Paix de Nemours I, 38 1585-1586 Le sol et l'Aigle au victeur paroîtront, Reponse vaine au vaincu l'on asseure : Par cor ne crys harnois n'arrêteront, Vindicte paix par morts si acheve à l'heure. Le 10 juin 1584, le duc d'Anjou, François d'Alençon,
meurt. Henri III n'a pas d'enfant et il est douteux qu'il en ait un jour. Le
successeur légitime devient le chef du parti protestant de Navarre. Les
catholiques ne veulent en aucun cas d'un souverain protestant qui risquerait
d'imposer sa religion Ă tout le royaume. Ils cherchent Ă faire adopter une
nouvelle condition à l'accès au trône : être catholique.
Au printemps 1585, la Sainte Ligue
revigorée prend le contrôle de nombreuses villes. Tentant de contrôler la
Ligue, Henri III s'en déclare le chef le 7 juillet 1585. Pour donner des gages
Ă la ligue, il publie l'Ă©dit de Nemours qui l'oblige Ă rompre avec le roi de
Navarre. Henri III révoque tous les édits de tolérance précédents :
l'exercice du culte protestant est interdit. Les protestants doivent abjurer ou
s'exiler. Les ministres protestants doivent sans délais quitter le royaume
sous peine de mort. Pour donner des gages Ă la Sainte Ligue, Henri de Navarre
et Henri de Condé sont déclarés inaptes à la succession au trône. Cet édit marque le début de la Huitième
guerre de Religion, qui dure jusqu’en 1598 et l'édit de Nantes pour mettre fin
aux troubles qui secouèrent le royaume de France (fr.wikipedia.org -
Edit de Nemours). Louis d'Este Louis d'Este Ă©tait
fils du duc de Ferrare, Hercule II, et de Renée de France, fille du roi Louis
XII ; né en 1538, il avait été élevé très-jeune encore au siége épiscopal de
Ferrare. En 1561 le pape Pie IV le promut au cardinalat ; il avait alors
vingt-trois ans. Il fut envoyé deux fois comme légat en France, en 1576 et en
1582. Désigné comme protecteur de
l'Église de France, il montra dans ses fonctions l'esprit le plus conciliant,
et une générosité poussée jusqu'à la magnificence. Il mourut dans son
palais du Quirinal, le 3 janvier 1586, à peine agé de quarante-huit ans (Giuseppe
Canestrini, NĂ©gociations diplomatiques de la France avec la Toscane, Collection
de documents inédits sur l'histoire de France, Volume 3, Numéro 16, Partie 5,
1875 - books.google.fr). A quelque temps de
lĂ [1586], expira pareillement Ă Rome le Cardinal Louys d'Este a Archeuesque de Lyon, & Protecteur de France, fils
d'Hercule second, Duc de Ferrare, & de Renée de France, fille de Louys
douziéme. Il nasquit l'an 1538. Il
portoit écarelé de France & d'Este ou de Ferrare, qui est d'azur vne Aigle
d'argent ; & auoit pour embleme un Soleil leuant, avec cette
Epigraphe, Non exoratus exorior, pour dire qu'il faisoit volontiers plaisir
sans en estre requis. Il voulut que ses
entrailles fussent enterrées à Rome [dans l'église Saint-Louis], son coeur
en France [dans l'église cathédrale d'Auch], & son corps à Tivoli, auec son
oncle Hypolite d'Este, dit le Cardinal de Ferrare, decedé l'an mil cinq cens
septante-deux, dans l'Eglise des Freres Mineurs, où se lit cet Epitaphe, qu’y
fit mettre le Marquis d'Este : Â D. O. M. Hypolito, Aloysio Principibus Atestinis S. R. E.
[Sanctae Romanae Ecclesiae] Cardinalibus Cæsar Astestinus marchio, Patruo &
Patrueli bene de se meritis, P.C. 1597. C'est ce Marquis qui devenu depuis Duc de Modene & de
Regi, tascha d’empescher que l'Estat de Ferrare ne retournast au saint Siege
Apostolique, dont il estoit sorti quatre cens ans auparauant. Outre cet Epitaphe,
Guillaume le Blanc publia encore ces Vers Ă la louange du Cardinal Louys : Cur Voluit Princeps
Roma sua viscera condi? An quia visceribus
condita Roma fuit, Cur voluit magnum
Gallis cor vt effet in oris ? An quoniam cordi
Gallia magna fuit: Cur voluit pulchro
sepeliri Tibure corpus ? Anne in deliciis
quod fibi Tibur erat. Fallor, habet
magnum cor Gallia magna quod excors, Audito patris funere facta fuit. Viscera Roma tenet, tam sacro Principe rapto, Quod sua visa sibi viscera Roma
Rapi. Tubur habet corpus, quoniam sua corpora sensit,
In partes sese
dissociare suas Gallus Romanus,
Tibures, cor, viscera, corpus Sensere auferri,
restituique sibi. Nous auons aussi vn Poëme sur ce sujet, qu'Auguste de
Thou, enuoya Ă Anne d'Este, pour la consoler de la mort de ce Cardinal son
frere (Pierre
Guillebaud, Trésor chronologique et historique, Tome 3, 1647 - books.google.fr,
Pierre
Ronzy, Un humaniste italianisant, Papire Masson (1544-1611), 1924 -
www.google.fr/books/edition). L'ermite Pierre déclare dans un passage de la Jerusalem
délivrée (1581) du Tasse (1544 - 1595), qui accompagna le cardinal Louis d'Este
en France dans les années 1570 : L'aigle de la maison d’Este élèvera son vol
au-dessus du soleil; et il est
bien juste que du sein de la lumière et de la vérité, cette aigle porte aux
mortels les foudres de saint Pierre; elle Ă©tendra ses ailes triomphantes,
invincibles, partout ou l'on combattra pour le Christ. Renaud doit ĂŞtre
rappelé; digne soutien de notre entreprise, le Ciel le réserve à de hautes
destinées (Le
Tasse, Jérusalem délivré, traduit par par M. A. Mazuy, 1845 - books.google.fr,
GĂ©rard
Desnoyers, La Villa d'Este Ă Tivoli ou Le songe d'Hippolyte: Un rĂŞve
d'mmortalité héliaque, 2015 - books.google.fr, fr.wikipedia.org - Le Tasse). "paroistront" : un projet de diversion Toujours dans la
même année 1585, le pape Sixte Quint avait accueilli assez favorablement un
plan qu'avait mis en avant le cardinal d'Este, agent officieux de Henri III Ă
Rome; mais cette fois le cardinal agissait de son chef privé et sans avoir
pressenti les intentions de son maitre. Il s'agissait pour le Pape d'inviter le
roi de France et les princes ligueurs, rĂ©conciliĂ©s par la paix de Nemours, Ă
faire une expédition commune en Angleterre (Edmond
Poullet, Sixte-Quint, Revue catholique, Volume 32, 1871 - books.google.fr). Olivarès, ambassadeur espagnol à Rome, apprit que le
cardinal d'Este faisait des efforts auprès du saint-père pour l'engager dans
une entreprise d'outre-Manche. Le pape inviterait le roi et les princes
catholiques de France, réconciliés entre eux par la paix de Nemours qu'ils
venaient de conclure, à tourner leurs forces réunies contre l'Angleterre, dans
le but d'y rétablir la religion catholique, de détrôner Élisabeth, et de placer
le roi d'Écosse, fils de Marie Stuart, sur le trône vacant. Sixte-Quint demanda
leur avis aux cardinaux de Vaudemont et de Sens; c'était livrer le secret à Olivarès, qui se rendit aussitôt au palais,
déclara au saint-père qu'avant d'avoir exterminé l'hérésie en France, de
semblables chimères étaient hors de saison, et que le cardinal d'Este ne les
avait suggérées que pour brouiller Sa Sainteté avec les princes catholiques
français. Comment espérer que ces derniers puissent se rendre à ses vues ?
comment exiger d'eux qu'Ă ce moment ils s'Ă©loignent de
France ? Ce serait la livrer aux hérétiques qui, une fois les maîtres, ne
tarderaient pas à prendre fait et cause pour Élisabeth. Il fallait d'abord
terminer les guerres de France et de Flandre. Alors seulement on pourrait
songer à l'Angleterre, chasser Élisabeth et remettre ce royaume, non au roi
d'Écosse, peu solide en matière de religion, mais à Marie Stuart sa mère (Joseph
Alexander von Hübner, Sixte-Quint, 1870 - books.google.fr). Le roi d'Espagne s'est séparé des Guise le jour où ils
ont refusé d'être les complaisants instruments de sa politique étroite et
Ă©goĂŻste. Il a appris que les Guise, pour se consacrer exclusivement Ă
l'entreprise d'Angleterre, ont signé la convention de Nemours qui pacifie la
France; et aussitôt son mécontentement éclate. Ce n'étaient pas là les grands
résultats, vivos efectos, qu'il se promettait des subsides qu'il leur avait
accordés. Il attendait d'eux qu'ils eussent affaibli la France en y nourrissant
la guerre civile. Comment le duc de Guise avait-il pu déposer les armes ? Se
serait-il laissé entraîner à des propos d'amour avec une femme telle que la
reine mère ? Il importe bien plus à la grandeur de l'Espagne de voir la France
ruinée par les discordes intérieures que de saluer le triomphe des catholiques
sur les rivages de l'Angleterre. [...] Philippe
II veut tout ajourner jusqu'à la soumission complète des Pays-Bas (Joseph
Marie Bruno Constantin Kervyn de Lettenhove, Marie Stuart: l'oeuvre puritaine,
le procès, le supplice, 1585-1587, Tome 1, 1889 - books.google.fr). Ce serait Nicolas de Villeroy qui aurait élaboré ce
projet. Villeroy a conçu un dessein digne de son habileté
politique. Appeler les Guise Ă porter
leurs armes en Angleterre, c'était détourner leur ambition de l'arène où elle
deviendrait tôt ou tard si redoutable; anéantir à Londres cet arsenal d’où
chaque année se transmettaient les brandons des guerres civiles, c'était aussi
ruiner la puissance des huguenots. Par ces deux voies bien différentes, mais
tendant au même but, on arrivait à assurer la paix de la France. [...] Villeroy insistait vivement sur la gloire et l'utilité
d'une semblable entreprise; mais Mendoca se demandait si son but principal
n'était point d'éloigner le duc de Guise, qui était en France le véritable chef
des catholiques et qui à ce titre y était le principal allié de Philippe II.
Cependant l'ambassadeur espagnol, dévoué à la cause de Marie Stuart, victime
lui-même des rigueurs d'Élisabeth, n'hésite point. Il accueille cette ouverture
avec la plus vive sympathie. Sans perdre un moment, il presse le roi d'Espagne
de se hâter de l'approuver. Rien n'était plus évident que le bien qui en
résulterait pour la sécurité de ses États. N'était-ce pas en Angleterre que se
fomentaient les intrigues qui entretenaient la révolte aux Pays-Bas et qui
menaçaient le Portugal et jusqu'aux possessions des Indes ? Deux flottes
déposeraient le même jour sur le rivage de l'Angleterre une armée espagnole et
une armée française. Quant au duc de Guise, bien qu'il soupçonnât aussi quelque
intention d'Ă©loigner ses amis con las armas que tienen, para divertirlas, il
n'était rien qu'il estimât plus que l'honneur de délivrer d'un joug cruel Marie
Stuart et les catholiques anglais. A ses yeux l'entreprise d'Angleterre
se plaçait bien plus haut qu'un devoir imposé par les liens du sang. Il
ne s'agissait pas seulement d'une ligue entre la France et l'Espagne pour
venger des injures communes, mais surtout d'une grande croisade catholique pour
affranchir l'Angleterre de l'hérésie; et, fier d'en revendiquer l'initiative,
il Ă©crivit Ă Rome pour que le Pape la prit sous son patronage (Joseph
Marie Bruno Constantin Kervyn de Lettenhove, Marie Stuart: l'oeuvre puritaine,
le procès, le supplice, 1585-1587, Tome 1, 1889 - books.google.fr). Nicolas IV de Neufville, né en 1542 ou 1543 à Paris et
mort le 12 décembre 1617 à Rouen, marquis de Villeroy, est un homme d'État
français, secrétaire d'État pendant les guerres de religion, puis principal
ministre de la régente Marie de Médicis. Il fit une très longue carrière
ministérielle, d'abord en tant que secrétaire particulier et familier de
Charles IX, puis en tant que conseiller influent d'Henri III. Spécialisé dans
les affaires étrangères, il devint sous Henri IV, le principal ministre après
Sully dont il provoqua la chute en février 1611. Sa prééminence ministérielle
fut elle-même mise en difficulté par Sillery à partir de 1614 (fr.wikipedia.org
- Nicolas IV de Neufville de Villeroy). Vaincus L'Ă©dit de Nemours,
imposé à Henri III, livrait les places fortes aux Ligueurs et révoquait tous
les édits de tolérance. La cour de Rome venait d'excommunier les deux
princes de Bourbon. La guerre, un moment interrompue, se rallumait avec fureur. Jamais la situation de
Henri de Navarre n'avait été plus critique. Ses partisans étaient
consternés; lui-même doutait presque de l'avenir (Eugène
Poitou, Du Plessis-Mornay, Revue de l'Anjou, Volume 3, 1854 - books.google.fr). La question brûlante était toujours l'acte de privation
contre Navarre vainement sollicitée par les délégués de la Sainte-Union. Dans
leur audience de congé, le cardinal de Vaudémont fit un dernier effort. Le
Saint-Père répondit d'abord doucement : «Nous ne devons faire ce que vous
demandez. Nous n'avons pas l'habitude de condamner les gens sans les avoir
entendu. Il sera toujours temps d'en venir là .» Lorsque le cardinal insista, il
le repoussa rudement : «Nous vous avons dit, s'écria-t-il, pourquoi nous ne
devions faire telle chose ; maintenant nous vous disons que nous ne voulons pas
la faire.» Mais, malgré ce refus si catégorique, la résolution du était presque
arrêtée. Dans son esprit, l'excommunication et l'exclusion de la succession du
roi de Navarre étaient devenues une nécessité. Seulement cet acte de déchéance
et de proscription devait être dégagé de tout caractère politique, et, loin
d'être inspiré par les envoyés de la Ligue, émaner de la libre initiative du
chef de l'Église. L'Inquisition et le sacré collège en débattaient encore la
rédaction, lorsqu'on apprit la conclusion de la paix de Nemours si
laborieusement préparée par la reine mère, et par laquelle Henri III s'engageait
à prohiber l'exercice de la nouvelle religion, à donner des places de sûreté et
des gouvernements aux principaux chefs de la Ligue, et à révoquer les édits de
paix et de tolérance. Raison de plus de lancer la bulle, de creuser l'abîme qui
devait dorénavant séparer le roi huguenot des catholiques français de toutes
les nuances. Le cardinal d’Este et Pisany avaient combattu une
résolution qui leur paraissait attentatoire à l'indépendance de la France, et,
en apprenant la scène que le pontife avait faite au cardinal de Vaudémont, ils
se croyaient victorieux. Sixte-Quint ne tarda pas à les détromper. Il fit
appeler d'Este et lui communiqua sa résolution, «prise en partie, disait-il,
pour renforcer le roi, car ceux qui se verront exclus de la succession ? penseront Ă deux fois avant de conspirer contre leur
souverain légitime.» Mgr de Lenoncourt qui, sur la demande de
Henri III, s'était rendu auprès du roi de Navarre pour l'instruire en
matière de religion, reçut du pape l'ordre péremptoire de retourner dans son
diocèse. Enfin, le 9 septembre, la bulle fut affichée dans Rome, aux lieux
habituels. Henri de Bourbon, prétendu roi de Navarre, et Henri de Bourbon
prétendu prince de Condé, y étaient déclarés hérétiques, relaps, déchus, eux et
leurs héritiers, de toute principauté et incapables de succéder au royaume de
France et à aucun autre duché ou seigneurie. Leurs vassaux et sujets étaient
déliés du serment de fidélité. C'était le premier acte du règne de Sixte-Quint
relatif aux affaires de France, et cet acte Ă©tait une faute qu'il ne tardera
pas Ă regretter (M.
de Hubner, Sixte-Quint d'apres des correspondances diplomatiques inedites, Tome
2, 1870 - books.google.fr). "réponse" Après l'Espagne, le pape Sixte Quint apporte son soutien
Ă la cause antiprotestante (Ivan
Cloulas, Catherine de Médicis, 2017 - books.google.fr). Mais... Sixte-Quint, fort imparfaitement informé des faits
précis, du véritable état des choses en France, entouré d'influences espagnoles
qu'il n'aimait guère mais qu'il était contraint encore de subir dans une
certaine mesure, se vit engagé dans un dédale de difficultés dont il chercha
vainement à sortir, malgré sa pleine et ferme logique. Il refusa aux envoyés de la ligue des bulles qui donnassent à celle-ci
l'appui officiel du Saint-Siège; il
leur refusa de l'argent; il leur refusa la bulle privatoire solennelle
qu'ils demandaient pour faire déclarer Henri de Navarre et le prince de Condé
incapables de succéder à la couronne; il les gronda même de s'être mis en état
de rébellion contre leur souverain; il fit des tentatives pour réconcilier la
ligue et le roi. Mais, d'autre part, il refusa de l'argent Ă Henri III, n'ayant
aucune confiance ni en lui ni dans l'usage qu'il ferait de ses subsides (Edmond
Poullet, Sixte-Quint, Revue catholique, Volume 32, 1871 - books.google.fr). L'Ă©tat du royaume devenait de jour en jour plus
déplorable. Le duc de Guise, chef principal de la Ligue, mieux obéi que le roi,
menaçait ouvertement son autorité. De leur côté, les protestants attendaient
l'arrivée prochaine des reîtres levés en Allemagne pour le soutien de leur
cause. Placé entre ces deux périls
imminents, Henri III s'était adressé de nouveau à Sixte, réclamant un secours
en argent, et l'autorisation d'aliéner certains biens ecclésiastiques. Mais le
pontife montra dans sa réponse encore plus de hauteur que la première fois.
«Que Votre Majesté, répondit-il, fasse observer les lois de la couronne, et
elle n'aura besoin ni d'aliéner les biens de l'Église, ni de solliciter notre
subside : car, selon les lois du royaume, tous les nobles sont obligés, à leurs
frais, de suivre le roi allant à la guerre en personne. Votre Majesté n'a donc
qu'à se mettre elle-même à la tête de son armée contre les huguenots.» Le
malheureux monarque dut subir la nouvelle humiliation de ce refus méprisant (Antoine
Jules Dumesnil, Histoire de Sixte-Quint : sa vie et son pontificat, 1869 -
books.google.fr). Le 10 août 1585, le roi de Navarre, le prince de Condé et
le maréchal-duc de Montmorency, en réponse à l'édit de Nemours, lancent une
déclaration de guerre à outrance contre les ligues et une protestation contre
l'Ă©dit du roi (Fastes
de la France, Tome 2, 1858 - books.google.fr). Acrostiche : L R
PV, ou les entrailles PV : "paternita vostra" (Lettere
di Cesare Rinaldi, il neghittoso academico spensierato, all'illustrissimo, et
reverendiss. Sig. il Signor Cardinal d'Este, 1617 - www.google.fr/books/edition). Expression que l'on retrouve dans les lettres de Torquato
Tasso (Ettore
Mazzali, Francesco Flora, Prose di Torquato Tasso, 1959 -
www.google.fr/books/edition). Ainsi que par Louis d'Este dans une lettre Ă destination
du franciscain Agostino Righino (Benedetto
Pucci, Nuova Idea di Lettere, 1642 - www.google.fr/books/edition). Inoltre, dopo la reclusione (1554) e la partenza di
Renata alla morte di Ercole II (1559), Righini divenne confessore del loro
secondo figlio maschio, il futuro cardinale Luigi d’Este (una lettera sua a
Righini, s.d., in B. Pucci, Della nuova idea di
lettere, 1621, pp. 40 s.). [...] Il legame con la corte e con Luigi d’Este, inoltre, lo
portò a occuparsi del caso di Torquato Tasso. Come scrisse l’inviato ducale a
Roma Evangelista Baroni al ministro Guido Coccapani, l’11 luglio 1577, «il
Tasso se ne torna a Ferrara, con proposito di andare nel convento de’ frati di
San Francesco, ed avere due frati […] in sua compagnia. Ma perché è solito di
dire ogni cosa in confessione, e trascorre in un monte di pazzie, pare a Sua
Altezza […] che quando i frati si contentino di star in sua compagnia, i quali
però intende che siano deputati dal Padre Righino [forse priore], se ne
contenterà […], per notare e riferire l’umore, se ben fosse come detto in
confessione, sì come ha fatto anche il medesimo inquisitore, ammonendolo delle
sue pazzie con qualche destrezza» (Solerti, 1895, II, p. 124) (www.treccani.it). Anne d'Este, fille d'Hercule, duc de Ferrare, et de Renée
de France, veuve du duc de Guise, fut mariée en secondes noces à Jacques de
Savoie, duc de Nemours et de Genevois. Ses
entrailles furent inhumées à Annecy dans l'église des Augustins, le 18 mai 1607,
sous les auspices de François de Sales, évêque de Genève (Revue
savoisienne, Volumes 23-25, 1882 - www.google.fr/books/edition). Suite aux ravages de la Guerre de Cent Ans, la fondation
du duchĂ© de Nemours en 1404 donne un nouvel Ă©lan Ă©conomique Ă la ville grâce Ă
l’installation de foires, de commerces, ainsi que de nombreuses infrastructures
(prieuré-cure de l’ordre de Saint-Augustin, Hôtel-Dieu, maladrerie…). Se
succéderont à la tête du duché de Nemours, notamment, Jacques d’Armagnac, Louis
Mallet, Philippe de Savoie (dont le fils, Jacques, est le héros de La Princesse
de Clèves), ou encore Philippe d’Orléans (archives.seine-et-marne.fr). Jacques de Savoie-Nemours meurt de la goutte le 18 juin
1585, dans son domaine de la Cassine-Chastelier, près de Moncalieri (Piémont) (fr.wikipedia.org
- Jacques de Savoie-Nemours). La paix de Nemours rendait la guerre inévitable. Dès le
mois de juillet 1585, Henri de Navarre confiait à Sully : «Vous voyez, Monsieur de Béthune, il va me
tomber sur les bras et Ă tous ceux de la religion une grande, fort dangereuse
et longue guerre. Je voudrais bien
pouvoir la jeter dans leurs entrailles et l'approcher de Paris, ou, pour le
moins, de la rivière de Loire, car c'est lĂ le seul moyen de les mettre Ă
raison.» Et, ajouterais-je, le seul moyen qui lui restât de tenir tête à la
Ligue, aux armées qui convergeraient bientôt, simultanément, vers la Guyenne.
Autrement dit, il s'agissait pour Henri de passer à l'offensive, malgré la
disproportion des forces (Georges
Bordonove, Henri IV, 1589-1610. Le Grand, Les Rois qui ont fait la France, 1981
- books.google.fr). Dans la seconde séance des Etats à Blois en 1588, le Roi & les états firent serment d'observer l'édit de Nemours comme loi fondamentale du royaume. Avant la tenue de la troisieme séance qui se tint le jour de la Toussaint, on apprit que le Duc de Savoie s'étoit emparé de Carmagnoles & avoir fait d'autres entreprises contre la France. Le corps de la noblesse preffa le Roi, toute autre affaire mise à part, de tirer raison de celle-ci. C'étoit ausi l'avis du Roi ; mais le Duc de Guise & ceux de son parti insisterent à ce qu'on commençât par guérir le mal qui déchiroit les entrailles du royaume, & que, conformément à l'édit de réunion, on exterminât les hérériques, après quoi on pourvoiroit aux maux du dehors. Dès ce moment le Roi persuadé que le Duc de Guise s'entendoit avec le Duc de Savoie & les Espagnols, résolut la perte de ce Duc & se crut dispensé d'observer l'édit de réunio (Augustin Calmet, Histoire universelle, sacrée et profane, depuis le commencement du monde jusqu'à nos jours, Tome 16, 1771 - books.google.fr). |