Le comte d'Argyll et le duc d'York II, 67 1680-1681 Le blonde au nez forche viendra commetre Par le duelle & chassera dehors : Les exilés dedans fera
remetre, Aux lieux marins commetant
les plus forts. II, 68 1681 De l'Aquilon les efforts seront grands Sur l'Océan sera la porte ouverte Le règne en l'isle
sera réintégrant. Tremblera Londres par voiles découvertes. "nez forche" "forche"
pour fourche ou force Un nez fourchu est inconnu à part dans le nom d'un caméléon. Les fourches patibulaires désignent le gibet. Mais fouchu est aussi fendu. Cloven (from to cleave) : fendu, fourchu (Abel Boyer, The royal dictionary abridged, 1751 - books.google.fr). Still, the reserve inspired by his presence, and by the fear of the raillery of the courtiers, was not such as entirely to reduce the opposition members to silence. Many, on the contrary, infused more bitterness into their complaints against his ministers, and repeated certain truths with regard to his government all the more frequently, that he might have the annoyance of hearing them. It was, in fact, impossible but that, in seeking to turn into ridicule the parliamentary forms which circumscribed opposition members, Charles would provoke a marked resentment, and expose his person to attacks which had never before been ventured upon, and which it was as dangerous to endure as to punish. This tendency was manifested in the house of commons at the commencement of 1671. The opposition having proposed to lay a tax upon theatres, the court party objected, that the actors being in the service of the king and serving his pleasures, could not be taxed. A member, sir John Coventry, asked whether it was the actors or the actresses who served the pleasures of the king and as Charles had at the time two actresses among his mistresses, the daring pleasantry of Coventry was received with shouts of laughter. The jest excited the greatest indignation at court. The duke of York, not sorry for the lesson thus given to his brother, urged that no notice should be taken of the affront; but Charles resolved to revenge himself in such a manner, that Coventry should never forget it. Some soldiers, posted by the duke of Monmouth near Coventry's residence, were ordered to seize him, and to inflict an infamous mutilation upon him; sir John, attacked at night by these ruffians, drew, and intrepidly defended himself; but after wounding several of them, he was overcome by numbers, and the soldiers slit his nose to the bone. This disgraceful treatment, justly denounced as murderous by the house of commons, produced a most menacing excitement among the people. Coventry was spoken of as a martyr; the progress of his recovery was watched, day by day, and the scar which remained on his face was afterwards a mark of honour. The house brought in a bill (Coventry act), which made mutilation a capital crime, condemned the assailants of Coventry to transportation, and expressly stipulated that the king should not in their case be permitted to exercise his prerogative of pardon (Armand Carrel, History of the Countre-Revolution in England, 1857 - books.google.fr). James Crofts ou James Fitzroy (Jacques le Bâtard), qui prit le nom de James Scott après son mariage, né le 9 avril 1649 et mort le 15 juillet 1685, 1er duc de Monmouth, 1er duc de Buccleuch, est un fils illégitime de Charles II d'Angleterre et de sa maîtresse, Lucy Walter, qui avait suivi le prince en exil sur le continent pendant la dictature de Cromwell. Se déclarant prétendant au trône à la mort de son père en 1685, il chercha à détrôner son oncle Jacques Stuart. Il est exécuté le 15 juillet 1685 après l'échec de la Rébellion de Monmouth (fr.wikipedia.org - James Scott (1er duc de Monmouth)). Le dernier statut, et de beaucoup le plus sévère et le plus efficace, est le statut 22. et 23 Car. II. c. 1., appelé l'acte de Coventry, parce qu'il fut rendu à l'occasion d'une violence exercée dans la rue contre sir John Coventry, à qui l'on fendit le nez, pour tirer vengeance, à ce que l'on suppose, de quelques paroles outrageantes qu'il avait proférées au parlement. Ce statut porte que si quelqu'un méchamment, avec préméditation et de guet-apens, coupe la langue à un individu, ou la lui rend inutile, ou s'il lui arrache un oeil, s'il lui fend le nez, s'il lui coupe ou le nez ou la lèvre, ou un membre quelconque, ou qu'il le mette hors d'état de s'en servir, et qu'il eút l'intention de le mutiler ou de l’estropier ou de le défigurer, il sera coupable de félonie, sans privilège clérical, lui, ses fauteurs, aides et conseillers (W. Blackstone, Commentaires sur les lois anglaises, traduit par N.M. Chompre, Tome 6, 1823 - books.google.fr). "Cheveux
blonds" Un peu au-dessus de la taille ordinaire, figure allongée,
teint clair, cheveux blonds, physionomie agréable, à des sentiments
profondément religieux, Jacques II joignait une intrépidité peu commune. Nos
deux grands capitaines, Turenne et Condé, disaient en parlant de lui. «Si
jamais fut au monde un homme inaccessible à la peur, c’est assurément le duc
d’York». Il existe sur sa personne certaines anecdotes assez malignes, mais aux-quelles ses adversaires mêmes ne prêtent aucune importance.
Si nous reproduisons les suivantes, c’est uniquement sous bénéfice d’inventaire :
Un rimeur faisant allusion au séjour de ce roi, à Saint-Germain-en-Laye,
composa ce quatrain : C'est ici que
Jacques second / Sans ministre et sans maîtresse, / Le matin allait à la messe
/ Et le soir allait au sermon. Voltaire rapporte que l’archevêque de Reims,
frère de Louvois. dit tout haut, au château-vieux de Saint-Germain, dans
l’antichambre de Jacques II : «Voilà un bon homme qui a quitté trois royaumes pour
une messe.» (Siècle de Louis XIV) Le roi d'Angleterre est revenu à Londres, abandonné de
ses plus fidèles en apparence; il avoit un furieux
saignement de nez : s'il avoit été où il avoit dessein d'aller, on l'eût mis entre les mains du
prince d'Orange. Il a été pressé de promettre un parlement libre pour le mois
qui vient : on dit que c'est sa perte assurĂ©e (Lettre de Madame de SĂ©vignĂ© Ă
Madame de Grignan, 13 décembre 1688) Le Roi (d'Angleterre), en arrivant à Salisbery,
fut surpris d'un grand rhume et d'un saignement de nez, qui l'obligèrent à se
mettre au lit et à faire quelques remèdes. Ce contre-temps,
qui paroissoit fort fâcheux, donna occasion à la
découverte d'une conspiration faite par quelques seigneurs, pour enlever Sa
Majesté durant qu'elle feroit la revue de ses
troupes. (Gazette du 18 décembre, en date de Londres, le 9.) Tous les exilés anglais acceptèrent avec joie Monmouth
pour leur chef, mais il y avait une autre classe d'émigrés qui n'était pas
disposés à reconnaître son autorité. Une administration pire qu'on n'en vit
jamais dans la portion méridionale de notre île, avait chassé d'Écosse sur le
continent bon nombre de fugitifs dont le zèle politique et religieux s'était
enflammĂ© en proportion de l'oppression qu'ils avaient eu Ă subir. Ces hommes-lĂ
avaient peu de goût pour un chef anglais; dans l'exil et dans la misère ils
avaient conservé les scrupules de l'orgueil national, et ils n'auraient pas
consenti à ce que leur pays descendît, par leur fait, au rang de province. Ils
avaient donc un capitaine à eux, Archibald, neuvième comte d'Argyle, chef de la grande tribu des Campbell, et connu
parmi les populations des montagnes d'Écosse sous le nom orgueilleux de Mac Callum More. Son père, le marquis d'Argyle,
en qualité de chef des Covenantaires écossais, contribua grandement à la ruine
de Charles Ier, et, aux yeux des royalistes, il n'avait pas suffisamment expié
cette offense en accordant Ă Charles II le vain titre de roi et une prison
d'État à Holyrood. Après le retour de la famille royale,
le marquis fut mis Ă mort; son marquisat s'Ă©teignit, mais on permit Ă son fils
d'hériter de son titre de comte, et il se trouvait ainsi un des nobles les plus
considérables d'Ecosse. La conduite du comte, pendant les vingt années qui
suivirent la Restauration, fut, à son propre dire, criminellement modérée; il
s'était bien opposé, en quelques circonstances, à l'administration qui
opprimait son pays, mais cette opposition avait toujours été faible et
prudente. Ses condescendances en matière religieuse avaient scandalisé les
rigides presbytériens, et quand les Covenantaires, poussés à bout par les
persécutions, se soulevèrent, bien loin de montrer des dispositions à la
résistance, il mit en campagne pour le soutien du gouvernement un nombre
considérable de ses vassaux. Telle avait été la conduite politique d'Argyle jusqu'au moment où le duc d'York, armé de toute
l'autorité royale, arriva à Édimbourg. Ce despotique vice-roi s'aperçut bientôt
qu'il ne pouvait pas compter sur l'appui absolu du comte; et comme le chef le
plus puissant du royaume écossais ne pouvait être gagné, on résolut de se
défaire de lui, sous des prétextes si frivoles, que l'esprit de chicane et
l'esprit de parti mêmes s'en révoltèrent. On lui fit son procès pour crime de
trahison. Il fut convaincu et condamné à mort. Les partisans des Stuarts ont
affirmé, depuis, qu'on n'avait jamais eu l'intention d'exécuter la sentence,
qu'on avait simplement voulu effrayer le comte et le forcer ainsi Ă abandonner
sa puissante juridiction dans les Highlands. On ne peut décider aujourd'hui si
Jacques eut, comme l'en accusèrent ses ennemis, la volonté de commettre un
meurtre, ou simplement, comme l'affirmèrent ses amis, l'intention de commettre
une extorsion à l'aide d'une menace de mort. «Je ne connais pas les lois
écossaises,» dit à ce sujet Halifax au roi Charles, «mais je sais bien qu'ici
on ne pendrait pas un chien pour les raisons qui ont
fait condamner lord Argyle». A l'aide d'un
dĂ©guisement, Argyle put gagner l'Angleterre, et de lĂ
la province de Frise en Hollande, où jadis son père avait acheté une petite
propriété, comme refuge pour sa famille en cas de guerre civile. On disait
parmi les Écossais que cette acquisition avait été faite à cause de la
prédiction d'un prophète celtique, auquel il avait été révélé qu'un jour
viendrait où Mac Callum More serait chassé de
l'ancien château de ses pères, à Inverary. Mais il
est probable que les enseignements de son Ă©poque eurent plus d'effet sur le
politique marquis que la révélation du prophète. Le comte Archibald se tint
pendant quelque temps si tranquille dans la Frise, qu'on ignora généralement le
lieu de sa retraite. Toutefois, il entretenait une correspondance avec ses
amis, prenait part Ă la conspiration des Whigs, et concertait avec les chefs un
plan d'invasion en Écosse. Ce plan, qu'il avait abandonné lors de la découverte
du complot du « Rye-House », devint, après la mort du feu roi, le sujet de
toutes ses pensées Mais les temps de cette vertu n'étaient pas nés, pas plus
en Angleterre qu'en France. Les Anglais qui s'indignaient justement des
persécutions que Louis XIV faisait alors subir aux protestants, ne voulaient pas
de tolérance pour les catholiques, et la Chambre, à la colère du roi, le mit en
demeure de faire exécuter les lois pénales contre tous ceux qui n'appartenaient
pas à l'Église d'Angleterre. C'est d'Écosse que devaient venir les difficultés
sérieuses. L'Écosse loyaliste avait bien accueilli la Restauration, mais depuis
1666, il y régnait une agitation constante. La cause en était avant tout et
comme toujours, religieuse. Le Conseil privé d'Écosse avait entrepris d'expulser
de leurs cures les non conformistes; comme les ministres protestants en France,
ceux-ci tenaient des réunions religieuses ou conventicules dans quelque champ
pierreux, ils étaient masqués et gardés par des veilleurs, par crainte des
espions dont le pays Ă©tait rempli. A cette agitation religieuse se joignit le
mécontentement causé par la politique économique; le commerce avec
l'Angleterre avait été aboli, et les Écossais n'y pouvaient plus vendre leur
blé ni leur bétail; la guerre avec la Hollande leur fermait le marché
hollandais. Des troubles avaient lieu un peu partout. Lauderdale, chargé de
l'administration, était un royaliste enragé qui voulait faire de Charles «le maître en toutes causes et de toutes personnes». L'archevêque Sharp fut assassiné,
c'est alors qu'il fallut envoyer en Écosse Monmouth, puis le duc d'York. On
devine quelle guerre le duc fit aux non conformistes. Un parti s'organisa alors
qui, du nom d'un de ses chefs, Richard Cameron, l'autre Ă©tait Donald Cargill -
s'appela les Cameronians. Ils levèrent hardiment
l'étendard de la révolte contre Charles II. Le duc d'York renvoyé en Ecosse y
fit voter par les États un bill déclarant que le catholicisme ne pouvait être
une cause d'exclusion et il imposa pour tous les emplois un Test et il est piquant
de voir le duc d'York, hostile au Test en Angleterre, l'imposer en Écosse ;il
est vrai que ce serment était tel qu'on y jurait à la fois d'être presbytérien,
Ă©piscopalien et catholique romain. Argyll refusa de le prĂŞter, fut poursuivi et
s'Ă©chappa en Hollande. C'est ce comte qui, en 1685, entreprit de soulever
l'Écosse. La situation était favorable, les persécutions redoublaient, l'Écosse
Ă©tait en proie aux dragonnades de Graham de Claverhouse.
Argyll s'aboucha à Amsterdam avec Monmouth. Les conspirateurs s'aperçurent
bientĂ´t qu'il serait fort difficile de faire collaborer Écossais et Anglais Ă
une expédition commune; il fut donc décidé qu'Argyll agirait avec les Écossais
sur la côte occidentale d'Écosse et que Monmouth débarquerait en Angleterre.
Jacques II, informé de ces préparatifs, pressa le gouvernement hollandais de
les arrĂŞter. La complication, la lenteur de la machine gouvernementale
hollandaise ne permirent aucune mesure. Argyll mit Ă la voile le 2 mai, arriva
aux Orcades le 6, puis parut sur les côtes, mais l'adversaire était prévenu et
se gardait. Argyll voulait débarquer dans son comté, il ne le put; il remonta
la vallée de la Clyde, mais ne tarda pas à être arrêté et exécuté. Monmouth
avait débarqué à Lyme, sur la côte sud-ouest de l'Angleterre. Il y arbora un
drapeau bleu, couleur des whigs. Beaucoup de yeomen, de marchands l'appelèrent
le roi Monmouth; mais une armée avait été envoyée contre lui, les milices
locales étaient convoquées et les troupes du prince étaient composées
d'aventuriers ou de jeunes gens sans expérience de la guerre. Après quelques
marches, il fut arrêté par Feversham à la bataille de
Sedgmoor, la dernière bataille qui ait eu lieu sur le
sol de l'Angleterre; il s'enfuit précipitamment et gagna Bristol; il erra
quelque temps dans le sud, fut fait prisonnier, essaya de fléchir le roi, mais
se heurta au « cœur de marbre » de Jacques II; il fut exécuté par un bourreau
inquiet et tremblant qui le manqua plusieurs fois; il devint aux yeux des Anglais
le martyr du protestantisme. La répression fut terrible, tous ceux qui, de près
ou de loin, hommes ou femmes, avaient Ă©tĂ© compromis, furent envoyĂ©s Ă
l'échafaud, ce fut la tournée de Jeffreys ou les
assises sanglantes. Dans le sud, Dans le sud, le colonel Kirke présidait un
tribunal militaire non moins expéditif : 320 personnes furent mises à mort, 800
condamnées à la transplantation. Les dames de la cour trafiquaient des grâces.
Jacques triomphait. Il se crut dorénavant le maître et ne garda plus aucune
mesure; il annonça aux Communes qu'il avait dispensé certains officiers du
Test. Devant l'opposition du Parlement, il le prorogea; aucun Parlement ne fut
plus réuni sous son règne. [En échange d'une Déclaration d'Indulgence pour les
catholiques et quakers écossais en 1686, généralisée l'année suivante, Jacques
II accordait la liberté de commerce avec l'Angleterre.] Il fit publier les lettres de Charles II qui montraient
que ce prince avait été catholique. Personne ne doutait plus d'un plan de
restauration de l'Église romaine. Louis XIV comprenait qu'il ne pouvait compter
sur l'Angleterre tant qu'elle aurait un Parlement; il encourageait le roi dans
sa politique absolutiste. Des conseils plus sages lui venaient de Rome;
Innocent XI, mieux renseigné par le nonce, comprenait quel danger la conduite de Jacques II faisait courir à la
couronne et - l'engageait à la prudence. Du côté whig, on ne sut former qu'un
projet grotesque : Rochester imagina de se servir de Catherine Sidley, maîtresse du roi, pour
le ramener à l'Église protestante. Rochester était un anglican convaincu ; on a
de lui des méditations religieuses écrites au moment même où l'un des agents de
Louis XIV, Bonrepaux, signalait cette Ă©trange
combinaison que la reine sut déjouer. Jacques II s'efforça alors d'introduire
les catholiques dans l'Église anglicane ;il rétablit
la cour de haute commission religieuse, essaya de convertir ses sujets et ne
convertit que l'avide Dryden. Puis il s'efforça de se rallier les puritains et
y fut aidé par Penn. Son plan semble avoir été d'amener l'Angleterre à tolérer
les catholiques; il rendit la fameuse DĂ©claration d'Indulgence (4 avril 1687)
par laquelle il suspendait toutes les pénalités contre les catholiques et les
dissidents. Il faut bien convenir que cet acte Ă©tait fort louable en soi et
fait un parfait contraste avec la révocation de l'édit de Nantes. Mais personne
n'était en état de le comprendre et le roi semblait prendre à tâche d'exaspérer
l'opinion en exerçant une pression sur les Universités pour y faire entrer des
professeurs catholiques. Cette ingérence royale avait des précédents, cependant
Cambridge et Oxford se soulevèrent. Ce qui manquait le plus à Jacques II, c'était
l'intelligence des sentiments de ses sujets. Le roi voulut prĂ©parer les voies Ă
de nouvelles Ă©lections; comme il ne pouvait douter qu'elles lui fussent hostiles, il entreprit
de les faire faire sous la pression de ses agents et pour cela transforma les
administrations locales par une série de coups de force et de destitutions.
Puis il renouvela la Déclaration d'Indulgence et ordonna au clergé de la lire
en chaire. Il se heurta à une énergique résistance; les évêques rédigèrent une
protestation; ils furent arrêtés, cités au banc du roi, acquittés à la grande
joie du peuple et aux acclamations des soldats. C'Ă©tait le commencement de la RĂ©volution. Un fait nouveau
se produisit, inattendu, bien que parfaitement naturel et légitime, une
grossesse de la reine; celle-ci avait déjà donné au roi plusieurs enfants qui n'avaient pas vécu. Après un
délai de cinq années, on annonça cette nouvelle grossesse. Chose étrange, et
qui ne peut s'expliquer que par la passion politique : le peuple refusa d'y
croire. Jusqu'ici le peuple avait toléré un roi catholique, dans la conviction
que c'Ă©tait un accident passager et qu'avec sa fille Marie, femme du protestant
Guillaume d'Orange, le danger d'une restauration catholique serait
définitivement écarté. Aussi le peuple vit-il dans
une grossesse qui venait déranger toutes ses espérances, une machination des Jésuites.
L'ambassadeur de l'empereur, Hoffmann, déclarait nettement à son maître que si
l'enfant à naître était un fils, cet événement, loin de consolider la monarchie,
en amènerait la ruine Dans la Lettre à Henry, Aquilon pourrait signifier le
Saint Empire Germanique, comme dans des écrits prophétiques médiévaux, mais par
rapport à l'Angleterre, l'Aquilon ou le Nord désignerait l'Ecosse. The name
derives from Old Gaelic airer GoĂdel
(border region of the Gaels). The early 13th-century author of De Situ Albanie explains that "the name Arregathel
means margin (i.e., border region) of the Scots or Irish, because all Scots and
Irish are generally called Gattheli (i.e. Gaels),
from their ancient warleader known as Gaithelglas."However, the word airer
naturally carries the meaning of the word 'coast' when applied to maritime
regions, so the placename can also be translated as
"Coast of [the] Gaels" Le ministre espagnol rapporta à son gouvernement, et par l'intermédiaire de son gouvernement au pape, qu'aucun Catholique ne devait se sentir de scrupule de conscience au sujet de la dernière révolution d'Angleterre, que Jacques était seul responsable des dangers auxquels étaient exposés les membres de la véritable Église, et que Guillaume seul les avait sauvés d'une persécution sanguinaire. Les princes de la maison d'Autriche et le souverain pontife apprirent donc avec une satisfaction à peu près sans mélange que le long vasselage de l'Angleterre était terminé. Quand on sut à Madrid que Guillaume était en pleine voie de succès, une seule voix dans le conseil d'État espagnol s'éleva pour exprimer quelques faibles regrets que cet événement, qui au point de vue politique était très-heureux, fût préjudiciable aux intérêts de la véritable Église. Mais la politique tolérante du prince apaisa bientôt tous les scrupules, et les dévotieux grands d'Espagne virent avec presque autant de satisfaction que les Whigs anglais son élévation (Thomas Babington Macaulay, Histoire d'angleterre depuis l'avenement de Jacques II, Volume 2, traduit par Émile Montégut, 1854 - books.google.fr). Le terme "réintégrant" n'aurait pas le sens
moderne de retour mais de redevenir entier (cf. Gui de Chauliac
du latin "integrans" qui rend complet). La Restauration de 1660 amena le rétablissement des trois
royaumes séparés et des instances politiques qui leur étaient propres. Mais la
lutte s'éternise et les années 1681 à 1685 voient de telles atrocités qu'elles
garderont le nom de temps des tueries, the Killing Times. Le patronyme Campbell est Ă©tabli en Argyll Ă la fin du
XIIIe siècle. En 1445, un premier Campbell acquiert le titre de seigneur. Un
autre, Colin Campbell est anobli Ă titre de comte d' Argyll
en 1457 ; plus tard, il est devenu baron de Lorn. Au
cours des siècles, divers chefs du clan Campbell ont joué les rôles principaux
dans les histoires Ă©cossaise et britannique. Pendant les guerres de
l'indépendance écossaise, le clan Campbell combat auprès du roi Robert le Bruce
d'Écosse. En retour, le roi accorde aux Campbell les terres de ceux qui
s'étaient opposés à lui à la bataille de Halidon Hill
en 1333. Pendant des siècles, de nombreux conflits ont opposé le clan Campbell
Ă d'autres clans. En 1296, lors de la bataille de Red
Fort, les MacDougall saisissent le château des
Campbell dont le chef est abattu et son corps est transporté à l'église St.
Peter the Deacon at Kilchrenan, près de Loc Awe. En 1513, le clan
Campbell combat aux côtés du roi écossais James IV, contre une armée anglaise.
Le 10 sept. 1547, le Black Salurday, les Campbell
combattent les Anglais dans la bataille de Pinkie Cleugh. En 1567, un conflit oppose les MacDonald
au clan MacArthur, leurs voisins, qui, en tentant de
se défendre, périssent noyés dans le Loc Awe ; en 1970, une ancienne épée a été retrouvée sur les
rives de ce lac. L'année suivante, ils combattent contre les forces de la reine
Marie Stuart Ă la bataille de Langside. En 1594, les
Campbell et leurs alliés, les Atholl, Chatan, MacKintosh et Forbes,
sont battus par les forces composées des clans Gordon, Cumming
et Cameron. En 1640, ils attaquent le clan Munro. Le
2 mai 1644, le château des Irvine passe entre les mains des Campbell. En 1645,
lors de la bataille de Inverlochy, 1500 Macdonald et MacLean battent 3000 Campbell qui, l'année suivante,
envahissent le clan Lamont, détruisent leurs deux
châteaux et abattent 200 hommes, femmes et enfants. Au siège du château Duart, en 1647, les Campbell sont battus par les MacLean. L'année suivante, ils combattent à la bataille de
Stirling avec le marquis d'Argyll. Lors de la bataille d'Altimarlech,
en 1678, un si grand nombre de Sinclair sont tués par les Campbell qu'ils ont
pu traverser la rivière sans se mouiller les pieds ; trois ans plus tard, les
Sinclair ont repris leurs terres grâce à un ordre du Parlement. En 1678, les Cambell envahissent les terres du clan MacLean
sur l'île de Mull. En 1692, soixante-dix-huit Macdonald sans armes sont tués
par le clan Campbell après avoir apprécié leur hospitalité pendant plus d'une
semaine. En 1715, lors de la bataille de Sheriffmuir,
le clan Campbell combattent les Macdonald. Pendant le soulèvement jacobite de
1745-1746, les Campbell soutiennent les Britanniques et sont victorieux Jacques II tremblera non pas à cause de la rébellion
d'Argyll et Monmouth mais par le débarquement de Guillaume d'Orange, mari de la
fille du roi d'Angleterre Marie, en 1688, année où il saignera du nez (cf.
quatrain II, 87). C'est sous la reine
Anne, seconde fille de Jacques II, que le royaume d'Ecosse cesse d'exister pour
devenir partie du Royaume Uni de Grande-Bretagne en 1707 Sanguinaire "The
sanguinary punishments of the English law against priests and Jesuits were
edged by something even keener than the fear of treason" (Dean Church on
Bacon's Observations on a Libel). That
bold bad man, whose favour is the great reproach of
Elizabeth's reign, the earl of Leicester, and the sagacious, disinterested,
inexorable Walsingham, were deemed the chief advisers
of sanguinary punishments. But, after their deaths, the catholics
were mortified to discover that lord Burleigh, from
whom they had hoped for more moderation, persisted in the same severities The forme of an Act agreed upon by the Committee and Lords of
the Articles to be brought into the Parliament of Scotland in favour of the Roman Catholics: The States of Parliament takeing into their serious consideration his Majesties
desire exprest in his gratious
letter directed to them for granting ease and relief to Subjects of the Popish perswasion. And that although there are Severall
Lawes and Acts of Parliament, containing Sangainary
and other punishments against Papists, yet such has been the force of Christian
Charity, and the meakness and lenety
of the Protestant Religion that those lawes
have seldome or never been put in Execution since the
Reformation by those religious predecessours. And as
the States of Parliament are firmly resolved to adheare
to the true Protestant Religion by law Established within this Kingdome and
which is, and alwaies shall be dearer to them then
all Worldly concerns, Yet so far as their Religion and Conscience will allow,
being willing to yield in humble and dutyfull complyance with his Majesties desire, Therefore his Majestie with the advice and Consent of the States of
Parliament Statutes and Ordaines that those of his
Majesties Subjects of the Romish Religion are and
shall be under the protection of his Majesties Government and lawes for their private and civill
interest and shall not for the Exercise of their Religion in their private
houses (all publick Worship being hereby excluded)
incur the danger of Sanguinariae or other punishment
contained in any lawes or Act of Parliament made
against the same. It is alwayes hereby declared that
this immunity and forbearance granted to Papists for the Exercise of their
Religion in their private houses allenerly shall no
wise import any allowance or approbation of their religion or anywise evict
infringe or prejudge the lawes and Acts of Parliament
made against Popery, or in favour of
the Protestant Religion Après avoir soumis ce texte au Parlement écossais,
Jacques II le proroge (anglais prorogue : discontinue
a session of (a parliament
or other legislative assembly) without dissolving it) comme il avait
fait du Parlement anglais en 1685 William Penn, fondateur de la Pennsylvanie, Ă©tait le fils
du chevalier Penn, Vice-Amiral d'Angleterre et favori du duc d'York, futur
Jacques II et Grand Amiral. Penn,
who himself had been confined in England for his Quaker beliefs, abolished the
severe criminal code, instituted by the Duke of York, that was in effect in
other parts of British North America. Upon Penn's death, conservative elements
in the colony and in England reintroduced many of the more sanguinary
punishments. As late as 1780, punishments such as the pillory and hanging were
carried out in public La semence d'une première sanguinaire, plante connue sans
doute de Nostradamus qui herborisa beaucoup, "fourche et s'Ă©tale tel un
pied" d'oiseau. La plante fait saigner du nez. La seconde sanguinaire
appelée aussi bourse à pasteur arrête les saignements de nez. bursa pastoris ou bourse-à -pasteur, que l'on nomme aussi
sanguinaire parce qu'elle arrĂŞte les saignements de nez, a des feuilles
semblables Ă celles de la petite roquette et des semences qui rappellent des
bourses. Elle croĂ®t au bord des chemins. On doit la cueillir au mois de juin, Ă
la lune descendante. Elle a des vertus cachées et secrètes. Pour arrêter les
saignements de nez, il faut que le patient en tienne dans la main droite deux
branches l'une sur l'autre. A ceux qui ont des ruptures et des relâchements de
veines, il convient de donner à boire à jeun de sa poudre dans un très bon vin.
[...] Quand quelqu'un saigne du nez, lui donner Ă tenir cette herbe dans la
main opposée au côté du saignement (s'il saigne de la narine droite, il faut qu'il
la tienne de la main gauche). La poudre de cette herbe accompagnant les
aliments est bonne pour ceux qui sont blessés ou ont des veines rompues ; de
même son jus (ou un coton trempé dans son jus) arrête tout saignement de nez. Sanguinaire, digitaire : On donne le nom de sanguinaire à deux herbes : à l'une parce qu'elle fait saigner
et à l'autre parce qu'elle arrête le Sang. Mais, ici, c'est de la première que
nous parlerons. On l'appelle aussi pied-d'oiseau parce que sa semence fourche
et s'Ă©tale tel un pied de cet animal. Qui introduit une branche ou un Ă©pi de cette
herbe dans le nez le fait aussitôt saigner. Elle est recommandée dans les cas
de pesanteur provoquée par surabondance de sang. Contre les morsures de chiens
enragés, elle est efficace broyée avec du pain, et appliquée en emplâtre L'attestation du XVe s. est celle du Grant Herbier, 157.
Le n° 416 y est consacré à la «Sanguinaire», en latin «Sanguinaria». Citons: «De la première [sanguinaire] parlons cy endroit, et l'appelle l'en autrement galligrus ou
pié de oison, pour ce que sa semence se espart et fourche comme le pied d'ung oison». Il s'agit donc d'une plante à épis digités, du nom latin de «galligrus»,
dont on sait qu'«elle fait saignier». C'est une graminée, la Digitaria sanguinaria Scop., selon l'éditeur G. Camus, qui rapproche du texte
quelques lignes de Mattioli et signale que la miniature représente bien cette plante. On peut ajouter que les termes latins de gallicrus et de sanguinaria
désignent probablement cette même digitaire, André 146. L'identification de «pié de oison» (XVe s.) a donc toutes les chances d'être juste dans le FEW
(Französisches Etymologisches Wörterbuch de W. von Wartburg). Comme «pié de oison» traduit fort mal gallicrus, on peut supposer que le traducteur
du Grant Herbier utilise ici une forme du français populaire de son temps |