Le droit fécial

Le droit fécial

 

IX, 2

 

2105

 

Du haut du mont Aventin voix ouye,

Vuydez, vuydez de tous les deux costez ;

Du sang des rouges sera l'ire assovie,

D'Arimin Prato Columna debotez.

 

Arimini et Prato

 

Le vers 4 est une allusion à Tite-Live XXI.63 : le consul Flaminius rassemble ses troupes à Ariminum (mars 217) avant sa cuisante défaite contre Hannibal au lac Trasimène (21 juin 217) (Patrice Guinard, Texte, variantes et interprétation de la neuvième centurie des Prophéties, 2008 - cura.free.fr).

 

Il est question d'un col près de Prato dans la traversée des Apennins par Hannibal (Ettore Pais, Des origines à l'achèvement de la conquête (133 avant J.-C.)Des origines à l'achèvement de la conquête, traduit par Jean Bayet, 1940 - www.google.fr/books/edition).

 

Le choix de ces deux verrous pouvait apparaître judicieux; Servilius, à Rimini, barrait un passage facile au nord de l'Apennin et, à Arezzo, Flaminius couvrait l'accès par l'Étrurie (Serge Lancel, Hannibal, 2014 - www.google.fr/books/edition).

 

La dénomination d'"Arimini" renvoie au latin Ariminium et donne une teinte antiquisante au quatrain.

 

Les fétiaux

 

Le collège des Fétiaux ou Féciaux est un collège de prêtres de la Rome antique, principalement chargé, dans les relations entre Rome et les autres peuples (déclarations de guerre, traités), de faire en sorte que la pax deorum ne soit pas brisée.

 

La guerre étant inévitable, la délégation temporaire du collège, composée de deux à quatre membres, sous la conduite de l'un d'eux qui prend pour la circonstance le titre de pater patratus populi romani, se transporte une fois encore à la frontière du pays ennemi, prononce une formule sacramentelle, et lance sur le territoire ennemi un javelot en bois de cornouiller. Tous les détails de ces cérémonies sont rapportés par Tite Live (I, 32), à propos de la guerre entre Rome et Albe (fr.wikipedia.org - Fétiaux).

 

C'est Tite-Live, on le sait, qui nous a transmis sur les féciaux les renseignements les plus complets, et avec le souci très apparent d'être aussi explicite que possible et de conserver un «coloris antique» à la description de leurs rites comme à l'énoncé de leurs formules ( Conclusion d'un traité : Liv. T, 24, 3-9 (cf. XXX, 43, 9); — déclaration de guerre : Liv. I, 32, 5-14; - régularisation d'une difficulté touchant le droit des gens : Liv. IX, 8, 5-6 et 14-15; 9, 3; 10, 2 et 7-10; 11, 8 et 12-13) (Jean Bayet, Le rite du fécial et le cornouiller magique. In: Mélanges d'archéologie et d'histoire, tome 52, 1935 - www.persee.fr).

 

L'exposé de Tite Live est précédé de quelques indications érudites qui en précisent le cadre historique; on y retrouve en particulier le récit étiologique qui rattache le rituel aux Équicoles, par un jeu de mots étymologique à partir de l'expression aequum colere (Objets sacrés: de l'Antiquité au Moyen-Age, 2007 - www.google.fr/books/edition).

 

Le souvenir du droit fĂ©tial s'est conservĂ© très vivace chez les Romains; une inscription latine, dĂ©couverte en 1862 Ă  Rome, atteste la vĂ©nĂ©ration des Romains pour le roi des Equicoles, Ă  qui Ă©tait attribuĂ©e la crĂ©ation de ce droit; elle confirme deux assertions; l'une d'Aurelius Victor : (de viris illust. 5). «Le droit fĂ©tial,dit-il, a Ă©tĂ© rapportĂ© par Ancus Martius de chez les Equicoles, et ce droit c'est Rhesus qui l'a imaginĂ©;» l'autre de Valère-Maxime : «Ab Æquiculis Septimum Modium, primum regem eorum, et Vertorem. Resium qui jus fetiale constituit.» L'inscription porte : «C'est Fertor Resius, roi des Equicoles, qui a imaginĂ© le droit fĂ©tial, d'oĂą il fut transportĂ© Ă  Rome.» (Paul Godefroy, Condition juridique des pĂ©rĂ©grins Ă  Rome en droit romain, 1884 - www.google.fr/books/edition).

 

Aventin

 

Jusqu'au règne de Caligula, il y eut, sur le rebord du Palatin qui dominait le grand Cirque, un cornouiller sacré. C'était, disait-on, la lance même que Romulus, après avoir pris les auspices, avait, du haut de l'Aventin, dardée sur la colline voisine et qui y avait pris racine. On songera à l'une des apparentes bizarreries de la fondation de Rome; c'est Rémus, celui que condamneront les auspices, qui est sur le Palatin; et Romulus, qui observe du haut de l'Aventin, fondera sa ville sur le Palatin ! Sans prétendre retrouver l'état premier de la légende, il est sur que la tradition qui nous est parvenue est très ancienne. Or, elle s'adapte rigoureusement à nos conclusions précédentes; Romulus, par son javelot de cornouiller, s'est saisi du territoire rival; il y tracera l'enceinte carrée de sa ville comme le général trace son camp sur le sol ennemi; et toutes bonnes influences — bonnes pour lui, funestes à l'adversaire qui lui disputa la colline — seront magiquement assurées par la vertu même du cornouiller. Et le croisement au même point de différents thèmes de folklore, feuillaison de lance, fétiches de famille, arbres de communauté, nous assure qu'il s'agit bien là d'un fait sans détermination religieuse précise (Jean Bayet, Le rite du fécial et le cornouiller magique. In: Mélanges d'archéologie et d'histoire, tome 52, 1935 - www.persee.fr).

 

"sang des rouges" : le cornouiller sanguin

 

Les croyances magiques qui s'attachent au sang et à la couleur rouge semblent à la fois plus variées et plus précise. Mais on aurait tort, croyons-nous, d'abstraire trop strictement la «vertu d'une couleur» de l'objet qui lui sert de soutien; et il faut avoir la prudence de ne pas tout aussitôt, et dans tous les cas, considérer le rouge comme substitut du sang.

 

La question est telle. Faut-il comprendre hasta sanguinea dans le sens de «lance en bois de cornouiller sanguin», ou dans celui de «lance rougie de sang» ? Le sage Jean-Baptiste- Louis Crevier (Paris, 1693 - id., 1765) se résignait à l'incertitude, trouvant sans doute le symbolisme égal dans les deux cas. Mais la querelle remontait bien plus haut et elle n'est pas encore éteinte (Jean Bayet, Le rite du fécial et le cornouiller magique. In: Mélanges d'archéologie et d'histoire, tome 52, 1935 - www.persee.fr).

 

"voix" : cri

 

Ce que Plutarque conte du mouvement qui se produisait chaque fois que la nouvelle Ă©tait donnĂ©e que ce cornouiller dĂ©pĂ©rissait, mĂ©riterait d'ĂŞtre rigoureusement rapprochĂ© des rĂ©cits que nous avons des Poplifugia : les citoyens s'interpellant les uns les autres, ici pour courir au secours de l'arbre en pĂ©ril (probablement en apportant de l'eau), lĂ  pour rĂ©sister Ă  un assaut d'assiĂ©geants, c'est, Ă  notre avis, le schĂ©ma d'une primitive «communautĂ© de l'arbre», en laquelle les citoyens savaient dĂ©tenir de l'arbre sacrĂ© leur individualitĂ© et, de quelque manière, leur nom. [...] Ce que le latin a appelĂ© quiritare, appeler au secours, Ă  voix haute, et qui est Ă  l'origine du vocabulaire de «cri», «crier», en plusieurs angues romanes, a d'abord Ă©tĂ© une pratique et en quelque sorte un droit, des Quirites, dans la mesure mĂŞme oĂą jouait entre eux une solidaritĂ© exceptionnellement forte. Entre Quirites valait une règle d'interpellation, d'«appel par le nom», l'arbre Ă©tant la source ou pour le moins le prĂ©texte (Jean GagĂ©, EnquĂŞtes sur les structures sociales et religieuses de le Rome primitive, Latomus, 1977, - www.google.fr/books/edition).

 

"ire"

 

Romulus avait été guerrier, autant Numa voulut rendre le sien pacifique. Deux qualités qu'on voit rarement réunies, la politique et la piété, lui servirent de règle. Il profita de l'opinion qui s'était répandue de ses entretiens mystérieux avec la nymphe Égérie, pour se donner comme réellement inspiré par cette déesse, artifice au moyen duquel il propagea les sentiments religieux dont il était pénétré lui-même. Il grava profondément dans l'âme des Romains la crainte de l'Être infini qui voit et punit le crime. Tout, dans les institutions de Numa, se rapporte à cette idée fondamentale. Ainsi, pour rendre les promesses sacrées, il érige un autel à la Bonne Foi ; pour rendre les limites des terres inviolables, il établit les fêtes Terminales en l'honneur du dieu Terme, qui présidait aux bornes des possessions champêtres; enfin, pour marquer avec quelle circonspection on doit entreprendre la guerre, source ordinaire d'injustices, il consacra un temple à Janus, dieu qui, par son double visage, est un symbole énergique de la prudence. Ce temple devait être ouvert pendant la guerre, et fermé pendant la paix; il le fut durant tout le règne de Numa. C'est dans le même but que ce prince institua les Féciaux, prêtres dont la fonction consistait à déclarer solennellement la guerre, et qui, par les devoirs de leur charge, n'en venaient à cette extrémité qu'après avoir épuisé tous les moyens imaginables de conciliation. Cette déclaration se faisait en appelant la colère céleste contre les ennemis, si la guerre était juste; contre Rome elle-même, si la guerre était injuste.

 

Le chef du collĂ©ge des FĂ©ciaux, qui Ă©taient au nombre de vingt, s'appelait Pater patratus, ou sĂ©nateur accompli, parce qu'on choisissait ordinairement le plus sage d'entre eux pour les prĂ©sider. Le fĂ©cial, quand la guerre Ă©tait rĂ©solue, jetait, sur les confins des ennemis, une javeline teinte de sang : Moi et le peuple romain, s'Ă©criait-il, nous dĂ©clarons la guerre Ă  cette nation et aux hommes de cette nation. Les FĂ©ciaux annonçaient aussi les trèves et la paix. Quand celle-ci n'avait point Ă©tĂ© faite selon les lois, ils la dĂ©claraient nulle (Émile Lefranc, Histoire romaine: depuis la fondation de Rome jusqu'a la chute de l'empire d'Occident, 1849 - www.google.fr/books/edition).

 

Plus tard

 

Columna pourrait ĂŞtre la traduction latine du nom des Colonna, famille romaine dont le pape Martin V, qui marque la fin du Grand Schisme, est membre.

 

debotez : repoussé (Jehan Bodel, La chanson des Saisnes, Tome 2 : Notes, glossaire et tables, 1989 - www.google.fr/books/edition).

 

Le plus puissant des vassaux de l'Église, Charles Malatesti, seigneur de Rimini, Ă©tait mort, le 14 septembre 1429, dans l'intervalle entre ces deux guerres. GĂ©nĂ©ral habile, quoique souvent malheureux, il jouissait en Italie d'une considĂ©ration supĂ©rieure encore Ă  sa puissance; on le regardait comme le plus vertueux parmi les princes du siècle : on savait qu'il prenait pour modèles les grands hommes de l'antiquitĂ©, dont il Ă©tudiait l'histoire avec une ardeur glorieuse; et en effet, on retrouvait souvent dans sa conduite une gĂ©nĂ©rositĂ© et une grandeur romaines, dès longtemps inconnues aux autres seigneurs d'Italie. Sa mort fut fatale Ă  sa maison. Il n'avait point d'enfants; mais Pandolfe Malatesti, son frère, qui Ă©tait mort l'annĂ©e avant lui, avait laissĂ© trois fils lĂ©gitimĂ©s, entre lesquels fut divisĂ© l'hĂ©ritage des seigneurs de Rimini. Un troisième frère, Malatesta, seigneur de PĂ©saro, rĂ©clama contre une lĂ©gitimation qui donnait Ă  des bâtards un hĂ©ritage auquel il prĂ©tendait avoir seul des droits. Il eut recours au pape; et celui-ci saisit avec empressement l'occasion de rĂ©gler la succession du plus puissant de ses vassaux, ou plutĂ´t de le dĂ©pouiller. Martin V donna plusieurs des châteaux qui avaient dĂ©pendu des Malatesti, Ă  Guido de MontĂ©feltro, son parent: il rĂ©unit Ă  la directe du saint-siĂ©ge Borgo San-SĂ©polcro, Bertinoro, Osimo, Cervia, la Pergola et Sinigaglia; et il ne laissa aux trois neveux de Charles que les trois villes de Rimini, Fano et CĂ©sène, dont il fit pour eux trois petites souverainetĂ©s feudataires de l'Église (Jean-Charles-LĂ©onard Simonde de Sismondi, Histoire des rĂ©publiques italiennes du Moyen Ă‚ge, Tome 4, 1838 - www.google.fr/books/edition).

 

Prato est aussi le nom d'une cité de Vénétie, outre une de Toscane.

 

Les Malatesta, capitaines renommés, s'étaient constitué une belle principauté à Riminien soumettant Fano, Pesaro, Cainerino, Saint-Severin, Macerata, Montesanto, Cingoli, Iesi, Fermo, Gubbio; mais ils perdirent toutes leurs possessions sous Martin V, à l'exception de Rimini, de Fano et de Césène (Cesare Cantu, Histoire universelle, Tome 12 1865 - www.google.fr/books/edition).

 

Eugène IV (Gabriel Condolmere), le plus célèbre des papes de ce nom, sinon le plus vertueux, était Vénitien de nation et neveu ou, selon quelques auteurs, fils de ce Grégoire XII, que le concile de Constance força à abdiquer. Sa fortune fut rapide. Arrivé à Rome sous l'habit de célestin, il n'avait pas tardé à devenir trésorier, puis évêque de Sienne, et enfin cardinal-légat du Picentin et de Bologne. A la mort de Martin V, en 1431, le conclave le choisit pour lui succéder. Cette élévation inattendue ne contribua pas peu à augmenter sa présomption. A peine assis sur le saint siége, il accusa les Colonne, neveux de son prédécesseur, d'avoir soustrait à la chambre apostolique les trésors amassés par ce pontife, dont l'avarice était connue. Au moment où il aliénait par cette réclamation, juste mais intempestive, toute cette puissante famille, la révolte des villes du patrimoine de saint Pierre vint le jeter dans des embarras d'un autre genre. Manquant d'argent et par conséquent de troupes pour comprimer l'insurrection, il insista avec plus d'opiniâtreté sur la restitution; mais le prince de Salerne, loin de s'en dessaisir, fit servir les trésors de Martin V à sa propre défense, et les employa à lever des soldats pour son propre compte, tout en protestant néanmoins de son respect et de son obéissance pour le Saint-Siége. Eugène, transporté de colère, sacrifia à sa vengeance tous les amis des Colonne qui étaient restés à Rome. Othon Poccio, vice-camérier de son prédécesseur, fut arrêté, appliqué à la torture, malgré son grand âge, et expira presque dans les tourments. Plus de deux cents citoyens furent mis à mort. La maison de Martin V fut rasée, les armes de sa famille, les monuments de son pontificat furent détruits. De leur côté, les Colonne s'adressèrent au prince de Palestrine, qui, cédant à leurs instances, aux suggestions de son ambition, à la compassion peut-être, résolut de s'emparer de Rome et d'en chasser le pape. Il se saisit donc de la porte Appia, et pénétra jusqu'au cœur de la ville sans trouver de résistance. Mais après un combat acharné, il dut cependant battre én retraite en laissant plusieurs des siens sur la place. Dès lors la fortune se déclara pour Eugène, qui finit par imposer aux Colonne les conditions qu'il lui plut; ils durent retirer leurs garnisons des villes qu'ils avaient occupées et restituer soixante mille florins, reste du trésor de Martin V. Ce triomphe, Eugène le devait en grande partie aux secours de Florence et de Venise. Martin V, par sa partialité pour le duc de Milan et sa haine contre ces deux républiques, avait presque rompu l'équilibre de l'Italie. Eugène au contraire s'attacha à ces dernières et fit cause commune avec elles contre la maison de Visconti (Encyclopédie des gens du monde, Tome 10, 1838 - www.google.fr/books/edition).

 

Le pape Eugène IV venait de succéder à Martin V; il encourageait les envahisseurs, et, une seconde fois, Rimini fut menacée par Raniero dal Frosio et Andrea della Serra Mais en 1432, Sigismond seigneur de Rimini se réconcilie avec le pape (Charles Yriarte, Rimini, 1882 - www.google.fr/books/edition).

 

Droit fécial et droit canonique

 

Le nombre des excommunications, des suspenses et des interdits portés de façon générale et encourus ipso facto s'était multiplié dans de telles proportions pendant le Grand Schisme que l'on ne savait jamais au juste si le prêtre à qui l'on demandait les sacrements n'était pas dans les liens de quelque censure et si l'on pouvait légitimement s'adresser à lui. Cela tourmentait bien des consciences et donnait lieu à maint scandale. Pour y remédier, le pape Martin V, au concile de Constance, en 1418, avait publié la constitution Ad vitanda scandala, où il déclarait qu'à l'avenir on ne serait tenu de fuir le ministère des excommuniés, suspens et interdits que s'ils avaient fait l'objet d'une sentence les visant spécialement. Le concile de Bâle, sans allusion toutefois à ce précédent, avait repris la même formule dans sa XXe session (22 janvier 1435) (Victor Martin, Les origines du gallicanisme, Tome 2, 1939 - www.google.fr/books/edition).

 

L'excommunication et l'interdit étaient les sanctions du droit fécial retenues par l'Eglise. Les grands évêques des premiers siècles furent les héritiers des féciaux romains, ainsi que le reconnaît Grotius dans son De jure belli ac pacis. Dans le domaine de la guerre, les décisions pontificales, conciliaires ou épiscopales ne font que prendre la suite des décisions féciales. Et, de même que les féciaux étaient les ambassadeurs naturels de la République romaine, les évêques furent eux-mêmes les ambassadeurs naturels des princes chrétiens. C'est ainsi que les applications et les principes du droit fécial se retrouvent, retrouvent, au XIIe siècle, dans l'œuvre canonique majeure, la Concorda discordandum canonum (la Concorde des canons discordants) de Gratien dont la cause XXIII rappelle que la conduite de la guerre exige modération, loyauté et justice.

 

Durant le Moyen-Age, le Pape fut, durant le moyen âge, le grand fécial, qui, s'il ne rédigeait pas les traités, comme le père Patrat, aux temps antérieurs de la république, avait charge de les confirmer lorsqu'ils étaient conclus.

 

Avec les conciles, il se prononçait sur les différentes guerres à entreprendre. L'excommunication et l'interdit étaient les sanctions du droit fécial retenues par l'Eglise (Paul Dubouchet, Pour une sémiotique du droit international: essai sur le fondement du droit, 2007 - www.google.fr/books/edition).

 

L'Église recueillit nécessairement la partie sacerdotale du ministère des féciaux, et, indubitablement, les traditions doctrinales juridiques de ce collège, aussi ancien que Rome, destiné à faire intervenir la religion dans les relations entre les cités.

 

Le Code ThĂ©odosien contient un livre tout entier, le septième, dont le titre 1er, de Re militari, est suivi de 23 autres pouvant rentrer sous la mĂŞme dĂ©nomination : Quid probare debeant ad militiam venientes; quis in gradu præferatur; de Erogatione militaris annona, etc.

 

Gratien dans le Decretum, 2° partie, pose la cause XXIII, De re militari et bello, avec toutes les restrictions que comporte le droit canonique le plus exclusif, et pour un cas spécial. Les huit divisions de Gratien sont les huit divisions de la glose; car il ne faut pas oublier que Gratien est lui-même un glossateur.

 

Selon Gratien, on peut combattre sous les ordres d'un prince paĂŻen ou d'un prince coupable de pĂ©chĂ©, mais non sous les ordres d'un excommuniĂ©. Ainsi le veut le ch. 4, ou canon Nos sanctorum, cause XV, question 6, dont voici la traduction : "Nous appuyant sur les prescriptions qu'ont Ă©dictĂ©es nos prĂ©dĂ©cesseurs, nous dĂ©clarons dĂ©liĂ©s de leur serment ceux qui sont tenus envers les excommuniĂ©s par le serment ou par leur foi, et nous leur faisons dĂ©fense, par tous moyens de droit, de garder la fidĂ©litĂ©, jusqu'au temps oĂą les excommuniĂ©s auront donnĂ© satisfaction."

 

Nous donnons acte à la glose de ses réserves, qui forment un article du droit fécial ecclésiastique du moyen åge. Il nous suffit de rappeler que la constitution de Martin V, au concile de Constance, Ad vitanda scandala, et celle de Pie IX, Apostolicæ sedis, en 1869, ont réformé tout le droit ancien relativement à l'excommunication (César Auguste Horoy, Cours de droit canonique dans ses rapports avec le droit civil, Droit international et droit des gens public d'après le Decretum de Gratien, 1887 - www.google.fr/books/edition).

 

Acrostiche : DVDD, Duddo

 

Duddo fut abbé d'Hornbach (vers 735), abbaye fondée par saint Pirmin, mort en 758, chassé de Reichenau, monastère installé dans une île près du lac de Constance (Louis Bulteau, Abrégé de l'histoire de l'Ordre de S. Benoît, Tome 2, 1684 - www.google.fr/books/edition, Les petits Bollandistes vies des saints de l'Ancien et du Nouveau Testament, du 28 octobre au 30 novembre, 1873 - www.google.fr/books/edition).

 

duddus est une fonction associée à celle de référendaire à la cour des seigneurs lombards d'Italie du Sud en particulier au VIIIe siècle (Ursus duddus et referendarius) (René Poupardin, Etude sur la diplomatique des princes lombards de Bénévent, de Capoue et de Salerne, Mélanges d'archéologie et d'histoire, Ecole française de Rome, 1901 - www.google.fr/books/edition).

 

Typologie

 

Le report de 2105 sur la date pivot 1431 donne 757.

 

Les Lombards sont vaincus après trois annĂ©es d'hostilitĂ©s, en 758, par PĂ©pin le Bref. Dès lors, l'accord de Quierzy va s'appliquer : c'est la fameuse "dotation de PĂ©pin". Les États pontificaux instituĂ©s par PĂ©pin comprennent, autour de Rome, vingt-deux villes italiennes dont l'exarchat de Ravenne (c'est-Ă -dire les territoires byzantins d'Italie), PĂ©rouse, les citĂ©s d'Émilie et de la Pentapole (pour l'essentiel, Rimini, Pesaro et AncĂ´ne) (Philippe Valode, L'histoire de France en 2 000 dates, 2011 - www.google.fr/books/edition).

 

nostradamus-centuries@laposte.net