Méridiens

Méridiens

 

II, 49

 

1667

 

Les conseilliers du premier monopole,

Les conquérants seduits par la Melite,

Rodes, Bisance pour leurs exposant pole,

Terre faudra, les poursuivants de fuite.

 

"exposant pole"

 

La Terre faisant sa revolution journaliere d'Occident en Orient sur son axe & sur ses Poles, qui sont ceux du Monde, emmene avec elle l'Horison & le Meridien , appliquez Ă  quelque lieu particulier, l'Horison ayant Ă©tĂ© mis au degrĂ© du Meridien qui termine la hauteur du pole de ce lieu, laquelle se compte depuis le pole de la Terre jusqu'Ă  son cercle Horisontal. Faisant donc tourner avec le doigt le petit globe Terrestre sur son axe avec son Horison & son Meridien du cĂ´tĂ© d'Orient, en luy faisant faire une revolution entiere ; si on la commence en exposant le Meridien Terrestre vis-Ă -vis du Soleil, & oĂą ses rayons rencontrent son plan, on verra par l'arc du MĂ©ridien, compris entre l'Horison & le point du MĂ©ridien, exposĂ© vis-Ă -vis du Soleil [le pĂ´le est un des points de tous les mĂ©ridiens], quelle est sa hauteur meridiene ; ensuite tournant le globe vers Orient, jusqu'Ă  ce que son Horison trouve vis-Ă -vis du rayon du Soleil, en sorte que ce rayon qui est conduit au centre de la Terre, rencontre le plan de cet Horison. Cela Ă©tant fait, on connoĂ®tra le point de cet Horison oĂą le Soleil se couche, & par ce moyen son amplitude Occidentale, en continuant de mouvoir le petit globe, conjointement avec le meridien & l'Horison : on voit de mĂŞme comme le lieu proposĂ© parvient au meridien de minuit, & quel est le plus grand abaissement du Soleil au-dessous de l'Horison; & enfin, l'apparence du lever du Soleil, & son amplitude orientale, lorsque l'Horison sera dans la disposition oĂą il doit ĂŞtre pour que les rayons du Soleil rencontrent son plan, ce que l'on remarquera facilement, en imaginant pendant tout ce mouvement diurne terrestre une ligne droite tirĂ©e du centre du Soleil par le centre de la Terre (Nicolas Bion, L'usage des globes celestes et terrestres, et des spheres suivant les differens systemes du monde; prĂ©cĂ©de d'un traitĂ© de cosmographie, 1700 - books.google.fr).

 

Nicolas Bion

 

Nicolas Bion, né en 1652, mort à Paris en 1733, est un ingénieur et cosmographe français, constructeur d'instruments de mathématiques. Il était l'ingénieur de Louis XIV pour les instruments de mathématiques. Il joignait dans ses écrits les connaissances théoriques à l’habileté du praticien. On lui doit aussi un “Traité de la construction et des principaux usages des instruments mathématiques”, “Description et usage d’un planisphère nouvellement construit” (1727) (fr.wikipedia.org - Nicolas Biob, www.livre-rare-book.com).

 

Le mode d’élaboration des fuseaux est expliqué au XVIe siècle par Henricus Glareanus (1488-1563) dans le De geographia liber unus (Bâle, 1527), mais la méthode proposée ne peut donner que des résultats approximatifs, bien moins précis que ceux obtenus avec la méthode du Français Nicolas Bion (1652-1733) figurant dans l’Usage des globes célestes et terrestres de cet auteur. En fait, on s’est récemment aperçu que le procédé explicité par Bion était déjà en usage au xvie siècle, comme le prouvent le manuscrit du mathématicien Philipp Immser (1526-1570) et l’ouvrage d’Andreas Schöner (1528-1590), le Gnomonice, publié à Nuremberg en 1562. [...]

 

La production gravée de Delisle a été précédée par un globe terrestre manuscrit que Guillaume et son père, Claude (1644-1720), ont présenté au chancelier Boucherat. Ce globe dessinait, sur la côte ouest de l’Amérique du Nord, une large échancrure où était localisée la mer de l’Ouest, inventée en 1669 par le missionnaire jésuite Claude Dablon. Cette mer, qui pourrait communiquer avec la région des Grands Lacs, semble avoir un grand intérêt stratégique, et son hypothétique existence est donc considérée comme un secret d’État. Guillaume se garde bien de la figurer sur ses globes imprimés et intente même un procès à Jean-Baptiste Nolin (1657-1708) qui a eu l’audace de la dessiner sur une grande mappemonde publiée en 1700. Assez curieusement, Delisle ne semble pas poursuivre Nicolas Bion (1652-1733), «ingénieur du roi pour les instruments de mathématiques», qui représente pourtant la mer de l’Ouest sur ses globes de 1712 (25 cm de diamètre) conservés en deux exemplaires. Il est vrai que Nolin est le graveur de Coronelli, concurrent de Delisle auprès du roi. [...]

 

Didier Robert de Vaugondy est le fils de Gilles Robert Vaugondy, géographe ordinaire du roi, désigné par Pierre Moullart-Sanson comme l’un des héritiers du fonds cartographique des Sanson – Nicolas le père (1600-1667) et Guillaume le fils (1633-1703) –, les grands géographes français du XVIIe siècle. Didier Robert de Vaugondy s’intéresse assez vite à la production de globes, activité dont s’étaient abstenus Nicolas et Guillaume Sanson (Monique Pelletier, Les globes dans les collections françaises aux XVIIe et XVIIIe siècles, Cartographie de la France et du monde de la Renaissance au Siècle des lumières, 2002 - books.openedition.org).

 

Dans une édition d'Amsterdam de 1700, la Description de tout l'univers des Sanson père et fils est précédée du Traité de cosmographie de Bion, d'où est tiré l'extrait portant sur l'"exposant pole" ci-dessus (Émile Péhant, Catalogue méthodique de la Bibliothèque Publique de la ville de Nantes, Tome 4, 1867 - books.google.fr).

 

Le méridien de Paris, 1667

 

Le mĂ©ridien de Paris est le mĂ©ridien passant par le centre de l'Observatoire de Paris. Il est situĂ© Ă  2°20'13,82" Ă  l'est de celui de Greenwich (conventionnellement, la valeur adoptĂ©e par l'IGN est de 2°20'14,025"). L'importance historique et scientifique du mĂ©ridien de Paris est liĂ©e aux mesures d'arc de mĂ©ridien qui lui correspondent : les mesures de la MĂ©ridienne de France. Ces mesures sont Ă  l'origine du dĂ©veloppement de la gĂ©odĂ©sie, ainsi que de la dĂ©finition historique du mètre.

 

Le méridien de Paris est défini le 21 juin 1667 par les mathématiciens de l'Académie. En ce jour de solstice d'été ceux-ci tracent sur le sol le méridien puis les autres directions nécessaires à l’implantation exacte du futur Observatoire de Paris (fr.wikipedia.org - Méridien de Paris).

 

Tout commence par un voyage de l'abbĂ© Picard Ă  Uranibourg en 1671. Il met alors au point un système de triangulation gĂ©odĂ©sique après avoir visitĂ© les ruines de l'Ă®le oĂą s'Ă©tait retranchĂ© Ticho BrahĂ© ; seul face au monde cĂ©leste, c'Ă©tait le dernier des grands astronomes du seizième siècle. Après ce «pèlerinage», Picard prĂ©sente un mĂ©moire Ă  Colbert pour dresser une carte du Royaume en commençant par un «châssis gĂ©nĂ©ral», c'est-Ă -dire un rĂ©seau de triangulation et en prolongeant en premier lieu une mĂ©ridienne d'un bout Ă  l'autre de la France. Fantastique tracĂ© que celui de cette mĂ©ridienne, partie de Paris et qui aurait dĂ», le pensait-on, tomber au milieu des PyrĂ©nĂ©es. De fait, elle liera Dunkerque, Paris, Perpignan, Barcelone ! «Nous n'en voulions qu'au ciel», Ă©crivit Picard dans son journal (B.N. Ge 00 1732) ; pourtant, il vient de jeter «les bases» du premier travail global sur le territoire, celui qui permit tous les jeux possibles d'amĂ©nagement après un repĂ©rage de l'ensemble des ressources. Cadrer la nation n'Ă©tait toutefois possible qu'en faisant cumuler la mesure du temps (pour les longitudes) avec celle des espaces (Bruno-Henri Vayssiere, Philippe Pinchemel, A propos d'une nouvelle Ă©conomie politique sous l'Ancien RĂ©gime : formation du territoire national et travaux de la carte de France. In: Bulletin de l'Association de gĂ©ographes français, N°462-463, 56e annĂ©e, Mai-octobre 1979 - www.persee.fr).

 

Rhodes et Byzance

 

On va dire que Paris ce n'est pas exactement de ce côté-là.

 

Les premières mesures, effectuées dans l'Antiquité, ont concerné la grandeur de la Terre, les suivantes, sa forme. Anaxagore de Clazomènes, à qui l'on attribue la première carte, aurait été, selon la doxographie, l'un des tout premiers à procéder à cette mesure. Puis il y eut Eudoxe de Cnide, l'homme des 27 sphères, qui, selon Aristote, aurait trouvé 400 000 stades pour le tour de la Terre. Puis Dicéarque de Messine (autour de 300 avant J.-C.). Quant à Aristarque de Samos, abondamment cité par Archimède dans L'Arénaire, il aurait, suivant les termes du Syracusain, posé «quelques hypothèses» sur la grandeur de la Terre. De ce que l'on sait d'elles, ces mesures s'appuient sur l'évaluation d'un arc de méridien, presque toujours celui de Rhodes, le grand méridien de l'Antiquité, dont il était acquis qu'il passait, au nord, par Byzance, au sud, par Alexandrie, pour, épousant le cours du Nil, traverser Syène (Assouan) et aborder tout au sud la légendaire Méroé, en Éthiopie, «au parallèle du pays de la cannelle». Grand méridien de l'Antiquité, il était l'AXE DU MONDE, la Perpendiculaire sur laquelle s'appuie la carte de l'œcumène, le monde habité des Grecs, qui s'étendait des colonnes d'Hercule (Gibraltar) à la chaîne du Taurus (Denis Guedj, Le Mètre du monde, 2000 - books.google.fr).

 

Devant l'heureuse fortune de Rhodes, l'observateur moderne voudrait comprendre, d'autant plus que, mis Ă  part les avantages de la situation gĂ©ographique, tout, dans le destin de l'Ă®le, a dĂ©pendu du rĂ´le des hommes. Certes, la gĂ©ographie a comblĂ© Rhodes. Pour une navigation confinĂ©e au cabotage, Rhodes reprĂ©sente un point de passage obligĂ© entre Athènes et les Ă®les de la mer ÉgĂ©e, d'une part, Chypre et l'Égypte, d'autre part. C'est pourquoi la fondation d'Alexandrie et le dĂ©veloppement immĂ©diat de son commerce devaient profiter aussitĂ´t Ă  Rhodes. Ă€ quoi s'ajoute encore le fait que l'axe gĂ©nĂ©ral du monde grec se dĂ©place vers l'est Ă  la suite des conquĂŞtes d'Alexandre. Rhodes est au milieu d'un ensemble nouveau qui s'Ă©tend de la MacĂ©doine Ă  la Syrie, de l'Asie Mineure Ă  l'Égypte. Pour les Romains encore, Rhodes restera l'Ă©tape de rigueur vers l'Orient. La situation gĂ©ographique, jointe Ă  l'activitĂ© qu'y dĂ©ploient les scientifiques, fera de Rhodes le centre des cartes antiques, oĂą se croisent la latitude de 36° (Colonnes d'Hercule, Athènes, Rhodes et le Taunus) mise Ă  l'honneur par DicĂ©arque, et le mĂ©ridien de Syène, Alexandrie, Rhodes et Byzance, exploitĂ© par Eratosthène - au prix d'une approximation inĂ©vitable dans l'antiquitĂ©. Parce que Rhodes est au centre du monde hellĂ©nistique, l'astronome peut y observer le ciel tel qu'il apparaĂ®t au plus grand nombre de Grecs (d'oĂą les sphères armillaires conçues pour le site de Rhodes). Au surplus, quand il s'installe dans l'Ă®le pour y procĂ©der Ă  des observations et Ă  des mesures d'une prĂ©cision sans prĂ©cĂ©dent, Hipparque est Ă  portĂ©e des trois foyers du savoir astronomique dont il recueille l'hĂ©ritage : la Grèce, la MĂ©sopotamie et l'Égypte (Jacques-Henri Michel, Rhodes ou le dynamisme de l'Etat-citĂ© Ă  l'Ă©poque hellĂ©nistique, Latomus N° 240, 1998 - books.google.fr).

 

"conseillers... monopole" : fondation du port d'Alexandrie

 

Mais, du moment que l'Egypte pouvait fournir encore d'aussi forts revenus au plus mauvais, au plus nonchalant de ses rois, que ne peut-elle pas rapporter aujourd'hui que les Romains surveillent son administion avec tant de soin et que ses relations commerciales avec l'Inde et la Troglodytique ont pris tant d'extension. Comme en effet les plus précieuses marchandises viennent de ces deux contrées d'abord en Egypte, pour se répandre de là dans le monde entier, l'Egypte en tire un double droit (droit d'entrée, droit de sortie), d'autant plus fort que les marchandises elles-mêmes sont plus précieuses, sans compter les avantages inhérents à tout monopole, puisque Alexandrie est pour ainsi dire l'unique entrepôt de ces marchandises et qu'elle peut seule en approvisionner les autres pays (Strabon, Géographie, Livre XVII - books.google.fr).

 

La fondation d'Alexandrie par Alexandre le Grand fait intervenir des conseillers dans le roman du Pseudo-Callisthène (manuscrit grec L), contrairement à Arrien ou à Plutarque, chez qui le Macédonien bénéficie d'une vision en songe du poète Homère. Alexandre quitte Alexandrie au printemps -331 pour pousuivre la conquête de l'empire perse (Bernard Legras, le statuts de l'Egypte sous Cléomène de Naucratis, Transferts culturels et politiques dans le monde hellénistique, 2019 - books.google.fr).

 

Conseillers scientifiques

 

Nicolas Sanson, IIIème du nom, envoyé par son père, avec ses deux frères, au collège d'Abbeville, pour y faire ses études, y fit de si grands progrès dans les sciences, & sur-tout la géographie, qu'en peu de tems il s'acquit la réputation du plus grand Géographe de son siécle. Louis XIV le nomma son Géographe ordinaire, & Conseiller d'Etat (François Alexandre Aubert de La Chesnaye-Desbois, Dictionnaire de la noblesse, Tome XV, 1786 - books.google.fr).

 

Ses deux fils Adrien (1639-1718) et Guillaume (1633-1703) prirent sa succession en tant que géographes du roi, et transmirent cette charge à leur petit-neveu Robert de Vaugondy (fr.wikipedia.org - Nicolas Sanson (cartographe)).

 

L'AcadĂ©mie des sciences de Paris tint d'abord ses sĂ©ances dans la bibliothèque du roi, puis au Louvre, enfin dans le palais des Beaux-Arts. Après avoir Ă©tabli l'academie des Inscriptions, Colbert s'occupa du projet de fonder une acadĂ©mie des sciences. Il se fit donner un mĂ©moire de tous les gens de lettres qui s'assemblaient chez M. de Montmort, conseiller d'Etat, ainsi que de tous les savants rĂ©pandus dans le royaume et mĂŞme dans les pays Ă©trangers. Voici les choix qui rĂ©sultèrent de cette recherche : MM. Carcavi, Roberval, Huyghens, Frenicle, Picard, Duclos, Bourdelin, Delachambre, Perrault, Auzout, Pecquet, Buot, Gayant, Mariotte et Marchand, noms aujourd'hui pour la plupart ignorĂ©s. Dans la suite on y joignit Duhamel, abbĂ© de Saint-Lambert; l'abbĂ© Galois ; Blondel, architecte ; Dominique de Cassini, que M. Carcavi fit venir de Bologne, oĂą il Ă©tait professeur ; Lahire, etc. A Gayant succĂ©da peu de temps après Ă  Du Verney. Cette acadĂ©mie devait s'exercer sur cinq sciences paincipales : les mathematiques, l'astronomie, la botanique, la chimie et l'anatomie. BientĂ´t on proposa de joindre Ă  ces sciences celle de la thĂ©ologie : Colbert adopta la proposition; et l'abbĂ© Ogier, le plus cĂ©lebre prĂ©dicateur de son temps, fut nomme pour cette science ; mais la Sorbonne alarmĂ©e vint se plaindre qu'on empiĂ©tait sur ses attributions : M. Colbert se rendit Ă  ses remontrances. On ne pensait pas alors qu'en l'associant Ă  des sciences exactes, la thĂ©ologie n'avait que des humiliations et des revers Ă  Ă©prouver. Une autre chose digne de remarque, c'est que le gouvernement crut necessaire d'ordonner aux astronomes de ne point s'appliquer Ă  l'astrologie judiciaire, et aux chimistes de ne point chercher la pierre philosophale. Cette acadĂ©mie tint ses premières sĂ©ances, en 1666, dans une salle basse de la bibliothèque du roi, oĂą l'on construisit un laboratoire pour les chimistes ; et en mĂŞme temps pour les astronomes, on fit bâtir ailleurs l'Observatoire. Jusqu'en 1699, cette acadĂ©mie exista en vertu d'autorisation du roi; ce ne fut qu'en cette annĂ©e qu'elle reçut une forme stable, un règlement, une existence lĂ©gale. et un appartement au Louvre. Tous ces avantages furent confirmĂ©s par lettres-patentes de fĂ©vrier 1713 (Histoire physique, civile et morale de Paris depuis les premiers temps historiques, Tome 1, 1853 - books.google.fr).

 

Pierre de Carcavi remplissait officieusement les fonctions de directeur de l'Académie. Cet exercice confirme la présence du réseau des savants colbertiens dans la première Académie des sciences. Conseiller à partir de 1632 au parlement de Toulouse, où il fréquente Fermat, Carcavy entretient également un réseau de correspondance avec Descartes et Torricelli. Il se lie avec Pascal, le père Mersenne, Roberval et Huygens. Entré en relation avec Colbert, celui-ci le charge de classer sa bibliothèque puis le fait entrer à la bibliothèque du roi dont il assure la direction à partir de 1663. Directeur officieux de l'Académie des sciences à partir de décembre 1666, il a rempli cette charge jusqu'à la mort de Colbert (Simone Mazauric, Fontenelle: et l'invention de l'histoire des sciences à l'aube des Lumières, 2007 - books.google.fr).

 

Fermat était aussi conseiller au Parlement de Toulouse.

 

L'AcadĂ©mie royale des sciences donne aux cartographes les moyens de progresser. FondĂ©e en 1666, elle a mis immĂ©diatement au point de nouveaux instruments munis de lunettes qui permettent d'effectuer des mesures Ă  quelques secondes près. Quarts-de-cercle, sextants et pendules contribuent Ă  la qualitĂ© des observations astronomiques Les premières mesures gĂ©odĂ©siques, qui allient mesures astronomiques et triangulation, sont effectuĂ©es de 1668 Ă  1670 par l'abbĂ© Jean Picard entre Sourdon (en Picardie) et Malvoisine (aux confins du Gâtinais et de l'Hurepoix) ; elles poursuivent un double objectif : servir de base Ă  la cartographie de la France et contribuer Ă  la mesure de la Terre (Monique Pelletier, Science et cartographie marine, La percĂ©e de l'Europe sur les ocĂ©ans vers 1690-vers 1790: Actes du colloque du ComitĂ© de documentation historique de la marin, 1997 - books.google.fr).

 

En 1669, Picard et Auzout, inventeurs du réticule et du micromètre pour la mesure des diamètres apparents (1667), fixèrent les lunettes aux quarts de cercle, et ceux-ci furent alors en usage au lieu des pinnules et alidades on se servait auparavant. Puis, le cercle entier ayant remplacé le quart de cercle, on eut le cercle méridien et la lunette méridienne. Enfin pour suivre les astres dans leur course au-dessus de l'horizon, on imagina la lunette équatoriale, mue par un mouvement d'horlogerie et décrivant le parallèle de l'astre observé (Ferdinand Montet, Précis d'histoire des sciences: abrégé d'un cours d'histoire générale des sciences fait à la Faculté des sciences de Lyon de 1906 à 1912, 1915 - books.google.fr).

 

Monopole

 

Menochio, De arbiitrariis indicus quaestionibus, et causis, Venezia 1576 : «Monopolium appellamus primum quando apud aliquem solum potestas est vendendi alicuius rei speciem» (Jacobi Menochius, Opera, 1606 - books.google.fr).

 

Philippe II, roi d'Espagne, fit de Menochio (1532 - 1607), célèbre jurisconsulte, conseiller puis président du conseil de Milan (Le grand dictionaire historique, Tome III, 1724 - books.google.fr).

 

Un consilium de Menochio porte sur le compte des jours suivant les peuples de l'Antiquité, en particulier les Etrusques de midi à midi (Giacomo Menochio, Consiliorum sive Responsorum libri tredecim, Tome 14, 1676 - books.google.fr).

 

Menochio (1532–1607) maintained that she clearly separated the two, presenting her views only as scientific theory and and acknowledging that theology offered the true explanation (Meredith K. Ray, Daughters of Alchemy, 2015 - books.google.fr).

 

Son fils se fera jésuite.

 

Jean-Etienne Menochio, nĂ© Ă  Pavie en 1575, mort Ă  Rome en 1655, publia en deux forts volumes une Brève explication du sens littĂ©ral de toute l'Ecriture sainte, d'après les meilleurs auteurs s (Cologne 1630). [...] Menochio reste fidèle Ă  la mĂ©thode traditionnelle d'interprĂ©tation, mais il recommande la prudence dans la recherche du quadruple sens, surtout pour le Nouveau Testament. Il admet comme lĂ©gitime l'accommodation Ă  des significations Ă©trangères au vĂ©ritable sens du texte, mais il reconnaĂ®t que la tâche essentielle de l'interprète est de bien expliquer le sens littĂ©ral. Cette Brève Explication est devenue un ouvrage classique; elle a Ă©tĂ© constamment rééditĂ©e et remaniĂ©e jusqu'au XIX' siècle, oĂą l'on compte encore quatorze rĂ©impressions du commentaire de Menochio, accompagnant la traduction française de la Bible par Carrière. L'auteur qui a joui d'une si extraordinaire fortune a cependant Ă©tĂ© jugĂ© assez sĂ©vèrement par Richard Simon : «Il est trop court et il n'en dit pas assez pour ceux qui veulent avoir de la Bible une connaissance plus que mĂ©diocre» (Victor Baroni, La Contre-RĂ©forme devant la Bible: la question biblique, 1943 - books.google.fr, Pierre-NoĂ«l Mayaud, Le conflit entre l'astronomie nouvelle et l'Écriture sainte aux XVIe et XVIIe siècles: un moment de l'histoire des idĂ©es autour de l'affaire GalilĂ©e. Dossier A : extraits d'ouvrages exĂ©gĂ©tiques, Tome 2, 2005 - books.google.fr).

 

Monopole cartographique

 

La cartographie n'avait pas comme finalité unique la connaissance et l'exploitation des mondes lointains. L'autorité politique l'utilisait aussi pour gérer son propre territoire. Elle a donc servi aussi à dessiner avec une grande précision les territoires nationaux. Les opérations de terrain (triangulation, nivellement) qui permettent la confection de la carte à grande échelle sont devenues un monopole régalien, pour des raisons militaires. On a pu parler à ce sujet de souveraineté cartographique. L'accès libre à la carte à grande échelle est un indice sûr de démocratie. Dans un pays totalitaire, le voyageur muni d'une carte à grande échelle est vite soupçonné d'espionnage (Jean-Paul Charvet, Michel Sivignon, Géographie humaine - 3e éd.: Questions et enjeux du monde contemporain, 2016 - books.google.fr).

 

La reprĂ©sentation graphique du royaume structure donc, dès le XVIe siècle, une attente politique forte : d’Oronce Fine Ă  Louis le Boulenger, les premières cartes sont des instruments d’exercice du pouvoir. L’introduction progressive de ces productions dans le rĂ©gime s’opère prĂ©cisĂ©ment au moment oĂą l’AcadĂ©mie des sciences offre la surface scientifique, technique et bureaucratique qui permet la rĂ©alisation d’un projet d’ampleur. L’abbĂ© Picard, le premier, imagine, en 1681, une triangulation du royaume qui restituerait graphiquement la rĂ©alitĂ© de l’espace souverain. Colbert confie finalement une première rĂ©alisation Ă  Jean-Dominique Cassini, qui dirige le tout nouvel Observatoire de Paris (JĂ©rĂ´me Lamy, L’État et la science, Histoire du rĂ©gime rĂ©gulatoire (France, XVIe-XXe siècles), Cahiers d’histoire. Revue d’histoire critique N° 134, 2017 - journals.openedition.org).

 

Colbert se dresse contre le monopole hollandais qui concerne les atlas terrestres et maritimes. Le 21 avril 1670, il Ă©crit Ă  Colbert de Terron : «Il faut penser Ă  faire faire des cartes marines de tous nos voyages, afin de nous tirer une fois de la nĂ©cessitĂ© de passes par les mains des Hollandois, et de render plus correct ce qu'ils ont fait jusqu'Ă  present». A la nouvelle AcadĂ©mie des sciences le ministre confie une rĂ©flexion sur les mĂ©thodes de la cartographie et il lance la grande entreprise du Neptune françois (Monique Pelletier, Science et cartographie marine, La percĂ©e de l'Europe sur les ocĂ©ans vers 1690-vers 1790: Actes du colloque du ComitĂ© de documentation historique de la marin, 1997 - books.google.fr).

 

Cette publication est en quelque sorte l'acte de naissance du futur Service hydrographique, qui débute dans la vie sous le nom de «Dépôt général des cartes et plans, journaux et mémoires concernant la navigation», dirigé par le chevalier Charles Hercule d'Albert de Luynes (1674 - 1734) (André Gillet, Une histoire du point en mer. L'inconnu bien-aimé: L'inconnu bien-aimé, 2014 - books.google.fr).

 

En somme, avec la création en 1720, du «dépôt général des cartes et plans, journaux et mémoires concernant la navigation» (1720), la longue tradition de tutelle de l'État sur la cartographie marine se précise, s'étend et se codifie dans un strict monopole de caractère officiel, qui ne changera pas à l'avenir (Annales hydrographiques, 1998 - books.google.fr).

 

Monopole géopolitique

 

Un vĂ©ritable partage du monde nouveau car le complĂ©ment du TraitĂ© de 1494, le TraitĂ© de Saragosse signĂ© en 1529 entre Jean III et Charles Quint, a dĂ©limitĂ© la part des Iles Moluques attribuĂ©es Ă  l'Espagne, OcĂ©ans Atlantique et Pacifique confondus, en rĂ©fĂ©rence Ă  l'ouest du mĂ©ridien de Tordesillas : le BrĂ©sil, l'Afrique et l'OcĂ©an indien appartenaient dĂ©sormais au domaine portugais. Or, ce partage du monde et cette stratĂ©gie frontalière de monopole s'intègrent remarquablement dans la triple expansion militaire, religieuse et marchande d'une finis terrae europĂ©enne prolongeant outre-mer les forces demeurĂ©es dynamiques d'une fĂ©odalitĂ© en crise dont l'Etat monarchique assume le soutien. A la recherche d'une Asie aux multiples richesses, temporelles et spirituelles, dont le Portugal s'affirmait le conquĂ©rant potentiel en entreprenant une dĂ©couverte systĂ©matique des routes atlantiques permettant de contourner l'Afrique, l'Espagne a substituĂ© la voie ocĂ©ane directe. Cette voie ocĂ©ane dont la ligne de fuite horizontale vers l'ouest se heurtait Ă  la mĂ©ridianitĂ© d'un continent se trouva donc partagĂ©e Ă  Tordesillas (Guy Martinière, Frontières coloniales en AmĂ©rique du sud : entre «tierra firme» et «MaranhĂŁo». Cahiers des AmĂ©riques latines, N° 18 (SĂ©rie Sciences de l’Homme), 1978 - books.google.fr, Enali Leca De Biaggi, Martine Droulers, Cartographie et formation territoriale, Cahiers des AmĂ©riques latines, N° 34, RedĂ©couvrir le BrĂ©sil, 2000 - journals.openedition.org).

 

"conquérants"

 

1667. Louis XIV, en dĂ©veloppant avec Colbert toutes les ressources du royaume, s'est mĂ©nagĂ© les moyens de jouer le rĂ´le de conquĂ©rant. Première guerre, pour le droit de dĂ©volution contre l'Espagne ; occupation de diverses places des Pays-Bas et de la Franche-ComtĂ© (1668) (Louis AmĂ©lie SĂ©dillot, Manuel de chronologie universelle, Tome 1, 1865 - books.google.fr).

 

Le dramaturge Racine avait donc exactement prĂ©vu, dans sa dĂ©dicace au roi de sa pièce Alexandre le Grand (1665), la transformation de Louis XIV en roi conquĂ©rant :

 

"...je prévois que [...] Votre Majesté se couvrira Elle-même d'une gloire toute nouvelle; que nous La reverrons, peut- être, à la tête d'une armée, achever la comparaison qu'on peut faire d'Elle et d'Alexandre, et ajouter le titre de conquérant à celui du plus sage roi de la terre" (Stella Gargantini Rabbi,, Du conflit racinien à la comédie de moeurs: quatre essais sur l'égalité, 1986 - books.google.fr, fr.wikipedia.org - Alexandre le Grand (Racine)).

 

"Terre faudra"

 

Cassini, aidé par Chazelles, prolongeant vers le sud (1683 - 1702) le travail de Picard (1669 - 1670), et de La Hire au nord de Paris (1683 peu après la mort de Picard), acheva les opérations de la méridienne de l'Observatoire jusqu'à la Méditerranée où la terre fait défaut.

 

Le méridien de Paris entre dans la mer Méditerranée dans les environs de Barcelone. En 1683, Louis XIV ordonne aux mathématiciens de l'Académie des Sciences de continuer l'entreprise et de prolonger la méridienne vers le nord et le sud jusqu'aux frontières du royaume. Les travaux débutent la même année. Jean-Dominique Cassini (dit Cassini I), chargé des opérations, se dirige vers le Sud et de La Hire part vers le Nord. Après la mort de Colbert (septembre 1683), les travaux s'arrêtent, reprennent en 1700-1701, avec, pour aider son père la participation de Jacques Cassini (Cassini II). Ils s'arrêtent de nouveau pour n'être repris et terminés qu'en 1718 par Jacques Cassini, Maraldi et le fils de La Hire (fr.wikipedia.org - Méridien de Paris).

 

Poursuivre le méridien

 

Dix-sept années s'écoulerent avant que l'on reprit la description de la Méridienne; enfin vers 1700, le Roi informé par M. le Comte de Pontchartrain & M. l'Abbé Bignon, des avantages à tirer de la continuation de ce travail, ordonna d'en poursuivre l'exécution, elle fut reprise avec ardeur et totalement achevée dans la partie méridionale du Royaume en 1701. Il ne restoit plus qu'à prolonger dans un petit espace, depuis Amiens jusqu'à Dunkerque, les mesures de Picard, vers le Nord, pour avoir la Méridienne tracée d'un bout a l'autre de la France, et la mesure de 8° et demi du méridien. Mais de nouveaux obstacles vinrent encore à la traverse. Ils ne furent levés qu'en 1718, où grâces à ce zele et à cette persévérance, dont les sciences seules rendent les hommes capables; cette grande entreprise, commencée en 1669, quittée et reprise à plusieurs fois, parvint à son entiere exécution, au bout de cinquante années (Jean-Dominique de Cassini, Exposé des opérations faites en France en 1787 pour la jonction des observatoires de Paris et de Greenwich, 1789 - books.google.fr).

 

Ligne de "fuite"

 

De mĂŞme que la peinture mĂ©diĂ©vale Ă©tait sans perspective, la carte mĂ©diĂ©vale Ă©tait sans projection rigoureuse ; la Renaissance leur fournit Ă  l'une et Ă  l'autre cette «charpente gĂ©omĂ©trique» qui signifie domestication de l'espace humain. L'analogie n'est nulle part plus Ă©vidente que lorsqu'on considère la projection trapĂ©ziforme de Nicolaus Germanus, si populaire Ă  la fin du XVe siècle : la convergence des mĂ©ridiens vers les pĂ´les Ă©voque tout naturellement les lignes de fuite filant vers un point de convergence. Tout au long du XVIe siècle, la gĂ©ographie ne renonce pas Ă  la perspective qui apparaĂ®t parfois comme un succĂ©danĂ© de la projection : toute la cartographie rĂ©gionale de la Renaissance nous a montrĂ© cet affrontement entre la reprĂ©sentation en perspective, plus libre  mais plus Ă©vocatrice, et la reprĂ©sentation en plan plus rigoureuse et plus abstraite (Numa Broc, La gĂ©ographie de la Renaissance, MĂ©moires de la Section de gĂ©ographie, 1980 - books.google.fr).

 

"la MĂ©lite" : Melitta ou l'impuissance

 

Selon le conseiller De Lancre, Bacchus enseigne à Melita un sortilège pour un retour d'affection, cela pour discourir sur les pouvoirs de nouer ou dénouer l'aiguillette des prétendus sorciers qu'il pourchassa dans le sud-ouest de la France (Pierre de Lancre, L'incredulité et mescreance du sortilege plainement conuaincue. Ou il est amplement et curieusement traicté, de la verité ou illusion du sortilege, de la fascination, de l'attouchement, 1622 - books.google.fr).

 

Il semble que De Lancre prenne Bacchis pour le dieu Bacchus et l'orthographe du nom de la courtisane est Melitta (du grec "abeille", comme "melissa") (Lucien de Samosate, Dialogue des courtisanes - remacle.org).

 

Une Melissa épousa son frère Inachus et enfanta Phoronée le premier roi de Grèce. Il rassembla des populations dispersées en société en créant la cité d'Argos. Le Déluge d'Ogygès arriva sous le règne de Phoronée.

 

Point n'est besoin de rappeler l'existence du DĂ©mon de Midi. On sait que les tentations de l'Esprit du Mal obligent Ă  solliciter la dĂ©livrance ab incursu et DĹ“monio meridiano. Et d'ailleurs, remarque le conseiller de Lancre (Tableau de l'inconstance des dĂ©mons), après Nicetas et  Teodoret, Ă  midi : La nature tient les hommes plus oppressez de vapeurs, et le monde se trouve plus paresseux, oisif et opprimĂ© de vin, viande et de sommeil qu'en tout autre que le Diable vaque plus en ces heures esquelles il sait qu'il aura plutĂ´t audience qu'en tout le reste du jour et de la nuit (Roland Villeneuve, Le flĂ©au des sorciers: la diablerie basque au XVIe siècle, 1983 - books.google.fr).

 

Et ce que les Peres Iesuistes escriuirent au bon Pere Loyola, qu'Ă  Lorete y auoit des Demons, lesquels pour effaroucher ces bons Peres, & les dĂ©tourner de la deuotion qui est finguliere & non-pareille en ce lieu, les frappoient & tourmentoient mesme en plein midy, estoit-ce resuerie & en songe qu'ils se trouuoient terrassez & prosternez par terre ? (Pierre de Lancre, L'incredulitĂ© et mescreance du sortilege plainement conuaincue. Ou il est amplement et curieusement traictĂ©, de la veritĂ© ou illusion du sortilege, de la fascination, de l'attouchement, 1622 - books.google.fr).

 

Au chapitre 2 du De sphĹ“ra de Jean de Sacrobosco, traitĂ© Ă©lĂ©mentaire d'astronomie composĂ© au XIIIe siècle qui connaĂ®tra une extraordinaire fortune pendant toute la pĂ©riode mĂ©diĂ©vale et jusqu'au XVIIe siècle, on lit la dĂ©finition suivante du mĂ©ridien : "Le cercle mĂ©ridien est le cercle qui passe par les pĂ´les du monde et par le zĂ©nith de notre tĂŞte. Il est dit mĂ©ridien parce que, en quelque lieu qu'un homme se trouve et Ă  n'importe quel moment de l'annĂ©e, il est midi pour cet homme-lĂ . Pour cette mĂŞme raison, le mĂ©ridien est dit cercle du milieu du jour. Et il faut noter que quand une ville est plus Ă  l'orient que d'autres, ces villes ont des mĂ©ridiens diffĂ©rents. L'arc d'Ă©quateur compris entre ces deux mĂ©ridiens mesure la "longitude" entre ces villes. Si deux villes ont le mĂŞme mĂ©ridien, elles sont Ă©galement distantes de l'orient et de l'occident"

 

Le mot a d'abord été employé comme adjectif, avec une valeur figurée, dans diable méridien (remplacé plus tard par démon de midi) et au sens propre dans eure (heure) méridienne (v. 1260). Le mot est substantivé (1377, meridian) pour désigner le demi-cercle imaginaire qui passe par les pôles (Vincent Jullien, Le calcul des longitudes: un enjeu pour les mathématiques, l'astronomie, la mesure du temps et la navigation, 2002 - books.google.fr).

 

Henri, roi de Castille dit l'impuissant avait répudié sa première femme, Blanche d'Aragon, sous prétexte de sortilège. Il fut déposé en 1465 (Dictionnaire de la conversation et de la lecture, Tome 11, 1862 - books.google.fr).

 

Alphonse VI de Portugal dit le Victorieux, né le 21 août 1643 et mort le 12 septembre 1683, est roi de Portugal et des Algarves de 1656 à 1683, le second issu de la maison de Bragance. Deuxième fils de Jean IV, il devient héritier de la couronne à la mort à l'âge de 19 ans de son frère aîné, Théodose le 13 mai 1653. Il succède à l'âge de 13 ans à son père Jean IV mort le 6 novembre 1656, sous la régence de sa mère Louise-Françoise de Guzmán jusqu'au 28 juin 1662. En 1666, il épouse Marie-Françoise-Élisabeth de Savoie. Le roi se révèle impuissant. Sa conduite, notamment envers son épouse, sa faiblesse physique (il est épileptique) et son instabilité mentale, provoquent une crise de régime. La reine devient la maîtresse de son frère Pierre. Une cabale des deux amants leur permet de faire proclamer la déchéance du roi et de faire renvoyer son premier ministre Luís de Vasconcelos e Sousa (pt), comte de Castelho Melhor en 1667. Les Cortes prononcent sa déchéance le 24 novembre 1667 et donnent la régence à son frère Pierre. Celui-ci épouse Marie Françoise de Savoie-Nemours après l'annulation du mariage de son frère le 2 avril 1668. C'est aussi à cette période que roi de France, Louis XIV conclut le 31 mars 1667 avec Alphonse VI une nouvelle alliance qui oblige la monarchie espagnole à mettre fin à la guerre en signant le traité de l'indépendance du Portugal à Lisbonne le 13 février 1668. À la suite de sa déchéance, Alphonse est envoyé à Terceira, aux Açores, où il reste jusqu'en 1675. Rentré au Portugal, il demeure au château de Sintra jusqu'à sa mort en 1683 (fr.wikipedia.org - Alphonse VI (roi de Portugal)).

 

PtolĂ©mĂ©e prit pour origine le grand cercle passant par les Ă®les Canaries, sans prĂ©ciser quelle Ă®le, car il les a placĂ©es du Nord au Sud sur le mĂŞme mĂ©ridien : de cette extrĂ©mitĂ© du Monde connu alors, il a comptĂ© les degrĂ©s d'Ouest en Est. [...] Le choix du premier mĂ©ridien se compliquait alors du problème de la dĂ©clinaison magnĂ©tique que Colomb avait dĂ©couverte mais qu'il avait crue nulle et invariable vers les Açores. Par ailleurs, le traitĂ© de Tordesillas (1494) partageait le Monde Ă  dĂ©couvrir entre les Espagnols et les Portugais selon un grand cercle Ă  370 lieues Ă  l'ouest des Ă®les du Cap-Vert. On Ă©tait tentĂ© de faire coĂŻncider ces trois notions. Par exemple Mercator affirmait que le mĂ©ridien de l'Ă®le Corvo (Açores) est «commun Ă  l'aiguille aimantĂ©e et au pĂ´le du Monde». Dans son curieux petit ouvrage sur Le Point du jour, 1629, Nicolas Bergier remarquait, p. 64-65 : «Les nouveaux cosmographes l'ont recullĂ© vers l'Occident jusques sur les isles Flamandes vulgairement appelĂ©es les Azores... en cet endroit... ladite esguille tiendroict droit au point dudit Pole sans varier ne çà ne là» (Lucie Lagarde, Historique du problème du MĂ©ridien origine en France. In: Revue d'histoire des sciences, tome 32, n°4, 1979 - www.persee.fr).

 

ConquĂŞte amoureuse

 

Un des moyens les plus efficaces de la conquĂŞte amoureuse est la magie. Deux courtisanes, l'affreuse Gorgona et la jeune Melitta, et l'Ă©phèbe Glaukias ont recours aux passes, incantations et amulettes des spĂ©cialistes (D. mer. 1 ; 4 ; 8, 3. ps. 14). On ne peut mĂ©connaĂ®tre la couleur comique et accessoirement Ă©lĂ©giaque (c'est-Ă -dire dans une certaine mesure mimique) de ces pratiques. Elles ont d'ailleurs passĂ© dans les dĂ©clamations et de lĂ  dans le roman - il suffit de penser aux sortilèges dĂ©cisifs du prĂŞtre Ă©gyptien dans le roman d'Antonius Diogène. Ce sont les mĂŞmes clichĂ©s qui peignent les mĂŞmes effets redoutables, par exemple dans les Thesmophories (561) et dans le premier Dialogue des courtisanes (Jacques Bompaire, Lucien Ă©crivain: imitation et crĂ©ation, Tome 1 de Theatrum sapientiae: Essais, 1958 - books.google.fr).

 

Magie et sĂ©duction Ă  la cour de France, en 1667 : Madame de Montespan

 

Madame de Montespan ou Athénaïs de Montespan, à l'origine Françoise de Rochechouart de Mortemart, aussi appelée Mademoiselle de Tonnay-Charente, est née le 5 octobre 1640 à Lussac-les-Châteaux et morte le 27 mai 1707 à Bourbon-l'Archambault. Elle tient son nom le plus célèbre de son mariage (1663) avec Louis-Henri de Pardaillan de Gondrin, qui lui donne le titre de marquise de Montespan. Elle rencontre Louis XIV à l'automne 1666. Occupé par son amour pour sa favorite, Louise de La Vallière, il ne fait tout d'abord pas attention à elle. Mais, lorsqu'elle se lie avec la duchesse, le roi, la rencontrant souvent chez sa maîtresse et chez la reine, remarque sa conversation piquante, naturelle et enjouée. La marquise devient la maîtresse du roi en mai 1667. Son mari fait un scandale à la cour lorsqu'il apprend la nouvelle. Il est promptement enfermé au Fort-l'Évêque, puis exilé sur ses terres, en Gascogne, d'où il ne sort presque plus jusqu'à sa mort en 1691. En 1680, au moment de l'affaire des Poisons, elle est accusée par plusieurs prisonniers d'avoir donné au roi à son insu des aphrodisiaques, d'avoir fait dire des messes noires, accompagnées de sacrifices d'enfants, et d'avoir cherché la mort du roi et de la nouvelle favorite, Mademoiselle de Fontanges. Les historiens peinent à démêler le vrai du faux. Toujours est-il qu'elle ne fut pas inquiétée. (fr.wikipedia.org - Madame de Montespan).

 

En 1680, le lieutenant de police La Reynie Ă©crira Ă  Louvois, lors de l'Affaire des Poisons : «Il rĂ©sulte de l'interrogatoire de Lesage et de Mariette que, dès 1667, Mme de Montespan Ă©tait entre les mains de la Voisin qui avait dĂ©jĂ  fait pour elle des conjurations contre La Vallière et fait passer quelques poudres sous le calice par Mariette. La Voisin fit connaĂ®tre Lesage Ă  Mme de Montespan. La Voisin, Lesage, Mariette et d'autres s'Ă©taient dĂ©jĂ  concertĂ©s : Mariette et Lesage Ă©taient allĂ©s au château de SaintGermain au dĂ©but de 1668, dans le logement occupĂ© par Mme de Thianges. Ils avaient fait des cĂ©rĂ©monies qui avaient le sacrilège pour base, et Mme de Montespan rĂ©citait pendant ce temps une conjuration que Lesage et Mariette avaient Ă©crite. Le roi y Ă©tait nommĂ© avec Mme de Montespan et Mlle de La Vallière. Mme de Montespan avait donnĂ© Ă  Mariette deux cĹ“urs de pigeon pour qu'il y dise la messe dessus et les faire passer sous le calice. Cette messe fut dite Ă  SaintSĂ©verin devant Mme de Montespan ; puis elle alla dans la chambre de Mariette, oĂą les mĂŞmes cĂ©rĂ©monies qu'Ă  Saint-Germain furent dites. Lesage dit que l'on apporta des os de mort aux cĂ©rĂ©monies pour faire mourir La vallière» (Georges Bordonove, Louis XIV. Le Roi-Soleil, 1982 - books.google.fr).

 

Athénaïs

 

C'est chez les d'Albret, en 1663, que Françoise de Montespan change son prénom. Entraînée par son époux et son frère dans ce cercle précieux, elle y devient «Athénaïse» ou «Athénaïs». Le nom d'Athéna, déesse de la guerre et de la sagesse, protectrice des arts et de la cité d'Athènes, née de la cuisse de son père Zeus, convient parfaitement à la belle marquise, fière et intelligente (Agnès Walch, Duel pour un roi. Mme de Montespan contre Mme de Maintenon, 2014 - books.google.fr).

 

Ce prénom grec, comme Melitta, pouvait constituer un présage de gloire comparable à celle d'Alexandre le Grand pour le roi Louis XIV.

 

Par bonheur Strabon nous a conservĂ© le rĂ©cit de Callisthène, qui n'a pas Ă©tĂ© rĂ©digĂ© sans l'approbation d'Alexandre : «Callisthène donc dit qu'Alexandre dĂ©sirait très fort monter vers l'oracle, depuis qu'il avait appris que PersĂ©e autrefois et HĂ©raclès y Ă©taient allĂ©s. Parti de Paraitonion, malgrĂ© les vents du sud, il tint bon ; Ă©garĂ© par la poussière, il fut sauvĂ© par la venue de pluies et par deux corbeaux qui guidèrent sa route. [...] C'est au roi seul que le grand-prĂŞtre permit de pĂ©nĂ©trer dans le temple avec son habit ordinaire, les autres changèrent de vĂŞtements, et tout le monde Ă©couta dehors la rĂ©ponse de l'oracle, Ă  l'exception d'Alexandre, qui Ă©tait Ă  l'intĂ©rieur ; les rĂ©ponses n'Ă©taient pas rendues oralement comme Ă  Delphes et chez les Branchides, mais en grande partie par gestes et par signes, comme chez Homère : Il dit et le Cronide fit un signe de ses sourcils bleu-sombre, le devin tenant le rĂ´le de Zeus. L'homme toutefois avait dit expressĂ©ment au roi qu'il Ă©tait le fils de Zeus. [...] Callisthène ajoute encore ceci : alors qu'Apollon avait abandonnĂ© l'oracle des Branchides depuis que son sanctuaire avait Ă©tĂ© pillĂ© par les Branchides, qui avaient pris le parti des Perses au temps de Xerxès, et que, d'autre part, la fontaine avait cessĂ© de couler, elle avait alors repris, et des dĂ©putĂ©s de Milet avaient apportĂ© Ă  Memphis de nombreux oracles relatifs Ă  la filiation d'Alexandre avec Zeus, Ă  la future victoire d'Arbèles, Ă  la mort de Darius et au soulèvement de LacĂ©dĂ©mone. Callisthène dit encore que l'ÉrythrĂ©enne AthĂ©naĂŻs proclama sa noble origine : c'Ă©tait une femme semblable Ă  l'ancienne sibylle d'ÉrythrĂ©e.» La citation est abrĂ©gĂ©e ; Strabon n'a pas consultĂ© directement Callisthène. Mais il est certain que le panĂ©gyriste officiel a voulu mettre en relief trois Ă©lĂ©ments : l'assistance divine, la filiation divine et la confirmation par les oracles (Paul PĂ©dech, Historiens, compagnons d'Alexandre: Callisthène, OnĂ©sicrite, NĂ©arque, PtolĂ©mĂ©e, Aristobule, 1984 - books.google.fr).

 

Une troisième consĂ©cration de l'origine surnaturelle du roi vint de la Sibylle d'ÉrythrĂ©es, AthĂ©naĂŻs : elle vaticina, elle aussi, dans le mĂŞme sens que l'oracle didymĂ©en. Alexandre fils de Zeus, Alexandre monarque universel, Alexandre conquĂ©rant invincible, telle Ă©tait la foi Ă  laquelle se ralliait tout ce qui en Orient Ă©coutait les enseignements de la mantique. Il est visible que le pèlerinage au sanctuaire d'Ammon exerça une influence dĂ©cisive sur la pensĂ©e du jeune ArgĂ©ade. Ce qui a pu jusque-lĂ  n'ĂŞtre que le rĂŞve d'une imagination dĂ©bordante se prĂ©cise en une doctrine logique, ou le thème religieux de la filiation divine sert de base Ă  la conception politique de la domination du monde. L'AntiquitĂ© en jugea de la sorte. A une Ă©poque oĂą les rĂ©cits contemporains de la conquĂŞte macĂ©donienne subsistaient encore et oĂą l'on avait les tĂ©moignages originaux sous les yeux, un Ă©crivain qui, si peu historien qu'il soit, n'en reflète pas moins les opinions courantes sur le passĂ© de la Grèce, Lucien de Samosate, a nettement dessinĂ© la physionomie historique du vainqueur d'Issus (Georges Radet, Alexandre le Grand, 1931 - books.google.fr).

 

Une courtisane a séduit Alexandre.

 

Hétaïre réputée à Athènes pour sa beauté, Thaïs séduit notamment Ménandre, le poète comique, qui donne son nom à l'une de ses pièces. Elle accompagne l'expédition d'Alexandre le Grand en Asie, soit depuis le départ, soit depuis le séjour en Égypte, peut-être déjà en qualité de maîtresse de Ptolémée. La tradition veut que ce soit elle qui, à l'issue d'une nuit orgiaque, met dans la main d'Alexandre la torche qui embrase Persépolis en 330 av. J.-C, pour venger l'incendie d'Athènes par les Perses (fr.wikipedia.org - Thaïs).

 

Les femmes qui entouraient Alexandre étaient de plus en plus nombreuses et persuasives. Aux hétaïres s'étaient ajoutées les femmes d'Alexandre, les prisonnières de guerre et les trois cents femmes du harem du roi de Perse. Aussi les festins et les orgies s'étaient-ils multipliés. Certains rapportaient que les officiers d'Alexandre appréciaient le vin et les femmes. Les abus sexuels et la violence agrémentaient des banquets trop animés à Persépolis, Ecbatane, Samarcande. Quinte-Curce raconte qu'on pouvait assister à des scènes de viols, toutes les femmes dansant nues au milieu des soldats qui mouraient parfois d'ivresse ou de goinfrerie. On évoquait aussi des meurtres et des disparitions. En 325 avant J.-C., à Suse, Thaïs avait pu assister à un concours de buveurs de vin organisé par Alexandre. Un homme était mort en tentant de décrocher le premier prix. Il avait bu treize litres de vin. Quarante et un concurrents avaient également perdu la vie (Violaine Vanoyeke, Les voluptueuses : de l'Egypte à Rome, 2003 - books.google.fr).

 

Thaïs, après une orgie, excita Alexandre le Grand à brûler la ville de Persépolis (Jules De Brauwere, Catalogue de tableaux. Oeuvres de feu Mathieu Kirsch, délaissées par l'artiste et une jolie collection de tableaux modernes par divers artistes, 1873 - books.google.fr).

 

Mylitta

 

L'hypothèse selon laquelle le nom de Melitta serait une transcription grecque populaire de l'Ă©pithète orientale Mylitta, nom d'une dĂ©esse de la nature, a Ă©tĂ© acceptĂ©e par Imhoof-BlĂ»mer ; cf. W. Roscher, Lex., s. v. Melissa, p. 2640 (Ch. Picard, Ephèse et Claros, Bibliothèque des Ă©coles françaises d'Athènes et de Rome, NumĂ©ro 123, 1922 - books.google.fr).

 

Suivant HĂ©rodote, Ă  Babylone les femmes nĂ©es dans le pays Ă©taient obligĂ©es, au moins une fois dans leur vie, de se rendre au temple de Mylitta pour s'y prostituer Ă  des Ă©trangers ; elles ne pouvaient retourner chez elles que si quelque Ă©tranger leur avait jetĂ© sur les genoux quelque argent et les avait invitĂ©es au coĂŻt hors du lieu sacrĂ© : cet argent devenait sacrĂ© (Livre I, 199) (Cesare Lombroso, La femme criminelle et la prostituĂ©e, traduit par Louise Meille, 1991 - books.google.fr).

 

J'ai avancé cette supposition sur le texte d'Hérodote (Livre I, 131), d'après lequel Mitra des Perses est la même que Mylitta babylonienne, Alitta des Arabes, ou Vénus Uranie (Anaïtis de Strabon). [...] Je persiste à dire que Mithra (le génie médiateur, générateur) et Mylitta ou Anaitis (le principe femelle de la génération) sont deux êtres différents (M. de Hammer-Purgstall, Mémoire sur les rapports des doctrines de Mithra avec celles de l'Inde, Mémoires de l'Institut national de France, Volume 16, 1801 - books.google.fr).

 

Le nom de Mithra procède d'une racine *mei- (qui implique l'idée d'échange), assortie d'un suffixe instrumental. C'est donc un moyen d'échange, le «contrat» qui règle les rapports humains et fonde la vie sociale. En sanskrit, mitra signifie «ami» ou «amitié», comme mihr en persan. En zend, mithra désigne précisément le «contrat», qui a donc fini par être divinisé suivant le même processus que Venus, le «charme» chez les Romains (Robert Turcan, Les Cultes Orientaux Dans Le Monde Romain, 1989 - books.google.fr).

 

Mithra, le dieu du contrat, est qualifiĂ© de mĂ©sitès, c'est-Ă -dire d'intermĂ©diaire (Jean-Luc Desnier, "Le passage du fleuve": de Cyrus le Grand Ă  Julien l'Apostat : essai sur la lĂ©gitimitĂ© du souverain, 1995 - books.google.fr).

 

Mithra est un dieu solaire.

 

Mithra n'étant pas le Soleil mais l'une des divinités qui lui est associée, comme la déesse Anâhita (Anna Caiozzo, Images du ciel d'orient au moyen âge: une histoire du zodiaque et de ses représentations dans les manuscrits du Proche-Orient musulman, 2003 - books.google.fr).

 

Cartes et voyages

 

Romancier antérieur à Lucien qui l'a parodié, Antonius Diogène avait écrit un roman en vingt-quatre livres sur Les choses incroyables au-delà de Thulé dont il ne reste que le résumé (Théodore Reinach, Textes d'auteurs grecs et romains relatifs au judaïsme, 1963 - books.google.fr).

 

On connaĂ®t le roman d'Antonius Diogène par un rĂ©sumĂ© de Photius donnant les deux parties : le voyage imaginaire de Dinias vers ThulĂ© sur les traces de PythĂ©as, avec des explications "scientifiques" ; et les pĂ©rĂ©grinations de Dercyllis et Mantinias persĂ©cutĂ©s par le prĂŞtre Ă©gyptien Paapis (Dimitri Kasprzyk, De la gĂ©ographie au roman : les Apista d'Antonius Diogène, GĂ©ographies imaginaires, 2008 - books.google.fr).

 

Vers le temps d'Alexandre, PythĂ©as de Marseille acquit Ă©galement une rĂ©putation dans la Grèce comme astronome et comme gĂ©ographe. On a de lui une observation prĂ©cieuse de la longueur mĂ©ridienne du gnomon au solstice d'Ă©tĂ© (EncyclopĂ©die nouvelle, Tome 2 : Ari-Bos, 1840 - books.google.fr).

 

L'Histoire vraie de Lucien de Samosate, au IIe siècle de notre ère, interroge en le parodiant le genre des rĂ©cits de voyage, sa rhĂ©torique et ses prĂ©tentions intellectuelles Une bourrasque emporte le navire des voyageurs dans les airs, puis le dĂ©pose sur la Lune. LĂ , en visitant le palais du roi Endymion, le narrateur dĂ©couvre un Ă©trange dispositif optique : "Un immense miroir se trouve au-dessus d'un puits, peu profond; quand on descend dans le puits, on entend tout ce qui est dit chez nous sur la Terre; et si on regarde le miroir, on voit toutes les citĂ©s, tous les peuples, comme si on se trouvait au-dessus de chacun" [...] La carte, comme le miroir, montre ce que l'on ne peut pas voir par le regard direct : la terre habitĂ©e occupe une position analogue Ă  mon propre visage. Le miroir est un piège mĂ©taphysique pour les catĂ©gories du moi et de l'autre, de l'ici et de l'ailleurs. Il en va de mĂŞme de la carte, qui invite Ă  reconnaĂ®tre la terre, voire sa propre patrie, tout en instaurant une rupture radicale avec le lieu oĂą l'on est. Que le miroir se trouve sur la Lune redouble sur un mode mĂ©taphorique ce jeu de la proximitĂ© et de l'Ă©cart (Christian Jacob, De la Terre Ă  la Lune. Les dĂ©buts de la sĂ©lĂ©nographie au XVIIe siècle, Cartographiques: actes du colloque de l'AcadĂ©mie de France Ă  Rome, 19-20 mai 1995, 1996 - books.google.fr).

 

La Terre fait défaut

 

L'Insulaire ou Isolario, qui connaĂ®t son plus grand essor du XVe au XVIIIe siècle, c'est le livre des Ă®les, un atlas flottant d'oĂą les continents se sont absentĂ©s et qui n'enregistre que des Ă®les, des Ă®lots ou des Ă©cueils, Ă  la rigueur des promontoires, ces «PĂ©ninsules dĂ©marrĂ©es» qu'Ă©voquera Rimbaud dans Le Bateau ivre. [...] Car l'Insulaire est un atlas, mais c'est aussi un rĂ©cit, le rĂ©cit par Ă®les, un genre Ă  part entière, toute une littĂ©rature de «fictions en archipel» dont la fragmentation narrative Ă©pouse un ordre cartographique ouvert. Le prototype en est l'Histoire vraie de Lucien de Samosate au IIe siècle après JĂ©sus-Christ, mais le genre de l' Insulaire-rĂ©cit inclut aussi bien Le Quart Livre de Rabelais, Les Voyages de Gulliver de Swift, L'Archipel de la Manche de Hugo, certains des Voyages extraordinaires de Jules Verne. [...] L'invention de l'Insulaire, au XVe siècle, correspond Ă  une tout autre Ă©pistĂ©mĂ© que la nĂ´tre. C'est celle d'un monde encore tramĂ© par le système des quatre similitudes, d'un monde clos, mais qui tend Ă  s'ouvrir, sans pour autant voir brisĂ©e sa structure gĂ©nĂ©rale. Ce monde alors s'ouvre comme un fruit mĂ»r ou comme un ventre fĂ©cond : la masse des trois continents rassemblĂ©s autour de la MĂ©diterranĂ©e s'effiloche en une nappe de fragments qui partent Ă  la dĂ©rive et vont meubler les mers nouvelles. L'atlas insulaire de la Renaissance est ouvert, en expansion: il accompagne la croissance en largeur et en hauteur d'un espace maritime distendu. Trois siècles plus tard, en revanche, la Terre est circonscrite, balisĂ©e, contenue dans un rĂ©seau de lignes gĂ©omĂ©triques, grands cercles, mĂ©ridiens, ellipses, loxodromies. En fait, comme l'Ă©crit Michel Serres, dès le temps de Jules Verne, «la Terre est finie, bien finie» (Franck Lestringant, Insulaires en mouvement, Des Ă®les en archipel : flottements autour du thème insulaire en hommage Ă  Carminella Biondi, 2008 - books.google.fr).

 

Et peut-être se disait-il qu’au-delà les passes s’élargissaient, que l’archipel se divisait de plus en plus, que la mer n’y battait que des récifs, et qu’à lui, errant et fugitif, la terre manquerait au-delà du cap Horn... (Jules Verne, En Magellanie 1898 - www.diagonale-groenland.asso.fr).

 

Si l'ombre est cette forme dĂ©gagĂ©e du corps par le soleil lui-mĂŞme, si la lumière rĂ©vèle l'effroi et la mort Ă  travers cette forme presque dĂ©tachable, Ă  la fois personnelle et Ă©trangère, la mĂŞme division du sujet permet de se repĂ©rer, de vivre dans l'espace, le temps et le rĂ©seau des significations imaginaires. Tel est justement le dĂ©faut de la terre gaste que ce rĂ©seau ne fonctionne plus. Le destin de la Sibylle indique la nature de ce dĂ©faut : il se situe au-delĂ  de la liaison entre Éros et Thanatos, dans la dĂ©liaison des pulsions qu'ils reprĂ©sentent. Plus terrible que la danse de la mort sur la vie est le spectacle de «l'effroi dans une poignĂ©e de poussière», la dĂ©composition vivante, autre image de la charogne et de la Gorgone - l'ardent dĂ©sir de la mort chez celle qui a nĂ©gligĂ© la mort. [...] Or, dans le trajet de l'ombre, il manque un terme, celui de sa disparition au moment oĂą elle passe de l'arrière Ă  l'avant; il manque l'instant de la dĂ©sorientation, le zĂ©nith oĂą danse le dĂ©mon de midi. Ni matin, ni soir, le troisième terme d'oĂą l'ombre est absente mais qui laisse toute sa dimension Ă  l'angoisse, est peut-ĂŞtre celui de l'acedia qui frappe les pères du dĂ©sert (Marie Blaise, Terres Gastes: Fictions d’autoritĂ© et mĂ©lancolie, 2017 - books.google.fr).

 

Malte

 

"Melita" : en latin, c'est l'Ă®le de Malte. Mais l'article "la" devant "MĂ©lite" pose question. Il peut ĂŞtre dĂ©prĂ©ciatif et dĂ©signer une personne (cf. la courtisane Melitta de Lucien de Samosate).

 

Dans le langage courant, la course s'entend seulement de la poursuite que font des navires corsaires, c'est-à-dire armés et commandés par des personnes privées. Aussi peut-on définir la course maritime, une entreprise hostile (François Gairal, La course et les corsaires, Revue catholique des institutions et du droit, 1898 - books.google.fr).

 

Les chevaliers de Malte étaient engagés aux côtés de Venise dans sa guerre contre les Turcs pour sauver l'île de Crète qui sera perdue en 1669. Les corsaires civils ou religieux maltais s'attaquaient aussi aux navires français qui venaient du Levant, malgré l'irritation de Louis XIV.  Celui-ci interdira la course aux chevaliers français en 1679 (Anne Brogini, Malte, frontière de chrétienté (1530-1670), 2006 - books.google.fr).

 

Des mesures astronomiques furent faites à Malte (Melita en latin) par Jean Lombard en 1611, Chazelles en 1684, le père Feuillée en 1708.

 

Acrostiche : LLRT, Ă  l'envers TRaLLes

 

Rhodes, Isle au Midi de Carie, Rhodes. & regardée comme ne cedant point à Cypre, ni à Lesbos. Elle fut autrefois renommée, à cause de ce prodigieux Colosse du Soleil, qu'on y voyoit à l'entrée du Port (Journal littéraire, Volume 6, 1714 - books.google.fr).

 

Strabon donne 1,500 stades de longueur à la Propontide depuis Byzance jusqu'à la Troade, et à-peu-près la même largeur. Il adoptoit l'opinion de Pythéas sur la direction de cette mer, en plaçant l'Hellespont et le Bosphore de Thrace sous le même méridien. C'est, comme nous l'avons dit, la cause pour laquelle toute l'antiquité a tant élevé Byzance dans le nord. La longueur très oblique de la Propontide étant prise dans le sens du méridien, donnoit à cette partie de la Thrace et de l'Asie Mineure une élévation qu'elles n'ont point, et qui les défiguroit tellement, que la Bithynie se trouvoit transportée au nord de la Mysie, quoique, dans la réalité, elle soit à l'orient de cette province. Ceci confirme encore que la hauteur de Byzance n'avoit point été observée, quoiqu'en ayent dit Pytheas et Hipparque; et que sa latitude n'avoit été évaluée que d'après les distances itinéraires depuis la Troade, sans que l'on ait tenu compte, ou sans qu'on se soit apperçu de la grande inclinaison de cette route vers l'est.

 

De la Troade à Rhodes on comptoit 3,400 stades. Strabon observe, comme une chose essentielle pour l'intelligence de son systême, que, partant de Byzance et faisant route au sud, on court dans la direction d'une ligne droite, qui, coupant le milieu de la Propontide, vient traverser le détroit de Sestos et d'Abydos, et rase la côte de l'Asie Mineure jusqu'à la Carie. Il ajoute qu'il ne faut pas perdre cela de vue pour la suite de sa description; et que, quand il parlera des golfes de cette côte, il faudra toujours se rappeler que les caps qui les terminent, sont situés sous une même ligne qui est une espece de méridien. D'après cette explication, il devient facile de donner à la côte occidentale de l'Asie Mineure la configuration que Strabon lui supposoit. Comme ces parages étoient infiniment fréquentés, il entre dans beaucoup de détails qu'il seroit trop long de rapporter ici. D'ailleurs on trouveroit des lacunes dans les mesures de quelques unes des nombreuses sinuosités de cette côte.

 

La seule mesure que nous citerons comme la plus importante à connoître, est le chemin depuis Physcus en face de Rhodes jusqu'à Smyrne; il avoit 1,840 stades de longueur. La distance d'Ephese à Smyrne, qui se trouve comprise dans cette route, est de 320 stades, tandis que par mer elle est de 2,200 stades. 7(Pascal Francois Joseph Gossellin, Géographie des Grecs analysée; ou les systemes d'Eratosthenes, de Strabon et de Ptolémée comparés entre eux et avec nos connoissances modernes, 1790 - books.google.fr).

 

Au rapport d'ArtĂ©midore, la route qui part de Physcus, dans la PĂ©rĂ©e rhodienne, pour aboutir Ă  Ephèse, compte jusqu'Ă  Lagina 850 stades, 250 stades de plus jusqu'Ă  Alabanda, et 160 stades d'Alabanda Ă  Tralles. Mais pour arriver jusqu'Ă  Tralles il faut Ă  moitiĂ© chemin, juste Ă  l'endroit oĂą finit la Carie, passer le MĂ©andre. En tout, de Physcus au MĂ©andre, le trajet sur cette route d'Ephèse mesure 1180 stades. Si maintenant, immĂ©diatement Ă  partir du MĂ©andre, et en suivant toujours la mĂŞme route, on mesure l'Ionie dans le sens de sa longueur, on trouve une première distance de 80 stades jusqu'Ă  Tralles, puis 140 stades jusqu'Ă  MagnĂ©sie, 120 jusqu'Ă  Ephèse, 320 jusqu'Ă  Smyrne et une dernière distance de moins de 200 stades de Smyrne Ă  PhocĂ©e et Ă  la frontière de l'Ionie : ce qui, au calcul d'ArtĂ©midore, reprĂ©sente pour la longueur en ligne droite de l'Ionie un peu plus de 800 stades (Strabon, GĂ©ographie, Livre XIV - remacle.org).

 

Ce n’est que dans la seconde moitié du Ve siècle av. J.-C., lorsque naît une véritable littérature médicale que les informations sur les cantharides se font plus précises. Dans la Collection Hippocratique sont décrits – pour la première fois semble-t-il – les effets de leur ingestion (entre autres, des sueurs abondantes) et les bénéfices de leur usage (soigner l’hydropisie, l’apoplexie, l’ictère, provoquer le flux menstruel, faciliter l’accouchement, chasser l’arrière-faix). Pour ce qui est de leur préparation, il y est conseillé «d’ôter la tête, les élytres, les pattes, et de ne se servir que du corps».

 

Au cours des siècles qui suivent le dĂ©clin de l’Empire romain, la mĂ©decine Ă©volue dans le sud de l’Europe au grĂ© des invasions barbares, des transformations sociales mais aussi de la diffusion du christianisme. Vers la fin du Ve siècle, la mĂ©decine scolastique prend de l’importance lorsque Cassiodore invite les moines Ă  puiser leur savoir dans les Ĺ“uvres d’Hippocrate, Dioscoride et Galien. Les moines habituĂ©s Ă  une transmission fidèle des textes sacrĂ©s vont tout Ă  la fois perpĂ©tuer ces oeuvres, les diffuser et les mettre en pratique. Toutefois, c’est une utilisation privilĂ©giĂ©e des plantes qui distinguera pendant plusieurs siècles la pratique mĂ©dicale de ces religieux, le jardin de simples des monastères Ă©tant le principal pourvoyeur des drogues. Les cantharides sont dĂ©laissĂ©es comme la plupart des drogues animales, non seulement parce que l'Église repousse tout Ă  la fois l'animal et l'animalitĂ©, mais aussi parce que ces insectes sont porteurs de reprĂ©sentations nĂ©gatives en raison de leur utilisation comme poison et comme aphrodisiaque. Les cantharides n’en continuent pas moins Ă  ĂŞtre prĂ©sentes dans les mĂ©decines «populaires» et «traditionnelles» de l’Europe du Sud, mais aussi dans les savoirs savants des autres pays du Bassin mĂ©diterranĂ©en. En effet, après la chute de Rome, au IVe siècle, l'art mĂ©dical de l'AntiquitĂ© grĂ©co-latine va se perpĂ©tuer et se perfectionner Ă  Constantinople oĂą la capitale de l’Empire a Ă©tĂ© transfĂ©rĂ©e. Les savoirs mĂ©dicaux des pays mĂ©diterranĂ©ens, des zones correspondant Ă  la Russie mĂ©ridionale, des pays du Moyen-Orient et de l’Asie centrale... vont se conjuguer, entre permanence et Ă©volution. En tĂ©moignent les Ă©crits des diffĂ©rentes Ă©poques (Alexandre de Tralles, AĂ©tius, Paul d'Égine, etc.) oĂą les cantharides continuent Ă  ĂŞtre citĂ©es (Marie Elisabeth Motte-Florac, Controverses des anciens et savoirs contemporains : les ailes de la cantharide, 2005 - www.researchgate.net).

 

Au XVIIe siècle, les animaux mĂ©dicinaux ont retrouvĂ© une place importante dans la pharmacopĂ©e savante et les mĂ©decins ont frĂ©quemment recours Ă  la cantharide officinale (Lytta vesicatoria). L’insecte n’en poursuit pas moins sa route dans les circuits des commerces clandestins, vendu sous le manteau par les matrones avorteuses («les femmes dĂ©bauchĂ©es prennent des Cantharides pour perdre leur fruit») et par toutes sortes de pourvoyeuses de potions, philtres et poisons. Comme aphrodisiaque, la cantharide est souvent dissimulĂ©e par les courtisanes dans les mets qu’elles offrent Ă  leurs amants, une pratique mise Ă  profit par La Montespan pour Louis XIV. Ce dernier Ă©tait d’ailleurs un habituĂ© des «confortatifs» pour briller auprès des dames. François Quentin, dit «La Vienne», son premier valet de chambre, lui en fournissait, une «marque extrĂŞme de confiance en ce siècle oĂą l’on ne redoute rien tant que les empoisonnements». Or, la cantharide est aussi un poison. L’affaire des poisons contribuera Ă  rĂ©vĂ©ler l’usage immodĂ©rĂ© qui en est fait : «Dans toutes les maisons oĂą le lieutenant de police La Reynie fit perquisitionner, on trouva ces mouches bleuâtres, qui entraient dans la composition de la plupart des philtres amoureux.» La vente de cet insecte va dès lors faire l’objet d’une rĂ©glementation stricte (Élisabeth Motte-Florac, Les insectes aphrodisiaques, entre mets dĂ©licats et remèdes. Savoureux insectes, 2016 - books.openedition.org).

 

Typologie

 

La fondation d'Alexandrie est de 332 avant l'ère vulgaire (G. M. Ollivier-Beauregard, Les divinités égyptiennes: leur origine, leur culte et son expansion dans le monde : à propos de la collection archéologique de feu le docteur Ernest Godard, 1866 - books.google.fr).

 

Le report de 1667 sur la date pivot -332 donne -2331.

 

Epoque d'Apappus, roi de Thèbes en Egypte (Nicolas Lenglet Du Fresnoy, Tablettes chronologiques de l'histoire universelle sacrée et prophane, ecclésiastique et civile, depuis la création du monde, jusqu'à l'an 1743, Tome 1, 1744 - books.google.fr).

 

Ératosthène (300 ans avant J.-C.) remarqua que les villes d'Alexandrie et de Syène en Égypte étaient à peu près situées sur le même méridien (Franz Friedrich Ernst Brünnow, Francis Brünnow, Traité d'astronomie sphérique et d'astronomie pratique, Tome 1, traduit par Edouard Lucas, 1869 - books.google.fr).

 

Et Alexandrie sur le méridien de Rhodes et de Byzance.

 

Apappus franchit les cataractes de Syène et repoussa les nègres ainsi qu'une tribu de Bédouins qui menaçaient le sud de ses Etats; il châtia, au nord, des tribus arabes qui avaient attaqué les ouvriers égyptiens occupés aux mines de cuivre de la presqu'île du Sinaï; il ouvrit enfin la route commerciale de Keneh au port de Kosséir, sur la mer Rouge, et fit creuser des puits dans le désert, aux diverses stations de cette route (Casimir Raffy, Répétitions écrites d'Histoire universelle: depuis la création du monde jusqu'à nos jours, 1874 - books.google.fr).

 

Le nom d'Apappus est, d'ailleurs, fréquent sur les monuments égyptiens. On le trouve à Assouan, à El-Kab (province d'Esneh), à Kasr-esSayad (province de Qéneh), à Cheikh-Saïd, à Zawyetel-Maïtin (province de Mynieh), à Saqqarah (province de Gizeh), à Sân (province de Charqyeh); on le rencontre aussi sculpté sur les rochers de OuâdyMaghara, et à Hamamat, station de la route qui conduit de Qéneh à Qosseïr. Comme ce nom signifie en égyptien le géant, il est probable qu'il faut y chercher l'origine de la tradition qui donne à Apappus neuf coudées de taille. Il régna, dit-on, cent ans (François Auguste Ferdinand Mariette, Aperçu de l'histoire d'Égypte, 1874 - books.google.fr).

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