MĂ©canique II, 33 1655-1656 Par le torrent qui descent
de Verone Par lors qu'au Po guindera son entrée, Un grand naufraige,
& non moins en Garonne Quant ceux de Gennes marcheront leur contrée. Pô et Adige Véronne est arrosée par un
fleuve, l'Adige, qui se jette dans l'Adriatique au nord de l'embouchure du PĂ´ L'Adige (Fiume Adige) est le plus long fleuve d'Italie
après le Pô. Il prend sa source dans le nord du pays, à partir de deux lacs
situés juste au-dessous du col de Resia. Il coule
ensuite rapidement dans le val Venosta, puis vers le
sud-est, après Merano. Ayant reçu les eaux de l'Isarco
Ă Bolzano, l'Adige s'oriente vers le sud
et son cours moyen traverse la région du Trentin-Haut-Adige dans le val Lagarina. Il entre dans la plaine du Pô à proximité de
Vérone, tourne vers le sud-est et, après plusieurs longs méandres, se jette
dans l'Adriatique juste au sud de Chioggia et au nord du delta du PĂ´, au
terme d'un trajet de 410 kilomètres. Il draine un bassin de 12 200 kilomètres
carrés La guerre de Chioggia
entre la RĂ©publique de Venise et la RĂ©publique de GĂŞnes dura de 1378 Ă 1381.
Elle s'inscrit dans le long conflit opposant les deux cités-États depuis
qu'elles commencèrent leur concurrence commerciale au XIe siècle. En mai 1379, la flotte vénitienne est vaincue devant
Pola, dans la mer Adriatique, et GĂŞnes
s'empare de Chioggia et des forteresses vénitiennes commandant ses
communications vers la Lombardie. La guerre qui oppose Venise et GĂŞnes pour
le maintien de leurs places commerciales byzantines connaît alors un nouvel
Ă©pisode. Dans un premier temps, Vettor
Pisani se laisse surprendre Ă Pola par le GĂ©nois Luciano Doria qui a une flotte
bien supérieure à la sienne. Il perd quatorze de ses vingt galères. Si Venise
possède bien une autre flotte, elle se trouve alors dans la mer Méditerranée
alors que les Génois sont dans la mer Adriatique. Au mois d'août, les Génois
s'emparent de Chioggia, aidés par des troupes padouanes et hongroises.
Successivement, les cités de Umago, Grado, Caorle sont incendiées. Malamocco, Loreo, Poveglia, San Erasmo sont
occupées. Venise se trouvait assiégée, attendant le retour de la flotte de
Carlo Zeno. La ville est assiégée mais ses assiégeants ne peuvent la
prendre ; les mois passent. La nuit du 22 décembre, l'amiral Pisani fait
lever l'ancre à sa nouvelle flotte, forte de 35 galères et d'un nombre
considérable de petites embarcations. Il parvint à surprendre la flotte ennemie
dans le port de Chioggia et des centaines de barques chargées de pierres sont
coulées à la sortie du port. À terre, les Vénitiens bloquent également toute
issue. D'assiégeants les Génois deviennent assiégés. Huit jours plus tard,
Carlo Zeno arrive avec ses quinze galères, puis quelques autres, finalement ce
sont cinquante grands navires de combat que Venise peut aligner. Le blocus dura
plusieurs mois. Gênes envoya vainement vingt galères qui n'osèrent attaquer.
Ils capitulèrent le 22 juin 1380. Le 24 juin le doge Contarini entre
triomphalement à Chioggia. La guerre devait encore durer une année durant
laquelle Pisani mourut de malaria et le duc d'Autriche, renversant son
alliance, se lia à Venise en échange de la cession de Trévise ; elle
devait cesser par la paix de Turin en 1381. GĂŞnes ne put que poursuivre une
lutte de commerce, finalement sans grande importance. Par la paix de Turin du 8
avril 1381, Famagouste restait aux Génois mais prescrivait la dépopulation et
le démantèlement de Ténédos, remise au duc de Savoie. Le commerce en Dalmatie
était désormais soumis aux règles vénitiennes. Par ailleurs, Venise se voyait remise
en possession de tous ses privilèges à Constantinople et se faisait même
reconnaître le droit de commercer librement en mer Noire "Garonne"
(pour la rime ?) : Garnae Si nous passons Ă l'examen du texte de Pline, nous y
retrouvons une liste de noms de lieux, qui se déroule du sud vers le nord,
comprenant, immédiatement après Sipontum, Uria, amnis Cerbalus,
Dauniorum finis, portus Aggasus,
promontorium montis Garganis (...) portus Garnae, lacus Pantanus, flumen portuosum Fertor. Dans ce passage aussi, les contradictions et les problèmes ne font pas
défaut. Il est difficile d'admettre que le torrent Cervaro
(l'amnis Cerbalus) ait pu
constituer la limite méridionale de la Daunie ; même
à l'époque romaine, cette région s'étendait sans doute jusqu'à l'Aufidus. Il est également difficile d'identifier certains
des lieux mentionnés par l'érudit latin : Uria, mais
aussi portus Aggasus. D'ailleurs, Pline rencontre ici
les mêmes problèmes que Strabon, comme le témoigne son hésitation sur la
frontière ancienne entre l'Apulie et le Samnium, déplacée désormais à son
Ă©poque par la division administrative d'Auguste. Toutefois, on remarque un
élément de coïncidence assez précise avec le récit de Strabon ; sur la côte nord du Gargano se succèdent
directement le portus Garnae, dont la mention
semble attester la présence d'une anse naturelle, et le lacus
Pantanus, qui pourrait bien correspondre au marais de
Strabon Le site du portus Garnae doit se trouver quelque part sur la cĂ´te nord du
Gargano, peut-ĂŞtre au lac de Varano Archytas
de Tarente, né vers 435 av. J.-C. à Tarente en Grande-Grèce et mort en 347 av.
J.-C. au large de l'Apulie) est un philosophe pythagoricien, mathématicien,
astronome, homme politique, stratège et général grec, fils de Mnésagore ou Histiée. Durant sept
années consécutives, il gouverna la cité de Tarente qui connut alors une époque
de prospérité, incarnant ainsi le philosophe-roi éclairé tel que
l'envisageaient les philosophes. Archytas s'est intéressé aux
applications des sciences, intérêt dont Platon le blâmait. On attribue ainsi à Archytas l'invention
d'une colombe en bois capable de voler (selon Favorinus
d'Arles, cité par Aulu-Gelle). On lui attribue également l'invention de la
crécelle, du hochet, et avant même Archimède, de la poulie et de la vis Il mourut au cours
d’un naufrage sur les côtes de l'Apulie dans l’Adriatique, mort que le
poète latin Horace évoque dans une ode qui indique l'emplacement de son tombeau
: «Toi qui mesurais la mer et la terre et
le nombre infini des grains de sable, Archytas, tout
entier te couvre l'humble don d'un peu de poussière près des larges flancs du Matinus, et il
ne te sert de rien d'avoir exploré les demeures aériennes et parcouru la voûte
du ciel, d'une âme destinée à la mort.» (Horace, Odes, I, 28) Ribezzo a signalé en 1931
(RIGI, XV, 157) une base méditerranéenne *mata «montagne, bois, forêt», avec
beaucoup de dérivés dans la toponymie ancienne et moderne, entre autres le litus Matinum d'Horace
(Od., I, 28, 3), ou les Matina
cacumina (Epod., 16, 28),
qui désignaient un promontoire d'Apulie (le mons Matinus de Lucain 9, 185), au pied du mont Garganus, et le rivage bordant ce promontoire ; Mateola (Pl., 3, 105), auj. Matera, en Lucanie, sur la
pente du mont Igino, séjour de populations
paléolithiques et néolithiques ; Matèse, mont. et lac de l'Apennin ; Matilica, v.
de l'ancienne Ombrie, auj. Matélica (Macerata,
Marche) ; et, plus loin, Mathi, mont. d'Albanie, près de Durazzo Horace a dû faire aussi cette ascension, en touriste ou
en pèlerin, car il y avait dĂ©jĂ de son temps un pèlerinage, non point Ă
Saint-Michel, mais à un oracle fameux qui formulait ses présages dans la même
grotte. Plusieurs fois Horace parle de
ce mont Matinus. Il en avait remarqué les abeilles
butinant sur le thym fleuri, et il se comparaît à elles. Comme elles, il
butinait et travaillait, mais devant un autre horizon près des bois et des eaux
de Tibur : Ego apis Matinae More modoque Grata carpentis thyma per laborem Plurimum, circa nemus uvidique Tiburis ripas, operosa parvus Carmina fingo. (Odes, IV. 2.) Horace aussi aimait à faire revivre le passé. Il évoquait
le souvenir d’un sage de l’Antiquité, le savant Archytas, émule et ami de Platon
et de Pythagore, qui vint mourir dans un naufrage sur ce rivage de la Pouille [Puglia]. Cet homme
prodigieux qui fut la gloire de Tarente, avait inventé l’aviation et deviné la
sphéricité de la terre, et Horace s’étonnait qu’il n’eût pas un monument sur ce
rivage et que ses restes n’eussent pas d’autre abri que le sable poussé par la
mer. Te maris et terrae numeroque carentis arenae Mensorem cohibent, Archyta, Pulveris exigui prope litus parva
Matinum Munera: nec quidquam tibi prodest Aerias tentasse domos, animoque rotundum Percurrisse polum, morituro. (Odes I, 28) "torrent" La ville de VĂ©rone est situĂ©e sur l'Adige; quoique dĂ©jĂ fort loin de sa source, dans les montagnes du Tyrol, l'Adige est encore Ă VĂ©rone un torrent souvent furieux (Le Foyer des familles. Magasin catholique illustrĂ©, 1851 - books.google.fr). L'Horace de Laevinus Torrentius ou LiĂ©vin Vanderbeke (1525-1595), le savant prĂ©lat belge, parut en 1602 (Anvers). Il fut Ă©vĂŞque d'Anvers en 1576, archevĂŞque de Malines en 1594 et mourut Ă Bruxelles. Le commentaire de Torrentius est très estimĂ© (Jean Chapelain, Lettres de Jean Chapelain, de l'AcadĂ©mie française, Tome 2, 1883 - books.google.fr, François Xavier de Feller, Biographie universelle, Tome VIII, 1850 - books.google.fr). Dans les Ă©ditions anciennes d'Horace Torrentius est abrĂ©gĂ© en "Torrent" (Johannis Bond, Q. Horativs Flaccus, Leyde, 1663 - books.google.fr). De ces interprètes trop jaloux de la gloire d'Horace, les uns ont cru, avec Torrentius, que son but cachĂ© dans cette Ode Ă©toit de tourner en ridicule la doctrine des Pythagoriciens (Vanderbourg, Les odes d'Horace, 1812 - books.google.fr). Il a inventĂ© la poudre Sans nous Ă©garer dans les vaines conjectures des Ă©rudits, pour savoir si Chioggia a Ă©tĂ© fondĂ©e par Claudio, compagnon d'EnĂ©e et d'Antenor, fondateur de Padoue, d'après lesquelles Chioggia, comme d'autres villes de la VĂ©nĂ©tie continentale, voudrait, elle aussi, faire remonter son origine aux Troyens, qui Ă©taient considĂ©rĂ©s, Ă cause du culte que le moyen âge avait pour l'EnĂ©ide, comme la plus noble et la plus cĂ©lèbre des populations antiques ; si Chioggia doit son origine au tribun Publius Claudius, adversaire de CicĂ©ron et frère de la Claudia aimĂ©e par Catulle, ou Ă l'empereur Claudius Albinus, ou Ă Marc-Antoine Claudius, et si elle a Ă©tĂ© vraiment dĂ©signĂ©e par Pline sous le nom de Claudia Fossa, il est bien avĂ©rĂ© que Chioggia existait plusieurs siècles avant la fondation de Venise. Après avoir Ă©tĂ© une station importante par ses voies fluviales et terrestres et mansione romaine de la grande route d'eau qui d'Altino conduisait Ă Ravenne ; après avoir servi de refuge aux Padouans, aux Monseliciens et aux Atestins, Ă©chappĂ©s aux invasions des Barbares, Chioggia fit ensuite partie de la nouvelle confĂ©dĂ©ration insulaire et devint ainsi la fille aĂ®nĂ©e de la RĂ©publique de Venise, la seconde ville de l'Etat ; et lorsqu'un doge fut placĂ© Ă la tĂŞte du gouvernement, Chioggia, comme Murano, Torcello et d'autres lies plus importantes, ne renonça pas Ă son autonomie. Elle eut mĂŞme le titre de citĂ©, tandis que les autres Ă®les s'appelaient communes, et fut ensuite toujours expressĂ©ment nommĂ©e dans les traitĂ©s que la SĂ©rĂ©nissime RĂ©publique concluait avec les rois et les empereurs (P. Molmenti, D. Mantovani, Chioggia, traduit par M.A.P., Bulletin, Volumes 74 Ă 76, AcadĂ©mie du Var, 1906 - books.google.fr). Tous les Autheurs concluent gĂ©nĂ©ralement que le salpĂŞtre & la manière de le tirer de la terre, donc on se sert Ă present, a Ă©tĂ© une Invention Moderne: mais que nous en soyons redevables ou au hazard, ou Ă la sagacitĂ© de quelque grand Esprit, cela nous est aussi inconnu, que le temps auquel on l'a premièrement dĂ©couverte. Il semble qu'elle ait prĂ©cĂ©dĂ© de plusieurs annĂ©es l'invention de la poudre Ă canon. que les Allemans attribuent Ă Constantin Aulizter, ou Berthold Schwertz, moine de Fribourg, & apparemment il n'y avoit pas long tems, qu'elle avoit Ă©tĂ© dĂ©couuerte, lors que son Ănventeur (comme nous dit Polidore Virgile) enseigna l'usage des Canons aux VĂ©nitiens, Ă la bataille de Fossa Claudia, quands ils obtindrent cette notable victoire sur les Gennois, l'an 1380. Car il est fait mention, tant du salpĂŞtre que de l'eau fort dans les livres de Geber, More Espagnol & Alchimiste : mais on ne sçait pas en quel temps il a vĂ©cu, quoy qu'il soit certain que ç'a Ă©tĂ© quelques centaines d'annĂ©es deuant Raimond Lulle : lequel environ l'an 1333 publia quelques-uns de ses livres, oĂą il traite du salpĂŞtre & de l'eau fort. Ce n'est pas une mauvaise conjecture de Maierus que le moine susdit, qui Ă©toit un expert Alchymiste, avoit le dessein d'extraire un plus haut esprit du salpĂŞtre que l'eau fort ordinaire & afin qu'il peust mieux ouvrir le corps du salpĂŞtre, il le broya auec du soulfre & du charbon, par laquelle composition il devint bientost l'Inventeur de la poudre Ă Canon (Thomas Sprat, L'Histoire de la SociĂ©tĂ© royale de Londres establie pour l'enrichissement de la science naturelle, traduit en françois, 1669 - books.google.fr). Le jĂ©suite Gaspard Schott reprend en 1657 dans ses Mechanica hydraulico-pneumatica la plupart des dispositifs connus. Il est toutefois le seul qui fasse mention expresse du nom de Salomon de Caus. Il paraĂ®t aussi ĂŞtre le premier Ă avoir suggĂ©rĂ© que la colombe d'Archytas aurait pu ĂŞtre mise en mouvement par une fusĂ©e Ă poudre. Nous avons dit plus haut que cette hypothèse est Ă©videmment insoutenable. Un jĂ©suite tchèque, le Père Dobrzenski, a publiĂ© en 1657 un ouvrage latin intitulĂ© Nouvelle et plus aimable philosophie des fontaines, ou HĂ©ron d'Alexandrie rappelĂ© Ă la vie. Il s'inspire de Kircher, notamment en ce qui concerne l'appareil avec production de la vapeur dans un rĂ©cipient sĂ©parĂ©. On connaĂ®t les essais du marquis de Worcester surtout par un ouvrage publiĂ© en 1663 ; la mĂŞme annĂ©e il prit un brevet qui ne nous renseigne pas plus. Worcester connaĂ®t l'aspiration mais il en dĂ©conseille l'emploi car elle n'a lieu qu'Ă une une hauteur limitĂ©e. Il recommande au contraire la pression, grâce Ă laquelle il Ă©tait parvenu Ă faire Ă©clater un canon. Selon lui un dispositif Ă pression lui avait permis d'Ă©lever Ă 40 pieds de haut 40 fois le poids de l'eau qu'il avait vaporisĂ©e. C'est lĂ tout ce qu'on peut savoir de sĂ»r. Worcester avait installĂ© Ă Vauxhall une machine Ă©lĂ©vatoire qui a Ă©tĂ© vue par Samuel Sorbière avant 1664, puis par le grand-duc CĂ´me III de MĂ©dicis en 1669. Il n'est nullement certain qu'il se soit agi d'une machine Ă feu. En 1678, un touche-Ă -tout, l'abbĂ© Hautefeuille, publia quelques lignes sur la question des machines Ă feu. Son texte est bien dĂ©cevant. L'auteur prĂ©tendait apporter une solution au problème des eaux de Versailles, et propose deux manières d'employer la poudre, qui ne sont autres que l'aspiration et le refoulement. Dans le premier cas un vaisseau de un ou deux muid assez fort pour rĂ©sister Ă la pression de l'air devait ĂŞtre placĂ© Ă 30 pieds au-dessus de la surface. Il en sort un tuyau qui trempe dans l'eau. La combustion de la poudre aurait rarĂ©fiĂ©, dans le vaisseau, l'air qui serait sorti au moyen de soupapes. L'auteur prĂ©voit une "coulisse en manière de bassin et pour mettre la poudre Ă canon." Pour procĂ©der par refoulement, on aurait simplement mis la poudre au bas d'un tuyau Ă soupape trempant dans l'eau. On l'aurait fait entrer "Ă peu près selon quelqu'une de ces manières si sĂ»res et si simples dont se sert depuis quelques annĂ©es un de nos amis pour charger par la culasse les diffĂ©rentes armes Ă feu de son invention... La poudre ayant pris feu", enchaĂ®ne notre auteur, "il faudra, ou que l'eau sorte... dans le rĂ©servoir Ă quelque hauteur qu'il soit Ă©levĂ©, ou que les tuyaux crèvent; ce qui ne peut arriver, puisqu'on les suppose de cuivre, de fer ou de fonte et si Ă©pais qu'il pourront rĂ©sister Ă la force de la poudre Ă canon." L'auteur termine en indiquant qu'il n'a fait cette expĂ©rience qu'en petit. On s'en serait doutĂ©, et d'autre part cela est fort heureux pour lui (L'Aventure scientifique et technique de la vapeur: d'HĂ©ron d'Alexandrie Ă la centrale nuclĂ©aire, 1986 - books.google.fr). MĂ©canique Les noms d'horlogers les plus fameux au XIVe siècle, que
l'on trouve dans les histoires des horloges mécaniques, ne sont pas du tout des horlogers au sens strict, mais des constructeurs
savants d'instruments astronomiques qui pouvaient aussi fabriquer des horloges.
Comme l'a déjà remarqué Pétrarque à propos de Giovanni Dondi,
c'est presque les dévaloriser que de les qualifier d'horlogers. Les membres de
ce groupe - au maximum deux douzaines de personnes aux XIVe et XVe siècles -
avaient tous fait des Ă©tudes universitaires. Les constructeurs savants avaient
le plus souvent une activité d'astronomes ou d'astrologues ; beaucoup d'entre
eux étaient en outre médecins à la cour. [...] Jacopo de Dondi (né vers 1290)
avait fait ses études à Padoue, et exerçait les fonctions de médecin de ville à Chioggia,
près de Venise. Il est considéré comme le constructeur de l'horloge publique
fabriquée en 1344 à Padoue pour le prince de la ville, Umbertino
Carrara, horloge qui Ă©tait peut-ĂŞtre pourvue
d'indications astronomiques. Il est possible que son surnom, «dall'Orologio», qui distinguait les horlogers au XIVe
siècle, soit devenu héréditaire. L'horloge de Jacopo Dondi
fut détruite en 1390 et remplacée au XVe siècle par une nouvelle, œuvre de
l'horloger Novello Dondi dall'Orologio. Son célèbre fils Giovanni Dondi dall'Orologio (né en 1330 à Chioggia et mort le 22 octobre 1388)
devint vers 1350 professeur de médecine à Padoue ; plus tard, il enseigna
aussi la philosophie, l'astronomie et la logique. Pour son mécène Gian Galeazzo Visconti, Giovanni Dondi
construisit à partir de 1365 (date à laquelle il acheva ses calculs) l'Astrarium, que l'on désigne aussi parfois sous le nom de
Planétarium. En 1372, Dondi alla s'établir à Pavie et
y apporta sans doute avec lui l'Astrarium, qui fut
définitivement installé dans la bibliothèque du duc. L'Astrarium
n'Ă©tait pas une horloge, un instrument d'observation ou de mesure, mais, de
manière explicite, un auxiliaire de démonstration permettant d'illustrer les
œuvres des anciens astronomes. Le Tractatus Astrarii, dont la rédaction débuta vraisemblablement
pendant la période de construction, traite de la fabrication des mouvements des
planètes et des indications calendaires ; le mouvement d'horlogerie y
apparaît comme une invention connue depuis longtemps. Bien que le texte
comporte les instructions de maintenance et de mise en marche, le mécanisme ne
fonctionna pratiquement plus jamais correctement après la mort de son
constructeur. Cela n'a pas amoindri la gloire de Giovanni Dondi.
Au contraire : du fait mĂŞme que l'on n'ait pu trouver personne pour maintenir
le mécanisme en état de marche ou pour le réparer, le créateur de cette
construction présentée au bas Moyen Age comme une des merveilles du monde
passait pour un génie exceptionnel auquel beaucoup de contemporains rendirent
hommage - entre autres, Pétrarque et Philippe de Mézières. A la fin du XVe siècle, l'astronome de Nuremberg Johannes Müller von Königsberg (Regiomontanus),
qui avait vu l'Astrarium à Pavie, en commença une
reconstitution qu'il ne put achever de son vivant Typologie Ce quatrain est Ă mettre en relation avec
l'interprétation du quatrain II, 31
(Iatrochimie) qui parle de la mécanique cartésienne et de sa critique (naufrage
?) par l'Académie des Investiganti qui la considérait
comme insuffisante pour rendre compte de la complexité du vivant. D'une même découverte : l'unité de substance et de
mouvement entre le ciel et la terre, pouvaient sortir des conséquences fort différentes. Celle qui triompha momentanément au XVIIe
siècle, ce ne fut pas l'extension de la Vie à l'Univers, ce fut tout le
contraire: la matière unifiée se désagrège en atomes, mus par des lois
mécaniques. Et pour une génération la nature machine, avec un acharnement
Ă©trange, traque la Vie dans tous ses refuges. Par un mouvement inverse de l'intuition
première qui étend aux astres la vie organique, la mécanique céleste gagne
notre monde, et on voit naître ces monstres: les animaux-horloges de Descartes
(H. Tuzet, Le cosmos et l'imagination) Tristan L'Hermite cite « Architas »
dans sa Folie du Sage, lui qui fit
naufrage dans la Gironde en 1620 en portant une missive royale à Blaye L'art de voler dans les airs, comme les oiseaux, a été
l'objet des recherches d'une foule de savants mécaniciens depuis la plus haute
antiquité. Au moment où Cyrano s'en occupait aussi à sa manière, vers 1650 et
1651, le père Lanaterzi, naturaliste et physicien
d'Italie, travaillait à fabriquer des oiseaux mécaniques qui volaient comme la colombe d'Archytas
et l'aigle de RĂ©giomontanus. Il y avait alors en
Pologne, comme nous l'apprend Cyrano, un ingénieur polonais qui avait construit
une machine ou vaisseau aérien et qui en faisait usage Otto de Guericke (1602 1686) construisit en 1650 la
première machine à faire le vide, grâce à laquelle il effectua en 1654 la fameuse
expérience des hémisphères» de Magdebourg ; il ne fallut pas moins de seize
chevaux pour réussir à les séparer |