Jacques II d’Angleterre
Jacques II d’Angleterre

 

II, 78

 

1688-1689

 

Le grand Neptune du profond de la mer

De gent Punique et sang Gauloys meslĂ© :

Les Isles Ă  sang, pour le tardif ramer

Plus luy nuira que l’occult mal celé.

 

Grâce Ă  l’expansion coloniale, commencĂ©e au XVIIème siècle, et son essor commercial, l’Angleterre s’assurait peu Ă  peu la maĂ®trise des mers (« grand Neptune Â»). Jacques II , fils de Charles Ier, qui « Ă©tait profondĂ©ment dissimulĂ© Â» (« gent punique Â», en latin « foi punique Â» est synonyme de mauvaise foi Â»), et de Henriette de France – fille de Henri IV – (« sang Gauloys Â») , fut grand amiral dans les guerres contre la Hollande et Ă©tait considĂ©rĂ© comme un « esprit bornĂ©[1] Â» (« tardif Â» pouvant avoir le sens de « lent Â»[2] et « ramer Â» Ă  mettre en rapport avec la navigation).

A l’occasion de troubles en 1685 en Ecosse et dans le sud-ouest de l’Angleterre, il mena une rĂ©pression impitoyable (« Les Isles Ă  sang Â», les Ă®les britanniques s’entend).

Son catholicisme, dans un pays protestant, qu’il essaiera d’imposer Ă  ses sujets, provoquera la RĂ©volution de 1688. Le Parlement l’ayant appelĂ©, le protestant hollandais Guillaume d’Orange, gendre du roi, dĂ©barque Ă  Torbay avec une armĂ©e de 13 000 hommes. Jacques II, prisonnier, s’enfuira en France.

Louis XIV, pendant les prĂ©paratifs de Guillaume d’Orange, menaça la Hollande d’intervenir. Ce dont Jacques II fut informĂ©. Mais la politique intĂ©rieure de Jacques II, lui aliĂ©nant ses sujets, qui ne feront rien pour le dĂ©fendre, est la cause dĂ©terminante de son Ă©viction, plus que l’intervention armĂ©e de Guillaume d’Orange rendu possible par le refus hautain du roi d’Angleterre du soutien de la France (« Plus luy nuira que l’occult mal celĂ© Â»).

 



[1] A. Malet et J. Isaac, « XVIIème & XVIIIème siècles Â», Hachette, 1923, p. 221

[2] Pierre Brind’Amour, « Les premières centuries Â», Droz, 1996, p. 303

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