Comète de 1661
Mazarin meurt et Louis XIV devient le Roi-Soleil
II, 41
1661
La grand estoille par sept jours bruslera,
Nuee fera deux soleils apparoir,
Le gros mastin toute nuict hurlera,
Quand grand pontife changera de terroir.
Longtemps
les comètes ont été considérées comme des présages. Certaines étaient plus
spectaculaires que d’autres. CellesÂ
« de 1680 et 1744 sont fameuses, et les comètes de 1618, 1661, 1664
et 1769 ont fortement marqué leur époque. »
En
1661, apparaît donc une comète dont la périhélie date du 27 janvier et qui fut
observée par Jean Höwelke, dit Hévélius . Elle
« annonçait » le règne personnel de Louis XIV, le Roi-Soleil (« fera
deux soleils apparoir »), qui commença dès la mort de son mentor le
Cardinal Mazarin (« grand pontife »), le 9 mars.
Le
troisième vers, le chien hurlant à la mort, explique l’image du quatrième vers
employée pour traduire la mort du Cardinal. « grand pontife »
est un titre désignant plus particulièrement le pape (maximus pontifex), mais
pape, Mazarin pensa le devenir, lui qui « rêve un temps de la candidature
de Louis XIV à l’Empire et de la sienne à la papauté ».
Rajoutons,
pour revenir au phénomène céleste du premier vers, que « Mazarin, pourtant
mourant en 1661, refuse de prêter une signification à la comète qui parut cette
année-là déclarant que cette dernière lui faisait trop d’honneur ».
"gros mastin"
Menippus intervient dans la mazarinade du Sieur de Sandricourt comme gros chien à l'exemple de Ménippe le philosophe cynique (chien) :
Marforio : hé Pasquinito épargne moy vn petit; dis moy vn peu par ton ame, & par celle de feu ton grand pere qui fut de la race de ce gros chien de
Menippus, quel interest Ă Pamphilio qui deuroit estre amy de tous les Chrestiens que Mazarini demeure en France & de Mascambruni dans les prisons
auec les fillettes de fer de Louis XI
(Sieur de Sandricourt, Pasquin et Marforio sur les intrigues de l'Estat Par le sieur de Sandricourt, 1652 - books.google.fr).
En 1493, Louis de Hédouville finança un pas d'armes sur sa terre de Sandricourt, non loin de Pontoise, pour satisfaire le duc d'Orléans dont le héraut en fit une relation.
Le Sieur de Sandricourt serait un proche de Gaston d'Orléans frère de Louis XIII
(Nicolas Le Roux, Jeu royal. Société de cour et culture chevaleresque à la Renaissance, Rituels et cérémonies de cour, de l'Empire romain à l'âge baroque, 2018 - books.google.fr,
C. de Moreau, Bibliographie des Mazarinade, Tome 1 : A-F, 1850 - books.google.fr).
Pamphilio est le pape Innocent X, Gianbattista Pamphili : cf. le quatrain II, 28.
Ménippe est un influent philosophe cynique phénicien du IVe ou IIIe siècle av. J.-C. (probablement la première moitié du IIIe siècle av. J.-C.) originaire de
Gadara - ou de Sinope. Il fait partie de la première génération des disciples de Diogène le cynique
(fr.wikipedia.org - Ménippe de Sinope).
Pour la joie occasionnée par la mort de Mazarin : cf. le quatrain suivant II, 42.
Acrostiche : LNLQ, LaNLoQ
Le dolmen de Thelo au village de Lanloc'h se trouve sur la commune de Landeleau (Finistère)
(Michel Priziac, Bretagne des saints et des croyances, 2002 - books.google.fr).
Un loch est une étendue d'eau pouvant désigner tout autant un lac (loch d'eau douce), un bras de mer semblable à un fjord, un estuaire ou encore une baie (loch marin)
«Loch» est un mot issu du gaélique et se retrouve donc dans les langues de cette famille : gaélique écossais, irlandais, mannois, mais également dans
la branche brittonique : cornique (logh), breton (loc'h et louc'h), et en gallois (llwch). L'anglais et le scots ont Ă©galement repris le mot, qui s'applique Ă
la plupart des lacs d'Écosse ainsi qu'à de nombreux bras de mer du nord et de l'ouest de l'Écosse. En breton, ainsi qu'en cornique, le mot désigne souvent un lac,
un étang côtier saumâtre. Au moins dans un cas il s'agit d'une rivière comme dans le cas de la rivière d'Auray qui est appelée "Le Loch" ou Le Loc'h en amont d'Auray
(fr.wikipedia.org - Loch).
Le c'h se prononce comme k ou q
(Charles G. de Bochat, Mémoires Critiques, Tome 3, 1749 - books.google.fr).
"Monsieur du Plessis Guénégaud" faisait partie, lors de la mort de Mazarin, du Conseil Mazarin, du Conseil du Roi; comme tel, il assistait,
avec sept autres ministres ou surintendants, au fameux conseil du 10 mars 1661, au lendemain du décès du puissant ministre, au cours duquel Louis XIV déclara,
en réponse à la question du Chancelier, qui lui demandait à qui s'adresser désormais pour les affaires de l'Etat : A moi, Messieurs ! Mais la Garnache n'avait
fait que passer entre ses mains. Henry de Guénégaud avait vendu son marquisat, le 15 avri 1654, à Claude du Chastel, chef de nom et d'armes d'une vieille famille bretonne,
qui avait épousé lui-même Yolande de Goulaine. C'est pendant ce temps que le Marais, déjà agité vers la fin du règne de Louis XIII, en 1637, et sous la Fronde,
à l'occasion de l'augmentation croissante des impôts, fut encore le théâtre de troubles et d'émeutes. En 1658, les paysans de l'élection des Sables se mutinèrent au point qu'il
fallut songer à l'établissement d'une forteresse pour enrayer le mouvement. Les troubles qui régnaient depuis quelques années se traduisaient parfois par des échauffourées entre Maraîchins et gens d'armes
qui n'étaient pas sans faire des victimes, aussi bien d'un côté que de l'autre. "En arrivant dans ce pays-ci, écrivait de Saint-Hilaire-de-Riez, à Colbert son cousin l'intendant Colbert du Terron,
le 21 février 1658, nous avons trouvé toutes les paroisses du Marais soubz les armes et toutes les entrées fermées par des barricades et gardées par les habitans.
Enfin la présence des troupes a dissipé ces porteurs de fusils...". L'intendant désirait en finir : le moyen le plus sûr lui parut être l'occupation du château de Beauvoir par une importante garnison
(Julien Rousseau, Beauvoir-sur-Mer, ses ports, son château-fort, ses monastères, 1963 - books.google.fr).
Claude, marquis du Chastel, de la Garnache, de Goulaine et de Mezle, comte de Beauvoir-sur-Mer et de Saint-Nazaire, baron de Gouarlot, seigneur de Châteaugal,
Rosquijeau, Landrévrésech, Quelennec, Kergoët, Glomel, le Grannec, la Marche, Kerminihy et Bodriec, mourut sans postérité. Il avait épousé, en 1639, Sainte Budes de Blanchelande,
laquelle obtint annulation de son mariage, pour impuissance de son mari, en 1646. Il se maria cependant, dès 1647, à Yolande de Goulaine, dont l'union fut également stérile.
Plaisanté sur son infirmité par le marquis de Carman, il tua celui-ci en duel en 1652
(fr.wikipedia.org - Landeleau).