Guerres puniques et Ligue d’Augsbourg II, 81 1690-1691 Par feu du ciel la cité presque aduste : L'Urne menasse encor Deucalion : Vexée Sardaigne par la Punique fuste, Apres que Libra lairra son Phaëton. Guerres puniques Après l’élection des deux consuls de 209, Fulvius Flaccus et Quintus Fabius
Maximus ,
on maintiut Marcellus à la tête des troupes qu’il
venait de commander avec tant d’habileté; Scipion, Lévinus
et Sulpicius, dans leurs proconsulats, le premier en
Espagne, le sccond en Sicile, le troisième sur les
côtes de la Grèce, pour observer des mouvements de Philippe. Les nouveaux
préteurs étaient Hostilius Tubulus,
VĂ©turius Philo, Titus Quintius
Crispinus, Aurunculéius
Cotta. Le sort assigna la préture urbaine à Hostilius.
La famille des Hostilius, qui prétendait remonter au
temps de Romulus, se divisait en quatre branches, les Mancinus,
les Catons, les Saserna,
les Tubnlus. Tite-Live attribue au Tubulus qui devint préteur de la ville en 209, le
commandement de l'armée près d’Ariminum : il est plus
vraisemblable que cette fonctton miltaire
a ete retnplie par le
préteur des étrangers, Véturius Philo, qui avait bien
moins de procès Ă juger au sein de Rome.Â
On chargea Quintius Crispinus des affaires de la Campanie : il appartenait
aussi à une famille très-ancienne, originaire d’Albe, jouissant, disait-on,
depuis la destruction de cette cité, des honneurs du patriciat romain, et
comprenant quatre branches, que distinguaient les surnoms de Capitolinus, Cincinnatus, Flamininus et Crispinus.
Il yavait une autre famille de Quintius,
originairement plébéienne : Cicéron en fait mention dans son discours pour
Cluentius. Le quatrième préteur, Aurunculéius,
partit pour la Sardaigne. La côte nord-est de cette île était toujours menacée
par les Carthaginois : une de leurs flottes, composée de quarante galères,
avait mouillé, selon Tite-Live, devant Olbia,
c’est-à -dire près du promontoire aujourd’hui nommé Lugodori,
non loin de Santa-Lucia. Amilcar, qui la conduisait,
avait fait une descente dans les campagnes, s’était rembarqué à faspect de l’armée du préteur Publius
Manlius Vulso, avait fait
voile vers Caralis (ou Cagliari), et, après en avoir
ravagé le territoire, avait regagné l’Afrique avec un butin considérable. Il
fallait se tenir en garde contre de pareilles expéditions. Rome avait besoin de
se défendre ou de se précautionner partout, et spécialement de contenir
l'Étrurie : elle y envoya un commandant particulier, Caius Calpurnius. Tite-Live rapporte encore ici des prodiges, ou
plutĂ´t il recueille les contes populaires qui agitaient alors les esprits.
Tusculum avait vu naître un agneau avec des mamelles pleines de lait, et la
foudre endommager le toit du temple de Jupiter; Ă Anagnia,
les habitations voisines de l’une de ses portes embrasées tout à coup par le
feu du ciel, ces flammes entretenues sans aucun aliment durant plusieurs jours,
et le bois sacré de Diane déserté par les oiseaux qui y faisaient leurs nids (Pierre
Claude François Daunou, Cours d'études historiques, Tome 19, 1848 -
books.google.fr). Tite-Live signale par exemple les signes prodigieux qu'en
204 avant J.-C., au cours de la seconde guerre punique, les Romains demandèrent
aux augures d'interpréter (Belline,
Les grands visionnaires de l'histoire, 1983 - books.google.fr). En 204, une porte de Terracine, une porte d’Anagni, et
plusieurs endroits des murs avaient été frappés par la foudre (Liv., 29, 14, 3
: Tarracinae portam, Anagniae et portam et multis locis murum
de caelo tactum.) (Lola Querol, Structures territoriales et formation de la
communauté : aspects institutionnels et historiographiques dans la Rome
républicaine, 2018). En 204-203, éclipse, laquelle est réellement survenue le
6 mai (julien) 203 avant J.-C., grandes inondations et incendie du quartier Publicia Ă Rome (Tite Live, XXX, 26) (L'Art
de vérifier les dates, avant l'ère chrétienne, 1820 - books.google.fr). L'éclipse de soleil du 6 mai -203 julien, rapportée par
Tite-Live, XXX, 38, 8, peu avant la retraite d'Italie d'Hannibal: Prodigia quoque nuntiata sub ipsam
famam rebellionis terrorem adtulerant: Cumis solis orbis
minui visus et pluit lapideo imbri
(Albert
Deman, Marie-Thérèse Raepsaet-Chralier, Notes de chronologie romaine, Historia,
1974 - books.google.fr). Phaëton Les Poètes ayant trop défiguré cette tradition, la
rendirent absurde ; & pour cela STRABON, PLINE, DIODORE de Sicile la
rejettent absolument; PoLYBE n'en décide rien; LUCIEN
dans son Dialogue de l'ambre, avec sa naïveté ordinaire la tourne en ridicule,
mais dans le Dialogue de l'Astrologie, il tâche d'en donner une explication
morale. Les sentimens des Mitologues
sont partagés sur ce sujet (Mélanges
de philosophie et de mathématique de la Société royale de Turin, 1761 -
books.google.fr). Melin de Saint Gelais (1491 - 1558) faisait un rapprochement dans deux vers entre Annibal, près de sa fin en -203, et Phaëton (Dizains, LXXV, Du roi François premier). Polybe (Histoire générale, Livre III) montrera Annibal au sortir des Alpes s'emparant tout d'abord de l'ancienne ville des Taurini, aujourd'hui Turin, après un siége de trois jours en -218. Ayt veu le Pau le grand duc de Cartaige Et Phaeton mettant le monde en cendre, L'un des hautz montz, l'autre du ciel C'est-à -dire Annibal, descendant des Alpes, et Phaéton, tombant du ciel après que Zeus l'eut foudroyé pour avoir fait passer le char du soleil trop près de la terre (Les nouvelles françaises, ou, Les divertissements de la princesse Aurélie, Volume 2, 1999 - books.google.fr). Le trebuchement de Phaëton est fameux (Bensèrade,
Rondeaux) (Antoine
Furetière, Dictionnaire universel, Tome 3, 1708 - books.google.fr). A cette même date du 20 juillet, stoïciens et néo-platoniciens,
en accord avec tous les lecteurs de Macrobe et du Songe caniculaire de Scipion,
célèbrent : Le lever de Sirius et le début de l'année égyptienne ; La
chute de Phaéton et les larmes d'ambre de ses sœurs, les Héliades
(Claude
Gaignebet, Le jeu des clefs (manojo de claves) de Clavilègne : 20 juillet 1614,
La Leyenda: antropologĂa, historia, literatura : actas del coloquio celebrado
en la Casa de Velázquez, 1989 - books.google.fr). Les interprétations figurées du terme "tomber"
(four, faillite) en recouvrent une troisième, propre elle, synonyme, en parlant
d'êtres humains, de choir ou de trébucher, mot qui, par homonymie, suggère en
outre l'idée de pesée et donc de jugement. D'où le rapport aussitôt établi par
le poète Lycidas entre la faillite de l'Opéra et la
chute de Phaëton foudroyé : C'est ce qui m'a fourni une idée sur la chûte témeraire de Phaeton (Marie-Claude
Canova-Green, La Chute de Phaëton: mythe, parodie, satire, Texte(s) et
intertexte(s), 1997 - books.google.fr). Phaéton et la
Balance Car i'estime quant Ă moy que cette Fable nous represente
vne extreme secheresse, ou bien vne chaleur
extraordinaire & excessiue qui avint quelque année pour la conionction
de quelques planettes, le Soleil se trouuant sur la fin de
Septembre en la derniere partie du signe de la
Balance. c'est pourquoy les
anciens feignent que Phaëton deuant qu'arriuer au Scorpion, se sentit surpris de grand frayeur,
qui luy fit choir de ses mains les resnes de ses Cheuaux. Il s'esgara principalement en cette partie du Zodiaque qui est
la derniere de la Balance vers le Scorpion; ce chemin
s'appelle Voye bruslée,
& contient dix degrez de costé
& d'autre. Car quand le chariot du Soleil fut arriué
en tel endroit, & que neantmoins la chaleur ne
cessa point pour la bresueté des iours,
on crut que le chariot du Soleil auoit quitté sa
route ordinaire, & de lĂ print-on
sujet de la Fable susdite. Elle ne nous designe doncques autre chose qu'une excessive secheresse
prouvenue de l'assemblage & conjonction de
quelques Ă©toiles errantes (Natale
Conti, Mythologie, Tome 2, 1597 - books.google.fr). Phaéton et Turin En 1498 avait paru à Rome une collection de documents de la plus grande importance pour les historiographes désireux d'assurer à leur nation la gloire de pompeuses origines ; je veux dire les Antiquitatum oariarum volumina XVII, de Jean Nanni de Viterbe (Johannes Annius Viterbensis). C'est sans le moindre fondement que nos Historiens,
trompés par les impostures d'ANNIUS de Viterbe, ont prétendu trouver dans
Phaëton le fondateur de Turin (Mélanges
de philosophie et de mathématique de la Société royale de Turin, 1761 -
books.google.fr). La ville de Turin est située sur la rive gauche du Pô, un peu au-dessus du confluent de la Doire Suzine. Le terrain présente, sur cette rive, une vaste plaine; sur la rive droite, il s'élève au contraire immédiatement à partir du fleuve, de manière à former une suite de hauteurs très-accidentées; la sommité la plus élevée, dite la Soperga, paraît avoir au-dessus du Pô à -peu-près la même élévation que le mont Valérien, près de Paris, au-dessus de la Seine (Gabriel Mengin, Relation du siége de Turin en 1706, 1832 - books.google.fr). Polybe, à l'issue de sa description de l'Italie en
général et de la Gaule cisalpine tout spécialement (II, 16, 13-15), éprouve le
besoin de polémiquer contre les historiens grecs dans leur ensemble et contre
Timée en particulier à propos du fleuve du Pô : «Les autres histoires des
Grecs concernant ce fleuve, je veux dire celles de Phaéthon
et de sa chute, et en outre les larmes des peupliers et les costumes noirs des
riverains du fleuve, qui, dit-on, portent encore maintenant de telles tenues
par suite du deuil de Phaéthon, et toute cette
matière tragique ou assimilée" on me dispensera d'en parler ici, cependant
nous en dirons ce qu'il faudra dans une autre occasion, ne fût-ce que pour
faire connaître l'ignorance de Timée sur les lieux que nous venons de décrire Les sœurs de Phaéthon ont été
métamorphosées en peupliers qui laissent couler des larmes d'ambre. Voir Ovide,
Met. II, v. 364-366 (Eric
Foulon, Histoire et tragédie chez Polybe, Phileuripidès, 2008 - books.google.fr,
Polybe,
Histoire générale, Livre II - remacle.org). Accrostiche : et aulp ! L'accrostiche du quatrain PLVA
fait Ă l'envers AVLP soit lu Ă la latine "aulp".
Un mot si souvent employé dans la topographie
savoisienne, plus particulièrement au pays des Acitavones,
pour désigner un pâturage élevé : alpe, devenu aup
ou aulp, dans Saint-Jean-d'Aulps
(de Alpibus), l'Aulph de
Fier (Ă Manigod), l'Aulp de
Marlens (au Bouchet), l'Aulp
de Seythenex, le chalet de l'Aulp
(Ă Montmin), l'Aulp-Riant
d'Alex), l'Aulp du Col (au Grand-Bornand), l'Aulp Seran devenu l'Aulp Ferant (du Reposoir), l'Aulp
Fleuri (de Taninges), l'Aulp de la Pierre, près de
Conthey, etc. (MĂ©moires
et documents publiés par l'Académie salésienne, Volumes 43 à 44, 1925 -
books.google.fr). Typologie Le report de 1691 sur la date pivot -207 on obtient
-2105. Parmi les différents systèmes de datation du monde, les
Rabbins modernes (vulgar jewish
chronology) placent la création du monde en 3760 et
le déluge 1656 ans après soit 2104 (Johannes
Sleidanus, De Quatuor Summis Imperiis: An Historical Account of the Four Chief
Monarchies Or Empires of the World, 1695 - books.google.fr, William
Hales, A New Analysis of Chronology and Geography, History and Prophecy:
Chronology and geography, Tome 1, 1830 - books.google.fr, G.
Pauthier, Mémoires sur l'antiquité de l'histoire et de la civilisation
chinoises, II, Journal asiatique, Volume 92, 1868 - books.google.fr). Dans d'autres quatrains on s'est appuyé sur une
chronologie samaritaine donnant -4293 comme date de création du monde. Plusieurs auteurs ont identifié Deucalion à Noé. Berose, Abydene,
JerĂ´me Egyptien, Mnaseas, Molon, Nicolas de Damas, Platon, & quelques autres ont
parlé du Deluge, & en ont marqué même des
circonstances tout-Ă -fait semblables Ă celles de la Bible. Abydene,
entre autres, dit que Noe (qu'il appelle Sisthrus) envoya des Oiseaux pour connoitre
par lĂ si la terre Ă©toit encore couverte d'eau.
Plutarque parle encore plus précisement, & dit
qu'une Colombe qui Ă©toit sortie de l'Arche, vint
donner des indices à Deucalion (c'est Noé) que la tempeste
étoit passée. Alexandre Polyhistor,
parlant du Deluge, fait mention de l'Arche que Xisuthre fit, & dans laquelle il y avoit
divers Animaux. Lucien (De dea syria)
parle encore de l'Arche, dans laquelle il dit que Deucalion trouva son salut,
& oĂ» il mit sa femme, ses enfans
& deux de chaque espece d'Animaux (Louis
Ferrand, Réflexions sur la religion chrétienne, 1679 - books.google.fr). Climat Les années
1690-1699 sont fort dures à passer. Ce sont parmi les années les plus froides
que l'on ait connues en Europe, avec beaucoup de pluviosité, des flux
dépressionnaires venus de l'Atlantique incessants en France mais aussi en
Finlande et Suède en particulier 1696-1697 ; en Écosse... (l’Angleterre déjà modernisée s’en sort mieux), c’est la
dernière famine Écossaise de l’âge moderne ; en Finlande, un tiers de la
population est morte de faim et de maladies en 1696-97. Cela ne veut pas dire
qu’intervient une famine chaque année, mais fréquentes en cette période : 1693
en France, 1696-97 en Finlande, en Suède, en Écosse. [...] Le soleil est
ainsi sujet à des fluctuations d’activité, la phase dite de Maunder
est, (les années 1690) d’un refroidissement hivernal et parfois estival des
températures dans lequel les variations solaires ont pu jouer un rôle. On a
des temps de famine lors de la seconde moitié du règne de Louis XIV en France,
mais aussi en Écosse et dans les Pays Nordiques ; adieu les semailles
automnales faciles (1692), labours détrempés, collants, boueux. Cela contraste
avec les années 1635-38 jadis marquées par des printemps-étés généralement
chauds et doux. Dès 1658 les choses se gâtent (Emmanuel
Le Roy Ladurie, Peut-on Ă©crire l'histoire du climat, Peut-on faire confiance
aux historiens ?, 2006 - books.google.fr). De la Savoie au Royaume de Piémont-Sardaigne L'histoire des relations diplomatiques de la France avec
la maison de Savoie. depuis le milieu du XVIIe siècle
jusqu'à la Rérolution française, peut se diriser en trois périodes : Première période
(1635-1690). Alliance intime ; Seconde période (1690-1748) Politique
d'équilibre ; Troisième période (1748-1789) Neutralité (Recueil
des instructions données aux ambassadeurs et ministres de France depuis les
traités de Westphalie jusqu'à la révolution française, Tome 14, 1898 -
books.google.fr). En 1690, les ducs, profitant de leur position de gardiens
des Alpes, commencent ce système de bascule entre la France et l'Autriche qu'on
leur a tant reproché, et qui leur vaut à chaque changement d'alliance de
nouveaux agrandissements. Victor Amédée entre dans la ligue d'Augsbourg. Pour
punir Victor-Amédée II de s'être rallié à ses ennemis, Louis XIV fait occuper
deux fois de suite la Savoie par ses troupes en 1690-1696, puis en 1703- 1713.
Il est récompensé au traité de Ryswyck par la
possession de Pignerol et de Casal. Dans la guerre de la succession d'Espagne,
il prend d'abord parti pour la France, puis pour l'Autriche, et au traité
d'Utrecht, il obtient quelques parcelles du Milanais, le titre de roi et la
possession de la Sicile, possession qui est échangée sept ans après contre
celle de la Sardaigne [et il obtient le titre de roi]. Dans la guerre de
1732, le nouveau roi prend parti pour la France contre l'Autriche et Ă la paix
de 1736, il reçoit en récompense la province de Tortone,
le bas Novarais, etc. Dans la guerre de la succession
d'Autriche, le roi de Piémont prend parti pour Marie-Thérèse contre la France,
et Ă la paix d'Aix-la-Chapelle il obtient le haut Novarais.
Cette politique de bascule ne fut plus de mise avec la révolution française (Conrad
Malte-Brun, GĂ©ographie universelle, Tome III, 1862 - books.google.fr, Nicole
Vaget Grangeat, Saint-Jean-d'Arvey en Savoie: évocation des époques traversées
par une communauté villageoise du parc naturel régional du massif des Bauges,
1999 - books.google.fr). Le duc de Savoie Phaëton Pendant le carême de 1694 parut, en tête des œuvres
dramatiques de Boursault, un opuscule intitulé : Lettre d'un théologien
illustre par sa qualité et par son mérite, consulté par l'auteur pour savoir si
la comédie peut être permise ou doit être défendue. Attribué à un religieux
italien, de l'ordre des Théatins, le Père Caffaro,
qui en était tout au moins l'inspirateur, cet opuscule souleva un tollé général
et fit naître d'éloquentes et sévères réponses de Bossuet, d'abord dans une
lettre du 9 mai 1694, et Surtout dans ses Maximes et réflexions sur la comédie,
qui parurent la même année. Sur ces entrefaites, parut, sous la signature : P.
BARDOU, PRIEUR DE LA VOUX, une épître en Vers Sur la condamnation du
Théâtre, adressée «à Monsieur Racine», et
publiée à Paris chez la veuve de J.-B. Coignard,
imprimeur ordinaire du Roy. Après de longues recherches, M. A. Gasté a découvert qu'un certain Pierre Bardou ou Bardoux
était prieur-curé de Saint-Martin-de-Lavoux, au
diocèse de Poitiers, de 1692 à 1694, puis curé de Saint-Cybard
de Poitiers. Or, ce Pierre Bardou était un poète de talent.
Il avait publié dans le Mercure galant,
en octobre 1690, une pièce allégorique intitulée : Le Trébuchement de Phaéton, sur la défaite de l'armée du duc de
Savoie à Staffarde par Catinat (le 18 août 1690) ; puis, au mois de juillet
1694, une autre pièce sur la victoire remportée par le même Catinat à la Marsaille, pièce qui venait d'obtenir le prix poésie de
l'Académie des Belles Lettres d'Angers le 14 mai précédent (Annales,
Société historique et archéologique de Château-Thierry, 1906 - books.google.fr). Phaéton 1691 Edme Boursault (1638 - 1701) produisit une comédie
intitulée Phaëton en 1691 (fr.wikipedia.org - Edme
Boursault). L'opéra, créé à l'Académie Royale de Musique de Paris en 1683, et dont le frontispice porte le titre de Le Trebuchement de Phaéton, autre variante du sémème matriciel, avait été repris à Lyon dans l'hiver 1688 pour l'ouverture, justement, du nouvel Opéra. Il avait remporté d'ailleurs un succès extraordinaire, si bien qu'on l'avait redonné l'hiver suivant. Vu les circonstances, toute référence intertextuelle au mythe de Phaëton allait être reconnue et comprise par le public lyonnais comme renvoyant en premier lieu à sa transposition en opéra par Lulli, plus présente dans les mémoires que le récit ovidien. [...] Si la transposition par Legrand de l'opéra de Lulli et de
Quinault, écrite en 1694, est d'abord présentée par le poète Lycidas
comme un changement de ton, un passage du sérieux au comique, c'est qu'elle se
veut parodie. [...] Contrastant avec une période initiale de succès, les
déboires financiers que connaissait l'Opéra de Lyon (une première faillite intervient en mai 1692) au moment de la représentation de
la pièce de Legrand semblent autoriser une nouvelle lecture rétrospective de la
tragédie en musique de Lulli, désormais signe annonciateur ironique de l'avenir
de l'établissement l'ayant mis en scène : comme dans le mythe antique, un
éblouissant succès initial a eu tôt fait de déboucher sur une chute catastrophique
(Marie-Claude
Canova-Green, La Chute de Phaëton: mythe, parodie, satire, Texte(s) et
intertexte(s), 1997 - books.google.fr). Bonne typologie Les guerres d'hégémonie ont poursuivi deux fins
différentes : les nations maritimes luttent pour la domination des mers, les
monarchies continentales pour la primauté dynastique et pour l'extension de
leurs territoires. Rome, Carthage, l'Egypte, la Syrie, comme l'Angleterre,
l'Espagne, la France, les Provinces-Unies, se disputent l'hégémonie maritime.
L'Egypte, la Macédoine, la Syrie, l'Asie séleucide, comme l'Espagne, la France,
et les Etats habsbourgeois, prétendent à la maîtrise du continent. A la fin du
3e siècle av. J.-C, Rome, en triomphant dans la seconde guerre punique, dans
laquelle elle lutte seule contre la coalition de Carthage, Syracuse, la Macédoine
et la Syrie, s'assure la maîtrise des mers, comme l'Angleterre la possédera
indiscutablement après les grandes guerres des règnes de Louis XIV et de Louis
XV. Ces guerres maritimes, qui entraînent des puissances mi-maritimes
mi-continentales, comme l'Egypte, la Macédoine, la
Syrie au 3e siècle av. J.-C, l'Espagne et la France à l'époque moderne,
dĂ©gĂ©nèrent en guerres gĂ©nĂ©rales, au coursÂ
desquelles les Etats s'affrontent groupés en coalitions. La seconde
guerre punique n'est pas seulement faite de la rivalité maritime de Rome et de
Carthage et de la volonté de Rome de s'assurer la maîtrise de la mer, mais
aussi de la lutte pour l'hégémonie continentale entre la Syrie séleucide et
l'Egypte. De mĂŞme voit-on, aux 17e et 18e siècles, la France chercher tantĂ´t Ă
s'assurer la priorité sur les mers dans la guerre de Dévolution (1667-1668) et
la guerre de Hollande (1672-1678), engagées pour s'emparer de la Belgique et
des Provinces-Unies, tantĂ´t Ă combattre Ă la fois la puissance navale de
l'Angleterre et la puissance continentale des Habsbourg d'Autriche, comme dans
la guerre de la Ligue d'Augsbourg (1688-1697). La guerre de la Succession
d'Espagne (1700-1714), par laquelle Louis XIV espérait réunir la France et
l'Espagne, avec ses immenses colonies d'Amérique, sous sa seule autorité, fut
la tentative suprême pour imposer au monde atlantique l'hégémonie des Bourbons
de France (Jacques
Pirenne, Les grands courants de l'histoire universelle, Tome 4 : De la
révolution française aux révolutions de 1830, 1951 - books.google.fr). |