Conflit entre Louis XIV et le pape Alexandre VII
Conflit entre Louis XIV et le pape Alexandre VII

Fermeture des Petites Ecoles jansénistes

 

II, 39

 

1659-1660

 

Un an devant le conflit Italique

Germains, Gaulois, Hespagnols pour le fort,

Cherra l’escolle maison de republique,

Où, hors mis peu, seront suffoqués morts.

 

Le « conflit Italique Â» du dĂ©but des annĂ©es 1660 semble ĂŞtre celui occasionnĂ© par une rixe entre l’ambassadeur de France Ă  Rome, le duc de CrĂ©qui, et les gardes corses du pape, qui fit un mort en 1663. Le pape sanctionna ses gardes mais cela ne suffit pas au roi de France. Le pape « apprend coup sur coup que Louis XIV menace de l’assiĂ©ger dans Rome, qu’une armĂ©e française entre en Italie Ă  cet effet, et que sa ville d’Avignon a Ă©tĂ© occupĂ©e […] Le pape est obligĂ© d’en passer par les exigences du roi [1] ».

Un an auparavant, Louis XIV rachète Dunkerque, pris par Turenne aux Espagnols en 1658 et cĂ©dĂ© aux Anglais. L’Electeur de Mayence avait constituĂ© une ligue de paix dite « Ligue du Rhin Â» afin d’interdire Ă  l’Empereur du Saint Empire germanique de secourir les Espagnols aux Pays-Bas. Ainsi Germains, Français (« Gaulois Â») et Espagnols Ă©taient mĂŞlĂ©s Ă  l’affaire.

Les deux derniers vers sont Ă  prendre dans un sens symbolique. Les persĂ©cutions contre les jansĂ©nistes se prolongent tout au long du règne de Louis XIV qui veut en finir, Ă©touffer le mouvement (« suffoquĂ©s morts Â»). L’archevĂŞque de Paris PĂ©rĂ©fixe dĂ©clara en 1664 : « Le Roi est persuadĂ© qu’il y a une nouvelle hĂ©rĂ©sie qui prend naissance dans son royaume ; il sait de quelle importance il est d’y remĂ©dier et de l’étouffer dans son commencement Â» [2].

Les Petites Ecoles de Port-Royal ouvertes en 1638 sont plusieurs fois transfĂ©rĂ©es. L’Ecole des Granges sera dispersĂ©e en 1656, celle du Chesnay en 1660 (« cherra Â» : s’écroulera), par ordre de Mazarin et du roi qui appelait les jansĂ©nistes « les rĂ©publicains Â»[3] (« maison de republique Â»).

 



[1] ibid., p. 127

[2] François Bluche, « Louis XIV Â», Fayard, 1986, p. 313

[3] Jacques Attali, « Blaise Pascal Â», Fayard, 2000, p. 409

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