Henri le Lion et Alexandre III IX, 94 2172-2173 Foibles galeres feront unis ensemble, Ennemis faux le plus fort en rampart : Foibles affaillis Vratislave tremble, Lubecq & Mysne tiendront barbare part. "galères" Vers la fin du pontificat d'Adrien IV, l'accord s'était rompu entre le saint-siége et l'empire, lorsque la mort de ce pontife (1159) envenima la querelle et fit éclater un schisme. La majorité des cardinaux ayant élu, sous le nom d'Alexandre III, le cardinal Rolando Bandinelli qui, à la diete de Besançon avait défendu si énergiquement les droits du saintsiége, le parti impérialiste lui opposa Victor III. Frédéric, qui venait alors de détruire la ville de Crème, se flatta de terminer le schisme et convoqua de sa propre autorité un concile à Pavie, où il somma les deux pontifes de comparaître pour lui soumettre leurs droits respectifs. Victor III, qui sentait l'illégitimité de son élection, vint la faire confirmer par ce prétendu concile, tandis qu'Alexandre, fort de son droit, refusa de comparaitre, se réfugia en France et convoqua le concile de Tours qui excommunia l'empereur et les adhérents de l'antipape (1160). Ainsi Frédéric renouvelait la querelle du sacerdoce et de l'empire; il venait se heurter contre la puissance qui avait brisé Henri IV et humilié Henri V. Tandis que Frédéric s'avançait sur Rome, la résistance s’organisait sur ses derrières; quatre villes en donnaient le signal : Vérone, Vicence, Padoue, Trévise, s'engageaient par serment à mettre un frein au despotisme impérial, et les Vénitiens, sortant de leur neutralité, envoyaient leurs troupes chasser tous les officiers impériaux de la Marche véronaise. Frédéric espéra par sa présence arrêter le mouvement, et il marcha contre Vérone avec les milices de Pavie, de Novare, de Crémone, de Lodi et de Côme; mais cette armée, quoique formée par des peuples qui lui avaient toujours été fideles, lui montra, par sa mollesse, qu'elle le suivait à regret. Effrayé de son attitude, il quitta son camp et regagna l'Allemagne (1164) (Henri Chevallier, Histoire du Moyen-âge, Tome 2, 1859 - books.google.fr). Cependant le pape Alexandre III résolut de retourner en Italie après avoir fait un séjour de plus de trois ans en France. Il célébra à Sens la fête de Pâques de l'an 1165, puis il alla à Paris & à Bourges, & arriva au Puy d'où il écrivit au roi, le 30 de juin; il partit ensuite pour Montpellier, où il fit un assez long séjour, en attendant le temps de s'embarquer, parce qu'il vouloit faire le voyage par mer. Durant 5 cet intervalle, l'empereur Frédéric fit tout son possible, soit par présens, soit par promesses, pour engager Guillaume, seigneur de Montpellier, à s'assurer de la personne d'Alexandre & à le lui remettre entre les mains. Mais ce seigneur, ayant horreur d'une telle proposition, la rejeta avec indignation & crut au contraire qu'il étoit de son devoir de faire toute sorte d'accueil au pontife. Alexandre étoit déjà arrivé à Montpellier le 21 de juillet de l'an 1165; il y donna alors deux bulles, l'une en faveur de l'abbaye de Calers, au diocèse de Toulouse, & l'autre pour celle de Bonnefont, au diocèse de Comminges. La dernière de ces bulles, dans laquelle le pape se sert du calcul pisan dans la date, est souscrite par douze cardinaux qui étoient à sa suite. Pendant son séjour à Montpellier il donna commission, le 1er d'août, aux évêques de Rodez & de Cahors pour terminer le différend qui s'étoit élevé entre l'église d'Albi & l'abbaye d'Aurillac au sujet de l'église de Vieux. Six jours après, il écrivit au roi, &, le dimanche 8 de ce mois, il sacra archevêque de Lyon Guichard, abbé de Pontigni. Enfin il écrivit de Montpellier, le 19 d'août, diverses lettres entre autres deux en faveur de Guinard ou Gérard, comte de Roussillon. Le pape Alexandre, ayant tout disposé pour son départ, se rendit le 22 du mois d'août de l'an 1165, au grau de Mauguio ou de Melgueil, lieu situé à deux lieues de Montpellier, sur l'étang de Maguelonne qui communique avec la mer, & non pas à l'embouchure du Rhône, comme un historien moderne l'a avancé (Fleury). Il écrivit de là une nouvelle lettre au roi Louis le Jeune, & alla le même jour par bateau dans l'île de Maguelonne, où les cardinaux s'embarquèrent sur un vaisseau des hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem qui devoit porter à la Terre-Sainte divers chevaliers, lesquels y alloient en pèlerinage. Ce vaisseau ayant mis à la voile jeta l'ancre dès qu'il fut un peu éloigné de l'île de Maguelonne, pour attendre le pape qui devoit s'y embarquer. Le pontife s'étoit mis pour cela sur une galère de Narbonne avec quelques cardinaux qui étoient restés auprès de lui, & il se préparoit à passer dans le vaisseau, quand on vit paroître plusieurs galères de la république de Pise, qui s'étoient tenues cachées jusqu'alors & que l'empereur Frédéric avoit envoyées pour lui dresser des embûches & tâcher de se saisir de sa personne. Alexandre, s'étant aperçu du piége, revint sur ses pas & retourna aussitôt à Maguelonne. La flotte pisane s'approcha cependant du vaisseau où étoient les cardinaux; mais voyant que le pape n'y étoit pas, elle passa outre; le vaisseau craignant de recevoir quelque insulte de la part des Pisans, & étant hors d'état de leur résister, prit le large & fit voile vers la Sicile. Ainsi le pape fut obligé d'attendre encore quelques jours à Maguelonne pour plus grande sûreté. Il se rembarqua enfin dans le port de cette île sur un petit vaisseau qui le conduisit heureusement à Messine. Après son retour en Italie, il confirma, à Anagni, le 25 d'août de l'année suivante, les priviléges qu'Arnaud, archevêque de Narbonne, avoit accordés aux chevaliers du Temple, du conseil & du consentement des hommes illustres de bonne mémoire, Alphonse, comte de Toulouse, Hugues, comte de Rodez, Roger, vicomte de Béziers, & de plusieurs autres nobles du pays (Claude Devic, Histoire générale de Languedoc: avec des notes et les pièces justificatives, Tome 6, 1879 - books.google.fr). Les Romains rappelèrent Alexandre III, et le pontife débarqua à Ostie, porté par les galères du roi de Sicile, qui, comprenant que ses véritables intérêts lui commandaient de faire cause commune avec le pape et les villes libres, lui prèta une armée pour chasser l'antipape des États pontificaux (1165). (Henri Chevallier, Histoire du Moyen-âge, Tome 2, 1859 - books.google.fr). "Ennemis faux" On doit rapporter à la victoire de Henri ce que dit Sigebert, que «le Pape Hildebrand prédit, comme l'ayant appris par révélation, que dans cette même année (1080) un faux Roi mourroit. Sa prédiction (ajoute Sigebert) fut vérifiée; mais il se trompa dans l'application; puisqu'il entendoit par ce faux Roi l'Empereur Henri (IV); & que cependant ce Prince ayant livré bataille aux Saxons, le faux Roi Rodolphe fut tué dans le combat, avec un grand nombre de seigneurs Saxons». Cette narration de Sigebert s'accorde avec les discours & les décrets de Grégoire. Dans la suite Alexandre III, après avoir déposé l'Empereur Frédéric I, Conc. lat. Sub Alex. lui défendit aussi, à l'exemple de Grégoire VII, «d'avoir à l'avenir aucune force dans les combats, de remporter la victoire sur aucun chrétien, & de jouir, en quelque endroit qu'il fût, du repos & de la paix, jusqu'à ce qu'il eût fait de dignes fruits de pénitence» (Oeuvres de Jacques-Bénigne Bossuet, Tome 1, 1772 - books.google.fr). "rempart" En 1166, Alexandre III dépense les 60.000 florins légués par le roi de Sicile à la réfection des remparts et des portes de la cité léonine (Augustin Fliche, Le premier Concile du Latran à l'avènement d'Innocent III: (1123-1198), 1953 - books.google.fr). La force Le puissant Frédéric Barberousse, qui était obéi des rives du Doubs ou du Rhône jusqu'aux confins de la Hongrie, et des frontières du Danemarck à celles du royaume des Deux-Siciles, ne pouvait concevoir, dans son orgueil, que des bourgeois, des artisans, dans les villes de Lombardie, se hasardassent à disputer son autorité, et à opposer ce qu'ils osaient nommer leurs libertés ou leurs priviléges, à la prérogative impériale : il considéra les défenseurs de leurs droits comme des rebelles; il voulut les soumettre; il força les cités qu'il désirait puuir, à former pour leur défense l'illustre ligue lombarde pendant vingt- deux ans, il la combattit; il appela d'Allemagne en Italie sept armées formidables, formant ensemble un demimillion d'hommes. Il lui en aurait fallu bien moins pour conquérir la France, jusqu'à l'Océan occidental; mais il échoua contre l'héroïsme de la liberté; et le patriotisme des bourgeois arrêta celui que la valeur de la chevalerie n'avait pu vaincre (Jean-Charles-Léonard Simonde de Sismondi, Histoire des Français, Tome 3, 1846 - books.google.fr). "barbare part" Au Xe siècle, après les victoires de Henri Ier, d'Otton le Grand et de ses deux illustres lieutenants. Hermann Billung et le margrave Gero, la suprématie germanique est reconnue entre l'Elbe et l'Oder; mais, en 983, une révolte générale des Wendes enlève aux Allemands presque toutes leurs conquêtes récentes, sauf le pays des Sorabes de la Misnie et de la Lusace, et arrête pour deux siècles l'œuvre de colonisation et de conquête. C'est au XIIe siècle seulement qu'elle est reprise et menée à bonne fin, grâce aux efforts du margrave de la Nordmark Albert l'Ours, du duc de Saxe Henri le Lion, de l'archevêque Wichmann de Magdebourg, de l'évêque Otton de Bamberg; après la Misnie, la Lusace et le Brandebourg, ce sont le Holstein, le Mecklenbourg, la Poméranie, la Silésie, qui sont rattachés définitivement à l'Allemagne (Henri Lichtenberger, Histoire de la langue allemande, 1895 - books.google.fr). A la diète de Francfort (mars 1147), où saint Bernard était venu prêcher la croix,des croisés saxons émirent l'idée que leurs voisins et ennemis héréditaires étaient un objet de croisade plus intéressant que les musulmans de Syrie. Sur l'avis du roi, Bernard se saisit de l'idée, et prit sur lui de dévier sur les Slaves, avec les mêmes indulgences que pour le voyage d'outre-mer, une partie de la croisade allemande. Le mot d'ordre était de «détruire ou de convertir ces peuples». Deux expéditions allemandes s'organisèrent, l'une au Sud, sous Albert l'Ours et le marquis de Misnie, l'autre au Nord, sous Henri le Lion et Adolphe de Schauenburg, avec l'aide des Danois. Les Polonais de leur côté, attaquèrent la Pomeranie, cependant à demi chrétienne déjà , mais qui les séparait de la mer. Nulle part on n'obtint de résultats sérieux. Les croisés se retirèrent, sur une vague promesse de conversion, qui naturellement ne fut pas tenue (Édouard Jordan, L'Allemagne et l'Italie aux XIIe et XIIIe siècles, 1939 - books.google.fr). Vers la fin de ses jours, Albert surnommé l'ours et le Bel, margrave de Brandebourg, entreprit de signaler sa valeur à la terre sainte. Il partit, au mois de février 1158, pour cette croisade, d'où il revint l'année suivante. Le duc Henri le Lion ayant déclaré la guerre, en 1164, aux Pomeraniens, Albert lui prêta main forte. Mais bientôt la jalousie les divisa. Ils tournèrent leurs armes l'un contre l'autre, et ne les mirent bas qu'en 1168, lorsque l'empereur fut de retour de son expédition d'Italie (Jean Chrétien Ferdinand Hoefer, Nouvelle biographie générale, Tome 1, 1857 - books.google.fr). Galères sur le Danube Le nom de Bratislava date de 1919; auparavant la ville portait le nom de Pozun en slovaque, tchèque, polonais et croate, Pozsony en hongrois et Pressburg ou Preßburg en allemand (francisé en Presbourg, avec la variante slovaque Presporok). Bratislava est la capitale de la Slovaquie indépendante depuis 1993, située dans le Sud-Ouest du pays, à proximité des frontières avec l'Autriche, la Hongrie et la Tchéquie d'une part et de la capitale autrichienne, Vienne, d'autre part (fr.wikipedia.org - Bratislava). Le départ de l'empereur Frédéric Ier pour la Terre Sainte eut lieu de Haguenau le 15 avril 1189, le samedi après Pâques. L'évêque de Bâle s'y était rendu avec son métropolitain et se joignit au cortége impérial. L'armée des croisés, réunie à Ratisbonne au commencement de mai, descendit le Danube et se réunit à Vienne à d'autres divisions qui avaient pris les devants par d'autres chemins. A Presbourg, sur les frontières de la Hongrie, les croisés se rassemblèrent pour la seconde fois. A Gran, le roi Béla III reçut l'empereur et sa suite avec la plus grande magnificence le 4 juin. De là l'armée s'avança vers le sud, divisée en quatre corps. Elle atteignit Philippopolis le 25 août, Andrinople le 22 novembre. Pendant l'hiver, les croisés campèrent entre Philadelphie et Constantinople. Le transport des troupes sur les côtes d'Asie se fit à la fin de mars 1190. La défaite de l'armée du sultan d'Iconium et la prise de cette ville firent bien augurer de l'avenir (7 mai 1190); mais au passage du Selef, l'empereur, n'écoutant que son ardeur et malgré ses soixante-dix ans, voulut traverser le fleuve à la nage, il se noya et périt dans les flots (10 juin 1190) (Louis Vautrey, Histoire des évêques de Bâle, Tome 1, 1884 - books.google.fr). Frédéric Barberousse après avoir terminé les différends de quelques Princes, & Villes de l'Empire, fait couronner Roi le Prince HENRI, son Fils ainé, & tenu une Diète générale à Nuremberg, s'embarqua sur le Danube à Ratisbonne où il avoit fait assembler ses Troupes; c'étoit vers la fin d'Avril. Il descendit à Vienne, où LEOPOLD, Duc d'Autriche, qui avoit aussi pris la Croix à Maïence, l'attendoit. Ils continuèrent leur voïage ensemble, jusqu'à Bude, où BELLA, Roi de Hongrie, qui étoit convenu ayec l'Archevêque de Maience du mariage de sa Fille avec Frédéric, Duc de Suabe, second Fils de l'Empereur, & de fournir tous les vivres nécessaires à son Armée, ne manqua pas de recevoir magnifiquement ce grand Prince, & de lui tenir la parole, touchant les provisions, à fort juste prix. Quoi que le Roi de Hongrie n'eût point encore pris la Croix pour passer personnellement dans la Terre-Sainte, il n'en étoit pas moins zélé, pour contribuer au soulagement de ses Habitans. Il avoit même fait une trève de deux ans avec la République de Venise, afin de n'être pas détourné de cette sainte entreprise; & il traitoit aussi très-favorablement tous les Croisés, qui passoient sur ses terres. L'Empereur ne fit pas un long séjour à Bude. Après avoir ratifié le mariage de son Fils, avec la Fille du Roi Bella, qui l'accompagna jusqu'à Belgrade, il entra dans la Bulgarie, dont le passage lui fut aussi fächeux, que celui de la Hongrie lui avoit été agréable, par les embuches continuelles que lui tendoient les Barbares, qui habitoient cette Province. Comme son Armée étoit nombreuse & florissante, il surmonta aisément toutes les difficultés, & les oppositions, qu'il trouva dans la Thrace, par la malice des Grecs (Dominicus Jauna, Histoire générale des Roïaumes de Chypre, de Jérusalem, d'Arménie, et d'Égypte, comprenant les croisades, et les faits, les plus mémorables, de l'empire Ottoman, etc, Tome 1, 1785 - books.google.fr). Gran (Esztergom, Ostrihom, Strigoniun) était alors plus fort que Bude, plus riche que Wardein, plus considérable que Presbourg. Cité de défense et de commerce, c'était aussi la capitale du luxe et des plaisirs. Ce qu'avait été Avignon au temps des papes, Gran le fut au temps des croisades, quand son vaste port était encombré de galères pavoisées et d'embarcations de tout genre, sur lesquelles flottaient les pavillons de toute la chrétienté. La plupart des vaisseaux marchands passaient l'hiver dans cet entrepót central du commerce entre l’Orient et l'Occident. Le long du Danube s'étendaient de vastes magasins où s'entassaient les armes, les soieries, les draps, les fourrures, les épices (Victor Tissot, La Hongrie de l'Adriatique au Danube : impressions de voyage, 1883 - books.google.fr). "Vratislave tremble" Vratislav de Mecklembourg (également connu sous le nom de Wertislaw), exécuté en mai/juin 1164, fut coseigneur du Mecklembourg à Werle de 1160 à 1163. Pribislav et Vratislav/Wertislaw les deux fils de Niklot lui succèdent après sa mort en 1160. En 1163, les deux princes deviennent menaçants et Henri le Lion organise une nouvelle campagne contre les Abodrites. Elle est brève et s'achève par le siège et la prise de Werle capitale des «Circipanien» où réside Vratislav et sa famille et la capture du prince et de son épouse qui sont envoyés comme prisonniers en Saxe. Pribislav demande et obtient une trêve. Henri le Lion nomme alors des gouverneurs: Lubemar un transfuge slave à Werle, et les saxons: Gunzelin von Hagen à Schwerin (1164-1167), Ludolf von Peine à Malchow, Henri von Schathen à Mecklembourg et un autre Ludolf, bailli au Brunswick à Quetzin. En juillet 1163, Pribislav reprend le combat aidé par ses voisins orientaux les princes de Poméranie. Une citadelle saxonne est assiégée et les colons flamands implantés sur ses terres massacrés. Henri le Lion s'allie alors au roi Valdemar Ier de Danemark et à Albert l'Ours margrave de Brandebourg. Il passe à l'attaque en mai/juin 1164 mais avant il veut faire un exemple et fait pendre Vratislav en place publique à Malchow. Pribislav est vaincu le 1er juillet lors de la bataille de Verschen ou Adolphe II de Holstein est tué. Valdemar Ier du Danemark s'empare de Rügen et les slaves se soumettent. Le Mecklembourg est incorporé au duché de Saxe. Boguslaw de Stettin et Casimir de Demmin se soumettent à Henri le Lion. Dès 1166 Henri le Lion rend le territoire des Adobrites à Pribislaw Ier dont il veut se faire un allié contre les ambitions d'Albert l'Ours. Pribislaw se convertit au christianisme en 1167 et il est promu Prince d'Empire par Frédéric Ier Barberousse en 1170. De son épouse de nom inconnu Vratislav laisse un fils Niklot ou Nicolas qui dès 1179 s'oppose aux fils et successeurs de Pribislav Ier (fr.wikipedia.org - Vratislav de Mecklembourg). Henri le Lion Henri-le-Lion, au lieu d'aider l'empereur à recouvrer l'Italie, se croise avec ses chevaliers saxons pour aller se battre dans la Palestine. Henri-le-Lion, trouvant une trève établie en Asie, s'en retourne par l'Égypte. Le soudan voulut étonner l'Europe par sa magnificence et par sa générosité : il accabla de présens le duc de Saxe et de Bavière; et entre autres il lui donne quinze cents chevaux arabes (Oeuvres complètes de Voltaire, Tome 5, 1817 - books.google.fr). Une «croisade» contre les slaves occidentaux («Wendes») est entreprise par Henri le Lion, conjointement avec le duc Conrad Ier de Zähringen et avec le soutien de l'abbé Bernard de Clairvaux. Leurs forces ont envahi le territoire des païens Abodrites au nord-est de la Saxe, toutefois, la campagne s'arrête en raison d'un alliance militaire que le prince slave Niklot avait conclu avec le comte Adolphe II de Holstein. En 1148/1149, Henri le Lion épousait la fille de Conrad de Zähringen, Clémence ; trois enfants sont nés de leur mariage, dont seulement Gertrude a survécu, la future épouse du duc Frédéric IV de Souabe. En 1160, avec l'aide du burgrave Gosselin de Hagen, l'ancêtre des comtes de Schwerin, il conquit les châteaux des Abodrites à Kutin, à Malchow et à Mecklenburg. Niklot est tué à sa résidence de Werle (près de Kassow), ses fils Pribislav et Vratislav ont pris la fuite. Le moine Bernon évangélisa le pays. Toutefois en 1167 la plus grande partie doit être restituée à Pribislav, le fils de Niklot, qui devient seigneur de Mecklembourg et un vassal du duc de Saxe. Henri lui-même ne conserve que le château de Schwerin qu'il fit reconstruire. Henri le Lion fut un prince colonisateur qui entre 1160 et 1170 installe des Flamands, des Hollandais, des Westphaliens et des Bas-saxons en Mecklembourg et en Holstein oriental. Cette «Saxe coloniale» était une expansion directe des domaines ducaux et non de l'Empire. Henri est le fondateur de Munich (1157/58 München) et Lübeck (1159) et de bien d'autres villes fondées ou développées comme Brunswick, Lunebourg et Stade (fr.wikipedia.org - Henri le Lion). Alexandre III et Henri le Lion Les intrigues d'Alexandre III auront influé plus fortement sur l'esprit de Henri. Il est très-vraisemblable que ce Pape l'avoit engagé jusques à un certain point dans ses intérêts. Les Guelfes avoient toujours témoigné un dévouement particulier à l'Eglise. Ils avoient toujours marqué dans les guerres d'Italie un foin particulier de ménager les Papes, Rome, & les Etats qui relevoient d'eux. L'Histoire nous apprend qu'Alexandre III, ayant envoyé des Députés à Frédéric pour lui faire part de son élection, ce Prince entra dans une si grande colère qu'il les eût fait pendre, si le Duc Henri & son oncle ne s'y fussent opposés. D'autres traits confirment que notre Duc ne pensoit point sur le compte de ce Pape, ce que Frédéric ordonnoit à l'Empire d'en penser. Peut-être même Henri alla-t-il jusqu'à se soumettre à lui, à l'imitation de presque tous les autres Princes de l'Europe; &, dans cette supposition, il aura regardé en secret Frédéric comme un excommunié auquel il ne devoit plus aucune obéissance. Est-il même sans vraisemblance que le Pape Alexandre ait fait espérer la restitution des Etats de la Maison de Mathilde, s'il étoit une fois rétabli sur le Siége de Brunswick, Rome & si son parti triomphoit en Italie ? Le dessein d'Alexandre n'étoit pas sans doute de laisser alors ces Etats à l'Empereur son mortel ennemi, ni à aucun Prince de sa Maison, de cette Maison des Gibelins ou de Souabe, qui s'étoit déclarée si ouvertement contre le Saint-Siége & dans les projets de vengeance qui l'occupoient, que pouvoit-il faire de mieux que de soulever contre elle la Maison des Guelfes en renouvelant les anciennes haines, & en jetant cette pomme de discorde entre des rivaux déjà secrètement irrités l'un contre l'autre ? Ajoutez à tout cela, que le principal lien qui avoit uni longtemps les intérêts de ces deux Princes, ne subsistoit plus. Frédéric avoit pu flatter quelque temps le Lion d'une lueur d'espérance que le trône de l'Empire appartiendroit à lui ou à sa postérité. Il lui avoit d'abord fait entendre qu'il le lui destinoit immédiatement après lui & après son cousin-germain Frédéric, Duc de Souabe, fils du dernier Empereur Conrard III. Mais ce Duc Frédéric étant mort en 1166, loin que Henri s'en vit plus près de ce trône si désiré, il perdit toute espérance d'y placer jamais ou lui-même ou ses enfans. En effet, l'Empereur ne tarda à faire élire Roi des Romains son fils Henri, quoiqu'en bas âge, enlevant ainsi une seconde fois aux Guelfes & cette couronne dont ils avoient tant de fois été les soutiens, & l'espoir consolant de l'obtenir un jour. Quoiqu'après des offenses aussi graves, & une rupture aussi déclarée, la haine que les deux Princes venoient de fe vouer dû être sans doute portée à son comble, elle ne produisit d'abord la Maison de Brunswick aucun effet confidérable. Les circonstances les suspendoient nécessairement. Frédéric de retour en Italie, y étoit retenu par une guerre malheureuse, pendant que de son côté le Duc s'éloignant du lieu de la conférence, & ne faisant que traverser la Baviere, se rendoit à l'autre extrémité de l'Empire, dans son duché de Saxe. Il en trouva les frontieres envahies par ses ennemis, Ulric, Evêque de Halberstadt, & Bernard d'Ascanie, fils du Margrave Albert l'Ours. Mais les succès passagers de ces Princes furent suivis d'un cruel revers. Le Lion marcha à eux, les mit en fuite, les poursuivit dans leurs Etats, ravagea surtout ceux de Bernard, & y porta le fer & le feu. La ville d'Aschersleben fut consumée dans cette expédition avec les monasteres & ses églises nouveau grief contre le Duc, surtout aux yeux d'un Clergé déjà prévenu contre lui. Aini ce qui n'étoit qu'un effet assez ordinaire de la férocité des mœurs de ce siecle, & de l'indiscipline du soldat, fut représenté comme une profanation préméditée, & la preuve de la plus audacieuse impiété. L'Empereur sembloit avoir perdu avec l'appui de Henri les faveurs de la fortune. Il n'essuyoit plus que des revers en Italie, & n'ayant, pour ainsi dire, plus que le choix des humiliations, il se vit enfin réduit à se soumettre à celle qui lui parut la moins accablante. Il fit demander la paix au Pape, & l'obtint après d'assez longues négociations. C'est cette paix qui fit cesser le long schisme de l'Eglise, donna un nouveau degré de solidité à l'indépendance de la plupart des Etats d'Italie, & montra à l'Europe le spectacle d'un Empereur prosterné devant le Pape à la vue de tout un peuple, lui baisant les pieds, lui tenant l'étrier, & conduisant son cheval par la bride (Histoire Universelle, Tome 112, 1788 - books.google.fr). "Lubecq & Mysne" La Misnie est une région de Saxe. La marche de Misnie ou le margraviat de Misnie (en allemand : Markgrafschaft Meißen) était un État médiéval du Saint-Empire romain germanique, qui se trouvait dans la région de l’actuel land allemand de Saxe. La marche fondée fut établie par l'empereur Otton Ier vers l'an 965 de la dislocation de la marca Geronis («la Marche de Gero») siutée au-delà de l'Elbe et la Saale à l'est du duché de Saxe. Lors de l'arrivée du margrave Conrad Ier, dit le Pieux ou le Grand en 1123, la dynastie des Wettin prend définitivement le gouvernement en Misnie. Sous le règne de ses successeurs Othon II le Riche (1156–1190) et Thierry l'Exilé (1210–1221) la marche fut développée et étend ses limites. (fr.wikipedia.org - Marche de Misnie). En 1423, le margraviat est intégré à l'électorat de Saxe, l'ancien duché de Saxe-Wittemberg, sous le règne de la maison de Wettin. La ville de Lübeck dans sa situation actuelle sur la colline Buku, lieu d'un ancien château fort entre la Trave et la Wakenitz, fut ensuite refondée par le comte Adolphe II de Schauenburg et Holstein et devint la première ville portuaire allemande sur la mer Baltique. Le château fort de Lubeck devint impérial de 1181 à 1189, puis jusqu'en 1192 il appartint à nouveau au duché de Saxe. (fr.wikipedia.org - Lübeck). Henri le Lion (en allemand : Heinrich der Löwe), né vers 1129/1131 et mort le 6 août 1195 à Brunswick en Saxe, est un prince de la dynastie des Welf (dits traditionnellement «Guelfes» en français) qui fut duc de Saxe (sous le nom de Henri III) à partir de 1142 et duc de Bavière (sous le nom de Henri XII) à partir de 1156 jusqu'en 1180 (fr.wikipedia.org - Henri le Lion). À la suite de la trahison du duc Henri le Lion à la bataille de Legnano (1177), l'empereur Frédéric Barberousse dépeça le duché de Saxe en 1180: la partie ouest fut accordée en tant que duché de Westphalie aux archevêques de Cologne, et la partie orientale fut concédée en fief au comte Bernard de Ballenstedt, fils du margrave Albert Ier de Brandebourg issu de la Maison d'Ascanie. Cette partie orientale garda seule le nom de Saxe, mais elle ne contenait plus que les régions de Lauenburg et de Wittemberg sur l'Elbe, et Wittemberg est géographiquement éloigné de la Saxe primitive (fr.wikipedia.org - Saxe historique). On sait qu'avec la Saxe, les deux Henri (Le Superbe et le Lion) possédaient la Bavière. De 1137 à 1154, la politique impériale tint ces deux duchés séparés, mais Frédéric ler les rendit à Henri le Lion; seulement, le margraviat de Branibor, déjà indépendant depuis 1142, fut confirmé dans son indépendance; mais après la félonie de Henri, lors de la campagne de Legnano (1177), l'empereur Frédéric le mit au ban de l'Empire (1180), et l'énorme duché de Saxe fut dépecé en une foule de fiefs les archevêchés de Magdebourg et de Brême, les évêchés de Minden, Verden, Paderborn, Munster, Hildesheim, Halberstadt, Mersebourg, Naumbourg s'en détachèrent et devinrent Etats immédiats; il en fut de même pour le comté palatin de Saxe, la Misnie, la Thuringe, le pays de Mecklembourg (que cependant Henri le Lion regardait comme sa propriété particulière), le duché de Poméranie, le duché de Westphalie (qui passa aux archevêques de Cologne), l'Eichsfeld (dont s'empara celui de Mayence); Lubeck, ancienne capitale de la Saxe, devint ville impériale (Dictionnaire universel et classique d'histoire et de géographie, Tome 4, 1854 - books.google.fr). Typologie Le report de 2172 sur la date pivot 1164 donne 156. Début de la prédication du phrygien Montan. Le mouvement atteint son apogée en Asie en 172. Il est condamné comme hérésie par l’Église chrétienne. Le pape Pie Ier serait mort l'année précédente (fr.wikipedia.org - Année 156). Hermas, le frère du pape Pie Ier (158-167), est aussi accusé de montanisme. Certains passages un peu étranges de son Pasteur ne doivent pas faire oublier que, de son temps, les montanistes n'étaient point encore condamnés à Rome (Johann Adam Möhler, Pius Bonifacius Gams, Histoire de l'Eglise, Tome 1, traduit par Pierre Bélet, 1868 - books.google.fr). A son origine, le concept de rationabilitas signifie, chez Tertullien, la conformité d'un usage avec les recommandations de Jésus-Christ ou d'un Apôtre, de sorte que la lex rationis n'est autre chose que la lex fidei. Devenu montaniste, le polémiste soutient que la soutient que la rationabilité d'une ordonnance résulte de sa conformité avec l'ensemble de la discipline chrétienne. Pour rattacher ainsi la ratio à la vie surnaturelle, Tertullien explique qu'elle est un des premiers attributs divins, qu'elle se manifeste dans la création, que l'homme en possède une étincelle et doit y conformer sa vie. Chez saint Augustin, la ratio signifie ce qui n'est ni contre la foi, ni contre les bonnes mœurs et concourt à exhorter à une vie meilleure. D'après saint Grégoire le Grand, elle est ce qui ne renferme rien contre la foi catholique. Repris par saint Isidore de Séville, saint Grégoire VII, Geoffroi de Vendôme et Hildebert de Tours, le terme passe dans les collections d'Yves de Chartres et de Gratien, où il revêt un sens plus juridique. Quand Alexandre III emprunte à son tour la même expression, il lui donne une signification techniquement canonique; la ratio canonica s'identifie chez lui avec l'esprit authentiquement chrétien qui doit animer le droit, la discipline et les institutions ecclésiastiques (Germain Lesage, La Ratio canonica selon Alexandre III, Proceedings of the Fourth International Congress of Medieval Canon Law, Toronto, 21-25, August, 1972, 1976 - books.google.fr). Acrostiche : FEFL, fefellit fefellit : Son esperance l'a trompé "Sua eum spes fefellit" (Fallo, fefelli, falsum) (François Pomey, Le petit dictionaire royal françois latin, 1679 - books.google.fr). Fefellit doctrina fidei, acutissimum Tertullianum, fefellit eruditissimum Apollinarem, fefellit, Sanctissimum Cyprianum, fefellit fapientissimum Firmilianum, fefellit doctissimos Millenarios, Tertullianum, Victorinum, quomodo ergo firmabit Idiotas ? quomodo res obfcura videntibus, erit cecis manifesta ? quomodo cadunt peritissimi, & firmi ftant imperiti ? Quomodo retà ducet cæcos, quæ traxit in devia oculatos ? Paradoxa sunt ista, & paradoxa paradoxis cumulata, ut videant clarè talpæ, & cœcutiant Aquile, fit evidens Idiotis doctrina, & doctissimis prorsùs ignota (Giovanni Bernardo Pozzolo, Rationale romani pontificis, gemmis seu libris duodecim distinctum, Tome 1, 1716 - books.google.fr). |