Reconquête de Constantinople II, 3 1633 Pour la chaleur solaire sus mer De Negrepont les poissons demy cuits, Les habitants les viendront entamer, Quand Rhod et Gennes leur faudra le biscuit. Poissons à moitié
cuits Derrière l'un de ces cimetières, dans un joli vallon
ombragé, se cache le petit monastère de Baloukli,
où les Grecs, toujours grands amateurs de miracles, vénèrent une fontaine
merveilleuse. En voici la légende, aussi connue que celle du prêtre de Sainte-Sophie,
mais moins originale : «Pendant que les Turcs livraient leur
dernier assaut, un moine de Baloukli faisait frire des poissons, très
tranquillement. Soudain, un de ses compagnons accourt, tout effaré, et s'écrie
: «La ville est prise ! Allons donc ! riposte l'autre, sans s'émouvoir, je
croirai cela quand je verrai mes poissons sauter vivants hors de la poêle. Et
les poissons, à moitié cuits déjà , sautèrent tout frétillants, ressuscités sur
le coup. On les rejeta pieusement dans la fontaine où ils nagent encore
aujourd'hui, eux ou... leur progéniture, bruns d'un côté, blancs de l'autre, en
souvenir de leur passage dans la poêle du caloyer incrédule. Et ceux que l'histoire intéresse peuvent
aller les voir et se convaincre du prodige» (Lucien
Trotignon, L'Orient qui s'en va : Égypte, Palestine, Syrie, Constantinople,
notes de voyage, 1893 - books.google.fr). Selon une légende qui date d’après la construction de
l’église, le sanctuaire aurait été construit par l’empereur Léon Ier (r.
457-474) à la suite d'un miracle survenu pendant qu’il était encore soldat. Alors
qu’il s’apprêtait à entrer dans la ville, Léon aurait été approché par un
aveugle qui lui demanda à boire. Une voix féminine aurait alors ordonné au
futur empereur de laver les yeux de l’aveugle avec l’eau d’un étang tout
proche. La même voix ajouta qu’elle avait choisi cet endroit pour y être
honorée et ajouta que Léon lui-même deviendrait empereur. Léon suivit l’ordre
qui lui était ainsi donné et immédiatement l’aveugle recouvrit la vue. Devenu
empereur, Léon aurait fait construire une église magnifique à cet endroit.
Cette légende date probablement d’après la construction du sanctuaire et
pourrait avoir été inventée par les moines qui y officiaient. Il est aussi
possible qu’un petit monastère existât déjà au même endroit. En fait et si l’on en croit les historiens Procope de Césarée et Georges Cédrène, l’église fut construite par l’empereur Justinien Ier (r. 527-565) vers 559/560 près de la fontaine située à côté d’un puits sacré (en grec : "hagiasma"; d’où en turc, ayazma) et située en dehors du mur de Théodose II là où se trouve la porte de la Source (en grec pulè tès pègès) appelée en turc porte de Selymbria. Pendant une partie de chasse, l’empereur remarqua une petite chapelle près de laquelle se tenaient plusieurs femmes. Leur demandant la raison d’être d’un tel édifice à cet endroit, on lui répondit que là se trouvait «la source des miracles». Il ordonna sur le champ qu’une église somptueuse y soit construite avec les matériaux restant de la construction d’Hagia Sophia Cette «source de
vie» ou «source miraculeuse» fut à l’origine de nombre d’églises et de
monastères du même nom à travers le monde grec, la plupart toutefois érigés
après la fin de l’empire byzantin (fr.wikipedia.org
- Eglise Sainte-Marie-de-la-Source (Istanbul)). C'est au XIVe siècle que le thème de la Fontaine ou de la
Source de Vie réapparaît sur les murs des églises et cela sous deux principaux
aspects : l'enseignement de l'Eglise et la Vierge mère de Dieu. On trouve à Spilès dans l'église de la
Vierge Hodigitria une Vierge Source de Vie (1311) du type de celle que l'on trouve
70 ans plus tard dans une autre église d'Eubée (1380), dédiée à la Vierge, l'église
de la Dormition à Aliveri (Tania
Velmans, Deux églises byzantines du XIVe siècle en Eubée, Cahiers
archéologiques, 1968 - www.google.fr/books/edition). La Vierge et les
poissons Pour exemple, Monsieur, trouuez vous bon que l'on die que
la Saincte Vierge est le Chemin de Vie, l'Eschelle & la Fenestre du Ciel,
la porte de Paradis, la Porte de Salut & de Vie; la Porte dorée du
Firmament ? Que c'est l'Inuentrice de Grace & de Salut, l'Autheur
& la Cause,la Fontaine & la Source de Grace, de Salut & de
Misericorde ? Que c'est l'Arbre de vie, le Pain de vie, la Source de vie, le Puits d'eau viue,
l'Ocean des graces diuines, & la Racine de tous biens qui germent en
l'Eglise ? Que c'est l'Estoille de la Mer, l'Estoille du Matin, l'Estoille
du Pole, la Lune du Monde, la Fontaine du Soleil, la Lumiere de l'Eglise, la
Lumiere des CÅ“urs, & la Mere des Lumieres ? Que c'est l'Infante de la
Trinité, la Depositaire & Dispensatrice de toutes les graces de Dieu, la
Thresoriere des richesses du Ciel, la Thresoriere generale de de l'espargne de
Dieu, la Tresoriere des finances du saint Esprit, & la Surintendante de la
Cité de Dieu ? (Charles
Drelincourt, De l'honneur qui doit estre rendu à la saincte Vierge Marie, 1643
- books.google.fr). Il a plus de
quinze cents ans que saint Clement Pape a ordonné par une Constitution
Apostolique que les Eglises Chrétiennes fussent bâties en forme de navires :
voire il y a plus de quatre mille ans, qu'au jugement de tous les Peres Dieu en
donna le dessein & le modelle en l'Arche de Noé, qui étoit pour lors la seule
Eglise, & le premier navire du monde. En effet si vous voulez prendre les
mesures & les proportions du navire, vous les pourrez toutes rapporter tant
à nos Eglises materielles, qu'à la vraie Eglise, qui est l'assemblée des
Chrétiens. Car d'abbord c'est tres à propos que nous les appellons tous deux du
nom commun de vaisseaux ; d'autant que comme les uns font les navires de la
terre, ainsi les autres sont les eglises de la mer. Le portail de nos Eglises
plat & camus, represente la pouppe des navires; le choeur ressemble à la
prouë ; les aiguilles des clochers au mas; les croix aux antennes; les
trois étages du navire sont les trois Ordres de l'Eglise; soir est le mariage,
le celibat, & la virginité; les trois parties qu'elle contient en longueur,
sont la loy de nature, la Synagogue, & l'Evangile ; l'eau douce est
celle du Saint Baptême ; le biscuit
c'est le pain de vie, & l'aliment des ames que le Sauveur nous a laissé
en l'Eucharistie; les provisions sont les autres Sacremens, la parole de Dieu,
& le reste qui nous entretient en l'Eglise (François
Poiré, La triple couronne de la Bien-heureuse Vierge Mere de Dieu, 1634 -
books.google.fr). Glorifié comme «Soleil source de vie», «Lumière qui luit
dans les ténèbres», «Soleil de Justice», le Christ n'a pas échappé aux
spéculations des astrologues. D'après ces derniers, le cycle zodiacal se
termine au signe de la Balance, stade du Jugement final, de l'équilibre
réalisé, et il débute avec le signe de la Vierge puisque la vacuité est
nécessaire à tout nouvel ensemencement, physique, psychique ou religieux. Une
quarantaine d'années avant notre ère, Virgile avait vu dans les astres la
naissance d'un enfant divin. A cette
époque la Terre, vue du Soleil, se préparait à entrer dans le signe de la
Vierge, et le Soleil, vu de la Terre, se préparait à entrer dans le signe des
Poissons. Cet axe Vierge-Poissons s'accorde bien à l'association Marie-Vierge
et Christ-Poissons. Le Christ a d'ailleurs été représenté par un poisson et
l'anagramme de la phrase grecque «Jésus-Christ Dieu, sauveur des âmes», est
ICHTUS, ce qui signifie «poisson» (Anne
Yélen, Kossovo 1389-1989, 1989 - www.google.fr/books/edition). Peu de Constantinopolitains prirent dès 1453 le chemin de
l’Occident avec l’intention de s’y installer définitivement, et il est
intéressant de constater à cet égard que la communauté grecque de Venise,
constituée comme telle bien avant 1453, n’enregistra pas à l’époque un
gonflement subit de sa population. Au contraire, ceux qui, en réalité peu
nombreux, choisirent alors de délaisser les rives du Bosphore, optèrent pour un
exil moins lointain, à la fois géographiquement et culturellement, puisqu’ils
s’installèrent en priorité dans les îles grecques anciennement possessions
byzantines, et à l’époque sous domination vénitienne - la Crète, Corfou,
Nègrepont (Eubée) - et, dans une moindre mesure, génoise – Chio (Thierry Ganchou, Le
rachat des Notaras après la chute de Constantinople ou les relations
«étrangères» de l’élite byzantine au xve siècle In : Migrations et diasporas
méditerranéennes (Xe-XVIe siècles), 2002 - books.openedition.org). Dès qu’elle eut appris la chute de Constantinople, la très pragmatique République de Venise - tout en donnant bien hypocritement le change au pape - prépara aussitôt l’envoi d’une ambassade au Conquérant afin de chercher à renouveler le plus vite possible le précédent traité vénéto-ottoman de 1451. Il est vrai que l’ambassadeur qu’elle désigna alors, Bartolomeo Marcello, se trouvait déjà à Nègrepont depuis des mois, chargé dès le 8 mai 1453 d’une ambassade auprès du sultan dont le but était de l’inviter à cesser ses provocations vis-à -vis du basileus de Constantinople (!) : elle n’eut donc qu’à «actualiser» les termes de la mission en fonction de la nouvelle donne. Et elle le fit avec une promptitude remarquable, puisque dès le 17 juillet 1453, ses instructions à Marcello étaient déjà rédigées et que, douze jours auparavant, elle avait déjà écrit à Jacopo Loredan, son «capitaine général», pour l’en informer. Ce dernier se trouvait également à Nègrepont, à la tête de la flotte vénitienne que le Sénat avait, bien tard, décidé d’envoyer au secours de Constantinople assiégée (Thierry Ganchou, Le rachat des Notaras après la chute de Constantinople ou les relations «étrangères» de l’élite byzantine au xve siècle In : Migrations et diasporas méditerranéennes (Xe-XVIe siècles), 2002 - books.openedition.org). Les Turcs faisaient faire du biscuit à Thèbes et en
Nègrepont en préparant la guerre de Candie (Histoire
des trois derniers empereurs des Turcs. Depuis 1623. jusqu'Ã 1677, Tome 1, 1683
- www.google.fr/books/edition). Le sultan Ibrahim, dit le fou, mena une guerre contre
Venise et, malgré le déclin de la Sérénissime, la flotte vénitienne remporta
des victoires à travers la mer Égée, prenant même Tenedos, à l'entrée des
Dardanelles, en 1646. La guerre de Candie ou guerre de Crète opposa la
république de Venise à l'Empire ottoman de 1645 à 1669. L'Empire ottoman
conquit rapidement la Crète, alors la plus grande et la plus riche province de l'Empire
vénitien, mais le siège de sa capitale se prolongea pendant plus de vingt ans (fr.wikipedia.org - Ibrahim Ier,
fr.wikipedia.org -
Guerre de Candie). Negrepont 1647 Les attaques des corsaires d'Alger et de Tunis se
multiplient donc sur les côtes italiennes et espagnoles, ainsi que sur les îles
de Méditerranée occidentale (Baléares, Corse, Sardaigne et Sicile), non sans se
heurter parfois à de violents assauts. En 1609, par exemple, les Espagnols de
don Luis Fajardo et les Français s'en prennent au port tunisien de La Goulette,
où ils brûlent près de trente embarcations. La Goulette est à nouveau visée en
1612. Deux ans plus tard, le même Fajardo, à la tête d'une centaine de
vaisseaux et de cinq mille soldats, prend le port marocain de La Mamora. En ce
qui concerne Alger, les pertes infligées dans les années 1630 par les flottes
européennes (essentiellement vénitiennes, espagnoles et françaises) marquent un
relatif coup d'arrêt de la course algéroise, accentué par la défaite navale de Négrepont de 1647 au début de la guerre de Candie.
La flotte d'Alger est mobilisée par l'Empire ottoman dans sa lutte contre la
République de Venise, et les activités corsaires en Méditerranée occidentale se
trouvent ainsi considérablement réduites durant les années 1640 (Gilbert
Buti, Philippe Hrodej, Histoire des pirates et des corsaires, De l'antiquiité Ã
nos jours, 2016Â -
www.google.fr/books/edition). Il est encore question de Nègrepont au quatrain II, 21
qui a été vu typologiquement comme la perte de la Crète par les Vénitiens,
comme ce fut le cas de l'île de Nègrepont (Eubée) en 1470. Rhodes Comme pour "Diane" du quatrain II, 28 qui est
pris pour le casuiste Diana, "Rhod" devient Alexandre de Rhodes. L'arrivée de Richelieu au pouvoir en 1624 et la signature
du traité de Compiègne avec les Provinces-Unies (Pays-Bas) qui reconnaît la
liberté du commerce vers les «Indes occidentales et orientales» relance
l'activité des Français en direction de l'Asie avec un double but, missionnaire
et commercial. La route terrestre est explorée avec le réseau des frères
capucins du Père Joseph et c'est un missionnaire - Pacifique de Provins - qui
réussit à établir en 1628 des liens officiels entre la France et la Perse
ouvrant par le golfe persique la route de l'Inde. L'ordonnance royale de 1629,
dite code Michau, encourage les Français à créer des compagnies de commerce Ã
l'image des Hollandais et des Anglais. À partir des années 1630, les Français
s'intéressent au sud de l'océan indien et prennent possession de sites et de
ports - notamment Fort-Dauphin et Port-Louis - Ã Madagascar et dans les
Mascareignes (île Bourbon, île de France, île Rodrigues) ; La compagnie
d'Orient est créée par lettre patente de juillet 1642 avec monopole de 15 ans
sur Madagascar et les îles environnantes. Au-delÃ
de ces îles, la route des Indes est reprise par des missionnaires sous
l'impulsion du jésuite Alexandre de Rhodes et de la Compagnie du Saint-Sacrement
et qui privilégie la péninsule indochinoise. En 1660, enfin est fondée la
Compagnie de Chine, avec tous les puissants de l'époque, comme Mazarin ou
Fouquet, souvent membres de la Compagnie du Saint Sacrement. Mais celle-ci se
consacre exclusivement à des activités commerciales (Vincent
Dubois, La compagnie des Indes galantes,Â
- www.google.fr/books/edition). Alexandre de Rhodes, né en Avignon le 15 mars 1591 et
mort à Ispahan (Perse) le 5 novembre 1660, est un prêtre jésuite français,
missionnaire en Cochinchine et au Tonkin (Vietnam) et linguiste. D'origine
aragonaise (village de Calatayud) et marrane, sa famille, des négociants en
soie, avait fui l'inquisition et s'était réfugiée en Avignon depuis le XVe
siècle, alors terre papale et cité accueillante pour les juifs. Comme beaucoup
de familles juives d'alors, converties au catholicisme de gré ou de force, le
père d'Alexandre décide de modifier son patronyme de Rueda en Rode, puis de
Rode et finalement en de Rhodes. Le nom d'Alexandre n'a ainsi aucun rapport
avec celui de l'île grecque de Rhodes. Arrivé à 18 ans à Rome, Alexandre entre dans la Compagnie
de Jésus le 14 avril 1612. Il a la ferme désir de rejoindre les Missions
extrême-orientales. Il quitte l'Europe en 1619 et arrive à Macao fin mai 1623.
Il ne pourra Å“uvrer au Japon, il se rabattra sur la Cochinchine. Missionnaire
en Extrême orient durant de longues années, il retourne en Europe en 1645. Il
arrive à Smyrne le 17 mars 1649. De là , un navire le ramène à Gênes d'où il
gagne Rome le 27 juin (fr.wikipedia.org -
Alexandre de Rhodes). Les fêtes de Pâques étant passées, je
trouvai fort à propos un vaisseau génois, qui me porta heureusement sur toute
la mer Méditerranée, qui ne me
semblait qu'un bien petit trajet à comparaison de ces grandes mers par
lesquelles j'avais passé : nous rencontrâmes sur l'archipel la flotte
vénitienne, composée de vingt galères parfaitement bien armées, et trois
grandes galéaces : ce fut cette armée qui dissipa quelque temps après et
mit en déroute toute l'armée navale des Turcs, et porta l'effroi jusqu'Ã
Constantinople. Nous côtoyâmes la Sicile, passâmes sous Messine ; là où
nous vîmes avec horreur, pendant une nuit entière, les flammes qui sortaient Ã
grandes ondées de la montagne de Lipara : cela nous donnait sujet de penser aux
feux éternels, et de donner ordre de n'y être jamais condamnés ; enfin, quand
nous fùmes à la vue de Gênes, je sentis mon cœur tressaillir de joie, voyant
ces beaux clochers et tant de rares monuments de la piété chrétienne. Mais ma
consolation fut encore bien plus grande, quand je fus dans notre maison, où je
rencontrai mes anciens amis avec lesquels j'avais fait mon noviciat et mes
études à Rome. Après avoir demeuré trente et un ans sans nous voir, nous avions
une satisfaction inexplicable ; j'eus le même sujet de contentement à Milan, Ã
Bologne, à Lorette, où je trouvai plusieurs de mes anciens compagnons. Ce fut
en cette sainte chapelle où tout mon cœur se fondait de joie, auprès de l'autel
de la sainte Vierge, de laquelle je tenais tout le bon succès de mes voyages
(Voyages
et missions du père Alexandre de Rhodes de la Compagnie de Jésus en la Chine et
autres royaumes de l'Orient, 1854 - books.google.fr). Il quitte Rome le 11 septembre 1652, chargé par la
Congrégation pour la propagation de la foi de trouver les personnes et les
fonds nécessaires pour remplir la mission. Il parcourt le Piémont et la Suisse
puis songe à la France, «le plus pieux royaume du monde». Il rejoint Paris en
janvier 1653 où il rencontre le père Jean Bagot, alors confesseur du jeune
Louis XIV et responsable de la Confrérie des Bons enfants. Le charisme de de
Rhodes fait naître, dans ce vivier de jeunesse, des vocations apostoliques
exotiques. La Compagnie du
Saint-Sacrement, soutenue par Anne d'Autriche, Saint Vincent de Paul et
Bossuet, donne les financements nécessaires au projet de la Confrérie. Les
bases des Missions étrangères de Paris sont posées (fr.wikipedia.org -
Alexandre de Rhodes). Les premiers vicaires apostoliques de ses missions sont François
Pallu, Pierre Lambert de La Motte, Ignace Cotolendi et François de
Laval-Montmorency (fr.wikipedia.org
- Missions étrangères de Paris). Le père de François de Laval était seigneur de Montigny (Anselme
de Sainte Marie, Histoire Généalogique, Tome 3, 1728 - books.google.fr). On pense au Régnier de Montigny du Petit Testament de François Villon : cf. quatrain précédent
II, 2. Aux quatrains I, 44 et I, 53 il serait question du Japon
et de sa défense contre l'intrusion chrétienne. En 1652, le
patriarche grec d'Antioche, Macaire, allait en Russie recueillir des aumônes
pour rétablir les finances de son patriarcat criblé de dettes. De ce
voyage, nous possédons une intéressante narration, écrite en arabe par son
compagnon de route, le chammas ou diacre Paul, et traduite en anglais par F. C.
Belfour. Le chammas Paul, un Aleppin, qui se déclare lui-même traducteur d'une
histoire des Grecs, nous donne les détails les plus circonstanciés sur les
personnes et les lieux qu'il a visités avec son père, le distingué, très saint,
sublime et magnifique patriarche. [...] "Agiasma" de Balikli, dont le nom grec est
"Zôotokopègè" (sic), près de Top-Kapou et du cimetière orthodoxe,
dédié à la Sainte Vierge, et dont la fête a lieu le vendredi après Pâques. Les
chrétiens y vont aussi passer le lundi de Pâques dans les divertissements. Macaire et Paul «y descendirent par des
degrés et burent de son eau sainte qui guérit les maladies». Ce texte est
intéressant : il est le seul qui mentionne au XVIIe siècle le vieux
monastère de la Source ou plutôt la fontaine qui lui survivait; en outre,
il nous donne le nom turc de Balikli ou Baleqle, poissonneux, longtemps avant
l'époque où l'ont rencontré pour la première fois les historiens de la
"Zôodochos Pègè" (Sophrone
Pétridès, Églises grecques de Constantinople en 1652. In: Échos d'Orient, tome
4, n°1, 1900 - www.persee.fr). "biscuit"
: le commerce du blé L'emploi du biscuit a souvent préoccupé les chefs d'armée ;
ils lui donnaient, chez les anciens, la plus sérieuse attention, car ils
savaient qu'une bonne alimentation est la base de la santé du soldat. On a fait
de nombreuses tentatives pour arriver à une fabrication satisfaisante du
biscuit. Les Romains faisaient cuire la
pâte deux fois; c'est de là que cet aliment a pris son nom. Au XVIIe siècle, on
broyait grossièrement le blé, on le mêlait avec un peu de seigle, on mettait le
tout au four, et les hommes se nourrissaient de ce mélange, en le faisant cuire
dans de l'eau un peu salée (Édouard
Pierron, Stratégie et grande tactique d'après l'expérience des dernières
guerres, Tome 3, 1892 - books.google.fr). Aliment de réserve pour l'armée romaine, le biscuit était
alors composé de farine, de sucre, de sel et d'eau. Il était peu coûteux et
facile à transporter et à conserver, même dans les cales des navires. Il
constituait en outre la nourriture de base des matelots (Le
Blé, éléments fondamentaux et transformation, 1992 -
www.google.fr/books/edition). La coptoplacenta était un gâteau très dur, dont la pâte
servait parfois à faire des sculptures alimentaires, tels les marcassins
accompagnant l'énorme sanglier servi au troisième service du festin de
Trimalcion : «Il était entouré de marcassins, faits de pâte cuite au four
qui, comme tendus vers les mamelles, indiquaient que c'était une laie»
(Pétrone, Le Satyricon, II, IX). Sans doute la coptoplacenta était-elle
similaire à la copta Rhodiaca que
l'Italie importait de Rhodes, ce «biscuit
de Rhodes» que cite Martial et qui, semble-t-il, était fort dur : «Quand
tu auras à punir ton esclave, ne lui brise pas les dents à coups de poing :
donne-lui à manger du biscuit que t'envoie la célèbre Rhodes» (Épigrammes, XIV,
68) (Annie
Perrier-Robert, Dictionnaire de la gourmandise, 2012 -
www.google.fr/books/edition). Le commerce génois du blé, organisé par l'Officium
victualium, est tout aussi intense. Des flottes du blé vont chercher les
céréales dans l'Empire byzantin, en mer Noire, dans les régions danubiennes. Le
blé de Thrace est considéré comme le meilleur de toute la Romanie, et Gênes en
obtient la liberté d'exportation au début du XIVe siècle, parfois au détriment
du ravitaillement de Byzance elle-même. En mer Noire, le manuel de marchandise
du Florentin Pegolotti met en valeur les ports du blé de la mer d'Azov, où
toutes les mesures en usage sont génoises. Caffa exporte le grain des plaines
russes, tandis que les ports de la côte bulgare (Varna, Anchialos) et des bouches
du Danube (Vicina, Kilia, Licostomo) fournissent à Gênes la production des
plaines danubiennes. Phocée et Altologo (Ephèse) complètent les
approvisionnements orientaux, qui couvrent environ un tiers des besoins de
Gênes au XIVe siècle. Les trafics se font plus complexes en cas de pénurie. On
note même des inversions étonnantes, lorsque Gênes est contrainte d'envoyer du
blé à Caffa ou en Chypre. [...] Après 1453, l'administration des comptoirs pontiques
passe à la Banque de San Georgio (Michel
Balard, Les Latins en Orient, XIe-XVe siècle, 2006 -
www.google.fr/books/edition). Pour les Vénitiens, comme pour les Génois, les évènements
de 1453 ouvrent une ère nouvelle : Ã
la liberté du trafic céréalier, les Ottomans substituent un contrôle souvent
tatillon qui réduit les échanges, sans pour autant les faire disparaître (Michel
Balard, La mer Noire et la Romanie génoise, XIIIe-XVe siècles, 1989 -
www.google.fr/books/edition). En Algérie actuelle, Marsacares est un lieu
d'établissement de Génois et de Corses en Afrique du Nord au XVe siècle. Dans
les années 1470, un Corse y produit du biscuit à partir de blé de Barbarie (Philippe
Gourdin, Emigrer au XVe siècle. La communauté ligure des pêcheurs de corail de
Mascares, II, Mélanges de l'Ecole française de Rome, Volume 102, 1990 -
www.google.fr/books/edition). Une lettre du bailli de Forbin à Richelieu de novembre
1635, alors que la guerre à l'Espagne a été déclarée, rend compte du trafic du
biscuit à cette époque. J'envoie à Votre
Éminence le mémoire des équipages du galion de M. de Guise (sur lequel il avait
fui la France en 1631), l'état auquel se trouve le corps du vaisseau, et ce
qu'il coûterait d'accommoder pour le rendre prêt à servir. Il y a déjà ici des
forçats pour armer les deux galères de Votre Éminence pour lesquelles il est
temps d'acheter les équipages et les mettre en état. Les barques génoises continuent de venir en cette province et en
Languedoc, et sous prétexte d'acheter du vin chargent du blé qui sert aux
ennemis pour Milan et à faire du biscuit à Gênes pour l'armée de
Sainte-Marguerite (Les îles de Lérins étaient occupées par les Espagnols depuis
septembre). Savoir si V Ém. voudra qu'on retienne et confisque let blés et
permette seul le commerce du vin qui ne sert pas moins aux susdits ennemis.
J'ai fait savoir à madame d’Aiguebonne que l'une des galères de son mari devait
être mise sur le nom de son fils et qu'un même capitaine n'en pouvait avoir
deux. Je pars demain pour aller du côté de Cannes où je verrai comment les
Espagnols ont logé leur armée, et donnerai avis à V Ém. si l'on pourrait
entreprendre sur quelque chose par le feu ou autrement. J'ai envoyé les deux
commissions qu' i a plu à V. Ém. [de] me donner, et ai armé deux barques avec
de si braves hommes que j'espère qu'ils feront quelque chose de bon, et qu'ils
augmenteront A. nombre des forçats. Si V. Ém. veut m'en donner davantage,
j'armerai quelques petites pataches qui seront bonnes pour la saison que [dans
laquelle] nous allons entrer (Claude
Petiet, Le bailli de Forbin, lieutenant général des galères : un chevalier de
Malte dans la marine de Louis XIII, 2003 - www.google.fr/books/edition). Chaleurs Tragiques aussi, certains dry spells méditerranéens, dans
la première moitié du XVIIe siècle. L'année
1630 inaugure une décennie d'étés chauds (1630-1639) dont l'acmé (après un
retour de fraîcheur en 1632-1633) se situe en 1636, l'année du Cid et
l'année de Corbie. Déjà la récolte de 1630 «stérille de bled» provoque l'une
des pires disettes méridionales, générale au sud de la Loire, grave en
Languedoc. A partir de 1634, la fièvre remonte : vendanges ultra.précoces,
sécheresses languedociennes et provençales (1635-1639). En 1635 et 1636, des
souffles brûlants tarissent les sources et dévorent les récoltes, de Madère Ã
Milan a. En 1637 et 1639, la sécheresse, encore elle, détruit en partie les
grains du Languedoc. D'où les chertés, les mortalités méridionales de
1635-1639. Quel contraste écologique, une fois de plus, avec le Bassin de
Paris, où ces mêmes années 1630, ensoleillées, induisent au contraire dans le
prix du froment un cycle d'abondance et de baisse profonde durant l'intervalle
1632-1640 (Emmanuel
Le Roy Ladurie: Les paysans de Languedoc, Tome I, 2017 -
www.google.fr/books/edition). 1630-1640, chance relative de la France, donc, et malheur
de l'Espagne. La grande sécheresse, une des coordonnées du double soulèvement
des Espagnes périphériques, Catalogne, d'une part, Portugal de l'autre (Pierre
Chaunu, Rétrohistoire : Racines et jalons, portraits et galerie, 1984 -
www.google.fr/books/edition). Caloyer XIVe siècle. Emprunté du grec moderne kalogeros,
proprement «bon vieillard», du grec ancien kalos, «beau, parfait», et gerôn,
«vieillard». Moine, moniale de l'Église d'Orient. Spécialement. Caloyer, moine grec obéissant à la règle de
saint Basile (www.cnrtl.fr). C'est un moine de
Saint-Basile qui était occupé à faire frire des poissons dans la cuisine de son
couvent de Baloukli (Jean
Henri Abdolonyme Ubicini, La Turquie actuelle, 1855 -
www.google.fr/books/edition). Histoire
Negrepontique, contenant la vie dans les annours d'Alexandre Castriot,
arriere-neveu de Scanderbeg, & d’Olimpe
la belle Grecque, de la Maison des Paléologues; tirée des manuscrits
d'Ottavio Finelli, recueillie par luy-mesme des memoires d'un caloyer grec en
la coste d'Ephese, le tout mis en ordre et donné au public par Jean Baudouin.
Paris 1631. in-8°. Chorier dit que ce fut P. BoisSat qui fit cet ouvrage à la
priere de Jean Baudoin, & qui l'acheva en vingt jours; & que Baudoin,
qui fut chargé de l'impression, le publia sous son nom, sans faire mention de
Boissat, qui ne s'en plaignit point, & qui, quoique l'action lui déplut, la
lui pardonna sans peine en faveur du profit qu'il y faisoit, & dont il
avoit un grand besoin. M. de la Monnoye dans une note sur les Jugemens des
Sçavans de Baillet, dit que Chorier n'en doit point être crû sur ce fait; la
chose est cependant assez circonstanciée dans cet Auteur, qui avoit été en
grande liaison avec Boissat, pour ne point rejetter si facilement son autorité (Mémoires
pour servir à l'histoire des hommes illustres dans la république des lettres,
Tome 14, 1730 - books.google.fr, Maurice
Magendie, Le roman français au XVIIe siècle, de l'Astrée au Grand Cyrus, 1932 -
www.google.fr/books/edition). Boissat (1603 - 1662) est le premier occupant du siège 31
de l'Académie française (fr.wikipedia.org -
Pierre de Boissat). Ce roman n'est pas de son style aussi on l'attribue plus
volontiers à Jean Baudouin (Laurence
Plazenet, L'histoire nègrepontique de Jean Baudoin, 1998 -
www.google.fr/books/edition). L'héroïne Olympe
est recueillie par son oncle Hiersome Paléologue dans un monastère de caloyers
de saint Basile au bourg de Leptitis dans l’île de Nègrepont. Quand
l'enfant lui est enlevée, il part à sa recherche. Ne la retrouvant pas, il se fait
ermite aux Canaries (Laurence
Plazenet, L'ébahissement et la délectation, réception comparée et poétiques du
roman grec en France et en Angleterre aux XVIe et XVIIe siècles, 1997 -
www.google.fr/books/edition, Pierre
de Boissat, Jean Baudoin, Histoire negrepontique, 1731 -
www.google.fr/books/edition). "Viendront entamer" :
Projet de reconquête de Constantinople On nous montra aussi l'endroit où, selon la légende,
disparut par une porte miraculeusement ouverte dans la muraille, et aussitôt
non moins miraculeusement refermée, le prêtre qui officiait au moment où, le 28
Mai 1453, les Turcs vainqueurs pénétrèrent dans l'église. La porte doit se
rouvrir, disent les Grecs, et le prêtre réapparaître avec le ciboire et les
hosties, à l'instant où la croix remplacera le croissant sur le dôme de la
vieille basilique de Justinien. La «fenêtre froide», d'où descend, même pendant la canicule,
un courant d'air frais ;  l'empreinte que «la main de Mahomet» aurait
laissée dans le marbre d'une colonne, à une hauteur qui me parut difficile Ã
atteindre, même par la main d'un sultan monté sur un cheval caracolant (Charles
Paul, En Proche Orient, 1961 - www.google.fr/books/edition). La poêle de
Baloukli est encore là , la friture depuis longtemps rancie est vénérée par
les pèlerins qui affluent chaque 29 mai à Baloukli et qui savent que, l'année où la Ville sera rendue aux Grecs
par la victoire d'un nouveau Constantin, les poissons referont en sens inverse
leur exploit il y a plus de cinq siècles (Ayoub
Sinano, Pola de Péra, Suivi de Proses pour Pola, 1964 -
www.google.fr/books/edition). Le fait qu'Henri IV ait réactivé l'alliance pour
s'opposer à l'Espagne n'empêcha nullement son illustre ministre Sully de lui
prêter dans ses (Economies royales un «grand dessein» visant à réunir l'Europe
en une confédération de quinze États afin de chasser les Turcs du continent. À
l'inverse, on vit l'une des âmes de la lutte antiturque, cheville ouvrière de
cette «milice chrétienne» dont la levée devait préluder à une reconquête de
Constantinople, le père Joseph, «éminence grise» de Richelieu, contraint
pendant la guerre de Trente ans, après la retentissante victoire allemande de
Nordlingen sur les Suédois en 1634, de négocier un accord avec les Ottomans par
l'entremise du prince de Transylvanie. Le basculement de plusieurs ambassadeurs
de France à Constantinople en dit également long sur l'ambiguïté de leur
situation (Mohammed
Arkoun, Histoire de l'islam et des musulmans en France du Moyen Âge à nos
jours, 2006 - www.google.fr/books/edition). En 1617, Charles
de Gonzague-Nevers, petit-fils de Marguerite Paléologue de Montferrat par sa
mère, fonde un ordre de l'Immaculée Conception afin de rassembler une chevalerie dans le but de la reconquête de
Constantinople, revendiquant l’héritage des empereurs byzantins. Il meurt en
1637. Le pape Urbain VIII, qui avait pris sous sa protection
l'ordre de la milice chrétienne de l'Immaculée Conception, n'avait pas encore
donné sa bulle de confirmation des statuts; il s'était contenté de les
approuver de vive voix et d'encourager le duc de Nevers dans son entreprise. Ce
fut le 12 février 1624 qu'il confirma les premiers statuts dont nous avons
parlé plus haut. Le 14 novembre de la même année, par une nouvelle bulle, il
permit au grand-maître de recevoir dans cet ordre les patriarches, archevêques,
évêques, auditeurs de Rote, clercs de la chambre apostolique, protonotaires,
référendaires et autres prélats de la cour romaine, pourvu qu'ils eussent
exercé leurs offices pendant deux ans, les dispensant, en ce cas, de l'année de
noviciat; il voulut qu'ils eussent voix active et passive dans les chapitres
généraux, et qu'ils jouissent des autres privilèges accordés aux autres
chevaliers. Le 10 mai de l'année suivante, 1625, par une autre bulle, il
prorogea pour un an, à compter du jour de la Pentecôte, la convocation du chapitre
général, qui ne pouvait se tenir cette année-là à Rome, à cause des guerres qui
désolaient l'Europe. En attendant, le conseil suprême, établi au palais de
Latran, avait dressé des constitutions que le pape confirma, à la prière du duc
de Nevers, par une nouvelle bulle du 24 mai de la même année 1625. Ces
constitutions venaient compléter les statuts dont nous avons relaté plus haut
les principaux articles. Elles furent imprimées à Rome la même année, et, ayant
été traduites en français par l'abbé de Marolles, elles furent imprimées Ã
Paris l'année suivante. Le moment semblait être arrivé pour le départ de la
croisade, et la Hotte était à l'ancre dans le port de Cette, car, dit l'abbé de
Marolles : "le P. Joseph avait suggéré au prince généreux (Charles de
Gonzague), de faire équiper des vaisseaux pour embarquer des chevaliers de sa
milice, et aller au secours des chrétiens opprimés sous la domination du Turc,
et particulièrement de ceux qui sont en Morée, qu'il espérait attirer dans les
intérêts de son entreprise par une révolté considérable." Son zèle et son
grand cœur lui ôtaient l'appréhension de toutes sortes de périls et ne lui
permettaient pas de désespérer d'une entreprise si hardie, ajoutant d'ailleurs
beaucoup de créance aux révélations du père capucin, qui l'assurait qu'il
fallait se promettre toutes choses d'un si grand et si pieux" dessein, et
que Dieu ferait des miracles, s'il en était besoin, pour le faire réussir. Cinq
vaisseaux furent bâtis et frétés de tout point aux dépens de M. de Nevers, qui
n'y voulut rien épargner, et ils la reçurent en la cérémonie de leur baptême, s'il
faut user de ce terme, les noms de Saint-Michel, de Saint-Basile, de la Vierge, de Saint-François et de Saint-Charles.
Mais enfin le malheur voulut qu'ils y fussent brûlés, et que toute cette grande
entreprise fut abîmée dans les eaux ou dévorée par les flammes." Huit ans
plus tard, il était encore question de croisades, et sans doute de croisades
qui devaient être entreprises par les chevaliers de l'Immaculée Conception. En
effet, Urbain VIII, protecteur, et pourquoi ne pas dire fondateur de cet ordre,
semble recommander le succès de ses entreprises à une sainte vierge et martyre
de Rome, pour laquelle il avait une dévotion toute spéciale (Courgenay,
Bulletin de la Société nivernaise des sciences, lettres et arts, 1855) (nonagones.info
- 22 v’la l’Tarot - Chapitre II - Kabbalisation du Tarot - Introduction 3 : Les
Gonzague). En 1625, Charles dans ses rêves compte et recompte : il y
aurait 380 matelots et 150 soldats, pour lesquels il faudrait 1000 quintaux de biscuits pour six mois, 10 tonneaux de
cidre et 10 tonneaux de vin, plus du bœuf salé, du lard, de la morue séchée,
250 boisseaux de pois, 15 000 livres de beurre, de l'huile d'olive, du vinaigre
de vin, sans oublier deux milliers de chandelles, des toiles de coton, 80
tonneaux de blé. Les dépenses sont estimées à 739564 livres. Une somme
considérable, qu'il compte bien récupérer auprès de tous les États de l'Europe.
En attendant, il faut économiser sur la dépense de la maison et tâcher d'avoir
crédit... [...] Les vaisseaux sont brûlés à La Rochelle par Rohan Soubise
qui soupçonne une tentative de blocus du port (Claude
Grimmer, Le Duc de Nevers, Prince européen sous Louis XIII, 2021 -
www.google.fr/books/edition). Ces entreprises, plus théoriques que réelles, ont comme
conséquence la recherche de signes annonciateurs de l'effondrement de l'Empire
ottoman. Les écrits prophétiques ne furent jamais aussi nombreux que dans la
première moitié du XVIIe siècle. Les presses françaises éditent un nombre
considérable d'ouvrages, de libelles et de feuillets qui voient dans les
événements qui touchent l'Empire ottoman des présages de l'accomplissement de
la prophétie de "l'Empereur des derniers jours", et qui calculent
avec précision sa réalisation (Anne-Marie
Cheny, Une bibliothèque byzantine, Nicolas-Claude Fabri de Peiresc et la
fabrique du savoir, 2015 -Â
www.google.fr/books/edition). Marolles Nègrepont est ainsi traduit de la "Myrtuum
mare" d'Horace par l'abbé de Marolles. La "Myrtuum mare" baigne
le promontoire de Scylleum au sud-est de l'Argolide d'où Pélops jeta un
certai Myrtile, fils de Mercure et
écuyer d'Enomaüs (Horace,
Les Oeuvres d'Horace, latin et françois, de la version de M. de Marolles, abbé
de Villeloin, Tome 1, 1652 - www.google.fr/books/edition, Mentelle,
Encylopedie Methodique, Tome II, 1789 - www.google.fr/books/edition). La princesse
Louise-Marie de Gonzague-Nevers aimait le jeu de tarot : "Comme les
loix de ce jeu ne luy sembloient pas assez belles, ny assez diversifiées, elle
trouva bon d'y en faire de nouvelles." En 1637, elle demanda à l'abbé de
Marolles "de les escrire & de les faire imprimer, afin de s'en servir
plus commodément, et que personne ne pust abuser". Le résultat en fut
la toute première règle de ce jeu, imprimée à Nevers (Ève Netchine, Jeux de
princes, jeux de vilains, 2009). Le père de l'abbé, le capitaine Marolles, avait quitté sa
compagnie des Cent-Suisses et était passé au service de la maison de Nevers, en
qualité de gouverneur du jeûne duc de Rethelois. L'abbé de Marolles (1600 -
1681) se vit donc naturellement introduit à l'Hôtel de Nevers, et il y fut
très-favorablement accueilli de l'aînée des filles, la princesse Marie de
Gonzague, la future reine de Pologne, "qui se pouvait dès lors appeler la
gloire des princesses de son âge par la beauté de sa personne et par les excellentes
qualités de son esprit." (Charles Augustin Sainte-Beuve, Causeries du
lundi, Volume 14, 1857) (nonagones.info
- 22 v’la l’Tarot - Chapitre II - Kabbalisation du Tarot - Introduction 4 :
Tarot et Gonzague). Cf. quatrain précédent II, 2. Immaculée
conception L'apôtre le plus marquant de cette époque, le P.
Alexandre de Rhodes, nous a laissé dans son Catéchisme le canevas du premier
enseignement marial donné aux catéchumènes : il l'insère dans la
«Cinquième journée» d'une catéchèse de huit jours, en connexion avec le mystère
de l'Incarnation, et sous forme de récit surtout. Il présente ainsi d'une
manière vivante Marie, Mère de Dieu et toujours vierge, favorisée par Dieu du
privilège de l'Immaculée Conception (G.
Audigou, Le culte marial en Indochine, Maria, étude sur la sainte vierge, Tome
IV, 1956 - www.google.fr/books/edition, Peter
C. Phan, Mission and Catechesis, Alexandre de Rhodes & Inculturation in
Seventeenth-Century Vietnam, 2015 - www.google.fr/books/edition, Maria
Etudes Sur la Sainte Vierge, 1956 - www.google.fr/books/edition). Acrostiche : PD LQ Louise-Marie de Gonzague-Nevers est la fille de Charles
III de Nevers (futur Charles Ier duc de Mantoue) et de Catherine de Mayenne.
Louise-Marie de Gonzague a successivement épousé deux rois de Pologne,
Wladyslaw IV Waza en 1646 puis Jan II Kazimierz II Waza, demi-frère de
Wladyslaw, en 1649, sans avoir de descendance d'aucune des deux unions. Sa
suivante Marie-Casimire d’Arquien (Marysienka) fille d’un gentilhomme nivernais
épousera le futur roi de Pologne Jan III Sobieski. Elle soutint activement
Vincent de Paul quand elle vivait en France et fit venir en Pologne plusieurs
ordres religieux français en Pologne, comme les Lazaristes ou les filles de la
Charité (ordres fondés par saint Vincent de Paul) (fr.wikipedia.org
- Louise-Marie de Gonzague). La reine de Pologne avait un ouvrage dédicacé par Alexandre de Rhodes (Rocznik Biblioteki Narodowej, Volumes 37-40, Biblioteka Narodowa (Poland) · 2006 - www.google.fr/books/edition). Au milieu du XVIIe siècle, il y avait à Ispahan trois
couvents appartenant à des religieux catholiques. [...] L'évêque de Babylone,
Bernard de Sainte-Thérèse, carme déchaussé français, avait, pendant son séjour
à Alep, reçu l'hospitalité chez les Pères de la Compagnie de Jésus établis dans
cette ville. Témoin de leurs succès, il forma le projet de fixer une mission Ã
Ispahan. La reine de Pologne, Marie-Louise de Gonzague, constitua sur son
épargne un fonds pour subvenir aux frais d'établissement de cette maison, et
plusieurs grands seigneurs et dames de la cour y ajoutèrent des dons
considérables. Le Père Alexandre de Rhodes qui, pendant plus de trente ans,
avait répandu l'enseignement de l'évangile parmi les populations de la Chine,
de la Cochinchine et du Tonkin, fut choisi par le supérieur général de la
Compagnie pour aller, avec un autre Père et un frère, procéder à l'installation
de la mission d'Ispahan (Charles
Henri Auguste Schefer, Estat de la Perse en 1660 par Raphaël (du Mans), 1969 -
books.google.fr). Pierre Des Noyers : Lettres de P. D. secrétaire de
la reine de Pologne Marie - Louise de Gonzague, princesse de Mantoue et de
Nevers, pour servir à l'histoire de la Pologne et de Suède de 1655 à 1659,
Berlin 1859 (Abel
Mansuy, Charles Diehl, Le monde slave et les classiques français aux XVIe-XVIIe
siècles, 1912 - www.google.fr/books/edition). Pierre Des Noyers est un adepte des sciences occultes
dont l'astrologie, lui attirant les faveurs, et l'alchimie, ainsi que des
sciences physiques (Chantal
grill, Pierre Desnoyers, science et diplomatie à la cour de Pologne, La France
et l'Europe du Nord au XVIIe siècle: de l'Irlande à la Russie, XIIe colloque du
Centre International de Rencontres sur le XVIIe siècle, 2017 -
www.google.fr/books/edition). LQ : locus quadratus (Abréviations tirées du «Dictionnaire des Abréviations latines et italiennes» de A.Capelli - www.arretetonchar.fr). On trouve « loci quadrati » dans les écrits astrologiques de Jérôme Cardan (Hieronymus Cardano, In Claudii Ptolemaei, IIII de astrorum judiciis, 1554 - www.google.fr/books/edition). |