Deux dents en la gorge

Deux dents en la gorge

 

II, 7

 

1636

 

Entre plusieurs aux isles deportés

L'un estre nay Ă  deux dents Ă  la gorge :

Mourront de faim, les arbres esbroutés :

Pour eux neuf roy nouvel edict leur forge.

 

Louis XIV

 

La mise en rapport de ce quatrain avec Louis XIV est déjà faite en 1690 (Jacques Massard, Explication d'un songe divin de Louis XIV, 1690 - books.google.fr).

 

Le Dauphin eut en fait de nombreuses nourrices. Raison à cela : deux dents dont le bébé aurait été pourvu dès sa naissance. Cette anecdote rappelle la croyance médiévale aux «changelins», ces enfants démoniaques substitués à de pauvres innocents comme saint Dominique et qui ont, eux aussi, une dentition prématurée. Ces dents ont fait parler d'elles et Richelieu lui-même confirme ce qui pourrait passer pour une simple rumeur (Lettres à De Noyers du 11 janvier 1639). Hugo Grotius rapporte lui aussi cette anecdote qui donne des craintes à ceux qui l'interprètent comme un signe de la boulimie de conquête du futur roi (Lettre à Oxenstiern du 25 décembre 1638, publiée en 1687). Seule Ancelin aurait résisté aux morsures du petit glouton, ce que, des années plus tard, Marana rappelle dans son grinçant Espion du Grand-Seigneur (1688) : «[...] le Dauphin se porte fort bien, et ce n'est point une fable qu'il soit né avec quelques dents, et ce qu'on dit tous les jours qu'aucune nourrice ne luy peut presenter la mamelle sans qu'elle en soit morduë ; On dit aussi que ne se pouvant trouver à à la cour aucune femme qui puisse y durer, on a choisi celle d'un Païsan qui s'est trouvée si forte et si saine, qu'elle luy resiste, et le nourrit fort bien» L'auteur semble d'autant mieux renseigné qu'il vise juste en invoquant la résistance de la nourrice. Perette Dufour eut effectivement recours, par l'entremise d'Anne d'Autriche, à une relique fournie par le Grand Maître de Malte, censée soulager les douleurs occasionnées par les morsures du bébé (Stanis Perez, La santé de Louis XIV: une biohistoire du Roi-Soleil, 2007 - books.google.fr).

 

Mazarin aussi aurait été dans ce cas à la naissance.

 

Giulio Raimondo Mazzarini, est né le 14 juillet 1602 à Pescina, dans les Abruzzes, dans le Centre-Est de l'Italie. Il passa son enfance à Rome, où ses parents demeuraient. Son père, Pietro Mazzarini, avait coutume d'aller de temps en temps chez son beau-frère, l'abbé Buffalini, lequel convia son épouse Hortensia, enceinte, à venir passer les dernières semaines de sa grossesse loin des miasmes de l'été romaine. Elle accoucha ainsi de son premier fils, qui naquit «coiffé» et doté de deux dents. On pensait alors que de tels signes présageaient d'une haute fortune. Plus tard, le cardinal s'en prévalut souvent.

 

Diplomate et homme politique, d'abord au service de la Papauté, puis des rois de France Louis XIII et Louis XIV, il succéda à Richelieu en tant que principal ministre d'État de 1643 à 1661 (fr.wikipedia.org - Jules Mazarin).

 

Les îles

 

Avant l'ère chrétienne, il n'y avait pas en Grèce et dans l'empire romain d'établissements destinés à recueillir les enfants de condition servile. Sous les prédécesseurs de Constantin, il existe déjà des orphelinats où sont élevés, sans distinction d'origine, les enfants abandonnés ou privés de leurs parents. Ces établissements prennent une rapide extension sous ce prince qui comble de ses faveurs l'Orphanotrophium de Byzance. Il assigne, pour l'entretien de cet asile, des terres du domaine public et diverses autres donations particulières. Il ouvre en outre une école où les orphelins et les enfants issus de parents pauvres, reçoivent aux frais de l'Etat une instruction élémentaire. Les orphelinats continuèrent d'être l'objet de la sollicitude des successeurs de Constantin. Ils devinrent, à Constantinople et ailleurs, par exemple dans l'île d'Oxya, de véritables écoles industrielles. On y enseignait aussi la grammaire et les sciences. Le grand orphanotrophe, dont le siège était à Constantinople, jouissait de prérogatives considérables. Il avait la haute direction de tous les établissements charitables de la capitale. Tantôt cette dignité était conférée à un grand personnage, tantôt à un simple moine ; mais, quelle que fût son origine, il marchait de pair à la cour de Byzance avec le préfet de l'Annone. Une constitution des empereurs Léon et Anthémius, définit et précise le rôlo de l'orphanotrophe : «Orphanotropnus qui parentibus atque substantiis destitutos minores sustentat et educat, velut affectione paterna, aut quasi tutor pupillorum et curator adolescentium» (E. Jeanselme, L. Œconomos, Les oeuvres d'assistance et les Hôpitaux Byzantins au siècle des Commènes, Vade Mecum, International Congress of the History of Medicine, 1921 - books.google.fr).

 

orphos, privé de. - Orphelin (vx fr. orfenin; du latin orphanus, grec orphanos, orphelin), orphelinat. lat. privare, priver d'une chose; de privus, isolé (L. Grimblot, Vocabulaire synthétique de la langue française, 1902 - books.google.fr).

 

En 1653, isoler signifie « faire prendre la forme d'une île ».Le mot isolement provient du latin insulatus, qui signifie «séparé comme une île, isolé, délaissé», et de insula, qui désigne une île (Louis Brigand, Besoin d'îles, 2009 - books.google.fr).

 

Isola, c'est une île, en latin. Et ce n'est pas sans raison que John Donne, le poète anglais de la Renaissance, écrivait déjà : «Aucun homme n'est une île à part entière.» L'île, l'isolement, l'un - sans regard, sans main tendue, sans écoute, sans accueil - ne saurait appartenir aux caractéristiques de l'humain. Sous la banalité apparente de cette remarque aux significations multiples, la question est cruciale (Roger Pol Droit, Monique Atlan, Humain: Une enquête philosophique sur ces révolutions qui changent nos vies, 2012 - books.google.fr).

 

"insularis" signifie aussi en latin "déporté dans une île". La "deportatio in insulam" se retrouve dans la jurisprudence justinienne des Pandectes ou Digeste (Gaffiot).

 

Du XVIIe au XVIIIe siècle, l'homme s'est senti peu à peu comme isolé au milieu des choses, en état de « déréliction ». Pascal, déjà, voyait l'homme «égaré dans un canton détourné de la nature»; et seulement capable «d'apercevoir quelque chose du milieu des choses». Mais, pour Pascal, le Christ est venu en médiateur; pour empêcher que cet isolement ne se creuse en abîme, il est venu combler l'abîme. On assiste au XVIIIe siècle à une réduction de l'angoisse et du pathos. Cette situation nouvelle d'isolement est progressivement acceptée. Locke, déjà, la comparait à celle des marins qui naviguent à la sonde. La sonde n'explore pas l'abîme, elle ne touche pas le fond des mers; il suffit qu'elle permette de repérer les hauts-fonds, et le navire est sauf, il trouve son chemin. On ne va plus s'attarder désormais à la recherche des causes premières, ni à celle des causes finales. On estime que la quête du pourquoi est vaine, et condamnée à l'échec. En revanche, celle du comment est possible; elle est utile; elle offre à l'homme le moyen de poser les principes d'une praxis, d'une action efficace. Savoir comment les choses se passent, autour de l'homme, comment elles se sont passées pour aboutir à l'homme, comment s'est constituée peu à peu, dans un monde soumis à la durée, la « grande chaîne des êtres », voilà ce qui est exaltant, et de plus à la portée de l'homme (Marcel Raymond Saint-Martin et l'Illuminisme contre l'"Illuminismo", Lettere italiane, Volume 19, 1967 - books.google.fr).

 

"Neuf Roy"

 

Le 7 septembre 1651, un lit de justice déclare la majorité du roi (la majorité royale est à treize ans) (fr.wikipedia.org - Louis XIV).

 

Comme la noblesse, Louis XIV surveille aussi le peuple par la politique du « grand renfermement ». Par un édit de juin 1656, il crée à Paris, puis en 1662 dans chaque grande ville, un hôpital général pour les malades pauvres, les mendiants et les orphelins. Il s'agit davantage d'isoler cette partie de la population que de mettre en place une mesure sociale. Ces édits sont renforcés par celui de 1667 par lequel Louis XIV crée la fonction de lieutenant de police avec pour mission le maintien de de l'ordre, l'entretien de la voirie, la réglementation des métiers, la surveillance des cabarets, des marchés et des halles, le contrôle des produits, de l'imprimerie et de la librairie (Laurent Bonnet, Objectif CRPE Epreuve écrite d'histoire et de géographie, 2012 - books.google.fr).

 

Les lettres-patentes du 20 mars 1671 réunirent à l'Hôpital-Général les biens de différentes communautés dont la suppression était ordonnée (Louis Parturier, L'assistance a Paris, sous l'regime & pendant la revolution: Etude sur les diverses institutions dont la reunion a forme l'Administration Generale de l'Assistance Publique a Paris, 1897 - books.google.fr).

 

Louis XIV orphelin

 

Vers 1280, un manuscrit nomme l'Hôpital de la Trinité la "Trinité aux Asniers", car il était interdit aux Trinitaires, par leur statut, de monter à cheval mais seulement sur des ânes (fr.wikipedia.org - Hôpital de la Trinité).

 

Cf. quatrain VIII, 5 (Les Enfants trouvés) et II, XI (Naissance de Louis XIV - "Le prochain fils de l'asnier", 1639).

 

Apparue pour la première fois dans sa correspondance, le 1er janvier 1638 (Lettre à Louise de Marillac), la cause des enfants trouvés va obséder Vincent de Paul. Afin de mettre sur pied l'oeuvre des Enfants  trouvés, il fait appel aux dames de la Confrérie de Charité, une institution  qu'il a fondée en décembre 1617 et regroupe les plus grands noms du royaume. Mais malgré leur bonne volonté, princesses et duchesses sont débordées par l'ampleur de la tâche et peinent à recruter des nourrices. "L'on  fut d'avis, à la dernière assemblée, écrit Monsieur Vincent à Louise de Marillac, sa principale collaboratrice, que vous seriez priée de faire un essai des enfants trouvés, s'il y aura moyen de les nourrir de lait de vache et d'en prendre deux ou trois à cet effet", mais l'emploi du lait de vache ou de chèvre provoque de nombreux décès. Les jeunes campagnardes des Filles de la Charité, autre institution fondée par Vincent de Paul en décembre 1633, sont également mises à contribution. Mais le résultat reste peu probant; ce qui suscite notamment l'indignation de Sébastien Hardy, ancien receveur des aides et tailles, donataire d'une rente de cinquante livres : "Il me rend coupable de tout le retardement", regrette Monsieur Vincent, qui déplore que "les enfants continuent de mourir". Deux ans plus tard, l'oeuvre piétine, alors qu'elle recueille toujours de nombreux bébés (chrisagde.free.fr).

 

C'est donc l'année de la naissance de Louis XIV, et avant celle-ci, que l'institution des Enfants trouvés est créée.

 

Une idée romanesque se fait jour : les Enfants trouvés ont servi d'écran de fumée pour trouver un héritier à Louis XIII.

 

Louis XIV, dit «le Grand» et «le Roi-Soleil», né le 5 septembre 1638 au château Neuf de Saint-Germain-en-Laye est mort le 1er septembre 1715 à Versailles (fr.wikipedia.org - Louis XIV).

 

"arbres esbrotez"

 

esbroté : brouté (M.F. Godefroy, Dictionnaire de l'ancioenne langue française, lettre E) (Revue critique d'histoire et de littérature, Volume 2 ;Volume 18, 1884 - books.google.fr, Pierre Brind'Amour, Les premières centuries, ou, Propheties de Nostradamus (édition Macé Bonhomme de 1555), 1996 - books.google.fr).

 

Certaines régions de l’Allemagne ou de la France actuelles comme la Lorraine sortent de l'interminable conflit de la guerre de Trente ans ruinées, dévastées, dépeuplées pour de longues années (fr.wikipedia.org - Guerre de Trente Ans).

 

Dès son apparition, Vincent de Paul amenait avec lui deux cadres au grand complet, les prêtres et les frères de la Mission et les Filles de la Charité, deux corps qui avaient fait leur apprentissage des misères publiques au milieu des épouvantables désastres de la Lorraine; des hommes qui, de 1636 à 1645, avaient bravé la guerre, la famine et la peste, «dont cette province fut presque toute couverte comme d'un déluge qui semblait la devoir abîmer.» Un seul de ces courageux héros de la charité, le frère Mathieu Benard, avait fait durant ces neuf années, au milieu des plus grands périls, cinquante-trois fois le voyage de Paris en Lorraine pour porter de l'argent et des secours (Alphonse Feillet, La misère au temps de la Fronde et Saint Vincent de Paul; ou, un chapitre de l'histoire du paupérisme en France, 1862 - books.google.fr).

 

La guerre de Dix Ans (1634-1644) est l'Ă©pisode comtois de la guerre de Trente Ans (1618 Ă  1648).

 

La terrible famine dura environ un an et demi, de l'hiver 1637-1638 aux moissons de 1639. Cette fois, les pauvres n'étaient plus les seules victimes : «Non seulement les paysans et le menu peuple ne vivaient plus que d'herbe et de racines qu'ils cueillaient indifféremment et qui les rendaient jaunâtres, décharnés et plus semblables aux morts qu'aux vivants, mais plusieurs personnes de condition, après avoir vendu à vil prix vaisselle, meubles, rentes, héritages..., passaient des huit jours sans manger un morceau de pain. En saison, on consommait herbes, racines, fruits et baies en tous genres, glands, faînes, cynorrhodons, noix..., à condition bien sûr d'avoir encore la force de les chercher». Sinon, on dévorait n'importe quoi, comme «les écorces d'arbres et branches de bois» (Saavedra Fajardo, ambassadeur espagnol) (Gérard Louis, La guerre de Dix Ans, 1634-1644, 1998 - books.google.fr).

 

III, 42

 

1735

 

L'enfant naistra Ă  deux dents Ă  la gorge :

Pierres en Tuscie par pluie tomberont :

Peu d'ans apres ne sera bled, ne orge,

Pour saouler ceux qui de faim failliront.

 

 

"deux dents en la gorge"

 

Dans la Rome ancienne, Julius Obsequens note comme un prodige la naissance d'une fillette déjà pourvue de dents. Pline l'Ancien explique que les enfants mâles nés avec des dents passaient pour être prédestinés à un grand avenir ; il cite le cas de Marcus Curius, surnommé Dentatus pour cette raison ; le présage était par contre néfaste dans le cas des petites filles (HN, VII, XVI, 68-69) (Pierre Brind'Amour, Les premières centuries, ou, Propheties de Nostradamus (édition Macé Bonhomme de 1555), 1996 - books.google.fr).

 

C'est à Véiès qu'en 207 avant J.C. tombent des pierres du ciel.

 

Deux types d'enfants précoces sont connus : les parleurs précoces et les enfants qui naissent avec des dents. Tite-Live, Valère-Maxime, Julius Obsequens, Phlégon de Tralles et Appien citent cinq cas de parleurs précoces tandis que Pline l'Ancien fait état de plusieurs exemples d'enfants nés avec des dents, dont deux consuls : M. Curius surnommé pour cette raison Dentatus et Cn. Papirius Carbon (certainement consul en 85 ou 84 av. J.-C. avec Cinna). Dans le même passage, Pline rappelle que pendant la royauté, une petite fille, nommée Valeria, née avec des dents fut considérée comme un prodige et fut déportée à Suessa Pometia, ancienne capitale des Volsques prise par Tarquin le Superbe. Enfin, Tite-Live fait aussi allusion à un bébé né avec des dents (XLI, 21, 12, en 174 av. J.-C : «A Auxime (naquit) une fille avec des dents»)  (Annie Allély, Les enfants malformés et considérés comme prodigia à Rome et en Italie sous la République. In: Revue des Études Anciennes. Tome 105, 2003, n°1 - www.persee.fr).

 

Cnaeus Papirius Carbo, appelé aussi en français Papirius Carbon, fut trois fois consul de la République romaine, un des plus fervents partisans de Marius. Tenu en échec à Ariminum par le jeune Pompée, il affronte Sylla à Clusium en Étrurie dans une bataille indécise. Quoique sa position ne soit pas désespérée, il abandonne ses troupes pour gagner l’Afrique, annonçant qu’il va y préparer des positions de repli en cas de défaite des marianistes. Carbon fut capturé dans l’île de Pantelleria entre la Sicile et l’Afrique, chargé de chaînes et envoyé en Sicile, où Pompée le fit exécuter et envoya sa tête à Sylla (fr.wikipedia.org - Cnaeus Papirius Carbo (consul en -85)).

 

Sous le consulat de Marius (102), Julius Obsequiens note une pluie en Tuscie "Novemdiale sacrum fuit, quod in Tuscis lapidibus pluerat, Urbs haruspicum iussu lustrata"  (Hans Jürgen Hillen, Histoire romaine de Tite-Live, Livre 45, 2014 - books.google.fr).

 

Le soin et l'attention avec lesquels Tite-Live a rapporté les listes annuelles de prodiges font de l'historien une source irremplaçable pour l'histoire du fait à Rome. Ainsi se dessine, à la lecture de chaque livre de l'Ab Vrbe condita, une véritable géographie et se dégage une typologie du prodige. Les prodiges relèvent du monde animal, concernent des phénomènes naturels ou mettent en cause des monstruosités humaines.

 

Que penser de ces Ă©numĂ©rations plutĂ´t monotones et apparemment de toute Ă©laboration littĂ©raire ? Les phrases relèvent plus de la stichomythie : elles comportent un toponyme Ă  l'ablatif ou au locatif et la simple mention, au style indirect gĂ©nĂ©ralement, du fait en soi. Certes, ces passages sont peu mais l'organisation de telles listes, qui n'est jamais arbitraire, rĂ©pond aux tendances profondes de l'historien sur le plan moral (mos maiorum) et littĂ©raire (dramatisation). Les notices des annĂ©es 210 et 208 sont plutĂ´t organisĂ©es selon un ordre gĂ©ographique. En 210, de proche en proche, l'historien nous conduit en direction sud-est de Rome, Ă  Tusculum, puis Ă  Anagnia et Terracine, ensuite, il nous emmène au nord-ouest et au nord de la ville, Ă  Tarquinia et Ă  Capène : on peut reconnaĂ®tre ici un procĂ©dĂ© d'encerclement qui crĂ©e un effet de dramatisation. En 208, on part de Campanie pour se rapprocher de Rome, en passant Ă  Casinum, puis Ă  Ostie; du Latium, on s'Ă©loigne dans la direction du N. O., vers CaĂ©rĂ© et Volsinies en Etrurie; Tite-Live paraĂ®t alors suivre un axe qui progresse du S.E. vers le N. O., en passant par le Latium. En 209, la progression repose sur une des prodiges, telle que CicĂ©ron en avait posĂ© les principes dans ses traitĂ©s de religion ; la liste s'ouvre par les effets de la foudre, premiers avertissements cĂ©lestes par lesquels les dieux mettent les hommes en garde, selon la thĂ©orie du fulmen consiliarium de l'Etrusca disciplina prĂ©sentĂ©e par SĂ©nèque ; elle par le prodige des eaux ensanglantĂ©es, phĂ©nomène plus rare et plus ensuite, un prĂ©sage sinistre est donnĂ© par la chute d'une statuette fixĂ©e Ă  la couronne d'une dĂ©esse ; enfin, les derniers prodiges sont des monstres bĹ“uf douĂ© de la parole, enfant de sexe incertain et enfant venu au monde avec une tĂŞte d'Ă©lĂ©phant. Pour la grande crise qui secoue la citĂ© en 207, Tite-Live combine l'ordre chronologique indispensable Ă  la clartĂ© de l'exposĂ© avec la dramatique indispensable Ă  l'historia ornata. Une première sĂ©rie de se prĂ©sente sous une forme classique (pluie de pierres Ă  VĂ©ies, lieux sacrĂ©s ou publics frappĂ©s par la foudre, sentinelle dĂ©chirĂ©e par un loup...), puis nouvelle pluie de pierres (inde) et renouvellement du novendiale sacrum. Alors que la crise paraĂ®t rĂ©solue, on signale un hermaphrodite Ă  Frusinone (foedum ac turpe prodigium). Les haruspices prĂ©sentent le moyen de l'Ă©liminer; les pontifes, de leur cĂ´tĂ©, organisent une procession chantĂ©e et pendant la rĂ©pĂ©tition des jeunes filles la foudre s'abat sur le temple de Junon Reine sur l'Aventin. Les prodiges croissent en gravitĂ© ; les dieux s'acharnent Ă  envoyer aux Romains leurs et Ă  peine un prodige est-il expiĂ© qu'un nouveau prodige survient qui renouvelle les angoisses. Tout en suivant les Ă©tapes de la crise, Tite-Live les progrès de l'angoisse populaire. Les listes de prodiges sont donc intĂ©grĂ©es au rĂ©cit livien et mises en forme pour contribuer Ă  l'atmosphère dramatique qui entoure chaque crise religieuse secouant la citĂ©. Tite-Live non obĂ©it aux règles de l'annalistique, mais il rĂ©pond Ă  une tendance innĂ©e en lui qui le porte Ă  s'intĂ©resser aux phĂ©nomènes religieux dans leur particularitĂ© (Charles Guittard Charles, Les prodiges dans le livre 27 de Tite-Live. In: Vita Latina, N°170, 2004 - www.persee.fr).

 

En 204, Rome fera venir la pierre noire de Pessinonte consacrée à la déesse Cybèle pour conjurer des pluies fréquentes de pierres, selon un oracle des Livres Sibyllins (A. Nagy et F. Prescendi, Innovations religieuses à Rome, Religions antiques: une introduction comparée : Egypte - Grèce - Proche-Orient - Rome, 2008 - books.google.fr).

 

Véies (en étrusque Veis, en latin Veii ou Veius; et en italien Veio), est une des douze plus importantes cités étrusques, fondée à ce qui semble au IXe siècle av. J.-C., et située à la frontière sud de l'Étrurie à 15 km au nord-ouest de Rome Veies est conquise par le général romain Marcus Furius Camillus, dit Camille, en 396 av. J.-C., après un siège de dix ans (fr.wikipedia.org - Véies).

 

Camille imposa les orphelins pour financer la campagne de siège contre Véiès (François Sabbathier, Dictionnaire pour l'intelligence des auteurs classiques, grecs et latins, Tome 18, 1774 - books.google.fr).

 

VI. Quelles sont les victimes dites "bidentes". Ce qui les a fait appeler ainsi. Sentiments de P. Nigidius et de Julius Hyginus à ce sujet. Lorsque je revins de Grèce, je débarquai à Brindes, où l'on me dit qu'il y avait un grammairien, que les habitants de cette ville avaient fait venir de Rome, pour enseigner la langue latine, et qui se vantait de lever toutes les difficultés qu'on pouvait lui proposer. Pour me délasser de l'ennui et des fatigues de la traversée, il me prit fantaisie d'aller consulter ce docteur. Il lisait d'une manière dure et barbare le septième livre de Virgile, dans lequel on trouve ce vers : Il immolait, selon l'usage, cent brebis (lanigeras bidentes), et il demandait, si quelqu'un dans l'assemblée désirait avoir des éclaircissements. Etonné de l'audacieuse confiance de cet ignorant, je lui dis : Maître, aurez-vous la complaisance de nous expliquer ce que le poète entend par bidentes ? Il entend des moutons, reprit-il, puisque, de peur qu'on ne s'y méprenne, Virgile ajoute lanigeras (qui portent de la laine). Nous verrons à l'instant, repartis-je, si, comme vous le dites, on ne peut appliquer qu'aux seuls moutons l'expression bidens ; et vous me direz si Pomponius, poète de la Gaule Transalpine, s'est trompé lorsqu'il a écrit dans ses Atellanes : O Mars, je fais vœu de t'immoler un jeune porc (bidenti verre), si jamais il revient. Je vous prie actuellement de m'expliquer quel est le sens propre ou littéral de bidens. Mon docteur, sans hésiter, me répond hardiment que ce terme sert à désigner des moutons qui n'ont que deux dents. Eh ! de grâce, m'écriai-je, dites-moi, dans quel pays avez-vous vu des moutons auxquels la nature n'eût accordé que deux dents ? Il faudra toute la force et la sainteté de nos sacrifices expiatoires, pour apaiser la colère des dieux annoncée par un prodige aussi extraordinaire. Faites-moi, je vous prie, me dit alors avec impatience et avec humeur le grammairien, faites-moi, je vous prie, des questions plus conformes à la science que je professe, et laissez aux bergers le soin de s'informer de ce qui concerne les dents des moutons. Je quittai ce vil fanfaron, en me moquant de sa fade plaisanterie, pour aller consulter le traité de Publius Nigidius, sur les Entrailles des victimes. Ce savant écrivain y rapporte qu'ont appelle bidentes, non seulement les moutons, mais encore toutes les victimes de deux ans. Il n'explique pas toutefois pourquoi on les appelle ainsi. Mais j'en ai trouvé la raison telle que je la soupçonnais, dans de certains commentaires sur le droit pontifical. On appela d'abord ces victimes bidennes ; c'était alors la même chose que biennes (de deux ans). L'usage ayant corrompu ce terme, au lieu de bidennes on forma bidentes, qui parut plus agréable à la prononciation. Cependant Julius Hyginus, qui ne paraît pas avoir ignoré le droit sacerdotal, dans le quatrième livre de ses Commentaires sur Virgile, dit qu'on appela bidentes les victimes parvenues à l'âge qui voit s'élever les deux dents mineures. Voici ses paroles : La victime bidens doit avoir huit dents, dont deux sont plus élevées que les six autres ; par où l'on assure que, du bas âge, elle a passé dans un autre plus avancé. C'est à l'œil à décider si Hyginus a raison (Aulu Gelle, Nuits Attiques, Livre XVI - www.roma-quadrata.com).

 

En 207, un cas d'androgynie est signalé à Frosinone; la concerne la taille et l'incertitude sur le sexe de l'enfant. La même revient alors pour exprimer l'ambiguïté sexuelle : incertus mas an femina esset. C'est le terme semimas qui aura ensuite sa préférence (ante omnia abominati semimares), peut-être parce que c'est un terme appartenant à la de l'agriculture où il désigne l'animal châtré. L'appellation hermaphroditus est tardive : dans le latin impérial, le mot désignera les androgynes considérés, non plus comme des prodigia ou des monstra, mais comme des objets de ou des instruments de plaisir. La désignation de l'androgyne a donc posé problème en latin, sans oublier que le cas était aussi pris en considération par l'Etrusca disciplina et que l'on ignore comment la langue étrusque avait résolu le problème.

 

L'historien livre alors le mode de procuration : Rome fait appel à la science étrusque des haruspices, l'Etrusca disciplina, et le mode d'élimination, non préconisé par les prêtres mandés d'Etrurie, repose sur la deportatio et Yim- mersio : on enferme l'enfant vivant dans un coffre et on le jette à la mer, à partir d'Ostie. Comme le précise fort justement J. Champeaux, le mode d'élimination «révèle une obsession de la souillure qui inspire tous les détails du rite : le seul remède est l'expulsion totale du monstre, qui ne doit derrière lui aucune trace parmi les vivants». Il ne suffit pas de brûler le dont les cendres constitueraient une souillure, comme le font les haruspices pour les objets frappés par la foudre. Ce mode d'élimination par noyade a pu être interprété comme une technique spécifiquement étrusque ; mais on fera observer que le châtiment du parricide se fonde sur le même principe : le coupable est enfermé dans un sac de cuir cousu hermétiquement, avec des animaux (chien, coq, vipère, singe) et jeté vivant dans le Tibre ou à la mer. On ne saurait limiter à YEtrusca disciplina le pouvoir purificateur des eaux, fluviales ou maritimes, engloutissant définitivement une souillure (Charles Guittard Charles, Les prodiges dans le livre 27 de Tite-Live. In: Vita Latina, N°170, 2004 - www.persee.fr).

 

Dans la Rome antique le bannissement est désigné par une formule d’«interdiction». Celle-ci associe deux éléments, «l’eau» et «le feu», tantôt par l’emploi de l’ablatif (aqua et igni interdictio), tantôt par le génitif (aquae et ignis interdictio). Historiquement attestée depuis l’époque médio-républicaine, elle est utilisée jusqu’au commencement de l’époque sévérienne où les juristes avertissent qu’elle est désormais remplacée par le terme deportatio.

 

Que la forme la plus grave de l’exil, porteuse d’une dégradation civique (et de la confiscation du patrimoine), ait d’abord été désignée aux deux premiers siècles de l’Empire par l’expression, bien plus ancienne, d’aqua et igni interdictio, avant que l’usage du mot deportatio (d’application récente au domaine pénal) ne se généralise, les Byzantins ne pouvaient l’ignorer. Une palingénésie des textes compilés par eux dans le Digeste permet d’observer que le changement lexical se produisit précisément sous les Sévère (Yann Rivière, L’interdiction de l’eau, du feu… et du toit (sens et origine de la désignation du bannissement chez les romains), Revue de philologie, de littérature et d'histoire anciennes 2013/1 (Tome LXXXVII) - www.cairn.info, Dictionnaire de la Conversation et de la Lecture, Tome I, 1833 - books.google.fr).

 

Le respect porté à l'inviolabilité du citoyen faisait recourir à des fictions et à des moyens détournés pour appliquer des châtimens mérités, ne paraît pas avoir survécu aux temps de la république : les empereurs ne craignirent point d'y porter quelquefois atteinte, et Auguste, notamment, le premier, établit la peine de l'exil d'une manière directe pour l'adultère sous les noms de deportatio et de relegatio. Dion Cassius, lib.55; Albert du Boys, loc. cit., p. 137. 11. La déportation consistait à être enfermé sur une ile ou un lieu déterminé, où le condamné ne pouvait sortir sous peine de mort ; le déporté ne perdait pas la liberté mais le droit de cité, et encourait la confiscation de ses biens. Julius Clarus, quæst. 91. La relégation était de deux sortes : la relégation dans une île, et celle qui consistait à interdire certaines localités, mais sans assignation de retraite, ou tous les lieux, excepté un seul. La relégation différait de la déportation en ce qu'elle pouvait être perpétuelle ou temporaire, et surtout en ce qu'elle ne faisait pas perdre les droits de cité, lors même qu'elle était prononcée à perpétuité. Féréol Rivière, Esquisse historique de la législation crimin. des Romains, part. 2, chap. 2, § 1er, p. 80 et S 2, p.82. 12. (Ledru-Rollin, Répertoire général: contenant la jurisprudence de 1791 à 1845 [-1850], l'histoire du droit, la législation et la doctrine des auteurs, Tome 7, 1847 - books.google.fr).

 

Le masque de fer

 

Ce quatrain III, 42 se situe un siècle après le II, 7. Comme le Siècle de Louis XIV de Voltaire.

 

Louis XIV n'était certes pas une petite fille, dont les deux de naissance annonce des calamités.

 

On trouve le thème des deux dents en la gorge, qui contraint au rapprochement. Il est bien question de deux vrais jumeaux dont l'un est célèbre : Louis XIV (sa naissance est rapportée en III. 42). L'autre est «déporté aux Iles» (de Lérins), mais sans doute aux environs de 1661 (le procès Fouquet date aussi de cette époque), alors que le geôlier du «masque de fer» y arrivera plus tard avec son prisonnier qui s'appelait Eustache Dauger. Le thème de la famine est là pour indiquer la liaison avec III. 42 (orge-gorge). Elle est aussi très significative : la famine célèbre de 1661 coïncide avec le début du règne personnel de Louis XIV.

 

Le mystère entourant Eustache Dauger tient à son masque, et à l'excès de précautions prises contre lui. Il est aussi curieux qu'Eustache d'Oger de Cavoye, compagnon de jeu de Louis XIV enfant, ait été enfermé à Saint-Lazare pour une affaire d'héritage avec son frère Louis. Ce dernier sortira, mais Eustache est sans doute mort à Saint-Lazare (Pierre Guérin, Le véritable secret de Nostradamus, l'ange de Dieu, 1971 - books.google.fr).

 

La naissance de jumeaux n'a jamais été considérée comme un prodige. Pour l'époque républicaine, les jumeaux étaient accueillis de façon positive bien que certains Romains voyaient dans la gémellité la marque d'un adultère de la mère. Les travaux de G. Dumézil et de D. Briquel montrent bien que la gémellité est un signe d'abondance, de richesse et de fécondité que l'on retrouve dans le cadre de la troisième fonction indo-européenne, et elle rappelle évidemment la naissance de Romulus et de Rémus (Annie Allély, Les enfants malformés et considérés comme prodigia à Rome et en Italie sous la République. In: Revue des Études Anciennes. Tome 105, 2003, n°1 - www.persee.fr).

 

Nous devons à Voltaire la résurgence de ce dossier à partir de 1735 (Michel-Vital Le Bossé, Le masque de fer: c'est la faute à Voltaire, 1991 - books.google.fr).

 

Le siècle de Louis XIV est un essai historique de François Marie Arouet, dit Voltaire (1694-1778), publié à Berlin chez Henning en 1751. C'est en mai 1732 que Voltaire songe à écrire une histoire du règne de Louis XIV. Il rassemble des documents, mais ne s'attelle à l'ouvrage qu'en juin 1735 à Cirey.

 

D'emblée, Voltaire annonce son intention de peindre «non les actions d'un seul homme, mais l'esprit des hommes dans le siècle le plus éclairé qui fut jamais» (Chap. 1). Quatre chapitres sont consacrés à des «particularités et anecdotes»: magnificence de la vie de cour, histoire du Masque de Fer, disgrâce de Fouquet, passion du roi pour Mlle de La Vallière, politique de mécénat, triomphe de Mme de Montespan, mort d'Henriette d'Angleterre, histoire de la marquise de Brinvilliers, supplice de la Voisin, destinée singulière de Mme de Maintenon, deuils à la cour et portrait du roi (25-28) (Robert Paul, Le siècle de Louis XIV: une «histoire de l'esprit humain, puisée dans le siècle le plus glorieux à l'esprit humain», 2015 - artsrtlettres.ning.com, Raymond Trousson, Voltaire, 2015 - books.google.fr).

 

Tuscie

 

Le latin classique distingue l'ethnonyme Tusci (les Étrusques) du toponyme Etruria (l'Étrurie)1, mais si l'ethnonyme Etrusci apparaît relativement tôt, le toponyme Tuscia n'est attesté qu'à une date tardive. Suite aux réformes territoriales de Dioclétien et de Constantin, l'ancienne Étrurie devint, sous le nom de Tuscie, une province du diocèse d'Italie, et plus tard de celui de Rome. Sous la domination lombarde, elle forma plusieurs duchés, dont le plus important fut celui de Spolète. Après Charlemagne, la Tuscie devint un margraviat ou marquisat indépendant, qui subsista de 828 à 1115. Au Xe siècle, les marquis de Tuscie jouissaient d'une grande influence à Rome et avaient une part essentielle à la nomination des papes. La comtesse Mathilde, dernière de cette lignée, légua une grande partie de ses domaines au Saint-Siège, si bien que les papes finirent par posséder la Tuscie méridionale. Le reste prit peu à peu le nom de Toscane. On a distingué : la Tuscie romaine, correspondant au Latium septentrional avec l'ancienne province pontificale du Patrimoine de Saint Pierre ; la Tuscie ducale, incluant les territoires du Latium appartenant au duché de Spolète ; la Tuscie lombarde (Tuscia Langobardorum) ou duché de Tuscie (it), fondé par Gummarith en 576, qui correspond à la Toscane (fr.wikipedia.org - Tuscie).

 

Le terme de Tuscia apparaît tardivement. Isidore de Séville, qui l'utilise, est confus sur sa définition et sa délimitation. Il s'agit bien d'une région de l'Italie, à laquelle appartient  l'Ombrie mais il hésite à l'identifier avec l'Étrurie et proscrit l'usage du terme. La Tuscia correspond en fait plutôt à la région lombarde, telle que la définit Paul Diacre: elle comprend la Toscane, le Latium et une partie de l'Ombrie et de la Marche. Individualiser la Toscane dans les textes anciens et la confronter avec celle du XIVe siècle relève donc d'une gageure que les  lettrés du XIVe siècle ont affronté avec plus ou moins de bonheur, la plupart du temps avec l'exposé de ses limites. Ainsi, dans une note à un manuscrit de Tite-Live, Landolfo Colonna écrit: Pour qu'il soit connu clairement où ces guerres ont eu lieu et avec qui, il faut savoir que la Toscane. VI région de l'Italie, d'après le livre XIV des Etymologies d'Isidore, est divisée en Ombrie et en Etrurie. L'Ombrie est la partie de la Toscane qui se trouve au-delà du Tibre, dont la capitale est Pérouse. Toute la vallée de Spolète jusqu'à Chiusi est en Ombrie. L'Étrurie s'étend des Alpes Cottiennes - ou côte des Génois - jusqu'aux limites du Tibre. Dans celle-ci se trouvent Florence, Pise. Lucques. Sienne. Arezzo et bien d'autres cités dont beaucoup sont en deçà du Tibre. Le Tibre en effet divise l'Ombrie de l'Étrurie. Il faut savoir que cette division est celle d'Isidore mais on constate que  Tite-Live ne fait pas cette différence et considère la Toscane et l'Ombrie comme la même province, comme le lecteur diligent peut le constater en de nombreux endroits (Nathalie Bouloux, Culture et savoirs géographiques en Italie au XIVe siècle, 2002 - books.google.fr).

 

Ombrie

 

Selon Pline, la brontée (brontea), l'ombrie (ombria) et la céraunie (ceraunia) tomberaient du ciel à l'occasion d'orages (cf. Histoire naturelle, livre XXXVII, X (51) S 135, (55) S 150 et (65) S176). On trouvait en fait parmi ces pierres à la fois des fossiles d'échinides (oursins), des météorites et des outils préhistoriques (cf. A. Schnapper, op. cit., p. 29) (Delphine Trébosc, Discours et roole des médailles et autres antiquitez, 1611 de Antoine Agard : catalogue du cabinet de raretés d'un orfèvre et antiquaire arlésien à la fin de la renaissance, 2007 - books.google.fr).

 

La mère de Mazarin, né avec deux dents, Hortensia Bufalini, est issue d'une famille noble de Citta di Castello en Ombrie et filleule de l'un des princes Colonna (fr.wikipedia.org - Citta di Castello).

 

Camille Bartoli croit reconnaître Henri II de Guise dans le Masque de fer, comme véritable héritier légimtime de la couronne de France en tant que dernier mérovingien. L'auteur utilise une fresque peinte dans un couvent de l'ordre franciscain, créé par saint François d'Assise, ville d'Ombrie.

 

C'est plus précisément au monastère de Cimiez, appartenant aux Frères Mineurs de la Stricte Observance (franciscains), que vont être peintes et terminées en 1686 d'étranges peintures accompagnées de devises que d'aucuns diront alchimistes, étant entendu que l'alchimie n'est pas forcément opérative. Nous avons décrit ces ensembles occupant plusieurs pièces du monastère dans l'inconcevable secret du Masque de fer et les reproduisons en notes. Mon informateur avait alors corrigé quelque peu mon interprétation pour en faire véritablement un tout cohérent visant à dévoiler la véritable légitimité du grand descendant des mérovingiens par Charlemagne interposé (Camille Bartoli, Henri de ... l'homme au masque de fer: sa vie et son secret (1977), 1997 - books.google.fr).

 

Etrusques en 1735

 

Lanzi est le premier à comprendre les véritables liens entre civilisation grecque et civilisation étrusque, à apprécier l'importance de la colonisation grecque dans l'histoire de l'Occident, à situer exactement la place des Etrusques dans l'évolution de l'Italie préromaine. Quelques années plus tard (1806), il reconnaît comme grecs les vases déposés dans les tombes étrusques et qui étaient des importations venant d'Athènes. La tentative de L. Lanzi mettait un terme à deux siècles de passions souvent débridées. Il serait toutefois injuste de ne voir que les aspects négatifs d'une période qui mit les Etrusques au premier plan pour des raisons politiques mais qui constitue un grand moment d'histoire littéraire. Cela commence avec l'Ecossais Thomas Dempster qui, entre 1616 et 1618, écrit à Pise les sept livres de son De Etruria Regali. On retiendra surtout qu'il s'agissait alors de fournir aux Médicis en déclin le secours de l'histoire antique et de donner au Grand-Duché une identité historique et culturelle : Dempster fut exhorté par le secrétaire du Grand-Duché à relier la Toscane des Médicis à l'Etrurie antique. Son livre ne sera publié qu'un siècle plus tard (1723) alors que se développe tout un renouveau d'intérêts : c'est la fondation de l'Académie étrusque de Cortone (1726), première compagnie à s'occuper des Etrusques ; ce sont les découvertes des premières tombes de Tarquinia (à partir de 1736) ; c'est l'entrée du comte de Caylus à l'Académie des inscriptions et belles lettres et Paris se met à son tour à s'occuper des Etrusques (1742) : le secrétaire perpétuel, Nicolas Fréret va bientôt proposer sa thèse de l'origine septentrionale des Etrusques (Michel Gras, Les Etrusques, La Recherche, Volume 17, 1986 - books.google.fr, Anne Claude Philippe de Caylus, Recueil D'Antiquités, Egyptiennes, Etrusques, Grecques et Romaines, Tome 2, 1756 - books.google.fr).

 

Che a Corneto si sia rivolta l’attenzione dei ricercatori-collezionisti dell’epoca - Maffei, Gori, Peruzzi, Antinori - è possibile, se si considera che la «scoperta» settecentesca degli etruschi nel nostro territorio risale al 1736. In quest’anno, infatti, il domenicano Gian Nicola Forlivesi segnalava ad alcuni studiosi l’esistenza delle tombe dipinte e nel 1739 Scipione Maffei è a Corneto dove visita almeno la tomba della Mercareccia, quella dei Ceisinie e quella del Biclinio, quest’ultime due perdute. «Raro è di goder tanto - scrive Maffei - perché le pitture appaiono belle e fresche al primo apparire delle grotte, ma dopo che l’aria c’entra liberamente, in pochi minuti tutto si smarrisce e la malta, sopra cui sono, s’inumidisce e va cadendo». Anche il Gori ebbe una corrispondenza con il Forlivesi, dal quale ricevette alcune fantasiose riproduzioni di pitture etrusche che utilizzò per notizie e incisioni pubblicate nella sua opera Museum Etruscum. Nel 1758 il Winckelmann visitò Corneto: nel suo resoconto cita la tomba del Cardinale - riscoperta poco prima del suo arrivo – nella quale conta 200 figure. Sarà però un inglese, Thomas Jenkins, mercante di antichità operante a Roma, che ci lascerà la prima descrizione esauriente delle tombe tarquiniesi. Il 17 marzo 1763 egli pubblica infatti sul Philosophical Transactions of the Royal Society di Londra un’ampia corrispondenza e alcuni schizzi tratti dalla tomba del Cardinale (La scoperta di Tarquinia - www.ludovicomagrini.it).

 

Pendant Anton Francesco Gori (1691-1757) publiait la Description de l'arc élevé par les anglais, à Livourne, pour l'entrée de l'Infant Don Carlos en 1731 (1732, in-folio), et une édition du Traité des mois des Egyptiens, par Averaui, avec des notes de Noris (Florence, 1734, in-4°.), il méditait encore une grande collection relative aux antiquités de son pays, le Musée étrusque, dont il avait fait paraître le prodrome en 1735, et qu'il donna de 1737 à 1745, 3 vol. III-fol (Biographie universelle, Tome XVIII, 1817 - books.google.fr).

 

Outre de nombreux autres documents liés à la personne d'Anton Francesco Gori, le recueil de manuscrits mss. 198 de la Biblioteca Marucelliana à Florence contient des relations et lettres concernant les tombes peintes, inscriptions et autres vestiges étrusques découverts ou conservés à Corneto et dans ses environs entre le 26 octobre 1736 et le 27 septembre 1738. Durant cette période, Gori avait entretenu une abondante correspondance avec les personnes qui pouvaient lui fournir des informations sur les monuments déjà connus ou découverts dans les localités éloignées de Florence. L'une de ces personnes était Forlivesi dont les missives contiennent d'intéressants détails susceptibles de notablement accroitre nos connaissances sur quelques ensembles uniques en leur genre de peintures funéraires et sur la peinture étrusque en général. Les savants connaissent depuis assez longtemps ces matériaux, mais ils n'ont été pratiquement utilisés que par ceux qui s'intéressaient aux inscriptions et à la langue étrusques. Ainsi, Fabretti les a déjà mentionnés en 1867, alors qu'il publiait dans le Cil quatre inscriptions qui en provenaient (Witold Dobrowolski La peinture étrusque dans les recueils, Archeologia: Rocznik Panstwowego Muzeum Archeologicznego w Warszawie i Polskiego Towarzystwa Archeologicznego, Volumes 39 à 40, 1990 - books.google.fr).

 

Météorites

 

L'origine des bolides n'est donc pas encore expliquée d'une manière irrécusable et a donné lieu à bien des hypothèses. Voici les différentes opinions émises à ce sujet : Gassendi (1627), Fréret (1717), De Muschenbroeck (1739), Barthold (1800), et Deluc (1801), pensaient que les corps tombés du ciel sont des fragments de roche lancés à une grande hauteur par les volcans de la terre ou par les ouragans. D'autres savants, tels que Agricola (1546), Lemerv (1700), Stahl (1723), Lavoisier (1772), Gronberg (1772), Patrin (1801), prétendaient que les aérolithes sont des substances minérales fondues par la foudre à l'endroit même où on les a trouvées. Descartes (1645), Lesser (1735), Goyon d'Arzas (1790), William Hamilton (1796), Edward King (1797), Eusèbe Salverte (1802), Izarn (1803), ont regardé les météorites comme des concrétions formées dans l'atmosphère. Les premiers savants qui ont admis les aérolithes comme étant des masses étrangères à notre planète sont : Chladni (1794), Laplace (1802), Biot et Poisson (1802). Cependant, il faut dire que, malgré l'opinion de quelques savants, jusqu'au commencement de ce siècle, le phénomène des pierres tombées de l'atmosphère n'était pas généralement admis, en du moins qu'il paraissait fort incertain (Jules Ray, Notice sur les météorites tombées à Saint-Mesmin, le 30 Mai, 1866, 1866 - books.google.fr).

 

Friedrich Christian Lesser  (1692 - 1754) is known as the king of physico-theology during its heyday (1730's to 1760's). His Lithotheologie (`Stone Theology'), a heavy tome published in 1735, burdened the reader with over 1300 pages. It explored the ways that stones - even though we humans misuse them - allow us to marvel at God's wisdom (www.plexoft.com).

 

Les traités de théologie physique, surtout au XVIIIe siècle, sont innombrables, et formeraient à eux seuls toute une bibliothèque. On avait fini par tirer une théologie de tous les objets de la nature. Le naturaliste Lesser est surtout remarquable par ses ouvrages en ce genre (Paul Janet, Les cause finales, 1876 - metascience.fr).

 

Lithotheologie, oder naturhistorische und geistliche Betrachtung der Steine, est publiée à Hamburg en 1735, et auparavant à Nordhausen, sa patrie en Thuringe, en 1732. Lesser devint administrateur de l'hospice d'orphelins de Halle, en 1743 (Dictionaire des sciences médicales : biographie médicale, Tome 6, 1824 - books.google.fr).

 

Le projet de Voltaire, dans le Siècle de Louis XIV, est bien loin du Discours sur l'histoire universelle, où Bossuet expliquait tous les événements par le dessein du Créateur d'assurer le triomphe du christianisme. Chez lui, ce sont les finances, l'économie, les guerres qui agissent sur le devenir de la civilisation dans un enchaînement de causes et d'effets, non l'intervention providentielle. Il n'accumule pas non plus les détails, les «particularités et anecdotes» se trouvant relégués en annexes. Avec lui, la notion de «siècle» prend une signification qui n'est seulement chronologique : «Quiconque pense, dit-il dans l'introduction, et ce qui est encore plus rare, quiconque a du goût, ne compte que quatre siècles dans l'histoire du monde. Ces quatre âges heureux sont ceux où les arts ont été perfectionnés, et qui, servant d'époque à la grandeur de l'esprit humain sont l'exemple de la postérité» : le siècle de Philippe et d'Alexandre, celui de César et d'Auguste, celui des Médicis, celui enfin de Louis XIV – «peut-être celui des quatre qui approche le plus de la perfection», parce qu'il a vu sortir la France de la barbarie médiévale (Raymond Trousson, Voltaire, 2015 - books.google.fr).

 

Voltaire était en contact avec Maupertuis dont une première mouture de la Cosmologie existait en 1741. Maupertuis parle de la naïveté de certains imitateurs de Newton, les Lesser, les Fabricius, ou les Nieuwentyt, qui finit par gâter la cause excellente qu'ils défendent (Jean Ehrard, L'Idée de nature en France dans la première moitié du XVIIIe siècle, 1994 - books.google.fr).

 

Maupertuis est cité ici parce que c'est le nom du repaire du goupil du Roman de Renart, en butte à Ysengrin. Ysengrin est un nom germanique qui voudrait dire "masque de fer" (eisen grim). Renart utilise la peau du loup Ysengrin ("y laisser sa peau") pour guérir le roi Noble (Renart médecin ) (Voyage dans le temps : Louis XIV et Versailles : Le masque de (trans)fer(t) - nonagones.info, La Croix d’Huriel et le loup : La Croix d’Huriel et l’antimoine - nonagones.info).

 

Le masque de fer enfermé dans différentes prisons est "privé de" (orphos) tout : de fortune et de liberté d'aller et venir. Il fallait qu'il en soit possesseur auparavant, sinon la privation n'avait pas lieu d'être. 

 

Le 16 juin 1794, dans la vallée de Lucignan d'Asso près de Sienne en Toscane, vers 19 heures, succédant à une violente détonation dans l'atmosphère, tombait une pluie de petites pierres observée par des milliers de témoins. Soldani, à qui une de ces pierres avait été apportée, lui reconnut une nature tout-à-fait étrangère au sol de la Toscane; et il publia une relation. En 1791, encore à Castel-Berargenda, en 1694 et en 1687 à Sienne  (www.astrosurf.com).

 

Famine

 

Saoulé de vivre, c'est une adaptation de l'expression de la Vulgate plenvs dierum, que la Bible de 1588 traduit par rassasié de jours. Cf. Gen., XXV, 8 : «Abraham donc défaillant mourut en bonne vieillesse, ja ancien et rassasié de jours.» Cf. Ibid., XXXV, 29 (Isaac), et Ier liv. des Chron., XXIX, 28 (David) (Armand Garnier, Jean Plattard, Les Tragiques de Théodore A. de Aubigné, 1990 - books.google.fr).

 

Au XVIIIe siècle, à chaque crise de subsistances, et elles furent fréquentes, les Français avaient tendance à se croire victimes d'une conspiration visant à affamer la population. Le professeur Steven Kaplan, spécialiste du problème des subsistances dans la France du XVIIIe siècle, a étudié les archives et les rapports de police pour rechercher ce qui, dans les contraintes économiques de l'époque et dans la politique royale en termes de subsistances, mais aussi dans l'attente des foules et le comportement des dirigeants, a pu faire naître et accréditer cette conviction. La démarche originale de Kaplan permet d'expliquer comment la rumeur finit par mettre en cause le pacte d'Ancien Régime de nature paternelle qui existait entre le souverain et ses sujets, un élément capital pour comprendre comment un terme a pu être mis au système monarchique.

 

Lors de la disette de 1725-1726, le bruit se répand que la rareté du blé est le moyen de faire monter les prix, et si les boulangers sont accusés les premiers, ne tarde pas à faire surface la conviction que la maîtresse du duc de Bourbon, Mme Prie, est responsable de la crise, avec la complicité des frères Pâris, riches financiers. Les violences collectives impliquent même des membres du clergé et sur des tracts distribués près de l'Hôtel de Ville on peut lire que la mort pour la justice est préférable à la mort par famine. De 1738 à 1742, une suite de dramatiques crises agraires vient rappeler les terribles souvenirs de l'hiver 1709 et la population est durement touchée par la famine, la maladie, le chômage. Le syndrome du complot refait surface et le gouvernement est cette fois directement mis en cause, accusé de chercher à interdire l'accès aux marchés avant que ne soient écoulés les stocks de la Compagnie des Indes et de maintenir des prix élevés pour des profits personnels. Mais surtout, différence majeure avec la crise précédente, le roi est directement pris à partie. En 1725, Louis XV était trop jeune pour user de son autorité et empêcher le complot, mais quinze ans plus tard l'implication du roi dans le complot paraît la seule explication et sa corruption probable fait écho à sa prodigalité insensée et à sa débauche sexuelle. Certains n'hésitent pas à le juger inapte à régner, et des menaces contre sa vie s'expriment. N'oublions pas qu'en 1774, lorsqu'il meurt de la variole, Louis XV était devenu si haï de son peuple que son cercueil fut transporté de nuit et en secret jusqu'à la sépulture royale de Saint-Denis (Robert Calvet, Révoltes et révolutions en Europe et aux Amériques: 1773-1802, 2004 - books.google.fr, Steven L. Kaplan, Le complot de famine: histoire d'une rumeur au XVIIIe siècle, 1982 - books.google.fr).

 

La Toscane en 1735

 

Jean-Gaston de Médicis (en italien Gian Gastone de' Medici), né le 24 mai 1671 à Florence et mort le 9 juillet 1737 dans la même ville, est le dernier grand-duc de Toscane de la lignée des Médicis de 1723 à 1737.

 

Jean-Gaston est le second fils, le troisième et dernier enfant du grand-duc Cosme III et de la grande-duchesse, née Marguerite-Louise d'Orléans, Petite-Fille de France. Ses parents se séparent peu après sa naissance, sa mère retournant vivre en France. Soucieux de donner une descendance à sa dynastie après les mariages stériles de ses deux aînés, le grand-duc fait épouser à Jean-Gaston, en 1697, Anne-Marie-Françoise de Saxe-Lauenbourg, une des plus fortunées princesse d'Europe, belle-soeur de l'empereur, veuve du duc Philippe-Guillaume-Auguste de Palatinat-Neubourg et déjà mère d'une petite fille. Le prince part pour la Bohême habiter chez son épouse au château de Ploschkowitz, mais le couple ne s'entend pas et n'a pas d'enfants. Desepéré, le prince devient alcoolique et s'abandonne de plus en plus ouvertement à ses tendances homosexuelles, sombrant dans l'alcool et la débauche, fréquentant les bas-fonds et s'entourant d'une "faune" qui exploite ses faiblesses.

 

Revenu en Toscane, Jean-Gaston succède à son père sur le trône en 1723, mais se laisse gouverner par ses mignons, souvent présentés par Giuliano Dami. Il accueille l'infant d'Espagne don Carlos en 1731, comme l'héritier présomptif de la couronne de Toscane.

 

Cependant, à l'issue de la guerre de Succession de Pologne, un autre arrangement international dispose du grand-duché. Par une habile manœuvre du cardinal de Fleury, Premier ministre français, les préliminaires du traité de Vienne mettent fin à la guerre en 1738, et disposent notamment que le grand-duché de Toscane, sans héritier direct, soit attribué à François III Étienne, duc de Lorraine et de Bar, lequel doit en retour céder ses duchés à Louis XV au profit du roi de Pologne détrôné, Stanislas Leszczynski, beau-père du roi de France.

 

Jean-Gaston de Médicis s’éteint le 9 juillet 1737, sans descendance. François de Lorraine, gendre de l'empereur Charles VI, lui succède comme convenu sous le nom de François II. Lorsque, comme époux de l'archiduchesse Marie-Thérèse, héritière des Habsbourg d'Autriche, il est lui-même élu empereur en 1745, la Toscane reste dans la maison d'Autriche (ou Habsbourg-Lorraine), jusqu'à l'unification du royaume d'Italie en 1860 (fr.wikipedia.org - Jean-Gaston de Médicis).

 

On retrouve la Lorraine du quatrain II, 7.

 

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