Les Grisons IX, 15 2114-2115 Pres de Parpan les
rouges detenus, Ceux du milieu parfondres
menez loing: Trois mis en pieces,
& cinq mal soustenus, Pour le Seigneur & Prelat
de Bourgoing. 1626 ...passants auprès
de Ragatz, nous vismes de
l'autre costé du Rhin la ville de Mayenfeld
que l'archiduc Léopold a toute ruinée et bruslée. Avant
que de sortir de Coire, il est Ă
propos de dire quelles sont les alliances des Suisses, scavoir:
l'abbé et ville de Saint-Gal, les Grisons, les Valesians, les villes de Rothwil,
Mulhausen et Biel; le comte
de Neufchastel et Genève sont confédérés avec le
canton de Berne; les XIII cantons ont alliance avec la France, les catholiques
l'ont seulement avec le Pape et l'Espagne; avec Zurich et avec Berne; le
marquis de Bade a la mesme alliance, ce marquis n'a
rien ny a la ville de Bade ny
au bailliage. Les Suisses ont en
commun X bailliages, cinq du costé d'Italie: Lugan, Locarn, Mendrisio, Valmadia et Belinzona; cinq
autres des Alpes vers la France et l'Allemagne: Baden, Bremgart,
Tiergaw, Sargans et Ragatz. Le bailliage de Baden est commandé par huict cantons, ainsy que j'ay
remarqué en y passant; ceux de Bremgart, Sargans, de Turgaw, dont la
principale ville est Fromenfeld, appartiennent Ă
Zurich, Lucerne, Ury, Suitz,
Underwald, Zouc et et Glaris. Le bailliage de Ragatz
est commun Ă huict cantons: Lucern,
Zurich, Suitz, Glaris, Ury,
Unterwalden, Zouc et Appenzl. Le baillaige de
Bellinzona appartient aux trois cantons d'Ury, Suitz et Unterwalden. La ville de
Rapswil appartient Ă 4 cantons: Ury,
Suitz, Underwalden et
Glaris. De la ville de Constance, l'evesque est
seigneur tant spirituel que temporel; et despend de
la maison d'Autriche. Il y a 4 petits bailliages dont j'ay parlé qui sont communs
à Berne et à Fribourg. Quant à la façon dont les Suisses gouvernent ces
bailliages: chasque canton y envoie Ă son tour un bailly qui y demeure deux ans, et les bailliages sont
catholiques ou protestans selon qu'il appartient
(sic) Ă plus de cantons catholiques ou Ă plus de protestants. Il y a une grande
division fomentée entre ces peuples par Rome et Espagne, à raison de la
diversité de religion, ce qui les rend bien considérables qu'ils n'estoient auparavant; ils sont extresmes
en leur religion, et les cantons catholiques qui sont très petits sont en
perpétuelle défiance des grands qui sont protestans. Les
Grisons occupent la Rhétie qui est l'étendue des Alpes depuis les Suisses
jusqu'en Italie; leur pays, par conséquence est très aspre et très froid. Ces
peuples sont divisés en trois ligues: la Ligue grise, la Ligue de la Case ou
Maison Dieu, et la Ligue des X Droittures. La grise a
le canton d'Ury Ă l'Occident, au midy
le bailliage de Belinzona, le duché de Milan et le
comté de Chiavenne, à l'Orient la Ligue de la Maison
Dieu et au septentrion le canton de Glaris, un peu celuy
d'Ury et le bailliage de Ragatz;
la principale ville de ceste ligue est Ilantz, il y a
huict communes qui sont trés
grandes et autant de catholicques que de protestants on
croit pourtant que les catholicques y sont un peu en
plus grand nombre; c'est celle des trois qui a le plus de terres; la Ligue de
la Maison Dieu est un peu moindre en Ă©tendue que la Grise, encore qu'elle
contienne XI communes, mais les communes de la Maison Dieu ne sont pas de si
grande estendue que celles de la Grise; la principale
ville de la Maison-Dieu est Coire, où il y a evesché;
elle est située au pied des montagnes qui l'environnent de toutes parts, hors
du costé du Rhin qui en passe à une heure, où il y a
grande plaine; la ville est petite, et assez pauvrement bastie;
c'est un (bailliage) commun qui est fort petit. Le 8, nous partismes de Coire et commencasmes
à monter dés la porte, ce que nous fismes environ deux heures et demie et passasmes
par deux villages, puis nous continuasmes encore deux
heures et demie, tantost montants tantost
descendants et quelquefois par un pays plain, puis nous arrivasmes
en un village nommé Lanis. qui
n'est plus du commun de Coire, mais de celui de Bourgoin. On passe de Coire à Lanis
sur un village qui est des Droittures, mais tout le
reste est de la Maison Dieu. Aprés avoir disné à Lanis, et que la neige et
le mauvais temps fust un peu passé, nous en partismes, et marchants tantost
par des valons environnés de trés hautes montagnes, tantost montants et descendants par pays rude qui n'est
cultivé que dans les valons et le long du chemin, nous arrivasmes
aprés avoir marché quatre heures et demie en un
vallon sans bout environné de hautes montagnes de tous costés
hors de celuy par oĂą on vient de Coire ; cest dans ce vallon qu'est le bourg de Bourgoin,
qui chef de toute ceste commune Ă laquelle il donne le nom, lequel commun nous fust dit pouvoir faire neuf cens
hommes. Il y a dans ce bourg quelques maisons qui sont belles en apparence,
mais pauvres dedans; il y a quelques poisles, mais
fort petits; le pays ne produit que du foing. Quoique
l'on monte plus de trois heures depuis Coire jusques lĂ , on dit pourtant que
Bourgoin est au pied des montagnes; ce lieu est très froid, à huit mois de
l'année on ne peut aller aux montagnes à cause de la neige. Il y a des chamois
et peu d'ours, lesquels ne s'y plaisent pas à cause de l'aspreté
du lieu. Le 9, il gela toute la nuit, ce qui affermissant la neige, nous ne mismes guère en peine de partir matin, et comme nous eusmes veu le soleil, nous nous mismes en chemin, ayant seize hommes avec pelles pour nous
assister mais foiblement, n'ayant pas l'usage de
poutre. A un quart d'heure de Bourgoin, on commença de monter l'espace de trois
heures, et plus on approche du haut, plus la montagne est rude, et tellement
qu'en des endroits il faut gravir. Il y a bien, costé
et d'autre du chemin, des montagnes plus hautes, mais il n'y a qu'un androit ou deux où il y ait du péril pour les lavanches. Estant au haut, on
marche environ trois quarts d'heure et puis on descend une heure en l'Engadine
supérieure. La première ville qu'on trouve est le pont de Camoquesqui
; (il) est sur l'Inn, en latin Oenus. Nous trouvasmes la plus grande quantité de neige qu'il est
possible de s'imaginer, les chevaux qui s'esloignoient
un peu du chemin y entroient jusques Ă la teste. Sur
le milieu du haut de la montagne sont les confins entre le commun de Bourgoin,
et celuy de l'Engadine supérieure. Cette montagne
s'appelle l'Albula. Nous disnasmes
au pont de Camoquesqui, qui est un grand bourg. Cette
vallée d'Engadine supérieure est fort haute, tellement que les montagnes qui
sont de costé et d'autre sont fort basses, et ne paroissent que comme collines (La
Suisse en 1626 d'après une relation inédite, L'Europe, l'Alsace et la France:
problèmes intérieurs et relations internationales à l'époque moderne : études
réunies en l'honneur du doyen Georges Livet pour son 70e anniversaire, 1986 -
books.google.fr). La vie de Louis Deshayes de Courmenin
fut aussi brève que mouvementée. Originaire de l'Orléanais, il était le
petit-fils d'un avocat et le fils d'un bailli et gouverneur de Montargis,
acheteur de la seigneurie dont il portait le nom. Il semble bien que ce fut en
compagnie de son père, chargé d'une mission diplomatique, qu'il se rendit pour
la première fois en Turquie, en 1621. De ce voyage de onze mois et dix-neuf
jours, il rapporta la matière d'un livre qui parut à Paris en 1624. Et le
succès de cet ouvrage lui permit de se voir confier trois missions successives.
En novembre 1624, il fut envoyé au Danemark, chargé de rapprocher le roi
Christian IV de son voisin Gustave- Adolphe, et de les faire intervenir
simultanément dans l'Empire. Il n'y parvint pas. Mais il reçut peu après la
mission de se rendre à Constantinople pour offrir au Grand Seigneur et au Sophi, alors en guerre, la médiation française. Parti de
Paris en mars 1626 avec une escorte, il arriva Ă Constantinople le 9 juillet. Comme
la précédente, sa démarche n'aboutit qu'à un échec. Rentré en France, il n'en
obtint pas moins une troisième mission, en Danemark et en Russie, et réussit,
cette fois, à signer au nom du roi deux traités, l'un à Copenhague le 14
juillet 1629, l'autre à Moscou, le 1er novembre suivant. Il semble avoir été
quelque peu grisé par ces succès, et avoir considéré que ses mérites étaient
insuffisamment récompensés. Après son
retour de Russie, il se mit au service de Gaston d'Orléans et devint son agent
à Mayence. Arrêté en pleine Allemagne au mépris du droit des gens, il fut
transféré à Béziers, où se trouvait la Cour, jugé, condamné et décapité le 12
octobre 1632 - dix-huit jours avant que le soit, Ă Toulouse, un grand rebelle,
Montmorency, gouverneur du Languedoc. Deshayes de Courmenin
était âgé de «trente-deux ans ou environ». Deshayes de Courmenin a raconté sa traversée de la Suisse aux alentours
de Pâques 1626. Comme la plupart de ses contemporains, Deshayes de Courmenin est insensible à la beauté de la montagne. Il ne
voit en elle qu'un obstacle redoutable, oĂą l'on peut craindre, au printemps,
les avalanches. Ce qui l'intéresse, en revanche, au plus haut point, ce sont
les hommes et les institutions, dont il a pu prendre une connaissance préalable
par certains livres. Il souligne le caractère compliqué que revêt l'état administratif
et politique du pays: cantons catholiques et protestants, bailliages communs,
alliances. Il évoque la présence militaire française dans les Grisons (La
Suisse en 1626 d'après une relation inédite, L'Europe, l'Alsace et la France:
problèmes intérieurs et relations internationales à l'époque moderne : études
réunies en l'honneur du doyen Georges Livet pour son 70e anniversaire, 1986 -
books.google.fr). Cf. quatrain IX, 18 - Rebellion de Montmorency - 2116-2117. Il publie Voyage du Levant, fait par le commandement du
roi en 1621, Paris, 1624 (fr.wikipedia.org
- Louis Deshayes (diplomate)). "les rouges" En 1622, les Grisons protestants prennent la catholique
Coire, faisant capituler la garnison espagnole (Mercure
françois: ou suite de l'histoire de nostre temps, sous le regne Auguste du
tres-chrestien roy de France et de Navarre, Louys XIII, Volume 8, 1623 -
books.google.fr). Les Espagnols
doivent ĂŞtre "les rouges", puisque le rouge est la couleur de
l'Espagne (cf. quatrain I, 3). "prélat de Bourgoin" Lanis est le nom allemand de
Lugano. Mais c'est aussi Lenz/Lantsch. Parpan est entre Coire/Chur
et Lenz. Bourgoin est BergĂĽn/Bravuogn.
Le prélat de Bourgoin, village qui dépendait de Coire
avant 1537, doit être son ancien évêque. Grâce à une action militaire planifiée de longue date, la
puissance austro-espagnole réussit à l'automne 1621 à soumettre à son autorité
directe une partie des Grisons et notamment le territoire réformé de la vallée
du Prättigau qui faisait partie de la Ligue des Dix
Juridictions et sur lequel l'archiduc Léopold V (1586-1632) se prévalait de
droits de seigneur foncier Pour la
Maison d'Autriche, tenue de créer un territoire dépendant unifié sur le plan
confessionnel, l'occasion se présentait, en collaboration avec le prince-évêque
de Coire Jean V Flugi d'Aspermont
(1550-1627), de rendre au catholicisme le statut de seule religion légitime
dans les parties réformées des Grisons. Pour accomplir cette mission
périlleuse, on fit appel à des missionnaires de la province suisse des
capucins. Ce projet, typique de la Contre-Réforme, élaboré en Rhétie du Nord
sous la direction du père Fidèle de Sigmaringen, devait être garanti par la
protection militaire des troupes autrichiennes. Cela se révéla cependant irréalisable
lorsqu'éclata le soulèvement paysan qu'on redoutait depuis longtemps contre la
Maison d'Autriche: le 24 avril 1622, la haine des réformés du Prânigau se déchargea en un assaut mortel contre le
prédicateur, dans le village de Seewis à l'entrée de
la vallée du Prättigau (Bertrand
Forclaz, Religion et piété au défi de la guerre de Trente Ans, 2019 -
books.google.fr, fr.wikipedia.org
- Principauté épiscopale de Coire). Les ecclésiastiques réformés des Grisons s'assemblèrent
(1618) pour les affaires de l'église à Bergün, vallée
sauvage entourée de glaciers. Quelques-uns d'entre eux dirent que le gouverneur
de Milan avait envoyé de grandes sommes dans le pays pour faire accepter
l'alliance avec l'Espagne, et que, s'il Ă©chouait dans ce projet, il Ă©tait
résolu à susciter des troubles dans la Valteline pour se baigner dans le sang
de tous les réformés. Ce discours répandu dans tout le pays aigrit de nouveau
les deux partis et leur mit les armes à la main. L'Engadine commença la guerre,
et Rodolphe Planta fut obligé de se sauver dans le Tyrol. Un pasteur réformé,
George Iénatsch, marcha contre lui de Samaden à la tête d'une troupe armée. Un tribunal criminel
assemblé à Thusis, fut dirigé par quelques pasteurs protestants avec la
dernière cruauté. Ce tribunal mit à prix
la tête de Rodolphe Planta et celle de son frère Pompé, ordonna la confiscation
de tous les biens de l'Ă©vĂŞque de Coire, Jean Flugi,
qui avait pris la fuite, et le condamna Ă mort par contumace ; il bannit Ă
perpétuité Augustin Travers, proscrivit un grand nombre d'autres citoyens,
infligea des punitions de toute espèce, dont les plus cruelles atteignirent
Nicolas Rusca, archiprĂŞtre de Bedano
dans la Valteline, et Jean-Baptiste Prévot, surnommé Zambra, landammann du Pregael. Rusca, prêtre catholique, respectable par sa piété, mourut
dans les fers, empoisonné, prétendit-on, quoique, mis à la torture, il eût
protesté qu'il n'avait pas conspiré pour l'Espagne; son cadavre fut enterré par
le bourreau. Le lendammann Zambra,
vieillard de 74 ans, affaibli par la maladie, eut la tête tranchée, parce que
la torture lui arracha l'aveu qu'il avait reçu des pensions et des présents de
l'Espagne et de la France (Auguste
Savagner, Abrégé de l'histoire des Suisses, d'après Jean de Muller, Zchokke,
etc., suivi d'un précis de l'histoire de Bavière, d'après les meilleurs
auteurs, Tome 2, 1841 - books.google.fr). Histoire de Bergün/Bourgoin La zone des forêts de la vallée supérieure de l'Albula ne fut colonisée durablement par des populations
romanes qu'au Moyen Age. Un domaine épiscopal est mentionné à Latsch en 1154 et un domaine à Stugl
en 1270. La seigneurie des Greifenstein, dont le
siège à Bergün était probablement la tour médiévale
du centre du village, remonte au XIIe siècle. Par les Wildenberg,
les Werdenberg et les Matsch,
elle revint en 1394 Ă l'Ă©vĂŞque de Coire. Une reconnaissance Ă©piscopale
mentionne, vers 1400, deux mayories et vingt-sept
manses. Les droits seigneuriaux furent rachetés en 1537. Filisur
se détacha en 1496 de l'église mère dédiée aux saints Pierre et Florin,
construite en 1188. Latsch et Stugl
firent de mĂŞme en 1620. La paroisse embrassa la RĂ©forme entre 1577 et 1590. Les
communautés de Filisur, Latsch
et Stugl possédaient leurs propres tribunaux civils.
Chef-lieu de la juridiction homonyme, BergĂĽn Ă©tait aussi
le lieu des exécutions (hls-dhs-dss.ch). Typologie Le report de 2115 sur la date pivot 1626 donne 1137. L'Engaddine est une vallée de
Suisse, canton des Grisons, ligue de la Maison-Dieu, formée, au N. O., par les
Alpes Lépontiennes et des Grisons, et, au S. E., par les Alpes Rhétiques, dont
les sommets sont couverts de neiges Ă©ternelles et d'immenses glaciers. Elle
s'Ă©tend, du S. O. au N. E., environ 18 l., et est
traversée dans toute sa longueur par l'Inn, qui prend sa source à l'extrémité
S. O., au mont Maloïa, qui la sépare de la vallée de Bregell. Elle se termine, au N. E., à la gorge de Finstermünz, qui lui ouvre une communication avec le Tyrol.
L'Engadine est très-resserrée en différens endroits, mais
sa largeur est en général d'1/2 l. Une seule route la parcourt dans toute sa
longueur. Le sol, susceptible de culture, produit de riches pâturages. Des
forĂŞts de pins couvrent en grande partie les montagnes. Le climat de cette
vallée est très-froid; la neige ne disparaît guère qu'en juin, et l'hiver
recommence en septembre. Pendant la courte durée de l'été, on y éprouve des
gelées nocturnes qui endommagent le peu de grains qu'on y cultive, et les tremblemens de terre y sont fréquens.
Le principal commerce consiste en bois, bestiaux, beurre, fromages et peaux,
qui sont exportés en Italie et dans le Tyrol. Cette vallée possède des sources
d'eaux minérales : celles de S. Moritz sont les plus renommées. L'Engadine se
divise en Haute et Basse, formant 2 juridictions. La première, de 7 l.
d'étendue, renferme 11 comm. et 3.000 hab., protestans ; la deuxième contient 11 comm.
et 4.647 hab., protestans et catholiques. Ces habitans parlent la langue romane, et sont généralement
actifs et industrieux : beaucoup d'entre eux s'expatrient et parcourent l'Europe
en qualité de pâtissiers, de confiseurs et de fabricans
de liqueurs. La juridiction de la Haute-Engadine se subdivise en Haute et Basse
Fontana-Merla; celle de la Basse Engadine se divise
pareillement en Haute et Basse Val-Tasna. Le nom de
cette vallée signifie, en roman, tête de l'Inn ou maison de l'Inn, et l'on
attribue l'origine de la population de cette contrée à des Engadiniens
qui vinrent, dit-on, s'y réfugier l'an 587 avant J.-C., pour se soustraire aux fureurs
des Gaulois que Bellovèse avait conduits en Italie. Il paraît que cette vallée fut cédée en
1137 à l'évêque de Coire, et que depuis 1239 jusqu'au milieu du XIVe siècle
la Basse-Engadine fit partie du Tyrol. Les Autrichiens en brûlèrent tous les villages
en 1621, et en furent chassés 5 ans après par une armée française sous les
ordres du duc de Rohan (Dictionnaire
géographique universel, contenant la description de tous les lieux du globe,
Tome 5, 1839 - books.google.fr). En Haute-Engadine,
région que l'on peut atteindre en traversant les cols du Julier
et de l'Albula, la position des Ă©vĂŞques de Coire se
renforce en 1137-1139, grâce à l'acquisition des terres et des droits de la
famille des Gamertingen. L'objet de cet accord
embrassait le territoire de presque toute la Haute-Engadine, jusqu'au col du
Bernina : les évêques avaient ainsi gagné le contrôle sur le versant
méridional du col du Septimer et du Julier, et sur les deux centres principaux de la
Haute-Engadine, les villages de Samedan et Zuoz. A travers le col le col du Bernina, s'offre la
possibilité d'un contact ultérieur avec le val Poschiavo
et la Valteline, zone de production vinicole importante (Simona
Boscani Leoni, Essor et fonctions des images religieuses dans les Alpes :
l'exemple de l'ancien diocèse de Coire (1150-1530 env.), 2008 - books.google.fr). Les Planta est une famille noble, d’ancienne extraction,
originaire d’Etrurie, transplantée dans le pays des Grisons, laquelle a fourni,
l’an 519, un évêque de Coire, dans la personne d’Ursicin,
dont on voit encore le tombeau dans l'église cathédrale. Elle a possédé en fief
le comté de l’Engadine, donné plusieurs chevaliers à l'ordre Teutonique, des
princes évêques de Coire, et des abbesses de différents ordres. Cette famille
s’est divisée en plusieurs branches, dont les principales sont celles de Zutz, de Zernetz, de Steinberg,
de SĂ©made, de Wildenbetg,
etc. Cette dernière a formé les rameaux qui sont établis, de nos jours, dans le
Suntdgaw et dans la province de Dauphiné. Conrad de Planta, Ier du nom, reçut de
Conrad de Bibérach, évêque de Coire, l'investiture du
comté de l’Engadine, en 1139 (Nicolas
Viton de Saint-Allais, Nobiliaire universel de France: recueil général des
généalogies historiques des maisons nobles de ce royaume, 1876 -
books.google.fr). |