Paix de Nemours

Paix de Nemours

 

I, 38

 

1585-1586

 

Le sol et l'Aigle au victeur paroîtront,

Reponse vaine au vaincu l'on asseure :

Par cor ne crys harnois n'arrĂŞteront,

Vindicte paix par morts si acheve Ă  l'heure.

 

Le 10 juin 1584, le duc d'Anjou, François d'Alençon, meurt. Henri III n'a pas d'enfant et il est douteux qu'il en ait un jour. Le successeur lĂ©gitime devient le chef du parti protestant de Navarre. Les catholiques ne veulent en aucun cas d'un souverain protestant qui risquerait d'imposer sa religion Ă  tout le royaume. Ils cherchent Ă  faire adopter une nouvelle condition Ă  l'accès au trĂ´ne : ĂŞtre catholique. Au printemps 1585, la Sainte Ligue revigorĂ©e prend le contrĂ´le de nombreuses villes. Tentant de contrĂ´ler la Ligue, Henri III s'en dĂ©clare le chef le 7 juillet 1585. Pour donner des gages Ă  la ligue, il publie l'Ă©dit de Nemours qui l'oblige Ă  rompre avec le roi de Navarre. Henri III rĂ©voque tous les Ă©dits de tolĂ©rance prĂ©cĂ©dents : l'exercice du culte protestant est interdit. Les protestants doivent abjurer ou s'exiler. Les ministres protestants doivent sans dĂ©lais quitter le royaume sous peine de mort. Pour donner des gages Ă  la Sainte Ligue, Henri de Navarre et Henri de CondĂ© sont dĂ©clarĂ©s inaptes Ă  la succession au trĂ´ne. Cet Ă©dit marque le dĂ©but de la Huitième guerre de Religion, qui dure jusqu’en 1598 et l'Ă©dit de Nantes pour mettre fin aux troubles qui secouèrent le royaume de France (fr.wikipedia.org - Edit de Nemours).

 

Louis d'Este

 

Louis d'Este était fils du duc de Ferrare, Hercule II, et de Renée de France, fille du roi Louis XII ; né en 1538, il avait été élevé très-jeune encore au siége épiscopal de Ferrare. En 1561 le pape Pie IV le promut au cardinalat ; il avait alors vingt-trois ans. Il fut envoyé deux fois comme légat en France, en 1576 et en 1582. Désigné comme protecteur de l'Église de France, il montra dans ses fonctions l'esprit le plus conciliant, et une générosité poussée jusqu'à la magnificence. Il mourut dans son palais du Quirinal, le 3 janvier 1586, à peine agé de quarante-huit ans (Giuseppe Canestrini, Négociations diplomatiques de la France avec la Toscane, Collection de documents inédits sur l'histoire de France, Volume 3, Numéro 16, Partie 5, 1875 - books.google.fr).

 

A quelque temps de lĂ  [1586], expira pareillement Ă  Rome le Cardinal Louys d'Este a Archeuesque de Lyon, & Protecteur de France, fils d'Hercule second, Duc de Ferrare, & de RenĂ©e de France, fille de Louys douziĂ©me. Il nasquit l'an 1538. Il portoit Ă©carelĂ© de France & d'Este ou de Ferrare, qui est d'azur vne Aigle d'argent ; & auoit pour embleme un Soleil leuant, avec cette Epigraphe, Non exoratus exorior, pour dire qu'il faisoit volontiers plaisir sans en estre requis.

 

Il voulut que ses entrailles fussent enterrĂ©es Ă  Rome [dans l'Ă©glise Saint-Louis], son coeur en France [dans l'Ă©glise cathĂ©drale d'Auch], & son corps Ă  Tivoli, auec son oncle Hypolite d'Este, dit le Cardinal de Ferrare, decedĂ© l'an mil cinq cens septante-deux, dans l'Eglise des Freres Mineurs, oĂą se lit cet Epitaphe, qu’y fit mettre le Marquis d'Este :

 

D. O. M. Hypolito, Aloysio Principibus Atestinis S. R. E. [Sanctae Romanae Ecclesiae] Cardinalibus Cæsar Astestinus marchio, Patruo & Patrueli bene de se meritis, P.C. 1597.

 

C'est ce Marquis qui devenu depuis Duc de Modene & de Regi, tascha d’empescher que l'Estat de Ferrare ne retournast au saint Siege Apostolique, dont il estoit sorti quatre cens ans

auparauant. Outre cet Epitaphe, Guillaume le Blanc publia encore ces Vers Ă  la louange du Cardinal Louys :

 

Cur Voluit Princeps Roma sua viscera condi?

An quia visceribus condita Roma fuit,

Cur voluit magnum Gallis cor vt effet in oris ?

An quoniam cordi Gallia magna fuit:

Cur voluit pulchro sepeliri Tibure corpus ?

Anne in deliciis quod fibi Tibur erat.

Fallor, habet magnum cor Gallia magna quod excors,

Audito patris funere facta fuit.

Viscera Roma tenet, tam sacro Principe rapto,

Quod sua visa sibi viscera Roma Rapi.

Tubur habet corpus, quoniam sua corpora sensit,

In partes sese dissociare suas

Gallus Romanus, Tibures, cor, viscera, corpus

Sensere auferri, restituique sibi.

 

Nous auons aussi vn Poëme sur ce sujet, qu'Auguste de Thou, enuoya à Anne d'Este, pour la consoler de la mort de ce Cardinal son frere (Pierre Guillebaud, Trésor chronologique et historique, Tome 3, 1647 - books.google.fr, Pierre Ronzy, Un humaniste italianisant, Papire Masson (1544-1611), 1924 - www.google.fr/books/edition).

 

L'ermite Pierre dĂ©clare dans un passage de la Jerusalem dĂ©livrĂ©e (1581) du Tasse (1544 - 1595), qui accompagna le cardinal Louis d'Este en France dans les annĂ©es 1570 :

 

L'aigle de la maison d’Este élèvera son vol au-dessus du soleil; et il est bien juste que du sein de la lumière et de la vérité, cette aigle porte aux mortels les foudres de saint Pierre; elle étendra ses ailes triomphantes, invincibles, partout ou l'on combattra pour le Christ. Renaud doit être rappelé; digne soutien de notre entreprise, le Ciel le réserve à de hautes destinées (Le Tasse, Jérusalem délivré, traduit par par M. A. Mazuy, 1845 - books.google.fr, Gérard Desnoyers, La Villa d'Este à Tivoli ou Le songe d'Hippolyte: Un rêve d'mmortalité héliaque, 2015 - books.google.fr, fr.wikipedia.org - Le Tasse).

 

"paroistront" : un projet de diversion

 

Toujours dans la même année 1585, le pape Sixte Quint avait accueilli assez favorablement un plan qu'avait mis en avant le cardinal d'Este, agent officieux de Henri III à Rome; mais cette fois le cardinal agissait de son chef privé et sans avoir pressenti les intentions de son maitre. Il s'agissait pour le Pape d'inviter le roi de France et les princes ligueurs, réconciliés par la paix de Nemours, à faire une expédition commune en Angleterre (Edmond Poullet, Sixte-Quint, Revue catholique, Volume 32, 1871 - books.google.fr).

 

Olivarès, ambassadeur espagnol Ă  Rome, apprit que le cardinal d'Este faisait des efforts auprès du saint-père pour l'engager dans une entreprise d'outre-Manche. Le pape inviterait le roi et les princes catholiques de France, rĂ©conciliĂ©s entre eux par la paix de Nemours qu'ils venaient de conclure, Ă  tourner leurs forces rĂ©unies contre l'Angleterre, dans le but d'y rĂ©tablir la religion catholique, de dĂ©trĂ´ner Élisabeth, et de placer le roi d'Écosse, fils de Marie Stuart, sur le trĂ´ne vacant. Sixte-Quint demanda leur avis aux cardinaux de Vaudemont et de Sens; c'Ă©tait livrer le secret Ă  Olivarès, qui se rendit aussitĂ´t au palais, dĂ©clara au saint-père qu'avant d'avoir exterminĂ© l'hĂ©rĂ©sie en France, de semblables chimères Ă©taient hors de saison, et que le cardinal d'Este ne les avait suggĂ©rĂ©es que pour brouiller Sa SaintetĂ© avec les princes catholiques français. Comment espĂ©rer que ces derniers puissent se rendre Ă  ses vues ? comment exiger d'eux qu'Ă  ce moment ils s'Ă©loignent de France ? Ce serait la livrer aux hĂ©rĂ©tiques qui, une fois les maĂ®tres, ne tarderaient pas Ă  prendre fait et cause pour Élisabeth. Il fallait d'abord terminer les guerres de France et de Flandre. Alors seulement on pourrait songer Ă  l'Angleterre, chasser Élisabeth et remettre ce royaume, non au roi d'Écosse, peu solide en matière de religion, mais Ă  Marie Stuart sa mère (Joseph Alexander von HĂĽbner, Sixte-Quint, 1870 - books.google.fr).

 

Le roi d'Espagne s'est sĂ©parĂ© des Guise le jour oĂą ils ont refusĂ© d'ĂŞtre les complaisants instruments de sa politique Ă©troite et Ă©goĂŻste. Il a appris que les Guise, pour se consacrer exclusivement Ă  l'entreprise d'Angleterre, ont signĂ© la convention de Nemours qui pacifie la France; et aussitĂ´t son mĂ©contentement Ă©clate. Ce n'Ă©taient pas lĂ  les grands rĂ©sultats, vivos efectos, qu'il se promettait des subsides qu'il leur avait accordĂ©s. Il attendait d'eux qu'ils eussent affaibli la France en y nourrissant la guerre civile. Comment le duc de Guise avait-il pu dĂ©poser les armes ? Se serait-il laissĂ© entraĂ®ner Ă  des propos d'amour avec une femme telle que la reine mère ? Il importe bien plus Ă  la grandeur de l'Espagne de voir la France ruinĂ©e par les discordes intĂ©rieures que de saluer le triomphe des catholiques sur les rivages de l'Angleterre. [...] Philippe II veut tout ajourner jusqu'Ă  la soumission complète des Pays-Bas (Joseph Marie Bruno Constantin Kervyn de Lettenhove, Marie Stuart: l'oeuvre puritaine, le procès, le supplice, 1585-1587, Tome 1, 1889 - books.google.fr).

 

Ce serait Nicolas de Villeroy qui aurait élaboré ce projet.

 

Villeroy a conçu un dessein digne de son habileté politique. Appeler les Guise à porter leurs armes en Angleterre, c'était détourner leur ambition de l'arène où elle deviendrait tôt ou tard si redoutable; anéantir à Londres cet arsenal d’où chaque année se transmettaient les brandons des guerres civiles, c'était aussi ruiner la puissance des huguenots. Par ces deux voies bien différentes, mais tendant au même but, on arrivait à assurer la paix de la France. [...]

 

Villeroy insistait vivement sur la gloire et l'utilitĂ© d'une semblable entreprise; mais Mendoca se demandait si son but principal n'Ă©tait point d'Ă©loigner le duc de Guise, qui Ă©tait en France le vĂ©ritable chef des catholiques et qui Ă  ce titre y Ă©tait le principal alliĂ© de Philippe II. Cependant l'ambassadeur espagnol, dĂ©vouĂ© Ă  la cause de Marie Stuart, victime lui-mĂŞme des rigueurs d'Élisabeth, n'hĂ©site point. Il accueille cette ouverture avec la plus vive sympathie. Sans perdre un moment, il presse le roi d'Espagne de se hâter de l'approuver. Rien n'Ă©tait plus Ă©vident que le bien qui en rĂ©sulterait pour la sĂ©curitĂ© de ses États. N'Ă©tait-ce pas en Angleterre que se fomentaient les intrigues qui entretenaient la rĂ©volte aux Pays-Bas et qui menaçaient le Portugal et jusqu'aux possessions des Indes ? Deux flottes dĂ©poseraient le mĂŞme jour sur le rivage de l'Angleterre une armĂ©e espagnole et une armĂ©e française. Quant au duc de Guise, bien qu'il soupçonnât aussi quelque intention d'Ă©loigner ses amis con las armas que tienen, para divertirlas, il n'Ă©tait rien qu'il estimât plus que l'honneur de dĂ©livrer d'un joug cruel Marie Stuart et les catholiques anglais. A ses yeux l'entreprise d'Angleterre se plaçait bien plus haut qu'un devoir imposĂ© par les liens du sang. Il ne s'agissait pas seulement d'une ligue entre la France et l'Espagne pour venger des injures communes, mais surtout d'une grande croisade catholique pour affranchir l'Angleterre de l'hĂ©rĂ©sie; et, fier d'en revendiquer l'initiative, il Ă©crivit Ă  Rome pour que le Pape la prit sous son patronage (Joseph Marie Bruno Constantin Kervyn de Lettenhove, Marie Stuart: l'oeuvre puritaine, le procès, le supplice, 1585-1587, Tome 1, 1889 - books.google.fr).

 

Nicolas IV de Neufville, né en 1542 ou 1543 à Paris et mort le 12 décembre 1617 à Rouen, marquis de Villeroy, est un homme d'État français, secrétaire d'État pendant les guerres de religion, puis principal ministre de la régente Marie de Médicis. Il fit une très longue carrière ministérielle, d'abord en tant que secrétaire particulier et familier de Charles IX, puis en tant que conseiller influent d'Henri III. Spécialisé dans les affaires étrangères, il devint sous Henri IV, le principal ministre après Sully dont il provoqua la chute en février 1611. Sa prééminence ministérielle fut elle-même mise en difficulté par Sillery à partir de 1614 (fr.wikipedia.org - Nicolas IV de Neufville de Villeroy).

 

Vaincus

 

L'édit de Nemours, imposé à Henri III, livrait les places fortes aux Ligueurs et révoquait tous les édits de tolérance. La cour de Rome venait d'excommunier les deux princes de Bourbon. La guerre, un moment interrompue, se rallumait avec fureur. Jamais la situation de Henri de Navarre n'avait été plus critique. Ses partisans étaient consternés; lui-même doutait presque de l'avenir (Eugène Poitou, Du Plessis-Mornay, Revue de l'Anjou, Volume 3, 1854 - books.google.fr).

 

La question brûlante était toujours l'acte de privation contre Navarre vainement sollicitée par les délégués de la Sainte-Union. Dans leur audience de congé, le cardinal de Vaudémont fit un dernier effort. Le Saint-Père répondit d'abord doucement : «Nous ne devons faire ce que vous demandez. Nous n'avons pas l'habitude de condamner les gens sans les avoir entendu. Il sera toujours temps d'en venir là.» Lorsque le cardinal insista, il le repoussa rudement : «Nous vous avons dit, s'écria-t-il, pourquoi nous ne devions faire telle chose ; maintenant nous vous disons que nous ne voulons pas la faire.» Mais, malgré ce refus si catégorique, la résolution du était presque arrêtée. Dans son esprit, l'excommunication et l'exclusion de la succession du roi de Navarre étaient devenues une nécessité. Seulement cet acte de déchéance et de proscription devait être dégagé de tout caractère politique, et, loin d'être inspiré par les envoyés de la Ligue, émaner de la libre initiative du chef de l'Église. L'Inquisition et le sacré collège en débattaient encore la rédaction, lorsqu'on apprit la conclusion de la paix de Nemours si laborieusement préparée par la reine mère, et par laquelle Henri III s'engageait à prohiber l'exercice de la nouvelle religion, à donner des places de sûreté et des gouvernements aux principaux chefs de la Ligue, et à révoquer les édits de paix et de tolérance. Raison de plus de lancer la bulle, de creuser l'abîme qui devait dorénavant séparer le roi huguenot des catholiques français de toutes les nuances.

 

Le cardinal d’Este et Pisany avaient combattu une résolution qui leur paraissait attentatoire à l'indépendance de la France, et, en apprenant la scène que le pontife avait faite au cardinal de Vaudémont, ils se croyaient victorieux. Sixte-Quint ne tarda pas à les détromper. Il fit appeler d'Este et lui communiqua sa résolution, «prise en partie, disait-il, pour renforcer le roi, car ceux qui se verront exclus de la succession ? penseront à deux fois avant de conspirer contre leur souverain légitime.» Mgr de Lenoncourt qui, sur la demande de Henri III, s'était rendu auprès du roi de Navarre pour l'instruire en matière de religion, reçut du pape l'ordre péremptoire de retourner dans son diocèse. Enfin, le 9 septembre, la bulle fut affichée dans Rome, aux lieux habituels. Henri de Bourbon, prétendu roi de Navarre, et Henri de Bourbon prétendu prince de Condé, y étaient déclarés hérétiques, relaps, déchus, eux et leurs héritiers, de toute principauté et incapables de succéder au royaume de France et à aucun autre duché ou seigneurie. Leurs vassaux et sujets étaient déliés du serment de fidélité. C'était le premier acte du règne de Sixte-Quint relatif aux affaires de France, et cet acte était une faute qu'il ne tardera pas à regretter (M. de Hubner, Sixte-Quint d'apres des correspondances diplomatiques inedites, Tome 2, 1870 - books.google.fr).

 

"réponse"

 

Après l'Espagne, le pape Sixte Quint apporte son soutien à la cause antiprotestante (Ivan Cloulas, Catherine de Médicis, 2017 - books.google.fr).

 

Mais...

 

Sixte-Quint, fort imparfaitement informé des faits précis, du véritable état des choses en France, entouré d'influences espagnoles qu'il n'aimait guère mais qu'il était contraint encore de subir dans une certaine mesure, se vit engagé dans un dédale de difficultés dont il chercha vainement à sortir, malgré sa pleine et ferme logique. Il refusa aux envoyés de la ligue des bulles qui donnassent à celle-ci l'appui officiel du Saint-Siège; il leur refusa de l'argent; il leur refusa la bulle privatoire solennelle qu'ils demandaient pour faire déclarer Henri de Navarre et le prince de Condé incapables de succéder à la couronne; il les gronda même de s'être mis en état de rébellion contre leur souverain; il fit des tentatives pour réconcilier la ligue et le roi. Mais, d'autre part, il refusa de l'argent à Henri III, n'ayant aucune confiance ni en lui ni dans l'usage qu'il ferait de ses subsides (Edmond Poullet, Sixte-Quint, Revue catholique, Volume 32, 1871 - books.google.fr).

 

L'état du royaume devenait de jour en jour plus déplorable. Le duc de Guise, chef principal de la Ligue, mieux obéi que le roi, menaçait ouvertement son autorité. De leur côté, les protestants attendaient l'arrivée prochaine des reîtres levés en Allemagne pour le soutien de leur cause. Placé entre ces deux périls imminents, Henri III s'était adressé de nouveau à Sixte, réclamant un secours en argent, et l'autorisation d'aliéner certains biens ecclésiastiques. Mais le pontife montra dans sa réponse encore plus de hauteur que la première fois. «Que Votre Majesté, répondit-il, fasse observer les lois de la couronne, et elle n'aura besoin ni d'aliéner les biens de l'Église, ni de solliciter notre subside : car, selon les lois du royaume, tous les nobles sont obligés, à leurs frais, de suivre le roi allant à la guerre en personne. Votre Majesté n'a donc qu'à se mettre elle-même à la tête de son armée contre les huguenots.» Le malheureux monarque dut subir la nouvelle humiliation de ce refus méprisant (Antoine Jules Dumesnil, Histoire de Sixte-Quint : sa vie et son pontificat, 1869 - books.google.fr).

 

Le 10 août 1585, le roi de Navarre, le prince de Condé et le maréchal-duc de Montmorency, en réponse à l'édit de Nemours, lancent une déclaration de guerre à outrance contre les ligues et une protestation contre l'édit du roi (Fastes de la France, Tome 2, 1858 - books.google.fr).

 

Acrostiche : L R PV, ou les entrailles

 

PV : "paternita vostra" (Lettere di Cesare Rinaldi, il neghittoso academico spensierato, all'illustrissimo, et reverendiss. Sig. il Signor Cardinal d'Este, 1617 - www.google.fr/books/edition).

 

Expression que l'on retrouve dans les lettres de Torquato Tasso (Ettore Mazzali, Francesco Flora, Prose di Torquato Tasso, 1959 - www.google.fr/books/edition).

 

Ainsi que par Louis d'Este dans une lettre Ă  destination du franciscain Agostino Righino (Benedetto Pucci, Nuova Idea di Lettere, 1642 - www.google.fr/books/edition).

 

Inoltre, dopo la reclusione (1554) e la partenza di Renata alla morte di Ercole II (1559), Righini divenne confessore del loro secondo figlio maschio, il futuro cardinale Luigi d’Este (una lettera sua a Righini, s.d., in B. Pucci, Della nuova idea di lettere, 1621, pp. 40 s.). [...]

 

Il legame con la corte e con Luigi d’Este, inoltre, lo portò a occuparsi del caso di Torquato Tasso. Come scrisse l’inviato ducale a Roma Evangelista Baroni al ministro Guido Coccapani, l’11 luglio 1577, «il Tasso se ne torna a Ferrara, con proposito di andare nel convento de’ frati di San Francesco, ed avere due frati […] in sua compagnia. Ma perché è solito di dire ogni cosa in confessione, e trascorre in un monte di pazzie, pare a Sua Altezza […] che quando i frati si contentino di star in sua compagnia, i quali però intende che siano deputati dal Padre Righino [forse priore], se ne contenterà […], per notare e riferire l’umore, se ben fosse come detto in confessione, sì come ha fatto anche il medesimo inquisitore, ammonendolo delle sue pazzie con qualche destrezza» (Solerti, 1895, II, p. 124) (www.treccani.it).

 

Anne d'Este, fille d'Hercule, duc de Ferrare, et de Renée de France, veuve du duc de Guise, fut mariée en secondes noces à Jacques de Savoie, duc de Nemours et de Genevois. Ses entrailles furent inhumées à Annecy dans l'église des Augustins, le 18 mai 1607, sous les auspices de François de Sales, évêque de Genève (Revue savoisienne, Volumes 23-25, 1882 - www.google.fr/books/edition).

 

Suite aux ravages de la Guerre de Cent Ans, la fondation du duché de Nemours en 1404 donne un nouvel élan économique à la ville grâce à l’installation de foires, de commerces, ainsi que de nombreuses infrastructures (prieuré-cure de l’ordre de Saint-Augustin, Hôtel-Dieu, maladrerie…). Se succéderont à la tête du duché de Nemours, notamment, Jacques d’Armagnac, Louis Mallet, Philippe de Savoie (dont le fils, Jacques, est le héros de La Princesse de Clèves), ou encore Philippe d’Orléans (archives.seine-et-marne.fr).

 

Jacques de Savoie-Nemours meurt de la goutte le 18 juin 1585, dans son domaine de la Cassine-Chastelier, près de Moncalieri (Piémont) (fr.wikipedia.org - Jacques de Savoie-Nemours).

 

La paix de Nemours rendait la guerre inĂ©vitable. Dès le mois de juillet 1585, Henri de Navarre confiait Ă  Sully : «Vous voyez, Monsieur de BĂ©thune, il va me tomber sur les bras et Ă  tous ceux de la religion une grande, fort dangereuse et longue guerre. Je voudrais bien pouvoir la jeter dans leurs entrailles et l'approcher de Paris, ou, pour le moins, de la rivière de Loire, car c'est lĂ  le seul moyen de les mettre Ă  raison.» Et, ajouterais-je, le seul moyen qui lui restât de tenir tĂŞte Ă  la Ligue, aux armĂ©es qui convergeraient bientĂ´t, simultanĂ©ment, vers la Guyenne. Autrement dit, il s'agissait pour Henri de passer Ă  l'offensive, malgrĂ© la disproportion des forces (Georges Bordonove, Henri IV, 1589-1610. Le Grand, Les Rois qui ont fait la France, 1981 - books.google.fr).

 

Dans la seconde sĂ©ance des Etats Ă  Blois en 1588, le Roi & les Ă©tats firent serment d'observer l'Ă©dit de Nemours comme loi fondamentale du royaume. Avant la tenue de la troisieme sĂ©ance qui se tint le jour de la Toussaint, on apprit que le Duc de Savoie s'Ă©toit emparĂ© de Carmagnoles & avoir fait d'autres entreprises contre la France. Le corps de la noblesse preffa le Roi, toute autre affaire mise Ă  part, de tirer raison de celle-ci. C'Ă©toit ausi l'avis du Roi ; mais le Duc de Guise & ceux de son parti insisterent Ă  ce qu'on commençât par guĂ©rir le mal qui dĂ©chiroit les entrailles du royaume, & que, conformĂ©ment Ă  l'Ă©dit de rĂ©union, on exterminât les hĂ©rĂ©riques, après quoi on pourvoiroit aux maux du dehors. Dès ce moment le Roi persuadĂ© que le Duc de Guise s'entendoit avec le Duc de Savoie & les Espagnols, rĂ©solut la perte de ce Duc & se crut dispensĂ© d'observer l'Ă©dit de rĂ©unio (Augustin Calmet, Histoire universelle, sacrĂ©e et profane, depuis le commencement du monde jusqu'Ă  nos jours, Tome 16, 1771 - books.google.fr).

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