Apoplexie et Dalmatie

Apoplexie et Dalmatie

 

II, 84

 

1692-1693

 

Entre Campaigne, Sienne, Flora, Tuscie,

Six moys neufz jours ne plouvra une goûte :

L'estrange langue en terre Dalmatie

Courira sus, vastant la terre toute.

 

SĂ©cheresse

 

Entre la Campanie (région de Naples) et la Toscane se trouve le Latium avec Rome.

 

Baglivi dit que des apoplexies avoient été très-fréquentes et comme épidémiques, tant à Rome que dans le reste de l'Italie, dans les années 1694 et 1695 ? Ces années furent marquées, dit ce célèbre praticien, par des chaleurs, des sécheresses et des gelées beaucoup plus vives qu'à l'ordinaire (BAGL. Opera, de Apoplex., p. 623) (Dissertation sur l'apoplexie, considérée spécialement comme l'effet d'une phlégmasie de la substance cérébrale, etc, 1807 - books.google.fr).

 

Deux mĂ©decins illustres, Baglivi et Lancisi, nous ont transmis des observations d’apoplexie Ă©pidĂ©mique, nous allons les rapporter : Baglivi (Dira. de experim. amzt. pmct. app.) s’exprime ainsi: On observa en 1694 et 1695, non-seulement Ă  Rome, mais dans presque toute l’ltalie, des apoplexies Ă©pidĂ©miques qui firent pĂ©rir un grand nombre de personnes, et jetèrent tout le monde dans la terreur et la crainte de la mort. L’étĂ© de 1693 avait Ă©tĂ© tellement chaud et brĂ»lant, que tout paraissait ĂŞtre consumĂ©. L’annĂ©e suivante s’annonça par un froid extrĂŞme et extraordinaire pour l’Italie. On vit, dans le Latium et la Pouille, de la neige jusqu'Ă  une coudĂ©e de hauteur, ce qui fit pĂ©rir un grand nombre d’animaux; Ă  cet hiver rigoureux succĂ©da un Ă©tĂ© beaucoup plus brĂ»lant que le prĂ©cĂ©dent. Il ne tomba pas de pluie pendant cinq mois, il en survint au mois d’octobre, accompagnĂ©e d’un vent du midi; et elle dura jusqu’au mois d’avril 1695. Elle fut si continue que, sur quinze jours, Ă  peine en avait-on deux sereins. A cette constitution atmosphĂ©rique, se joignirent diffĂ©rentes autres causes capables de produire des dĂ©sordres dans l’économie animale et des maladies : l’Europe Ă©tait alors toute en guerre, le commerce Ă©tait nul, et depuis sept ans tous les flĂ©aux semblaient se succĂ©der. Des tremblemens de terre se faisaient sentir depuis 1687; en 1691 la Pouille avait Ă©tĂ© en proie Ă  la peste et Ă  la famine. Les saignĂ©es Ă©taient le secours le plus puissant qu’il fallait administrer sans retard. Ensuite, si la respiration devenait libre et le pouls Ă©gal, on pouvait espĂ©rer de sauver le malade. Dans les autres cas, la maladie Ă©tait toujours mortelle; les vĂ©sicatoires ne furent pas d’une grande utilitĂ© (Jean-Antoine-François Ozanam, Histoire mĂ©dicale gĂ©nĂ©rale et particulière des maladies Ă©pidĂ©miques contagieuses et Ă©pizootiques qui ont rĂ©gnĂ© en Europe depuis les temps les plus reculĂ©s jusqu'Ă  nos jours, Volumes 2 Ă  4, 1835 - books.google.fr).

 

Marcello Malpighi, né le 10 mars 1628 à Crevalcore (dans les environs de Bologne) et mort le 29 novembre 1694 à Rome, est un médecin et naturaliste italien. Il est considéré comme le fondateur de l'anatomie microscopique ou histologie. En 1691, il devient médecin du pape Innocent XII, devenu pape cette année et qui le restera jusqu'en 1700. Mais lui-même souffre depuis des années de goutte, et de troubles cardiaques. Il meurt d'apoplexie le 29 novembre 1694 au palais du Quirinal (fr.wikipedia.org - Marcello Malpighi).

 

Georges Baglivi est né à Raguse en Dalmatie le 8 septembre 1668, et mort à Rome en 1707. Il reçut les leçons de Antonio Maria Valsalva et de Marcello Malpighi, et fut nommé, par Clément XI, professeur de chirurgie et d'anatomie dans le collège de la Sapience à Rome. Il contribua puissamment à ramener les médecins à l'observation de la nature et à l'étude des écrits d'Hippocrate (fr.wikipedia.org - Giorgio Baglivi).

 

C'est un des grands hommes de son siècle, opéra une réforme médicale qui devança les belles idées que Barthez et Bordeu tentèrent plus tard de convertir en lois et qui conduisirent au système nosologique de Pinel et de son école (Annales de la Société de médecine de Gand, 1840 - books.google.fr).

 

La "mort apoplectique" est mentionnée au quatrain III, 36 - Hysteria - 1731.

 

Goutte ("arthritis" en gec) : jeu de mot

 

Un Médecin moderne appelle l'apopléxie une goutte, parce que la cause de ce mal est la pituite, ou le phlégme. Et si cette abondance de abondance de pituite se jettoit sur les poumons, sur le foie, ou sur quelque autre partie, ce seroit, selon lui, apopléxie ou goutté des pou, mons, du foie, de la ratte (Dictionnaire universel françois et latin, vulgairement appellé dictionnaire Trévoux, Tome 3, 1732 - books.google.fr, Paracelse, Les XIV livres des paragraphes, traduit par Charles de Sarcilly, 1631 - books.google.fr).

 

"six mois neuf jours"

 

6 mois 9 jours à partir du 1er janvier dans une année non bissextile font 190 jours.

 

Symbole de l'immobilité. IV, 4. Et toi, couche-toi sur le côté gauche et mets-y l'iniquité de la maison d'Israël, et durant les jours que tu seras ainsi couché tu porteras leur iniquité. 5. Et moi, je t'ai donné les années de leur iniquité suivant le nombre des jours, cent quatre-vingt-dix jours, et tu porteras l'iniquité de la maison d'Israël. 6. Et quand tu auras achevé ces (jours), tu te coucheras de nouveau sur le côté droit, et tu porteras l'iniquité de la maison de Juda, quarante jours : je t'ai donné un jour pour une année. 7. Et pour le siège de Jérusalem, tu disposeras ton visage et ton bras nu, et tu prophétiseras contre elle. 8. Et voici que je t'ai mis des chaînes, pour que tu ne puisses changer de côté, jusqu'à ce que tu aies accompli les jours de ton siège.

 

Symbole du pain composite. IV, 9. Et toi, prends du froment, de l'orge, des fèves, des lentilles, du millet et de l'épeautre; mets-les dans le même vase et fais-t’en du pain; durant tous les jours que tu resteras couché sur le côté, cent quatre-vingt-dix jours, tu le mangeras.

 

Sur un point cependant, Bertholet innove; c'est lorsqu'il prétend qu'après un commencement fortuit d'immobilité cataleptique, Ézéchiel s'est autosuggestionné pour demeurer en cet état le nombre de jours voulus par le symbolisme, cent quatre-vingt-dix sur le côté gauche, quarante sur le côté droit.

 

Ce chiffre de 190, qui est celui des Septante, est à préférer à celui de 390 donné par les Massorètes On constate en outre que la somme de 430 jours (390 + 40) assignée à la pénitence du prophète ne cadre pas avec la chronologie actuelle du livre d'Ézéchiel. [...] Les 190 jours d'Israël correspondent à la période qui va de la ruine de Samarie (722) à la  fin de l'exil (538).

 

Le prophète fut assez heureux pour plier la nature à ses desseins. Le symbolisme satisfait, il se trouva guéri de son autohypnose et de son infirmité. M. Kraetzschmar, qui, en 1900, a commenté Ézéchiel pour la collection Nowack, n'a pas suivi Bertholet dans son hypothèse de l'autosuggestion; il s'est contenté d'adopter purement et simplement la thèse de Klostermann, avec lequel il se plaît à relever chez le prophète les divers symptômes de la catalepsie : paralysie intermittente, hémiplégie, anesthésie, alalie. Cependant, ajoute-t-il, quiconque n'était pas au courant de ces états pathologiques, devait prendre le prophète pour un homme possédé de Dieu. On voit que la critique est saisie du problème. Le silence de Trochon dans la Sainte Bible de Lethielleux, de Knabenbauer dans le Cursus des Pères Jésuites, de Davidson dans la Bible de Cambridge n'a pas été capable d'enrayer le mouvement. M. Lucien Gautier lui-même semble avoir gagné en assurance depuis 1891. Il écrit dans son Introduction : «La réclusion du prophète, astreint à rester étendu dans sa maison pendant un temps prolongé (IV, 4-17), a été mise en rapport avec en rapport avec d'autres passages de son livre, et l'on s'est demandé si de pénibles circonstances de santé ont peut-être fourni et Ézéchiel une représentation frappante des maux infligés son peuple. Cette supposition, dont Klostermann est l'auteur, a été mal accueillie au début par plusieurs, qui lui reprochaient de transformer le prophétisme en un phénomène pathologique. Puis, revenant de ces exagérations, on a mieux saisi le sens et la portée de l'hypothèse, et on l'a prise en sérieuse considération.» Il est intéressant de noter que la théorie de Klostermann n'a presque pas été retouchée par ses nouveaux partisans. A l'exception de l'autosuggestion dont Bertholet a cru devoir l'enrichir, elle est demeurée à peu près telle qu'elle sortit en 1877 de la plume de son auteur. [...]

 

Le prophète gardait bénévolement sa pénible posture pour obéir au précepte divin - ce qui n'est pas non plus conforme au texte - ou que Dieu se servait, pour l'y contraindre, de quelque action physique dont la nature nous échappe, mais qui pourrait être la paralysie ou une infirmité analogue. De toute manière, il est établi qu'Ézéchiel n'était pas un cataleptique, un névrosé. C'était un homme responsable et conscient gardant toute sa lucidité d'intelligence, et se prêtant avec toute la décision de sa volonté à d'héroïques pénitences pour l'instruction et le salut de son peuple (D. Buzy, Les symboles de l'Ancien Testament, 1923 - archive.org, Adolphe Lods, Les Prophètes d'Israël et les débuts du judaïsme: Des prophètes à Jésus (1935), 2014 - books.google.fr).

 

Voir l'Instruction du gardien des capucins de Raguse Ă  frère PĂ©diculoso : 'Si le dĂ©jeuner d'EzĂ©chiel est un peu puant, le dĂ®ner des IsraĂ©lites dont il parle est un peu anthropophage. [...] Passe encore que les pères mangent les enfants, qui sont dodus et tendres; mais que les enfants mangent leurs pères, qui sont coriaces, cela est-il de la nouvelle cuisine ? (Theodore Besterman, Ĺ’uvres complètes de Voltaire, 2007 - books.google.fr).

 

C'est ainsi qu'EzĂ©chiel, l'un des prophètes les plus ridiculisĂ©s par Voltaire, est convoquĂ© non seulement comme  auteur du livre qui porte son nom, mais comme personnage contemporain : 'Si vous dĂ©jeunez avec EzĂ©chiel', commence par dire le gardien des capucins Ă  PĂ©diculoso, avant de citer le savoureux passage oĂą il est question de manger des excrĂ©ments humains (chapitre 14) (Jean-Jacques Robrieux, Les intertextes comiques chez Voltaire : typologie et aspects rhĂ©toriques, Travaux Sur Voltaire Et Le Dix-huitième Siècle, 1995 - books.google.fr).

 

C'est en appliquant son attention à une spéculation philosophique, et en l'y attachant, que Cardan s'abandonnait à une contemplation cataleptique qui le rendait insensible aux douleurs de la goutte (James Johnson, De la goutte et des maladies goutteuses, traduit par Jean Nicolas Guilbert, 1820 - books.google.fr).

 

Une crise de goutte immobilise le peintre Corot (1796-1875) Ă  partir de juin et pendant tout l'hiver suivant (1866) (Germain Bazin, Corot, 1942 - books.google.fr).

 

Celse s'est plus attaché à indiquer le traitement de la goutte qu'à la définir. [...] Au bout de quarante jours, terme ordinaire de la crise, dit-il, quand il n'y a point de cause particulière, on revenait graduellement aux exercices ordinaires, en observant une diète sévère , l'usage de linimens adoucissans, faits avec l'anagyris, ou le cérat liquide de Chypre sur les articulations (P. J. Marie de Saint-Ursin, Étiologie et thérapeutique de l'arthritis et du calcul, 1816 - books.google.fr, La grande chyrurgie de maistre Guy de Chauliac, traduit par Simon Mingelousaulx, 1672 - books.google.fr).

 

On fait également des pains de seigle et d'orge qui ne peuvent pas être utilisés par le goutteux, soit parce qu'ils sont trop lourds, soit parce qu'ils sont trop acides ou trop gras, dans tous les cas de qualités trop inférieures au pain de froment (Marie Emmanuel Gabriel Grandmaison de Bruno, L'albuminurie goutteuse, 1906 - books.google.fr).

 

Le pain de céréales d'Ezéchiel était bien fait pour entretenir un état goutteux.

 

Louis XIV goutteux

 

La goutte s'était manifestée chez le roi pour la première fois en 1682 (de Sourches, I, 105). Après l'opération, le 24 novembre 1686, forte attaque de goutte (de Sourches, Mémoires, I, p. 459); mais ce fut surtout en avril 1688 que Louis XIV eut les accès les plus violents (de Sourches, I, 154). "Quant à ces accès de fièvre tierce le Roi les eut, très caractérisés, le 23 avril 1688 (de Sourches, I, 159), puis en juin (I, 171, 172). Il n'était pas le seul, mais M. le duc, le duc du Maine, Vendôme, le duc de Bourgogne. Toute la famille royale prenait du quinquina, remède nouveau et encore si discuté que la Dauphine de Bavière refusait de le laisser administrer à son fils (Ibid., I, 152, 153). [...] Le 14 août 1695, les trois cents ecclésiastiques «venus à Versailles dans l'espérance d'attraper quelque chose» furent très déçus d'apprendre que le roi ne ferait pas ses dévotions le lendemain, à cause de sa goutte (Sourches, V, 30) (Emile Bourgeois, Relation de la cour de France en 1690 de Ezechiel Spanheim, Annales de l'Université de Lyon: Droit, lettres, 1900 - books.google.fr).

 

Ézéchiel Spanheim, né à Genève le 7 décembre 1629 et mort à Londres le 14 novembre 1710, est un diplomate et savant allemand. Ce numismate célèbre passa notamment neuf ans comme ambassadeur du grand électeur de Brandebourg à Versailles et Paris, et fut le premier ambassadeur de Prusse à Londres. Il a laissé deux mémoires intitulés Relation de la cour de France en 1690 et Relation de la cour d'Angleterre en 1704 qui donnent de précieuses indications sur les personnages les plus en vue de ces deux capitales au tournant des XVIIe et XVIIIe siècles (fr.wikipedia.org - Ezéchiel Spanheim).

 

Dalmatie

 

On assiste aux premiers raids ottomans en Dalmatie en 1417. [...] La paix conclue avec Venise au début de 1503 ne changea guère la situation sur le terrain, les troupes turques continuant à attaquer et à ravager les territoires dalmates. [...] C'est ainsi que, dès 1524, les Turcs tenaient tout l'arrière-pays entre les rivières Cetina et Zrmanja, excepté les forteresses de Klis (assiégée de nouveau en 1531, puis prise finalement en 1537) et d'Obrovac (prise à son tour dès 1527), alors que la Dalmatie vénitienne ne comptait plus que les Iles, une mince bande du littoral au Sud de Velebit, et le territoire situé entre Onis et Novigrad (moins la poche de Bosiljina). Il faut noter également à cette période plusieurs révoltes populaires (révoltes des «pucani» contre les féodaux) qui s'inscrivent dans la longue liste des révoltes similaires des siècles précédents. [...] La paix, signée en octobre 1540 (après la suspension des hostilités pour trois mois en 1539), se solda par l'abandon au profit des Ottomans de tous lesterritoires que ceux-ci détenaient déjà. De plus, les Turcs reçurent des dommages de guerre. [...]

 

Ayant refusé de céder à l'empire ottoman l'île de Chypre en 1569, Venise se vit acculée à une nouvelle guerre contre les Turcs qui dura de 1570 à 1573. Celle-ci se solda pour la Dalmatie par un résultat négatif, malgré la terrible défaite de Lépante. [...]

 

Cette longue période de paix fut interrompue au printemps de 1645 par une nouvelle guerre vénéto-turque qui dura un quart de siècle. Beaucoup de choses avaient changé entre-temps, et à l'intérieur de l'empire ottoman (dont la période de l'apogée était déjà loin), et en Europe. Mais l'issue de la guerre fut une fois de plus favorable aux Ottomans, sauf en Dalmatie [Cf. quatrain II, 32]. [...] Sur le territoire dalmate, les actions militaires de grande envergure se situent surtout de 1646 à 1649. Dès 1646, on enregistre un raid fulgurant des Ottomans en direction de la Dalmatie septentrionale, dans la région de Sibenik et de Zadar. [...] Enfin, vers 1649, les grandes opérations militaires prirent fin, d'autant plus que la peste avait fait son apparition en Dalmatie et notamment à Sibenik et à Zadar, suivie d'une période de famine générale. [...]

 

Sur le plan des combats de plus grande envergure, on peut citer une défaite de Vénitiens/Dalmates devant Knin (1654), et les ravages que font les troupes ottomanes en 1657-8 dans la région de Split, de Sibenih et de Zadar, avec un raid sur l'île de Brac, consécutif à une attaque de Split (1657). La paix fut signée en 1671. En Dalmatie, la situation était alors plutôt favorable aux Vénitiens. La brève période de paix qui suivit dura une quinzaine d'années. Elle ne fut pas suffisante pour relever la Dalmatie de ses ruines après de longues années de guerre. [...]

 

La dĂ©faite dĂ©cisive des Ottomans sous les murs de Vienne en 1683 sonna le glas de leur prĂ©sence en Dalmatie, oĂ» l'on assista Ă  un vĂ©ritable soulèvement populaire. La panique s'empara des populations musulmanes qui s'enfuirent vers l'intĂ©rieur de l'empire. Toute la Dalmatie septentrionale devait ĂŞtre libĂ©rĂ©e en peu de temps : Skradin, Karin, Vrana, Benkovac, Obrovac et Drnis sont entre les mains des insurgĂ©s dès avant la fin de l'annĂ©e 1683, les Turcs ne gardant plus que les villes de Knin et de Sinj. Venise entra en guerre au printemps de l'annĂ©e suivante (1684), et le territoire de la Dalmatie fut le théâtre d'un grand nombre d'opĂ©rations militaires : Sinj fut reprise aux Ottomans en septembre 1686, Knin, Vrlika et Zvonigrad en 1688, la rĂ©gion de Vrgorac de 1690 Ă  1694, Gabela en 1693, alors que les territoires de Trogir, de fiibenik et de Zadar Ă©taient dĂ©finitivement rĂ©occupĂ©s. La paix fut signĂ©e Ă  Sremski Karlovci en janvier 1699. Venise gardait les rĂ©gions conquises, et son territoire en Dalmatie (qui porte le nom d'acquisto nuovo) jusqu'Ă  la nouvelle frontière fortifiĂ©e (linea Grimani). [...]

 

A la fin du XVIIe siècle et au début du XVIIIe on assiste dans la Dalmatie vénitienne à un certain nombre de soulèvements populaires (comme par exemple celui de la région de Vrana en 1692, et celui de Bukovica et Ravni Kotari en 1704), conséquence de la mauvaise situation économique des paysans, mais aussi des agressions de l'Église catholique contre l'Eglise orthodoxe (Encyclopédie De L'Islam: Supplément - Livraison 3-4 : Batriyya-Diawhar, 1981 - books.google.fr).

 

Si l'étrange langue était le turc au XVIème siècle, en cette année 1693 c'était l'italien.

nostradamus-centuries@laposte.net