Faust, Simon le Magicien, Semo Sancus et Hercule I, 25 1575-1576 Perdu, trouvé, caché de si long siecle Sera pasteur demi dieu
honoré : Ains que la Lune acheve
son grand siecle, Par autres veux sera deshonoré. Pour Pierre Brind'Amour, le
demi dieu est Jésus Christ. D'une manière orthodoxe, ce n'est pas le cas, il
est dieu complet Découverte en 1574 Saint Justin et d'autres Pères assurent que l'on éleva
dans Rome une statue Ă Simon le Magicien : ils ne sont point d'accord sur
le temps. Saint Irénée et saint Cyrille de Jérusalem disent qu'elle fut élevée
par ordre de l'empereur Claude, et par conséquent après la mort de Simon. Saint
Augustin, au contraire, dit que cette statue fut érigée à la persuasion de
Simon. Des critiques célèbres ont cru
qu'on avait pris une statue du dieu Semon Sangus pour une statue de Simon ; voici le fondement de
leur conjecture : On sait que les Romains, Ă l'imitation des Sabins, adoraient
un Semo Sancus qu'ils
disaient être leur Hercule : on a même trouvé dans ces derniers temps une
statue dans l'île du Tibre, où saint Justin dit qu'était celle de Simon.
Cette statue porte cette inscription, assez approchants de celle que rapporte
saint Justin : Semo Sanco
(ou Sango) Deo fidio
sacrum. Sex. Pompeius Sp. L. Col. Mussianus quinquennalis Decuria Bidentalis donum dedit. Cette statue,
trouvée sous le pontificat de Grégoire XIII, en 1574, dans le lieu même où
saint Justin dit qu'on avait élevé une statue à Simon le Magicien, a donné lieu
de croire que saint Justin avait confondu Semon avec
Simon, surtout parce que les graveurs mettaient assez souvent un I pour un E;
on trouve même que ce Sémon est quelquefois appelé
Sanctus aussi bien que Sancus, de sorte que
l'inscription pouvait ĂŞtre telle que la rapporte saint Justin, et n'avoir rien
de commun avec Simon le Magicien. On ne trouve dans les auteurs paĂŻens rien qui
ait rapport à cet événement, ce qui ne serait guère possible s'il était vrai :
d'ailleurs, les Juifs étaient odieux à Claude, et le sénat persécutait les
magiciens et les avait chassés de Rome. Enfin, il est certain qu'on n'accordait
l'apothéose qu'aux empereurs et encore après leur mort : comment aurait-on fait
de Simon le Magicien un Dieu pendant sa vie ? Plusieurs auteurs du cinquième siècle ont rapporté que
Simon s'étant fait élever en l'air par deux démons dans un chariot de feu fut
précipité par l'effet des prières de saint Pierre et de saint Paul, et qu'il
mourut de sa chute. Mais ce fait est apocryphe ; car, indépendamment de la
difficulté de le concilier avec la chronologie, il est certain que la chute de
Simon, à la prière de saint Pierre, était un fait trop important pour avoir été
ignoré des chrétiens et pour n'avoir pas été employé par les apologistes des
premiers siècles: cependant saint Justin, saint Irénée, Tertullien, n'en
parlent point, eux qui ont parlé de sa statue. Les auteurs qui rapportent la
chute de Simon ont peut-être appliqué à cet imposteur ce que Suétone rapporte
d'un homme qui, sous Néron, se jeta en l’air et se brisa en tombant. Cette
conjecture d'Ittigius n'est pas destituée de
vraisemblance : une ancienne tradition portait que Simon volait Il s'agirait plutôt d'un autel que d'une statue Semo sancus Dans la religion romaine, la sainteté du serment est, en
principe, sous la garde du dieu suprême, Dius Fidius équivalant à Jupiter Lavis, et que l'Hercule Romain,
tel qu'on le vénère à l'Ara Maxima sur le Marché aux Boeufs,
est lui aussi une divinité de la bonne foi, prise à témoin dans les contrats on
voit comment chez les Latins, les Sabins et les Ombriens, Semo Sancus a pu se confondre tantĂ´t avec
Jupiter, tantĂ´t avec Hercule, et aussi former un ĂŞtre Ă part ayant une fonction
semblable Les Anciens
croyaient que Dius était un doublet
de divuso et Semo une
contraction de semihomo. Un personnage appelé Dius ou Semo ne serait pas un
dieu, mais un demi-dieu, un génie, intermédiaire entre les dieux et les
hommes, inférieur aux premiers, supérieur aux simples mortels. L'existence de
plusieurs Semones dans la vieille religion romaine
est certaine; Martianus Capella traduit ce mot par
"èmitheoi" ; Fulgence, qui tient ses
renseignements de Varron, cite parmi eux Priapus, Epona, Vertumnus. Les Latins
adoraient en Semo Sancus le
Semo par excellence, le Genius suprĂŞme le premier des
Semones, comme en Jupiter le premier des dieux.
D'étroits rapports unissaient Semo Sancus Dius Fidius
et Jupiter. Une poésie de Properce est adressée à Hercule Sancus Les traditions sabines disaient aussi que Semo Sancus, nommé encore Dius Fidius, le divin auteur de
la race sabellienne, avait substituéaux sacrifices
humains des rites purs de sang (Denys, Ant. Rom., l,58) Pasteur Le Forum Boario, ainsi nommé
parce qu’il sert aujourd’hui de marché aux bœufs, est situé vers le Tibre, entre
le Mont Palatin et le Capitole. Là s’élevait jadis l’Ara Maxima, autel qui
avait été érigé à Hercule en commémoration de la mort de Cacus que ce demi-Dieu
tua, ainsi que nous l’apprend la mythologie, pour le punir de lui avoir volé
ses bœufs. Dans ce forum fut trouvée la statue d’Hercule en bronze doré qui fut
placée dans le musée du Capitole. L’arc de Septime-Sévère orne encore
aujourd’hui cette place L'Hercule du Forum Boarium,
aussi connu sous le nom d'Hercule capitolin, est une statue en bronze doré
découverte sur le site du Forum Boarium de la Rome
antique, où les restes du temple qui lui était dédié ont été démolis sous le
pontificat de Sixte IV (1471-84). En 1510, il est déjà inventorié dans le
Palais des Conservateurs au Capitole où il est conservé. C'est sans doute la
statue de culte mentionnée par Pline dans le temple circulaire, le temple
d'Hercule Victor, qui était également été l'autel de plein air dédié à Hercule La statue d'Hercule du Forum Boarium
avait peut-être été également dissimulée – selon une source, elle avait été
trouvée dans une crypte, mais selon une autre source elle était dans le temple
rond emilien, aujourd'hui perdu (c'était dans les
années 1480, quand on ne notait pas avec soin le lieux
des trouvailles) La légende de l'Hercule pasteur, connue déjà de
Stésichore, peut n'être qu'une interprétation des grandes migrations pastorales
dont les navigateurs Grecs retrouvaient au vie siècle
le souvenir vivant sur toutes les côtes de la Méditerranée Occidentale. Il est remarquable que cette
légende du vol des bœufs se retrouve partout où des envahisseurs indo-européens
pénétrèrent chez les peuples du Sud : en Grèce, c'est Hermès, dieu du monde préachéen, qui vole les bœufs solaires d'Apollon ; en
Thessalie, Xénophon a vu danser la "karpaia",
danse mimétique figurant un vol de bœufs ; même légende en Thrace ; dans
l'Inde, ce sont les Dasyus indigènes qui volent les
troupeaux des Aryens Faust L'association du personnage de Faust à la légende de
Simon le Magicien ne date pas d'aujourd'hui, puisqu'elle figure déjà dans le Faustbuch (1587), le premier ouvrage conservé qui traite de
la légende du docteur Faust, très exactement au chapitre 52, quand le vieil hôte
du docteur Faust l'invite à se repentir et à sauver son âme, lui donnant comme modèle
la conversion de Simon le Mage, après qu'il eut écouté la prédication de
l'apôtre Philippe. L'hôte de Faust (et, à travers lui, l'auteur du Faustbuch) indique même sa source, puisqu'il cite nommément
les Actes des apôtres en son chapitre VIII : Or çà , Messire, il
n'est pas encore trop tard, si vous retournez en arrière et priez Dieu de vous
accorder grâce et merci, ainsi que vous en voyez l'exemple dans les Actes des apôtres,
au chapitre huitième, de Simon en Samarie qui lui aussi avait débauché grande
multitude de gens, car on le tenait singulièrement pour un dieu, et on
l'appelait «la puissance de Dieu» et «Simon Deus sanctus» ; mais quand il
eut ouï la prédication de saint Philippe, il se fit baptiser, crut en
Notre-Seigneur Jésus-Christ et ne se sépara plus ensuite de Philippe. Cette
conduite est particulièrement glorifiée dans les Actes des apôtres
(L'Histoire du docteur Faust, 1587, trad, de Joël Lefèbvre, Paris- Lyon, 1977, p. 159) La mention de la statue dédiée à Simon dans le discours
qu'adresse Ă Faust son vieil hĂ´te n'est pas le seul indice de la connaissance
qu'avait l'auteur du Faustbuch de la tradition simonienne. C'est surtout l'intervention du personnage d'Hélène comme compagne de Simon dans un cas, de
Faust dans l'autre, qui rend la dépendance indéniable. Présentée par Justin comme
une ancienne prostituée, elle apparaît chez Irénée comme une réincarnation de
l'Hélène de Troie - ce qu'elle est aussi dans le Faustbuch.
[...] Le personnage
d'Hélène se retrouve aussi dans la tradition latine des Clémentines, mais sous
le nom de Luna - sans doute par confusion des mots grecs "Elenè" et "selènè",
proches l'un de l'autre aussi bien dans leur écriture que dans leur
prononciation. En revanche, il est absent de la Légende dorée de Jacques de Voragine. Cette Luna n'est pas présentée comme une
prostituée rachetée, mais comme une co-disciple de l'hérésiarque Dosithée,
avant qu'il ne devienne le chef de la secte. Bien évidement,
la confusion avec l'Hélène de Troie, devenue caduque, n'a pas été conservée, et
le sens du texte source (celui de l'écrit commun aux Homélies et aux
Reconnaissances, et à travers lui celui d'Irénée) a été complètement transformé
[...] Comme le rédacteur du Faustbuch
utilise le nom d'Hélène, et non celui de Luna, et qu'il identifie très
explicitement l'Hélène compagne de Simon avec l'Hélène de Troie, on peut
affirmer avec une quasi-certitude - contre Palmer-More et Joël Lefebvre - que
ce n'est pas Ă cette tradition-lĂ (celle des Reconnaissances latines) qu'il a
emprunté le personnage d'Hélène, mais ou bien à la tradition hérésiologique, ou
bien aux Homélies pseudo-clémentines, de langue grecque, dans lesquelles la
compagne de Simon s'appelle bel et bien Hélène : Jean (le Baptiste)
eut de même trente hommes responsables, répondant au compte du mois lunaire.
Parmi eux, il y avait une femme, nommée Hélène [...]. Simon était pour Jean le
premier et le plus éprouvé de ces trente; mais il ne devint pas chef après la
mort de Jean [...]. (Quand Dosithée mourut), Simon,
accompagné d'Hélène, entreprit alors un périple et jusqu'à présent, comme tu le
vois, il soulève les foules. À ses dires, Hélène est elle-même descendue des
plus hauts cieux jusque dans ce monde ; elle est souveraine, en tant que
substance mère de toute choses et Sagesse. C'est Ă
cause d'elle, dit-il, que les Grecs et les barbares se sont fait la guerre,
prenant l'image pour la réalité, car en fait Hélène était alors auprès du Dieu
premier de tous... Si la source des informations que le Faustbuch
donne sur Simon le Magicien se trouve donc chez Justin, chez Irénée, chez
Eusèbe et ses adaptateurs latins (tel Rufin d'Aquilée), pourquoi donc faire
appel à la tradition clémentine (ou pétrino-clémentine)
sur Simon comme source du personnage de Faust ? C'est que certains des traits
de caractère et certaines des anecdotes que le Faustbuch
attribue à Faust ne peuvent en aucun cas dériver de Justin, d'Irénée et de la
tradition historiographique ou hérésiologique, mais des légendes véhiculées par
les écrits hagiographiques et la tradition clémentine. Voici les parallèles que
nous avons pu établir entre le Faust du Faustbuch et
le Simon du Roman clémentin ou celui des Actes de
Pierre - dont la critique récente tend à situer la rédaction après celle du
Roman clémentin et sous son influence. [...] Nous ne cherchons certes pas à nier que Faust soit le
véritable patronyme du magicien, qu'il l'ait hérité de son père (le nom de
Faust, le «poing», est très répandu en Allemagne) ou qu'il s'agisse d'un
sobriquet qu'on lui aurait attribué très tôt dans sa vie. Mais nous soumettons
au jugement de nos lecteurs l'hypothèse, déjà ancienne, mais qui semble aujourd'hui
complètement négligée, que c'est là une des occasions de la confusion entre
Faust et Simon, par l'intermédiaire du personnage romanesque de Faustus. Rappelons brièvement nos arguments. Le Roman clémentin est l'origine principale du développement de la
légende de Simon. Or, l'un des protagonistes de ce Roman, le vieillard père de
Clément, s'appelle précisément Faustus - du moins
dans la version grecque des Homélies clémentines; dans la version latine, bien
connue en Occident par la légende dorée, il se nomme Faustinianus.
Ce Faustus devient même, par un étrange concours de
circonstances, un double de Simon: le diabolique magicien lui donne en effet
son apparence pour qu'il puisse lui-même échapper à la police impériale qui le
recherche. Mais, dans la version grecque des Homélies clémentines, Faustus ne recouvre pas sa véritable apparence ; il est
simplement annoncé que Pierre la lui rendra à leur arrivée à Antioche, un
épisode qui ne figure pas dans le Roman originel. [...] Quant à l'Hélène de Troie, la compagne de Simon, elle
appartient peut-être elle aussi à la légende du Faust historique. En effet, il
semble qu'elle figurait parmi les personnages illustres de la Grèce que le
charlatan faisait apparaître devant un public médusé, sans doute grâce à une
lanterne magique. C'est du moins ce dont témoigne Wolfgang Büttner, un disciple de Mélanchton, qui, dans la seconde édition de son Epitome Historiarum augmentée par
Steinhart en 1596, mentionne la belle Hélène parmi
les héros de la guerre de Troie que le magicien évoquait au cours de séances
publiques. [...] Toutefois, comme ce témoignage est tardif, puisqu'il est
postérieur à la publication du Faustbuch (1587), il
doit être considéré avec prudence ; en effet, la première édition de l'Epitome historiarum, datée de 1576, ne mentionne pas Hélène
parmi les héros évoqués Dans les Explicationes Melanchthoniae, publiées par son disciple Chrisopher Pezelius à partir de
1594, il compare explicitement Johann Faust Ă Simon le magicien La transition vers
le Faust-Buch est marquée par les récits de Christoph
Rosshirt, chroniqueur de Nuremberg. Ces écrits,
datant de 1570, racontent l'activité de Faust comme magicien et sorcier ; dépassant
l'anecdote, amplifiant le personnage, ils constituent déjà l'élaboration d'une
légende, telle que nous la rencontrons par la suite dans le Livre de Faust A manuscript by Christoff
Rosshirt contains six Faust stories, not to mention
five detailed and hand-colored illustrations. In the fourth picture, the date
1575 is visible. In
these vignettes, Faust develops on the way to becoming the central
character in a set of tales soon to constitute an explicit narrative with a
beginning, middle, and end. Although still relatively brief (thirty-six sides
all told), Rosshirt's six stories represent the
largest collection of Faust's adventures and pranks prior to the composition of
the Fausthucher "siècle" : cent ans L’édition de 1555 des centuries porte "cycle" et celle de 1557 "siècle" (Pierre Brind'Amour, Les premières centuries, ou, Propheties de Nostradamus (édition Macé Bonhomme de 1555), 1996 - books.google.fr). Les histoires anciennes et modernes font mention de
plusieurs femmes célèbres pour leur beauté jusqu'à l'âge de cent ans. Hélène
avait près d'un siècle lorsque le siège de Troie commença (voyez Eusèbe et
Lucien dans le dialogue qui a pour titre Le songe ou le coq); cependant Homère
ne présente jamais cette princesse sans la parer de l'épithète de belle. Il y a
plus, Hélène, après la mort de Paris, eut encore assez d'agrément pour inspirer
de la passion à Déiphobe, son frère, qui l'épousa.
Après qu'elle eut livré celui-ci aux Grecs qui le massacrèrent, elle fut reçue
par Ménélas, son premier époux, avec tout l'empressement possible (Abbé du
Clot, La suinte Bible vengée, tome II. Lyon et Paris, 1824) Dans le système de Simon le Magicien, Ennoia
est la première pensée de Dieu, mère de tout ce qui existe. Sujette à la
métempsychose, esclave des lois et des formes du monde matériel, elle fut, dans
ses migrations, l'objet d'ignominies toujours renouvelées de la part des
esprits Simon prétendait avoir retrouvé cette «première pensée de Dieu» dans
une esclave, Hélène, qu'il avait rachetée à Tyr (Matter,
I, 198-202) He
declared himself the “highest god.” He was always accompanied by a lady called
Helena, who he said was the divine ennoia (notion), the power contained in the aion (age), who
was also a charis (grace) and who made aion long for
the women, so that anthropos was begotten En grec "aiona"
signifie siècle. "grand cycle" Quant au "grand cycle", la chronocratorie de 354 ans de la Lune court de 1533 à 1887, environ. Il existe un grand cycle pascal de 532 ans dans le calcul de la date de Pâques pour le calendrier julien. Dans le calendrier julien, la séquence des dates de
Pâques se répète à tous les 532 ans. Le nombre 532 = 19×28 est le produit des
nombres suivants : 19 (le cycle Métonique ou le cycle
du nombre d’or) 28 (le cycle solaire). C'est ce qu'on appelle la Période Dionysienne de 532 ans,
qui ne diffère de la période de Victorius, que parce
qu'elle roulait sur les calculs des Orientaux ou Alexandrins, qui étaient plus
sûrs que ceux des Latins, que Victorius avait
employés pour flatter les Romains Le comput ecclésiastique de base a été élaboré par Denys
le Petit en l’an 525 ap. J.-C. Par la suite, des
tables de calcul améliorées ont été proposées par Dionyisius
Exiguus (532 ap. J.-C.), et
par Aloisius Lilius (an
1576). Les tables de Lilius ont été ensuite ajustées
par Christopher Clavius. Depuis 1583, ce sont ces
tables modifiées de Clavius qu’utilise le comput ecclésiastique.
Tous les algorithmes de calcul de la date de Pâques sont basés sur ces
dernières tables La chronique d'Albéric de Trois-Fontaines (mort en 1241),
dans le passage consacré à Lambert le Bègue ou le Begge, le définit comme «magister Leodiensis de S. Christophoro» et signale qu'il mourut en 1177. On remarquera
le terme «magister» qui sous-entend, plus que un titre
universitaire. [...] Sous sa forme correcte et complète, le comput de Lambert
se compose de deux éléments distincts. Le premier occupe toujours une pleine
page après le calendrier et figure sur un recto d'un feuillet. C'est une grille
de 532 cases réparties sur 19 colonnes verticales et 28 lignes horizontales. La
grille ou table est précédée d'une colonne donnant les lettres dominicales. Les
cases représentent les années d'un cycle pascal complet (cycle de 532 ans,
après lequel les dates de Pâques reviennent dans le même ordre, 532 étant le
plus petit commun multiple de 28 et de 19, durée respective d'un cycle solaire
et d'un cycle lunaire). Au sommet de la grille figure - ou devrait figurer - la date 1140. Celle-ci correspond Ă la date de la
première case en haut à gauche, et marque le début d'un cycle pascal ou grand
cycle de 532 ans, c.-à -d. d'une année ayant rang 1 à la fois dans le cycle
lunaire (nombre d'or) et solaire (et aussi 1 comme concurrent). Les autres
cases ne sont pas datées, mais sont datables. La première colonne correspond
aux années 1140 à 1167, la deuxième débute en 1168 et ainsi de suite. Cette
grille est perpétuelle, en ce sens qu'il suffit de substituer à la date de 1140
d'autres dates correspondant au début d'un grand cycle (c.-à -d. 76 et 608 après
J.C. et, bien entendu, 457 av. J.C. pour la détermination des quantièmes de
Pâques des 75 premières années de l'ère chrétienne) pour obtenir un calendrier
pascal valable jusqu'à l'introduction du grégorien Le grand cycle pascal de 532 ans qui avait recommencé en
1140 mourut de mort violente en 1582 et, officiellement, il ne fut pas remplacé "autres veux" : "altera
vota", autre mariage votum
: voeu, mariage (Gaffiot). Le Pape Innocent III a declaré
nettement que le Mariage de deux personnes infidelles,
dontl'une se convertit Ă la Foi, n'est resolu qu'en cas que la Partie Infidelle
veĂĽille se retirer, ou qu'elle ne veĂĽille
rester que cum injuria offensa Creatoris : extra, (ap. Quanto Cap Gaudemus. De divortiis). Il n'en seroit pas de mesme, si de deux
Parties Fidelles, l'une venoit
à se pervertir & à abandonner l'autre ; car le Mariage ne subsisteroit pas moins après cet abandonnement ; & la Partie fidelle
ne seroit pas pour cela en liberté de passer ad altera vota. Cap. Quanto. De divortiis.
La raison que le Pape Innocent III. donne de cette difference, c'est, dit il, que le
Mariage de deux personnes fidelles devient
indissoluble par la qualité de Sacrement, dont il a esté
une fois revestu : au lieu que le Mariage des Payens, qui n'a jamais esté
honoré de cette qualité, peut estre résolu en faveur
de la Partie qui a embrassé la Foi de Jesus Christ Mariage avec la
lune Alexandre d'Abonotique avait de toutes pièces monté les mystères du
serpent Glykon. Au troisième jour de leur
célébration, le cérémonial s'achevait par l'évocation des amours de Séléné et
d'Alexandre-Endymion. Du haut du ciel, une comparse déguisée en Lune venait
embrasser le pseudo-Endymion couché au milieu du temple (Lucien, Alexandre ou
le faux prophète 38-39). De son union avec Séléné, Alexandre avait eu une
fille. Lorsqu'il la maria au sénateur Rutilianus,
celui-ci, en croyant épouser la fille de la Lune, se persuada d'être devenu un
habitant du ciel (Alexandre ou le faux prophète 35). L'anecdote fait sourire.
Mais on s'étonne moins de ces noces lunaires d'un sexagénaire en charge de
hautes fonctions si l'on songe aux précédents que constituent l'union d'Antiochos
IV de Syrie avec l'Atargatis de Hiérapolis (Atargatis est ici identifiée à la Lune ; voir aussi Lucien,
De dea Syria 32) ou la
prédilection de Mâ-Bellone pour Sylla. Au Ier siècle après J.-C, la vie de Simon le
Magicien offre un autre exemple du caractère divinisant du mariage lunaire.
Après avoir étudié la sagesse et la magie en Égypte, il avait rencontré à Tyr
une courtisane du nom d'Hélène et l'avait associée à ses pérégrinations. Le nom
que porte cette femme n'est pas indifférent puisqu'Hélène en Égypte est
identifiée à Aphrodite, Isis et Séléné. Simon la présentait à ses disciples
comme la figure vivante de la "pammètôr ousia kai sophia"
(Homélies Clémentines II, 25), quand lui-même se donnait pour la grande
puissance de l'être divin ("dunamis megalè"). Les disciples tenaient cette Hélène pour la réincarnation
de l'Hélène d'Homère. La hiérogamie lunaire de Caligula jointe à sa défense d'Hélène,
qui ira jusqu'à vouloir détruire l'œuvre d'Homère (Suétone, Caligula 34, 3),
trouvent donc d'étranges correspondances avec le récit des aventures de Simon.
L'intérêt de C. Caesar pour la Lune s'accompagne d'activités nocturnes
inquiétantes (Philon, Legatio
ad Caium 103). La nuit est son domaine. Il subit
l'influence de la pleine Lune dont le rĂ´le dans le rituel magique est bien
attesté. Il l'invoque, ce qui suggère que l'invoquant, il s'identifie à elle
avec toutes les conséquences que cette identification implique. Il travaille et
il réfléchit la nuit (Suétone, Caligula 53, 3). Insomniaque et visionnaire, il
converse avec les fantômes (Suétone, Caligula 50, 7-8). Interlocuteur des
démons, démon lui-même, le prince erre la nuit comme une ombre (Suétone, Caligula
50, 8) ; il court Ă ses dĂ©bauches (SuĂ©tone, Caligula 11, 1), se livre Ă
d'étranges cérémonies comme cette danse qu'il exécute devant trois personnages
consulaires terrorisés (Suétone, Caligula 54, 3-4 ; Dion Cassius 59, 5, 5) ou
ce spectacle inspiré par les Enfers prévu le jour de son assassinat (Suétone,
Caligula 57, 10). Sa compagnie démoniaque le suit jusqu'à la mort et au-delà Car cet homme qu'on avoit crû perdu, ayant esté trouvé, sans doute comme endormi, ainsi qu'un autre Endymion, caché depuis long siecle, sans qu'on sceust ce qu'il étoit devenu, non plus que s'il eust été fondu : il sera, selon toute apparence, pour ce sujet fait Pape. Or tout ainsi qu'Endymion fut jadis les delices de la Lune selon la Fable, tout de même celui-ci que l'Oracle appelle pour ce sujet le grand Endymion, sera aussi les delices de l'Eglise, honoré comme un demi-Dieu (La clef de Nostradamus, 1710 - books.google.fr). Endymion est l'amant de Séléné (Luna chez les Latins), dont il a cinquante filles rattachées au calendrier de la Grèce antique, d'après les traditions de l'Élide. Elles présidaient aux cinquante mois du calendrier lunaire qui séparaient deux sessions de Jeux olympiques. La tombe d'Endymion se trouve à Olympie. Selon certaines traditions, Séléné obtient pour lui qu'il conserve sa beauté dans un sommeil éternel dans une grotte du mont Latmos en Carie (fr.wikipedia.org - Endymion). Berger "enlevé jusqu'à l'Olympe, promu demi-dieu, Endymion n'aurait plus eu qu'à se laisser vivre s'il n'avait été aussi beau Junon s'en était aperçue et lui, bon garçon, consentit à ce qu'on l'admît. Il allait tromper son bienfaiteur... Renvoyé sur terre, on lui demanda de se faire oublier et de dormir. Alors, Endymion dormit sur des lits de mousse... et dans les bras de Diane qui de lui, dit-on, aurait eu... cinquante enfants! Papa Zeus se fâcha. Une métamorphose ne tuerait pas Endymion mais le condamnerait à se tenir tranquille. Ainsi naquit la jacinthe bleue, l'endymion penché, couleur de la nuit, lourd du regret de ne plus être qu'une jacinthe !" (Francis Cover, Le jardin des femmes, 1961 - books.google.fr). L'Evangile des Simoniens, ou des disciples de Simon le
Magicien, est marqué dans les Constitutions des Apôtres & dans la Préface
des Canons Arabiques du Concile de Nicée. Ce dernier écrit nous apprend que les
Simoniens avaient partagé leur Evangile en quatre tomes ou en quatre livres
auxquels ils donnaient le nom des quatre angles du monde, ou des quatre gom's sur lesquels roulait toute la machine du monde. Les Constitutions Apostoliques nous disent
que Simon, & Cleobius avoient composé
plusieurs livres dangereux, sous le nom des anciens Patriarches, & des ApĂ´tres,
dans lesquels ils combattoient
la création, la providence, le mariage,
la génération, la loi, & les prophetes Saturnin, Basilide, Carpocrate,
avaient pris les leçons de Ménandre, disciple de Simon le Magicien. [...] Saturnin soutint le premier que le mariage
était une conjonction impure et damnable |