Les gorges du Tarn

Les gorges du Tarn

 

IX, 25

 

2122

 

Passant les ponts, venir près des rosiers,

Tard arrivé plustot qu'il cuydera :

Viendront les noues Espanols Ă  BĂ©siers,

Qu'Ă  icelle chasse emprinse cassera.

 

"rosiers" : Le Rozier en GĂ©vaudan

 

Deux puissantes maisons souveraines se partageaient la France méridionale, la maison de Barcelone et la maison de Toulouse, outre celle d'Aquitaine qui s'étendait jusqu'aux Pyrénées. La maison de Barcelone, possédant le comté de Provence depuis 1112 et le trône d'Aragon depuis 1137, recevait l'hommage de plusieurs seigneuries voisines des Pyrénées et de toutes celles qui s'échelonnaient sur le rivage de la Méditerranée. Les vicomtes de Narbonne et de Béziers, les seigneurs de Montpellier, étaient au nombre de ses vassaux. Maitresse de Barcelone et de Marseille, c'est-à-dire de la Catalogne et de la Provence, suzeraine de Narbonne qui assurait les communications de ces deux pays, elle possédait une puissance maritime dont les croisades aidèrent le développement. Elle fut un instant menacée de se diviser, mais le roi Alphonse II d'Aragon en réunit de nouveau en 1169 les vastes domaines, et en reconstitua l'unité. Alphonse II était à la fois roi indépendant de l'Aragon, vassal de l'Empire pour le comté de Provence, et vassal de la France pour les fiefs nombreux qu'il possédait au nord des Pyrénées. Il devait également à la France l'hommage du comté de Barcelone, mais il le refusa, alléguant la désuétude et l'indépendance réelle dont ce comté jouissait depuis au moins un siècle et demi (Antoine Élisabeth Cléophas Dareste de la Chavanne, Histoire de France, Tome 2, 1874 - www.google.fr/books/edition).

 

Entre le milieu du Xe et la fin du XIe siècles, les monastères fleurissent en GĂ©vaudan : le comte de GĂ©vaudan est Guillaume le Pieux, comte d'Auverge, duc d'Aquitaine et fondateur de l'abbaye de Cluny. A la mort de ses successeurs, les Toulousains obtiennent le GĂ©vaudan et le gardent jusqu'en 1085. Ces fondations jouent un rĂ´le dĂ©terminant, notamment dans la reconquĂŞte des territoires et la mise en place de l'habitat. Le XIe siècle est marquĂ© par le dĂ©veloppement des monastères, notamment bĂ©nĂ©dictins : Marvejols en 1060, le Monastier en 1062, le Rozier en 1075. La civilisation romane est celle qui a laissĂ© le plus de traces dans la rĂ©gion : croix, forteresses, Ă©glises jalonnent le «chemin» de pĂ©lerinage, alors en plein essor. Dès le XIIe siècle, le GĂ©vaudan est partagĂ© entre huit barons mais c'est surtout la puissance croissante de l'Ă©vĂŞque de Mende qu'il convient de retenir. En effet, une politique tenace, institutionnalisĂ©e en 1161 par Aldebert III, permettra Ă  ses successeurs d'exercer leur pouvoir sur la rĂ©gion tout au long de l'Ancien RĂ©gime. Ainsi pendant près de quatre-vingt annĂ©es, la rĂ©gion passa sous la domination espagnole, le comte de Barcelone Ă©rigeant des châteaux comme Ă  Chanac ou Ă  Grèzes près de Marvejols. Les maisons dites «aragonaises» des Causses, notamment au Massegros sont encore des souvenirs de cette pĂ©riode. L'intermède espagnol cessa en 1255 ce qui obligea l'Ă©vĂŞque de Mende Ă  renouveler ses prĂ©tentions, cette fois-ci face au royaume de France. L'accord dĂ©finitif fut signĂ© en 1307, au bout de trente-six annĂ©es de procès, avec l'acte de parĂ©age. DĂ©but du XIVe siècle, le territoire est alors divisĂ© en trois parties : le domaine du roi, celui de l'Ă©vĂŞque et la «terre commune» correspondant aux possessions des huit barons. Mende devint ainsi la ville Ă©piscopale face Ă  Marvejols, ville royale (Lozère 2014/2015 Petit FutĂ© - www.google.fr/books/edition).

 

L'acquisition du Gévaudan se fait par le mariage de Raimond-Bérenger III comte de Barcelone avec Dolça (Douce).

 

Fille aĂ®nĂ©e de Gerbert de GĂ©vaudan et de Gerberge de Provence, elle Ă©tait l'hĂ©ritière de nombreux comtĂ©s : son père, assassinĂ© autour de 1110, possĂ©dait le GĂ©vaudan, le Carladez et une partie du pays de Rodez; sa mère, toute la Basse Provence, au sud de la Durance (Martin Aurell, Les noces du comte: mariage et pouvoir en Catalogne (785-1213), 1995 - www.google.fr/books/edition).

 

Rien à voir au Rozier : l'église romane défigurée est à mi-distance des deux ponts du Tarn et de la Jonte, entre lesquels la route fait un crochet de 1 kilomètre de développement.

 

En 1075, les religieux bénédictins de l'abbaye d'Aniane (Hérault) fondèrent un prieuré au confluent de la Jonte et du Tarn, en un lieu appelé Inter aquas, Entraigues, nom primitif du Rozier, qui plus tard seulement fut qualifié de campum dictum Rosarium, à cause des roses qu'y soignaient les moines (Édouard-Alfred Martel, Les Cévennes et la région des Causses (Lozère, Aveyron, Hérault, Gard, Ardèche), 1893 - www.google.fr/books/edition).

 

Beziers

 

L'aire de l'expansion barcelonaise en Occitanie allait de Carcassonne, Béziers, Millau, Gévaudan, Carlat (Cantal) à la Provence (Martin Aurell, Les noces du comte: mariage et pouvoir en Catalogne (785-1213), 1995 - www.google.fr/books/edition, Michel Camprubi, Une réalité : mille ans d'espace occitano-catalan, Els Països Catalans i el Mediterrani: mites i realitats, 1999, 2001 - www.google.fr/books/edition).

 

Même après l'abandon des possessions occitanes par l'Aragon en 1258 au traité de Corbeil, les nouveaux habitants catalans à Béziers et à Montpellier sont nombreux jusque dans la première moitié du XVe siècle (Gilbert Larguier, Narbonne, l'expédition du Roussillon et courants migratoires, Histoire et archéologie des terres catalanes au Moyen Âge, 2017 - www.google.fr/books/edition).

 

"noves Espagnols" : Catalans, nouveaux Espagnols

 

En catalan : nou nouveau, nova (pl. nous, noves) ["noves" est féminin] (Pompeu Fabra, Abrégé de grammaire catalane, 1928 - www.google.fr/books/edition).

Raimond-Bérenger IV de Barcelone, dit le Saint (né en 1113 à Barcelone - mort le 6 août 1162 à Borgo San Dalmazzo, Italie), est un comte de Barcelone, de Gérone, d'Osona et de Cerdagne, de 1131 à sa mort. Son règne marque un renforcement sans précédent du pouvoir des comtes de Barcelone. À la suite de son mariage avec l'héritière du royaume d'Aragon, Pétronille, prévu par les accords matrimoniaux de Barbastro, en 1137, Raimond-Bérenger IV assura l'union de ses domaines propres et du royaume d'Aragon : il porta le titre de «prince» d'Aragon et de comte de Ribagorce à partir de 1137 (fr.wikipedia.org - Raimond-Bérenger IV de Barcelone).

 

À la mort de son frère Raimond-Bérenger III, le comte de Provence Bérenger-Raimond, assura la tutelle de son neveu Raimond-Bérenger IV. Raimond-Bérenger III de Provence était fils de Bérenger-Raimond, comte de Provence et de Gévaudan et vicomte de Carladès et de Millau, et de Béatrice, comtesse de Melgueil. Son père fut tué lors d'un affrontement contre la république de Gênes, et son oncle Raimond-Bérenger IV, comte de Barcelone, prit la régence du comté de Provence pour le défendre. C'est ainsi que l'oncle est le plus souvent désigné comme Raimond-Bérenger II, comte de Provence, et le neveu comme Raimond-Bérenger III (fr.wikipedia.org - Raimond-Bérenger II de Provence).

 

Cañon du Tarn

 

Au début du siècle, la route Sainte Enimie - Le Rozier n'existait point encore le long du Tarn, et c'est par la rivière que s'effectuaient déplacements et transports entre les hameaux et les deux gros villages (Claude Caussignac, Isabelle Caussignac, La cantate d'Adélaïde: Causses et haute vallée du Tarn, il y a bien longtemps, 1990 - www.google.fr/books/edition).

 

On aperçoit le beau rocher de Capluc, dernier ressaut du causse Méjean, qui se termine en éperon au Rozier, entre la Jonte et le Tarn, en face du causse de Sauveterre et du causse Noir. On passe devant le Grand-Hôtel du Rozier (rive dr., débarcadère), puis entre les ruines de l'ancien pont de la Muze abattu par la grande crue de 1900. On débarque à 200 m, en aval au nouveau pont de la Muze jeté sur le Tarn immédiatement en amont du confluent de la Jonte; sur la rive dr., monument érigé en 1927, au célèbre explorateur des abîmes des Causses E. A. Martel et à son guide Louis Armand , dont l'Aven Armand porte le nom (Marcel Monmarché, Maurice Paillon, Vallée du Rhône, Cévennes, Lyonnais, Velay, Vivarais, Gorges du Tarn, 1927 - www.google.fr/books/edition).

 

Le très ancien pont de Sainte-Enimie a été rebati en 1706. L'inondation terrible de 1875 l'a respecté, ainsi que celui de Quézac; sur plus de 80 kilomètres, le Tarn emporta tous les autres (Édouard-Alfred Martel, Les Cévennes et la région des Causses (Lozère, Aveyron, Hérault, Gard, Ardèche), 1893 - www.google.fr/books/edition).

 

La lèpre et le Palais du Roi

 

L'étymologie du vaste plateau qui s'étend au pied de la Margeride est très embarrassante. D'après la légende, un roi d'Aragon aurait fait construire un château en ces lieux de solitude pour une princesse de sa famille atteinte de la lèpre (Benjamin Bardy, Les légendes du Gévaudan, 1984 - www.google.fr/books/edition).

 

Il serait question de ce plateau dans le quatrain précedent IX, 24 où l'on parle de Bertrand du Guesclin, mort à Châteauneuf de Randon près de là.

 

Sainte-Enimie se trouve au sud de Mende en Lozère.

 

Le haut Moyen Âge est marqué par la légende d'Énimie, la princesse atteinte de la lèpre. Fille de Clotaire II, sœur de Dagobert Ier, ayant donc vécu au VIIe siècle. Énimie aurait guéri de la lèpre dont elle était atteinte, grâce aux eaux de la source de la Burle. Nommée abbesse, elle aurait fondé un monastère, autour duquel le village s'est développé La petite bourgade médiévale de Sainte-Enimie se développe autour du monastère bénédictin fondé en 951 par Étienne Ier, évêque de Mende. Au XIIIe siècle, le prieur du village commande au troubadour Bertran de Massilha, la réécriture d'un poème latin relatant la vie d’Énimie. Ce poème, qui vante les mérites de la sainte, est déclamé dans toute la région. De nouveau, les pèlerins affluent.

 

L'édification d'un pont vers le XIII siècle facilite les transhumances et le transport des marchandises (fr.wikipedia.org - Sainte-Enimie).

 

DĂ©tour et retour

 

Nicolas, en grec, signifie vainqueur de la pierre (de "Nichè", victoire et "laos", pierre, rocher) (Fulcanelli, Demeures philosophales, Volume 1, 1985 - www.google.fr/books/edition).

 

L'alchimiste qui veille chez Breton attendant le retour de Nicolas Flamel l'oriente (dans orienter, il y a Orient) vers l'occulte (Opus international, Numéros 123 à 124, 1991 - www.google.fr/books/edition).

 

La légende de l'alchimiste immortel va prendre une force nouvelle grâce au récit du grand voyageur Paul Lucas. Ce dernier, qui a parcouru la Grèce, la Turquie et plusieurs pays du Proche-Orient, recherche des médailles, pierres gravées, objets d'art et manuscrits. Il a été au service des Vénitiens, de 1688 à 1698, et a participé au au siège de Nègrepont (l'île d'Eubée). Capturé par les Barbaresques, il a pu rejoindre la France, où il écrit l'histoire de ses voyages. En 1710, nommé antiquaire du roi, il va encore prospecter l'Orient avant de mourir en Espagne, en 1737. Dans son livre Voyage dans la Turquie, l'Asie, la Syrie, la Palestine, la Basse et Haute-Egypte, qui paraît en 1714, Lucas raconte comment il rencontra à Brousse un très curieux personnage, derviche des Usbecs, et eut un long entretien avec lui...

 

"Enfin, je lui parlai de l'illustre Flamel et lui dis que, malgré la pierre philosophale, il était mort dans toutes ses formes. A ce nom, il se mit à rire de ma simplicité. Comme j'avais presque commencé de le croire sur le reste, j'étais extrêmement étonné de le voir douter de ce que j'avançais. S'étant aperçu de ma surprise, il me demanda sur le même ton si j'étais assez bon pour croire que Flamel fùt mort. «Non, non, me dit-il vous vous trompez, Flamel est vivant; ni lui, ni sa femme ne savent encore ce que c'est que la mort. Il n'y a pas trois ans que je les ai laissés l'un et l'autre aux Indes, et c'est un de mes plus fidèles amis.» Après ce préambule, le dervis fait une longue histoire de la manière dont Flamel et Pernelle se sont éclipsés de Paris, et de la vie qu'ils mènent tous deux en Orient." (Gilette G. Ziegler, Nicolas Flamel ou le secret du Grant Oeuvre, 1971 - www.google.fr/books/edition).

 

On a de Philalèthe L'Entrée ouverte de Palais du Roi (Pierre Nicolas Lenglet du Fresnoy, Histoire de la philosophie hermetique, Tome 3, 1742 - www.google.fr/books/edition).

 

Dans Borel (vers 1650) nous lisons ceci à propos du manuscrit d'Abraham. «Mais j'ay pourtant ouï assurer à un gentilhomme de Rouergue, appelé De Cabrières, se tenant en son château de Cabrières, près de Millau, où je fus exprès pour voir ce manuscrit (Une copie du livre d'Abraham Juif.), qu'il avait vu l'original de ce livre, que feu M. le cardinal de Richelieu avait recouvré peu de temps avant sa mort, et qu'un grand seigneur de Rouergue, familier avec ceux qui manièrent ses papiers, l'avait emporté de son cabinet.» Nous voici donc renseignés, du temps de Louis XIII, le manuscrit d'Abraham existait encore; il est probable qu'il fut copié plusieurs fois et nous ne désespérons pas de trouver un jour ou l'autre une de ces copies (Albert Poisson, Nicolas Flamel: sa vie, ses fondations, ses oeuvres, 1893 - www.google.fr/books/edition).

 

Le château de Cabrières, acheté par la cantatrice Emma Calvé en 1894, se trouve à Compeyre en Aveyron, qui se situe à 10 kilomètres de Millau et à 14 kilomètres du Rozier et sur le Tarn (fr.wikipedia.org - Compeyre).

 

Il y eut une bataille à Compeyre, près du Rozier entre Français et Anglais mêlés de grandes compagnies le 17 juillet 1369. Les Anglais se replient au Puech de Compère, les Français à Aguessac (Joseph Rouquette, Le Rouergue sous les Anglais (Tome Ier : 1356-1370), 2017 - www.google.fr/books/edition).

 

Guillaume Adhémar

 

Le Gévaudan eut aussi dans le même temps un autre poète, nommé Guillaume Ademars, ou Adzemar, natif d'un château appelé Meyrueis; d'autres le disent natif de Marvejols. Quoi qu'il en soit, il était fils d'un gentilhomme pauvre; mais malgré cela, il était vaillant, beau parleur et sachant bien trouver. Le seigneur de Meyrueis ou de Marvejols le fit chevalier. Ne pouvant alors soutenir son rang, il se fit jongleur, et fut extrêmement goûté par le peuple. Il finit enfin par se faire religieux de l'ordre de Grammont. Suivant l'abbé Millot, il avait fait beaucoup de chansons, et partout où il avait été il s'était attiré la considération des dames et des seigneurs. Le Manuscrit de sainte Palaye, qui est à la bibliothèque de l'arsenal à Paris, renferme dix-huit pièces de ce troubadour (Jean-Baptiste Prouzet, Histoire du Gevaudan, ou suite aux annales de cette province, Tome 1, 1846 - www.google.fr/books/edition).

 

Meyrueis est Ă  20 km en auto du Rozier.

 

Le troubadour Guillaume Adhémar, "ancêtre du marquis de Grignan", inventa le jeu où l'on se parlait à l'oreille "pour donner, dit Jean de Nostradame, commodité aux amoureux de découvrir leur amour sans soupçon des assistants". Il est auteur d'un Traité en vers des femmes illustres, qu'il dédia à l'impératrice Béatrix, femme de Frédéric Ier, surnommé Barberousse. Ce monarque lui inféoda en récompense le château de Grignan, toujours selon Nostredame (Vincent Victor Henri de Vaublanc, La France au temps des croisades, Tome 4, 1847 - www.google.fr/books/edition).

 

Jean de Nostradame le place à la fin du douzième siècle; il le fait mourir en 1190, erreur bien grossière, puisque Adhemar parle, dans une de ses pièces, de Ferdinand III, roi de Castille et successeur d'Alphonse IX, roi de Léon, mort en 1230, à la cour duquel il se trouvoit alors. D'ailleurs, le moine de Montaudon, qui florissoit vers la fin du treizième siècle, comme nous le verrons à son article, en a parlé comme d'un homme avec lequel il étoit très lié. Ainsi, tout nous porte à croire que Nostradame, dont les inexactitudes sont si fréquentes, a confondu Guillaume Adhemar avec un Gerard Adhemar, seigneur de Monteil (depuis Montelimard), à qui l'empereur Frédéric Ier donna en fief la terre de Grignan (Les Poetes Francois, Depuis Le XII. Siecle Jusqu'a Malherbe, Avec Une Notice Historique Et Litteraire Sur Chaque Poete, Tome 1, 1824 - www.google.fr/books/edition).

 

"Tard arrivé..."

 

On rencontre çà et lĂ , dans les poètes du moyen-âge, beaucoup de formules proverbiales. Ainsi, Guillaume AdhĂ©mar, qu'on croit ètre nĂ© dans le GĂ©vaudan pendant le XIIIe siècle, a dit : «Bien est vĂ©ritable l'ancien proverbe : qui attend que le temps soit venu et ne fait rien quand il est venu, merite que le Temps lui soit refuse. Longue attente a fait manquer bien des affaires.» (Casimir François Henri Barjavel, Dictons et sobriquets patois des villes: bourgs et villages du DĂ©partement de Vaucluse, traduits, Ă©claircis et annotĂ©s, 1853 - www.google.fr/books/edition).

 

Acrostiche : PTUQ, "petouco"

 

"petouco" galicien "colline rocheuse" (Christian Baylon, Paul Favre, Les Noms de lieux et de personnes, 1982 - www.google.fr/books/edition).

 

La Galice, où l'on parle le galicien, renferme Saint Jacques de Compostelle, pélerinage de Nicolas Flamel en 1379, un an avant la mort de Du Guesclin, son contemporain (cf. quatrain précédent IX, 24).

 

Cf. quatrain précédent IX, 24 et son "Rochier de fenestre", probable sommet à côté de Châteauneuf de Randon et du plateau du Palais du Roi.

 

Typologie

 

Le report de 2122 sur la date pivot 1190 (mĂŞme si elle est fausse) donne 258.

 

Le village de Javols, dit l'auteur des mémoires historiques sur le pays du Gévaudan, occupe l'emplacement de la cité gauloise connue dans les commentaires de César sous le nom de Gabalum et Andritum; on n'y retrouve plus aujourd'hui aucune trace de son ancienne splendeur. Cependant, en 1829, extrayant des pierres pour la restauration de l'église paroissiale, on trouva une enceinte circulaire de murailles assez vastes formant probablement un cirque. Au milieu, était une colonne en pierre calcaire dédiée, ainsi que le portait une inscription latine, par la cité des Gabales, à Postume qui, après avoir été préfet des Gaules, devint empereur en 258. Cette découverte donna l'éveil; on fit d'autres fouilles, et on reconnut les vestiges d'édifices plus considérables (L. Mounié, Le Gévaudan, Mosaïque du midi, 1839 - www.google.fr/books/edition).

 

Le martyr de Privat, apôtre du Gévaudan et fondateur de l'Eglise de Mende, est situé par Grégoire de Tours sous le règne des empereurs Valérien et Galien (255-260) au Mont Mimat, rocher escarpé où est creusé l'ermitage (Félix Buffières, Mende : Au cœur de la Lozère, 1993 - www.google.fr/books/edition).

 

La montagne est appelĂ©e le Mont Mimat depuis 1724 environ, mais les paysans ont conservĂ© l'habitude de l'appeler lou Truc (de Saint-Privat) : l'appellation Mont Mimat est une rĂ©fection d'Ă©rudits locaux, l'originelle est Mimate qui a donnĂ© Mende (Pierre-Henri Billy, Dictionnaire des noms de lieux de la France, 2021 - www.google.fr/books/edition).

 

nostradamus-centuries@laposte.net