifester, par des pamphlets
injurieux, sa haine contre cet Ă©tranger. De toutes parts Ă©clatent des
ressentiments, des complots se trament, et tout-Ă -coup l'on apprit que les
princes s'étaient retirés dans leurs provinces, et se préparaient à une
révolte. Condé était à la tête du mouvement, et publia plusieurs manifestes,
dans lesquels il protestait de son affection pour le service du roi, mais oĂą il
flétrissait l'administration de la reine, et attaquait ouvertement les
Espagnols et les insolents Ă©trangers, dont l'influence dominait dans le
royaume. La reine alarmée des progrès de cette ligue formidable, prit aussitôt
des mesures défensives, en même temps qu'elle entamait des négociations avec le
chef de la révolte, Condé. Traité de Sainte-Menehould. - 1614. Villeroi conseillait
à la reine de marcher sur-le-champ contre les confédérés, mais elle préféra la
voie des traités; celui de Sainte-Menehould, nommé paix malotrue, fut conclu en
1614, et fit aux princes des concessions. Marie de MĂ©dicis livra des villes,
accorda des grâces, augmenta les pensions et dignités des seigneurs mécontents,
et promit d'assembler les états-généraux. Majorité du Roi. - États-généraux. - 1614. Louis XIII
entrait dans sa quatorzième année; la régente, pour donner plus de force à son
gouvernement, le fit déclarer majeur le 27 septembre 1614; mais longtemps
encore il ne fut roi que de nom, et Marie de MĂ©dicis garda le pouvoir. Elle convoqua
les Ă©tats-gĂ©nĂ©raux pour le 26 octobre de cette annĂ©e; mais leur rĂ©sultat fut Ă
peu-près nul. Chacun des trois ordres réclama dans son intérêt particulier : le
clergé demandait que les décrets du concile de Trente fussent admis par tout le
royaume; la noblesse, qu'on abolît la vénalité des charges, et le droit de
paulette qui en assurait l'hérédité; et le tiers-état, que les pensions qui
ruinaient le trésor fussent supprimées. Ces états, les derniers qu'on vit
jusqu'à ceux de 1739, se séparèrent sans avoir pu s'entendre et sans avoir
remédié à aucun embarras de la situation. Richelieu, évêque de Luçon, orateur
du clergé, parut alors pour la première fois sur la scène politique; il était
âgé de vingt-neuf ans. Mariage de Louis XIII avec Anne d'Autriche. - 1615. Les
mécontents et surtout Condé leur chef, s'opposèrent vivement au mariage de
Louis XIII avec l'infante. Mais la reine, méprisant leurs représentations, n'en
mit pas moins ses projets à exécution. Louis XIII, avec toute la cour, alla
au-devant de sa fiancée jusqu'à Bordeaux, escorté par une armée, que suivait
celle des mécontents, sous les ordres de Condé. Malgré ces démonstrations
hostiles, le jeune roi et l'infante, tous deux âgés de quinze ans, furent
mariés dans cette ville, et après avoir signé avec les rebelles le traité de
Loudun, tout Ă leur avantage, Louis XIII se mit en route pour Paris, oĂą la
jeune reine fit son entrée le 16 mai 1616 aux acclamations de la multitude. Pour le détail de la poursuite du roi par les troupes des
princes révoltés, on peut se référer à l'Histoire de Louis-le-Juste: XIIIe de nom, roy de France et de Navarre (1635) de Scipion Dupleix - books.google.fr
où les noms des villes du quatrain sont cités. "Car" pour Carensac
(?) près de Branne. Le 17 décembre 1615, Louis XIII et Anne d'Autriche, deux
mois après leurs noces, passèrent une nuit à Créon avant de traverser la Dordogne
à Branne pour regagner Paris Mariages espagnols Les états généraux de 1614 se tiennent à Paris du 27
octobre 1614 au 23 février 1615, peu après la déclaration de majorité de Louis
XIII et le voyage de celui-ci dans les provinces de l'ouest. Ils se déroulent
donc au moment où le pouvoir royal se raffermit face aux manœuvres des grands
féodaux. Ce sont les derniers états généraux avant ceux de 1789. Sont ensuite
demandés l'accomplissement du mariage du roi avec l'infante d'Espagne, et celui
de madame Élisabeth de France avec le prince d'Espagne La Cour espagnole prend l'initiative de proposer le
double mariage franco-espagnol. Henri IV, considérant les Habsbourg comme les
ennemis héréditaires du royaume de France, tergiverse et songe plutôt à marier
son héritier à Nicole de Lorraine, héritière des duchés de Lorraine et de Bar,
ce qui donnerait naturellement pour frontières à la France le massif vosgien (sans
parler de la riche production de sel). Mais Ă sa mort, sa veuve, Marie de
Médicis, soutenue par le parti dévot, assume un retournement de politique,
faisant de l'alliance espagnole un gage de paix entre les deux grandes
puissances catholiques. De son côté Philippe III espère que la présence de sa
fille à la Cour de France peut constituer un atout pour soutenir les intérêts
de l'Espagne et donne à sa fille des instructions secrètes. Fiancée à l'âge de dix ans, Anne épouse par procuration
le 18 octobre 1615 Ă Burgos, Louis XIII, roi de France et de Navarre ; lors de
cette cérémonie, Louis XIII est représenté par le duc de Lerme.
Le même jour, à Bordeaux, Élisabeth, sœur de Louis XIII, épouse par procuration
l'infant Philippe, représenté par le duc de Guise. Les princesses ont ensuite
été « échangées » sur l'île des Faisans, située sur la Bidassoa, près
d'Hendaye. Le véritable mariage en France d'Anne d'Autriche et Louis XIII est
célébré à Bordeaux le 21 novembre
suivant. Bien que les jeunes mariés n'aient que quatorze ans, Marie de Médicis,
alors régente, ne veut pas qu'on puisse remettre en question cette union et
s'ingénie à ce que ce mariage soit immédiatement consommé, pour des raisons
politiques. Cependant, du fait de l'inexpérience des mariés la nuit de noces
semble s'être assez mal passée. Le jeune roi, ayant vécu cette nuit comme une
véritable humiliation, en garda longtemps rancune à sa mère, et n'entretint
plus avec son épouse de rapports charnels pendant les quatre années suivantes,
lui rendant néanmoins visite matin et soir, comme le voulait la coutume de
l'Ă©poque Honorat de Beauvilliers,
Chevalier, Comte de Saint-Aignan, Baron de la Ferté-Hubert, &c.,
Gentilhomme ordinaire de la Chambre du Roi, Mestre-de-Camp-Général de la
Cavalerie-Légère de France, Capitaine de 50 hommes d’armes des Ordonnances du
Roi, Conseiller en ses Confeils d’Etat & Privé,
Lieutenant-Général au Gouvernement des Pays & Duché de Berry, né à la
Ferté-Hubert, le 26 Mai 1579, fut pourvu le 30 Décembre 1599, sur la démission
de son beau-père, de la charge de Mestre-de-Camp de la Cavalerie-Légère, &
d'une Compagnie de 40 Maîtres, pour y être incorporés. Il commanda en 1615 la
Cavalerie de l’Armée qui conduisit de Bordeaux à Bayonne la Reine d’Espagne, & qui ramena de Bayonne à Bordeaux
la Reine, nouvelle épouse du Roi Louis XIII, fut créé Lieutenant-Général au Gouvernement
du Pays & Duché de Berry en 1617, & mourut au mois de Février 1622. Il avoit épousé, le 4 Mai 1604, Jacqueline de la Grange. Elle
fut du voyage de Bayonne, assista à la Cérémonie du mariage du Roi Louis XIII en
1615, & mourut, le 8 Juin 1632 Ă Saint-Aignan Tauropole Tauropole signfie
"protectrice des taureaux" Ă ne pas confondre avec
"taurobole" (cf. quatrain IX, 74, En Suède, 2158). C’est un surnom de Diane,
auquel Suidas assigne cette origine. Neptune ayant
suscité un taureau contre Hippolyte, la déesse envoya un taon qui fit errer
longtemps l'animal en différents pays, après
quoi il tomba sous les coups de Diane. De là elle avait dans les îles
d'Icarie, de Délos, etc., des temples consacrés sous Le nom de Tauropolion, et des fêtes appelées Tauropolies
Enfin, dans toutes les gravures recensées sur
l'assassinat d'Henri IV, la plus originale semble être celle publiée dans le livre
de Dovdy, A Comic history of France /.../ with
sketches in French chalks. En effet, l'artiste
choisit une optique de représentation très personnelle. Dans toutes les
estampes, les graveurs dépeignent la scène de l'extérieur. Ici, l'illustrateur
s'imagine à la place d'un compagnon de voyage du roi et décrit l'attentat de
l'intĂ©rieur du carrosse. Le souverain gĂ®t, le poignard enfoncĂ© dans son cĹ“ur jusqu'Ă
la garde. Ravaillac, qui lui fait face, est particulièrement laid. Ses yeux
sont engoncés dans les orbites lui donnant un regard dur et implacable,
impression renforcée par le fait que ses sourcils se rejoignent. Henri IV est
mort assassiné ainsi que le lui avait prédit un dénommé Thomassin. La mort
brutale du roi était une fatalité. Ravaillac est donc le régicide Je ne puis m'empêcher de dire ici deux choses assez
remarquables qui arrivèrent en Béarn, l'une la veille de la mort du Roi,
l'autre quelques jours après. Il est nécessaire d'abord de savoir que les armes
de Béarn sont deux vaches, ensuite que dans le commencement de mai on mène
toutes les vaches du pays dans les landes et montagnes des environs de Pau. La nuit du treizième au quatorzième de ce
mois, il vint dans la ville et faubourgs de Pau une très-grande quantité de
vaches mugissant et beuglant d'une manière épouvantable. Elles allèrent ensuite
jusque sur un pont qui va de la ville au château, et, à la vue de ce lieu
berceau du Grand Roi Henry, elles recommencèrent leurs beuglements avec plus de
violence que jamais, ce qui Ă©tonna les gens de la ville [...] et un taureau
seul se jette du pont où il fut trouvé mort le lendemain" (Duc de La
Force, MĂ©moires authentiques [du duc] et de ses deux fils /.../, Paris,
Charpentier, 1843). Au milieu du XVIIème siècle, Mezeray détaille le suicide du
bovin : « Le principal taureau, que l'on nommoit
le Roi, vint briser ses cornes dans la porte du château où étoit
suspendu l'écu des armes royales, puis se précipita dans le fossé et se creva
de sa chute; de sorte que tout le peuple qui Ă©toit
accouru a ce spectacle se mit à crier : le Roi est mort! Les procès verbaux qu'on en dressa peu de jours après font foi
de la vérité de ce prodige. » (Hist. de France, tome III, p. 1291,
édit. de 1688) En se rappelant le rôle que le prince de Condé avait joué
dans les derniers temps du règne de Henri IV, on devait craindre une prise
d'armes non seulement à l'intérieur, mais encore à l'extérieur. Une première
fois déjà le prince de Condé s'était retiré dans les Pays-Bas ; on s'était
engagé là , non seulement à faire valoir ses privilèges de prince du sang, mais
encore à réclamer la couronne de France pour lui-même, en se fondant sur la
nullité du mariage de Marie de Médicis et de Henri IV;
cette union ainsi condamnée, l'illégitimité de Louis XIII ne faisait plus de
doute, et la branche de Condé venait à la couronne par l'extinction des aînés
de sa race. Ces projets, on pouvait les renouveler, Ă l'aide du parti
protestant qui, à d'autres époques, avait déjà songé à jeter sur cette tête la
couronne. Il existe dans un couvent de Valence, en Espagne, une pièce pleine de
curiosités : «Révélation d'un Béarnois sur un complot
tendant à assassiner Louis XIII.» Sans doute il ne faut point donner un
caractère complet d'authenticité à ces pièces, souvent l'expression d'un
mensonge qui demande salaire; mais elles montrent au moins l'irritation du
parti huguenot déjoué dans ses espérances depuis la mort de Henri IV: «Un
certain Jean Lamy, natif de la province de Béarn, prétendit qu'il avoit entendu M. de La Force, gouverneur de la province,
et plusieurs autres capitaines huguenots, raisonner ensemble sur la nécessité
d'assassiner le roi Louis XIII pour empĂŞcher son union avec l'Infante. Ils
avoient pour cela un pistolet avec une poudre artificielle qui ne devoit faire aucun bruit en la tirant. On m'a fait, ajoute
ce BĂ©arnais, cette proposition Ă moi-mĂŞme, en m'offrant de l'argent pour me
rendre Ă Paris, oĂą il me seroit facile d'avoir une
place dans la garde du roi et de gagner d'autres huguenots du mĂŞme corps.
Effrayé de cette proposition monstrueuse, je me suis sauvé à Valence, où, pour
la tranquillité de ma conscience, j'ai fait ma confession au prieur Juan-Pédro, de l'ordre de Saint-François. - En foi de quoi, moi,
Lamy, j'ai signé cette déclaration faite en présence des pères dom Inigo de
Vicia et Vincento. - A Valence, le 13 juillet 1613»
(Archives de Simanca) Le pape Alexandre Farnèse (Paul III) qui avait eu dans
ses jeunes années quatre enfants. Le 4 novembre 1547, Paul III donne à son
petit-fils Horace Farnèse (1531 - 1553) le duché de Castro et il le fait préfet
de Rome En 1551, lors de la guerre de Parme, Horace perd la
charge de préfet de Rome et le duché de Castro est confisqué, des garnisons
pontificales occupant toutes les places fortes. En 1552, par le traité la paix,
le pape Jules III lui restitue le duché. Le mariage entièrement à la charge de Henri II entre Diane
de France, sa fille naturelle, et Horace est célébré à Paris le 13 février
1553. Durant l'été 1553, il se trouve à Hesdin, une petite ville frontière de
l'Artois, quand Emmanuel-Philibert de Savoie en entreprend le siège pour le
compte de Charles Quint et le mardi 18 juillet 1553, le duc de Castro est tué par
un arquebusier, laissant Diane veuve seulement après cinq mois et cinq jours de
mariage. Celle-ci jouira d'un grand crédit auprès d'Henri IV, se voyant chargée de l'éducation du Dauphin, le futur Louis XIII Le groupe sculpté du Taureau
Farnèse (Amphion, ZĂ©thĂ©e et DircĂ©) fut trouvĂ© Ă
Rome en 1540 dans les thermes de Caracalla du temps du Pape Paul III, qui le
fit placer dans le Palais Farnèse, d'où il fut transporté à Naples vers la fin
du XVIIe siècle Ruine de l'Etat et
ruine du parti protestant L'Etat ruiné, les
faveurs à accorder devenant moins nombreuses, la noblesse, comme dans le passé,
se mit à remuer : elle remuait aisément quand ses intérêts étaient en jeu
et qu'elle sentait se relâcher l'autorité. Le pouvoir central ne pouvait guère
compter sur la fidélité de maints gouverneurs de province. Ces derniers, grands
seigneurs, étaient presque toujours « de fidélité douteuse, cherchant à se
perpétuer, eux et leurs héritiers, dans les grands emplois » (G. Hanotaux). Il
fallut donc, comme à toutes les époques de grande pénurie financière, convoquer
les représentants des trois ordres pour leur demander le vote de nouveaux subsides.
Les Etats-Généraux, réunis en 1614, furent les avant-derniers de la monarchie :
moins de deux siècles plus tard, ceux de 1789 emporteront la vieille royauté
capétienne. [...] Les trois ordres, les Etats se séparèrent, le 24 mars 1615,
après avoir promis des réformes, mais le tout resta lettre morte La mort de Henri IV n'excite
guère de regrets parmi les dirigeants de Toulouse,
dans l'esprit desquels le Béarnais, malgré ses complaisances excessives pour le
parti catholique, Ă©tait toujours le huguenot relaps. En outre, le premier
ministre Sully, a plusieurs reprises, avait mécontenté les Capitouls. De leur
côté, les protestants du pays toulousain n'avaient pas à se louer du traitement
exceptionnel que Henri IV leur avait infligé. Le calme relatif qui suivit la
mort du Béarnais ne dura pas et les haines religieuses se rallumèrent La France conclut une ligue offensive avec l'Espagne (30
avril 1612); puis survint le double contrat de mariage de Louis XIII avec une
infante espagnole et du prince des Asturies avec Elisabeth de France (20 et 25
août). Les Jésuites prêchèrent en pleine
chaire que le dessein de ce double mariage était l'extirpation de l'hérésie, et
les églises réformées furent remplies d'alarmes. Le prince Henri de Condé
lui-mĂŞme, tout catholique qu'il Ă©tait, quitta la cour et publia un manifeste oĂą
il annonçait aux réformés que le roi assemblait des troupes pour les anéantir.
Quelques gentilshommes réformés, notamment le duc de Rohan, se laissèrent
séduire. Ce dernier représenta aux députés de l'assemblée politique générale de
Grenoble (1615) le notable intérêt qu'il y aurait pour les églises à empêcher
cette alliance avec l'Espagnol, ennemi de la religion réformée. L'assemblée
entra imprudemment dans cette voie et dĂ©cida d'envoyer des dĂ©putĂ©s au roi et Ă
la reine-mère, pour les supplier «de mettre en bonne considération les
remontrances de M. le prince [de Condé] et du parlement de Paris». Cette ingérence de l'assemblée de Grenoble
dans les affaires politiques de l'Etat était aussi malavisée que condamnable et
entraîna les protestants dans une voie fâcheuse, qui aboutit à la ruine de leur
puissance politique et Ă l'amoindrissement de leur influence religieuse. Il
faut toutefois ajouter que la conduite de l'assemblée de Grenoble fut
désapprouvée par les seigneurs les plus sages du parti réformé, notamment par
Sully, Châtillon, du Plessis - Mornay et Lesdiguières. Cependant Louis XIII
avait confirmé l'édit de Nantes à sa majorité (1er octobre 1614) et blâmé
l'année suivante (12 mars) les propositions formulées contre les réformés au
sein des États généraux. Quelques mois après (10 nov.), il confirmait de
nouveau les divers édits rendus en leur faveur, tout en se prononçant contre
les prétentions du prince de Condé, et il achevait de se réconcilier avec le
parti protestant par l'édit de Blois (mai 1616) et sa déclaration (20 juin) explicative
du serment qu'il avait fait à son sacre d'exterminer les hérétiques. Mais les
serments ne furent pas tenus, et il s'ensuivit de nouvelles agitations, qui
eurent leur contrecoup dans l'assemblée politique générale de La Rochelle
(avril 1617). Le roi, levant Ă cette heure le masque, ordonna par un Ă©dit (15
févr. 1618) le rétablissement de la religion catholique dans le Béarn, sans
consulter les États de la province, la restitution des biens du clergé, qui,
depuis 1568, avaient été affectés par la reine Jeanne d'Albret à l'entretien du
culte réformé, enfin l'incorporation de cette province au royaume. C'est en
vain que les assemblées politiques d'Orthez (21 mai 1618) et de Loudun (26
sept. 1619) adressent au roi d'humbles remontrances : il se dirige en personne
vers le Béarn à la tête d'une armée, s'en empare de vive force au milieu
d'excès de toute sorte et fait enregistrer violemment son édit par le parlement
de Pau (15 oct. 1620) Richelieu poursuivra trois grandes entreprises :
l'abaissement de la maison d'Autriche, la
ruine du parti protestant, la destruction de l'aristocratie. Louis XIII
partageait les vues de son ministre |