

Tourville, grand marin de Louis XIVII, 791689La barbe crespe &noire par engin Sugjugera la gent cruele & fiere. Le grand chyren
ostera du longin Tous les captifs par Seline baniere. C'est-à -dire : Ceux qui ont la barbe naturellement frisée vaincront les fiers et cruels; le grand Henri, qui est loin, délivrera ceux qui auront été pris par la bannière au croissant (ou de Sélim). Éclaircissement : En 1551, le corsaire ottoman Dragut s'empara de Tripoli sur les chevaliers de Malte. Henri II envoya Gabriel d'Aramon à Tripoli et celui-ci secourut une quarantaine des chevaliers, les seuls qui restaient. Peut-on prophétiser plus juste ? (E. Parker, La légende de Nostradamus et sa vie réelle, Revue du seizième siècle, Volume 10, 1923 - books.google.fr). Les prophéties faites après coup sont en effet les meilleures. Mais les chevaliers de Malte étaient-ils cruels et fiers ?
Il s'agirait de barbaresques qui s'imposent Ă d'autres barbaresques ?
D'autant que Dragut était anatolien et non africain, turc, ou issu d'anciennes populations antiques
(fr.wikipedia.org - Dragut). Chez les Mokches, l'influence turque s'est fait sentir fortement, et l'on rencontre un grand nombre d'individus aux
cheveux noirs et lisses, aux yeux noirs, parfois légèrement bridés, à la peau foncée, au crâne plus arrondi
(Science progrès : La nature, 1945 - books.google.fr). "Chiren"
Selon
Albert Slosman, « chyren »
désigne un natif du Sagittaire [1].
Cf. quatrain VI, 70 - Destin de Jacques Chirac - 1977. Le 12 janvier 1562, Charles-Emmanuel, dit le Grand, voyait le jour au château de Rivoles en Piémont. [...]
Les astrologues, gens alors fort en crédit, observèrent que le signe du Sagittaire était à l'horizon lors de la naissance du jeune prince, ce qui, dans
leur langage et suivant leurs théories, donnait au nouveau-né un ascendant pareil à ceux de Jules-César et d'Annibal, nés sous ce même signe, d'où ils concluaient
que le fils de Philibert-Emmanuel, comme ces héros de l'antiquité, serait un foudre de guerre. La disposition des esprits était à cette époque tellement inclinée
aux choses surnaturelles, que Philibert-Emmanuel avait mandé à la cour de Piémont, dans cette circonstance, tous les astrologues en renom, et parmi ceux-ci
notre Michel Nostradamus qui, dès sa première visite à la princesse, pronostiqua que Son Altesse accoucherait d'un prince, et que ce prince serait un grand capitaine.
Tonso, historien contemporain, raconte gravement que sœur Léone, religieuse de l'Annonciade de Verceil, après de ferventes prières et un vœu fait au bienheureux Amé de Savoie,
en vue de la fécondité et de l'heureuse délivrance de la duchesse Marguerite, éprouva elle-même le travail de l'enfantement au lieu de la mère, qui accoucha sans douleur.
Le généalogiste de la maison de Savoie, Guichenon, qui écrivait près de cent ans après Tonso, reproduit la même assertion avec un flegme aussi imperturbable que celui de son devancier
(Jules Baux, Histoire de la réunion à la France des provinces de Bresse, Bugey et Gex sous Charles-Emmanuel Ier, 1852 - books.google.fr). César, né en juillet -100, avait un ascendant en Sagittaire.
Jules César avait un ascendant en Sagittaire et, valorisant son signe de conception, aurait délibérément choisi de se
proclamer l'élu du signe suivant, celui du Capricorne […]. C'était, en quelque sorte, mettre l'Imperium en relation avec la succession même des signes du zodiaque et cela donnerait son plein sens ésotérique
à l'exèdre nord du temple de Mars Ultor, décrivant le Sagittaire et le Capricorne et occupé, en position centrale, par l'effigie d'Enée tenant Iule par la main. Par
ailleurs, il se pourrait qu'à partir de l'exemple de Jules César, le signe du Sagittaire et spécialement la présence de Jupiter ou du Soleil en Sagittaire
aient été considérés comme devant porter à la magistrature suprême (Néron et Septime Sévère)
(Jean Richer, Géographie sacrée dans le monde romain, 1985 - books.google.fr). La conception de Cesar se rencontra sous le signe du Sagittaire, qui luy promettoit de grandes victoires, & insignes triomphes.
Manilius liure quatrième dit en ces vers :
Necnon arcitenens prima quum veste resurgit,
Pectora clara dabit bello, magnisque triumphis,
Conspicuum patrias victorem ducet ad arces;
Sed nimium indulgens rebus Fortuna secundis
Inuidet in facie, sauitque asperrima fronti, &c.
(Jean Tristan de Saint-Amant, Commentaires Historiqves, Contenans L'Histoire Generale Des Emperevrs, Imperatrices, Caesars, Et Tyrans De L'Empire Romain, Tome 1, 1644 - books.google.fr). "longin"
LOINGAINGNE, longaigne, longaingne, longuaigne, longuingne, lungaigne: Marre d'eau croupie; lieu souterrain, caverne, cachot,
prison; cloaque, boue, excrément, fosse, latrine, cul de basse-fosse, garde-robe, voierie; terme injurieux; de longinquitas
(Jean-Baptiste-Bonaventure de Roquefort-Flaméricourt, Glossaire de la langue Romane, Tome 2, 1808 - books.google.fr,
Pierre Brind'Amour, Les premières centuries, ou, Propheties de Nostradamus (édition Macé Bonhomme de 1555), 1996 - books.google.fr). Jules César et les pirates
Cf. IX, 62 - 2149.
Jules césar fut prit par les pirates de Cilicie ("Seline - Sélinus - banière" : cf. II, 1; IV, 77 : association de "pirates" et de "Selin")
et retenu captif dans l'île de Pharmecuse.
Quand sa rançon est arrivée de Milet et qu'il est relâché en échange, il équipe aussitôt des navires du port des Milésiens,
court sus aux pirates, les surprend encore mouillés auprès de l'ile et fait main basse sur presque tous. Il s'empare de leurs trésors, jette les hommes en prison à Pergame et va
trouver Junius, gouverneur de l'Asie, et qui avait qualité, comme préteur, pour punir les prisonniers. Junius, couvant des yeux leur argent qui était considérable,
répond qu'il doit examiner à loisir ce qu'il doit faire des captifs. César laisse là le préteur, retourne à Pergame, fait sortir de prison tous les pirates et les
fait mettre en croix comme il le leur avait dit d'avance plusieurs fois dans l'ile, en ayant l'air de plaisanter
(Plutarque, Les vies des hommes illustrés, Tome 3, 1880 - books.google.fr). IV. Quel est donc l'opposé de la clémence ? C'est la cruauté, qui n'est autre chose que la dureté de l'âme dans l'application
des peines. Cependant il y a des gens qui, sans appliquer des peines, sont néanmoins cruels: ainsi ceux qui tuent des inconnus et des passants, non en vue d'un profit, mais pour
le plaisir de tuer. Souvent ils ne se contentent pas de faire mourir, mais ils veulent torturer : comme Sinis, comme Procuste, comme les pirates,
qui accablent de coups leurs prisonniers, et les mettent vivants sur le bûcher. C'est là sans doute de la cruauté :
mais comme elle n'est pas une suite de la vengeance (car il n'y a pas eu d'offense), comme elle ne s'exerce pas contre un coupable (car elle n'est précédée d'aucun crime),
elle est en dehors de notre définition, laquelle ne comprend que l'excessive rigueur dans l'application des peines. Nous pouvons dire qu'il n'y a pas cruauté, mais férocité
Ă chercher des jouissances dans les tourments des autres
(Oeuvres complètes de Sénèque le philosophe, traduit par Désiré Nisard, 1863 - books.google.fr). C'est parce qu'il reconnaît que la pauvreté engendrée par la guerre peut pousser au brigandage que Pompée se montre magnanime envers certains
pirates d'Asie Mineure : ceux qui sont devenus pirates non par méchanceté, mais poussés par cette pauvreté, il ne les fait pas prisonniers, il ne les tue
pas, il les envoie peupler des villes de Cilicie Trachée et Dymé en Achaïe
(Catherine Wolff, Comment devient on brigand ?, Rome : éduquer et combattre, 2022 - books.google.fr). Qui est le plus cruel et fier des pirates ou de César ?
Pilosité
Jules (grec Ioulios; de ioulos, poil follet : i prosth., et oulos)
(L. Grimblot, Vocabulaire synthétique de la langue française, 1902 - books.google.fr). C'est une forme augmentative de l'adjectif oulos (frisé), même sens, qui appartient selon Curtius,
Ă la mĂŞme famille que vellus, toison, villus, poil, le gothique allemand wolle, laine
(Grand dictionnaire universel du XIXe siècle Larousse, Tome 9 : H.I.J.K, 1873 - books.google.fr). Voyez-vous Jules César cousin du Frisé, apache des Batignolles ?
(François Durand, Le marbre opistographe du chemin d'Avignon, Bulletin, Numéros 71 à 78, Comité de l'art chrétien de Nîmes, 1916 - books.google.fr). Les personnages au-dessous de quarante ans sont représentés avec une barbe courte, qui contourne quelquefois la joue et le menton,
tandis qu'ils en sont après cet âge complétement dépourvus. On en trouve un remarquable exemple sur la rare médaille où Jules César, constamment représenté sans barbe dans ses autres
effigies, l'est au contraire avec la barbula, après que le sénat l'eut proclamé dieu et lui eut décerné les honneurs divins [APOTHEOSIS] : ici la barbe est
un signe de l'éternelle jeunesse que lui a rendue son apothéose. Vers la quarantième année seulement on supprimait totalement la barbe. La porter après cet âge
ou la laisser croître auparavant (barbam promittere, demittere), était une marque ou de négligence (car tout le monde ne prenait pas tant de soin), ou de grande
affliction, motivée par un deuil [LUCTUS], par une condamnation ou la nécessité de se défendre contre une accusation publique", ou par quelque grande calamité :
c'est ainsi que Jules César, après la défaite de son légat Titurius en Gaule, Caton, après la bataille de Thapsus, Marc-Antoine, après celle de Mutina; Octave,
après sa rupture avec Sextus Pompées, et plus tard, quand il régna, après la défaite de Varus, firent paraître leur douleur
(Charles Daremberg, Dictionnaire des antiquités grecques et romaines, Tome 1, 1877 - books.google.fr). Quelques médailles représentent le jeune César avec sa barbe naissante, qu'il quitta, selon Dion, au commencement de l'an 715, &
qui ne paroît plus sur les médailles postérieures
(M. de la Nauze, Dissertation sur le poids de l'ancienne livre romaine, Mémoires de littérature tirés des registres de l'Académie royale des inscriptions et belles-lettres, Tome 30, 1764 - books.google.fr). Cicéron paraît avoir été le premier à soupçonner et à craindre la douceur de sa conduite politique, qu'il comparait à la
bonace de la mer, et à reconnaître la méchanceté de son caractère sous ce dehors de politesse et de grâce dont il la couvrait. «J'aperçois, disait cet orateur, dans tous ses projets et dans toutes
ses actions des vues tyranniques; mais quand je regarde ses «cheveux si artistement arrangés, quand je le vois se gratter la tête du bout du doigt, je ne puis
croire qu'un tel homme puisse concevoir le dessein si noir de renverser la république.» Mais cela ne fut dit que longtemps après
(Plutarque, Vie de César expliquée littéralement annotée et revue pour la traduction française, 1860 - books.google.fr). Chez les Romains, plusieurs mots servaient à désigner la chevelure : coma, capilli, s'employaient d'une façon générale
pour toute espèce de cheveux, longs ou courts, frisés ou plats; coma plus particulièrement pour les cheveux non coupés; caesaries se disait d'une belle et abondante chevelure.
Ce terme se rencontre appliqué même à la barbe avec l'idée de richesse et de beauté. Enfin crines, employé le plus souvent dans une acception
générale, désigne plus précisément des mèches séparées naturellement ou artificiellement par la coiffure
(Charles Daremberg, Dictionnaire des antiquités grecques et romaines, Tome 2, 1887 - books.google.fr). Caesaries barbae : longue barbe
(Nicolas Mathieu, Les femmes en Gaule romaine, 2021 - books.google.fr). Enéide Livre 1, 590 : "decoram caesaries", «chevelure», vient de caedere, «couper», et s'utilise donc seulement pour les hommes
Par ailleurs en qualifiant la chevelure d'«élégante», il cherche aussi à montrer que chez Énée la beauté était naturelle afin qu'on ne puisse en attribuer tout le crédit
à Vénus sans rien laisser à Énée, ni, au contraire, ne rien porter au crédit de sa mère et de ses faveurs, ce que révèle mieux encore la comparaison qui suit, comme Horace,
avec une grande habileté, dans «les hommes courageux naissent d'hommes courageux» [Hor., Od. IV, 4, 29]
(Alban Baudou, Séverine Clément-Tarantino, À l' École de Virgile: Commentaire à l'Énéide de Servius (Livre 1), 2015 - books.google.fr). Chèvre
Les Poplifugia ne sont pas comparables au Regifugium, fuite d'un homme seul. Ils sont en liaison avec les 45 Ludi apollinares
qui commençaient le lendemain (T. Live, XXVII, 23. lire: tertium Idus Quinctiles). 8. Les Ludi apollinares ont remplacé une fête de Veiouis, dieu d'aspect semblable à Apollon
(A. G. V, 12; Ov. F., 3, 437). Le jour des Poplifugia, 5 juillet, le Sénat avait placé les natalicia de César né cependant le 12 juillet, et uni le culte de César
à celui de Jupiter, très 50 probablement à Veiouis. Car que les Jules aient eu un lien de culte avec Veiouis, c'est ce que prouve une inscription de Bovillae, ville
où ils ont habité: Vediouei Patrei genteiles Iuliei. Les Poplifugia étaient une lustration à l'aide de chèvres à un dieu médecin (Veiouis). Le mot fugere indique que le
peuple évitait ainsi la peste. 9. Les Caprotinae des nones de juillet étaient une fête pour obtenir la fécondité des femmes, Macr. I, 11. La bataille à coups de branches
de figuier est un rite de fécondation (Var. L. L., 6, 18; 5 Plut., Cam., 33 suiv.). La liberté de cette fête en a fait exclure les femmes et jeunes filles de naissance libre.
La Junon sabine porte une peau de chèvre; de même Junon Caprotina à Lanuvium
(Paul Lejay, Revue de philologie, de littérature et d'histoire anciennes, Volume 33, 1909 - books.google.fr). On partage la Cilicie en partie orientale, ou Campestris, à cause de ses vastes plaines, et en partie occidentale ou Cilicie Trachée, mot grec qui
veut dire rude et montueux. Les Hypachéens, anciens habitants de cette contrée, prirent le nom de Ciliciens, de Cilix, fils d'Agénor. Le cilice, espèce d'habit fait de poils de bouc ou de chèvre, fut d'abord
fabriqué en Cilicie; c'est de là qu'il tire son nom. Cette étoffe, quoique rude et grossière, était fort en usage chez les anciens. Les soldats et les matelots n'en portaient point d'autre.
La Cilicie-Trachée était la retraite des pirates qui furent détruits par Pompée
(François de Salignac de La Mothe Fénelon, Les aventures de Télémaque: et, Les aventures d'Aristonoüs, 1861 - books.google.fr). "noir"
"niger" en parlant de caractère, noir, méchant, infame, impie, criminel : Argentarius Sext. Clodius, cui nomen est
Phormio, nec minus niger, nec minus confidens quam ille Terentianus est Phormio, Cic. Cæcin. 10; de méme : Absentem qui rodit amicum... solutos Qui captat risus hominum famamque dicacis, Fingere qui non
visa potest, commissa tacere Qui nequit; hic niger est, hunc tu, Romane, caveto, celui-là est dangereux: Romain, méfic-toi de lui, Hor. Sat. 1, 4, 85
(Napoléon Theil, Grand dictionnaire de la langue latine, Tome 2, 1883 - books.google.fr). Nil nimium studeo Cæsar tibi velle placere, Nec scire utrum sis albus an ater homo.
(O César, je n'ai pas trop souci de te plaire ! Es-tu blanc ? es-tu noir ? Il ne m'importe guère !)
(Les poésies de Catulle, Tome 1, Eugène Rostand, Eugène Benoist, 1882 - books.google.fr). A l'égard du Poëte Catulle, ses vers sont venus jusqu'à nous, & Cesar en jugeoit bien, quand il se plaignoit que les taches
dont il l'avoit noirci ne s'effaceroient jamais. Cependant il receut avec tant d'honnêteté la satisfaction que Catulle luy fit sur ce sujet, qu'il le retint à souper, & avant cela il ne
voulut jamais rompre avec le pere de ce Poëte, qui étoit de ses anciens amis. Il n'étoit pas plus ardent à venger les desseins que l'on avoit contre sa vie
(Samuel de Broë (Seigneur de Citry et de la Guette), Histoire Du Triumvirat D'Auguste, Marc Antoine Et Lepidus, Avec les Particularitez de la Vie de Jules Cesar, Tome Premier, 1694 - books.google.fr). César se saupoudrait plutôt la tête de poudre d'or.
"engin"
Engin désigne à la fois l'intelligence et l'adresse, par lesquelles le plus faible prend le dessus sur le plus fort. Engin peut évoluer vers feinte,
stratagème, subterfuge, tout en désignant aussi la machine, le mécanisme. En dérivent le verbe engignier, concevoir, le nom commun engignëor, inventeur, ingénieur, et
l'adjectif engignos, intelligent, adroit, habile, qui peut aussi signifier trompeur ou perfide. Ce glissement sémantique traduit autant d'émerveillement que de méfiance.
Comment s'en étonner, puisqu'un savoir théorique ou technique complexe peut inquiéter le non-initié et revêtir des allures magiques, en bien ou en mal.
Il s'avère d'ailleurs que les connotations positives d'engin et de ses dérivés l'emportent largement. Sinon, comment aurait-on attribué à Virgile et à Salomon,
figures respectées entre toutes, «toutes les facettes de l'engin». Plus encore qu'arts mécaniques, engin permet d'échapper à la malédiction qui pèse traditionnellement sur
travail et sur labeur
(Hervé Martin, Mentalités médiévales, XIe-XVe siècle, Tome 2, 1996 - books.google.fr). Au XVIe siècle, engineor a été latinisé en ingénieur. Amyot définit la «méchanique» :
«l'art des ingénieurs». Montaigne écrit que César aime
à faire valoir «ses inventions à bâtir ponts et engins» et à «se faire connaître excellent ingénieur» (Essais, I, 17). Longtemps encore,
ingénieur a gardé l'empreinte de son origine militaire. C'est ce qui explique que Voltaire ait appelé le maréchal de Vauban «le plus grand ingénieur qui ait jamais existé».
D'après ce sens d'ingénieur s'est développé le sens militaire de génie (corps qui est chargé des constructions, des fortifications et autres travaux)
(Georges Gougenheim, Les mots français dans l'histoire et dans la vie, 2010 - books.google.fr). Gens Julia
JULIA (gens) : Famille patricienne de moyenne envergure, mais qui doit à un seul et unique de ses membres d'avoir été portée au pinacle et
de devenir le berceau de la plus célèbre des dynasties impériales romaines. Originaires d'Albe, les Julii vinrent s'établir à Rome avec d'autres familles
de leur cité, sous le règne de Tullus Hostilius. Ils prirent pour cognomen le nom de leur fondateur légendaire, Iule, fils d'Énée et, par lui, petit-fils
de la déesse Vénus en personne. La branche des Julii Caesares ne fit son apparition que dans la première moitié du IIIe siècle av. J.-C., à la suite de l'exploit
accompli par un Lucius Julius lors de la première guerre punique. Il aurait vaincu au cours du combat un éléphant de l'armée carthaginoise.
C'est pour perpétuer le souvenir de ce fait héroïque qu'on l'honora du surnom de Caesar qui veut dire «éléphant» en langue punique (les traditions rapportées dans
l'Histoire Auguste par Spartien, Vie d'Aelius Verus : opération césarienne pratiquée sur sa mère, le fait d'être né avec de longs cheveux, caesaries,
ou d'avoir des yeux d'un bleu céleste, caesii oculi, n'ont pas, semble-t-il, trouvé une large audience). A la suite des affranchissements et de l'octroi
du droit de cité, prodigués avec une généreuse désinvolture par César, la gens Julia se trouva littéralement envahie par des provinciaux et des anciens
esclaves
(Gérard Walter, Historiens romains : César, 1968 - books.google.fr). On a rapproché "caesar" de l'adjectif caesius, d'une coloration «gris-bleu», qui correspond au grec glaukos
(Danielle Gourévitch, Chirurgie obstétricale dans le monde romain : césarienne et embryotomie, Naissance et petite enfance dans l'Antiquité, 2004 - books.google.fr). Dans la rubrique précédente (En., I, 284) Servius écrit :
"...Caesar (dictus est) quod caeso matris neutre natus est"; le participe
caeso, de caedo : couper, tailler, ouvrir en fendant. Le dictateur ne fut pas le premier de la gens lulia à le porter : son père C. lulius Caesar, son grand-père,
C. Iulius Caesar, et son arrière-grand-père, L. Iulius Caesar, l'avaient ajouté à leur nomen. L'origine de ce cognomen est contestée. P. Festus écrit :
"Caesar quod est cognomen Iuliorum a caesarie dictus est, quia scilicet eum caesarie natus est : … parce qu'il est né avec des cheveux (coiffé ?)" (P. Festus, 50, 7).
Ernout-Meillet ajoutent : "Ce sont là sans doute des étymologies populaires, et caesar doit être étrusque" (Ernout-Meillet, op.cit., p. 84, s.u. caesar).
Et cette dernière explication remet évidemment en cause la naissance, "par césarienne", de Jules César (cf. R. Etienne, Jules César, Paris, Fayard, 1997, p. 11).
Pour ne pas parler de cette étymologie proposée par Servius (uariae etymologiae) : "...parce que son aïeul, en Afrique, tua de sa propre main un éléphant, [animal]
qui, en langue punique, se dit caesa" (Ser., ibid.)
(Philippe Dain, Mythographe du Vatican III. Traduction et commentaire. Besançon : Institut des Sciences et Techniques de l'Antiquité, 2005 - www.persee.fr). Acrostiche : LS LT, Lucius Sylla Legem Tulit
Sylla ou Sulla, en latin Lucius Cornelius Sulla (Felix à la fin de sa vie), né en 138 av. J.-C. et mort en 78 av. J.-C.
à Puteoli (Ager Campanus), est un célèbre général et homme politique romain de la fin du IIe et du début du Ier siècle av. J.-C., dictateur jusqu'à son abdication en 81 av. J.-C..
L·SVLLA·IM (Lucius Sylla imperator) Char triomphal de Sylla, sur un aureus de Lucius Manlius Torquatus, émis en 82 av. J.C.
(fr.wikipedia.org - Sylla). Deinde ipse Cæcina, cùm circuiret prædia, venit in iftum fundum: rationes à colono accepit. Sunt in eam rem testimonia. Postea cur, Æbuti,
de isto potius fundo, quà m de alio, si quem habes, Cæcinæ denuntiabas, si Cæcina non possidebat ? Ipse porrò Cæcina cur se moribus deduci volebat : idque tibi de
amicorum, etiam de ipsius C. Aquilii sententia responderat ? At enim Sylla legem tulit (Cicéron, Oratio pro A. Caecina)
At enim Sylla legem tulit : Dicit legem, quam victor Sylla civitatem Volaterranis ademerat.
(M. Tullii Ciceronis Opera, cum delectu commentariorum, in usum serenissimi Delphini, Tomus quartus, 1744 - books.google.fr). Selon l'écrivain romain Tite-Live, elle fournissait des céréales et du bois pour la construction navale. Volterra commit ensuite
l'erreur fatale de soutenir le camp des perdants dans la guerre civile de Rome, ce qui conduisit le vainqueur Sulla à mettre la ville à sac en 80 avant notre ère, après un siège de deux ans.
Le général romain réinstalla alors un grand nombre de ses vétérans sur le territoire de Volterra: les Romains ne partiraient pas de sitôt.
À long terme, la vie sous la domination romaine devint plus supportable grâce à l'influence favorable de la famille locale des Caecinae auprès de plusieurs dirigeants
romains, dont Jules César et Octave. Plusieurs membres du clan Caecinae furent consuls, ce qui explique peut-être le statut élevé de la ville en tant que colonia Augusta.
Un membre éminent de la famille, Aulus Caecina, qui, en plus d'être un écrivain important et un bon ami de Cicéron, est connu pour avoir fait courir ses chars à quatre chevaux
au Cirque Maxime de Rome
(Mark Cartwright, Ancienne Volterra, traduit par Babeth Étiève-Cartwright, 2017 - www.worldhistory.org). Aulus Caecina est le fils d'un autre Aulus Caecina. Il a pris le parti de Pompée lors des guerres civiles, et a publié
une diatribe contre César, par lequel il a été banni et a dû s'exiler après la bataille de Pharsale (48 av. J.-C.). Aulus Caecina s'est rétracté dans un ouvrage intitulé Querelae, et par
l'intercession de ses amis, surtout, de Cicéron, il a obtenu le pardon de César. Caecina était considéré comme une autorité importante de la divination
étrusque entrant dans la rédaction du recueil de l'Etrusca disciplina et à laquelle il a cherché à donner une assise scientifique par l'harmonisation de ses théories avec les
doctrines des stoïciens. Des fragments considérables de son travail (traitant de la foudre) peuvent être trouvés dans les écrits de Sénèque. Caecina était intimement lié avec
Cicéron, qui parle de lui comme d'un homme talentueux et éloquent et il ne fait aucun doute qu'il se soit inspiré de lui dans son propre traité De divinatione.
Une partie de leur correspondance est conservée dans les lettres de Cicéron (Ad Fam. VI. 5-8 ; IX et XIII. 66)
(fr.wikipedia.org - Aulus Caecina). Tarquitius Priscus (1st century BC or early 1st century AD) was a Roman writer of Etruscan heritage, known for works on the
etrusca disciplina, the body of knowledge pertaining to Etruscan religion and cosmology. Pliny names Tarquitius as a source for the second book of his Natural History and associates him with Aulus Caecina,
who also wrote on Etruscan religion and who lived in the time of Julius Caesar
(en.wikipedia.org - Tarquitius Priscus). Nous retrouvons les mêmes tendances, manifestées par Varron dans ses Antiquitates rerum humanarum et divinarum,
dans l'étude de diverses religions étrangères, par exemple dans le De disciplina etrusca de Tarquitius Priscus. C'est la raison pour laquelle Rome fut envahie par des cultes syncrétiques
orientaux fondés sur l'astrologie, ainsi que le révèle l'apothéose de Jules César sous forme d'étoile
(Luigi Pareti, Histoire du développement culturel et scientifique de l'humanité, Tome 2 : L'antiquité, de 1200 avant J.-C. à 500 de notre ère, 1967 - books.google.fr). Tarquitius Priscus n'eut aucun démêlés avec César.
Tarquitius Priscus a été élaborée à une date que l'on ne peut préciser, mais en tout état de cause au milieu du Ier
siècle avant J. C. Elle est contemporaine des travaux d'érudition qui illustrent le floruit de l'Etrusca disciplina. Ce sont les termes choisis par le traducteur qui doivent ici retenir notre
attention. On observe en effet dans l'ensemble du passage le souci d'éviter, pour définir le pouvoir politique, tout terme évoquant le regnum; il est question à deux reprises
d'imperator et une fois, de princeps ordinis et generis, à qui est promise la felicitas. Le traducteur a choisi des notions romaines susceptibles de s'appliquer aux généraux de
la fin de la république, qui traduisent leurs aspirations sans toutefois heurter les sentiments démocratiques ou républicains. Quant au princeps ordinis et generis, on ne peut s'empêcher de
penser à Auguste ou, sinon, au fondateur de la race latine, héros de l'Enéide. Le choix de ces termes mérite d'être souligné, car dans un extrait d'inspiration voisine, qui concerne
la théorie des foudres et qui est emprunté par Servius aux Libri reconditi, la notion de rex va venir s'ajouter à la mention du princeps ciuitatis : «Si la foudre effleure de son
souffle un homme qui occupe le premier rang dans l'Etat ou qui est roi et s'il survit , ses descendants seront célèbres et jouiront d'une gloire éternelle.» La glose de Servius concerne
la foudre jovienne qui a frappé Anchise : depuis cet avertissement, Anchise se sent haï des dieux et il hésite à suivre Enée sur la route de l'exil. Il faut plusieurs signes divins pour le faire
changer de décision : l'aigrette de feu qui entoure la tête du petit Iule, un coup de tonnerre à gauche et une étoile filante dans le ciel (stella facem ducens). Le
poète mêle des données latines et étrusques. Quant à la glose de Servius, elle se réfère de manière assez précise à la théorie des foudres étrusques et aux Libri fulgurales. Elle annonce
un règne glorieux dans des termes qui rappellent la citation de l'Ostentarium Tuscum, mais en élargissant la notion de pouvoir et en envisageant assez clairement
le pouvoir monarchique. Du point de vue des Etrusques, comme le précise Sénèque, la foudre peut ne pas consumer ou brûler les êtres qu'elle frappe, mais les effleurer
de son souffle; concernant un princeps ciuitatis ou un roi, un tel prodige était donc considéré comme un présage de grandeur, d'après les Libri reconditi. Il est ici
question, à travers la mention du princeps et du rex, de fulmina regalia; or il existait, avant l'Enéide, une première définition des fulmina regalia que Sénèque
emprunte à bonne source, en l'occurrence Caecina. Dans une liste de treize nomina fulgurum, l'étruscologue mentionne, de manière isolée, les fulmina regalia :
«Les foudres royales sont celles qui frappent, dans une république (urbs libera), le comitium ou les endroits officiels (principalia loca), elles annoncent qu'un
danger de monarchie menace l'Etat.» Cette première définition exprime en termes clairs une condamnation de la tyrannie, de toute forme de pouvoir monarchique;
le signe est funeste et indique un danger
(Charles Guittard, Etrusca disciplina et regnum : actualité des signes relatifs au pouvoir royal à la fin de la République, Acta Classica Universitatis Scientiarum Debreceniensis, Volumes 38 à 39, 2002 - books.google.fr). Cf. star/comet/coma/caesaries/caesar
(James J. O'Har, True Names, Vergil and the Alexandrian Tradition of Etymological Wordplay, 2017 - books.google.fr). Cf. quatrain V, 59 : "étoile en barbe".
"baniere"
Dans le passage oĂą Plutarque (Pomp. 24, 2) montre les pirates ornant leurs bateaux de "stulisi chrusais", il peut
s'agir de mâts aussi bien que de banderoles. Toutefois, on a pris l'habitude de désigner par stylis le vexillum naval
(Charles Daremberg, Dictionnaire des antiquités grecques et romaines, Tome 4, 1877 - books.google.fr,
Jean de Cambrai (Jean de Thuin, XIIIe siècle), Li hystore de Julius Cesar, Eine altfranz. Erzählung in Prosa, 1881 - books.google.fr). Pollux explique que la stylis est une pièce de bois verticale, à laquelle on suspend une sorte de pavillon.
De ces témoignages littéraires il ressort assurément que la stylis se situe bien à la poupe du navire (la trière), qu’elle est fixée à l’aplustre et qu’elle a essentiellement une valeur décorative :
elle permet de hisser le pavillon du navire. Un passage de Plutarque met également en lumière le rôle d’enseigne de la stylis : cf.
Plutarque, Pompée, Chapitre 24, 4 : «Il existait en beaucoup d'endroits des mouillages pour les bateaux des pirates et des postes fortifiés de signalisation;
ils ne disposaient pas seulement pour attaquer d’escadres, qui, par l’importance des équipages, l’habileté des pilotes, la rapidité et la légèreté des embarcations,
étaient bien adaptées à leur tâche : ce qu’il y avait là de redoutable était encore moins affligeant que l’appareil odieusement fastueux de ces stylides dorées,
de ces tapis de pourpre, de ces rames plaquées d’argent, comme si les pirates s’enorgueillissaient et étaient fiers de leur malfaisance»
(Natacha Trippé, Sur une inscription de Cyzique. In: Revue des Études Anciennes. Tome 110, 2008, n° 2 - www.persee.fr,
Plutarque, Vie des hommes illustres, traduit par Alexis Pierron, 1853 - remacle.org). "baniere" : vexillum, signum
(Aimar de Ranconnet, Thresor de la langve francoise tant ancienne que moderne, 1960 - books.google.fr). Aimar de Rançonnet, né en 1498 (cette date n'est pas certaine, la BNF préfère indiquer 14..-1559) à Périgueux et mort le 13
septembre 1559 à La Bastille à Paris, est un littérateur et grammairien français, philologue, et juriste, conseiller au Parlement de Bordeaux. Aymar de Rançonnet est arrêté sur ordre du cardinal de Lorraine
le 21 juin 1559 après avoir fait lecture en séance du Parlement de Paris d'une oeuvre de Sulpice-Sévère et en prônant la tolérance envers les hérétiques c'est-à -dire les Huguenots.
Il est l'auteur de Thresor de la langue françoise, Dictionaire francois-latin augmenté par la suite
(fr.wikipedia.org - Aimar de Rançonnet). Typologie
Le report de 1689 sur la date pivot -75 donne -1839.
Epoque du séjour de Jacob en Samarie auprès du roi de Sichem Hémor
(Nicolas Lenglet Du Fresnoy, Tablettes chronologiques de l'histoire universelle sacrée et prophane, ecclésiastique et civile, depuis la création du monde, jusqu'à l'an 1743, Tome 1, 1744 - books.google.fr). Cléopâtre Sélênê avait exhorté les habitants de la Syrie et de la Cilicie à s'opposer à l'autorité de Tigrane II. Avant qu'il ne
l'eût prise et jetée en prison, Tigrane envahit la Cilicie maritime et ravagea la ville de Soli. [...] Dans le but d'augmenter le nombre des habitants de Tigranocerte, l'an 77 av. J.-C. Tigrane envahit la Cappadoce. [...]
Telles étaient les conditions de l'empire de Tigrane qu'il fallait que toutes les contrées méridionales de l'Asie-Antérieure eussent été réduites sous sa domination. Ce fut probablement
au cours de l'année 72 que Tigrane, toujours à la tête de ses armées, marcha sur la Phénicie et mit le siège devant la ville forte de Ptolémaïs, où la reine Cléopâtre Sélênê s'était enfermée.
La ville de Séleucie, près d'Antioche, s'était opposée à Tigrane et ne l'avait pas reçu dans ses murs. La reine Alexandra (79-71 av. J.-C.) régnait à Jérusalem. «La nouvelle se répandit
que Tigrane, roi d'Arménie, envahit la Syrie avec une armée de quinze myriades et va marcher sur la Judée. Naturellement, cette nouvelle fit peur à la reine comme aussi à la nation; aussi,
tandis que Tigrane assiégeait Ptolémaïs, elles lui envoyèrent, par des ambassadeurs, de nombreux et précieux présents... Les ambassadeurs se rendirent auprès de lui et le prièrent de prendre
une décision bienveillante à l'égard de la reine et de la nation. Il eut pour eux des paroles d'éloge de ce que depuis longtemps ils manifestaient de la bienveillance envers lui, et il leur
donna de bonnes espérances. Or, lorsque peu après Ptolémaïs fut prise, Tigrane reçut la nouvelle d'après laquelle, tandis que Lucullus était à la poursuite de Mithridate, il ne put le prendre,
car il s'était enfui (en Arménie): mais il ravageait l'Arménie et assiégeait les villes. En apprenant ces nouvelles, Tigrane retourna dans son pays» (Plutarque, Lucullus).
Nicomède III, roi de Bithynie, avait, par testament, légué son royaume à la République romaine. L'an 75, Mithridate avait occupé
ce pays par une armée. Cette audacieuse conduite était un défi à l'adresse des Romains. Si Mithridate s'engageait dans une guerre avec ces derniers, Tigrane, tout occupé des affaires de la Syrie et de la Phénicie,
ne pouvait prêter un secours efficace à son beau-père; l'eût-il même prêté, qu'il n'eût pu tirer avantage des affaires de l'Asie-Mineure. Ainsi, lorsque le sénat romain envoya
Lucius Lucullus avec une armée contre Mithridate, à partir de l'an 74 jusqu'à l'automne de l'an 71 le général romain remportait des victoires sur Mithridate
(Joseph Sandalgian, Histoire documentaire de l'Arménie des âges du paganisme (1410 av.--305 apr. J.-C.), Tomes 1 à 2, 1917 - books.google.fr,
fr.wikipedia.org - Tigrane II d'Arménie). Le conflit qui éclata en -88 est considéré comme la période et l'événement qui ont formé l'apogée de la menace des pirates
ciliciens en Méditerranée orientale. Cette année-là marqua le début des très longues guerres féroces du roi du Pont-Euxin Mithridate VI contre la domination romaine, au cours duquel
il aurait reçu l'aide massive de flottes entières de pirates. Effectivement, au Ier siècle av. J.-C., les pirates Ciliciens furent des alliés précieux de
Mithridate dans sa lutte contre les romains. Ils ont également soutenu activement les ambitions politiques et Sertorius ou de Sextus Pompée au cours des guerres
civiles qui marquèrent la fin de la République romaine. Après la fuite de Mithridate en Arménie, les Ciliciens reprennent leurs activités "privées", avant d'être
vigoureusement combattus par Pompée.
Pompée n'enferma pas les flibustiers entre quatre murs et ne les a pas non plus contraints en main d'œuvre servile.
Au contraire, il leur proposa une vie paisible et les envoya restaurer certaines cités dépeuplées, notamment en Cilicie où Tigrane avait déporté la population. Cette décision d'après guerre joua peut-être
davantage pour la popularité de Pompée à Rome que toutes ses autres entreprises
fr.wikipedia.org - Piraterie à l'époque hellénistique). Henri IV
Henri IV est un HENRIC et un CHIREN (né au Sagittaire le 13 décembre 1553).
Avant tout, Henri IV s'était attaché à faire confirmer l'antique prééminence de la monarchie dans le Levant. Deux ennemis
s'alliaient pour la méconnaître : les Barbaresques et les Anglais. Les Anglais luttaient contre la France à la fois par leurs agents et par leurs corsaires : ceux-ci s'alliant aux pirates de la
Méditerranée pour attaquer nos vaisseaux, vendre leurs marchandises et livrer leurs hommes à l'esclavage; ceux-là poursuivant auprès de la Porte le dessein non
pas seulement de partager nos priviléges, mais encore de nous en dépouiller. «Si je consens que lesdits Anglois entament ma baniere, écrit Henri IV, ils voudront
empieter sur icelle de plus en plus.» Pour conjurer leurs perfides menées, il exprime le vœu de voir bannis du Levant leurs consuls et leurs officiers
(Charles Mercier de Lacombe, Henry IV et sa politique, 1860 - books.google.fr). Henri IV jeune encore, avait la barbe naturellement frisée et d'un beau noir (selon des témoignages étrangers)
(Spire Blondel, L'art intime et le goût en France, 1885 - books.google.fr,
Raymond Ritter, Henri IV lui-même, 1944 - books.google.fr). Bannières
...par ung commun abus presque de toutes les nations en ce temps present, les navires en mer et dans les rades ne portent
pas tousjours, comme ils doibvent, leurs propres couleurs et bannieres de leur Prince, ains arborent souvent, pour se deguiser et pour tromper leurs ennemis, les pavillons et couleurs
des Princes amis, de laquelle fraude se servent aussi tous pirates et voleurs de mer, et dont sont ensuivis des surprinses notables de grands et puissants navires
et de tres grandes pertes. Pour ceste cause et pour aultres il a esté accordé, que d'oresnavant les navires des subjects et inhabitans de la France, estants en pleine mer
ou venants soubs voile en quelques rades des Provinces Unies ou d'aultres rades, ne seront en alcune façon obligez ou contraincts d'amener leur voisles, beaucoup moins
d'admettre ou souffrir aulcune visite ou recherche du monde (Lettre du 15 décembre 1650)
(Lettres de W. Brieven, Bijdragen en mededeelingen, Volumes 6 à 7, 1883 - books.google.fr). Il est dit dans l'Ordonnance de 1681. liv. 3. tit. 9. art. 1. que défenses sont faites à tous les sujets de Sa Majesté, de prendre
commissions d'aucuns Princes ou Etats étrangers, pour armer des vaisseaux en guerre & courir la mer sous leur banière, si ce n'est par notre permission, à peine d'être traitez comme pirates.
Ce fut dans les voïages d'outremer, que l'on inventa les baniéres, pour distinguer les diférentes nations qui s'étoient croisées.
Il y a des baniéres de diférentes espéces : la baniére de combat, la baniére de partance, la baniére de conseil, la baniére de paix, la baniére d'aide & d'assistance, la baniére de nation, la baniére roïale.
Clairac dans son Livre des Us & Coûtumes de la mer, page 553. a observé que les Ordonnances de la Marine ont conservé à l'Amiral le droit des baniéres, livrées, couleurs
& dévises aux vaisseaux; & il n'est pas permis aux Capitaines, Maîtres ou Bourgeois, d'en prendre selon leur fantaisie, cela étant du droit public, & de toutes les nations,
ajoûte-t-il. Le vaiseau que monte l'Amiral porte la baniére blanche quarrée, au grand mât. Ordonnance de 1681
(Pierre Richelet, Dictionnaire de la langue française, ancienne et moderne, Tome 1, 1759 - books.google.fr). Anne-Hilarion de Tourville fils de César
César de Costentin comte de Fismes et de Tourville (mort à Paris le 22 avril 1647) est un officier et un gentilhomme français au service
du duc de Saint-Simon, de Richelieu puis du Grand Condé. Il est le père de François-César (dont un fils Jean-Baptiste-César) et du maréchal Anne-Hilarion de Tourville, vice-amiral de France
(fr.wikipedia.org - César de Costentin de Tourville,
Anselme de Sainte-Marie, M. Du Fourny, Histoire généalogique et chronologique de la Maison Royale de France, des pairs, des grands officiers de la Couronne & de la Maison du Roy, & des anciens barons du Royaume, 1733 - books.google.fr). Or
Anne Hilarion de Tourville, célèbre marin de Louis XIV, est né le 24 novembre
1642 - donc "chiren". Il participe à la campagne contre les Barbaresques du début
des années 1680 dirigée par Duquesne, pendant laquelle Alger est bombardée. En
1684 la flotte française bloque Tripoli. « Tourville organise le mouillage
des galiotes Ă bombes. Il embarque de nuit sur une chaloupe, sonde jusque sous
les murailles de Tripoli et découvre l’emplacement adéquat. Le pilonnage
commence le 23 juin, après qu’il a disposé les bâtiments de bombardement. Cinq
jours plus tard, les Tripolitains capitulent, versent une rançon de 500 000
livres, restituent 264 esclaves [2]». En
1687, une nouvelle sortie de la flotte est décidée pour disperser les corsaires
d'Afrique du Nord. Le 2 janvier 1690, Tourville reçoit officiellement du
roi le commandement suprême de la flotte avec une patente de général. En
1689, cet épisode de la libération de captifs n’est plus qu’un souvenir. En
effet bien que Louis XIV « n’ait pu humilier les Barbaresques au gré de
ses désirs, le roi consentit enfin à un rapprochement, tout en maintenant ses
prétentions. Le traité centenaire signé par Guillaume Moncel, commissaire des
armées navales (1689) montre qu’il renonçait à la guerre sainte pour des
avantages politiques et commerciaux [3] ». Les
deux premiers vers peuvent se rapporter à ChacBân, dey d’Alger, qui
eut Ă repousser les attaques des Tunisiens en 1681, et des Marocains de Moulay
Ismaïl en 1691. « La Régence d’Alger avait atteint, à la fin du XVIème
siècle les limites qu’elle maintint jusqu’en 1830. Elle continua au cours du
XVIIème siècle, d’être en conflit avec les chérifs et avec les
Mouradides [4] ». |