Iatrochimie

Iatrochimie

 

II, 31

 

1653-1654

 

En Campanie Cassilin sera tant

Qu'on ne verra que d'eaux les champs couverts :

Devant, apres, la pluye de long temps :

Hors mis les arbres, rien l'on verra de vert.

 

Volturne

 

Annibal s'invite ici comme dans le quatrain précédent II, 30.

 

Casilinum est une ville antique de Campanie, en Italie. Elle se trouve à trois milles au nord-ouest de la ville antique de Capoue, à la place de l'actuelle Capoue. Le site de Casilinum se situe à la jonction de la via Appia et de la via Latina, au passage du Volturne sur un pont à trois arches qui existe encore. Cette situation donnait une importance stratégique à Casilinum au temps de la république romaine.

 

Pendant la Deuxième guerre punique, Casilinum a été occupée par Fabius Cunctator en 217 av. J.-C. Hannibal a conquis la ville dans l'hiver 216-215. L'année suivante, les Romains ont repris la ville et l'ont fortifiée pour en faire un bastion contre Capoue, qui s'était révoltée (fr.wikipedia.org - Casilinum).

 

Ti. Sempronius commandait l'année romaine, en l'absence du dictateur (Quintus Fabius Maximus Verrucosus dit Cunctator), parti pour aller reprendre à Rome les auspices. Comme Marcellus, il aurait désiré porter secours aux assiégés; mais Marcellus était arrêté par les débordemens du Vulturne, et par les prières des habitans de Noie et des réfugiés d'Acerra, qui redoutaient les Campaniens, si les troupes romaines venaient à s'éloigner. Gracchus, posté seulement auprès de Casilinum, et retenu par l'ordre du dictateur, qui lui avait défendu de rien entreprendre en son absence, restait clans l'inaction, bien qu'une patience à toute épreuve eût tenu difficilement contre les nouvelles qui arrivaient de la place  (Tite Live, Histoire romaine, Bibliothèque Latine-Française, Volume 29, 1832 - books.google.fr).

 

La dernière fête qui se célèbre en août et qui occupe le jour mensuel extrême admis en général pour les feriae statiuae, le 27, est celle des Volturnalia. Elle est en outre la dernière avant l'équinoxe d'automne. [...] Volturnus, Vulturnus, n'est pas seulement le nom d'une rivière, mais aussi d'un vent d'Italie. Quitte à n'être pas toujours exactement suivis par les poètes, les savants de Rome, Pline, le Sénèque des Questions naturelles, Aulu-Gelle interprète de l'érudit Favorinus, l'ont situé avec rigueur sur la rose des vents (sud-est) (Georges Dumézil, Fêtes romaines d'été et d'automne / Dix questions romaines, 1975 - books.google.fr).

 

La Journée des barricades, qui eut lieu le 26 août 1648, au début de la guerre civile de la Fronde, est une rébellion du peuple de Paris décidé à défendre les lois et leurs représentants au parlement de Paris contre la reine de France Anne d'Autriche et le cardinal Mazarin. L'émeute fut causée par l'arrestation de deux conseillers au parlement de Paris, René Potier de Blancmesnil et Pierre Broussel, qui s'étaient fait remarquer par leur courage à défendre les lois, en résistant aux empiétements du cardinal Mazarin. La plupart des barricades sont érigées dans la nuit du 26 au 27 août (fr.wikipedia.org - Journée des barricades (1648)).

 

Antimoine

 

La première clé des douze clefs de philosophie de Frère Basile Valentin, est consacrée aux deux agents de l'œuvre et à leur préparation. Les époux royaux qui les symbolisent, y apparaissent près de Saturne affublé d'une jambe de bois qui l'assimile en l'occurrence à Vulcain, et d'un loup bondissant au-dessus d'un creuset enflammé. Cet animal est le produit purificateur, l'antimoine cher à Basile Valentin. Le texte le désigne comme étant le fils de Saturne. «Que le diadème du roi soit d'or pur et que la chaste fiancée lui soit unie dans le mariage. C'est pourquoi, si tu veux travailler par nos corps, prends le loup très avide qui... par sa race... est le fils du vieux Saturne. Jette à ce loup même, le corps du roi... et lorsqu'il aura dévoré le roi, fais un grand feu et jettes-y le loup... et alors le roi sera délivré». [...]

 

La clé VI en revient aux noces des époux royaux qui sont ici consacrées par un évêque incarnant le sel, troisième principe. Le mariage s'effectue entre deux alambics. Celui de gauche présente le double visage d'un Vulturnus, ou double vent qui doit souffler sur les opérations, tantôt pour séparer les matières, tantôt pour les unir. Le cygne qui trompette à proximité, signale la bonne marche des opérations. Ce n'est rien d'autre que le  «chant du cygne». Le texte rapporte que «l'homme double igné doit se nourrir d'un cygne blanc» pour permettre l'apparition de la pierre au rouge. Cette victoire apparaît dans le ciel sous forme d'un arc-en-ciel (les couleurs de l'œuvre) reliant le soleil et la lune, l'or et l'argent (Jacques Lennep, Alchimie: contribution à l'histoire de l'art alchimique, Crédit communal de Belgique, 1985 - books.google.fr).

 

Combien de fois madame de Sévigné recommandera-t-elle à sa fille, à ses amis, la poudre de Delorme, la poudre du bonhomme, le crocus, l'émétique, qui sont tous des dérivés de l'antimoine ? Malgré l'enthousiasme de la famille Sévigné et de beaucoup d'autres, la Faculté n'avait pas encore désarmé. Patin conduisait toujours le combat ; il avait encore stigmatisé l'antimoine à l'occasion de la mort d'Henriette d'Angleterre, en 1670, à laquelle Vallot avait prescrit du vin émétique. «Le croiriez-vous, race future, que la fille du Grand Henri eut en mourant même aventure que son père et que son mari ? Tous trois sont morts par assassin: Ravaillac, Cromwell, médecin. Henri d'un coup de baïonnette, Charles finit sur un un billot et maintenant meurt Henriette par l'ignorance de Vallot.» Mais, malgré cette agitation, la guerre de l'antimoine allait toucher à sa fin. Cette drogue avait été réhabilitée par un arrêt du parlement de Paris le 10 avril 1666. Un grand événement avait précédé cette prise de position officielle. Nous l'avons déjà relaté. En 1653 Louis XIV tomba malade à Mardyck, alors qu'il guerroyait contre les Flamands. Un médecin d'Abbeville, Du Saussaye, fut appelé qui lui administra de l'émétique. Ce vin blanc, chargé d'antimoine pour avoir séjourné dans un gobelet fait de ce métal, était un puissant vomitif et purgatif. L'oxyde d'antimoine ainsi dissous dans le vin en était la cause. On lui attribua à tort ou à raison la guérison du Roi et la décision du parlement de Paris, qui en accepta la preuve, fera cesser cette guerre à laquelle s'étaient mêlés beaucoup de protagonistes dont le journaliste Théophraste Renaudot, [qui] supporta, jusque devant les juges, les pires insultes de Guy Patin. [...] Avec l'antimoine, l'ère de la chimie s'ouvrait, celle qui prendrait le pas sur l'herboristerie (Yves Pouliquen, Madame de Sévigné et la médecine du Grand Siècle, 2006 - books.google.fr).

 

Dioscoride et Galien ne virent dans le stibium qu'une substance dessiccative et astringente. Mais, vers la fin du moyen âge, on administra à l'intérieur, outre la stibine ou antimoine cru, divers agents antimoniaux que la chimie et la polypharmacie avaient découverts ou inventés, par exemple : le régule d'antimoine (antimoine métallique), le crocus metallorum, le verre d'antimoine (oxysulfures d'antimoine), l'antimoine diaphorétique, le vin antimonié, obtenu par macération du crocus ou du verre d'antimoine dans des vins riches en tartre, tels que les vins du Rhin; d'où résultait la formation d'une petite quantité de tartre stibié qu'on employait ainsi sans le savoir. C'est surtout à Paracelse (1493-1511) qu'est due la promotion des antimoniaux dans la thérapeutique. On lui attribue le Triumphwagen (Carus triumphalis antimonii) que d'autres disent avoir été écrit par Basile Valentin, bénédictin d’Erfurth; mais ce moine paraît n'avoir jamais existé, de sorte que son nom serait le pseudonyme d'un alchimiste resté inconnu. Quelques années après la mort de Paracelse, parut, en 1564, le livre de Louis de Launay, qui fit répandre l'usage des antimoniaux, mais devint aussi l'origine de persécutions dirigées contre ces médicaments. La lutte s’accrut au XVIIe siècle. Tandis que le tartre stibié qui avait été découvert par Adrien de Mynsicht, en 1631, était recommandé par Eusèbe Renaudot dans son Antimoine justifié et dans son Antimoine triomphant, livres qui parurent en 1653, Jacques Perreau publiait le Rabat-joie de l'antimoine et inventait cette histoire d'après laquelle plusieurs moines auraient été empoisonnés par le stibium, d'où l'expression d'antimoine. Le plus ardent et le plus mordant adversaire fut Guy-Patin, qui appela le tartre stibié : tartre stygié, comme s'il conduisait sur les bords du Styx tous ceux qui avaient le malheur d‘en prendre (Antoine Rabuteau, Eléments de thérapeutique et de pharmacologie, 1873 - books.google.fr).

 

Leonardo Di Capua (Bagnoli Irpino, 10 agosto 1617 - Napoli, 17 giugno 1695) è stato un medico, scienziato e filosofo italiano.

 

Nel 1650 Leonardo Di Capua, Tommaso Cornelio, Francesco D'Andrea, Giovanni Alfonso Borelli fondarono a Napoli l'Accademia degli Investiganti insieme ad altre illustri personalità del mondo scientifico filosofico napoletano. Questa Accademia sorse in uno scenario di fervore intellettuale nuovo, dall'esigenza, quindi, di allontanarsi dalla filosofia aristotelica e dalle teorie di Ippocrate e di Galeno, per abbracciare le nuove teorie rivoluzionarie. Il motto degli Investiganti era una citazione di Lucrezio: "vestigia lustrat" seguito dall'immagine di un cane che segue le tracce e fiuta le impronte, rappresentando a pieno lo sforzo degli Investiganti nella ricerca delle cause alla base dei fenomeni naturali. (it.wikipedia.org - Leonardo Di Capua).

 

Le mécanisme des Investiganti ne s'en tient presque jamais aux formulations pures de Descartes: c'est ce que l'on peut bien voir par l'exemple de Leonardo di Capua, dont les deux ouvrages sur l'incertitude de la médecine soulignent la crise de la physiologie mécaniste cartésienne en tant qu'elle est incapable de rendre raison de l'énorme complexité de l'organisation du corps: on se donne désormais pour fin première de développer cette science, débordant le cadre intellectuel du cartésianisme, qu'est la chimie, et dont les autorités étrangères, Boyle et Van Helmont, sont connues depuis le voyage de Tommaso Cornelio (Paolo Cristofolini, Tommaso Cornelio et l'histoire du matérialisme, Gassendi et l'Europe, 1592-1792: actes du colloque international de Paris, "Gassendi et sa postérité (1592-1792)", Sorbonne, 6-10 octobre 1992, 1997 - books.google.fr).

 

Léonard de Capoue raconte que Paracelse et Van Helmont, tous deux célèbres chimistes, ont éprouvé plusieurs maladies graves en préparant leurs médicaments (Bernardino Ramazzini, Traité des maladies des artisans, traduit par Fourcroy, 1855 - books.google.fr).

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