Des Anglais à Reims I, 26 1576-1577 Le grand du fouldre
tumbe d'heure diurne : Mal est predict
par porteur postulaire : Suivant presaige tumbe d'heure nocturne : Conflit Reims, Londres, Etrusque pestifere. De Significatione Verborum Les fragments de Festus conserves par Pomponius Lætus ont été disposé dans les articles dans l’ordre où ils se trouvaient, selon toutes les probabilités, dans le manuscrit de Farnèse. Ils sont placés au bas du texte tel que l'a donné Paul Diacre. L'ordre adopté permet de comparer, d’un seul coup d'œil, Paul Diacre et Festus. PESTIFERA AUSPICIA. Les auspices étaient appelés pestifères, lorsqu'il ne se trouvait point de cœur dans les entrailles ou de tête au foie de la victime. POSTULARIA FULGURA, foudres qui demandent satisfaction pour quelque vœu ou quelque sacrifice négligé. PESTIFERA FULGURA, les foudres qui annoncent la mort ou l'exil. PEREMPTALIA FULGURA, les coups de foudre qui suppriment l'effet des coups de foudre ou les prodiges précédents, c'est-à-dire qui en détruisent l'effet. PEREMPTALIA, Gracchus dit que l'on appelle ainsi les coups de foudre qui, par leur force, détruisent les coups de foudre ou les prodiges antérieurs, et cela de deux manières : d'abord en supprimant les premiers, ou bien par un coup plus significatif, de sorte que le troisième soit plus faible qué le deuxième, et le deuxième plus faible que le premier; que, par conséquent, le coup de foudre qui vient de se faire entendre est vaincu par un coup d'une valeur augurale plus grande, afin que la foudre l'emporte sur tous les présages (A. Savagner, De la signification des mots de Festus grammaticus, Tome 1, 1846 - books.google.fr, Pierre Brind'Amour, Les premières centuries, ou, Propheties de Nostradamus (édition Macé Bonhomme de 1555), 1996 - books.google.fr). On a deux fois "peremptalia" dont l'un avec un auteur : Gracchus, selon Savagner. "peremptalia" peut donc correspondre à "suivant presage", "postularia" à "postulaire", et "pestifera" à "pestifère". Aperçu de trois entrées
concernant l'art fulgural Autrement dit, Verrius Flaccus intervient pour corriger et romaniser une classification dont il tait la probable origine étrusque. Bien révélatrice à cet égard, même si la quatrième subdivision du lemme appartient à Festus, la double médiation romaine (Aelius Stilo et Sinnius Capito) dont il se sert comme d'un écran qui vient masquer toute référence à l'Étrurie. Que ce silence sur les aspects étrusques de la divination ne soit point dû au hasard ou aux suppressions opérées par Festus, c'est bien ce que confirme l'examen des lemmes du De uerb. sign. concernant l'art fulgural. On sait que ce dernier passait communément pour l'apanage des Étrusques : Tuscos, quibus summa est fulgurum persequendorum scientia, dira Sénèque dans l'exposé qu'il fera (Q. N., II, 32) de la science des devins toscans sur la question. Or, de toutes les gloses du De uerb. sign. qui se rapportent à l'art fulgural (réunies plus haut sous la rubrique « auspices célestes »), aucune ne fait une quelconque mention de la disciplina etrusca. Pourtant, les parallèles nombreux et évidents entre les définitions données par Verrius et celles que l'on trouve au livre second des Questions Naturelles de Sénèque, permettent d'identifier dans l'étrusque Caecina la source du De uerb. sign. pour ce thème. Sénèque le nomme en effet deux fois dans le développement qu'il consacre aux fulgura (Q. N II, 39, 1 et 49, 1). On le retrouve aussi partiellement chez Pline (N. H., II, 135 à 146), même si le texte de ce dernier encyclopédiste est, ici comme comme ailleurs, de nature très composite. Il serait inutile de refaire, après bien d'autres, l'étude comparée de ces différents passages dont l'identité d'inspiration n'est pas niable, jusqu'à aboutir, à plusieurs reprises, à des ressemblances littérales. Mais constater ces similitudes ne doit pas faire oublier qu'à l'inverse de Sénèque, qui ne cesse de renvoyer à l'Etrusca disciplina pour ces questions, Verrius Flaccus alors même qu'il s'en inspire, garde à ce propos un silence qu'on ne peut alors que trouver éloquent. Et l'absence de toute mention du nom de Caecina, de la part d'un antiquaire qui se plaît d'ordinaire à citer ses sources, va dans le même sens. Les définitions sont amenées par des formules impersonnelles comme «appellatur» pour Prouorsum fulgur (254), (que Scaliger corrigeait en Controuersum f.) et Procurationes (286) ; «vocatur»: Renouatiuum f. (366) ; «appellabant» : Dium f. (66P) ; «creduntur» : Manubiae (1 14) ; «dicitur» : Pestiferum f. (230). Seule la glose Peremptalia fulgura (236) renvoie à un auteur précis, dont le nom ne se lit malheureusement plus bien (Granius ?), mais dont on peut dire en tout cas qu'il était romain et non étrusque. Du reste, Caecina, cet ancien Pompéien auquel César refusa d'accorder son pardon, ne devait pas être un auteur dont le précepteur des héritiers d'Auguste pouvait aisément avouer la fréquentation ! Grâce à Sénèque et, dans une moindre mesure, à Pline, nous pouvons cependant voir qu'il l'a lu, et attentivement (A. Grandazzi, Intermortua iam et sepulta uerba (Festus, 242 L) : Les mots de la divination chez Verrius Flaccus, Revue de philologie, de littérature et d'histoire anciennes, Volume 67, Numéro 1, 1995 - books.google.fr). Editions du De Significatione Verborum Ce quatrain a peut-être trait aux éditions du De Significatione Verborum, dont celle, en 1575, de Joseph Juste Scaliger, fils de la connaissance de Nostradamus, Jules César Scaliger. D'après J. Scaliger, Festus est de tous les grammairiens celui qui a rendu les plus grands services à la langue latine (Pierre Bergeron, Histoire analytique et critique de la littérature romaine: depuis la fondation de Rome, jusqu'au cinquième siècle de l'ère vulgaire, Tome 2, 1840 - books.google.fr). Sextus Pompeius Festus, grammairien latin, d'une époque incertaine, vivait après Martial (premier siècle de l'ère chrétienne), qu'il mentionne au mot Vespae, et avant Macrobe (cinquième siècle de l'ère chrétienne), qui le cite plusieurs fois. D'après ses remarques sur le mot Supparus, on voit qu'il écrivait à une époque où les cérémonies du christianisme étaient familières au commun des lecteurs, c'est-à-dire au plus tôt vers la fin du troisième siècle de notre ère. Son nom est attaché à un glossaire latin divisé en vingt livres et portant ordinairement le titre de Sexti Pompei Festi De Significatione Verborum. Ce livre est d'une grande importance pour la connaissance des antiquités romaines, de la mythologie et de la grammaire latine; mais avant de l'apprécier il est indispensable de raconter comment il est venu jusqu'à nous et de quels éléments il se compose. Marcus Verrius Flaccus, célèbre grammairien du siècle d'Auguste, était l'auteur d'un volumineux traité intitulé : De Significatu Verborum. Festus abrégea cet ouvrage, y fit des changements, le critiqua quelquefois très-vivement, et le compléta en y insérant de nombreux passages extraits d'autres écrits de Verrius, tels que De obscuris Catonis, De Plauti Calculis, De Jure sacro et augurait, etc.; mais en même temps il omit un certain nombre de mots tombés en désuétude (intermortua et sepulta verba), réservant ces vocables antiques et inusités pour un livre séparé qui devait porter le titre de Libri priscorum Verborum, cum exemplis. Quatre ou cinq siècles plus tard, Paul, fils de Warnefrid, plus connu sous le nom de Paul Diacre, fit de l'Epitome de Festus un abrégé qu'il dédia à Charlemagne. L'Epitome de Festus avait fait oublier le grand ouvrage de Verrius Flaccus, qui a péri tout entier, à l'exception de fragments peu étendus; l'abrégé de Paul Diacre eut presque le même résultat pour le livre de Festus. On le cita rarement, on ne le transcrivit plus. Aussi n'est-il fait mention que de quatre manuscrits de Festus; et des quatre un seul est venu jusqu'à nous. Ces manuscrits sont : 1° celui que possédait Macrobe au commencement du quatrième siècle de notre ère : il n'existe plus; 2° celui que possédait Placidus, grammairien d'une époque incertaine, et auteur de Glossae publiées par Angelo Mai (Auctores classici e Vat. codd.,, t. III p. 427 ): il est également perdu; 3° celui dont se servit Paul Diacre : il est perdu comme les deux autres; 4° enfin le manuscrit farnésien. L'histoire de ce dernier manuscrit est curieuse et mérite d'être racontée en détail. Il fut, dit-on, apporté d'Illyrie, et tomba entre les mains de Pomponius Laetus, célèbre philologue du quinzième siècle. Ce savant, par des raisons qui nous sont inconnues, ne garda qu'un petit nombre de feuillets, et donna les autres à un certain Manilius Rallus. Ange Politien les transcrivit en 1485, ainsi que les feuillets restés en la possession de Pomponius Lœtus. Le manuscrit de Rallus passa dans la Bibliothèque farnésienne de Parme, et delà, en 1736, dans relie, de Naples, où il est encore aujourd'hui. La portion gardée par Laetus était déjà perdue en 1581, époque oh Ursinus donna son édition de Festus; heureusement il en existait des copies, d'après lesquelles on put la publier. Le manuscrit original écrit sur parchemin, probablement dans le douzième ou le treizième siècle, semble s'être composé, quand il était entier, de cent vingt-hnit feuillets ou deux cent cinquante-six pages, à deux colonnes; mais lorsque les savants l'examinèrent pour la première fois, il y manquait les cinquante-huit premiers feuillets, comprenant toutes les lettres jusqu'à M. Trois lacunes, formant en tout dix feuillets, existaient dans l'intérieur du manuscrit, et le dernier feuillet en avait été arraché, de sorte qu'il n'en restait que cinquante-neuf. Si de ce reste on retranche les dix-huit gardés par Laetus, et aujourd'hui perdus, on trouve que le contenu du manuscrit se réduit à quarante-et-un feuillets. Outre les mutilations qu'il a eu à subir et les ravages que lui ont causés la poussière, l'humidité, les vers et les souris, ce manuscrit a cruellement souffert d'un incendie. Un tiers environ de la largeur de chaque feuillet a été consumé. La première et la quatrième colonnes sont intactes ; les deux autres sont plus d'à moitié détruites. Les vides causés par le feu ont été ingénieusement remplis par Scaliger et Ursinus, soit au moyen de conjectures, soit à l'aide des passages correspondants de Paul Diacre. Mais cet abréviateur est si Ignorant, si infidèle et si incomplet, que son ouvrage est d'un bien faible secours pour la restitution du texte de Festus. Par ce qui précède, on voit que le livre, tel qu'il a été imprimé généralement sous le nom de Festus, se compose de quatre parties distinctes: 1° les fragments de Festus contenus dans le manuscrit farnese ; 2° les fragments conservés par Pomponius Laetus : ces deux parties peuvent être regardées comme des extraits un peu maigres, mais fidèles, du savant traité de Verrius Flaccus; 3° Epitome de Paul Diacre: c'est un mauvais abrégé d'un abrégé, l'ombre d'une ombre; mais ces traces, si imparfaites et si faibles, de l'oeuvre primitive n'en sont pas moins très-précieuses; 4° les restitutions conjecturales de Scaliger et d'Ursinus. Curieuses comme spécimens du savoir de ces érudits, elles n'ont d'ailleurs aucune autorité. Ces quatre parties, si diverses d'origine et de valeur, ont été, dans la plupart des éditions, amalgamées en un seul tout, de sorte qu'il était impossible, sans beaucoup de travail, de retrouver les débris authentiques sous cette triple couche d'additions hétérogènes. On était sans cesse exposé à prendre les barbarismes de Paul Diacre et les conjectures de Scaliger et d'Ursinus pour des locutions de bonne et antique latinité. Enfin, l'admirable édition d'Ottfried Millier a mis de l'ordre dans ce chaos. Grâce aux travaux de ce grand philologue, on peut aujourd'hui apprécier en toute sûreté l'œuvre de Verrius Flaccus abrégée par Festus. Le système suivant lequel les mots de ce lexique sont classés n'est ni le plus naturel ni le plus intelligible. Cet arrangement est alphabétique, en ce sens que tous les mots commençant par la même lettre sont placés ensemble. Mais chaque série de mots se divise elle-même en deux parties. Dans la première, les .mots sont groupés non-seulement d'après la lettre initiale, mais d'après la deuxième, la troisième et même la quatrième lettre. Ces groupes se succèdent irrégulièrement; ainsi la série R commence non par les noms en Ra, mais par ceux en Ru; puis viennent ceux en Ro, puis ceux en Rum, puis ceux en Rh, puis ceux en Re et en Ri mêlés, puis ceux en Ra, puis de nouveau Re et Ri mêlés. Dans la seconde partie, il est simplement tenu compte de la lettre initiale. Cependant, entre ces mots jetés au hasard, on démêle certains liens de convention. Ainsi, dans la seconde partie du P, on trouve une suite de locutions, telles que Palatualis, Portenta, Postularia, Pestifera, Peremptalia, Pullus, qui toutes appartiennent aux rites sacrés, et particulièrement aux auspices; plus loin, Propius sobrino, Possessio, Praefectarae, Porret, Postum, Patrocinia, Potticam lineam, termes relatifs au droit civil; Pomplina, Papiria, puponnia, Pupillia, noms de tribus, et ainsi de suite. Remarquons encore que certains mots figurent à la fois dans les deux parties, et qu'ils n'y sont pas toujours expliqués de la même manière. De ces faits et de quelques autres qu'il serait trop minutieux de relever ici, on peut tirer les conclusions suivantes. Les mots groupés dans la première partie de chaque lettre sont empruntés directement au De Significatu verborum de Verrius Flaccus; les mots de la seconde partie forment une espèce de supplément, recueilli par Festus dans divers écrits du même auteur. Verrius lui-même ne s'assujettit pas à un système alphabétique régulier. Il écrivit ses observations sur des groupes de mots dont les deux ou trois premières lettres étaient identiques, et il réunit ces groupes au hasard en tenant seulement compte de la lettre initiale. Tous res points sont parfaitement discutés et établis dans la préface de Millier. L'édition publiée à Milan par Zarotus, 3 août 1471, sous le titre de Sext. Pompetus festus, De verborum Significatione; celle de Joannes de Colonia et Joannes Manthen de Gherrezen, Venise, 1484, in-4"; une très-ancienne édition, peut-être antérieure aux deux précédentes, et probablement imprimée à Rome par G. Laner; une dizaine de réimpressions exécutées dans les dernières années du quinzième siècle, n'offrent que l'abrégé de Paul Diacre. En 1510 on imprima à Milan un volume contenant Nonius Marcellus, Festus, Paul Diacre et Varron. Cette édition, commencée par J.-B. Plus, fut achevée par un certain Conagus, qui avait eu connaissance des deux portions du manuscrit de Festus, et qui les incorpora avec Paul Diacre, donnant ainsi lieu à une confusion qui se perpétua dans les éditions subséquentes. Festus, Nonius Marcellus et Varron furent réimprimés dans la même forme A Paris, 1511, 1519, et à Venise par Aide Manuce dans son Thésaurus Cornucopiae, 1513, 1517, et en 1527 avec quelques notes de Michel Hentinus. Le Thésaurus Cornupiae fut souvent reproduit dans la première moitié du seizième siècle, sans que les éditeurs songeassent à améliorer le texte donné par Conagus. Antoine-Augustin, évêqne de Lerida, et depuis archevêque de Tarragone, essaya de le faire dans son édition de Venise, 1559, in-9". Il collationna les fragments de Festus sur le manuscrit farnésien, les distingua de l'Epitomé Paul Diacre, et y ajouta de bonnes notes. Ce fut sur cette édition que Joseph Scaliger rédigea son commentaire et ses suppléments ; Paris, 1575, in-8. Ce travail de restitution fut continué par Fulvius Ursinus; Rome, 1581, in-8. Son édition est une espèce de facsimilé du manuscrit, farnésien, dont elle reproduit les pages avec leurs mutilations et leurs lacunes que Ursinus, à l'exemple de Scaliger, essaya de combler. L'édition de Dacier, ad usum Delphinii, Paris, 1681, quoique souvent réimprimée, n'offre aucun mérite particulier. Lindemann, dans son Corpus Gramm. Latin, vet., t. II, Leipzig, 1832, ln-4°, a séparé Festus de Paul Diacre; le texte de ces deux auteurs, revu avec soin, est enrichi de notes nombreuses; mais si cette édition est supérieure aux précédentes, elle a été bien surpassée par celle de K.-O. Millier, Leipzig, 1839, in-4°. Celle-ci contient: 1° une préface, dont nous avons déjà signalé le mérite; 2" le texte de Paul Diacre, d'après les meilleurs manuscrits; 3° le texte de Festus d'après le manuscrit farnésien, collationné en 1833, expressément pour cette édition, par Arndts. Les fragments sont imprimés exactement comme ils s'offrent dans le manuscrit, sur deux colonnes, et vis-à-vis des passages correspondants de Paul Diacre, de manière à permettre facilement la comparaison. Les conjectures les plus plausibles de Scaliger et d'Ursinus sont insérées, mais avec un caractère différent, qui empêche la confusion; 4° le texte des feuillets de Poinponius Laetus, imprimé aussi sur deux colonnes: cette disposition détruite par les copistes de ces feuillets a été rétablie au moyen de calculs rigoureux; 5° un recueil des meilleurs commentaires. Un peu avant le grand et définitif travail de Millier, M. Egger avait fait paraître a Paris, 1838, in-16, une élégante et correcte édition, qui reproduit fidèlement (moins les fautes) le texte et la pagination d'Ursinus. On y trouve de bons index et une collection de fragments de Verrius Flaccus, plus complète que celles qui avaient été publiées jusque alors. Léo Joubert (Nouvelle biographie universelle depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, 1856 - books.google.fr). En cette même année 1574, Daniel reçoit deux lettres de Joseph Scaliger. Il avait eu déjà quelques rapports avec le prince des critiques de la renaissance, qui le traite dans sa correspondance avec quelque amitié. Deux premières lettres de Scaliger à Daniel ne sont pas datées, mais il le charge de compliments pour Pithou, Daurat, Gifanius et Lambin. Elles sont donc antérieures à 1573, époque de la mort de ce dernier. Dans ces lettres, Scaliger s'adresse à la complaisance de Daniel pour l'aider dans l'impression d'un de ses ouvrages. Celles de 1574, où il 'appelle « monsieur et frère, » concernent un des meilleurs manuscrits de Daniel, les fragments de Servius. Scaliger déclare s'en être beaucoup servi dans son Festus et remercie vivement son obligeant ami. Scaliger dut encore à Daniel la communication du glossaire que ce dernier avait découvert à Saint-Germain et confié à Cujas et à Turnèbe (Louis Jarry (1837-1898), Pierre Daniel, avocat au Parlement de Paris et les érudits de son temps, 1876 - gallica.bnf.fr). Bongars, qui peut-être fréquenta quelque temps l'Université de Cologne, fit, entre 1577 et 1581, un voyage à Rome, où un philologue distingué, Fulvio, de la famille des Orsini, lui communiqua ses propres remarques sur le grammairien Festus et lui promit d'aider Pierre Daniel, l'érudit orléanais, dans ses travaux sur Servius, en lui envoyant son Philargius (Léonce Anquez, Henri IV et l'Allemagne d'après les mémoires et la correspondance de Jacques Bongars, 1887 - books.google.fr). Foudre diurne et
foudre nocturne La foudre diurne venait de Jupiter, la foudre nocturne était attribuée à Pluton. Les Romains, dit-on, n'admettaient d'abord qu'une seule foudre, celle de Jupiter (Servius, AEn,, I, 42. XI, 239). Ils en distinguèrent ensaite deux : la foudre diurne (dium fulgur), émanée de Jupiter, et la foudre nocturne, lancée par le dieu (Jupiter) Summanus (Paul Diacre, s. v., Dium fulgur). Telle fut peut-être la plus ancienne doctrine étrusque. Mais les orages diurnes étant plus fréquents et la personnalité de Jupiter dominant celle de son homologue Summanus, les devins portèrent à trois le nombre des foudres lancées par Jupiter (Festus, s.v.) de sorte que le total des manubiæ, diurnes et nocturnes, fut de quatre (Auguste Bouché-Leclercq, Histoire de la Divination dans l'Antiquité, Tome Quatrième, 1882 - books.google.fr). La définition de Festus (Ep. édit. de Milan, p. 229), que cite Forcellini (s. v. dium et fulgur), et que l'on invoque d'ordinaire pour établir une distinction entre la foudre de jour et celle de nuit, est corroborée par les écrits de Pline (Hist.nat., II, 182), de St-Augustin (Civ. Dei, IV, 23) et de Paul Diacre (édit. de Milan, p. 75). (Voy. Marini, Arv., p. 687; Henzen, Acta frat. Arv., p. 146). On sait égalemont, par Festus, que la foudre tombée, soit au point du jour, soit au crépuscule, n'était attribuée ni à Jupiter ni à Summanus et portait le nom particulier de fulgur proversum. (Ep., édit. de Milan, p. 229). Le lieu frappé de la foudre devenait sacré. On y construisait un petit édifice du nom de puteal ou de bidental et on y accomplissait certaines cérémonies bizarres pendant la fête des Lares Compitales (Revue épigraphique, Volumes 4 à 5, 1902 - books.google.fr, Varron. Satires Ménippées. 10. Pappus aut indigena - Pransus paratus. Édition, traduction et commentaire par Jean-Pierre Cèbe, 1994 - www.persee.fr). Peste en Italie
vers 1576 C'est la peste qui avait hanté les différents États d'Italie le long du siècle. L'épidémie avait touché, dans la seconde moitié du XVIe siècle Padoue et Venise en 1555-56, le Piémont en 1564, la région de Trente et la Sicile en 1575, Milan en 1576. Pendant cette dernière vague, des villes de la Toscane furent aussi touchées. La crise la plus grave, toutefois, fut celle qui toucha la Sérénissime entre le 1er aoùt 1575 et la fin de février 1577 ; l'épidémie concerna aussi les villes de Padoue, Vérone, Mantoue et Brescia. La peste couva pendant toute l'année 1578 et éclata en 1579 à Gènes et en Ligurie où l'épidémie dura jusqu'à toute l'année 1580 etdébut 158149 pour passer en suite en Sardaigne jusqu'à 1582. Ces épidémies étaient favorisées par des déplacements de gens sur le territoire national. Les déplacements majeurs étaient dus à des pèlerinages et aux mouvements militaires à l'occasion de guerres ou de sièges (Concetta Cavallini, Les conditions médicales et l'espace géographique en Italie en 1580-1581. Michel de Montaigne témoin d'exception, Macrocosmo microcosmo: scrivere e pensare il mondo nel Cinquecento tra Italia e Francia : atti del Convegno internazionale di studio, Verona, 23-25 maggio 2002, 2004 - books.google.fr). La Sainte Ligue À l'instigation des habitants de la Picardie, qui refusent d'admettre, comme gouverneur de leur province, le jeune prince de Condé, un calviniste, les catholiques de France décident de former " une sainte et chrétienne union pour restaurer le Saint Service de Dieu et l'obéissance à sa majesté ". Le duc Henri de Guise, dit le Balafré, prend la tête de cette Ligue (1576), qui constitue un parti à la fois religieux et politique, avec l'intention de limiter le pouvoir royal en affirmant la prééminence des états généraux et le rétablissement des franchises et libertés des provinces. Inquiet pour son autorité, Henri III se proclame le chef de la Ligue, reprend la lutte contre les protestants menés par Henri de Navarre. Mais celui-ci, à la mort du duc d'Alençon, frère du roi, devient l'héritier légitime de la couronne (www.lepoint.fr - La Sainte Ligue). Ancien greffier de la ville de Reims, Jean de Foigny était fiancé à la belle-fille de Nicolas Bacquenois, troisième imprimeur installé à Reims, rue Saint-Étienne (aujourd’hui rue de l’Université), quand il fut formé à la typographie par son futur beau-père. Quand ce dernier accepta de devenir le premier imprimeur de Verdun en 1560, Jean de Foigny lui succéda. Dans une ville qui deviendra la capitale de la Sainte Ligue, confédération catholique créée pour combattre l’Union calviniste, Foigny fut l’imprimeur du cardinal Charles de Lorraine, puis du cardinal Louis de Guise, et imprima surtout les textes des ecclésiastiques de la Contre-Réforme, parmi lesquels figuraient : Gentian Hervet, chanoine de Notre-Dame de Reims et auteur d’une traduction française du Sainct, sacré, universel et général concile de Trente en 1564 ; Nicolas Chesneau, homonyme du libraire parisien, chanoine de Saint-Symphorien de Reims et auteur d’un Manuel de la recherche ou antiquité de la foy en 1570 et de la traduction de L’Histoire de l’Eglise métropolitaine de Reims, par Flodoard, en 1580 ; Hubert Meurier, autre chanoine de Notre-Dame de Reims et auteur d’un Traicté de l’institution et vray usage des processions en 1583 ; Nicolas Boucher, évêque de Verdun et auteur de La Conjonction des lettres et des armes en 1579. Foigny imprima aussi des textes de catholiques anglais réfugiés à Reims, qui avaient fui les persécutions de la reine Elisabeth Ière. Parmi eux se trouvaient le cardinal William Allen, fondateur du collège anglais de Reims en 1578, l’évêque John Lesley, défenseur de Marie Stuart, et Gregory Martin, traducteur du latin en anglais de The New Testament of Jesus Christ en 1582 Dans ses ouvrages consacrés au sacre du roi Henri III, Foigny a utilisé en 1575 un bois représentant l’évêque Saint Remi recevant la Sainte Ampoule apportée par une colombe sortant des nuages ; à la droite du saint, la mention «Sanctus Remigius» et deux fleurs grossièrement gravées ; à sa gauche, les armes de l’abbaye de Saint-Remi, surmontées de la colombe ; le bois est signé de la double croix ou croix de Lorraine (Le Matériel typographique d’un imprimeur du 16ème siècle: Jean de Foigny, imprimeur à Reims de 1561 à 1586, 2010 - bibliophilie.blogspot.com). Louis de Lorraine, second Cardinal de Guise, Archevêque & Duc de Rheims, frere du Balafré & du Duc de Mayenne, naquit à Dampierre le 6 Juillet 1555. Il succéda à Charles, Cardinal de Lorraine son oncle, dans l'Archevêché de Rheims, & dans une partie de ses Bénéfices. On sait que le Cardinal mourut le 26 Décembre 1574. Le nouvel Archevêque n'étoit pas encore en état de faire la cérémonie du Sacre du Roi Henri III. qui fut faite le 13 Février 1575. Charles de Roucy, Evêque de Soissons, premier Suffragant de Rheims, se présenta pour en avoir l'honneur ; mais le crédit de la Maison de Guise l'emporta, & la cérémonie fut faite en présence de Louis de Lorraine par le Cardinal de Guise son oncle, malgré les oppositions de l'évêque de Soissons. Il assista année suivante (1576) aux Etats de Blois, & fut créé Cardinal par le pape Grégoire XIII à la reconmmandation d'Henri III. le 21 février 1578. Quoiqu'abbé de plusieurs abbayes, Archevêque & Cardinal, Louis n'étoit pas encore Prêtre, & ne fut ordonné que le 2 Février 1579. Le Cardinal de Bourbon le consacra Archevêque dans l'Eglise de S. Denis le 17 Février 1583. Il tint quelque jours après son Concile Provincial de Rheims. C'est ainsi qu'un certain Antoine Muldrac, Ligueur furieux, & que je ne saurois comparer qu'à Boucher, Curé de S. Benoît, en parle dans l'Oraison funebre prononcée aux obseques de Louis de Lorraine Cardinal, & de Henri Duc de Guise, freres, dédiée au Duc de Mayenne, & imprimée à Paris en 1589 (Jean-François Dreux du Radier, L'Europe illustre, Tome 2, 1755 - books.google.fr). Les réfugiés catholiques
anglais En février 1570, Pie V promulgue sa bulle Regnans in excelsis qui délie les Anglais de leur fidélité envers leur reine. [...] La rupture avec les catholiques est désormais irréversible. Grâce à Pie V, l'Angleterre se transforma durablement en une terre de mission : on put y faire désormais son salut, à condition d'encourir le martyre. Cette reconquête passait par la formation d'un clergé de choc, prêt à affronter tous les périls pour sa foi : d'où la fondation du collège de Douai par William Allen en 1568. Reims, Rome et bien entendu la péninsule Ibérique se dotèrent à leur tour d'institutions comparables, véritables fers de lance pointés vers l'île hérétique (Bernard Cottret, Histoire d'Angleterre, XVIe-XVIIIe siècle, 2015 - books.google.fr). Sous le règne de la reine protestante Élisabeth Ière, la situation de l'Église catholique en Angleterre (en) devient difficile. En vertu du second Acte de suprématie (1559), les catholiques qui refusent de prêter serment à la reine comme chef de l'Église d'Angleterre (Oath of Supremacy) sont soupçonnés de trahison, il leur est interdit d'enseigner ou de recevoir des diplômes, ce qui amène beaucoup de catholiques anglais et irlandais à aller étudier dans d'autres pays européens, notamment à Douai, dans les Pays-Bas espagnols. En 1578, pendant la guerre d'indépendance des Pays-Bas, le Collège anglais de Douai est temporairement fermé : ses maîtres et étudiants, sous la conduite de leur président William Allen, cherchent un nouvel hébergement. Louis de Lorraine (1527-1578), frère de Charles et qui lui a succédé en 1574 dans le titre de cardinal de Lorraine, souhaite créer un établissement pour eux. Une partie des étudiants de Douai partent pour Rome où ils fondent le Collège anglais de Rome (en italien : Collegio degli Inglesi). D'autres arrivent à Reims le 27 mars 1578. Le cardinal Louis de Lorraine meurt la même année mais son neveu, le jeune Louis de Lorraine (1555-1588), cardinal de Guise (plus tard de Lorraine) et nouvel archevêque de Reims, reprend le projet. Les magistrats de Reims sont d'abord inquiets du nombre des réfugiés mais la protection du cardinal de Guise et de Tolomeo Gallio, cardinal de Côme, permet de les accueillir. Pendant sa brève existence, le Collège anglais est au centre d'un réseau éducatif d'exilés catholiques anglais, souvent nobles, qui y commencent leurs études avant de les prolonger à Pont-à-Mousson, Verdun, Eu, ou, s'ils choisissent la prêtrise, à Rome, avant de revenir à Reims pour se préparer à une activité missionnaire : au moins 50 prêtres sont envoyés de Reims en Angleterre. C'est au Collège anglais de Reims qu'est commencée la traduction anglaise catholique de la Bible, appelée Bible de Douai, basée sur la Vulgate latine, qui devient la version de référence des catholiques anglais : la première partie, le Nouveau Testament, est imprimée à Reims en 1582. L'Ancien Testament est publié après le retour à Douai, en 1609-1610 Reims accueille plusieurs figures importantes du catholicisme anglais en exil. William (Gabriel) Gifford y fait plusieurs séjours à partir de 1579 et et y enseigne la théologie. Il devient recteur de l'université en 1606 avant d'entrer dans l'ordre de Saint-Benoît. En 1597, il est choisi comme doyen de la collégiale Saint-Pierre de Lille pour diriger les relations secrètes entre le Saint-Siège et l'Angleterre. De retour à Reims, en 1621, il succède à son protecteur, Louis, cardinal de Lorraine (1575-1621), comme archevêque de cette ville ; il meurt en 162310. Gregory Martin, traducteur du Nouveau Testament en anglais, meurt à Reims en 1582. En 1587, William Allen est promu cardinal et cède son canonicat à son assistant, Richard Barret. Ce dernier est nommé président du Collège anglais de Douai le 31 octobre 1588. En 1589, pendant les guerres de la Ligue, les membres du collège anglais participent à la défense de Reims contre les troupes de Henri IV (fr.wikipedia.org - Collège anglais de l'université de Reims). Festus à Reims : Hincmar Un texte relativement long, attribué par Hincmar à Donat (PL 125, 540-541) en 857, provient en fait d'un commentaire du célèbre grammairien. On peut hésiter entre Probus (Keil IV 1, p. 120), Cledonius (Keil V, p. 43) et surtout Pomponius Festus (Keil V, p. 158 à 168) ; peut-être aussi Consentius (Keil V, p. 348). Hincmar possédait le manuscrit des œuvres du troisième et du quatrième. Festus fait partie des auteurs que l'on doit avoir lu, selon Hincmar (Jean Devisse, Hincmar, archevêque de Reims, 845-882, Tome 2, 1975 - books.google.fr). Es ist von Interesse, die wenig beachtete Äusserung des Hincmar von Rheims, der im J. 882 starb, neben der bekannten Widmung der Epitome des Paulus an K. Karl, zu vergleichen (>M. Dirksen, Die römisch-rechtlichen Quellen des Grammatiker Verrius Flaccus und Festus Pompeius, Abhandlungen der Königlichen Akademie der Wissenschaften zu Berlin, 1853 - books.google.fr). Hincmar admet que ces textes sont sages - le mot vient parfois sous sa plume pour caractériser les auteurs antiques - ; mais il ressent vivement le fait qu'ils ne figurent pas dans l'arsenal de la culture chrétienne. Ils aident à la formation du langage et de la pensée mais ne sont que des béquilles intellectuelles insuffisantes pour le chrétien. S'en servir est licite à condition de les maintenir dans la pénombre de l'anonymat et de ne pas abuser de leur emploi. Ce n'est certes pas la culture antique dans sa forme qui est en cause, mais la méfiance à l'égard des valeurs dont elle était porteuse et dont Hincmar se défie tout autant que Bède ou Alcuin. Acquérir, dans ce domaine plus encore que dans d'autres, un savoir supérieur aux besoins est une faute d'orgueil, une forme d'auaritia ou d'ambitio que le prélat sanctionne autour de lui et où il évite de tomber : «Que personne donc ne s'avise de savoir davantage qu'il ne convient de savoir». Bien plus encore que dans le cas des proverbes, les emprunts à Virgile ou à Horace n'apparaissent donc que rarement, en réponse à une «provocation» de l'interlocuteur, par nécessité évidente ou par résurgence fugace de quelques mots (Jean Devisse, Hincmar, archevêque de Reims, 845-882, Tome 2, 1975 - books.google.fr). Le cardinal Charles de Lorraine nommé archevêque bien avant sa majorité (et suppléé d'abord par son oncle le cardinal Jean de Lorraine, titulaire de plusieurs évêchés et abbayes) fut intronisé en 1545, à 21 ans, et demeura près de trente ans sur le siège de Reims. Théologien savant, et en même temps très ouvert aux sciences, épris de poésie et de belles lettres, il fut de beaucoup le plus remarquable des archevêques « lorrains ». Il s'intéressait à des questions d'intérêt économique comme la captation de sources des environs de Reims pour faciliter l'industrie des teinturiers et la mise en état de navigabiblité de la Vesle. D'autre part, on lui doit l'établissement des premiers imprimeurs, Bacquenois et son successeur Jean de Foigny, qu'il attira à Reims et dont il protégea les débuts. Mais son grand titre de gloire réside dans la fondation de l'Université de Reims. Celle-ci ne fut d'ailleurs que le couronnement d'une œuvre d'enseignement dont l'origine était très lointaine puisqu'au IXe siècle déjà, sous Hincmar, prélat impérieux mais savant et actif, florissaient des écoles réputées où l'on envoyait des enfants de toutes parts et dont sortaient des évêques, des abbés, des chanceliers de France. Gerbert (le futur pape Sylvestre II), écolâtre de Reims pendant vingt ans à l'extrême fin du Xe siècle, donna à ces écoles un nouvel essor et en élargit considérablement l'enseignement, en y faisant entrer, selon la terminologie de l'époque, toutes les disciplines, trivium (grammaire rhétorique, dialectique) et scientifiques du quadrivium (arithmétique, géométrie, astronomie, musique) (Maurice Hollande, Trésors de Reims, 1961 - books.google.fr). Sacres Reims et Westminster sont les lieux traditionnels des sacres des rois français et anglais. La sainte ampoule est une fiole qui fut apportée à saint Rémi par une colombe blanche, lors du sacre de Clovis (496). Depuis cette époque, cette huile miraculeuse, que les siècles n'ont pu tarir, aurait servi au sacre de tous les successeurs de Clovis. Hincmar, de Reims, historien du temps de Charles-le-Chauve, est le premier qui ait fait mention de ce miracle, que n'ont pas manqué de rapporter, avec une foi entière, tous les écrivains nationaux et étrangers qui, après lui, ont écrit l'histoire de Clovis; mais les écrivains qui ont précédé Hincmar n'en font pas mention et, chose plus surprenante, ni saint Rémi lui-même, ni Grégoire de Tours, ne parlent dans leurs écrits d'un événement bien fait cependant pour attirer l'attention générale (Encyclopédie nationale des sciences, des lettres et des arts: Resumé complet des connaissances humaines, Tome I, 1852 - books.google.fr). Un texte, la chose est frappante, retient l'attention d'Hincmar dans son "portrait du roi" (De regis persona et regio ministerio) autant que tous les autres réunis. C'est le Pseudo-Cyprien, où s'exprime largement la vieille conception du pouvoir pharaonique. Lorsque le roi n'est pas en tous points fidèle à ses devoirs, le royaume est totalement perturbé, la paix rompue, les récoltes diminuent, les maux les plus divers obscurcissent la prospérité du royaume, la mort des enfants s'accélère, les raids des ennemis se multiplient, les bêtes sauvages tuent les troupeaux, la foudre détruit les récoltes et les fruits, Hincmar n'est pas seul à retenir la vieille chanson qui vient du fond des âges. Le Concile de 829 avait aussi cité le Pseudo-Cyprien. Et Alcuin, méditant sur les justifications de l'imperium princier n'avait pas été, lui non plus, insensible à cette conviction que le roi est une sorte de régulateur suprême de tout l'équilibre humain. Pour Hincmar, cette puissance physique et quasi magique du roi n'est pas moins forte que pour ses prédécesseurs, son insistance à citer le de duodecim abusiuis le montre. A suivre cette voie, on insiste fort sur la totale responsabilité du prince, mais aussi sur l'imperium sans limite qui constitue la contrepartie légitime de cette responsabilité. [...] Les Annales de Saint-Bertin (Grat, p. 29) apportent, avant Hincmar, un témoignage de plus de cette croyance. Une vision attribuée au roi Aethelwulf montre que les péchés du roi et du peuple ont conduit à la stérilité des fruits les promesses merveilleuses des fleurs printanières (Jean Devisse, Hincmar, archevêque de Reims, 845-882, Tome 2, 1975 - books.google.fr). Le sacre des rois de France doit beaucoup aux sacres royaux pratiqués dans les pays celtes. Dans son savant ouvrage consacré aux «rois thaumaturges», Marc Bloch constate que «le courant d'idées favorable à l'imitation de l'Ancien Testament qu'avait développé en Gaule l'influence irlandaise, facilita dans l'Etat franc l'introduction de l'onction royale». H. Leclercq, dans l'article qu'il a rédigé sur le sacre dans le «Dictionnaire d'Archéologie Chrétienne et de Liturgie», estime que la pratique de l'onction royale remonte, dans les pays celtes, à «une époque très ancienne», de beaucoup antérieure aux sacres de Tolède. On pense que le premier sacre du monde occidental est celui d'Aidan Mac Gabhrain qui fut couronné en 574 roi des Scots par saint Columba d'Iona. L'antériorité chronologique du sacre celte par rapport à tous les autres sacres européens explique à la fois l'importance des anciens rituels anglo-saxons et la présence des multiples réminiscences celtiques que l'on y relève. L'Ordo d'Egbert d'York, qui date du milieu du VIIIe siècle, est significatif à ce sujet. Dom Louis de Puniet révèle que les sept formules qu'on y trouve font référence à la présence des sept prêtres qui participaient aux sacres des rois en pays celtes. Une analyse critique de l'Ordo d'Egbert d'York amène à découvrir, dans ce document, des rites qui rappellent les trois influences qui, en ce temps-là, marquaient la pensée des hommes. Cette diversité est peut-être une des causes de sa diffusion dans le monde chrétien occidental (Aimé Bonnefin, Sacre des rois de France, 1982 - books.google.fr). Aloisio Schivenoglia, an Italian eyewitness to the coronation of
Elizabeth I, notes her warmth at the conclusion of the ceremonies with
disapproval. [...] In his eyes, this Queen showed insufficient distance from
her people. But Elizabeth's well-known warmth towards her people on public
occasions was a strategic choice. Though she may have appeared to be a 'queen
of hearts' at such moments, she was not in fact letting go of any of her
sovereign power or downplaying her own specialness as queen, but rather
highlighting it by playing out these carefully cultivated performances of
accessibility. he more accessible and loveable she
made herself look on select occasions, the more firmly and stubbornly she could
insist on overruling her people when it mattered. When courtiers or people really tried to speak out or change policy, as
John Stubbs did over the question of marriage or Peter Wentworth did on the
question of free speech they quickly felt the force of her will. Stubbs had
his hand cut off for publishing his views in 1579 on whether Elizabeth should
marry the Duke of Anjou (he argued that she should not, since she was too old
to have children). Peter Wentworth was
imprisoned in the Tower in 1576 (though eventually released) for speaking
too openly about the Queen's restriction of free speech in Parliament Pour l'huile d'onction, huile irréelle venue du ciel, on peut faire une comparaison avec le "gloios" du quatrain suivant I, 27, huile réelle venue de la terre. Foudre et rois de l’Antiquité romaine Aen., II, 649 : Quod si quem principem civitatis vel regem fulmem afflaverit et supervixerit, hoc scriptum in reconditis invenitur, posteras eius nobiles futuros et aeternae gloriae : "Si la foudre frappe le roi ou l'un des principaux de la ville, et qu'il soit sain et sauf, cela veut dire que ses descendants sont destinés à avoir une renommée et une gloire éternelles." (Bartolomeo Nogara, Les Étrusques et leur civilisation, traduit par Marie Thérèse Dromard-Mairot, 1936 - books.google.fr). Selon Pline l'Ancien (Hist. Nat., II, 140) le roi Porsenna roi thaumaturge, suscita la foudre contre un monstre appelé Volta qui ravageait Volsinies (Raymond Bloch, Les Prodiges dans l'Antiquité classique: (Grèce, Étrurie et Rome), 1963 - books.google.fr). C’est par la
foudre que Jupiter punit celui qui ne respecte pas les procédures, comme le roi
Tullus Hostilius en fit
l’amère expérience : Tite Live L. I, 31, 8. «Tullus découvrit, dit-on, certains
sacrifices secrets en l’honneur de Jupiter Elicien et
voulut les accomplir sans témoins ; mais il n’observa pas les rites dans les
préparatifs ou dans la célébration du sacrifice ; aussi [...] dans sa colère
Jupiter, irrité de cette faute contre la religion, le foudroya et le brûla, lui
et son palais» La statue d'Horatius Coclès, ayant été frappée de la foudre, on fit venir des haruspices étrusques, qui, en haine de Rome, conseillèrent de la faire descendre dans un lieu que le soleil n'éclairait jamais. Heureusement la chose se découvrit, et l'on plaça la statue dans un lieu plus élevé, ce qui tourna au grand avantage de la république. Les haruspices avouèrent leur perfidie et furent mis à mort. On en fit une chanson que chantaient les petits enfans par toute la ville : "Malheur au mauvais conseiller ! Sur lui retombe son conseil." Ces traditions injurieuses pour les Etrusques, conservées par un peuple qui révérait leur science, et leur devait une partie de sa religion, ne supposent-elles pas la crainte qu'ils ne reprissent leur ancienne suprématie ? Au reste, la royauté semblait si inhérente à la prêtrise, que malgré l'odieux du nom de roi, l'on conserva toujours sous la république un rex sacrorum. Si l'on songe que la religion romaine était liée toute entière à la doctrine étrusque des augures, ce nom de roi semblera appartenir en propre à l'Etrurie (Jules Michelet, Histoire romaine, Tome 1, 1831 - books.google.fr). Horatius Coclès était borgne, parce qu'il perdit un œil en arrêtant, à la tête d'un pont, l'armée de Porsenna, et fut comparé à Louis de Maugiron, mignon, du roi Henri III : cf. encore le quatrain suivant I, 27. |