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Bataille de Worcester II, 23 1648 Palais oyseaux,
par oyseau dechassé, Bien tost apres le prince paruenu, Combien qu'hors fleuue
ennemy repoussé, Dehors saisi trait d'oyseau
soustenu. Oiseaux Clement
Walker, a Parliamentarian who opposed Cromwell, combines the joke about
Cromwell's nose with a bird image: “Oliver is a Bird of prey, you may know by
his Bloudy Beake [...]. Moreover, Marvell himself compares Cromwell with a
bird - a falcon - in 'An Horatian Ode upon Cromwel's Return from Ireland' Andrew Marvell est un poète métaphysique et un homme
politique anglais né le 31 mars 1621 à Winestead-in-Holderness près de Kingston-upon-Hull (Yorkshire de l'Est)
et mort le 16 août 1678 à Londres. Associé fréquemment à John Donne ou George
Herbert, il fut le premier assistant de John Milton, et rédigea un éloquent
poème en préface à la seconde édition du Paradis perdu. En 1650 il se rapproche d’Oliver Cromwell - écrivant une
"Ode Horatienne sur le Retour d'Irlande de Cromwell". Marvell devient
précepteur de Mary (12 ans) la fille du général Thomas Fairfax chef des armées
parlementaires (à qui il dédiera "Upon the Hill and Grove at Bill-Borow").
En 1653, s'il échoue au poste de Vice-Secrétaire au Latin au conseil d’État
(malgré la recommandation de Milton), il devient précepteur du protégé (et
gendre envisagé) de Cromwell: William Dutton. C'est
vraisemblablement durant cette période qu'il écrit la majorité de son œuvre
lyrique, qui - pour des raisons inconnues - ne sera jamais publiée de son
vivant. Son habileté politique lui permit cependant d’éviter toute punition au
retour de la monarchie et à l’avènement de la Restauration anglaise. Il parvint
même à convaincre Charles II d'Angleterre de ne pas exécuter John Milton,
malgré la virulence anti-monarchique des écrits de ce
dernier et ses activités révolutionnaires. De 1659 à sa mort, Marvell resta un
membre respecté de la Chambre des communes Charles
suspected, probably correctly, that some members of the English Parliament had
colluded with the invading Scots. On 3 January 1642, Charles directed
Parliament to give up five members of the Commons - Pym, John Hampden, Denzil Holles, William Strode and
Sir Arthur Haselrig - and one peer - Lord Mandeville -
on the grounds of high treason. When Parliament refused, it was possibly
Henrietta Maria who persuaded Charles to arrest the five members by force,
which Charles intended to carry out personally. However, news of the warrant reached
Parliament ahead of him, and the wanted men slipped away by boat shortly before
Charles entered the House of Commons with an armed guard on 4 January. Having
displaced the Speaker, William Lenthall, from his
chair, the king asked him where the MPs had fled. Lenthall,
on his knees, famously replied, "May it please your Majesty, I have
neither eyes to see nor tongue to speak in this place but as the House is
pleased to direct me, whose servant I am here." Charles declared "all my birds have flown", and was forced to
retire, empty-handed The king's enemies were likened to a variety of pests and noxious animals such as snakes, hornets, scorpions, horse-leaches, locusts, toads, frogs, lice and fleas. They were sometimes compared to brambles encroaching upon fertile ground but they were most commonly described as caterpillars that had 'destroyed all the good things of the land' through their greed and corruption. They were an Egyptian plague that, if it prevailed for another year, would 'not leave us so much as a Dock-leaf to grase on'. It went without saying that these pests would have to be exterminated before the vineyard of England could again bear fruit. When the rebels took the form of birds, they were invariably presented as peacocks, crows, jackdaws and magpies - birds that were commonly associated with pride, evil or theft. These birds were thought to be easy prey for the talons of the royal eagle himself, or for one of the loyal newsbooks such as the Kite or Scrich-Owle, 'scrich' alluding to the discordant hunting cry of the owl. Fourteen issues of The Parliament Kite appeared between May and August 1648, and three issues of The Parliaments Scrich-Owle were printed in June and July of the same year. These were precisely the months when the royalists saw themselves as hunting a cornered prey (Jason McElligott, Royalism, Print and Censorship in Revolutionary England, 2007 - books.google.fr). La bataille de Worcester sur la Severn La bataille de Worcester (3 septembre 1651, à Worcester en Angleterre) est la dernière bataille de la première révolution anglaise. Les troupes parlementaires de la New Model Army commandées par Oliver Cromwell remportent la victoire sur l'armée royaliste, majoritairement écossaise, de Charles II d'Angleterre (fr.wikipedia.org - Bataille de Worcester). Cromwell, marchant avec une extrême rapidité, avait
rejoint les différents corps de Lambert et d'Harrisson,
et approchait de Worcester. Partout les milices accouraient sous ses drapeaux;
il arriva sur Worcester avec quarante mille hommes de troupes. Au pont d'Olbridge,
Ă peu de distance de cette ville, il rencontra un corps de troupes royales, sous les ordres du major Massey. Lambert et Fleetwood
forcèrent le passage, après un combat assez rude, où le major Massey, le meilleur officier de l'armée de Charles, fut
dangereusement blessé. Cromwell laissa sur ce point dix à onze mille hommes, et
couvrit la Severn d'un pont de bateaux, pour attaquer lui-mĂŞme
sur un autre point plus rapproché. L'armée royale occupait l'autre rive, et
s'appuyait sur Worcester. Les officiers manquaient d'espérance et d'union. Le
duc de Buckingham, célèbre par les agréments et la frivolité héréditaires dans
sa famille, avait eu la vanité de prétendre au commandement général, et le
refus raisonnable de Charles lui paraissait un outrage. Le général Lesley
servait avec peu de zèle, et la disgrâce constante qu'il éprouva sous le
parlement et sous Cromwell a pu seule l'absoudre du reproche de trahison.
Charles montrait beaucoup de bravoure et de gaieté. Le 3 septembre,
anniversaire de la victoire de Dunbar, Cromwell fit passer la rivière à une
partie de ses troupes, et renversa les premiers corps de l'armée royale. Le
roi, qui était resté toute la nuit à cheval, accourut, et trouva ses soldats
qui se repliaient sur Worcester. La bataille recommença avec plus d'ordre et de
fureur. Le jeune prince s'élança sur l'ennemi à la tête des dragons du régiment
d'Hamilton. Le régiment de Cromwell plia quelques moments; mais la supériorité
du nombre l'emporta. Charles alors combattit à pied; son infanterie étant
repoussée après un rude combat, il reprit un cheval, et voulut encore rallier
quelque cavalerie; mais la bataille était perdue. Les plus braves officiers
étaient blessés ou dispersés, et Charles fut réduit à fuir, «On ne sait pas
ce que le roi est devenu, écrivait un officier prisonnier : puisse Dieu le
conserver, car on ne vit jamais plus brave et plus généreux prince !» Une
partie de l'infanterie écossaise setant repliée sur
la ville, les vainqueurs entrèrent avec les fuyards, et le carnage continua
dans les rues. La forteresse fut emportée d'assaut, et Cromwell fit massacrer
sur l'heure toute la garnison, qui avait refusé de se rendre. Il avait envoyé
plusieurs détachements à la poursuite des restes de la cavalerie ennemie, et on
arrêtait partout les malheureux Écossais, contre lesquels une vieille inimitié
animait les habitants des campagnes. A peine un petit nombre se sauvèrent-ils jusque
dans leur pays, oĂą ils trouvaient d'autres ennemis non moins implacables. Le
brave Hamilton, laissé sur le champ de bataille, la jambe brisée d'un boulet de
canon, mourut le lendemain, heureux d'échapper ainsi au supplice dont le
vainqueur voulait en vain flétrir les nobles chefs du parti vaincu. Dans le
transport d'une si grande victoire, qu'il appelait une miséricorde couronnante (crowning mercy), Cromwell écrivait au parlement : «Je vous prie de
diriger toutes vos pensées à la gloire du Seigneur, qui a opéré cette grande
libération, et de ne « pas souffrir que la satiété de tant de miséricordes
continues produise parmi vous l'orgueil et la licence, comme il est arrivé
autrefois à un peuple élu de Dieu. Mais puisse la crainte du Seigneur,
inspirée par ses miséricordes mêmes, conserver toujours l'autorité, et
maintenir dans l'humilité «et l'obéissance un peuple si protégé et béni par
tant de témoignages ! Que la miséricorde et la vérité émanent de « vous comme
un remercîment offert au Seigneur ! c'est la prière
de votre humble et fidèle serviteur.» Malgré la pieuse modestie de ce langage,
Ludlow fait remonter à cette époque la première révélation des projeta ambitieux de Cromwell. Il rapporte que Hugh Peters,
fanatique célèbre, dit à son retour de Worcester, que Cromwell se ferait roi.
On pouvait le croire en voyant que, sur le champ de bataille, il avait conféré
de sa main le grade de chevalier Ă deux de ses officiers, empruntant ainsi et
les usages de la monarchie et la prérogative personnelle du souverain Prince parvenu : Novus
Princeps Marchamont
Nedham, writing of Cromwell's return from Ireland,
called him 'Novus Princeps', pointing clearly to 'Machiavelli, who at the start
of The Prince distinguishes two kinds of ruler: the hereditary prince, whose
task is relatively easy and about whom he has little to say, and the new prince
(“il nuovo principe”), who reaches power by a coup or by conquest, and
whom Machiavelli's book is designed to educate' In the Nedham's tribute to Pompey ode, Cromwell will 'climacteric
be' - that is, will bring a climacteric be' - that is, will bring a critical
change or epoch - to 'all states not free' (103-4). The obvious meaning is that
he will liberate them. Yet it is contradicted by the statement that Cromwell -
in Marvell's own 'Roman-cast similitude' - will be a 'Caesar... to Gaul' (101).
All advocates of 'free states' agreed that republics alone export liberty to
the lands they annexe. New princes who acquire fresh
territories do what Cromwell does at the end of the ode :
they maintain power by the arts that have gained it. 'New acquisitions',
explains Nedham's The Case of the Commonwealth, 'are
appropriated to the prince's peculiar, and in no wise conduce to the ease and
benefit of the public.' The legislation of Cromwell's protectorate that granted
Scotland and Ireland incorporation into England was attacked by republicans on
the very ground that it promoted Cromwell's own tyranny at the expense of the
freedom of those lands. The measures repeated the programme
of the Rump, when, as republicans proudly recalled, it had been 'calculated for
a commonwealth, not for a monarchy'. The contradiction in the ode is paralleled
in the early issues of Nedham's Politicus,
where Cromwell is at once the imminent freer of Scotland and a 'novus princeps'. In The Case of
the Commonwealth Nedham reminds us that 'the sword of
Caesar triumphed over the liberties of the poor Britons' - a point to which he
returned in an editorial upon Cromwell's return from the Battle of Worcester,
when, among other glances at the lord general, Nedham remembered that 'in our own country here, before
that Caesar's tyranny took place, there was no such thing as monarchy'. In any
case, how sure are Cromwell's military prospects in the ode ?
If he will be a Caesar to Gaul, he is also to be 'to Italy an
Hannibal'. As Nedham remarked in The Case, 'the hand
of heaven will assuredly be against' nations led by princes such as Hannibal,
who instigated 'an ambitious war against' the Roman republic and lost it Marchamont
Nedham, also Marchmont and
Needham (1620 – November 1678) was a journalist, publisher and pamphleteer
during the English Civil War, who wrote official news and propaganda for both
sides of the conflict Acrostiche : PB CD PB : prespyter (M. Finazzi, Delle iscrizioni cristiane Bergamo, Rivista universale: pubblicazione periodica, Volume 17, 1873 - books.google.fr). Olivier Cromwell n’était pas presbytérien mais «indépendant» c’est-à -dire «congrégationaliste». Il favorise la création de communautés «indépendantes» mais pratique une certaine tolérance religieuse, sauf vis-à -vis des catholiques. Le nom de «puritains» est donné vers 1560 par leurs adversaires à un certain groupe de protestants, se rattachant au calvinisme, qui désirent aller plus loin dans la Réforme de l’Église. Au début du XVIIe siècle, ces puritains accueillent favorablement l’avènement de Jacques Ier. Devant son adhésion à l’anglicanisme, quelques-uns commencent à émigrer en Amérique mais la majorité reste au sein de l’Église d’Angleterre où ils sont tolérés. Sous Charles Ier, l’opposition se durcit et lors de la guerre civile, les puritains triomphent et prennent le pouvoir sous le Protectorat de Cromwell. Mais ceux qu’on appelle les puritains et que l’on raille pour leur austérité, leur morale intransigeante et leur strict respect du dimanche ne forment pas un groupe uni. On peut y repérer plusieurs tendances parmi lesquelles les presbytériens et les indépendants. Les presbytériens forment le groupe majoritaire. Ce sont des calvinistes qui veulent la liberté, pour des ministres ordonnés, de prêcher l’Évangile. Ils cherchent à instaurer un régime presbytérien. Les indépendants ou congrégationalistes, dont fait partie Olivier Cromwell, se rattachent à la théologie calviniste mais veulent une autonomie des paroisses. Sous Cromwell, certaines paroisses deviennent indépendantistes et d’autres se créent en dehors des paroisses existantes. Elles sont dirigées par des ministres ordonnés (museeprotestant.org). Les Églises presbytériennes doivent leur nom à leur forme d'organisation, le mot anglais Presbytery signifiant «consistoire». Inspiré directement par Jean Calvin, au travers du réformateur écossais John Knox, le presbytérianisme rejette sur un plan dogmatique l'organisation hiérarchique du clergé de l'Église catholique (diacre, prêtre, évêque, etc.) et lui substitue des paliers décisionnels (du local au national). Chaque communauté locale possède son conseil ou consistoire. Dans les Églises organisées selon le système presbytérien synodal, une assemblée des représentants des consistoires forme un synode, et si la taille de l’Église l'exige, un synode national ou synode général regroupe les synodes. Le synode général est alors le détenteur du pouvoir décisionnel dans l’Église (fr.wikipedia.org - Presbytérianisme). D'octobre 1642 à octobre 1643, pendant cette période d'un an, les Royalistes remportent plusieurs succès, s'emparant notamment de Bristol, du Yorkshire et de la Cornouaille. Toutefois, leurs victoires de Edgehill en octobre 1642 et de Newbury ne sont pas décisives, et Londres reste hors d'atteinte. La fortune change de camp lorsque les Écossais rejoignent le camp des Parlementaires dirigés par Olivier Cromwell, en échange de la promesse d'établir un système presbytérien en Angleterre. Leur aide permet à Oliver Cromwell de battre les Royalistes à Marston Moor en juillet 1644 et à la seconde bataille de Newbury en octobre 1644. Défait successivement à Naseby en juin et à Langport en juillet 1645, dans l'incapacité financière de lever d'autres troupes, Charles Ier choisit de se rendre aux Écossais en mai 1646. La réforme de l'Église est mise en œuvre petit à petit : l'exécution de William Laud en janvier 1645 est un symbole, mais la mesure essentielle est la suppression de l'épiscopat. En pleine tentative de négociation, le roi rejette en août 1647 un projet constitutionnel soumis par le gendre de Cromwell, Henry Ireton, qui lui retire tout contrôle sur l'armée et la politique étrangère. Pour sortir de l'impasse, Charles Ier se réconcilie avec les Écossais : il envahit l'Angleterre en avril-mai 1648. Cette seconde guerre civile s'achève dès le mois d'août par la victoire de Cromwell sur les Écossais à Preston. Craignant une invasion écossaise, les chefs du Commonwealth d'Angleterre décident de porter le premier coup et la New Model Army d'Oliver Cromwell envahit l'Écosse le 22 juillet 1650. L'armée écossaise, menée par David Leslie, se retire à Édimbourg et refuse d'affronter Cromwell en bataille rangée. Après un mois de manœuvres infructueuses, Cromwell lance une attaque surprise à Dunbar le 3 septembre qui met en déroute les Écossais. Leslie bat en retraite jusqu'à la forteresse de Stirling. Les Anglais prennent le contrôle du sud de l'Écosse, mais ils ne parviennent pas à dépasser Stirling. Le 17 juillet 1651, ils traversent le Firth of Forth à bord de barges à fond plat et remportent la bataille d'Inverkeithing trois jours plus tard, coupant l'armée écossaise stationnée à Stirling de ses sources de renforts et de ravitaillement. À court d'options, Charles II conduit son armée dans une invasion de l'Angleterre au mois d'août, avec Cromwell sur ses talons. Il ne bénéficie que de rares ralliements une fois la frontière franchie, tandis que le Parlement anglais lève une grande armée pour l'arrêter. Les royalistes subissent une défaite écrasante à la bataille de Worcester le 3 septembre, le roi faisant partie des rares vaincus à pouvoir s'échapper. À la suite de cette défaite, le gouvernement écossais est dissous et le royaume d'Écosse absorbé au sein du Commonwealth (fr.wikipedia.org - Première révolution anglaise). CD : "conscriptorum decreto" : par décret des sénateurs (Abréviations tirées du «Dictionnaire des Abréviations latines et italiennes» de A. Capelli - www.arretetonchar.fr). "conscripti" seul chez Horace : sénateurs pour "patres conscripti" (Gaffiot). Entre 1645 et 1648, une série d'ordonnances du Long Parlement établit le presbytérianisme comme étant la base d’organisation de l'Église d'Angleterre. Bien que le Parlement n'a jamais imposé la mise en place du système presbytérien en Angleterre celui-ci fut institué à Londres et dans le Lancashire et dans quelques autres régions en Angleterre (fr.wikipedia.org - Presbytérianisme). CD : Christan Doctrine : After Milton died in 1674, Daniel Skinner was given Christian Doctrine along with Milton's other manuscripts. In 1675, Skinner attempted to publish the work in Amsterdam, but it was rejected, and in 1677 he was pressured by the English government to hand over the document upon which it was then hidden. There have been three published English translations of De Doctrina Christiana. The first was by Charles R. Sumner in 1825, titled A Treatise on Christian Doctrine Compiled from the Holy Scriptures Alone. An unfinished religious manifesto, De doctrina christiana, probably written by Milton, lays out many of his heterodox theological views. Milton's key beliefs were idiosyncratic, not those of an identifiable group or faction, and often they go well beyond the orthodoxy of the time. Their tone, however, stemmed from the Puritan emphasis on the centrality and inviolability of conscience (en.wikipedia.org - De Doctrina Christiana (Milton)). Après avoir été tenté par la voie presbytérienne au début des années 1640, Milton s’indigne de la condamnation de son Doctrine and Discipline of Divorce par la nouvelle orthodoxie presbytérienne en place, et il riposte dans Areopagitica. Mais plus fondamentalement, la rupture consommée montre qu’il y a chez Milton et chez les Presbytériens deux conceptions divergentes de la société. Les Presbytériens prétendent que leur système ecclésial est iure divino, et en veulent pour preuve qu’il serait modelé sur les institutions de l’Israël biblique, dont les institutions étaient directement prescrites par Dieu. [...] Face à cette nouvelle discipline, les «tolérationnistes», comme les Indépendants ou le sulfureux Roger Williams (qui va jusqu’à accepter ceux qui ne sont pas chrétiens), nient quant à eux la validité de l’Ancien Testament et du modèle d’Israël. La conception des Presbytériens et celle des Indépendants, qui s’appuient sur deux analyses contraires des rapports entre l’Ancien et le Nouveau Testament, ont souvent été étudiées. On a toutefois quelque peu négligé une troisième conception, plus complexe, qui propose une vision radicalement différente non seulement des rôles respectifs de l’Église et de l’État mais aussi de l’Israël biblique. Milton s’inscrit sans nul doute dans cette perspective plus originale. Au sein des débats des années 1640 sur l’Église, on trouve, du côté des parlementaires, une tendance «érastienne», qui était en faveur d’une Église nationale, mais qui voyait en cette dernière une subdivision de l’État. Le magistrat doit avoir préséance sur l’ecclésiastique. Parmi eux, on trouve des hébraïstes de renom comme Thomas Coleman et John Selden. Ces derniers, versés dans le Talmud, Maïmonide, la littérature rabbinique ou encore la Kabbale, sapent les prétentions iure divino des Presbytériens en opposant à leur compréhension théologique et ecclésio-centrique d’Israël, la vision juridico-politique d’un Israël fondamentalement séculier et civil, une société ancrée dans l’histoire et en accord avec la loi naturelle. Elle rejoint la tradition continentale de la «République des Hébreux», qui surtout depuis la publication en 1617 par l’hébraïste hollandais Cunaeus d’un ouvrage portant ce nom, considère Israël sous cet angle (Frédéric Herrmann, Forme républicaine et piété hébraïque dans l'œuvre pamphlétaire de John Milton (1641-1660), Etudes anglaise, 2007 - shs.cairn.info). |