La peste en France, après l’Italie, en 1652
La peste en France, après l’Italie, en 1652

 

II, 29

 

1652-1653

 

L’oriental sortira de son siège,

Passer les monts Apennins, voir la Gaule :

Transpercera du ciel les eaux & neige :

Et un chascun frappera de sa gaule.

 

La peste, (« L’oriental Â»), « vielle comme le monde, et presque toujours venue de l’est [1]» se dĂ©clare en France en 1651 provoquant la mort de près d’un million de personnes. On accusa Mazarin de l’avoir introduite alors qu’il Ă©tait rĂ©fugiĂ© en Allemagne. La peste avait sĂ©vi 20 ans auparavant en Italie (« Passer les monts Apennins Â»). « Cette dernière Ă©pidĂ©mie de Mort noire rĂ©duisit en seize mois la population de Venise d’environ 150 000 Ă  100 000 habitants [2]».

Le dernier vers peut avoir une interprĂ©tation scientifique. En effet la peste a pour vecteur le bacille de Yersin. Or « bacille Â» vient du latin « bacillum Â» qui veut dire « verge, baguette Â», donc petite « gaule Â». Nostradamus tirait ses connaissances sur la maladie d’Ulrich de Mayence qu’il seconda en 1527 lors de l’épidĂ©mie de peste de Bordeaux, et qui pratiquait dĂ©jĂ  une sorte de vaccination [3].



[1] Pierre Goubert, « Le siècle de Louis XIV Â», le Livre de Poche – de Fallois, 1996, p. 260

[2] F.C. Lane, « Venise, une rĂ©publique maritime Â», Flammarion, 1985, p. 528

[3] Louis Schlosser, « La vie de Nostradamus Â», Belfond, 1985, p. 67

nostradamus-centuries@laposte.net