Fin de la guerre de Trente ansII, 241648-1649Bestes farouches de faim fluves tranner : Plus part du camp encontre Hister sera : En caige de fer le grand fera traisner, Quand Rin enfant Germain observera. "Hister" : Danube (Gaffiot)
Soliman le Magnifique relance l'expansion vers le Danube, fait tomber Belgrade en 1521, fait main basse sur la Hongrie par la victoire de Mohács en 1526, campe devant Vienne
en 1529. La levée du siège ne désamorce pas la poussée de cet infatigable conquérant, qui maquille ses revers par des fêtes et des triomphes et répare ses défaites sur terre
par des revanches en mer. Il reviendra cinq fois en Hongrie pour mourir en 1566 devant Szigeth
(Pierre-Louis Vaillancourt, L'expansion de l'empire Ottoman, L'Époque de la Renaissance (1400 1600): Tome III: maturations et mutations (1520 1560), 2011 - www.google.fr/books/edition). En 1527 elle est intégrée dans la Hongrie royale par Ferdinand Ier de Habsbourg, reprise par l'Empire ottoman en 1529 sous le règne du sultan Soliman le
Magnifique (qui y fait élever les mosquées Kássim Gázi et Hassan Jákobáli)
(fr.wikipedia.org - PĂ©cs). "bestes farouches"
Farouche, Semble qu' il vienne de Ferox ferocis, Immanis. Boeufs qui ne sont point farouches, Placidis moribus boues. Devenir farouche et intraitable, Ferocire.
Trouver les bestes plus farouches qu' on ne souloit, Bestiis vti immanioribus (Jean Nicot: Thresor de la langue française, 1606)
(dvlf.uchicago.edu - farouche). Par quatre fois au moins entre 1423 et 1439, des loups affamés entrent dans Paris, dévorant une trentaine de personnes.
Après la guerre, la famine, les épidémies, un nouveau fléau sème la terreur.
«Item, en ce temps venaient les loups dedans Paris par la rivière et prenaient les chiens, et si mangèrent un enfant de nuit en la
place aux Chats derrière les Innocents.» Nous sommes en novembre 1438. Dans Paris, repris aux Anglais deux ans plus tôt par les troupes de Charles VII 1422-1461, une épidémie de peste bubonique vient de sévir
(www.lhistoire.fr). La Seruie, que beaucoup de gens prennent pour l'ancien pays des Triballes, & la haute Mesie, est assise entre le Royaume de Bosne, & la Bulgaire.
La ville principale de Seruie estoit Senderouie, que quelques-uns nomment Spenderobe, les autres Simandrie, ou Semendrie, les Turcs Semonder, & les Hongrois Zendrem.
Ceste place est assez proche de Belgrade sur le riuage du Danou, ou Danube. Elle fut prise par Amurat Empereur des Turcs l'an 1438
(Pierre d'Avity (le sieur D. T. V. Y.), Nouveau théâtre du monde contenant les estats, empires, royaumes et principautez, 1644 - www.google.fr/books/edition). Le titre de roi des bêtes féroces appartient d'une manière spéciale à un peuple de race turke, appelé par les écrivains arabes contemporains du nom de Tagazgaz,
et qui s'était récemment rendu maître des vastes contrées désignées sous la dénomination d'Asie centrale. Suivant Massoudi (Moroudj-al-Dzeheb, t. I, fol. 56 et 70.), on nommait à la fois le prince dont il s'agit
roi des chevaux et roi des bêtes féroces. En effet, ajoute-t-il, il n'y a pas sur la terre d'hommes plus brutaux, ni plus prompts à verser sang, ni qui possèdent un plus grand nombre de chevaux
(Reinaud, Mémoire géographique, historique et scientifique sur l'Inde: antérieurement au milieu de l'onzième siècle, 1849 - www.google.fr/books/edition). Il y avait cependant un quatrième acteur de la pièce sanglante jouée par l'Aigle, le Coq et le Lyon : le sultan et ses Turcs vassaux d'Alger, que Nostradamus
appelle la «Lune». Les «testes razes» avaient occupé Buda en 1541. Dans son exil lorrain, le prophète voyait l'avance vers l'ouest de ces «bestes affamées» qui traversaient le Danube (Hister),
profitant de l'absence des «Germains»
(Louis Schlosser, La vie de Nostradamus, 1985 - www.google.fr/books/edition). "tranner" : Ă la nage
"tranner" de "trano" (trans-no) traverser Ă la nage (Gaffiot).
Les nouvelles qui parvenaient au camp turc étaient inquiétantes : aux environs de Székesfehérvár, un important détachement de cavalerie surprit plusieurs
troupes en chevauchée, leur causant d'assez lourdes pertes. Le sultan voulait accélérer le passage du Danube qui se poursuivait incessamment jour et nuit,
mais le ponton surchargé se brisa pendant la nuit du 23. Hüsrev, bey de Bosnie, Ömar Beyoglu Hasan, bey de Silistrie et Mikhâloglu Mehmed Bey dont la cavalerie constituait
le noyau des détachements ravageant la région qui étaient les derniers pour passer le Danube, furent donc obligés de parvenir sur la rive opposée en le traversant en bateau.
Le 25 septembre, Soliman fit mettre le feu à Pest, puis, divisant son armée en deux, se tourna vers le sud. Lui-même, avec le gros de l'armée, longea le Danube,
tandis que le grand vizir Ibrâhîm, avec une forte cavalerie, prit la direction de Szeged. Le hasard ou le caprice d'un grand seigneur turc voulut que l'auteur du prétendu
Journal de Soliman, notre source la plus fiable peut-être sur cette campagne, suivit cette dernière colonne. Ses propos révèlent que de toute évidence
l'armée rencontra nombre de difficultés pour traverser les pusztas desséchées par l'accablante chaleur d'été : quoique les routes fussent détériorées par les pluies qui reprenaient
souvent, l'eau potable faisait grand défaut. Les bestiaux tombaient comme des mouches, le prix des vivres connut une montée en flèche. Malgré tout, Ibrâhîm imposa une marche forcée
vers Szeged : il voulait y rencontrer l'armée de Jean Zapolyai, voïvode de Transylvanie. L'armée transylvaine arriva à Szeged aux environs du jour de la bataille de Mohács et personne depuis ce
temps-là n'eut de leur nouvelle. D'où l'espoir du commandement turc de les y rencontrer. Selon de vagues nouvelles, le voïvode devait avoir des hommes d'un nombre supérieur à 10.000;
laisser le flanc des armées ottomanes sans couverture aurait été trop dangereux dans ces conditions. Et surtout la victoire aurait été plus complète avec la dernière armée hongroise
importante anéantie... Mais les Turcs trouvèrent la ville de Szeged abandonnée elle aussi; l'armée de Zapolyai ainsi que les citadins de la ville avaient disparus sans laisser de traces,
tout comme leurs semblables à Buda. L'armée du grand vizir mit à sac les environs de la ville d'où la population n'avait pas eut le temps de s'enfuir. A Szeged même, d'importantes
quantités de blé et quelque 70.000 moutons constituèrent le butin (en effet, des troupeaux de chevaux et de bœufs peuvent très bien traverser la Tisza à la nage, mais pas ceux de moutons).
Ainsi, la pénurie de vivres cessa enfin. Ibrâhîm n'osa tout de même pas risquer le passage de la rivière car, dans l'hypothèse de la proximité du voïvode, l'entreprise pouvait mal finir
(Gábor Barta, La route qui mène à Istanbul: 1526-1528, 1994 - www.google.fr/books/edition). "caige de fer" : Jean de Leyde
Après la guerre des Paysans allemands (1524-1525), illustrée par Thomas Müntzer exécuté en 1525, et qui a surtout touché le sud de l'Allemagne, une deuxième révolte
survient plus au nord à Münster, en Westphalie (1532-1535). Münster est sans doute à cette époque la plus riche et la plus influente ville de toute la riche région agricole de
Westphalie, siège d'un puissant évêque qui est aussi le suzerain de la ville.
La révolte de Münster est une tentative des anabaptistes pour établir une théocratie dans la ville allemande de Münster, en Westphalie. L'épisode dura de février 1534
à juin 1535. Sous la conduite de Jean de Leyde (Jan Bockelson ou Beukelszoon), qui prétendait être directement inspiré par des visions divines, la ville fut administrée par la terreur et la polygamie y fut
légalisée. La ville fut reprise par les armes par son ancien archevêque en juin 1535 et les meneurs mis à mort.
En janvier 1536, Jean de Leyde, le drapier Bernhard Knipperdolling et le chancellier Krechting, les trois plus importants dirigeants survivants de la «nouvelle Sion»,
sont torturés et exécutés sur la place du marché de Münster. Leurs cadavres sont exposés dans des cages suspendues au clocher de l'église Saint-Lambert. Les cages sont toujours
exposées, bien que les ossements aient été retirés entretemps
(fr.wikipedia.org - Révolte de Münster). Leyde, situé au centre du riche territoire du Rynland, sur le vieux Rhin, un des bras par lesquels ce fleuve s'écoule dans la mer
(Augustin Joseph Du Pays, ItinĂ©raire descriptif, historique et artistique de la Hollande, 1862 - www.google.fr/books/edition). La nĂ©cessitĂ© de comprimer les anabaptistes, la crainte des Turcs toujours menaçants sur le Danube et la prĂ©occupation des guerres continuelles de France, avaient empĂŞchĂ© jusque-lĂ
l'empereur Charles-Quint, et l'empêchèrent encore dix années, de lutter par les armes contre les partisans des idées nouvelles
(A.L. Riquier, Melchior Combes, Cours complet d'instruction élémentaire à l'usage de la jeunesse, Tome 1, 1892 - www.google.fr/books/edition). Ce fut un spectacle bien agréable à l'Evêque, que de voir Jean de Leyde enchaîné & conduit à pied entre deux cavaliers qui le serroient des deux côtés
de peur qu'il n'échappât. L'Evêque lui dit dès qu'il l'apperçut :
- Malheureux, quelle rage t'a donc poussé à réduire mon peuple aux malheurs que tu lui as causes ?
- Mon cher Waldech, dit l'imposteur au Prélat, le mal dont vous vous plaignez n'égale pas les plaintes que vous en faites; Munster étoit une Ville foible lorsque
nous en avons pris l'administration; nous vous la rendons fortifiée. Je puis d'ailleurs vous faire rendre au centuple tout l'argent qu'il vous en a couté. Enfermez-moi
dans une cage; faites-moi transporter dans toutes les Provinces de l'Europe; ne tirez des curieux qu'un florin par tĂŞte pour voir le Roi de Sion; sans doute vous recueillerez de quoi
acquitter vos dettes & de quoi augmenter vos revenus.
- Je te contenterai, dit l'Evêque, je t'enfermerai dans une cage, mais d'une autre façon que tu n'espére.
Jean de Leyde & quelques autres fanatiques qu'on destinoit aux plus grands supplices, furent envoyés sous bonne garde dans un château à quelques
lieues de Munster. On les conduisit ensuite de ville en ville, pour les faire voir au peuple
(P. Barre, Histoire Générale D'Allemagne: Qui comprend les Régnes depuis l'an 1532. jusqu'en 1558, 1748 - www.google.fr/books/edition). Lien avec le quatrain I, 10 : "enfant"
Les Anabaptistes ne donnent le baptême qu'aux adultes et considère illégitime celui administré aux enfants.
Rappelons que les anabaptistes considéraient les petits enfants comme étant incapables d'accomplir l'acte de foi nécessaire
pour que le baptême fasse oeuvre de justification, d'où la nécessité de rebaptiser ceux qui l'avaient été dans leur enfance
(Hippolyte Aubert, Correspondance de Théodore de Bèze, Tome 17, 1960 - www.google.fr/books/edition). "Cage de fer", "Hister" (pour "hysteros" utérus), enfant renverraient à la conception et à la génération comme dans le quatrain I, 10 "fruict mort", "enfants" "cage de fer" aussi
(Lucien de Luca, SCHOLIA NOSTRADAMICA: Puzzles, Charades, Rébus, Calembours, 2022 - www.google.fr/books/edition). Luther continue dans ses lettres la déification de la chair. A chaque voeu de chasteté rompu, il bat des mains.
Carlostadt, archidiacre de Wittemberg, Bernhard, abbé de Kemberg, Gerbel, curé de Strasbourg, se marient, Luther les félicite. «Saluez, leur dit-il, resaluez votre femme.
Elle enfantera, s'il plaît à Christ, un fils, qui, de sa verge de fer, brisera les papistes, les sophistes, les religiosistes et les hérodistes. Etes-vous heureux
d'avoir triomphé de cet impur célibat. Le mariage est un paradis.» (Fecunda adhuc est et tumescit uterus ejus pleno sinu; paritura, si Christus velit, filium qui virga ferrea frangat papistas,
sophistas, religiosistas et herodtistas. Felix tu qui impurum istum celibatum... superasti... Paradisum arbitror conjugit - Nicol. Gerbellio, 1 novemb. 1521).
Lui-même entre dans le paradis de la chair en épousant une religieuse, Catherine Bora, qu'il a tirée de son couvent. Bientôt, de concert avec les humanistes
ses admirateurs et ses disciples, Luther brise les dernières entraves imposées à la chair, en niant l'indissolubilité du lien conjugal et en autorisant la
polygamie. Sous ce rapport le paganisme est théoriquement et pratiquement restauré.
Non-seulement les deux premiers fondateurs du Protestantisme, Luther et Zwingli, mais leurs principaux disciples, Munzer, PĂ©lasge, Carlostadt et
d'autres encore, parlent très-sérieusement de leurs entretiens avec le démon et des apparitions sensibles de ce dernier. «En effet, dit Ulenberg, rien
n'était plus fréquent à cette époque que de voir Satan se transformer en ange de lumière Nous demandons maintenant à tout homme impartial si
de ce qui précède ne résulte pas cette conclusion historiquement et logiquement incontestable, savoir, que LE Protestantisme, NÉ DE LA RENAISSANCE, EST
LE PAGANISME MĂŠME MOINS LA FORME PLASTIQUE ?
(Joseph Gaume (1802-1879), La révolution, recherches historiques sur l'origine et la propagation du mal en Europe : depuis la Renaissance jusqu'à nos jours, Tome 7, 1859 - gallica.bnf.fr). Cf. l'"heureux paganisme" du quatrain III, 76.
Le désordre des idées alimente la production de casuistiques insolubles. Certains théologiens du Moyen Âge, poussant à l'extrême les idées d'Aristote
sur l'origine spermatique de l'âme, se sont demandé si les femmes en possédaient bien une. Le sort du fœtus devant le baptême posait également question :
ou bien il n'est pas baptisable, tout au moins dans ses débuts, et alors il n'est pas licite de baptiser une femme enceinte, car le fœtus le serait indûment;
ou bien il l'est, et le problème se pose en particulier en prévision d'un accouchement difficile mettant en jeu la survie du
nouveau-né, mais on risque alors de baptiser la femme deux fois, ce qui n'allait pas sans poser de redoutables cas de conscience aux théologiens les plus avertis.
Cette dernière problématique trouva sa solution quand des médecins proposèrent au XIXe siècle d'injecter l'eau sacramentelle à l'aide d'une seringue au-delà du col utérin.
En tout cas il était clair qu'on ne pouvait pas baptiser une femme dont la grossesse était illégitime. Les monstres ont-ils une âme ? Doivent-ils être assimilés aux
individus normaux et être baptisés ? Chez les monstres bicéphales y a-t-il deux âmes et faut-il baptiser les deux têtes séparément ? Chez les anencéphales
il ne peut, de l'opinion générale, y avoir une âme, auquel cas ils ne doivent pas être baptisés. En définitive il semble que l'âme des monstres ait dégénéré en une
âme d'une autre nature, animale ou végétative. Autre question difficile à trancher : les âmes sont-elles sécables ? Car comment expliquer que deux jumeaux en aient
chacun une, sauf à admettre qu'il y a eu deux unions différentes ? Et puis les âmes ont-elles un sexe qu'elles communiqueraient aux corps qu'elles habitent, ou bien
est-ce l'inverse ?
(Claude Humeau, Procréer: histoire et représentations, 1999 - www.google.fr/books/edition). "observera" : un culte rendu au Rhin ?
"observo" : (entre autres) respecter, considérer, honorer, avoir des égards, de la considération pour qqn: Observare regem. Virg. Honorer un roi. aliquem ut patrem.
Cic. Respecter comme un père
(Charles Lebaigue, Dictionnaire latin-français rédigé spécialement à l'usage des classes, 1870 - www.google.fr/books/edition). "Germain"
Germanicus, fils de Drusus, frère de Claude et mari d'Agrippine l'Ainée devint général en Gaule et en Germanie en l'an 13 apr. J.-C. ; il résida à Ara Ubiorum
où naquit en l'an 15 ou 16 apr. J.-C. sa fille Agrippine la Jeune. Il conduisit plusieurs expéditions punitives contre les Chérusques et captura l'épouse d'Arminius en l'an 16 apr. J.-C.
Après que Rome eut abandonné, en l'an 17 apr. J.-C., son projet de conquérir la Germanie à l'est du Rhin, Ara Ubiorum, ville romaine frontalière se développa rapidement. Grâce à l'influence
d'Agrippine la Jeune, Ara Ubiorum obtint le statut de colonie romaine en l'an 50 et prit le nom de Colonia Claudia Ara Agrippinensium, en abrégé CCAA
(fr.wikipedia.org - Histoire de Cologne). Georges Faust (qui deviendra le Johann Faust du mythe) séjourna, selon le témoignage du nonce Minucci confirmé par Johannes de Weier, avec Cornelius
Agrippa à Cologne auprès de l'archevêque Hermann (Germain) von Wied qui était tenté par l'"hérésie" en 1532-1534
(André Dabezies, Le mythe de Faust, 1990 - www.google.fr/books/edition). Hermann, qui depuis est devenu le nom d'un homme ou d'un dieu, est probablement le nom même du peuple germain. Heer-man, ou Gheer-man, signifiait homme
d'armée, homme de guerre : si les Germains l'adoptèrent pour leur nom national, c'était à cause de leur respect pour la valeur. Ils étaient, avant tout, hommes d'armée
(Amédée Gabourd, Histoire de France: depuis les origines gauloises jusqu'à nos jours, Tome 3, 1856 - www.google.fr/books/edition). Hermann Stapaeda est un acolyte de Jean de Leyde né à Moers près du Rhin en Allemagne.
Hermann de Wied (allemand : Hermann von Wied) (14 janvier 1477 - 15 août 1552) est archevêque-électeur de Cologne de 1515 à 1546.
En 1521, il soutient la sanction du réformateur allemand Martin Luther, mais ouvre plus tard son archevêché, l'un des plus importants du Saint Empire romain à la Réforme protestante
(fr.wikipedia.org - Hermann V de Wied). Dans la mouvance anabaptiste se plaçaient les frères suisses, frères moraves, frères polonais
(Histoire du christianisme des origines Ă nos jours, Tome 9 : L'Ă‚ge de raison (1620/30-1750), 1997 - www.google.fr/books/edition). Rhin
Fils illégitime d'un bourgmestre hollandais et d'une jeune paysanne de la banlieue de Munster, Jean Bochold avait reçu une éducation distinguée, quoique
incomplète. Il allait entrer dans la carrière des professions libérales, lorsque son père lui retira brusquement les secours qui, seuls, lui permettaient de subvenir aux frais
de son éducation littéraire. Déjà sa mère, répudiée par son séducteur, était morte de misère et de honte. Privé de ressources, Jean, qui n'osait plus porter le nom de son père,
prit celui de Jean de Leyde et embrassa la modeste profession d'ouvrier tailleur. Plus tard, après avoir parcouru plusieurs pays, il épousa la veuve d'un marin et ouvrit, à Leyde,
une hôtellerie destinée à la classe moyenne. Dans cette position nouvelle, les soins de sa profession ne l'absorbèrent pas tout entier. Avec l'aisance, les souvenirs de sa vie d'étudiant
se réveillèrent. Il s'abandonna à son goût pour la poésie hollandaise, composa des chansons et des odes qui firent sensation, devint l'homme à la mode, et finit par faire de son
hôtellerie le rendez-vous habituel de la jeunesse élégante
(Jean Joseph Thonissen, Le socialisme dans le passé, 1850 - www.google.fr/books/edition). Les intrépides Celtes éprouvent leurs enfants dans le Rhin qu'ils croient aussi jaloux qu'eux-mêmes, et ils ne se regardent comme leurs pères que lorsqu'ils
les ont vus de leurs propres yeux baignés dans ses eaux sacrées. Aussitôt que le nouveau-né est sorti du sein de sa mère, qu'il a versé ses premières larmes, le Celte le prend
et le pose sur son bouclier, sans s'inquiéter autrement; car il n'a pas le sentiment paternel avant d'avoir vu son fils à l'épreuve des eaux du fleuve, juge de sa légitimité; et la mère,
après l'enfantement, en proie à mille angoisses, bien qu'elle connaisse le véritable père de son enfant, attend en tremblant l'arrêt que le fleuve n'a pas encore prononcé
(Friedrich Jacobs, Anthologie grecque: traduite sur le texte pulbié d'après le manuscrit palatin, Tome 1, traduit par Félix-Désiré Dehèque, 1863 - www.google.fr/books/edition). Ulrich von Hutten (1488 - 1523), gentilhomme qui a rompu avec son milieu, écrit un panégyrique à l'occasion de l'accession d'Albert de Hohenzollern à l'archevêché de Mayence.
Il y donne l'histoire de la Germanie drapées de fictions poétiques où Rhenus Pater traduit le Vater Rhein traditionnel
(Paul Van Tieghem, La Litterature Latine de la Renaissance, 1966 - www.google.fr/books/edition). Expression populaire en allemand «Vater Rhein und Mutter Donau», «Père Rhin et mère Danube» ("Hister" : Danube)
(Une anthologie danubienne non exhaustive… - www.danube-culture.org). FREHER a vu à Cologne une statuette de bronze avec l'inscription Deus Rhenus
(Schoepflin, L'Alsace illustrée, ou, Recherches sur l'Alsace pendant la domination des Celtes, des Romains, des Francs, des Allemands et des Français, Tome 2, 1849 - www.google.fr/books/edition,
Marquard Freher, Originum Palatinarum, 1612 - www.google.fr/books/edition). Acrostiche : B PEQ, bepek
POISSER, V. a . Enduire de poix. Pekken, pikken, bepekken, bepikken, met pek of pik bestrijken. Salir avec qc. de gluant
(Jacques François Jean Heremans, Dictionnaire français-néerlandais, 1867 - www.google.fr/books/edition,
Jan van de Velde, Volledig nederduitsch-fransch woordenboek, 1861 - www.google.fr/books/edition). Flamand "pek" : poix et vinaigre a donné hareng pek (pecq, pec)
(Jean Denise, Carnaval dunkerquois - www.google.fr/books/edition). On lança dans le camp des lettres d'un style plus illuminé et plus ampoulé encore que les précédentes. L'une de ces lettres,
adressée aux soldats, les engage à cesser de combattre contre le Christ, et à quitter le service du chien altéré de sang et du loup dévorant qui porte le titre d'évêque. Suit une exposition de
la doctrine et des principes des habitants de la Jérusalem moderne; on insiste particulièrement sur la nécessité du baptême des adultes et de la communauté des biens, comme
étant conformes à ce que pratiquaient les premiers chrétiens :
«quant à nos ennemis, nous leur avons préparé une certaine bouillie, mélange de poix et de chaux, dont nous nous proposons
de les régaler à la première occasion. La puissance du Père nous protégera contre le diable et sa mère, contre la prostituée de Babylone et l'esprit des ténèbres, contre vos couleuvrines, vos mortiers,
vos armes de quelque nature qu'elles soient... Cette lettre n'est adressée qu'aux amis de Dieu; quant à ceux qui sont obstinés et entêtés, nous les méprisons, et nous les
mépriserons tant qu'ils seront en opposition avec la parole du Seigneur....»
(Marie Théodore Bussierre, Les anabaptistes: histoire du luthéranisme, de l'anabaptisme, et du règne de Jean Bockelsohn à Munster, 1853 - www.google.fr/books/edition). Il suffit que je rappelle comment l'Anabaptisme, mouvement social autant que religieux, devait faire du jeune Jan Beuckelsz,
dit Jean de Leyde, ancien tailleur, chassé de sa ville de Leyde où il tenait l'auberge des Trois harengs, un prophète d'abord et ensuite, en 1534, un «roi de Sion», dans la ville de Münster
accaparée par les sectaires et organisée en état communiste conformément à leurs doctrines
(Emile Gavelle, L'école de peinture de Leyde et le romantisme hollandais au début de la Renaissance: Cornelis Engebrechtsz, 1929 - www.google.fr/books/edition). Il arriva à Munster pour appuyer certains novateurs qui prétendaient établir le «Royaume des derniers jours des derniers jours».
Pèlerin de l'absolu, nostalgique de l'âge d'or, hanté par les visions de l'Apocalypse, il subjugua la ville dont l'évêque avait été chassé. Se proclamant le nouvel Hénoch,
il décréta la mise en commun de tous les biens, la suppression de la monnaie, l'abolition de la propriété et la polygamie sans restriction.
Convaincus que Münster était la nouvelle Jérusalem descendue du ciel sur la terre, une foule d'immigrés y affluèrent. Surexités, fanatisés,
citant par cœur des pages entières de la Bible, ils attendirent le miracle qui ne vint jamais. Assiégés, affamés, trahis, ils périrent dans un bain de
sang qui, après l'écrasement de la révolte paysanne, fut l'une des plus sombres tragédies de ce siècle sans pitié (1534-1535)
(Henry Babel, Le protestantisme: de la RĂ©forme d'hier Ă celle d'aujourd'hui et de demain, 2005 - www.google.fr/books/edition). Typologie
Le report de 1648 sur la date pivot 1535 donne 1422.
En 1525, des anabaptistes déclarent aux magistrats de Louvain qu'ils pratiquent en secret leurs croyances depuis un siècle (Rahlenbeck. La réforme, etc.)
(Charles Potvin, Le jubilé d'un faux miracle: dissertation sur l'histoire du Saint-Sacrement de miracle de l'église des SS. Michel et Gudule, à Bruxelles, 1870 - www.google.fr/books/edition). Traité de Westaphlie
Ferdinand
III, fils de Ferdinand II de Styrie, empereur depuis 1637, est doublement
menacé dans sa capitale viennoise - sur le Danube (« Hister »,
nom latin du Danube) – par une armée franco-suédoise commandée par Turenne et
Wrangel et une autre armée suédoise qui avait enlevé Prague auparavant.
L’Empereur se décide à la paix en octobre 1648. La
guerre de Trente ans se termine pour l’Allemagne au traité de Westphalie, dont
les négociations avaient commencé en 1642 à Münster et Osnabruck. « Le
pays allemand était couvert de ruines. La dépopulation était effrayante […] les
loups venaient rôder jusque dans les villes »[1]
(« Bestes farouches… »). Le
traité reconnaissait les Electeurs du Saint Empire absolument indépendants et
réduisait, « politiquement, l’Allemagne à l’impuissance pour le plus grand
profit de la France [2] »
(« Dans caige de fer… »). « L’Empire ne fut plus qu’un
nom ; l’Empereur n’eut plus absolument qu’un vain titre [3]. » La
France recevait l’Alsace, sauf Strasbourg, Pignerol et conservait les trois
Evêchés occupé depuis 1552. « Sur une longue étendue, la France s’assurait
ainsi le contrôle du Rhin et d’autant mieux qu’elle obtenait, sur la rive
droite du fleuve, c’est à dire en territoire allemand, la place forte de
Brisach et le droit de tenir garnison à perpétuité dans la place forte de
Philipsbourg [4]. » (« Rin
enfant Germain observera »). L’Espagne
accordait l’indépendance aux Provinces-Unies (Hollande) qui ne faisaient plus
partie de l’Empire, mais continuait la guerre contre la France jusqu’en 1659. Anabaptistes et guerre de Trente ans
Un prêtre hollandais du nom de Menno Simons donnera son nom au mouvement anabaptiste qu'il réorganise dès 1536. En effet, en 1544,
la Régente de Frise utilise pour pour la première fois le terme de "Mennonites" pour désigner les anabaptistes pacifiques et évangéliques de Hollande. Le
Terminée en 1648 (Traité de Westphalie), la Guerre de Trente Ans avait laissé des traces terribles à travers toute l'Europe. Certaines régions du centre
avaient perdu jusqu'Ă 50 % de leur population. C'est dans ces conditions que les princes de l'Ă©poque, soucieux de revaloriser leurs terres, firent appel aux
paysans mennonites dont les qualités d'agriculteurs étaient largement reconnues. Une importante migration, partie principalement du canton de Berne, atteignit ainsi
le Palatinat et l'Alsace. Le schisme amish Bien que non violentes, des persécutions de caractère économique continuèrent néanmoins de s'abattre sur les mennonites
de Suisse, d'Alsace et du Palatinat (qui avaient entre eux des relations très suivies). Durant ces temps difficiles, les mennonites trouvèrent des compromis avec les
chrétiens appartenant aux Églises officielles (d'État)
(Jacques Légeret, L'énigme amish: Vivre au XXIe siècle comme au XVIIe, 2017 - www.google.fr/books/edition). |