Les affranchis IX, 51 2141 Contre les rouges sectes se banderont, Feu, eau, fer, corde par paix se minera, Au point mourir ceux qui machineront, Fors un que monde sur tout ruynera. "rouges" Sur une médaille frappée en 1734 par la Bourgeoisie de Genève en l'honneur du premier syndic Louis Le Fort, au revers on a Genève tenant la Bible et l'insigne de la Liberté, les génies des Arts, des Sciences, du Commerce et de la Force entourent cette figure, éclairée par l'œil de la Providence. Un bonnet au bout d'une perche. L'origine de ce symbole remonte à l'antiquité grecque, où il était d'usage de coiffer les affranchis du bonnet phrygien; ce n'est toutefois qu'à partir de 1790 que l'on commença à porter en France, comme signe d'affranchissement, le bonnet rouge, depuis longtemps employé par les artistes chaque fois qu'ils avaient à rappeler l'idée de la liberté (M. Blavignac, Armorial genevois, Memoires et documents, publies par la Societe d'Histoire et d'Archeologie de Geneve, Volume 7, 1849 - books.google.fr). "sectes" stoïciennes Longtemps méprisés à Rome, les affranchis devinrent tout-puissants sous les empereurs, surtout sous les princes les plus corrompus, auxquels ils rendaient les services les plus abjects : sous Claude et Néron, les Pallas, les Narcisse furent les maitres de l'empire (Marie Nicolas Bouillet, Dictionnaire universel des sciences, des lettres et des arts, Tome 1, 1857 - books.google.fr). Je reconnais le stoïcien aux préventions de l'orgueil de Tibère contre les affranchis. Si Messaline est brutalement sommée de mourir, c'est un affranchi qui est coupable de cette injure; si l'amphithéâtre de Fidènes s'écroule, c'est la cupidité d'un affranchi qui en est cause; si l'affranchi Félix est envoyé en Judée, c'est pour y exercer le pouvoir d'un roi, avec les sentiments d'un esclave. Néron expédie-t-il en Bretagne un homme de confiance pour apprécier un soulèvement, cet affranchi, modéré d'ailleurs, selon Tacite, n'excite que la risée des barbares; ils ne comprennent pas un tel pouvoir chez un tel homme; ils ne conçoivent ni que le prince s'y confie, ni que les généraux l'honorent; comme si les barbares s'inquiétaient de cela autant que lui-même ! Tacite prétend que ce n'est que dans les temps malheureux qu'on emploie ces sortes d'hommes, comme s'il ignorait ce que furent certains affranchis républicains! Il dit d'un autre envoyé du même ordre, qu'il allait surveiller des gens valant mieux que lui, ce qui n'était pas plus un tort de l'empire que de la république. Nous parle-t-il de l'affranchi Hormus, l'un des conseillers de Vespasien, quand il affecta l'empire: «Celui-là aussi, s'écrie Tacite, comptait parmi les chefs !» Si Tacite dit des Germains qu'ils n'estiment guère plus les affranchis que les esclaves; que ceux-là sont rarement influents dans la maison, jamais dans l'État; «que ce n'est que sous les royautés qu'ils dominent l'homme libre, les nobles même; que partout ailleurs l'abaissement des affranchis prouve la liberté» (Étienne Prosper Dubois Guchan, Tacite et son siècle: ou la société romaine impériale d'Auguste aux Antonins dans ses rapports avec la société moderne, Tome 2, 1861 - books.google.fr). "paix minera" : persécutions Auguste, restaurateur de la religion romaine, malgré l'antipathie qu'il éprouvait pour tous les cultes orientaux, ne voulut point se faire persécuteur. Mais les scrupules qui le retenaient n'eurent point de prise sur l'âme de Tibère. En l'an 19, celui-ci trouva l'occasion de sévir dans un grand scandale, dont le temple d'Isis fut le théâtre. (Georges Lafaye, Les divinité d'Alexandrie hors de l'Egypte, Bibliothèque des écoles françaises d'Athènes et de Rome, Numéros 33 à 35, 1884 - books.google.fr). La propagande officielle se targue d'avoir instauré la paix, d'avoir garanti la tranquillité de la paix. Auguste reste avant tout pour les contemporains d'Ovide celui qui a mis fin aux guerres civiles (Augustin Sabot, Ovide et la société augustéenne, Mélanges de Pierre Lévêque, 1989 - books.google.fr). D'après Flavius Josèphe, l'arrêt de Tibère de l'an 19 frappa seulement les personnes qui avaient été impliquées dans le crime de l'Isium où une patricienne fut abusée. Mais nous savons que l'affaire eut bien d'autres proportions. «On s'occupa, dit Tacite, de bannir les superstitions judaïques et égyptiennes. Un sénatus-consulte ordonna de transporter en Sardaigne quatre mille affranchis en âge de porter les armes, qui étaient infectés de ces erreurs. Ils devaient y réprimer le brigandage; s'ils succombaient à l'insalubrité du climat, ce serait une petite perte. On enjoignit aux autres de quitter l'Italie, si dans un délai fixé ils n'avaient pas renoncé à leur culte profane.» Suétone ne parle pas autrement : «Tibère défendit les cérémonies étrangères, comme les rites égyptiens et judaïques, et il obligea ceux qui étaient attachés à ces superstitions à brûler les vêtements et tous les objets qui servaient à leur culte. Il répartit la jeunesse juive, sous prétexte de service militaire, dans les provinces les plus insalubres. Il chassa de Rome le reste de cette nation et tous ceux qui faisaient partie de pareilles sectes, sous peine d'un esclavage éternel s'ils y rentraient.» (Georges Lafaye, Les divinité d'Alexandrie hors de l'Egypte, Bibliothèque des écoles françaises d'Athènes et de Rome, Numéros 33 à 35, 1884 - books.google.fr). L'expulsion des juifs de Rome, décrétée en l'an 19 par Tibère à l'instigation de son préfet du prétoire Séjan, n'affecta que très temporairement cette communauté. De jeunes juifs moururent néanmoins dans les mines de sel de Sardaigne où ils avaient été envoyés aux travaux forcés (L'archéologie du judaïsme en France et en Europe, 2020 - books.google.fr). "machineront" : un affranchi à l'origine d'une catastrophe en 27 après J.C. sous Tibère "machinator" : architecte, inégnieur; "machina" : machine de théâtre entre autres (Gaffiot). LXII. Sous le consulat de M. Licinius et de L. Calpurnius, un accident imprévu fit périr autant de monde que les plus longues guerres, et sa durée ne fut que d'un instant. A Fidènes, un certain Atilius, fils d'affranchi, avait fait construire un amphithéâtre pour donner des spectacles de gladiateurs; les fondemens manquaient de solidité, et la charpente n'était pas unie par des liens assez forts; car il ne faisait cette entreprise ni par magnificence, ni pour se faire aimer de ses concitoyens, mais par un sordide intérêt. Le peuple, avide de ces sortes de plaisirs, dont il était sevré depuis le gouvernement de Tibère, hommes, femmes, personnes de tout âge y vinrent en foule. La proximité du lieu favorisa l'affluence; il y eut d'autant plus de victimes : cette masse surchargée s'ébranle et s'affaisse, partie à l'intérieur, partie au dehors, précipite, entraîne avec elle et ensevelit cette immense multitude de gens attentifs au spectacle, ou qui se pressaient à l'entour. Ceux que l'édifice, en s'écroulant, frappa de mort, en évitèrent du moins l'agonie douloureuse. Mais combien ne fut pas à déplorer le sort de ceux qui, le corps mutilé, conservaient encore l'existence, et qui, durant le jour, virent leurs épouses et leurs enfans, les reconnurent durant la nuit à leurs gémissemens et à leurs lamentations ! Déjà on était accouru à cette nouvelle; celui-ci pleure un frère, celui-là un parent, cet autre un père ou une mère; on tremble même pour des amis, pour des proches dont l'absence avait une autre cause. Et tant qu'on ne sut pas précisément ceux que cette catastrophe avait frappés, l'incertitude multiplia les regrets et l'effroi. LXIII: Dès qu'on eut commencé d'écarter les décombres, on se précipite vers les morts, on les soulève, on les embrasse, souvent même on se les dispute, lorsque les traits défigurés, la ressemblance de corps ou d'âge, causent des méprises entre ceux qui cherchent à les reconnaître. Cinquante mille personnes furent écrasées ou mutilées en cet évènement. Un sénatusconsulte défendit à qui que ce fût de donner à l'avenir un spectacle de gladiateurs, à moins qu'il n'eût quatre cent mille sesterces de revenu, ni d'élever aucun amphithéâtre sans faire constater la solidité des fondemens. Atilius fut exilé. Durant les premiers jours qui suivirent, les maisons des grands furent ouvertes; on envoyait de tous côtés des médecins et des secours, et Rome alors, malgré tout ce triste appareil, rappela cette Rome antique qui, après de grandes batailles, prodiguait les soins et les largesses aux blessés (Tacite, Annales, Oeuvres complètes, Tome 2, traduit par CLF Panckoucke, 1835 - books.google.fr). Il y eut en ce temps-là une telle précipitation chez les architectes, que le théâtre de Fidènes s'écroula le soir de son ouverture, et engloutit dans ses ruines cinquante mille spectateurs. Ce léger accident fut à peine remarqué. Les édiles affichèrent au mur du tabularium une ordonnance après la catastrophe, et on soigna les fondations sur tous les chantiers (Joseph Méry, La Vénus d'Arles, 1866 - books.google.fr). Acrostiche : CFAF "cafaf" "je trouve" en cornique (Joseph Loth, Chrestomathie bretonne (Armoricain, Gallois, Cornique), 1890 - books.google.fr, Robert Williams, Lexicon Cornu-Britannicum, 1865 - books.google.fr). La légende de Joseph d'Arimathie, commerçant d'étain entre Palestine et Cornouailles, remonte à Henry Jenner (1848–1934) (Richard Hayman, Holy Grail and Holy Thorn: Glastonbury in the English Imagination, 2017 - books.google.fr). Mais celle de Joseph à Glastonbury est plus ancienne. William of Malmesbury was a 12th century writer who visited Glastonbury in 1125 AD and was told that the original Abbey there was built by missionaries in 166 AD . A 13th century copy of William's story added that Joseph of Arimathea had been granted by a local pagan King the Island of Glastonbury with some further land on which to erect his Church. William of Malmesbury also said that Joseph came to Britain with twelve followers carrying the Holy Grail or the Sangreal (as the Rev. R.S. Hawker called it ) with the Holy Thorn in the form of a staff which he planted at Glastonbury (W. H. Pascoe, Teudar: A King of Cornwall, 1985 - books.google.fr). PILATUS : ny geusyth mes a reson ple thesos ioseph caugyon ha’th cowyth nychodemus aout pkle ma an prysnes mar ny's cafaf scon th'um dues ty a fyth drok oremus (Thou speakest not without reason. Where art thou, Joseph, dirty fellow ? And thy comrade, Nicodemus ? Oh ! out ! where are the prisoners ? If I do not find them soon come to me, Thou shalt have an evil oremus) (Ordinale de resurrexione domini nostri jhesu christi) (Edwin Norris, The Ancient Cornish Drama, Tome 2, 1859 - books.google.fr). Le Cornouailles était célèbre chez les anciens à d'autres titres; c'était le pays des démons, des prestiges, des fantasmagories en tous genres; on y entendait des bruits étranges, on y voyait des feux mystérieux, Et non ardentis fulgere incendia silvæ. Démétrius, dans Plutarque (De la cessation des oracles), raconte ce qui suit : La mer Britannique est semée de différentes iles dont quelques-unes sont nommées îles des Démons et des Héros. Ayant reçu ordre de l'empereur Tibère d'aller les reconnaître, je me rendis d'abord à l'une de ces îles habitée par un petit nombre d'hommes qu'on regardait comme saints et inviolables; à peine avais-je mis le pied sur cette terre sacrée, qu'il s'éleva un ouragan affreux et qu'il se manifesta quantité de prodiges; on vit des tourbillons de flamme ravager la terre; les insulaires regardaient cette furieuse tempête comme le signal de la mort d'un personnage éminent. Ces îles enchantées sont le Bélen et les Scylly; car le même Démétrius ajoute que dans l'une d'elles, Saturne était endormi sous la garde de Briarée; or, l'île de Bryar est la plus fameuse de ce groupe, toute couverte de monuments druidiques; et encore aujourd'hui les Scylly sont appelées par les Allemands, Teufel's Inseln ? Telle est la description de Cornouailles, telle était sa célébrité dans les anciens temps; et l'on sent, sur le tableau que nous venons de faire, que Taliesin, Ossian ou Homère ont dû chanter ces merveilles (Théophile Cailleux, Pays atlantiques décrits par Homère Ibérie, Gaule, Bretagne, Archipels, Amérique, 1879 - books.google.fr). Typologie Le report de 2141 sur la date pivot 19/27 donne -2103/2087. Selon le comput samaritain, en -2101 Abraham avait 2 ans et en -2087 Sara en avait 4 (Nicolas Lenglet Du Fresnoy, Tablettes chronologiques de l'histoire universelle sacrée et prophane, ecclésiastique et civile, depuis la création du monde, jusqu'à l'an 1743, Tome 1, 1744 - books.google.fr). Les deux mouvements d'affranchissement se conjuguent, celui d'Abraham et celui de Sarah, par le biais du changement de nom. Rachi nous dit que si Sarah peut dès lors avoir un enfant, c'est que la relation entre l'homme et la femme est susceptible d'avoir changé. Or, cequi s'inscrit à ce moment précis du texte, c'est le devoir de circoncision. Il est question de la circoncision d'Abraham juste avant qu'il ne nomme sa femme différemment. Dans la relation qu'Abraham va désormais avoir avec sa femme, relation d'où un enfant pourra naître, une modification va toucher l'organe géniteur de l'homme. Dans l'idée de circoncision, il y a la volonté de se défaire dece qui relève d'une certaine «naturalité» du corps, et précisément du caractère naturel de cette partie du corps qui permet d'engendrer un enfant. De fait, Abraham ne pourra avoir d'enfant avec Sarah qu'après avoir effectué trois démarches : avoir changé son nom, avoir modifié la forme héritée de son sexe, et avoir changé le nom de sa femme. Assumerla paternité à venir dans sa double fonction de reproduction et de transmission exige une libération à l'égard du passé sous le double aspect de cette fonction : changer l'apparence de son sexe – se circoncire (éviter ainsi que ne serépète l'épisode de Ham avec Noé) – puis transformer la symbolique de son identité – changer de nom (réparer la faute de Noé, mais, surtout, se tourner vers un avenir dégagé de la seule tâche de réparation). D'autre part, il ne faut pas être le seul à changer son nom, puisqu'il importe d epartager ce projet de libération du passé : Sarah prendra un autre nom afin d'être elle-même porteuse d'avenir (Gilles Bernheim, Le Souci des autres : Au fondement de la loi juive, 2002 - books.google.fr). Les droits de patronage nominal et de quasi-propriété sur le libéré de la servitude sont comme marqués par un usage qui veut qu'un affranchi fasse précéder son nom du prénom et du nom de son ancien maitre. En public, l'affranchi porte un signe qui fait incessamment reconnaître sa condition; c'est une petite coiffe tout unie, en laine blanche, dont il se couvre la tête (Charles Dezobry, Rome au siècle d'Auguste, ou, Voyage d'un Gaulois à Rome: à l'époque du règne d'Auguste et pendant une partie du règne de Tibère, Tome 1, 1870 - books.google.fr). |