Ouverture I, 2 1558-1559 La verge en main mise au milieu de BRANCHES,
De l'onde il moulle & le limbe & le
pied. Un peur & voix fremissent par les
manches : Splendeur divine. Le divin s'assied. "verge en
main" Expression qui peut se comprendre d'une certaine manière.
Dans le «chantar d’ongl’e d’oncle», sextine d’Arnaut
Daniel, on aura compris que l’utilisation des nombreux sens du mot verge entre
(si j’ose dire) de façon brillante dans la construction du poème (Michèle Audin,
Mathématiques et littérature , Mathématiques et sciences humaines n° 178, 2007
- journals.openedition.org). "milieu" Juste-milieu : anus en argot. Pierre Guiraud
(Dictionnaire érotique) : «Le mot est daté de la monarchie de Juillet dont le
juste-milieu était le système de gouvernement.» (Dominique
Fournier, Au clair de la lune, 2003 - www.google.fr/books/edition). Fis anus. Horace Tu deviens juste-milieu (Traduction libre) Oui, chers
abonnĂ©s, les MĂ©langes sont convertis au bienheureux juste-milieu. Les voilĂ
chevaliers du croupion, prêts à soutenir en champ-clos la beauté incomparable,
la force indomptable, la logique admirable de leur nouvelle maîtresse, la
DOCTRINE : quasi-républicains, quasi-monarchiques, quasi-libéraux,
quasi-despotiques, quasi-tout, ou plutĂ´t quasi-rien, ils sont... juste-milieu.
De leurs vieilles idées féodales ou nationales (ce qui est la même chose, au
dire du Constitutionnel), ils n'ont conservé que la franchise. Voilà pourquoi
ils se hâtent de publier leur conversion, tout en rougissant un peu ; car
novices dans la doctrine, comme leurs maîtres en voltige, un de ces fronts qui
ne rougissent jamais. Que voulez-vous ? c'est encore un reste du vieil
homme royaliste; nous apprendrons de M. Villemain à nous en débarrasser. Ah !
bon Dieu ! quelle rumeur ! quel tapage ! serait-ce nos ventrus
affamés vociférant la clôture ? Eh non ! ce sont nos chers amis nos
ahonnés. – Quoi ! les Mélanges juste-milieu ? Oui, chers abonnés. -
Les MĂ©langes doctrinaires ? Oui, amis lecteurs. Que trouvez-vous
d'Ă©tonnant Ă cela ? M. Guizot a fait le voyage sentimental ; M. d'Argout a
brûlé le drapeau tricolore; M. Soult a verse des larmes d'attendrissement sur
les victimes de Quiberon; M. Villemain a chanté la sainte alliance, et M. de
Sémonville, et M. Montalivet, et M. etc., etc., etc. car Cætera de genere hoc
adeò sunt multa, loquacem / Delassare valent Fabium. Ce qui veut dire en
français, que toute la loquacité de Thiers, tout le rabachage de quelqu'un ne
suffirait pas au dĂ©nombrement de nos camĂ©lĂ©ons politiques. Vous voyez qu'Ă
défaut de raisons, les exemples ne nous manqueraient pas. Mais nous en avons
des raisons; raisons puissantes, décisives. - Quelque article des Débats ?
Bon ! arlequin fait rire, voilĂ tout. - Du Moniteur du commerce ?
Hélas ! mort, mort en dépit de la doctrine et des fonds secrets. - Du
Constitutionnel ? Fi donc ! est-ce que les MĂ©langes vont au cabaret ?
C'est peut-être une improvisation de M. Soult, un dilemme Broglie ? –
Mieux que cela. - Un souvenir de Jemmapes, un bain de poule-d’eau ?; -
Mieux encore - Quelques parcelles du budget. - Oh ! non ; nous n'avons pas
de boules à vendre, ni de Nièce à livrer. Vous ne connaissez pas, nous le
voyons, toutes les ressources du juste-milieu. Vous autres, logiciens
vulgaires, vous ramassez péniblement des arguments divers, pour soutenir des
thèses différentes. Un seul suffit au juste-milieu (oh ! il n'est pas
bavard, le juste-milieu), un seul argument, dis-je, mais sans réplique, mais
plus irrésistible que ceux de Basile, argument qui vous terrasse un homme d'un
seul coup; c'est mieux que la massue d'Hercule. Exempli gratis : A propos
du 7 août, un journaliste se permettra de dire que..., quelques députés... le
roi... sans que le peuple... vous savez... ce que M. de Cormenin a soutenu avec
quelque apparence de raison, et que nous ne répéterons pas pour des raisons bien
plus apparentes encore. A cela, que répondra le juste-milieu ? Rien de
plus simple ; il endossera une robe rouge ou noire, se munira de douze tĂŞtes
bien mécanisées qui disent oui de la meilleure grâce du monde ; puis
s'adressant au journaliste, il lui dira d'an ton mielleux ! EN PRISON !...
et le mauvais raisonneur est bloqué. En PRISON ! voilà qui répond à tout;
c'est le sans dot du juste-milieu. Lorsque la bonne, l'excellente, l'exquise
presse célèbre les exploits de la doctrine et l'attitude fière de son cabinet,
la mauvaise s'avise-t-elle de murmurer les mots de Pologne, Angleterre,
Protocoles, le terrible argument lui apparait entre un réquisitoire et un
écrou, et la gloire du juste-milieu reste prouvée. EN PRISON ! Ce mot vaut
mieux que cent batailles ; c'est l'Austerlitz ; c'est l'Alger de la
doctrine. Ah ! vous prétendez que l'état de siège est illégal, que la
charte este une quasi-vérité, que la liberté n'est qu'on vain mot ! EN
PRISON ! en prison ! Donc l'état de siège est légal. En prison !
La charte est une vérité, c'est clair. En prison ! En prison ! Ergò,
vous êtes libre, et de plus vous n'êtes qu’un sot. Ces doctrinaires sont de
terribles logiciens. Il faut être de bien mauvaise foi pour résister à de
pareils raisonnements ! Quant à nous, vaincus, terrassés, nous avouons
notre défaite. Le coeur contrit et repentant nous abjurons, nos folles erreurs ;
et ployons le genou devant la quasi-légitimité. Poiricoles quand même, nous
soupirons après l'heureux jour qui nous verra monter à la dignité de
budgéthophage, but constant de tout juste-milieu. Oh ! que regardé avec
les yeux de la foi doctrinaire, le budget nous parait peu digne de la France et
de notre appétit ! Quinze cent petits millions seulement ! pour Dieu !
tâchons de l'arrondir, Ă 1800 millions, cela ferait 150 millions par mois; voilĂ
un joli compte, un compte facile Ă faire ; un compte rond, comme on dit. Nous
votons pour les 180 millions. Après avoir fait connaitre les puissants motifs
de notre conversion, il nous reste, amis lecteurs, Ă vous exposer nos nouvelles
doctrines, doctrines que nous défendrons à l'avenir avec d'autant plus de zèle,
qu'elles ont été pendant deux ans l'objet de nos plaisanteries sacriléges. On
ne peut trop faire, pour réparer le scandale. Nous le déclarons donc : la poire
est le premier des fruits; l'avarice, la première des vertus. La poule-d'eau
vaut la bécasse. La France est le modèle des pays libres. M. Soult est un grand
homme désintéressé ; M. Thiers, le Fabricius des finances ; M.
Bumann, la terreur des contrebandiers ; M. Broglie, le plus logicien des
orateurs ; M. d'Argout y voit aussi loin que son nez ; tous les
procureurs généraux passés, présents et futurs sont des d’Aguesseau ; tous nos
députés, des Démosthènes, et M. Rousselier un énergique citoyen qui fait
beaucoup d'embarras, un homme d'esprit quand mĂŞme... il Ă©crirait des lettres Ă
la Gazette du bas Languedoc. Que si quelqu'un d'entre vous, très-honorés
lecteurs, s'avisait de contester une seule de ces propositions, il aurait Ă
comparoir devant ces Messieurs pour y subir le terrible argument. Et nous,
grâce à notre conversion, admis à notre tour à le questionner, nous lui
parlerions, avec Ă©nergie bottes et fers, Prunes et Poires, et il y aurait bien
du malheur si, Ă force de questions embarrassantes, et de notre communication
par le moyen d'un billet, nous ne parvenions pas Ă faire de lui, ce qu'on a
fait de nous, un juste-milieu quand mĂŞme (MĂ©langes
occitaniques, recueil politique, religieux, philosophique et littéraire, Volume
9, 1833 - books.google.fr). "fis
anus" : tu te fais vieille (Horace, Odes IV 13, OĂą
VĂ©nus a-t-elle fui ? - fonsbandusiae.fr). "moulle",
"pied" "moller" : mouiller, Ă©jaculer ;
"pié" (pied) : pénis (François
Villon, Ballades en argot homosexuel, 2021 - www.google.fr/books/edition). "Branches"
: Branchos Lucien et les
poètes anciens ont donné les Dieux pour auteurs de la sodomie, ils disent que
Jupiter avait Ganymède, Hercule son Hylas (Valérius Flaccus, Argonqatiques,
III), Apollon eut Hyacinthe, Branchos
(...) Lucien dans son dialogue de Lycinus et de Théomneste, parlant de la
sodomie, dit que le monde étant venu dans la dernière corruption, les hommes
ont commencé à semer dans un champ stérile, et détruisant l'ordre de la nature
qui lie le mâle à la femelle : des garçons on en fit des femmes. Le péché
de sodomie est cru par Origène beaucoup plus grand que l'idolâtrie. La
définition de Richelet a été reprise presque mot pour mot dans le Dictionnaire
universel de Trévoux (1704), œuvres des Jésuites, complétée toutefois d'une
référence au Lévitique : Il n'y a
que les personnes abandonnées, et les coquins à brûler, qui commettent ces
sortes de péchés qui font condamner au feu par la loi de Dieu au Lév. ch. 18 et 20 et par les lois civiles. Les
ouvrages de droit contiennent aussi des définitions assez rigoureuses du mot ;
ainsi celle de l'avocat Muyart de Vouglans dans ses Institutes au droit
criminel (1757) : «Peu d'humanistes sont exempts de ce vice» (Claude
Courouve, Vocabulaire de l'homosexualité masculine, 1985 - www.google.fr/books/edition). "limbe" "Aujourd'hui, lundi 6 juillet (1750),
on a brûlé en place de Grève publiquement, à cinq heures du soir, ces deux
ouvriers, savoir un garçon menuisier et un charcutier, âgés de dix-huit et
vingt ans, que le guet a trouvés en flagrant délit de sodomie. On a trouvé que
les juges avaient eu la main un peu lourde. Il y avait apparemment un peu de
vin de trop pour pousser l'effronterie Ă ce point" (Journal de
l'avocat Barbier) (à ce point de publicité). S'ils avaient pris quelques
précautions ! D'ailleurs, on est entré dans une ère de ruse policière qui
permet de surprendre afin de mieux punir : «J'ai appris à cette occasion que,
devant les escouades Ă pied, marche un homme vĂŞtu de gris, qui remarque ce qui
se passe dans les rues, sans ĂŞtre suspect, et qui ensuite fait approcher
l'escouade. C'est ainsi que nos deux hommes ont été découverts. [...]
L'exécution a été faite pour faire un exemple, d'autant que l'on dit que ce
crime devient très commun et qu'il y a beaucoup de gens à Bicêtre de ce fait.»
On préférait enfermer à l'Hôpital général les «pécheurs publics». La condamnation
de l'homosexualité semble sans appel. Mais, alors, où commençait-elle ? Ce
n'Ă©tait pas si simple ! Peut-ĂŞtre la rĂ©pression morale tendait-elle, Ă
l'époque de Barbier, à se crisper et à fixer la catégorie délictueuse qu'elle
voulait saisir. Nous possédons une opinion plus ancienne, d'une époque qu'on
pourrait croire plus rigoureuse (la fin du XIIe siècle) : celle de Dante.
Sa hiérarchie des damnés, comme la hiérarchie des péchés de saint Paul, ou
celle plus minutieuse des Pénitentiels, donne une idée de la gravité relative
des fautes, de leur Ă©valuation. Chez
saint Paul, les luxurieux viennent après les homicides. Dante les situe juste Ă
l'entrée de l'Enfer, tout de suite après le Limbe, «noble château» où «sur le
vert gazon» subsistent d'une vie atténuée et sans autre souffrance que la
privation de Dieu les «gens illustres», Homère et et Horace, Aristote et
Platon, qui ont vécu avant le Christ. Les patriarches de l'Ancien Testament
y transitèrent jusqu'à ce que le Christ ressuscité les fît sortir. Les autres,
les païens comme Virgile, y demeurèrent, occupant ainsi le premier cercle de
l'Enfer. Le second cercle est plus sinistre, Minos y tient son tribunal, mais
les peines y sont encore douces, en comparaison de celles des autres cercles :
c'est la tempĂŞte, la tempĂŞte des dĂ©sirs qui continue Ă emporter dans l'au-delĂ
les âmes qui y avaient cédé dès ici-bas. «Un lieu privé de toute lumière qui
mugit comme la mer, dans la tempête, quand la frappent les vents contraires.» «Je
compris qu'à ce genre de supplice étaient condamnés les pécheurs charnels qui
abandonnent la raison au désir.» Quelques-uns sont de vrais pervers, comme la
reine Sémiramis : «au vice de luxure elle fut si rompue qu'elle rendit par
sa loi licite la licence pour supprimer le blâme qu'elle méritait» : tout était
permis. Mais ces authentiques luxurieux, authentiques selon nos normes sont
recrutés dans l'Antiquité lointaine et légendaire de Sémiramis et de Cléopâtre (Philippe
Ariès, Réflexions sur l'histoire de l'homosexualité, Sexualités occidentales,
1984 - www.google.fr/books/edition). Voir aussi "limbe" du latin "limbus", bord, d'oĂą limbe du prĂ©puce (Charles Joseph Paul Edouard Diday, ThĂ©rapeutique des maladies vĂ©nĂ©riennes et des maladies cutanĂ©es, 1876 - www.google.fr/books/edition). "onde" Les formules anakroumatiques, c'est-Ă -dire ces lettres bizarrement groupĂ©es qui servent de prĂ©lude ou de rĂ©pons dans certaines incantations cathartiques, supposent l'existence de l'alphabet milĂ©sien. C'est sous le nom du prophète Branchos, ancĂŞtre des Branchides et fondateur du temple d'Apollon que les Branchides desservaient aux portes de Milet, que l'on trouve placĂ©e la plus ancienne de ces formules : "bedu zaps chthĂ´m plektron sphigx knaxazbi chthuptès phlegmo drĂ´ps" constituait, Ă en croire Apollodoros de Corcyre citĂ© par ClĂ©ment d'Alexandrie (Strom. V, 8), le refrain que Branchos fit rĂ©citer aux MilĂ©siens, en agitant des branches de laurier, pour les guĂ©rir d'une peste. C'Ă©tait probablement une formule semblable qui se trouvait Ă©crite sur la peau qu'Epimenide, appelĂ© Ă Athènes pour purifier pareillement la ville souillĂ©e par la peste, laissa comme un talisman. A Delphes ? dĂ©jĂ connue par cet E mystĂ©rieux, auquel Plutarque a consacrĂ© tout un traitĂ©, se trouvait sur le temple, sculptĂ© ou peint, un bouc montĂ© sur un dauphin, bouc qu'on dĂ©signait sous le nom de de "knakos" ou "knax" – l'oracle ordonnait encore, Ier s. de notre ère, aux gens de ChalcĂ©doine atteints par la peste "Euchaitè" (EuchaitĂ©s, "Ă la belle chevelure", se rencontre ici pour la première fois comme surnom d'Hadès) "tamein knèkon" (Kaibel, Epigr. gr., n. 1034). La prĂ©sence de ce curieux symbole Dionysos-bouc semble avoir Ă©tĂ© le dieu de Delphes avant que les crĂ©tois n'y dĂ©barquassent guidĂ©s par Apollon-dauphin ne nous est attestĂ©e que par Porphyre qui allĂ©guait apparemment le fait dans un traitĂ© dont un fragment a Ă©tĂ© retrouvĂ© dans un manuscrit d'Oxford. Dans ce traite "Peri tou knax zbi chtu ptès phlegmo drĂ´ps", Porphyre Ă©tudiait les formules anakroumatiques comme celle qui figure sur le titre de son opuscule et qui Ă©tait peut-ĂŞtre une formule delphienne ; elle forme la seconde partie de la formule milĂ©siennne pour la première partie de laquelle Porphyre citait une explication de Clodius de Naples, (probablement identique Ă un Sextus Clodius qui s'Ă©tait occupĂ© des doctrines pythagoriciennes au temps de CicĂ©ron cf. Fragm. Hist. Graec., IV, p. 364). D'après cette explication, "bedu"serait lĂ comme Ă©quivalent pour "udĂ´r", "zaps" pour "èlios", "chtĂ´n" pour "gĂŞ", "plektron" pour "aèr", et "sphigx" dĂ©signerait l'union et l'harmonie des quatre Ă©lĂ©ments aquatique, ignĂ©, terrien et aĂ©rien. Cette interprĂ©tation mĂ©taphysique est Ă©videmment tardive ; elle suppose l'existence de la philosophie ionienne, EmpĂ©docle tirant l'univers des quatre Ă©lĂ©ments primordiaux ; HĂ©raclite faisant du soleil la lyre du monde. D'après cette conception d'HĂ©raclite qui s'est transmise par Skythinos Ă ClĂ©anthe, c'est "plektron" qui correspondait au Soleil ; et "sphigx" a pu dĂ©signer aussi l'"aithèr", distinguĂ© de l'"aèr", et "zaps", l'onde salĂ©e opposĂ©e Ă "bedu" qui serait l'eau douce. A cĂ´tĂ© de ces clefs cosmologiques et antĂ©rieurement Ă elles, il semble qu'il en ait existĂ© de plus Ă©troitement religieuses. De vers attribuĂ©s Ă Thespis (ap. ClĂ©m. Alex. loc. cit.) il rĂ©sulterait qu'on a cherchĂ© d'abord, dans la seconde partie de l'incantation de Branchos, les Ă©lĂ©ments constitutifs, non plus de l'univers, mais du kykeon, la mystĂ©rieuse libation qui servait Ă la communion des initiĂ©s d'Eleusis . [...] Quand on constate qu'elles apparaissent tout d'abord Ă
Delphes, que l'hymne homérique fait déjà fonder par des Crétois et près de la
colonie crétoise que serait aussi Milet, au sanctuaire institué par Branchos
que des traditions font fils d'Olous ville de Crète –, quand on les voit
introduire à Athènes par Epiménide de Crète , on ne peut que se demander si
l'on ne se trouve pas en présence de transcriptions plus ou moins déformées de
formules qui remonteraient jusqu'à la Crète minoenne et que devenu rituel
aurait conservé bien au-delà de Branchos et d'Épiménide ; rien ne ressemble
plus aux formules cathartiques qu'on leur attribue que celles des tabellae
devotionis qu'on trouve en Crète dès le IVe s. qui se perpétuent jusqu'au XIVe
s. (Bibliographie
: Wolfgang Schultz, Die Anakrumatischen Wörte, 1908, Revue Des Études
Ethnographiques Et Sociologiques, Volume 2, 1909 - www.google.fr/books/edition). On peut voir l'"onde" comme liquide séminal. Le Sacré-Cœur lance sur elle un petit rayon terminé par
une flèche, et elle soupire : Je suis une biche
harassée Qui cherche l'eau
avec ardeur... La main du chasseur
m'a blessée, Son dard a percé
jusqu'au cœur ! Dans ce texte de
Marguerite-Marie Alacocque, l'onde Ă©voque le sperme, la main du chasseur des
caresses brutales et le dard le phallus (Roger
Sauty, Psychanalyse et religion, Ă©tude psychanalytique, philosophique et
théologique des grands problèmes religieux, 1961 - www.google.fr/books/edition). Apologie Giovanni Della Casa, qui dans son De laudibus sodomiae (1537) dresse une apologie de la sodomie, sous
la forme d'un poème où abondent les métaphores aux connotations érotiques
Ă©videntes. Dans son Copitolo sopra il
forno, il exalte le coït anal homosexuel mais surtout hétérosexuel. Della Casa associe explicitement l'homosexualité au port
de vêtements trop élégants. L'effémination est donc attachée à la parure, aux
atours, considérés depuis l'Antiquité comme typiquement féminins. […] Giovanni
Della Casa (1558), Galateo, Ă©d. Myriam Cristallo, Bur, Superbur Classici, 2000,
p. 204 : «Niuna tua vesta vuole essere molto molto leggiadra né molto molto
fregiata, acciocché non si diea che tu parti le calze di Ganimede» (Elisa De
Halleux, Androgynie, érotisme et ambiguïté de l'image picturale à la
Renaissance : un exemple paradigmatique. In: Seizième Siècle, N°7, 2011 -
www.persee.fr). Cet ouvrage parut
chez Trajan Naevus Ă Venise en 1550. MĂ©nage nie que ce soit le cardinal qui
l'a écrit, dans son Anti-Baillet, Baillet qui le dénonce, comme le fit Théodore
de Bèze en 1569 (Epître dédicatoire de ses Poemata) (Bibliothèque
curieuse historique et critique, ou Catalogue raisonnĂ© de livres difficles Ă
trouver,: Be-Bibles flamandes, 1752 -
books.google.fr). Le nom de l'éditeur est peut-être en relation avec un épigramme de Martial "In Naevolum" : Mentula cum doleat puero, Naevole, culus / Non sum divinus, sed scio quid facias dicens (Annales des maladies de la peau et de la syphilis, Volumes 3-12, Numéros 1-12, 1851 - www.google.fr/books/edition). Varron dit que l'Epithete demeura à Apollon, qui fut
appellé Philesius, c'est à dire Amabilis, aimable, pour auoir este baisé par le
ieune enfant Branchus son fauory, auquel furent dressez des Temples nommez
Philesia (Jean
Tristan de Saint-Amant, Commentaires historiques contenant l'histoire générale
des empereurs, impératrices, caesars et tyrans de l'empire romain, illustrés de
médailles, Tome 1, 1644 - books.google.fr, Henri
Estienne, Thesaurus graecae linguae, Tome 9, 1572 - books.google.fr). Mise à l'index Son ouvrage le plus estimé, Galatée ou l'Art de plaire dans la Conversation (1558) a été traduit
dans toutes les langues ; si Scaliger l'a combattu, Balzac en prononce l'Ă©loge
et Henri Estienne lui dédie ses poésies latines. Mais un paragraphe perfide
vante le De Laudibus Sodomiae dans
lequel le cardinal Casa célèbre la sodomie comme «un art singulier..., une œuvre
non seulement bonne, mais divine», et le prélat ajoute qu'il parle par
expérience, ayant mis en pratique les théories de l'Arétin ! (Ethno-psychologie,
Volumes 26 à 27, 1971 - books.google.fr). Papisque exprobavit abominandum hoc Poëma, Catalogo
Hæreticorum, librorumque prohibitorum, anno 1559 inferuit: ut ipse Vergerius
refert in Annotationibus in hunc Catalogum, p. 8. Il est vrai qu'en
1559 les Poësies de Jan de la Case furent mises dans le Catalogue des Livres
défandus, Jo. Casæ Poëmata. Mais en 1564 sous le Pape Pie IV son nom en fut
oté. Et il n'a point été mis dans les Catalogues subséquants (Gilles Ménage
(1613-1692), Anti-Baillet, 1688 - www.giovannidallorto.com). "Un
peur" Pierre Brind'Amour penche pour "Vapeur" au lieu
de "un peur". En ancien français on a "pour" ou "pëor"
pour "peur" du latin "pavor"qui
est masculin comme le dieu Pavor consacré par Tullus Hostilus (www.cnrtl.fr). Du mot hébreu pier, ouvrir, est sorti le nom d'un autre
Etre mythologique fort connu des premiers Israëlites & des peuples leurs
voisins c'est celui de l'idole Peor adorée par les Moabites & les
Madianites. Quelquefois cette idole est appellée Baal peor, c'est-à -dire, le
Seigneur Peor ; & la Vulgate l'Ă©crit tantĂ´t Phogor, & tantĂ´t
Beelphegor. Les interprètes qui n'ont eu aucune étendue de connoissance sur l'idolâtrie,
ont dit que le Dieu Peor étoit une idole d'ordures & de nudité, parce qu'en
latin aperire peut signifier découvrir aussi bien qu'ouvrir ; mais en hébreu
páar désigne simplement ce que nous entendons par ouvrir, c'est-à -dire, faire
ouverture. Aussi Peor ne signifie-t-il qu'apertor & janitor, celui qui
ouvre, le portier; & c'est encore un Janus antique de la Phénicie qui sous
le nom de Belphégor n'est plus aujourd'hui connu que dans la Démonomanie (Peter
Annet, Nicolas Antoine Boulanger, Paul Henri Thiry d'Holbach, Examen critique
de la vie & des ouvrages de Saint Paul avec une dissertation sur Saint
Pierre, Tome 1, 1770 - books.google.fr). On en fait un dieu comparable Ă Priape ou Ă Crepitus, et
un dieu des ouvertures du corps : saint Jérôme présente une statue de ce
dieu avec un phallus dans la bouche. Moïse est mort en face de Beth-Péor (Dt 34,6), là où s'est commis le plus grand péché d'Israël, débauche et idolâtrie avec le Baal de Péor au pays des Moabites (Nb 25,3.5.18) (www.foi-vivifiante.fr). Acrostiche : LDUS,
Aldus Manuce ? En décembre 1553,
suite à des accusations récurrentes de sodomie et d'hérésie, Muret est
contraint de fuir Toulouse avec son ami/amant, Frémiot, pour éviter le bûcher.
Alors qu'on le brûle en effigie place Saint-Georges, il quitte donc la France
en secret et gagne l'Italie. Étant
parvenu Ă obtenir un poste de professeur dans sa ville d'adoption, la
Sérénissime, pour l'année 1554-1555, il se lie rapidement d'amitié avec
l'imprimeur Paul Manuce qui lui confie par la suite la publication de certaines
Ă©ditions. Avant d'arriver en Italie, Muret s'Ă©tait dĂ©jĂ confrontĂ© Ă
l'univers Ă©ditorial, avec notamment les publications de ses Juvenilia en 1552
et de son commentaire des Amours de Ronsard en 1553 Ă Paris. Mais c'est Ă
Venise que sa carrière d'éditeur scientifique débute réellement avec la
publication des élégiaques latins, Catulle, Tibulle et Properce, et celle de
Térence. Ce dernier paraît chez Paul Manuce en 1555, sous le titre Terentius, a
M. Antonio Mureto locis prope inumerabilibus emendatus. Ejusdem Mureti
argumenta in singulas comoedias, et annotationes, quibus tum correctionum,
magna ex parte, ratio redditur, tum loci obscuriores explicantur De sa rencontre avec Paul Manuce naît une longue
association entre le Limousin et la maison aldine, qui perdure jusqu'Ă la mort
de l'éditeur vénitien. L'humaniste français collabore ensuite jusqu'en 1575
avec Alde le Jeune, le fils de Paul.
Ce dernier, né en 1511, prend en 1533 la succession à son père, Alde l'Ancien,
fondateur de ce qui deviendra l'une des imprimeries les plus célèbres d'Europe.
En 1494, Alde se donne pour mission d'imprimer, avec l'aide financière d'Andréa
Torresani d'Asola, tous les classiques grecs, puis latins. A sa mort en 1515,
ce sont les Torresani qui assument la direction des affaires, jusqu'Ă ce que
son héritier soit en âge de reprendre la main (Maïté
Roux, Marc-Antoine Muret, lecteur et éditeur, de Térence, 2010 - www.enssib.fr). Joseph Scaliger affirme que Muret quitte Venise en 1558 à la suite d'un procès pour sodomie à l'encontre d'enfants de nobles Vénitiens (Robert Aldrich, Garry Wotherspoon, Who's Who in Gay and Lesbian History Vol.1: From Antiquity to the Mid-Twentieth Century, 2005 - books.google.fr). |