Les Catholiques au Japon I, 53 1596-1597 Las qu'on verra grand peuple tormenté Et la loy saincte en totale ruine Par aultres loyx toute la Chrestienté, Quand d'or, d'argent trouvé nouvelle mine. Le christianisme est introduit au Japon en 1549 par le
missionnaire jésuite espagnol Saint François-Xavier et se répand rapidement
dans l’île de Kyûshû, où se trouve la ville de
Nagasaki. Ômura Sumitada,
qui a ouvert le port de Nagasaki aux Ă©trangers, est le premier daimyĂ´ (seigneur
de province) Ă se convertir Ă cette religion en 1562. Cependant, le shogun
Toyotomi Hideyoshi tente d’interdire le christianisme par ordonnances en 1587
puis en 1596. Au début de l’époque d’Edo (1603-1868), l’opposition au christianisme
s’intensifie progressivement : le shogunat l’interdit dans les régions sous son
contrôle direct en 1612, puis à l’ensemble du pays en 1613. Un an plus tard, la
plupart des missionnaires sont expulsés du Japon. De plus, avec la mise en
place de la politique d’isolement du Japon au milieu du XVIIe siècle, la
répression s’accentue : elle durera au total plus de 250 ans Au mois de juillet 1596, un gallion
espagnol, ayant échoué sur les côtes du Japon, fut confisqué au profit du
gouvernement; le patron, voulant faire craindre aux indigènes la vengeance de
son souverain, leur énuméra les nombreuses conquêtes que l’Espagne avait faites
dans les diverses parties du monde. Un des ministres du taicosama
lui demanda comment le roi d’un pays aussi petit que l’Espagne avait pu
soumettre tant de nations en Afrique, en Asie et en Amérique. Le patron du
navire répondit : « Par les armes et par la religion. Nos prêtres nous
préparent les voies, ils convertissent les nations au christianisme, ensuite ce
n’est plus qu’un jeu pour nous de les soumettre à notre autorité. » (Annales de
la Propagation de la foi.) Le patron espagnol avait dit la vérité. Le
gouvernement japonais comprit toute la puissance de cette action religieuse et
politique, la persécution devint sérieuse dans quelques États dont les
souverains, ne s’étant pas convertis au christianisme, cherchaient à défendre
leur autorité contre leurs collègues nouvellement convertis, qui, tôt ou tard,
profiteraient de l’appui des puissances européennes pour confisquer l’autorité
à leur profit. Leurs prévisions furent sur le point de se réaliser quelques
annĂ©es plus tard L'exploitation des mines au Japon ne remonte pas au-delĂ
de l'année 596 de notre ère ; il est très-probable que l'art de travailler les
mines a été importé de la Chine, à l'époque où les relations entre les deux
pays étaient très-fréquentes. Il est aussi à supposer que les missionnaires
catholiques ont introduit quelques procédés européens, lorsqu'ils étaient
répandus sur toute la surface du Japon. Cette probabilité devient plus grande,
lorsqu'on remarque que le plus grand essor de l'exploitation des mines sous le
règne de Taïko-sama, 1572 à 1585 de notre ère, coïncide
à quelques années près avec l'époque du maximum d'influence des missionnaires
et qu'il a fallu un certain temps pour que les nouvelles méthodes de traitement
aient pu se propager dans le pays et aider, sinon ĂŞtre cause du rapide
accroissement de cette industrie. Après un siècle de prospérité, celle-ci alla
en diminuant graduellement jusqu'en 1869 La tradition nous apprend, que, selon les uns, ce serait
un nommé Usui Shichiemon (Usui Shichiro-zaemon) qui aurait
découvert la Mine d'argent d'Innai dans le sud de la
préfecture d'Akita vers 1596, et que, suivant les autres, ce serait un vassal
du prince Otani, qui possédait à celte époque le
domaine de Tsuruga (province d'Echizen)
In 1607
Murayama Sobei, a vassal of Otani
Yoshitaka, the feudal lord of Tsugaru at that time, came as a refugee to this district
after the battle of Sekigahara and took up his abode
in the village of Ono in Okachi-gori. A band of
miners, who were then rambling about this neighborhood, were overheard by him,
while talking about the existence of silver ores in the mountains the village
where he had settled. He determined if possible to discover these deposits. It
was not long before he finished the preparations for his journey to this land
of promise and set out. Beyond Nagakura no path was
before him. Steep rocks and thick forests were plentiful. But he, a warrior,
was not at all daunted. He plunged into the dense brushwood and had gone a few
hundred steps, when a waterfall, - perhaps the one now called Fudodaki - met his sight. Scrambling a few hundred steps
along the side of the cataract, what surprised and delighted him was the sight
of a silver vein. After that, he apparently worked it a great deal, for there
are many buried pits at Nakayama, which is supposed to be the site of his
discovery. It is said that the work he started experienced great and frequent
turns of fortune, but nothing certain has come down to us La mine d'Innai comporte du
minerai d'or en moindre part Parmi les 26 martyrs de 1596-97, on compte : trois frères
jésuites, trois pères franciscains, et dix-sept fidèles parmi lesquels un page
du gouverneur de Kyoto, un marchand de soie, un apothicaire, un médecin, un
tonnelier, un fabricant de flèches, un aiguiseur et un menuisier. Lors de
l'arrestation des chrétiens clandestins à Omura
(1657), sur 603 personnes incarcérées, il y avait 16 militaires, toutes les
autres étant des paysans. Dans la première moitié du XVIIe siècle, les
chrétiens se rencontraient jusqu'au nord de Honshû,
dans la région d'Akita et à l'est de Honshû,
notamment aux mines de l'île de Sado et Dewa ; le
christianisme avait progressé vers le Nord, principalement sur la route des
exilés provenant de Kyoto-Osaka |