La Grande Prostituée II, 73 1684-1685 Au lac Fucin de Benac le rivage Prins du Leman au port de l'Orguion : Nay de troys bras predict belliq image, Par troys couronnes au grand Endymion. "Benac le
rivage" Giorgio Jodoco Bergano poète latin, est auteur d'un poème en vers hexamètres intitulé : Benacus, Vérone, 1546, in-4, avec une carte représentant les contours de ce lac (aujourd'hui le lac Garda), célébré par Virgile et Catulle. Le poème de Bergano, très rare, est recherché des curieux (Biographie universelle, Tome 1, 1838 - books.google.fr). Jules-César Scaliger, né à Riva, à la pointe septentrionale du lac de Garde, le 27 avril 1484, c'est-à -dire six ans avant Rabelais, arriva à Agen vers 1524, s'y maria en 1528 avec Andiette de la Roque-Lobejac, dont il eut quinze enfants (Joseph était le dixième), fut naturalisé en mars 1528, nommé médecin ordinaire du roi de Navarre en 1548 et mourut à Agen, dont il n'était plus sorti, le 21 octobre 1558 (L. de Santi, Rabelais à Toulouse, Revue du seizième siècle, Volumes 8 à 9, Société des études rabelaisiennes, 1921 - books.google.fr). Nostradamus a connu Jules Scaliger à Agen. Lac Fucin Le cas du lac Fucin, drainé sous le règne de Claude est très intéressant ; il montre l'intérêt de replacer une opération dans l'histoire générale des techniques avant de porter sur elle un jugement de valeur. Les interventions romaines se situent à un moment de l'histoire de l'hydraulique et à l'intérieur d'un système agricole : elles sont limitées par des possibilités techniques. Ce travail a été pris en exemple. Plus haut nous avons évoqué le drainage du bassin de Mexico : A. Musset rappelle que, dans l'esprit des Espagnols, le drainage des lacs de Mexico, la desagüe, devait concurrencer celui du lac Fucin. L'époque moderne fournit un autre exemple de ce type de transmission par l'exemple : les papiers de l'architecte Robert de Cotte au XVIIIe siècle contenaient, outre une traduction de Frontin, un mémoire daté de 1685 sur l'émissaire de Claude qui est vraisemblablement lié au projet de construction d'un canal destiné à protéger Paris contre les inondations. Parmi les nombreuses dépressions ouvertes dans les massifs d'Ombrie et des Abruzzes, celle d'Avezzano est remarquable par son ampleur. D'origine tectonique, elle a évolué comme un bassin fermé de type karstique à drainage souterrain : l'absence de drainage vers l'extérieur avait déterminé la formation d'un lac qui fonctionna comme un polje avec exutoires latéraux. Elle constitue une alvéole fermée dont le fond se situe à 650 m d'altitude ; avant les travaux qui furent réalisés au XIXe siècle, le niveau du lac était très variable: en 1861, il avait 18,6 m de profondeur; mais en 1916, 21 m et en 1835, seulement, 9,40 m ; la superficie lacustre était de l'ordre de 155 km2 Des traces laissées par les niveaux hauts du lac montrent qu'avant les premières interventions romaines contre les crues, le niveau pouvait monter jusqu'à l'altitude de 690 m. Au XIIIe siècle, l'Empereur du Saint-Empire Romain Germanique, Frédéric II fit une nouvelle tentative pour assurer le drainage des bords du lac. Mais le problème ne fut réglé qu'au XIXe siècle, en 1862, par l'ingénieur Franz Major de Montricher qui, grâce aux moyens nouveaux de la technique moderne, achèva le creusement d'un canal assurant l'évacuation totale des eaux du lac. On connaît un certain nombre d'autres exemples d'émissaires constitués par des galeries souterraines dans les zones volcaniques d'Italie centrale entre le Latium et les Abruzzes: l'émissaire du lac Albain (398/397 av. J.-C), celui du lac Nemi qui paraît contemporain, ceux des lacs de Giulianello et d'Asietino dans le Latium. Cela permettait de gagner à l'agriculture des terres particulièrement fertiles. puits étaient espacés (cas des galeries creusées à grande profondeur). [...] Le percement de l'émissaire du Lac Fucin est l'un des grands travaux du règne de Claude. [...] César avait projeté la défense des rives du lac Fucin contre les inondations mais Auguste avait refusé malgré les prières des Marses Marses, d'entreprendre le creusement d'un émissaire. César avait, lui, reculé devant la dépense qu'impliquait la construction d'un port artificiel aux bouches du Tibre et Dion Cassius rapporte que les architectes de Claude espéraient que «l'énormité de la dépense l'arrêterait quand il l'apprendrait. Mais il avait conçu une œuvre digne à la fois de la majesté et de la grandeur de Rome, et il la mena à son terme» (Histoire Romaine, 60, 1-5). Par la suite, sans doute est-ce bien, comme l'écrit Pline, par haine de la mémoire de Claude, que Néron laissa inachevés les travaux (Histoire Naturelle, 36,24, 125), car il n'hésita pas à tenter de percer le canal de Corinthe et projeta de joindre également par un canal le lac Averne aux Bouches du Tibre (Suétone, Vie de Néron, 31-5 ; Tacite, Annales, 15, 42 ; Pline, Histoire Naturelle, 17, 31), réalisant lui-aussi des projets conçus par César (Suétone, Vie de César, 44 ; Plutarque, César, 58) et faisant mieux qu'Agrippa qui s'était contenté d'atteindre l'Averne (Philippe Leveau, Mentalité économique et grands travaux hydrauliques : le drainage du lac Fucin aux origines d'un modèle, Annales, 48-1, 1993 - books.google.fr). Opéra magna, potiusque necessaria, quam multa perfecit; sed Tel praecipua, aquarum ductum, a Caio inchoatum : item, emissarium Fucini lacus, portumque Ostiensem (Il entreprit de grands travaux; mais il s'attacha moins au nombre qu'à l'utilité. Les principaux sont l'aqueduc commencé par Caîus, un canal d'écoulement pour le lac Fucin, et le port d'Ostie) (Suetone, Claude, les ecrivains de l'Histoire Auguste, 1855 - books.google.fr). Rhône et
émissaires Le lac Léman (lac de Genève) est situé sur le cours du Rhône, au pied du versant nord de la grande chaîne des Alpes centrales, dans la partie sud-occidentale de la plaine suisse qui s'étend entre les Alpes et le Jura. Il a pour principal affluent le Rhône du Valais et pour émissaire le Rhône de Genève (François Alphonse Forel, Le Léman: monographie limnologique, Tome 1, 1892 - books.google.fr). Un émisssaire est chez les Romains un canal creusé dans la montagne pour donner issue à l'écoulement des eaux de certains lacs qui étaient dans le sol. Les deux plus grands émissaires qui aient existé sont ceux du lac d‘Albe et du lac Fucin. Le premier est dans le Latium; il a 72 m. de large, 2m.20 a 40 de haut, et 2 kil. 235 m. de long; il est entièrement creusé dans la roche Volcanique. Le second, dans l'Abruzze citérieure, a 3m.25 de largeur, 6 à 7 m. de hauteur et 4 kil. 440 m. de longueur (Lucien Lanier, L'Europe : Choix de lectures de géographie, 1896 - books.google.fr). Le lac de Garde ou Benaco (360 kilom. car.) traversé par la frontière austro-italienne a pour émissaire à Peschiera le Mincio qui coule au nord jusqu'aux trois lacs de Mantoue, environnés de marécages (Lucien Lanier, L'Europe: Choix de lectures de géographie, 1886 - books.google.fr). Le lac
de nemi, miroir de Diane, a son emissarium (C. M. C. Green, Roman Religion and
the Cult of Diana at Aricia, 2007 - books.google.fr). L'émissaire du lac de Nemi et celui du lac Fucin sont conçus suivant le même principe (René Cagnat, Victor Chapot, Manuel d'archéologie romaine, Tome 1, 1916 - books.google.fr). Orgon Orguion : désigne peut-être le Grau d'Orgon en Camargue où débouche (port) l'un des trois bras du fleuve, le Rhône, né dans le Léman (Jean-Paul Clébert, Nostradamus, mode d'emploi: la clé des prophéties, 1981 - books.google.fr). L'atlas d'Abraham Ortelius, achevé et édité en 1603 sous le titre de Theatrum orbis Terrarum, renferme une carte très-antérieure à cette date et portant ce titre : Galliae Regni potentiss : nova descriptio, Joanne Joliveto auctore. [...] La carte de Jean Jolivet, Galliae regni potentiss. nova descriptio, nous montre les trois bras du Rhône (Ernest Desjardin, Géographie de la Gaule romaine, Tome 1, 1876 - www.mom.fr). On suppose généralement que l'embouchure du Petit-Rhône a de tout temps existé au grau d'Orgon. Astruc, dans ses Mémoires pour l'histoire naturelle du Languedoc, dit expressément (page 49) que le Rhône n'a jamais eu, ni pu avoir que les deux embouchures qu'on lui connaît actuellement : « car, ajoute-t-il, l'embouchure « par où le canal qui passe à Peccais entre dans la mer , est une « embouchure moderne et faite de main d'homme, comme il paraît « par le nom de grau neuf qu'elle porte. » Il résulte cependant, avec la dernière évidence, de l'enquête qui fut faite sous François Ier, en 1532, qu'à cette époque, comme précédemment, le Petit-Rhône se dirigeait tout entier dans les étangs situés au sud d'Aiguesmortes. Dans cette enquête, on avait émis l'avis de construire des ouvrages en pierre au lieu, ést-il dit, où se départ icelle rivière, qui d'une partie passe devant la ville d'Arles, et l'autre devant le lieu de Fourques, et de là vient descendre au port d'Aiguesmortes. Ces ouvrages devaient servir à rejeter, dans la première de ces branches, une partie des eaux qui, affluant en trop grande abondance dans l'autre, venaient encombrer le port de sables et de limons. Si l'embouchure du grau d'Orgon eût alors existé, il est évident que les ouvrages jugés nécessaires pour diminuer le volume des eaux aboutissant au-dessous de Peccais, n'auraient pas dû être exécutés vers Fourques, mais à Silveréal, c'est-à -dire à l'endroit où cette troisième branche, devenue aujourd'hui un simple canal, se serait détachée du Petit-Rhône pour se diriger vers Aiguesmortes. Il nous paraît donc bien démontré, comme du reste l'a pensé Alexandre Esparron (v. le Mémoire préliminaire de son recueil manuscrit), que lorsque le grau neuf eut été fermé par les sables de la mer, le Petit-Rhône, qui ne trouvait plus là d'embouchure facile, rompit ses digues auprès de Silveréal, et se déchargea dans l'étang d'Orgon, d'où il s'ouvrit un nouveau passage à la Méditerranée. Nous avons sous les yeux une carte dressée par Jean Bompar, en 1591, dans laquelle la branche débouchant au grau d'Orgon est déjà indiquée, mais beaucoup plus faible que celle dont le cours aboutissait aux environs d'Aiguesmortes. Une autre carte plus ancienne, intitulée : La vera Descrizione di tutta la Francia e la Spagna, 1542, et qui se trouve à la Bibliothèque nationale, ne présente que deux branches du Rhône, l'une passant près d'Arles et l'autre près d'Aiguesmortes. Quoique Pline ait donné trois embouchures au Rhône, les anciens géographes, Strabon, Ptolémée, etc., ne lui en ont jamais reconnu que deux (F. Em. di Pietro, Histoire d'Aiguesmortes, 1849 - books.google.fr). C'est en 1532 que François Ier, pour protéger les grandes salines de Peccais des crues du fleuve, fit creuser directement vers le sud la dérivation qu'on a appelée le Rhône-Vif, aboutissant à la Méditerranée au Grau Neuf, et, c'est depuis cette époque seulement que les eaux et les alluvions du Petit-Rhône disparurent de la région située au sud d'Aigues-Mortes. Enfin, c'est plus tard encore que le fleuve, abandonnant son ancien lit à Silveréal, s'élança droit au sud-est, à travers le monde d'étangs de la Petite-Camargue, pour venir aboutir au Grau d'0rgon, son embouchure actuelle (La Géographie, Volume 24, 1911 - books.google.fr). En 1552, lors d'une crue, la presque totalité des eaux emprunta ce passage plus commode pour le fleuve. C'est ainsi qu'apparut le Rhône d'Orgon, segment terminal du petit Rhône, débouchant à la mer au grau d'Orgon. De nos jours, la promenade sur ce fleuve indolent enchante. Passé le bac du Sauvage, l'eau, à bout de forces, s'endort, lovée clans le merveilleux méandre Saint-Antoine. Franchi enfin le grau, seuil incertain entre deux mondes aquatiques, c'est maintenant l'emprise des vagues... En ce lieu même disparut, après le XVIIIe siècle, l'île d'Orgon... La date de 1552 signe donc l'arrêt de toute activité du Rhône de Peccais dans le golfe d'Aigues-Mortes, tant le volume d'eau détourné était grand et, par-là , les apports nourriciers. Si la Petite Camargue ne reçoit plus désormais sa quotepart du fleuve, c'est la mer, et elle seule, qui va lui apporter les matériaux qui continuent toujours à l'enrichir (Clément Martin, L'Île de Camargue : histoire d'un pays singulier, 1988 - books.google.fr). En 1532, la déviation artificielle des eaux du Rhône de Saint-Roman a permis de former le Rhône Vif (Ménard, 1753). L’obturation du Rhône Vif s’est produite en 1552 (Kruit, 1955) lorsque les eaux d’une crue de débordement se sont engouffrées dans la prise d’eau creusée plus à l’est par les habitants des Saintes-Maries-de-la-Mer. Le nouveau lit du Rhône, l’actuel Petit Rhône, a dès lors constitué son embouchure au Grau d’Orgon. Cette date de 1552 apparaît dans un devis repris par Ménard, 1753 (Tony Rey, Dynamiques hydro-sédimentaires en Petite Camargue à l’Holocène, 2008 - pdfs.semanticscholar.org). Du Léman au Grau d'Orgon, il est donc question du fleuve Rhône. "predict belliq
image" Entre la France et Charles-Quint la paix ne pouvait subsister longtemps. Elle venait d'être rompue en 1552, lorsque le lieutenant du roi dans la province, apprenant qu'une flotte espagnole était sortie du port de Barcelone, et craignant qu'elle ne vînt attaquer Aiguesmortes, enjoignit sur-le-champ au sénéchal de Beaucaire de convoquer de nouveau tous les nobles sujets au ban et à l'arrière-ban, et de leur ordonner de se rendre dans Aiguesmortes, montés et bien armés, au plus tard dans le délai de huit jours. La précaution était inutile; les Espagnols ne se présentèrent pas. Mais pendant la durée de cette nouvelle guerre, l'attention du gouvernement ne cessa pas d'être éveillée sur ce point. Le connétable de Montmorency, à qui le roi avait momentanément retiré le commandement des armées, à cause de la jalousie survenue entre lui et le duc de Guise, était venu résider dans la province dont le gouvernement lui était confié. De Montpellier, il se rendait souvent à Aiguesmortes pour s'assurer que la place se maintenait en état de défense et n'avait rien à redouter des ennemis (F. Em. di Pietro, Histoire d'Aiguesmortes, 1849 - books.google.fr). La situation internationale restait instable. En avril 1552, Henri II s'empare des Trois-Évêchés de Metz, Toul et Verdun dont il avait obtenu le vicariat par le traité de Chambord. En Italie, la ville de Sienne avait chassé sa garnison espagnole le 26 juillet 1552 et demandé l'intervention française. C'était pour la France l'occasion d'ouvrir un nouveau front : cette guerre de Sienne dura trois ans. En octobre, Charles Quint tente de reprendre les Trois-Évêchés et met le siège devant Metz, mais la ville, défendue par François de Guise, résiste et les Impériaux lèvent le siège en janvier 1553. En 1553, Français et Turcs, qui soutiennent les Corses, révoltés contre les Génois, débarquent sur l'île. La même année, Charles Quint fait raser Thérouanne, en Artois, la ville étant tombée après avoir été assiégée. En juin 1554, le connétable de Montmorency reprend le projet avorté d'une marche sur Bruxelles. Il dispose de 40 000 fantassins et de 1200 cavaliers. Gaspard Ier de Coligny prend Dinant mais Montmorency, hésitant, évite un combat frontal. Il se replie devant l'armée impériale vers Cambrai, Calais, Boulogne et enfin Renty, petit village doté d'un solide château aux mains des troupes du Saint-Empire. Après un combat acharné, les Français, invaincus, abandonnent le siège faute de munitions. La ville de Sienne, défendue par Monluc, dut finalement capituler le 17 avril 1555. L'Espagne cède Sienne à Florence mais conserve les présides toscans de Piombino et Orbetello. C'était pour la France la fin d'un rêve toscan. L'empereur accepta la trêve de Vaucelles le 15 février 1556, il laissait à Henri II la Savoie, le Piémont, Metz, Toul et Verdun, comme la Corse qui avait été conquise (fr.wikipedia.org - Guerres d'Italie). Le siège de Metz se déroule d’octobre 1552 à janvier 1553. Il se solde par le retrait des troupes impériales de Charles Quint, et par l'occupation de Metz, jusqu'alors Ville libre d'Empire, par les troupes du roi de France. L’occupation, par la France, des Trois-Évêchés, Metz, Toul et Verdun, ne sera ratifiée qu'en 1648, par le Traité de Westphalie. Le siège affecta psychologiquement l'empereur Charles Quint qui aurait dit «la chance est femme, elle préfère un jeune roi à un vieil empereur». Il se retira dans un couvent espagnol. Il y mourut en 1558 en déclarant : «Si l'on ouvrait mon cœur, on y trouverait le nom de Metz» (fr.wikipedia.org - Siège de Metz (1552)). Pline l'Ancien qui avance que le Rhône avait trois
bouches à l'encontre de Strabon et d'autres, dans son Livre XXXV de l'Histoire naturelle qui expose l'art de
la peinture, note qu'Apelle avait fait une "imago belli" dans une
représentation d'Alexandre le grand son contemporain triomphant Arellius peint les déesses en réalisant des portraits de
ses maîtresses (35, 119); on pourrait donner d'autres exemples où imago
signifie portrait sans aucun doute; notons que parfois le portrait en question
peut être allégorique: Pline parle de l'imago Atticae plebis, ou de l'imago Belli (35, 137 et 93) (Y.
Perrin, Pline et l'évolution socio-culturelle, Pline l'ancien: temoin de son
temps : Conventus Pliniani Internationalis, 1987 - books.google.fr). Nous ne pouvons résister au plaisir de reproduire le
passage essentiel du discours du premier président du parlement de Paris,
Gilles le Maistre adressée au roi Henri II en 1557 au cours d'un lit de justice :
"...Plutarque, ancien
historiographe, escript et souhaite trois choses à ung grand roy et prince
comme vous estes, Sire, pour exécuter haultes et grandes entreprinses
belliqueuses. Ces troys choses sont la bénévolence de Pompée, la magnanimité d'Alexandre et la
fortune de César. Vous avez les deux premières, cela est indubitable et notoire
à chacun. Et quant à la tierce, Dieu a commencé à vous en faire bonne part au
recouvrement de votre ville de Bouloigne, et autres bonnes rencontres et
fortunes qu'il vous a données Les hommes donnent les batailles, mais Dieu donne
les victoires" (Gaston
Zeller, La réunion de Metz à la France: 1552-1648, 1926 - books.google.fr). Ce n'est pas à l'occasion de la prise de possession de Metz, mais cela concerne Henri II déjà roi en 1552. Pétrarque, Ronsard
et Endymion Endymion : 1) gendre de Deucalion (le déluge), promit sa couronne à celui de ses fils qui vaincrait les autres à la course - 2) berger grec auquel les dieux accordèrent le don de dormir à volonté, et qui passait ses veilles à étudier les astres (Jean-Paul Clébert, Nostradamus, mode d'emploi: la clé des prophéties, 1981 - books.google.fr). Et amant de Diane, la Lune. Pétrarque avait de même envié le sort d'Apollon poursuivant Daphné, sans qu'il eût à éprouver sa déception (sext. A qualunque, fin), ou mieux Endymion visité par Phébé (sext. Non ba tanti, fin); mais son expression était restée chaste (Paul Laumonier, Les amours (1552) de Ronsard, 1939 - books.google.fr). L'opposition entre le poète mal aimé et Endymion, aimé de Diane, est fréquente chez les poètes du XVIe siècle. Cf. Scève, Délie, CXXVI, Ronsard, Premier livre des CLII : Lune à l'ail brun, Rémy Belleau, Bergerie (éd. Marty-Laveaux, t. I, p. 253) (Henri Weber, Jacques Bailbé, Marguerite Soulié, Œuvres d'Agrippa d'Aubigné, 1969 - books.google.fr). Ronsard Sonnet 152 des Amours de 1552 : Lune à l'oeil brun,
la dame aux noirs cheveux , [...] Toy mignottant ton dormeur de Latmie... Lune à l'oeil brun.) Il dit que ses souhaits sont contraires à ceux de la Lune : car elle, tenant entre ses bras son Endymion, voudroit bien que la nuict durast fort long temps. Mais parce qu'il ne peut de nuict jouyr du bien, que luy apporte la veùe de sa dame, dés le commencement de la nuict il souhaite le jour. Ton dormeur de Latmie.) Endymion fut un fort beau jeune homme, duquel la Lune estant amoureuse, l'endormit d'un sommeil perpetuel en une montaigne de Carie, nommée Latme, afin de le pouvoir baiser mieux à son aise. Auteur Ciceron au premier des Tusculanes. Les autres le racontent autrement. Mais ce ne seroit jamais fait. Qu'une course endormie Retint le train de ton char.) Que ton char courust plus lentement, afin que la nuict fust plus longue. Pour voir le jour.) La beauté de ma dame (Hugues Vaganay, Les Amours (1552) de Ronsard, 1970 - books.google.fr). "trois
couronnes" Les «Trois Couronnes» toscanes : Dante, Pétrarque et Boccace Pétrarque reçut les trois couronnes de lierre comme poète, de laurier comme triomphateur et de myrte comme le plus tendre des amants par le sénat romain en 1341 le jour de Pâques (Dictionnaire historique, critique et bibliographique, Tome 21, 1822 - books.google.fr). A simple couronne ou écho : La blanche colombelle belle (CI. Marot). A double couronne : «Si Vénus nuz nous tient en ses lacz las (Cretin). A triple couronne (ou emperiére) : «En grand remord Mort mord». Du Bellay a usé une fois de la rime en écho (Chamard, thèse fr., p. 233), mais son procédé est très différent de celui des Rhétoriqueurs : il pose une série de questions auxquelles il répond par la rime dans le vers suivant (procédé légitime, repris par Hugo dans les Odes et Ballades et dans Cromwell), tandis que la rime couronnée des Rhétoriqueurs avait lieu dans le vers lui - même et n'était pas une réponse à une question ; c'était a un écho sans âme», comme le dit très bien Tabourot dans ses Bigarrures (éd. de 1584, chap. XVI, De l'Echo) (Paul Laumonier, Ronsard, poète lyrique: étude historique et littéraire, 1997 - books.google.fr). Jérôme de la Rovère, évêque de Toulon, puis archevêque de Turin, à qui fut dédié par Ronsard le «Songe» de La Vertu amoureuse dans le Bocage royal (1560) où est mentionnée la "triple couronne" papale (Les Oevvres De Pierre Ronsard Gentilhomme Vandosmois Prince Des Poetes François, Tome 10, 1609 - books.google.fr). Pétrarque 1552 La deuxième période de l'influence pétrarquiste en France est celle qui commence avec L'Olive de du Bellay en 1549, et avec la découverte du bembisme. En effet, Pietro Bembo, bien qu'admirateur de Tebaldeo, «n'eut pas de souci plus pressant que celui de la perfection impeccable de la forme» (Vianey 3, 82). Celle-ci s'était fâcheusement figée avec Tebaldeo et ses disciples, en même temps que leur poésie s'empêtrait dans les comparaisons faciles, les répétitions interminables, l'accumulation d'antithèses et de métaphores. En 1545, l'anthologie des Rime Diverse... de l'imprimeur Giolito révèle l'effort de toute une école jusque-là mal connue des érudits français. Ne doutons pas que cette publication fût un trait de lumière pour du Bellay, familier de l'Italie puisqu'il y séjourna pendant quatre ans. Dans la préface de la première édition de son Olive, en 1549, l'Angevin admettait avoir imité Pétrarque «et non luy seulement, mais aussi l'Arioste, et d 'autres modernes Italiens» (Jean Paul Barbier, Ma bibliothèque poétique, Partie 4, 1994 - books.google.fr). Dans l'édition Giolito de 1552 les illustrations, pour la première fois, encadraient le texte entier et ne représentaient plus seulement des épisodes tirés des nouvelles. Sans doute parce que la façon dont y étaient représentés les bosquets et les clairières où se promènent les narrateurs correspondait bien à la célébration de la vie rurale à laquelle invitait la riante campagne lyonnaise, ses xylographies furent imitées par l'illustrateur des minuscules éditions in-12 de Rouillé, celle de 1555 qui, on s'en souvient, était imprimée en «begli e piccoli caratteri» - même si ses figures sont plus impressionnistes et animées - et celle de 1558 dont le caractère précieux était souligné par de beaux encadrements ovales (Jean-Louis Gaulin, Lyon vu/e d’ailleurs (1245-1800): Échanges, compétitions et perceptions, 2019 - books.google.fr). Lyon, ville où confluent Rhône et Saône et où est né l’empereur Claude. Pétrarque, lac de
Garde et lac Fucin Sirmione sur le lac de Garde est la patrie du poète latin Catulle. G. B. Cardogna, abbé d'Itri et chapelain du prince de Sulmona, décrit dans le Racconto delia guerra la période de sa vie passée au service du prince, les voyages faits avec lui, dont les deux séjours à Padoue en 1551 et en 1552. Sa description d'Arquà date du mois d'août 1551) (Anna Bettoni, Vers itinéraires de Claude Enoch Virey, 1999 - books.google.fr, fr.wikipedia.org - Claude-Enoch Virey). Those who visited it were Italian admirers of
Petrarch's, like Giovanni Battista Cardogna, who in the summer of 1551 visited
the place three times
and has left a rather detailed description of its museological disposition
after Valdezocco's alterations (Harald
Hendrix, Writers'Houses and the Making of Memory, 2012 - books.google.fr). Philippe de Lannoy (prince de Sulmone), né en 1514 et mort en 1553, était en 1544 un chef militaire italien de l'armée espagnole. Il est le fils de Charles de Lannoy et Françoise d’Entremont de Montbel. Pendant la bataille de Cérisoles, il commandait la cavalerie napolitaine. Il fut admis dans l'ordre de la Toison d'or en 1546. Il épousa en 1535 à Castel Capuano Isabelle Colonna, veuve du capitaine impérial Louis Gonzaga "Rodomonte", comte de Sabbioneta (mort en 1532), qui lui donna cinq enfants Le titre est créé, une première fois, en 1526, sous le règne de Charles Quint comme roi de Naples, au profit de Charles de Lannoy, seigneur de Senzeille, en reconnaissance de son travail accompli comme vice-roi de Naples (fr.wikipedia.org - Philippe Charles II de Lannoy). Sulmona, est près de Corfinium. Deux grands canaux, encore visibles et utilisés, amenaient vers Corfinium l'un les eaux des sources voisines de l'Aterno, à côté du village de Raiano, l'autre les eaux de la Sorgente Cauto, près du Sagittario, en face d'Anversa; ce dernier traverse par un tunnel les dernières pentes du Monte Cosimo entre Sulmona et Prezza (Annales de géographie, Volume 13, 1904 - books.google.fr). Padoue, près de laquelle se trouve Arqua-Petrarca, et Venise sont l'aboutissement d'une route traditionnelle qui passe par le sud du lac de Garde. Riva où est né Scaliger se trouve sur la rive nord du lac. Cf. l'interprétation du quatrain II, 96 - Les cadeaux des Rois Mages - 1701-1702 où le "Rosne" est mentionné. Par la Val Camonica, Virey avec Christophe de Harlay atteint Brescia et, de là , suivant la route habituelle le long du lac de Garde, Vérone, Vicence et son premier but, «Padoue, je veux dire, où nostre mire estoit» (I, 787). Les vers de Virey décrivent les reliques que les propriétaires de la maison de Pétrarque à Arquà exposaient au culte des visiteurs (Anna Bettoni, Vers itinéraires de Claude Enoch Virey, 1999 - books.google.fr). Le Guide des chemins de France de Charles Estienne paraît en 1552, le Traité de Fardements et des Confiture aussi. Une anecdote illustre sympathiquement l'amour un peu chauvin de Pétrarque pour l'Italie. Un jour, il accompagnait le Cardinal français Guy de Boulogne et ils arrivèrent en Italie en passant par le lac de Garde. Le Cardinal s'arrêta avec sa nombreuse escorte de gentilshommes français et italiens pour admirer le spectacle des montagnes couronnées de neige entourant l'azur du lac et dominant la riante plaine et s'adressant à Pétrarque, il lui dit : «Certes, je l'avoue, vous avez une patrie plus belle que la nôtre !» Puis voyant la joie de Pétrarque qui approuvait et applaudissait, le Cardinal ajouta : «Mais nous avons un Etat mieux organisé et un meilleur gouvernement». Et il allait poursuivre après cette revanche lorsque Pétrarque l'arrêta : «Mais votre Etat et votre gouvernement, qui nous empêche de les avoir ? Tandis que vous, c'est la nature qui vous empêche d'avoir un pays comme celui-ci» (François Pitti-Ferrandi, Pages de Corse, de France et d'Italie, 1996 - books.google.fr). Le pays abruzzais est divisé en petits compartiments étages les uns sont des plateaux comme celui de Leonessa et le Piano di Cinque Miglia, d'autres des vallées encaissées comme celles de l'Aterno du Sagittario et du Gizio dans la portion supérieure de leur cours, d'autres enfin des bassins comme ceux du Fucin Aquila et de Sulmona. Le nom de conques sous lequel on désigne souvent les cuvettes des Abruzzes est particulièrement commode et expressif. Il convient à merveille au lit desséché du lac Fucin autour duquel les monts des Marses et de la Sabine décrivent un cercle parfait ainsi qu'à la plaine ou prend naissance l'Aterno au pied du Gran Sasso dominée par la butte Aquila. Il ne applique pas moins bien la vallée que traverse dans toute sa longueur du S au N, le Sagittario, grossi du Gizio et que baigne son extrémité septentrionale le cours moyen de l'Aterno, devenu après sa jonction avec le Sagittario, la Pescara est l'ancien pays des Péligniens qui avaient pour capitale Corfinium aujourd'hui Pentima. Sulmona antique Sulmo patrie Ovide en est maintenant la principale ville (Maurice Besnier, La conque de Sulmona. In: Annales de Géographie, t. 13, n°70, 1904 - www.persee.fr). C'est par une victoire décisive sur Conradin que Charles d'Anjou élimine ses concurrents à la couronne de Naples en 1268, près du lac Fucin au Champ du Lys (Pierre Joseph d'Orléans, Histoire des revolutions d'Espagne, Tome 1, 1734 - books.google.fr). La séparation du Royaume de Sicile de celui de Naples se fait à l'occasion des fameuses Vêpres Siciliennes en 1282 sous Charles II d'Anjou fils du vainqueur du Champ du Lys. Robert d'Anjou, roi de Sicile, fils de ce dernier, se glorifiait des titres de poète et de philosophe. Il aimait passionnément Pétrarque, qui le surnommait Argus, et lui fit subir lui-même le fastueux examen qui précéda l'exaltation du poète au Capitole (Anatole de Montesquiou, Pétrarque, Tome 3, 1843 - books.google.fr). Vaucluse et
Ventoux Rien n'a rendu la fontaine de Vaucluse si célèbre, que le séjour qu'a fait autrefois sur ses bords le fameux Pétrarque (Antoine-Augustin Bruzen de La Martinière, Le Grand Dictionnaire géographique historique et critique, Tome V : Q-S, 1768 - books.google.fr). La Sorgues, affluent de l'Ouvèze, est formée par l'épanchement des eaux de la Fontaine de Vaucluse (vallis clausa) (Encyclopédie moderne: Dictionnaire abrégé des sciences, des lettres, des arts, de l'industrie, de l'agriculture et du commerce, Tome 27, 1862 - books.google.fr). Si le mont Ventoux est un pur paradigme moral et l'ascension, l'équivalent sensible d'une expérience spirituelle, que reste-t-il du paysage ? Y a-t-il même un paysage ? On le cherche en vain dans la lettre IV, 1 où le promeneur, parvenu au sommet dit «sommet à l'Enfant», se livre à une brève glose nominaliste, et plus loin nous offre, en guise de description, une sèche nomenclature topographique : «Les Pyrénées, qui séparent la France de l'Espagne, ne se voient pas de là [...] ; à droite, très nettement, se découpaient les montagnes de la Lyonnaise, à gauche c'était la mer qui baigne Marseille, et celle qui bat les remparts d'Aiguës-Mortes, dont me séparaient quelques jours de marche ; le Rhône lui-même était sous nos yeux.» Pétrarque n'a pas gravi le mont Ventoux pour découvrir des sensations nouvelles, mais accessoirement pour vérifier l'exactitude de ses notions géographiques sur la région - c'est en effet l'un des traits de l'humanisme pétrarchesque que ce besoin «di tutto commisurare alla personale esperienza» (Isabelle Abramé Battesti, Pétrarque au mont Ventoux , Les paysages de la mémoire: autres Italies, 1998 - books.google.fr). Typologie Le report de 1684 sur la date pivot de 1552 donne 1420. Après le concile de Constance et l'installation du pape Martin V à Rome (1420), Avignon n'a plus aucune prétention à redevenir le siège de la papauté mais garde tout de même un intérêt politique non négligeable. Maintenant, de fait, capitale du Comtat Venaissin, elle fut, pendant près d'un siècle, l'enjeu d'une lutte acharnée entre le roi de France et le pape. Les conflits se manifestèrent surtout lors de la désignation des légats, représentants du pape, juges et administrateurs, et des évêques (Françoise Robin, Midi gothique: de Béziers à Avignon, 1999 - books.google.fr). En 1337, Pétrarque choisit de quitter Avignon, où il a fini par s'installer en sa qualité de chapelain et familier du cardinal Giovanni Colonna, pour de longs séjours à Vaucluse : "Ne réussissant pas à supporter la fastidieuse aversion que j'éprouvais pour l'ignominieuse Avignon - aversion que je ressens naturellement pour toutes les villes mais pour celle-là en particulier -, je trouvai une vallée petite mais solitaire et amène..." (A la postérité). Le site de Vaucluse est à la fois un asile pour l'exilé et, pour le poète, un lieu propice à l'étude et à la méditation. Aussi l'attitude pour le moins critique de Pétrarque envers Avignon reflète-t-elle un autre clivage : à l'éloge d'une existence hors du temps, entièrement vouée à l'otium, c'est-à -dire au loisir humaniste, il oppose la vie tumultueuse, tout entière consacrée aux negotia, aux affaires, de la cité (Lettres fam., XI, 9, 2 ; XIV, 4, 8) ; à l'effet bénéfique d'une nature incontaminée, l'irritation causée par l'"effroyable puanteur, ennemie de toute félicité" (ibîd., XIII, 8, 16 ; XV, 8, 5), de la nouvelle Babylone. On voit ainsi que la représentation idéale de la vallée close, une représentation fortement investie par ailleurs par les modèles antiques, a son inévitable pendant dans la représentation, jusqu'à la caricature et l'outrance, qu'il donne d'Avignon. Si l'élément antique a une grande importance dans la constitution du mythe vauclusien, c'est aux livres prophétiques, en particulier à Ezéchiel et à l'Apocalypse de Jean, et à la littérature qui s'en est inspirée, que Pétrarque emprunte les motifs de sa polémique anti-avignonnaise. Avignon est, en effet, pour Pétrarque avant tout la cité des papes : à ces derniers il reproche leur inféodation aux rois de France, en même temps qu'il dénonce les excès et les misères de la Curie. Assimilée à la Grande Prostituée de la Bible, elle est la ville diabolique par excellence, image inversée de la ville sainte que devrait être le siège de la papauté. Dans le sonnet CXXXVI du Chansonnier, il invoque sur elle une pluie de feu ("Que le feu du ciel te tombe sur les tresses / misérable, toi qui délaisses l'eau du fleuve et les glands / pour dépouiller autrui et te faire riche et grande"), comme celle qui détruisit les villes de Sodome et Gomorrhe, au comble de la perversion. On retrouve sous sa plume les grandes accusations que les mouvements spirituels formulent, à la même époque, à l'encontre de la hiérarchie ecclésiastique - son attachement aux richesses et au pouvoir temporel -, prônant le retour à la pauvreté et au dénuement de l'Eglise primitive (Brigitte Bénézet, L'Université d'Avignon: naissance & renaissance, 1303-2003, 2003 - books.google.fr). Ronsard, en
prenant en main la cause de la «Grande Prostituée», a bien mérité la triple
couronne. Et pourquoi finalement ne la verrait-on pas ceindre sa noble tête,
que décorent déjà le Myrthe, le Gaïac et le Laurier ?... Oui, grand poète, ton
destin fatal : Me dit que quelque
jour tu seras Cardinal, Et Pape puis après
!... Et si l'on a bien
vu que jadis Alexandre (Je dis ce Borgia
qui fit son fils son gendre) A tenu si longtemps
le siège du Papat (Pour autant qu'il
aimoit si fort le célibat !) Si Caraffa aussi a
pu estre du nombre Du grand Collège
rouge, asseuré dessous l'ombre Du Saint-Père son
oncle, il ne faut point douter Que tu ne puisse
aussi en tel degré monter. Hyperbole mordante et vraiment juvénalesque ! Cela va de
ce ton, et c'est la revanche huguenote pour apprendre à messire Ronsard à :  Se moquer des habits que portent les Ministres,
Les appelant
brigands, assassineurs, bélistres, Sans combattre
pourtant par aucune raison La doctrine qu'ils
ont en leur religion. Il faut encor,
Ronsard, faire des exorcismes Contre eux, non
contre ceux qui induisent les schismes, Qui ont dedans la
teste un démon pour martel, Non point pour
conjurer les songes de Postel (Postel, ton grand
amy) qui a toute remplie De sa grande fureur
la France et l'Italie, Et qui a pu aussi
ton esprit attiser (Bulletin
historique et littéraire, Volume 37, Société de l'histoire du protestantisme
français (France), 1888 - books.google.fr) Endymion 1686 Après la mort de Lully, des noms nouveaux apparaissent. Voici le jeune Henri Desmarets (1661-1741) en qui le roi voit un successeur du Surintendant. Malheureusement, les pages composées par ce musicien pour Versailles semblent perdues. Citons, néanmoins, son Endymion de 1686 dont la Dauphine trouva «la musique si belle qu'elle a ordonné qu'on la fit chanter aux premiers appartements» (Dangeau) (XVIIe siècle, Société d'étude du XVIIe siècle (France), 1957 - books.google.fr). Hydrologie L'homme s'est intéressé très tôt au cycle hydrologique, puisqu'on trouve des enregistrements en Chine, qui datent de 1200 avant J.-C. Dans la Grèce ancienne, les études remontent à 300 avant J.-C., quand le philosophe Théophraste (372-287 avant J.-C.) a décrit le cycle atmosphérique ; celui-ci a ensuite été étendu au cycle continental par l'ingénieur romain Marcus Vitruvius qui a introduit les concepts d'infiltration et d'eaux souterraines, afin de décrire l'écoulement vers les fleuves d'une partie des précipitations. Pendant la Renaissance, les mesures de Léonard de Vinci (1452-1519), de Bernard Palissy (1510-1589), de Pierre Perrault (1608-1680), d'Edme Mariotte (1620-1684) parmi d'autres, parviennent à établir que les rivières sont alimentées par l'eau des précipitations. Plus tard, des scientifiques comme Edmond Halley (1656-1742) quantifient les termes du bilan hydrologique pour la région méditerranéenne. Enfin, John Dalton (1766-1844) établit la loi fondamentale de l'évaporation et identifie clairement les composantes du cycle hydrologique ; les lois d'écoulement des eaux souterraines seront précisées grâce aux travaux d'Henri Darcy (1803-1858) (Jean-Louis Fellous, Catherine Gautier, Comprendre le changement climatique, 2007 - books.google.fr). Du huitième Livre de l'Architecture consacré par Vitruve à l'eau se dégagent deux perspectives différentes: l'hydrologie (étude des eaux, de leurs propriétés) et l'hydraulique (utilisation technique de l'eau). La volonté encyclopédique est à l'origine de ces deux aspects, puisque l'architecte, d'après Vitruve, maitrise la théorie, en l'occurrence l'hydrologie, et la pratique, l'hydraulique. Le lecteur de son huitième Livre bénéficie par conséquent en hydrologue de la description des propriétés de l'eau, mais il connait en hydraulicien également les principes de la technique. En dehors de cette optique qui est sous-jacente à la structure cohérente du livre entier, il y a propos délibéré de rassembler les connaissances: ainsi Vitruve décrit l'eau dans la partie hydrologique du livre selon les critères des méthodes d'investigation, de la détermination géographique des sources, de la qualité des eaux, des eaux minérales et des eaux merveilleuses pour aboutir à cinq moyens d'apprécier la salubrité des eaux (Stephan Schuler, Les rives médiévales du savoir aquatique dans les compilations d'histoire naturelle et l'encyclopédie universelle du Bas Moyen Age, Dans l'eau, sous l'eau: le monde aquatique au moyen âge, 2002 - books.google.fr). L’abbé Edme Mariotte est un physicien et un botaniste français, né vers 1620 à Dijon et mort le 12 mai 1684 à Paris (fr.wikipedia.org - Edme Mariotte). Port de Sète achevé en 1684 Au dix-septième siècle, devant le comblement lent et continu du golfe et devant l'impossibilité d'utiliser le port d'Aigues-Mortes, on s'est décidé à créer à l'entrée de l'étang de Thau le port de Cette (Paul Kaeppelin, Maurice Teissier, La géographie de la France & des colonies, 1921 - books.google.fr). Colbert fait construire en 1667 un port, (achevé en 1684 et inauguré par Vauban) qui deviendra ensuite une ville. C'est grâce à sa position stratégique, faisant le lien entre le canal, l'étang et la mer que Sète a connu un développement économique important basé sur le commerce et le fret de marchandises. Les Barques de Poste, halées par des chevaux, naviguaient entre 1673 et 1858 sur le canal. Il leur fallait quatre jours pour rallier Sète à Toulouse. Les haltes du midi étaient appelées "dînées". Les haltes du soir étaient appelées "couchées" (Jerôme Sabatier, La France du Patrimoine Mondial: Guide de voyage Les plus beaux sites classés, 2019 - books.google.fr). Conçu pour être la terminaison du canal des Deux Mers, Sète ne le sera que très imparfaitement. La ville succède aussi d'une certaine manière à Aigues-Mortes puisqu'elle sera la «marine» de Montpellier. Sète, port de mer prévu pour être au point de jonction du canal des Deux Mers et du canal des étangs qui joindrait le Rhône, est fille du XVIIe siècle, fruit de la floraison des projets d'aménagement des débuts du grand règne, de l'obsession hollandaise des cercles dirigeants : un bon port devait comporter une liaison par eau avec l'intérieur, d'où la prédilection des sites d'estuaire ; à défaut, des émissaires de canaux susceptibles de remplir les mêmes fonctions. Sa croissance fut relativement lente malgré l'attention qu'on lui porta, sans comparaison avec celle des créations médiévales spontanées de Perpignan et de Montpellier. À la fin du XVIIIe, Sète comptera moins d'habitants que Narbonne et que Agde. Les formes les plus abouties de fondations ne verrons cependant le jour ni à Sète ni à Agde, bien que le plan d'une ville nouvelle y fut esquissé, mais à Port-Vendres où le commandant en chef de la province du Roussillon, le maréchal de Mailly, entreprit de fonder une ville nouvelle dédiée à la gloire du souverain. Située à l'opposé d'Aigues-Mortes - on voit le sens dans lequel se déroulent successivement les fondations : de l'intérieur vers la côte avec l'étape intermédiaire mixte de Vauban, de l'est vers l'ouest et le sud -, Port-Vendres s'en distingue radicalement : la ville nouvelle, protégée par des batteries capables de tenir à distance d'éventuels assaillants, ne devait pas avoir de remparts. Dans une position de frontière, moins exposée depuis l'arrivée des Bourbons sur le trône d'Espagne, Port-Vendres préfigure la ville contemporaine (Lionel Dumond, Louis Dermigny, Jérôme Thomas, Les ports dans l'Europe méditerranéenne: trafics et circulation, 2007 - books.google.fr). Inondations du Rhône en fin de XVIIe siècle En 1679, le 29 novembre, Avignon souffrit beaucoup de la crue du Rhône, et en 1681, la Durance grossie par les grandes pluies, inonda le terroir jusqu'aux portes de cette ville. Le 22 août 1684, dans l'après-midi, le Léz : déborda à Bollène et combla entièrement le béal du moulin communal. Les 5 et 6 octobre 1685, une forte crue se fit encore sentir sur la même rivière; elle emporta ses digues à Bollène, plus une grande muraille qui se trouvait dans le voisinage; elle barra le grand chemin de Bollène à Valréas, de inanière à rendre le passage dangereux et en lui faisant subir des avaries importantes, sous la date du 6 octobre 1685, il est fait mention d'un débordement du Rhône à Avignon, moins considérable que celui de 1433. [...] Le 21 octobre 1689, les eaux du fleuve furent encore très-élevées; on allait en bateau dans les bas quartiers d'Avignon. Les Consuls firent distribuer six mille pains dans cette partie de la ville, dont les eaux ne commencèrent à se retirer que le 23 octobre. [...] Le 24 novembre 1694, Avignon eut à souffrir d'une très forte inondation; comme en 1689, les bas quartiers furent envahis; on ne pouvait y circuler qu'en bateau, et les Consuls y firent distribuer du pain en grande quantité (Maurice Champion, Les inondations en France depuis le VIe siècle jusqu'a nos jours, Tome 4, 1862 - books.google.fr). Lettre du cardinal Cibo, aux consuls, au sujet des réparations des bords de la Durance, ravagés par les inondations (6 novembre 1685) (Inventaire-sommaire des archives communales antérieures à 1790 de la ville d'Avignon, 1906 - books.google.fr). Alderano Cibo ou Cybo (né le 16 juillet 1613 à Gênes, Italie, alors dans la République de Gênes, et mort le 22 juillet 1700 à Rome) est un cardinal italien du XVIIe siècle. Il est un parent du pape Innocent VIII et des cardinaux Lorenzo Cibo de' Mari (1489), Innocenzo Cibo (1513) et Camillo Cibo (1729). Il est de la famille des ducs de Massa et Carrare. Cibo est cardinal secrétaire d'État de 1676 à 1689, légat à Avignon de 1677 à 1690 (fr.wikipedia.org - Alderano Cibo). Jean de Nostredame (1507 - 1577), frère puîné de Nostradamus, avait une correspondance avec un Scipion Cibo dont il flatte "l'illustre famille" dans ses Vies. Laurent Cibo, neveu du Pape Léon X, épousa Richarde Malaspina, héritiere de Massa & de Carrara, & ajouta le nom de Malaspina au sien (Jean de Nostredame, Les Vies Des Plus Celevres Et Anciens Poetes Provencaux, 1913 - books.google.fr). Le Seigneur Scipion Cibo de Genes lequel estoit retiré à Siene pour y vivre à son goust et y achever le reste de ses jours (II, 1857). Depuis de XIVe siècle, la famille génoise des Cibo, très célèbre, puissante et ramifiée, pouvait compter parmi ses membres un pape, Innocent VIII (cf. II, 1863), onze cardinaux, un vice-roi de Naples, des généraux, des condottieres, des gouverneurs de la région de Massa-Carrare. Nous n'avons pas réussi à identifier avec précision son représentant que Virey cite ici (Anna Bettoni, Vers itinéraires de Claude Enoch Virey, 1999 - books.google.fr). Trois ans plus tard : Augsbourg Une chronique messine anonyme rapporte, sous la date de 1552 : «Le roi Henry second receut en sa protection la ville purgée de Ministres, de Presches et d'Hérétiques connus, à condition d'y conserver la Religion Catholique en l'estat auquel il la trouva la susdite année» En effet, l'occupation de Metz ne devait rien changer à ses institutions politiques, ni à son statut religieux. […] Avant 1552 l'Évangile était prêché à Metz par Watrin Du Bois, «suivant la confession d'Auspourg... en l'église de Saint-Nicolas au Neufbourg». Pierron le Bourguignon, bourgeois de Metz, jadis sergent de justice, certifia « par serment et en vérité, que avant de commencer lesdittes prédications, il fut envoyé par feu maistre Jean Praillon lors secrétaire et greffier de cestedite Cité, par les paroisses d'icelle, porter aux curez certains brevets, pour annoncer au peuple qu'il estoit permis audit maistre Waltrin de prescher, en ladite Eglise, l'Évangile pur et net, et sans y rien adjouster ou diminuer, et que chacun y pouvoit aller sans repréhension» (Henri Tribout de Morembert, La Réforme à Metz : Le luthéranisme, 1519-1552, 1971 - books.google.fr). En 1685, Louis XIV révoque l'Edit de Nantes. Pendant la guerre de la Ligue d'Augsbourg (1688), les «convertis» messins furent particulièrement surveillés Il n'est pas interdit de penser qu'ils souhaitaient la défaite de la France afin de retrouver une ère de paix religieuse. En janvier 1688, un édit de Louis XIV réunit au domaine les biens des consistoires et ceux des réformés qui étaient sortis ou sortiraient du Royaume. C'est Nicolas Mamiel, notaire royal, «commis et préposé à la régie des biens de ceux de la R.P.R. absents du Royaume» par M. Charuel dès le 7 mai 1686, qui liquida la situation. Le compte établi en juillet 1688 porte en recettes 16610 livres et en dépenses 15243 livres. La majeure partie de l'argent fut versée à la Propagation de la Foi ou en aumônes aux pauvres nouveaux convertis (Henri Tribout de Morembert, La Réforme à Metz : Le luthéranisme, 1519-1552, 1971 - books.google.fr). |