La Compagnie du Saint Sacrement II, 2 1632-1633 La teste bleue fera la teste blanche, Autant de mal que France a faict leur bien, Mort a l'anthene, grand pendu sus la
branche, Quand prins des siens le Roy dira combien. Acrostiche : QMAL à l’envers Syriac "qmal" : "to molder, became moldy" voir
"qumla" "blue mold on bread" (Eugen
J. Pentiuc, West Semitic Vocabulary in the Akkadian Texts from Emar, 2018 -
www.google.fr/books/edition). Albert le Grand aussi composa les Sequences pour la plus
part; & Thomas d'Aquin l'Office qu'ils appellent de la Feste Dieu. Vn
Concile tenu Ă Cologne, ordonna comment l'Hostie doit estre choisie, entiere,
solide; non trop vieille ; de quelle grandeur; comment couverte; comment
levée; quel vin; qu'elle eau; à quelle proportion; comment le Prestre les doit
discerner avec l'odeur; quels doivent estre les Corporeaux ; quelles
cautions contre l’aigreur, la moisissure,
les souris, les araignes, &c. A sçavoir, à mesure que l'erreur croissoit en
la Transsubstantiation; l'erreur l'accompagnoit en la Ceremonie. Dont est
qu'Innocent III. au Concile de Latran, veut que
l’Hostie soit gardée en un Cabinet à ce destiné: Celui mesme qui declare les
Canons égaux aux mots de l'Evangile. Et Honor. III. enioinct qu'à l’ellevation
de l'Hostie, on s'agenouille; Et quelle soit portée en habit decent aux
malades. Et, Gregoire IX. pour en advertir, adjouste
le son d la Cloche (Philippe
de Mornay, De l'Institution, et Doctrine du Saint Sacrement de l'Eucharistie,
1604 - books.google.fr). Quand l’image met à mort rituellement, la tête en bas,
pendu par un pied, le proscrit banni à jamais de la cité ou qui a été exécuté
et dont la mémoire doit être effacée : non seulement les murs de Florence et
des cités voisines du Quattrocento ont connu de telles «images infamantes»,
mais le «Pendu» des cartes de tarot a
diffusé jusqu’à aujourd’hui cette même image de dérision et de terreur. Dans le
sacrifice chrétien (ou catholique depuis la Réforme), la mort, pareillement,
hante l’image-hostie : si l’hostie figure souvent la Crucifixion,
c’est pour rappeler au communiant que le Christ est mort pour lui sur la croix.
Mais il y a plus : le sacrificateur s’assimile en communiant à la victime
sacrificielle, (hostia), dont les conciles (Latran IV, Trente) ont proclamé
qu’elle était, sous les apparences du pain, le Corpus Christi, sa Présence
réelle ; ce qui a pour conséquence logique qu’elle soit consommée en un
geste sublimé de théophagie, une forme d’ingestion qui promet, à celui qui s’y
livre, la vie éternelle gagée sur la mort sacrificielle du Christ, mais dont le
caractère crument alimentaire est rappelé par l’interdiction qui lui est faite
de croquer l’hostie avec ses dents... Dans une conférence donnée aux Rendez-vous de l’Histoire
à Blois le samedi 10 octobre 2018, intitulée justement «“Je mettrai vos
cadavres sur les cadavres de vos idoles” (Lévitique, 26, 30) : images et
violence, XVe – XXIe siècle», Olivier Christin a montré le lien entre les images
infamantes durant les guerres de religion, la
carte du Pendu dans le jeu de tarot et la photographie du corps supplicié
de Mussolini la tête en bas à la manière d’un porc prêt à être découpé (Giordana Charuty,
Jérémie Koering, Pierre-Olivier Dittmar, Jean-Claude Schmitt, Des images faites
pour être détruites, Perspective - la revue de l’INHA : actualités de la
recherche en histoire de l’art, 2018, - hal.sorbonne-universite.fr). Les Gondi De 1552 à 1598, l'Amirauté de France et le Généralat des
galères se sont révélés être des enjeux particulièrement convoités entre
huguenots et ligueurs au point que les Guise se sont acharnés à pratiquer une
remarquable stratégie matrimoniale afin de s'assurer la maîtrise de l'Amirauté
difficilement arrachée à Coligny entre 1569 et 1572. Dès 1589 toutefois,
lorsqu'Henri IV accède au trône, les Guise commencent à perdre le contrôle de
cette charge et le contrĂ´le sur le littoral (voire la mer ?), qu'ils
souhaitaient : soit sur la Provence, en qualité de généraux des galères
(1557-1563 ; 1563-1566 ; 1573 en expectative) ; soit sur la Normandie
et la Picardie en qualité d'Amiraux de France en titre (Mayenne de 1578 à 1582,
ou par allié interposé: Joyeuse de 1582 à 1587 ; Epernon de 1587 à 1589 ; La
Valette en 1589). Dès 1589, le clan Guise disparaît d'autant plus de ce
contrôle du littoral qu'Henri IV accédant au trône, il donne son Amirauté de
Guyenne au fils de Coligny : François, Amiral de Guyenne du 17 décembre
1589 au 20 octobre 1591, puis successivement aux deux petits-fils de Coligny :
Henri, comte de Coligny, du 20 octobre 1591 au IO septembre 1601, jour oĂą il
est tué d'un coup de mousquet au siège d'Ostende et Gaspard, comte de Coligny,
du 4 octobre 1601 jusqu'à ce qu'il vende son Amirauté de Guyenne à l'Amiral de
France, duc de Montmorency. Se mettent alors en place de nouvelles dynasties
maritimes les Gondi, titulaires du généralat des galères de 1579 à 1635 et les
Montmorency, Amiraux de France de 1596 Ă 1626 ; le premier d'entre eux, le
connétable de Montmorency d'Anville n'étant autre que l'ancien chef des
huguenots de 1574, adversaire des Guise (comme feu son père), ennemi de la
Ligue. La charge d'amiral de France est supprimée par Richelieu en 1626 et
rétablie par Colbert en 1669. C'est eux que Richelieu trouvera sur son chemin dans sa
volonté d'unifier le littoral du royaume, extraordinairement morcelé de par
l'héritage de la féodalité qui pèse encore sur lui en 1626. D'où la volonté de
Richelieu qui parviendra Ă retirer, Ă son profit, 1) au fils Montmorency,
l'Amirauté de France (1626), augmentée de l'Amirauté de Guyenne (depuis 1613),
2) aux Gondi le généralat des galères et leurs îles d'Hyères (1633), 3) aux
Guise, l'Amirauté de Provence dont ils avaient réussi à se retrouver investis, mais le cardinal menaça si bien le dernier
des Guise, Charles, duc de Guise, que celui-ci, craignant pour sa tête, préféra
prétexter un pèlerinage Lorette pour gagner l'Italie (1631) dont il ne revint
pas, apprenant que l'ancien Amiral de France, duc de Montmorency, avait été
décapité malgré son nom (30 octobre 1632, à Toulouse), tout comme l'avait
été l'ancien Amiral de France, duc de Biron, jadis, malgré l'amitié que lui
avait portée un temps Henri IV (Guy
Martinière, Coligny, les Protestants et la mer, 1997 - www.google.fr/books/edition). Charles de Gondi (1536-15 juin 1574) fut le premier de sa
maison à être Général des galères (1573-15 juin 1574). Le second fut son neveu :
Charles II de Gondi (1569-23 mai 1596). titulaire du
généralat du 24 juin 1579 à sa mort. Il fut tué au côté des Ligueurs en donnant
l'assaut au Mont-Saint-Michel. Son père. Albert de Gondi (1522-1602), plus
connu sous le nom de maréchal duc de Retz, lui succéda. Il avait du reste fait
les fonctions de la charge dès le 24 juin 1579, Charles II de Gondi n'ayant
alors que dix ans. Le fils d'Albert lui succéda : Philippe-Emmanuel de Gondi (1581-1662), et resta général des galères de
1602 Ă 1635. Son fils. Pierre de Gondi (1602-1676). fut
le cinquième général des galères de sa maison (1635) mais il dut s'en démettre
aussitôt au profit de Richelieu soucieux de réunir en ses mains la totalité des
pouvoirs maritimes du royaume (Guy
Martinière, Coligny, les Protestants et la mer, 1997 -
www.google.fr/books/edition). Les pendus de
Marseille „[...] par jugement du 14
juillet 1603, Mainet Raize de la ville d'Arger, accusé de viollemens, vols sur
les subjectz du roy en la comté de Provence fut condemné par Monsieur de Gondy d'avoir la teste
tranchée à la pouppe de la gallere royalle, et tous ses compagnons à servir le
roy à perpetuité aux galeres. Au mois de juillet 1608, le mesme seigneur de Gondy estant à Marseille par l'advis des
commissaires et controlleurs et de trois advocats pris pour conseil, condemna
François Quillebeuf, soldat du galere soubz la charge du chevalier de la
Valette, convaincu de meurtre Ă faire amande honnorable, nud, en chemise, teste
et pieds nuds, la hart au col dans la galere Ă genoux tenant une torche de cire
allumée et illec demander pardon à Dieu, au roy et à justice, ce fait, estre pendu et estranglé à l'antenne de
ladicte gallere, puis son corps porté aux fourches patibulaires. Ce
jugement souverain fut executé aux yeux des officiers, voire de toute la ville
en affluence extraordinaire. Autre, le premier jour de juin 1619, Jacques
Bourgeois, forçat fut condemné par le lieutenant du mesme general des galleres
par l'advis des mesmes commissaires et controlleurs Ă faire amande honorable
dans la poupe de la gallere royalle et Ă estre pendu Ă l'antenne en la mesme
forme que la precedente. Par autre acte du 15 aoust 1620, plusieurs corsaires d'Arger surpris faisans courses le long
de la coste sont condemnez par le dict seigneur Ă demeurer Ă la chaisne sur les
galleres pour y servir le roy jusques à ce qu'autrement soit ordonné. Pareil
jugement du dernier may 1630."
B.N.F. Ms. Fr. 21150, Fol. 259v-260r, zit. n. NICLAS, Gondi-Retz, S. 197. Vgl.
auch MASSON, Galères, S. 28; sowie AUSSEUR, Galériens. 383 Vgl. Mercure
François (1619-1621) Bd. 6, S. 470f. (Daniel
Steinke, Vinzenz von Paul (1581-1660) und die Praxis der Sklaverei im
Mittelmeerraum, 2019 - www.google.fr/books/edition). Kabbale Le jour hébreu commence le soir à la tombée de la nuit.
Extrait de la Kabbale : «La tête
lumineuse verse sur la tête noire une rosée de splendeur. - Ouvre-moi ma
bien-aimée dit Dieu à l'Intelligence parce que ma tête est pleine de rosée et
sur les boudes de me cheveux roulent les larmes de la nuit.» (Pierre
de Buch, Kosmos, un point c'est tout, Théorie de la Force Primordiale, 2020 -
www.google.fr/books/edition). Ainsi, les dix Sephiroth, qui forment dans leur ensemble
l'homme céleste, l'homme idéal, et ce que les kabbalistes modernes ont appelé
le monde de l'Ă©manation, se partagent en trois classes, dont chacune nous
présente la Divinité sous un aspect différent, mais toujours sous la forme
d'une trinité indivisible. Les trois premières sont purement intellectuelles ou
métaphysiques; elles expriment l'identité absolue de l'existence et de la
pensée, et forment ce que les kabbalistes modernes ont appelé le monde
intelligible : celles qui les suivent ont un caractère moral; d'une part,
elles nous font concevoir Dieu comme l'identité de la bonté et de la sagesse;
de l'autre, elles nous montrent dans la bonté ou plutôt dans le bien suprême
l'origine de la beauté et de la magnificence. Aussi les a-t-on nommées les
vertus ou le monde sensible dans l'acception la plus élevée du mot. Enfin, nous
apprenons par les derniers de ces attributs que la providence universelle, que
l'artiste suprĂŞme est aussi la force absolue, la cause toute-puissante, et que
cette cause est en même temps l'élément générateur de tout ce qui est. Ce sont
ces dernières Séphiroth qui constituent le monde naturel ou la nature dans son
essence et dans son principe, natura naturans. Voici maintenant en quels termes on cherche Ă ramener ces
aspects divers à l'unité et par conséquent à une trinité suprême : «Pour posséder la science de l'unité sainte,
il faut regarder la flamme qui s'élève d'un brasier ou d'une lampe allumée : on y voit d'abord deux lumières, l'une
éclatante de blancheur, l'autre noire ou bleue; la lumière blanche est au
dessus et s'élève en ligne droite; la lumière noire est au dessous et semble
être le siège de la première : elles sont cependant si étroitement unies
l'une à l'autre, qu'elles ne forment qu'une seule flamme. Mais le siège formé
par la lumière bleue ou noire s'attache à son tour à la mèche qui est encore
au-dessous d'elle. Il faut savoir que la lumière blanche ne change pas;
elle conserve toujours la couleur qui lui est propre; mais on distingue
plusieurs nuances ; dans celle qui est au-dessous : cette dernière
prend en outre deux directions opposées; elle s'attache en haut à la lumière
blanche et en bas à la matière enflammée; mais cette matière est sans cesse
absorbée dans son sein, et elle-même remonte constamment vers la lumière
supérieure. C'est ainsi que tout rentre dans l'unité». Pour qu'il ne reste aucun doute sur le sens de cette
allégorie, nous ajouterons que, dans une autre partie du Zohar, elle est
reproduite presque littéralement pour expliquer la nature de l'âme humaine qui,
elle aussi, forme une trinité, image affaiblie de la trinité suprême. Selon l'Idra raba, Simon ben Jochaï décrit allégoriquement
la grandeur divine. En voici quelques traits : «Il est l'ancien des anciens, le
mystère des mystères, l'inconnu des inconnus. Il a une forme qui lui
appartient, puisqu'il nous apparaît comme le vieillard par excellence, comme
l'ancien des anciens, ce qu'il y a de plus inconnu parmi les inconnus. Mais,
sous cette forme qui nous le fait connaitre, il reste cependant l'inconnu. Son
vêtement paraît blanc, et son aspect est brillant. Il est assis sur un trône
d'étincelles qu'il soumet à sa volonté. La blanche lumière de sa tête éclaire quatre
cent mille mondes. Quatre cent mille mondes nés de cette blanche lumière
deviennent l'héritage des justes dans la vie à venir. Chaque jour voit éclore
de son cerveau treize mille myriades de mondes qui reçoivent de lui leur
subsistance, et dont il supporte à lui seul tout le poids. De sa tête il secoue une rosée qui réveille les morts et les fait
naître à une vie nouvelle. C'est pour cela qu'il est écrit : Ta rosée est
une rosée de lumière. C'est elle qui est la nourriture des saints de l'ordre le
plus élevé. Elle est la manne qu'on prépare aux justes pour la vie à venir.
Elle descend dans le champ des fruits sacrés. L'aspect de cette rosée est blanc
comme le diamant, dont la couleur renferme toutes les couleurs... La
longueur de ce visage, depuis le sommet de la tĂŞte, est de trois cent soixante
et dix fois dix mille mondes. On l'appelle le long visage; car tel est le nom
de l'ancien des anciens». La seule idée de l'être ou de l'absolu, considérée du
point de vue sous lequel nous venons de l'envisager, constitue une forme
complète, ou, pour employer le terme consacré, une tête, un visage; ils
l'appellent la tĂŞte blanche, parce que toutes les couleurs, c'est-Ă -dire toutes
les notions, tous les modes déterminés sont confondus en elle, ou l'Ancien,
parce qu'elle est la première des Séphiroth. Seulement, dans ce dernier cas, il
faut se garder de la confondre avec l'Ancien
des anciens, c'est-Ă -dire avec l'En Soph lui-mĂŞme, devant lequel son
éclatante lumière n'est que ténèbres. Mais on la désigne plus généralement sous
la dénomination singulière de grand visage ; sans doute parce qu'elle
renferme toutes les autres qualifications, tous les attributs intellectuels et
moraux dont on forme, par la même raison, le petit visage. «Le premier, dit le
texte, c'est l'Ancien, vu face Ă face, il est la tĂŞte suprĂŞme, la source de
toute lumière, le principe de toute sagesse, et ne peut être défini autrement que
par l'unité.» Du sein de cette unité absolue, mais distinguée de la variété et
de toute unité relative, sortent parallèlement deux principes opposés en
apparence, mais en réalité inséparables : l’un, mâle ou actif, s'appelle
la sagesse ; l'autre, passif ou femelle, est désigné par un mot qu'on a
coutume de traduire par celui d'intelligence. «Tout ce qui existe, dit le
texte, tout ce qui a été formé par l'Ancien (dont le nom soit sanctifié!), ne
peut subsister que par un mâle et par une femelle.» Nous n'insisterons pas sur
cette forme générale, que nous retrouverons fréquemment sur notre route ;
mais nous croyons qu'elle s'applique ici au sujet et Ă l'objet de
l'intelligence, qu'il n'était guère possible d'exprimer plus clairement dans
une langue éminemment poétique. La sagesse est aussi nommée le père; car elle
a, dit-on, engendré toutes choses. Au moyen des trente-deux voies merveilleuses
par lesquelles elle se répand dans l'univers, elle impose à tout ce qui est une
forme et une mesure. L'intelligence, c'est la mère, ainsi qu'il est écrit : Tu
appelleras l'intelligence du nom de mère» (Proverbes, II, 3). Cependant, sans
détruire l’antithèse que l'on vient d'établir comme la condition générale de
l'existence, on fait quelquefois sortir le principe femelle ou passif du
principe mâle. De leur mystérieuse et éternelle union sort un fils qui, selon
l'expression originale, prenant à la fois les traits de son père et ceux de sa
mère, leur rend témoignage à tous deux. Ce fils de la sagesse et de
l'intelligence, appelé aussi, à cause de son double héritage, le fils aîné de
Dieu, c'est la connaissance ou la science. Ces trois personnes renferment et
réunissent tout ce qui a été, est et sera; mais elles sont réunies à leur tour
dans la tĂŞte blanche, dans l'Ancien des anciens, car tout est lui, et lui est
tout. Tantôt on le représente avec trois têtes qui n'en forment qu'une seule,
et tantôt on le compare au cerveau qui, sans perdre son unité, se partage en
trois parties, et, au moyen de trente-deux paires de nerfs, se répand dans tout
le corps, comme, à l'aide des trente-deux voies de la sagesse, la Divinité se
répand dans l'univers. «L'Ancien (dont le nom soit sanctifié !)
existe avec trois tĂŞtes qui n'en forment qu'une seule;
et cette tête est ce qu'il y a de plus élevé parmi les choses élevées. Et parce
que l'Ancien (dont le nom soit béni !) est représenté par le nombre
«lumières qui nous éclairent de leurs rayons (les autres Sephiroth) sont
également comprises dans le nombre trois.» Dans le passage suivant, les
termes de cette trinité sont un peu différents; on y voit figurer l’En Soph
lui-mĂŞme, mais en revanche on n'y trouve pas l'intelligence, sans doute parce
qu'elle n'est qu'un reflet, une certaine expansion ou division du Logos, de ce
qu'on appelle ici la sagesse. «Il y a trois têtes sculptées l'une dans l'autre
et l'une au-dessus de l'autre. Dans ce nombre, comptons d'abord la sagesse
mystérieuse, la sagesse cachée qui n'est jamais sans voile. Cette sagesse
mystérieuse, c'est le principe suprême de toute autre sagesse. Au-dessus de
cette première tête est l'Ancien (dont le nom soit sanctifié !), ce qu'il
y a de plus mystérieux parmi les mystères. Enfin vient la tête qui domine
toutes les autres; une tĂŞte qui n'en est pas une. Ce qu'elle renferme, nul ne
le sait ni ne peut le savoir; car elle Ă©chappe Ă©galement Ă notre science et Ă
notre ignorance. C'est pour cela que l'Ancien (dont le nom soit sanctifié !) est
appelé le non-être (Adolphe
Franck, La kabbale, ou, La philosophie religieuse des HĂ©breux, 1889 -
www.google.fr/books/edition). De la lumière bleue (ou noire) associée à la lumière
blanche et à la mèche, on passe à la tête bleue et à la tête blanche. La lumière est
noire ou bleue (indigo) Ă la base, et n'Ă©claire pas; au-dessus, elle est
blanche et brillante ; les deux sont attachées, solidaires et nécessaires
l'une Ă l'autre. L'huile qui brĂ»le (dans la veilleuse) c'est Israel occupĂ© Ă
l'étude de la Torah, aux prières et à l'accomplissement des miswot
"préceptes" ; la lumière noire (ou bleue) symbolise la Shekhinah
sainte, et la dernière lettre he (H) du tétragramme ; c'est aussi l'entité
féminine, réceptacle du flux que déverse en elle l'entité masculine,
représentée par la lumière blanche ; celle-ci symbolise la lumière
suprême, la lumière du Nom divin Béni-soit-Il, l'attribut de miséricorde
s'identifiant ici aux trois autres lettres du tétragramme YHW unis à H d'union
parfaite. (Zohar I. 51a et I,77b) (HaĂŻm
Zafrani, Le judaïsme maghrébin: le Maroc, terre des rencontres des cultures et
des civilisations, 2003 - books.google.fr). Le moyen qu'aura Israël, pour réaliser son travail de
réparation ou «Tiqoun», sera l'étude de la Torah ; car le Texte sacré
contient la Sagesse de l'Unité (Eric
Daniel El-Baze, Les Racines de l'existence, La Kabbale du dévoilement, 2015 -
www.google.fr/books/edition). Gascogne TĂŞte bleue : tĂŞte
dieu (Maurice
La Châtre, Le dictionnaire universel, panthéon littéraire et encyclopédie
illustrée, Tome 1, 1853 - www.google.fr/books/edition, Chantal
Grenot, Bibliocollège - Le Médecin malgré lui, Molière, 2014 -
www.google.fr/books/edition). De son côté, environ deux cents ans plus tard, l'auteur
de Gargantua cite «cap de Sen-Sebé» (Tête de Saint-Sever) ou cap de
Saint-Arnaud, le soldat gascon jurant de la sorte par ses saints patrons ou les
saints de sa petite patrie. Parmi nos jurons disparus, Rabelais qui connait
sûrement et directement la Gascogne, a aussi conservé Cap dé Diou. (Tête de
Dieu ! Tête Dieu), ce que certaines éditions déforment en Cap dé bious
(Tête de boeuf - Tête-Boeuf) pareille mutation, née du désir d'éviter de
prononcer ici le nom de Dieu, aurait plutôt donné béou en Chalosse. Ce
Charentais d'Agrippa d'Aubigné, par puritanisme ou plutôt par incompréhension
d'homme d'oïl ayant vécu longtemps dans des camps peuplés de Gascons, parle
même de «cap dé you» (Tête de moi) comme quelqu'un qui perd la boule, la
tête...). Ce «Tête-Dieu» va devenir un
sujet de raillerie jusque chez les auteurs parisiens, donnant cadédis ou
cadédious dans Corneille le capitan espagnol qui tue les Mores dans la longue
Croisade, Matamore, s'écrie en 1636, dans l'Illusion Comique (acte III, scène
IX, vers 942) : «cadédiou, ce coquin a marché dans mon ombre». Molière, dans
les «Fourberies de Scapin», se souvenant de ses tournées dans Bordeaux, alors
pure ville gasconne, puis en pays languedociens, raille cadédis et adiusias
(A diu siats, soyez à Dieu, Adieu, notre adéchats, ailleurs adichats) notre
«adieu» se dit sans cesse dans la conversation, avec le sens de «Bonjour, au
revoir, je vous quitte» — et non pas d'un long adieu de sĂ©paration comme Ă
Paris. Molière nous livre de même mordi pour «mort-Dieu», tandis que le
limousin M. de Pourceaugnac, multiplie les «Moussiu» (Monsieur, moussu en
Gascogne). Normand comme Corneille, mais au XVIIIe siècle cette fois, Colin
d'Harleville, dans «M. de Crac», parle d'une vague Gascogne idéale où les
craques (les hâbleries gasconnes) s'accompagnent de cadédis et de sandis
(Tête-Dieu, et Sang-Dieu) indéfiniment répétés dans l'exubérance méridionale (René
Cuzacq, À travers le folklore du Sud-Ouest, Landes, Bayonne, Pays basque, 1951
- www.google.fr/books/edition). Jean-Louis Nogaret de La Valette, duc d'Épernon, nĂ© Ă
Caumont en 1554 et devenu mignon de Henri III, a été un Faeneste qui vers la
fin du XVIe siècle, comptait parmi ses proches, Montesquiou, d'Esparbes,
Montaut, Pardaillan, Dufort, Faudoas, Montpezat, Caumont, Castelbajac,
Grossoles, Galard, Gontaut... N'appréciant pas particulièrement Henri IV, il se
réjouit de mort et Sully, qui le déteste, participe à sa disgrâce. Dix-huit
mois avant Louis XIII qu'il a reçu avec faste dans son château de Cadillac en
1620, il meurt à Loches privé de ses dignités le 13 Janvier 1642. À l'époque où
Dastros s'adresse Ă lui, le duc
d'Épernon, parrain de Jean-Louis Guez de Balzac, reçoit Anne d'Autriche à son
château de Cadillac (automne 1632, après l'exécution de Montmorency). Il
gifle l'évêque de Bordeaux (1633) et réprime les émeutes de Bordeaux contre la
pression fiscale (1635) avant d'être assigné à résidence à Plassac (1639).
Frère cadet de l'Amiral Bernard de La Valette, Jean-Louis est marié avec
Marguerite de Foix-Candale (nièce de Montmorency par sa mère, la soeur du
connétable). Il a plusieurs enfants parmi lesquels Henri duc de Candale,
Bernard marquis puis duc de La Valette, et Louis archevĂŞque de Toulouse de 1614
à 1628 (Joëlle
Ginestet, Véritable et naturel gascon dans les quatre saisons de l'année de
Jean-GĂ©raud d'Astros, 2009 - books.google.fr). Montmorency est dĂ©capitĂ© Ă
Toulouse en 1632 : tête. Vincent Depaul est un autre Gascon. Les débuts de la
Compagnie du saint Sacrement Le mot cabale, qui s'Ă©crit aussi kabbale, signifie
«tradition». Il s'agit d'une interprétation ésotérique de la Torah, à partir de
lectures chiffrées de l'hébreu (chaque lettre étant affectée d'un nombre). La
cabale développe une philosophie mystique à partir du sens qu'elle trouve caché
derrière les mots. Cette philosophie ne fait pas l'objet d'un livre, elle est
enseignée oralement aux initiés qui la découvrent à travers divers ouvrages,
dont le Zohar. Le mot est utilisé en
français pour désigner l'action occulte de cercles ou de groupes. Il est
synonyme de coterie, de complot, d'action malfaisante et diffuse (comme la
cabale des dévots contre Molière). L'adjectif «cabalistique» signifie
mystérieux, magique, indéchiffrable... On appelle également «cabale» une
science dont les adeptes se mettraient en rapport avec les esprits. D'oĂą le
sens de complot secret qu'on donne souvent Ă ce mot (Jean-Pierre
Hammel, Muriel Ladrière, Héritages, La culture occidentale dans ses racines
religieuses, 1991 - www.google.fr/books/edition). L'idée de fonder la Compagnie appartient au duc de
Ventadour, qui vint l'exposer en 1627 au capucin Philippe d'Angoumois et Ă
l'abbé de Grignan ; tous trois se mirent à l'œuvre, après s'être assuré l'appui
du P. Suffren, confesseur de Louis XIII. A ce moment oĂą naissaient tant de
congrégations religieuses, ils voulurent fonder une œuvre d'un caractère
gĂ©nĂ©ral, destinĂ©e Ă coordonner les efforts de toutes les Ĺ“uvres isolĂ©es, Ă
fortifier l'Église par tous les moyens, charité, lutte contre les hérétiques, action
sur le gouvernement, action auprès des particuliers. Ouverte à la fois aux
clercs et aux laïques, elle acceptait, après un examen scrupuleux, des hommes
de toute condition, mais en s'adressant de préférence aux membres des classes
élevées, qui pouvaient augmenter sa puissance. Pour que celle-ci n'inspirât
d'ombrage ni au gouvernement ni aux Ă©vĂŞques, elle gardait un profond secret sur
ses délibérations. Son action effective, qui commença en 1631, fut grande
surtout entre 1640 et 1658. La Compagnie
inspira nombre d'œuvres charitables, par exemple le soulagement des forçats, la
création de l'hôpital général, les secours contre la misère causée par la
Fronde ; tout ce que saint Vincent de Paul a fait dans ces divers domaines fut
préparé chez elle. En même temps, aucun des ennemis de l'Église ne trouvait
grâce devant les confrères : ils livraient les blasphémateurs aux
tribunaux royaux, poursuivaient chez les ouvriers le compagnonnage Ă cause de
ses rites mystérieux, dénonçaient les Jansénistes comme suppôts du calvinisme,
enfin s'acharnaient contre les Réformés afin de ranimer les persécutions (Georges
Weill, Raoul Allier. La cabale des dévots, 1627-1666, 1902. In: Revue
d'histoire moderne et contemporaine, tome 4 N°5, 1902 - www.persee.fr). En rĂ©alitĂ©, Ă
partir de 1630, l'"œuvre des forçats" est en plein rajeunissement, et
c'est la Compagnie du Saint Sacrement qui la renouvelle et non Vincent de Paul.
Elle députe régulièrement des confrères qui vont visiter les lamentables hôtes
de la tour Saint-Bernard. Avant qu'ils se mettent en chemin pour Marseille,
elle les fait "exhorter à prendre avec joie et en esprit de pénitence les
peines qu'ils ont si bien méritées pour leurs crimes". Elle observe, en même
temps, la façon dont on les traite. Ses délégués découvrent que les geôliers
pillent outrageusement ces infortunés, les laissent mourir de faim et ne leur
vendent des vivres qu'a des prix exorbitants. Elle adresse une plainte au
Procureur général qui donne aussitôt des ordres en conséquence. A son
instigation, le chef du Parquet commande que l'on ménage un peu mieux que par
le passé les aumônes destinées aux galériens ; mais comme elle sait à quelle
condition les instructions officielles ne restent pas formalités inefficaces, elle
charge un confrère, M. Germain, de veiller leur exécution (Georges
Minois, La cabale des dévots, Société secrète et lobby intégriste sous Louis
XIV, 2018 - www.google.fr/books/edition). Comment une compagnie qui se veut secrète peut-elle le
rester tout en sollicitant l'approbation officielle du gouvernement de l'Église
et de l'État ? Cette ambiguïté pèsera sur toute l'histoire de la Compagnie
du Saint-Sacrement, société secrète dont l'existence est connue de tous,
approuvée par les uns, condamnée par les autres, suspecte, surveillée,
encouragée et admirée tout à la fois. Les démarches entreprises dès 1630 pour
obtenir les autorisations sont Ă cet Ă©gard rĂ©vĂ©latrices. Les deux autoritĂ©s Ă
convaincre sont le roi et l'archevĂŞque de Paris. Des travaux d'approche sont
effectués auprès de Louis XIII, qui se montre bien disposé. Il faut dire que
les circonstances sont favorables. En
1630, le roi a séjourné à Lyon, où il a été très gravement malade ; sa
guérison, considérée comme quasiment miraculeuse, stimule sa dévotion,
encouragée par son confesseur, le père Suffren, et par un autre membre de
la Compagnie, M. de Pichery, qui l'accompagne. Ces deux personnages, qui
participent en même temps à la création de la Compagnie à Lyon, ne peuvent que
l'entretenir favorablement de cette Ĺ“uvre, Ă laquelle son Ă©pouse, Anne
d'Autriche, est également très favorable. Certes, la Journée des Dupes, le 11
novembre 1630, a pu apparaître comme une défaite du parti dévot, mais elle
n'affecte en rien la dévotion personnelle du souverain. Aussi, lorsqu'en mai
1631 Henri de Pichery, qui est son maître d'hôtel, sollicite une lettre de
cachet exprimant l'approbation royale, afin de la présenter à l'archevêque de
Paris, il l'obtient sans difficulté. [...] Une lettre de cachet, c'est bien. Des lettres patentes
scellées du grand sceau, ce serait mieux, «mais cela auroit rendu public ce
qu'on vouloit absolument renfermer dans le secret», écrit d'Argenson. Le
document, approuvé également par Richelieu, n'est donc qu'une autorisation de
s'assembler, et non une reconnaissance officielle. [...] Jean-François de
Gondi, oncle du cardinal de Retz, a été sacré premier archevêque de Paris en
1623. [...] Il craint que la nouvelle Compagnie soit une menace pour son
pouvoir, d'autant plus que son confrère l'archevêque de Lyon, Alphonse-Louis du
Plessis de Richelieu, frère du cardinal, furieux de n'avoir pas été consulté
pour la création d'une Compagnie dans sa ville, l'encourage à résister. À
Paris, les curés viennent de manifester contre l'établissement d'une mission
par Vincent de Paul, qui leur est imposée en avril 1631 par le parlement, et se
clergé de la capitale est majoritairement hostile aux initiatives des dévots,
qui empiètent sur ses prérogatives. De plus, Jean-François de Gondi vient de
subir ce qu'il considère comme une atteinte à son autorité, avec la création
d'un institut consacré à l'adoration perpétuelle du Saint-Sacrement, à la tête
duquel on lui a adjoint l'archevĂŞque de Sens et l'Ă©vĂŞque de Langres, SĂ©bastien
Zamet, oncle d'un des fondateurs de la Compagnie. [...] Quelques membres
éminents de la société, dont Georges Froger, syndic de la faculté de théologie,
procèdent cependant à une refonte des statuts, approuvée par l'assemblée, pour
les rendre plus acceptables par l'archevêque. [...] Finalement, on présente la
lettre de cachet du roi à l'archevêque en août 1631. C'est un refus
catégorique. Les membres de la Compagnie n'insistent pas. [...] Et le pape ? Obtenir son accord permettrait de faire
taire Gondi. On en parle donc au nonce, Alexandre Bichi, Ă©vĂŞque de Carpentras,
Ă qui on montre la lettre du roi, et puisque le comte de Brassac, membre de la
Compagnie, est ambassadeur à Rome, on le charge, avec un autre confrère, Jean
de Loyac, protonotaire apostolique et conseiller du roi, d'obtenir un bref
favorable du pape Urbain VIII (1623-1694). Mais celui-ci a alors d'autres chats
à fouetter : entre l'affaire Galilée, la fortification du château Saint-Ange,
la conquête d'Urbino, les distributions de bénéfices à sa famille, son mécénat
et l'édification de sa propre statue, il n'a guère de temps à consacrer à la
création d'une vague compagnie dévote, une de plus. Au bout d'un an et demi, le
10 mars 1633, il envoie tout de mĂŞme un bref, qui montre qu'il n'a rien compris
: il prend la Compagnie pour une simple confrérie de piété, à laquelle il
accorde des indulgences. Les messieurs de la Compagnie, consternés, font une
nouvelle demande, qui n'aboutit Ă rien. On se passera donc aussi de la
bénédiction pontificale. Ignorée du pape, désapprouvée par l'archevêque, approuvée sous conditions par le roi, la Compagnie du
Saint-Sacrement n'intéresse pas grand monde. Elle n'obtiendra qu'en 1652 une
vague «approbation» du successeur d'Urbain VIII, Innocent X (1644-1655), qui a
alors besoin de tous les soutiens possibles dans l'affaire janséniste (Georges
Minois, La cabale des dévots, Société secrète et lobby intégriste sous Louis
XIV, 2018 - www.google.fr/books/edition). La Compagnie du
Saint-Sacrement est surtout connue par le conflit qui l'oppose à Molière lors de
la création de Tartuffe ou l'Imposteur. Molière y dénonce les «faux dévots»
et l'hypocrisie religieuse Ă travers le principal personnage de Tartuffe qui
profite, sous couvert de la fausse vertu religieuse, de la faiblesse des
esprits et prend la direction des consciences. S'abritant derrière cette figure
commode du «faux dévot», Molière vise en réalité le parti dévot lui-même, qui
ne s'y trompe pas. Lors de sa réunion du 17 avril 1664, la Compagnie de Paris
décida d'empêcher par tous les moyens la représentation de la pièce de Molière.
L'archevêque de Paris, le cardinal de Beaumont, obtint de Louis XIV qu'il fît
interdire les représentations publiques de la pièce à partir de 1664, mais Molière
put finalement rejouer le Tartuffe sans problème à partir de 1669, à la suite
de la dissolution officielle de la Compagnie et du soutien du roi (fr.wikipedia.org
- Compagnie du Saint-Sacrement). La Compagnie et
Marseille Tout ce qui se fait à Paris sous le rapport de la Charité
est donc l'Ĺ“uvre directe ou indirecte de la Compagnie du Saint-Sacrement. Bien
qu'il faille se garder des généralisations hâtives, nous connaissons à l'heure
actuelle assez de documents sur cette Compagnie pour affirmer que son influence
dans toute la France fut prodigieuse pour le bien. Que nous apprennent en effet
les récentes découvertes sur la Compagnie de Marseille ? Elles nous
montrent que cette Compagnie, à peine établie en 1639, s'efforce de créer une
maison «pour y enfermer et nourrir tous les pauvres», qu'en 1641, la «maison de
charité» est fondée, qu'en 1643, la
Compagnie s'efforce de faire bâtir un hôpital «pour les pauvres galériens
malades». Emmanuel de Gondi, père du Cardinal de Retz et futur oratorien, en
jette les premiers fondements ; Jean-Baptiste Gault, Ă©vĂŞque de
Marseille, travaille activement Ă cette Ĺ“uvre avec un laĂŻque, membre de la
Compagnie, Gaspard de Simiane, chevalier de la Coste. La Compagnie de Marseille
appuie leurs efforts et les fait appuyer par celle de Paris. Elle ne crée pas seulement cet hôpital de
galériens malades, elle agit pour procurer la justice et la liberté aux forçats
qui avaient achevé leur temps. [...] Avec une affectueuse sollicitude, la
Compagnie de Marseille cherche à faciliter le « commerce des lettres entre ces
pauvres forçats et leurs familles, et pour cela elle paie le port de ces
lettres» (Louis
N. Prunel, La renaissance catholique en France au XVIIe siècle, 1921 -
books.google.fr). Lévis - Lévy «En présence d'une tête blanche, tu te
lèveras, et tu honoreras la face du vieillard» (Lévitique XIX, 32). R. Yosi dit (Zohar III, 874) : ce verset
mérite l'attention et quelques remarques. La «tête blanche» c'est la blancheur
vénérable de la Torah ; «tu te lèveras» c'est un appel à l'homme de se
lever devant un sefer Torah. C'est ainsi que, lorsque Rab Hamnuna l'Ancien
voyait un sefer Torah, il avait coutume de se lever et de dire : «Devant une
tête blanche, tu te lèveras» (Haïm
Zafrani, Kabbale, vie mystique et magie: judaĂŻsme d'Occident musulman, 1986 -
books.google.fr). Le troisième livre du Pentateuque est appelé Lévitique,
parce qu'il comprend principalement les lois et les règlements qui regardent
les prêtres, les lévites, les sacrifices; d'où vient que les Hébreux lui donnent le nom de loi des prêtres, parce
qu'il renferme plusieurs ordonnances concernant les sacrifices. Les lévites donc étaient tous les descendants de Lévi par
Gerson, Caath et MĂ©rari, Ă l'exception de la seule famille d'Aaron ; car
les enfants mĂŞmes de MoĂŻse n'avaient aucune part au sacerdoce, et n'Ă©taient que
de simples lévites. Les lévites étaient partagés en différentes classes,
savoir, les gersonites, les caathites, les mérarites et les aaronites, ou
sacrificateurs (Scripturae
Sacrae cursus completus ex commentariis omnium perfectissimis ubique habitis,
Tome 3, 1812 - books.google.fr). Lévy et Simon, fils de Jacob, massacrent les Sichémites
dont le fils du roi avait violé leur sœur Dina. Les barons de
Lévis-Ventadour prétendaient descendre de Lévi, ancêtre de la Vierge et
appelaient donc celle-ci leur «cousine» ; dans la chapelle du château
de Ventadour, près de Mayres, existait un tableau où la Vierge et l'enfant
Jésus apparaissaient à un Lévis agenouillé ; sur la banderole qui
descendait du ciel était inscrit «Venez à moi, mon cousin !» (Michel
François-Thivind, L'escambarliat, un roman vivarois au temps des gueres
civiles, 2003 - www.google.fr/books/edition). Henri de LĂ©vis, prince de Maubuisson, comte de la Voulte,
seigneur de Cheylard, Vauvert et autres lieux, né en 1596 au château de
Ventadour, Ă Moustier-Ventadour en Corrèze, et dĂ©cĂ©dĂ© le 14 octobre 1680 Ă
Paris, est un militaire, puis un religieux. Lieutenant général du roi Louis
XIII en Languedoc, allié des Condé. En 1625, il achète à son oncle, le duc
Henri II de Montmorency, la vice-royauté de la Nouvelle-France, dans le but de
financer des missions jésuites. En 1627, il crée la compagnie du Saint-Sacrement.
Le 23 mai 1631, il cède son titre de duc à son frère, le marquis d'Annonay, et
il entre en prĂŞtrise (fr.wikipedia.org -
Henri de LĂ©vis). Henri de LĂ©vis est
seigneur de La Voulte qui est Ă rapprocher de "vultus"
("visage" en latin, cf. "Anpin" hĂ©breu) ; et de Vauvert. Isaac l’Aveugle (1165-1235) passa une partie de sa vie Ă
Posquières, ancien nom de Vauvert. Le nom de Posquières viendrait d'une
altération du latin "boscaria" (lieu planté d'arbre), cas
d'hybridation de latin et d'hébreu. Vauvert (Vallis viridis : le val vert)
s'imposa complètement lorsque le rejet de la communauté juive se manifesta à la
fin du XIVème siècle. Isaac est le fils d’Abraham ben David, dit le Rabed,
contempteur de Maimonide, lui-même gendre d’Abraham ben Isaac, président du
tribunal de Narbonne mort en 1180. Isaac laissa un commentaire du Sefer
Yetzira, livre qui définit le premier les dix sefirot comme les dix premiers
nombres primordiaux, principes métaphysiques de la création. Par la suite les
sefirots désigneront les dix manifestations fondamentales du Divin. Isaac
l’Aveugle est l’inventeur de la notion d’En Sof qui est une région du divin
inaccessible à la contemplation pensante et qui désignera ensuite la déité
cachée et inconnue. Sa doctrine de la
contemplation vise par l’oraison méditative à la communion avec Dieu, en
remontant toujours plus haut vers l’En Sof. L’école d’Isaac l’Aveugle essaimera
en particulier en Espagne par son neveu Asher ben David. La contemplation
d’Isaac découvre trois domaines : l’En Sof, la pensée et la parole. En Sof
étant au-delà de toute contemplation pensante, il développe une mystique de la
pensée pure, identifiée à la première sefira, néant d’où provient la pensée
divine ou sagesse (Hokmah). La Hokmah est Ă la fois le commencement de
l’être et le commencement du principe du dire (dibbur). A partir d’elle, Isaac
développe une mystique du langage dans laquelle les sefirot sont identifiées
aux lettres de l’alphabet (nonagones.info
- La Kabbale). "pris des siens" Item, je laisse à ce jeune homme, René de Monsigny, trois
chiens ; de mĂŞme Ă Jean Raguier la somme de cent francs, pris sur tous mes
biens. Mais je n'y inclus aucun des biens que je pourrai acquérir : il ne
faut pas trop enlever aux siens, ni trop exiger de ses amis. Item, je laisse Ă
ce jeune homme, Regnier de
Montigny, trois chiens ; Aussi Ă Jean
Raguier la somme De cent francs,
pris sur tous mes biens. Mais quoi ? Je n'y
comprends en riens Ce que je pourrai
acquérir : L'on ne doit trop
prendre des siens, Ne trop ses amis
surquérir. (François
Villon, Poésies, Le petit Testament, - édition bilingue, 2020 -
www.google.fr/books/edition). On trouve l'expression dans une mazarinade opposant
Mazarin Ă Richelieu (Le
Miroir à deux-visages opposez, l'un lavant le ministère du fidèle ministre,
l'autre condamnant la conduite du meschant & infidèle usurpateur &
ennemy du Prince & de son Estat, 1644 - www.google.fr/books/edition). Dans son Petit
Testament, avant de mourir - du moins le croit-il quand il l'écrit – Villon
lègue de manière humoristique à ses amis, les enseignes des cabarets et
«Bourdeaux» oĂą il se complaisait Grâce Ă lui nous pĂ©nĂ©trons rue de la Suivie «Ă
la pomme de pin» (où se retrouveront plus tard Rabelais, Ronsard, du Bellay,
Molière, Racine, Chapelle, etc.) (Yves
Papin, Les enseignes médiévales, Archéologia, Numéros 66-71, 1974 -
www.google.fr/books/edition). Louis XIII souffre d'un abcès intestinal et, très malade,
devra s'aliter alors qu'il est à Lyon en septembre 1630. Les médecins
réussiront à le faire crever (l'abcès). Son confesseur, le père Suffren (écrit
aussi Soufrant), revendique l'action du saint sacrement, ce qui poussera le roi
dans les bras de la Compagnie (Yann
Lignereux, Lyon et le roi, De la "bonne ville" Ă l'absolutisme
municipal (1594-1654), 2017 - www.google.fr/books/edition). Au début,
Richelieu, Louis XIII, et le pape soutinrent sa création, l'œuvre de la
Compagnie s'inscrivant dans la volonté de réforme religieuse issue du concile
de Trente et poursuivie Ă©videmment aussi par le pouvoir royal et le pape.
Elle fut néanmoins bientôt l'objet d'une grande suspicion. Mazarin soupçonna
une «cabale des dévots», le «parti
dévot» regroupant notamment nombre d'anciens frondeurs, d'être favorable au roi
d'Espagne Philippe IV contre lequel la France Ă©tait en guerre. Le pouvoir, avec
Colbert également, commença donc à craindre la Compagnie comme un «État dans
l'État» qui prenait des directives sans en rendre compte au roi (fr.wikipedia.org
- Compagnie du Saint-Sacrement). Richelieu n'a-t-il pas songé en 1638 à faire établir un
plan systématique de réévangélisation de la France ? Chaque année, des missions
auraient été prêchées en grand nombre dans des régions désignées d'avance :
les seuls Jésuites en auraient prêché une cinquantaine par an ! Louis XIII donne de l'argent, beaucoup
d'argent, pour financer les missions et Anne d'Autriche l'imite. La Compagnie
du Saint-Sacrement est derrière maintes de ces réalisations, discrètement,
selon sa méthode (Henri
Daniel-Rops, Histoire de l'église du Christ, Volume 5, Numéro 1, 1958 -
www.google.fr/books/edition). Tarot de Marseille D'abord peinte à la main, la carte à jouer avait été
remplacée au milieu du xve siècle par la carte gravée sur bois. La fabrication
s'industrialisa, si bien qu'elle tenta le fisc comme matière imposable et fut
frappée par lettres patentes du 21 février 1581 d'un droit qui atteignit en
1605 le taux élevé de 15 deniers. Le monopole des enveloppes de jeux fut
attribué au fermier du droit qui les distribuait aux cartiers suivant le nombre
des jeux présentés 122 mai 1583; on se contenta par la suite d'un tamponnage
sur les moules. La surveillance était théoriquement facilitée par un dirigisme
outrancier qui avait limité la fabrication des cartes à six villes seulement
Lyon, Rouen, Toulouse, Troyes, Limoges et Thiers (14 janvier 1601). En fait il
y avait d'autres villes où cette industrie était implantée et où la fabrication
se continua au dire des cartiers de Lyon qui s'en plaignirent amèrement en
1608, c'Ă©taient Dijon, Langres, Nantes, Le Puy, Romans, Valence, Marseille et
«toutes autres villes deffendues. En
1631 le gouvernement transigea en autorisant les cartiers d'Orléans, d'Angers,
de Romans et de Marseille. À partir de cette époque on relève en effet dans les
minutes notariales des contrats d'association, ou d'apprentissage au nom des
cartiers marseillais : de ceux-ci les plus anciens dénommés sont Jean Pradines
en 1634 et Louis Garret en 1638. Il semble que les marques marseillaises
n'aient pas atteint dès l'abord la perfection des marques lyonnaises, car il y
eut en 1642 une criée, faite sur la plainte des cartiers de Lyon, pour défendre
aux cartiers de Marseille de continuer Ă contrefaire leurs noms et leurs
produite. D'autre part certains cartiers de Marseille cumulaient alors leur
industrie avec l'impression des toiles d'indienne les deux métiers étaient en
effet basés sur des modèles en bois exécutés par les mêmes graveurs (Cartes
à jouer et tarots de Marseille, La donation Camoin, collection du Musée du
Vieux Marseille, 2004 - www.google.fr/books/edition). Les enseignes italiennes sont le bâton, la coupe, l'épée
et le denier, que l'on trouve sur les tarots traditionnels comme le tarot dit
de Marseille, «modèle bien particulier de tarot français à enseignes
italiennes», très courant en France et dont le plus ancien exemple connu date
du XVIIe siècle (L'Intermédiaire
des chercheurs et curieux, Numéros 596-606, 2002 - www.google.fr/books/edition). Le bâton correspondrait selon les auteurs soit au carreau soit au trèfle et inversement pour le denier. Le "grand pendu" est le nom du valet de carreau ou de trèfle. "France",
Sarepta et Zohar Zarephath (Tsorfas, Tsarefat) est le nom de la France en
hébreu, Sefarad celui de l'Espagne (Eliane
Amado Lévy-Valensi, La poétique du Zohar, 1996 - www.google.fr/books/edition,
Kirsten
A. Fudeman, Vernacular Voices, Language and Identity in Medieval French Jewish
Communities, 2011 - www.google.fr/books/edition). A la fin du chapitre XXII, § 11 de Des juifs élus, rejetez et rappelez, Isaac La Peyrère évoque
l'épisode d'Élie et de la veuve de Sarepta (1 Rois, 17.8-28) : là l'on parle
d'une femme non-juive qui nourrit le prophète pendant une famine et La Peyrère
interprète cet épisode comme la figure des Juifs qui vivront parmi les Gentils
avant le «rappel». Le § 12 qui suit, à peine commencé ,
et qui est marqué par un signe d'effacement, porte les mots : «Je pourois
insister sur cete circonstance de l'histoire d'Élie que Sarepta ou Dieu
l'anuoya signifie la France. Et que la France des Sidoniens Ă©toit une figure
mystique de notre France qui receura quelque jour les JuĂ®s, et les prouoquera Ă
la connaissance de l'Évangile...» Cette liaison très facile entre Serepta et la
France est développée dans le Rappel ;
on la trouve ici à peine énoncée. Dans la lettre du 27 mai 1670, Richard Simon
dit avoir lu «la meilleure partie» du manuscrit que La Peyrère lui avait envoyé
; ce manuscrit ne peut ĂŞtre que celui des JuĂs Élus, RaietĂ©s et RapelĂ©s. Il
observe que «vous supposés sans aucun fondement deux Messies, dont le premier
qui est Jésus - Christ n'est venu selon vous que pour les Chrétiens & le
second est celui que les Juifs attendent depuis si long-tems & qui les doit
rendre maîtres de toute la terre» (Fausto
Parente, "Du tort qu'ont les Chrestiens de persécuter les Juifs":
Quelques observations à propos du "philosémitisme" d'Isaac de La
Peyrère, Les textes judĂ©ophobes et judĂ©ophiles dans l'Europe chrĂ©tienne Ă
l'époque moderne, 2000 - www.google.fr/books/edition). Isaac La Peyrère ou de La Peyrère né à Bordeaux en 1596
dans une famille de notables calvinistes, et mort le 30 janvier 1676 dans la
maison des pères de l'Oratoire d'Aubervilliers, est un voyageur, diplomate,
littérateur, théologien et exégète biblique français, proche des milieux du
«libertinage érudit» de la première moitié du XVIIe siècle. Connu pour avoir soutenu
l'idée que le salut chrétien reposait sur la conversion des Juifs et plaidé en
faveur de leur «rappel», il l'est plus encore pour avoir formulé l'hypothèse
des «préadamites», selon laquelle des hommes, les Gentils, existaient avant
Adam, celui-ci n'Ă©tant que le premier ancĂŞtre des Juifs (fr.wikipedia.org -
Isaac La Peyrère). Le rapprochement entre Sarepta et la France est envisagé
par Guillaume Postel. Le feuillet [115 1] r°, de l'exemplaire du Zohar possédé
par Postel très abondamment annoté, avec des teintes d'encre et des calibres
d'écriture différents, atteste plusieurs lectures, au cours desquelles Postel
n'a cessé d'ajouter des notes. Ce feuillet fait partie de la section, Waigash
[Vayigash]. C'est le passage sur Elie qui intéresse Postel. On y retrouve en
effet deux personnages fondamentaux de l'univers postellien : Elie/Elijahu, ici associé à Moïse et au
Christ, et la veuve de Sarepta (au cœur, comme on le sait, du mythe de
l'élection des Gaulois) (Valérie
Neveu, De Guillaume Postel à Richard Simon, Documents oubliés sur l'alchimie,
la kabbale et Guillaume Postel, 2001 - www.google.fr/books/edition). Le premier Juif connu ayant vécu en Gaule est de lignée
royale : c'est Archelaüs, ethnarque de Judée et fils d'Hérode Ier le
Grand1, exilé par Auguste à Vienne (Isère) en l'an 62. Il y meurt 10 ans plus
tard. Son frère Hérode Antipas qui avait le titre de tétrarque de Galilée est
exilé en 39 par Caligula à Lyon à moins que ce ne soit à Lugdunum Convenarum
(Saint-Bertrand-de-Comminges). La
tradition veut que les premiers visiteurs juifs aient vu une similarité entre
la Gaule et la région de Sarepta (en hébreu biblique Tzarfát) en Galilée et ont
donc appelé la Gaule puis la France
Tzarfát, nom qu'elles conservent à ce jour en hébreu moderne (fr.wikipedia.org
- Histoire des Juif en Gaule jusqu'à l'époque carolingienne). Sarepta Sarepta était une ville de l'ancienne Phénicie. Elle
appartenait au territoire de Sidon et était située à quatre lieues au sud-ouest
de cette ville, non loin de la mer, sur la route de Tyr (1 Rois XVII, 9. Luc
IV, 26). Cette ville est mentionnée dans le livre des Rois à l'occasion du
séjour qu'y fit le prophète Elie, pendant la terrible famine qui frappa le
royaume d'Achab et se fit sentir aussi au dehors. On se rappelle comment l'Eternel
y envoya le prophète, chez une veuve à laquelle il avait ordonné de le nourrir,
et comment la poignée de farine qui restait dans le pot et le peu d'huile qu'il
y avait encore dans la cruche ne diminuèrent point, jusqu'au jour où la pluie
tomba de nouveau sur la face du sol. Le séjour d'Elie dans cette contrée fut
aussi marqué par la résurrection du fils de son hôtesse. (1 Rois XVII, 24). Le
Seigneur Jésus a rappelé ces faits remarquables dans le discours qu'il prononça
dans la synagogue de Nazareth (Luc IV, 26). Sarepta est encore mentionnée par le prophète Abdias (verset 20) qui la
désigne comme frontière du pays que doivent posséder un jour les captifs de
l'armée des enfants d'Israël. Le nom de Sarepta signifie fonderie, ce qui
ferait supposer que cette ville Ă©tait un des centres de cette grande industrie
du verre dans la fabrication duquel excellaient les Phéniciens et dont ils
faisaient le commerce. Dans les premiers siècles de l'ère chrétienne, les
vignobles de cette localité jouissaient d'une certaine réputation. Sarepta fut
fortifiée au temps des Croisades et érigée en évêché, qui relevait de
l'archevêché de Sidon. Vers la fin du XIIIe siècle, elle fut entièrement
dĂ©truite. On la rebâtit plus tard, sous le mĂŞme nom, mais un peu plus Ă
l'intérieur, sur une hauteur formée par des rochers. C'est aujourd'hui le
village misérable de Sarfend. On remarque au pied de cette colline un nombre
considérable de tombeaux qui remontent à une époque assez ancienne. On retrouve
aussi sur le rivage quelques ruines Ă©parses de la ville primitive. Une Ă©glise
chrétienne s'élevait autrefois sur l'ancien port. On la prétendait bâtie sur
l'emplacement de la maison de la veuve chez laquelle avait habité Elie. Ce lieu
est désigné aujourd'hui sous le nom de Weli-el-Chidr, ce qui signifie tombeau
d'Elie (Feuille
religieuse du Canton de Vaud, Volume 60, 1885 - books.google.fr). L'Ecriture ne nous apprend rien ni de la vie, ni de la
mort d'Abdias, ni du tems auquel il a vécu, ni de sa patrie, ni de sa mission ;
tout ce qu'on en lit dans les Auteurs Juifs, & dans ceux qui nous ont
rapporté leurs tradicions, est si incertain, qu'on n'y peut faire aucun fonds.
On cient communément qu'il étoit de la tribu d'Ephraim, & natif de
Béthacamar, ou Béthacaron, près de Sichem, où l'on dit qu'il fut enterré avec
ses peres. Saint Jérôme, après les
anciens Juifs, semble croire que c'est cet Abdias Intendant de la maison
d'Achab, qui cacha dans des cavernes cent Prophétes, que Jézabel vouloit faire
mourir. On dit aussi qu'il étoit Prosélyte, & le même que ce Centenier
qui fut envoyé le troisiéme, pour faire descendre Elie de la montagne, que ce
Prophéte épargna, après avoir fait descendre le feu du Ciel sur les deux
Centeniers qui Ă©toient venus avant lui. Quelques
autres ajoûtent que c'est lui qui étoit l'époux de cette veuve de Sarepta, dont
Elie ressuscita le fils. Si on reçoit ce dernier sentiment, il faudra dire
aussi qu'Abdias étoit pere du Prophéte
Jonas, puisque selon les Auteurs Juifs, Jonas Ă©toit fils de la veuve de
Sarepta (Augustin
Calmet, Isaac-Louis le Maistre de Sacy, Commentaire littéral sur tous les
livres de l'ancien et du nouveau testament: Les XII. petits prophetes, 1719 -
books.google.fr). Sarepta, bien, mal
et saint sacrement La Veufve de
Sarepta est recompensée du bien qu'elle fit au Prophete Helie. La farine & l'huile qui se consommoient
en la maison est vn miracle que Rabirius rapporte Ă celuy de la divine
Eucharistie (Oeuures
de R. P. en Dieu F. Nic. Coeffeteau de l'ordre de FF. Prescheurs, 1622 -
books.google.fr). Mais arrêtons-nous plus particulièrement à trois autres figures de l'Eucharistie : le
champ de Booz, la farine de la veuve de
Sarepta et le pain d'Élie. [...] Dès ce jour la mesure de farine ne manqua,
ni le vase d'huile ne diminua, selon la parole du Seigneur. Mais n'en est-il
pas ainsi du pain eucharistique, dont le prĂŞtre se nourrit d'abord avant de le
distribuer aux fidèles, qui a pour effet de nous préserver de la mort, qui nous
console, nous fortifie, nous rassasie, et qui enfin ne diminuera point dans l'Église,
jusqu'à la consommation des siècles ? (Le
frere Philippe, MĂ©ditations sur l'eucharistie, 1867 - books.google.fr). Autant de mal que
de bien Le plus mauvais des rois d'Israël fut Achab ; aucun ne
fit autant de mal que lui devant le Seigneur. Ce prince alla jusqu'Ă Ă©lever un
autel à Baal, idole adorée chez les peuples voisins ; et son exemple
entraîna sa nation. C'est là -bas, en plein pays de Jézabel, épouse d'Achab et
fille du roi de Sidon, à la source du mal qui ronge son peuple, qu'est envoyé
Elie (Robert
Pousseur, Jacques Teissier, Les combats de Dieu dans l'histoire des hommes,
1980 - www.google.fr/books/edition). Rappelons que le "bon" Elie fait assassiner
quelques centaines de prĂŞtres de Baal sur le mont Carmel (Ă©pisode qui suit ceux
de la veuve de Sarepta et de la rencontre avec Abdias), ce qui met la
"mauvaise" Jezabel en colère. 1 Rois 17,13 : Mais
Elie lui dit : «Ne crains rien, va faire comme tu dis ; seulement, prépare
m'en d'abord une petite galette, que tu m'apporteras : tu en feras ensuite pour
toi et ton fils. 14 Car ainsi parle Yahvé : Jarre de farine ne
s'épuisera cruche d'huile ne se videra, jusqu'au jour où Yahvé enverra la pluie sur la face de la terre 15 Elle alla et fit
comme avait dit Élie, et ils mangèrent, elle, lui et son fils. 16 La jarre de
farine ne s'Ă©puisa pas et la cruche d'huile ne se vida pas ,
selon la parole que Yahvé avait dite par le ministère d'Elie. 17 Après ces
événements, il arriva que le fils de la maîtresse de maison tomba
malade, et sa maladie fut si violente qu'enfin il expira. 18 Alors elle dit Ă
Elie : «Qu'ai-je à faire avec toi, homme de Dieu ? Tu es donc venu chez moi
pour rappeler mes fautes et faire mourir mon fils !». 19 Il lui dit :
«Donne-moi ton fils» ; il l'enleva de son sein, le monta dans la chambre haute
où il habitait et le coucha sur son lit. 20 Puis il invoqua Yahvé et dit : «Yahvé, mon Dieu, veux-tu donc aussi du mal
à la veuve qui m'héberge pour que tu fasses mourir son fils ?» Il s'étendit
trois fois sur et il invoqua Yahvé (Jacques
Cazeaux, Critique du langage chez les prophètes d'Israël, 1976 -
www.google.fr/books/edition). Elie et le Zohar R. Akiva ben Joseph que Dieu choisit pour faire des
montagnes d'interprétation sur chaque trait des caractères alphabétiques de la
Loi, a été, suivant les cabalistes, précepteur de R. Schimeon ben Yochai, qui
passe pour avoir Ă©crit le Zohar, et qui, Ă son tour, est mis sous la protection
d'Elie. Ainsi l'autorité dont jouit le Zohar aux yeux des Chasidim dérive d'un
côté de celle de Schimeon, d'Akiva, d'Elie et de Dieu même, et de l'autre de
l'importance de sa doctrine qui nous rapproche des créatures spirituelles et de
l'essence du créateur; tandis que la Loi mosaïque et thalmudique ne nous fait
connaître que l'ouvrage de la création et la volonté de Dieu. La secte des
Chasidim regarde donc l'étude du Thalmud non seulement comme inférieure en
dignité à l'étude du Zohar, mais comme inutile, et même nuisible (Louis
A. Chiarini, Theorie du Judaisme appliquee a la reforme des Israelites de tous
le pays de l'Europe (etc.), 1830 - books.google.fr). La partie du Zohar sur le Cantique fait intervenir
souvent Elie qui s'entretient avec Rabbi Siméon. Elie est à la fois prophète, archange et maître intérieur des
mystiques, il a reçu son enseignement directement du silence. YHWH s'est révélé
Ă lui non pas dans le feu, mais dans qol demama daqqa, la voix d'un silence
subtil (1 R 19, 12). On le cite dans les textes du Moyen Ă‚ge quand on veut
donner une garantie solennelle à un enseignement qui peut paraître nouveau. Cela montre aussi dans quelle estime
l'auteur du Zohar tenait le Cantique (Jacques
Vigne, Le Mariage intérieur, En Orient et en Occident, 2014 -
www.google.fr/books/edition). L'Ă©lection de la
France : translatio electionis Les successeurs de Postel, notamment Guy Lefèvre de La
Boderie (1541-1598), cherchent les preuves de l'Ă©lection de la nation gauloise
en étudiant les textes sacrés dans leur langue d'origine, l'hébreu (Bibliographie
: Le lys et le globe: Messianisme dynastique et rêve impérial de Alexandre Y.
Haran, 2016, XVIIe siècle, 2002 - www.google.fr/books/edition). Au XVIIe siècle le Mythe atteint sa plénitude en France. Il est beau de voir que la Gaule avait été choisie comme
décor romanesque par Honoré d'Urfé. C'est que la Gaule était la France
intemporelle, une terre d'élection et de dee tradition, jardin choisi et sacré
semé de hauts lieux et de sources, sillonné de parcours initiatiques, à l'image
des territoires mystiques traversés par les héros des Songes et par ceux dont
il est rapporté qu'ils eurent la gloire d'entrer dans l'Autre Monde. Patrie initiatique, la «terre des arts, des armes et des
lois», est appelée à sauver le monde. Dans les armes de la Maison de France,
les fleurs de lys sur champ d'azur illustreraient la vocation de la
Gaule-France (les lys sont les âmes ; l'azur, leur patrie céleste)
d'accueillir les âmes immortelles, de pourvoir à leur réincarnation et de les
libérer vers les étoiles (Jean-Paul
Savignac, Les Gaulois, leurs écrits retrouvés, "Merde à César", 2000
- www.google.fr/books/edition). Jacques Gaffarel,
orientaliste et Kabbaliste, est nĂ© Ă
Mannes (Provence) vers 1601, mort vers 1681. Bibliothécaire de Richelieu, aumônier du Roi Louis XIII, il fut
abbé de Sigonce, en Provence, où il termina ses jours. Il est l'auteur de Addita divinae kabbalae mysteria, contra
Sophistarum logomachiam defensa publié à Amsterdam en 1676 (Albert
Louis Caillet, Manuel bibliographique des sciences psychiques ou occultes, 2012
- www.google.fr/books/edition). L'illuminé Jacques Gaffarel (1601-1681), fait dans son
ouvrage Curiositez inouyes sur la
sculpture talismanique des Persans, Horoscope des Patriarches et lecture des
Estoilles (1629) prédit la fin de l'empire ottoman pour 1655. Gaffarel
apportait à Richelieu "de beaux libvres manuscrits de la bibliothèque des
ducs de Mantoue" en 1624. Adoptant la méthode élaborée par Guillaume
Postel au XVIe siècle, Gaffarel use de l'interprétation kabbalistique appliquée
à l'astronomie, qui veut que les constellations astrales présentent des formes
semblables aux lettres hébraïques et offrent ainsi des messages cryptées (Alexandre
Y. Haran, Le lys et le globe, Messianisme dynastique et rêve impérial en France
aux XVIe et XVIIe siècles, 2016 - www.google.fr/books/edition). Jacques de Cassan, dans Les Dynasties ou traicté des anciens Rois des Gaulois et des François despuis le déluge successivement jusques au Roy Merovee (Paris, 1621), raconte que Gomer, petit-fils de Noé, accosta en Gaule - «à ceste cause en souvenance de son arrivée les premiers Gaulois prindrent le navire pour leur devise». Hippolyte Raulin (Panégyrique orthodoxe, 1626) voit dans ce récit l'origine de l'emblème de la ville de Paris, la nef. «Le symbole de laquelle les Gaulois voulurent donner à la ville qu'ils estimoient estre leur métropole». Il exalte les vertus chrétiennes des Gaulois, comme le fit Postel, en rappelant la légende de Raoul Glaber (Les Histoires, I, 5) qui voulait que le Christ en personne ait manifesté sa préférence pour le peuple de la Gaule et prédit tacitement le futur translatio electionis. «[...] le mesme Rédempteur mourant en croix avoit le visage tourné vers l'occident et par conséquent vers la Gaule, pour regarder aussi tost de son oeil de douceur nos anciens druides qui estoient plus fideles que ces tigres et félons Rabbins qui le faisoient mourir». L'image idéalisée des Gaulois se retrouve encore chez Du Bois-Hus, dans son long poème La Nuict des Nuicts. la France L'Azile et le temple du Daufin du Ciel... (1641). [...] Ces idées sont reprises par Audigier Origine des François et de leur Empire (1676) (Alexandre Y. Haran, Le lys et le globe, Messianisme dynastique et rêve impérial en France aux XVIe et XVIIe siècles, 2016 - www.google.fr/books/edition). Sarepta et pendu Le Seigneur appelle «ethniques» (du nom de l'Etna où brûle un feu éternel) ceux qui sont destinés au feu éternel. L'Enfer flambe, de ce torride incendie éternel où seront brûlés tous les habitants d'Ai qui, durant leur vie, menaient le combat contre le roi et les habitants de Jérusalem. Mais le roi d'Ai est attaché à une double pièce de bois. La double pièce de bois, c'est la croix qui est constituée de deux traverses, une verticale et une horizontale, et en signe de laquelle la femme de Sarepta avait ramassé deux morceaux de bois. La double pièce de bois, c'est la croix par laquelle le démon a été crucifié et le Seigneur exalté. A ce bois est pendu le roi d'Ai [Josué VIII, 29], est pendu le superbe Aman ; quant à l'édit qu'Aman avait rédigé pour la mort des Juifs ; cet édit qui, au témoignage de Paul, nous était contraire, Jésus s'en est emparé et «l'a cloué sur la croix». Enfin le Seigneur, «qui s'était fait obéissant jusqu'à la mort de la croix», fut avec honneur déposé de la croix, embaumé, puis placé dans son tombeau, tandis que le roi d'Aï, le diable, souffre le supplice d'une éternelle pendaison. De même, frères, selon notre parabole, le roi de Jérusalem a battu le roi de la ville adverse et l'a pendu ; après avoir pris et incendié la ville, glorieux vainqueur il en a fait sortir les prisonniers et les a ramenés dans la ville sainte, Jérusalem, pour la joie des anges qui accourent à sa rencontre et qui chantent bien haut : «Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur» (Damien Vorreux, Sermons de Julien de Vézelay, 1972 - www.google.fr/books/edition). Homme de son temps (XIIe siècle), Julien en partage les passions et les préjugés. Ainsi ne manque-t-il pas une occasion de dire du mal des Juifs, sans aucune originalité d'ailleurs (X, 38-44; XVII, 3-4; XIX, 17-19). Et son enthousiasme pour les exploits des croisés lui fait trouver naturel, louable même, de les voir senem, faruulum, mulierem in ore gladii trucidantes (IX, 23-24) ; si d'ailleurs les païens sont appelés ethnici, c'est du nom de l'Etna, signe qu'ils sont promis au feu de l'enfer (IX, 206-211) (Louis-Jacques Bataillon, Julien de Vézelay — Sermons. texte latin, traduction, notes et index par Damien Vorreux, o.f.m... In: Cahiers de civilisation médiévale, 17e année (n°67), 1974 - www.google.fr/books/edition). |