

|
Les Grisons IX, 15 2114-2115 Pres de Parpan les
rouges detenus, Ceux du milieu parfondres
menez loing: Trois mis en pieces,
& cinq mal soustenus, Pour le Seigneur & Prelat
de Bourgoing. "Parpan... Bourgoing" Lanis est le nom allemand de
Lugano. Mais c'est aussi Lenz/Lantsch. Parpan est entre Coire/Chur
et Lenz. Bourgoin est BergĂĽn/Bravuogn dans le cantoin des Grisons, comme Parpan, Coire et Lenz.
"Ceux du milieu" : les couleurs et le gris Dans ses stances sur le gris, Abraham d Vermeil, "Gris est le milieu de deux couleurs extresmes" (S. 113). Pierre Motin dit de même dans l'une de ses stances : Comme estant le milieu : c'est le gris amoureux, Filz de la coulleur blanche et de la coulleur noire. Pierre Motin, né à Bourges vers 1566 et mort à Paris vers 1614, est un poète français. Le ministre Sully s'est fait rédiger un manuscrit des poètes
de son temps (le manuscrit 534 conservé à Chantilly, au musée Condé), dans lequel Motin occupe une soixantaine de poèmes, témoignant de la popularité de sa poésie vers 1610.
La plupart de pièces "satyriques" publiées sous son nom l'ayant été après sa mort, parfois très longtemps après, avec quantité d'erreurs d'attribution
(fr.wikipedia.org - Pierre Motin). Abraham de Vermeil, né à Cerdon en 1553 et mort à Paris en 1620, est un poète baroque français. Anobli en 1593 par Charles Emmanuel,
duc de Savoie, auquel il avait dédié un poème, et il est député de la noblesse du Bugey auprès de Henri de Navarre en 1605
(fr.wikipedia.org - Abraham de Vermeil). PARFONDRE : c'est faire la fusion des couleurs d'émail, en les exposant à un feu suffisant
(Jacques Lacombe, Arts et métiers mécaniques : A-Châtaigne, 1789 - books.google.fr). Cf. VII, 39 - Boucicaut. Les émaux ont été utilisés d'une façon courante, au XVIe siècle, pour faire ces petits vitraux civils, dits vitraux suisses, si remarquables généralement par
la finesse du dessin et par leur coloration, et dont on retrouve encore de jolis spécimens à Zurich et à Coire
(Léon Appert, Note sur les verres des vitraux anciens, 1896 - books.google.fr). Dès le XIVe siècle, nos rois, les grands seigneurs et les riches représentants de la bourgeoisie aimaient à clore de verrières peintes, et à figures, les fenêtres de leurs palais, de leurs habitations. Au dire de M. Jules Labarte, ce goût se serait surtout propagé en Allemagne et en Suisse. Nuremberg, Ulm, Fribourg-en-Brisgau possédaient, à la fin du XVe siècle et au commencement du suivant, des maîtres verriers de premier mérite; de leurs ateliers sortirent des élèves qui, s'étant établis dans la Suisse allemande, exécutèrent, eux et leurs successeurs, quantité de petites vitres d'un caractère si particulier que le premier coup d'œil détermine leur origine. En Allemagne, en Suisse, les châteaux, les hôtels de ville, les maisons conventuelles, les habitations de riches bourgeois s'ornèrent toutes de ces petits vitraux qui «reproduisaient, pour les nobles, les armes de la famille encadrées de décorations architecturales; pour les maisons communes, les armoiries de la ville ou du canton, soutenues par des porteurs de bannières, revêtus des costumes et des armures du temps; pour les abbayes, la figure en pied du fondateur de l'ordre. Les bourgeois, les artisans y faisaient placer dans un écu les insignes de leur profession. Souvent, enfin, nobles, bourgeois, artisans, s'y faisaient représenter dans leur costume avec leurs femmes et leurs enfants». On comprend sans qu'il faille insister l'intérêt qui ressort de ces images de types et de costumes d'un autre âge, dues à des mains contemporaines. Leur style est loin d'être naïf; il se déhanche d'habitude en galbes fanfarons; l'attitude du corps, l'expression du geste et du visage, les ajustements sentent bien plus l'outrance que le naturel; malgré cela, l'amusement spirituel de la facture et des détails, ajouté à leurs titres archéologiques, justifie, artistiquement, la faveur qu'ils rencontrent auprès des curieux. Les «vitraux suisses», quel qu'ait été, durant un siècle et demi environ, l'entrain des verriers à les multiplier, sont rares aujourd'hui dans leur pays d'origine. On en rencontre seulement à Coire, en des logis privés, et à Zurich, maison de l'Arquebuse. Les musées, les cabinets d'amateurs, heureusement, en ont recueilli un bon nombre. Deux vitraux suisses caractéristiques du genre sont de 1602. Dans l'un, soldat en armure tenant un étendard; l'autre est aux armes du canton d'Uri. Les Suisses ne firent pas seulement des sujets et des types contemporains. Pour le caractère et l'esprit, on dirait les figures de cette Adoration des Bergers d'un vitrail d'histoire biblique de Tobie. Celle-ci représente le retour du jeune Tobie avec l'ange; on y lit en légende «Jacob Dingens et Leen sa femme 1619». Parmi les vitraillistes, on donne Hegli, Lindtmeyer et Stimmer
(Olivier Merson, Les vitraux, 1895 - books.google.fr). En 1620, "Ayant ces endiablez Rebelles executé leur massacre execrable à Tiran, subitement les Bannis & Estrangers vestus de casaques rouges, & bien montez, viennent
Ă Tell, au matin Ă l'heure qu'on preschoit, courent comme loups rauissans, vers le temple, conduits par les deux freres Azzo & Charles Besta,& leur cousin
Antoine Besta. Ceux de la Religion voyans l'intention de ces meschans se leuent tous des bancs, & cerchent Ă fermer la porte & Ă se fortifier au possible.
Ceux de dehors tachent d'entrer par force: mais ne le pouuans si aisément, vne partie d'eux s'en va aux fenestres,& tirent des arquebusades dedans, en tuent vn
grand nobre. Finalement ils forcent la porte, entrent & massacrent tous ceux qui y estoyent, hormis quelques peu de ceux qui promirent d'aller Ă la Messe.
Vne partie des hommes, dames & enfans se retirerent au Clochier prochain y voulans se sauuer : mais le feu y fut mis incontinent, & eux bruslez misérablement"
(Histoire de la Valteline et des Grisons, contenant les Mémoires, discours, traitez et négociations sur les sujects des troubles et guerres survenues esdits pays depuis l'an 1620 jusques à présent, 1632 - books.google.fr). En 1622, les Grisons protestants prennent la catholique
Coire, faisant capituler la garnison espagnole (Mercure
françois: ou suite de l'histoire de nostre temps, sous le regne Auguste du
tres-chrestien roy de France et de Navarre, Louys XIII, Volume 8, 1623 -
books.google.fr). Les Espagnols ou le parti espagnol dans les Grisons ou la Valteline
doivent ĂŞtre "les rouges", puisque le rouge est la couleur de
l'Espagne (cf. quatrain I, 3). L'écharpe blanche devint le signe de ralliement du parti des politiques et des royalistes français contre les ligueurs alliés aux Espagnols.
L'écharpe des Espagnols était rouge, et celle des Impériaux jaune. Les Anglais auront l'écharpe rouge; les Suédois, l'écharpe bleue, etc.
(Gustave Desjardins, Recherches sur les drapeaux français, 1874 - books.google.fr). Les Espagnols et les Impériaux ont l'écharpe rouge, les Lorrains l'écharpe jaune : Gollut , qui écrivait à la fin du seizième siècle, dit le rouge
«la couleur spéciale de Bourgougne»
(Mémoires de la Société d'emulation du Doubs, 1919 - books.google.fr). "loin" : histoire des Grisons Le pape Grégoire XIII protesta contre l'entrée de Genève et des Grisons dans la Confédération, par un bref spécial où se trouvent ces paroles véhémentes (27 janvier 1574) :
«Loin les Grisons, loin de votre alliance ! loin l'impie Genève !», «Satan vous tentait par ses serviteurs quand il vous était demandé de recevoir les impies genevois.»
(Alexandre Daguet, Histoire de la Confédération suisse depuis les temps anciens jusqu'en 1864, 1865 - books.google.fr,
Vulliemin, Co,nsultation de l'Histoire de la Confédération Suisse de Müller, Glutz von Blotzheim, Hottinger, Tome 12, 1841 - books.google.fr). À la fin du Moyen Âge se forment plusieurs ligues afin de combattre les influences extérieures, principalement celle de la principauté épiscopale de Coire : la Ligue de la Maison-Dieu en 1367 au sud-est et au centre, la Ligue grise (qui donne son nom au canton) en 1395 à l'ouest et la Ligue des Dix-Juridictions au nord en 1436. la Ligue grise, qui s'allia entre 1471 et 1524 avec les deux autres, la Ligue de la Maison-Dieu et la Ligue des Dix-Juridictions, pour former les Trois Ligues ou ligues grisonnes. Leur but était de contrer le pouvoir des seigneurs locaux et notamment ceux de la maison de Habsbourg. Le gris était la couleur des vêtements portés par les habitants (laine grise de mouton des Grisons). En 1512, les Trois Ligues s'emparent de plusieurs régions du sud des Alpes : la Valteline et les vallées de Chiavenna et de Bormio. Elles restent sous l'autorité
des ligues jusqu'au début du XIXe siècle
(fr.wikipedia.org - Canton des Grisons). 1626 ...passants auprès
de Ragatz, nous vismes de
l'autre costé du Rhin la ville de Mayenfeld
que l'archiduc Léopold a toute ruinée et bruslée. Avant
que de sortir de Coire, il est Ă
propos de dire quelles sont les alliances des Suisses, scavoir:
l'abbé et ville de Saint-Gal, les Grisons, les Valesians, les villes de Rothwil,
Mulhausen et Biel; le comte
de Neufchastel et Genève sont confédérés avec le
canton de Berne; les XIII cantons ont alliance avec la France, les catholiques
l'ont seulement avec le Pape et l'Espagne; avec Zurich et avec Berne; le
marquis de Bade a la mesme alliance, ce marquis n'a
rien ny a la ville de Bade ny
au bailliage. Les Suisses ont en
commun X bailliages, cinq du costé d'Italie: Lugan, Locarn, Mendrisio, Valmadia et Belinzona; cinq
autres des Alpes vers la France et l'Allemagne: Baden, Bremgart,
Tiergaw, Sargans et Ragatz. Le bailliage de Baden est commandé par huict cantons, ainsy que j'ay
remarqué en y passant; ceux de Bremgart, Sargans, de Turgaw, dont la
principale ville est Fromenfeld, appartiennent Ă
Zurich, Lucerne, Ury, Suitz,
Underwald, Zouc et et Glaris. Le bailliage de Ragatz
est commun Ă huict cantons: Lucern,
Zurich, Suitz, Glaris, Ury,
Unterwalden, Zouc et Appenzl. Le baillaige de
Bellinzona appartient aux trois cantons d'Ury, Suitz et Unterwalden. La ville de
Rapswil appartient Ă 4 cantons: Ury,
Suitz, Underwalden et
Glaris. De la ville de Constance, l'evesque est
seigneur tant spirituel que temporel; et despend de
la maison d'Autriche. Il y a 4 petits bailliages dont j'ay parlé qui sont communs
à Berne et à Fribourg. Quant à la façon dont les Suisses gouvernent ces
bailliages: chasque canton y envoie Ă son tour un bailly qui y demeure deux ans, et les bailliages sont
catholiques ou protestans selon qu'il appartient
(sic) Ă plus de cantons catholiques ou Ă plus de protestants. Il y a une grande
division fomentée entre ces peuples par Rome et Espagne, à raison de la
diversité de religion, ce qui les rend bien considérables qu'ils n'estoient auparavant; ils sont extresmes
en leur religion, et les cantons catholiques qui sont très petits sont en
perpétuelle défiance des grands qui sont protestans. Les
Grisons occupent la Rhétie qui est l'étendue des Alpes depuis les Suisses
jusqu'en Italie; leur pays, par conséquence est très aspre et très froid. Ces
peuples sont divisés en trois ligues: la Ligue grise, la Ligue de la Case ou
Maison Dieu, et la Ligue des X Droittures. La grise a
le canton d'Ury Ă l'Occident, au midy
le bailliage de Belinzona, le duché de Milan et le
comté de Chiavenne, à l'Orient la Ligue de la Maison
Dieu et au septentrion le canton de Glaris, un peu celuy
d'Ury et le bailliage de Ragatz;
la principale ville de ceste ligue est Ilantz, il y a
huict communes qui sont trés
grandes et autant de catholicques que de protestants on
croit pourtant que les catholicques y sont un peu en
plus grand nombre; c'est celle des trois qui a le plus de terres; la Ligue de
la Maison Dieu est un peu moindre en étendue que la Grise, encore qu'elle
contienne XI communes, mais les communes de la Maison Dieu ne sont pas de si
grande estendue que celles de la Grise; la principale
ville de la Maison-Dieu est Coire, où il y a evesché;
elle est située au pied des montagnes qui l'environnent de toutes parts, hors
du costé du Rhin qui en passe à une heure, où il y a
grande plaine; la ville est petite, et assez pauvrement bastie;
c'est un (bailliage) commun qui est fort petit. Le 8, nous partismes de Coire et commencasmes
à monter dés la porte, ce que nous fismes environ deux heures et demie et passasmes
par deux villages, puis nous continuasmes encore deux
heures et demie, tantost montants tantost
descendants et quelquefois par un pays plain, puis nous arrivasmes
en un village nommé Lanis. qui
n'est plus du commun de Coire, mais de celui de Bourgoin. On passe de Coire Ă Lanis
sur un village qui est des Droittures, mais tout le
reste est de la Maison Dieu. Aprés avoir disné à Lanis, et que la neige et
le mauvais temps fust un peu passé, nous en partismes, et marchants tantost
par des valons environnés de trés hautes montagnes, tantost montants et descendants par pays rude qui n'est
cultivé que dans les valons et le long du chemin, nous arrivasmes
aprés avoir marché quatre heures et demie en un
vallon sans bout environné de hautes montagnes de tous costés
hors de celuy par oĂą on vient de Coire ; cest dans ce vallon qu'est le bourg de Bourgoin,
qui chef de toute ceste commune Ă laquelle il donne le nom, lequel commun nous fust dit pouvoir faire neuf cens
hommes. Il y a dans ce bourg quelques maisons qui sont belles en apparence,
mais pauvres dedans; il y a quelques poisles, mais
fort petits; le pays ne produit que du foing. Quoique
l'on monte plus de trois heures depuis Coire jusques lĂ , on dit pourtant que
Bourgoin est au pied des montagnes; ce lieu est très froid, à huit mois de
l'année on ne peut aller aux montagnes à cause de la neige. Il y a des chamois
et peu d'ours, lesquels ne s'y plaisent pas à cause de l'aspreté
du lieu. Le 9, il gela toute la nuit, ce qui affermissant la neige, nous ne mismes guère en peine de partir matin, et comme nous eusmes veu le soleil, nous nous mismes en chemin, ayant seize hommes avec pelles pour nous
assister mais foiblement, n'ayant pas l'usage de
poutre. A un quart d'heure de Bourgoin, on commença de monter l'espace de trois
heures, et plus on approche du haut, plus la montagne est rude, et tellement
qu'en des endroits il faut gravir. Il y a bien, costé
et d'autre du chemin, des montagnes plus hautes, mais il n'y a qu'un androit ou deux où il y ait du péril pour les lavanches. Estant au haut, on
marche environ trois quarts d'heure et puis on descend une heure en l'Engadine
supérieure. La première ville qu'on trouve est le pont de Camoquesqui
; (il) est sur l'Inn, en latin Oenus. Nous trouvasmes la plus grande quantité de neige qu'il est
possible de s'imaginer, les chevaux qui s'esloignoient
un peu du chemin y entroient jusques Ă la teste. Sur
le milieu du haut de la montagne sont les confins entre le commun de Bourgoin,
et celuy de l'Engadine supérieure. Cette montagne
s'appelle l'Albula. Nous disnasmes
au pont de Camoquesqui, qui est un grand bourg. Cette
vallée d'Engadine supérieure est fort haute, tellement que les montagnes qui
sont de costé et d'autre sont fort basses, et ne paroissent que comme collines (La
Suisse en 1626 d'après une relation inédite, L'Europe, l'Alsace et la France:
problèmes intérieurs et relations internationales à l'époque moderne : études
réunies en l'honneur du doyen Georges Livet pour son 70e anniversaire, 1986 -
books.google.fr). La vie de Louis Deshayes de Courmenin
fut aussi brève que mouvementée. Originaire de l'Orléanais, il était le
petit-fils d'un avocat et le fils d'un bailli et gouverneur de Montargis,
acheteur de la seigneurie dont il portait le nom. Il semble bien que ce fut en
compagnie de son père, chargé d'une mission diplomatique, qu'il se rendit pour
la première fois en Turquie, en 1621. De ce voyage de onze mois et dix-neuf
jours, il rapporta la matière d'un livre qui parut à Paris en 1624. Et le
succès de cet ouvrage lui permit de se voir confier trois missions successives.
En novembre 1624, il fut envoyé au Danemark, chargé de rapprocher le roi
Christian IV de son voisin Gustave- Adolphe, et de les faire intervenir
simultanément dans l'Empire. Il n'y parvint pas. Mais il reçut peu après la
mission de se rendre à Constantinople pour offrir au Grand Seigneur et au Sophi, alors en guerre, la médiation française. Parti de
Paris en mars 1626 avec une escorte, il arriva Ă Constantinople le 9 juillet. Comme
la précédente, sa démarche n'aboutit qu'à un échec. Rentré en France, il n'en
obtint pas moins une troisième mission, en Danemark et en Russie, et réussit,
cette fois, à signer au nom du roi deux traités, l'un à Copenhague le 14
juillet 1629, l'autre à Moscou, le 1er novembre suivant. Il semble avoir été
quelque peu grisé par ces succès, et avoir considéré que ses mérites étaient
insuffisamment récompensés. Après son
retour de Russie, il se mit au service de Gaston d'Orléans et devint son agent
à Mayence. Arrêté en pleine Allemagne au mépris du droit des gens, il fut
transféré à Béziers, où se trouvait la Cour, jugé, condamné et décapité le 12
octobre 1632 - dix-huit jours avant que le soit, Ă Toulouse, un grand rebelle,
Montmorency, gouverneur du Languedoc. Deshayes de Courmenin
était âgé de «trente-deux ans ou environ». Deshayes de Courmenin a raconté sa traversée de la Suisse aux alentours
de Pâques 1626. Comme la plupart de ses contemporains, Deshayes de Courmenin est insensible à la beauté de la montagne. Il ne
voit en elle qu'un obstacle redoutable, oĂą l'on peut craindre, au printemps,
les avalanches. Ce qui l'intéresse, en revanche, au plus haut point, ce sont
les hommes et les institutions, dont il a pu prendre une connaissance préalable
par certains livres. Il souligne le caractère compliqué que revêt l'état administratif
et politique du pays: cantons catholiques et protestants, bailliages communs,
alliances. Il évoque la présence militaire française dans les Grisons (La
Suisse en 1626 d'après une relation inédite, L'Europe, l'Alsace et la France:
problèmes intérieurs et relations internationales à l'époque moderne : études
réunies en l'honneur du doyen Georges Livet pour son 70e anniversaire, 1986 -
books.google.fr). Cf. quatrain IX, 18 - Rebellion de Montmorency - 2116-2117. Il publie Voyage du Levant, fait par le commandement du
roi en 1621, Paris, 1624 (fr.wikipedia.org
- Louis Deshayes (diplomate)). "Pour le Seigneur et prélat de Bourgoing" : pour les intérêts de la religion cacatholique Le prélat de Bourgoin, village qui dépendait de Coire
avant le passage au protestantisme en 1537, doit être l'évêque du diocèse dans lequel se trouve la localité
(fr.wikipedia.org - Diocèse de Coire). Grâce à une action militaire planifiée de longue date, la
puissance austro-espagnole réussit à l'automne 1621 à soumettre à son autorité
directe une partie des Grisons et notamment le territoire réformé de la vallée
du Prättigau qui faisait partie de la Ligue des Dix
Juridictions et sur lequel l'archiduc Léopold V (1586-1632) se prévalait de
droits de seigneur foncier. Pour la
Maison d'Autriche, tenue de créer un territoire dépendant unifié sur le plan
confessionnel, l'occasion se présentait, en collaboration avec le prince-évêque
de Coire Jean V Flugi d'Aspermont
(1550-1627), de rendre au catholicisme le statut de seule religion légitime
dans les parties réformées des Grisons. Pour accomplir cette mission
périlleuse, on fit appel à des missionnaires de la province suisse des
capucins. Ce projet, typique de la Contre-Réforme, élaboré en Rhétie du Nord
sous la direction du père Fidèle de Sigmaringen, devait être garanti par la
protection militaire des troupes autrichiennes. Cela se révéla cependant irréalisable
lorsqu'éclata le soulèvement paysan qu'on redoutait depuis longtemps contre la
Maison d'Autriche: le 24 avril 1622, la haine des réformés du Prânigau se déchargea en un assaut mortel contre le
prédicateur, dans le village de Seewis à l'entrée de
la vallée du Prättigau (Bertrand
Forclaz, Religion et piété au défi de la guerre de Trente Ans, 2019 -
books.google.fr, fr.wikipedia.org
- Principauté épiscopale de Coire). Les ecclésiastiques réformés des Grisons s'assemblèrent
(1618) pour les affaires de l'église à Bergün, vallée
sauvage entourée de glaciers. Quelques-uns d'entre eux dirent que le gouverneur
de Milan avait envoyé de grandes sommes dans le pays pour faire accepter
l'alliance avec l'Espagne, et que, s'il échouait dans ce projet, il était
résolu à susciter des troubles dans la Valteline pour se baigner dans le sang
de tous les réformés. Ce discours répandu dans tout le pays aigrit de nouveau
les deux partis et leur mit les armes à la main. L'Engadine commença la guerre,
et Rodolphe Planta fut obligé de se sauver dans le Tyrol. Un pasteur réformé,
George Iénatsch, marcha contre lui de Samaden à la tête d'une troupe armée. Un tribunal criminel
assemblé à Thusis, fut dirigé par quelques pasteurs protestants avec la
dernière cruauté. Ce tribunal mit à prix
la tête de Rodolphe Planta et celle de son frère Pompé, ordonna la confiscation
de tous les biens de l'évêque de Coire, Jean Flugi,
qui avait pris la fuite, et le condamna Ă mort par contumace ; il bannit Ă
perpétuité Augustin Travers, proscrivit un grand nombre d'autres citoyens,
infligea des punitions de toute espèce, dont les plus cruelles atteignirent
Nicolas Rusca, archiprĂŞtre de Bedano
dans la Valteline, et Jean-Baptiste Prévot, surnommé Zambra, landammann du Pregael. Rusca, prêtre catholique, respectable par sa piété, mourut
dans les fers, empoisonné, prétendit-on, quoique, mis à la torture, il eût
protesté qu'il n'avait pas conspiré pour l'Espagne; son cadavre fut enterré par
le bourreau. Le lendammann Zambra,
vieillard de 74 ans, affaibli par la maladie, eut la tête tranchée, parce que
la torture lui arracha l'aveu qu'il avait reçu des pensions et des présents de
l'Espagne et de la France (Auguste
Savagner, Abrégé de l'histoire des Suisses, d'après Jean de Muller, Zchokke,
etc., suivi d'un précis de l'histoire de Bavière, d'après les meilleurs
auteurs, Tome 2, 1841 - books.google.fr). Le duc de Rohan écrit en 1635 alors qu'il est en opération pour la France dans la Valteline : Je vous ai déja mandé la mort de M. l'évêque de Coire, fur quoi étant important au service du Roi d'en élire un qui lui soit affectionné, nous avons tous jetté les yeux sur le prévôt de l'évêché, & par avance nous avons écrit M. du Landé & moi au chapitre pour les exhorter de ne faire aucune élection sans notre participation. Nous jugeons à propos qu'il plût à Sa Majesté écrire une lettre audit chapitre, pour lui mander qu'ils n'eussent à rien conclure, sans en concerter avec ses ministres. Joseph de Mohr, qui étoit prince & évêque de Coire, depuis 1627, mourut le 6 Août 1635. Le prévôt était Jean Fluog (Flugi) d'Aspermont : il fut en effet élu prince &
évêque de Coire, le premier Février 1636. Ce prélat mourut en Janvier 1661
(Henri de Rohan, Mémoires et lettres sur la guerre de la Valteline, Tome 2, 1758 - books.google.fr). Histoire de Bergün/Bourgoin La zone des forêts de la vallée supérieure de l'Albula ne fut colonisée durablement par des populations
romanes qu'au Moyen Age. Un domaine épiscopal est mentionné à Latsch en 1154 et un domaine à Stugl
en 1270. La seigneurie des Greifenstein, dont le
siège à Bergün était probablement la tour médiévale
du centre du village, remonte au XIIe siècle. Par les Wildenberg,
les Werdenberg et les Matsch,
elle revint en 1394 à l'évêque de Coire. Une reconnaissance épiscopale
mentionne, vers 1400, deux mayories et vingt-sept
manses. Les droits seigneuriaux furent rachetés en 1537. Filisur
se détacha en 1496 de l'église mère dédiée aux saints Pierre et Florin,
construite en 1188. Latsch et Stugl
firent de même en 1620. La paroisse embrassa la Réforme entre 1577 et 1590. Les
communautés de Filisur, Latsch
et Stugl possédaient leurs propres tribunaux civils.
Chef-lieu de la juridiction homonyme, Bergün était aussi
le lieu des exécutions (hls-dhs-dss.ch). Trois mis en pièces" et "cinq" : 1635-1636 Ceste année le Roy auoit cinq belles & puissantes armées commandez par de grands & vaillans Capitaines : La premiere en Lorraine par le Duc d'Angoulesme & le Mareschal de la Force, sous lesquels estoient le Marquis de Sourdis, le Comte de Thianges Mareschal de Camp, le Duc de sainct Simon, le Sieur de la Meilleraye grand Maistre de l' Artillerie de France, le Comte de Barrault Gouuerneur de Nancy, le Comte d'Arpajon, le Colonel Gassion, & de quantité de belle Noblesse volontaire qui tous accouroient à ceste guerre pour y signaler leur courage & leur fidelité au seruice du Roy. La deuxiesme armée pour l'Allemagne fut donnée au Cardinal de la Valette, ayant auec luy le sieur de Fequieres Mareschal de Camp, le Colonnel Hebron Escossois, à laquelle armée se ioignit celle du Duc Bernard Vveymar, composée d'Allemands & de Suedois; ces deux armées furent renforcées des trouppes que le Roy leur donna; sçauoir de six à sept mille Suisses, de trois Regimens François d'Infanterie, de huict Compagnies du Regiment des gardes, de deux mille cheuaux, & de cinq cens Dragons, faisant ensemble plus de vingt mille hommes. La troisiesme armée du Roy pour la Picardie estoit commandée par le Mareschal de Chastillon, & le Duc de Chaunes, ayans auec eux les sieurs de Ramburres, de Villequier, & le Colonel Ranzau Efcoffois. La quatriesme armée du Roy estoit en Italie, sous la charge du Duc de Crequy, qui se ioignit à celles des Princes de la ligue faite pour conseruer la liberté d'Italie contre les desseins de l'Efpagnol; en ceste ligue le Duc de Sauoye & le Duc de Parme estoient entrez. La cinquiesme armée de France destinée pour la Valteline, estoit commandée par le Duc de Rohan, ioinct auec les Grisons & les Venitiens
pour conseruer ceste vallée contre les efforts d'Austriche & d'Espagne.
(Jean Richer, Le mercure françois, ou suitte de l'histoire de nostre temps, Volume 21, 1639 - books.google.fr). Pour couper les communications de la péninsule ibérique avec les Pays-Bas, Rohan réoccupe la Valteline tandis qu'une autre
armée, chargée de tendre la main au stathouder Frédéric-Henri de Nassau, bat les Espagnols à Avein (20 mai 1635), mais, mal payée et ravitaillée, se disperse presque aussitôt
(Jean Paul Perré, La guerre et ses mutations, des origines à 1792, 1961 - books.google.fr). Richelieu veut sur ce point appuyer la France à l'Escaut, et partager avec la Hollande les Pays-Bas espagnols. Par le traité de Paris, 1635, la France se réserve la rive gauche de l'Escaut, et les ports d'Ostende, de Dunkerque et d'Anvers. L'hésitation des Hollandais, inquiets du voisinage de la France; la résistance du pays, que les désastres de l'invasion rattachent à l'Espagne; l'offensive de l'Autriche, rendue libre par l'adhésion des princes protestants à la paix de Prague, font avorter les desseins de Richelieu, qui, du moins, s'est emparé de l'Artois. Châtillon et Brézé, vainqueurs à Avein, joignent le prince d'Orange. Pccolomini ferme la retraite à l'armée franco-hollandaise, et avec Jean de Werth
envahit la Picardie; il pousse jusqu'à Corbie, prise le 15 août 1636
(Émile Marguerin, Gustave Hubault, Cadres d'Histoire de France, Partie 1, 1850 - books.google.fr). La Cour tourna toute son attention sur les Pays-bas, vivement attaqués par les Espagnols: on a vû que pour se vanger des efforts de Richelieu
en Italie, ils avoient assemblé une puissante armée en Flandres sous le commandement de Picolomini & de Jean de Wert, deux Généraux fameux; ils entrerent
ensemble en Picardie, & s'emparerent d'une grande quantité de Places, que les Gouverneurs rendirent aux premieres attaques : on attribua cette perte à Richelieu.
Ce Ministre, disoit-t-on, depuis la déclaration de guerre, n'avoit nullement songé à mettre cette Frontiere en état de défense, & l'avoit même laissée plus
dégarnie qu'en tems de paix. Richelieu s'emporta extrêmement contre eux; & quoiqu'il ne dût attribuer ces mauvais succès qu'à lui-même, il fit condamner les Gouverneurs
des Places renduës, à être écartelés ["Mis en quartiers", par extension "mis en pièces"] comme traîtres. A la fin pourtant, on opposa aux Espagnols le corps d'armée, commandé par le Comte de Soissons; mais comme il
n'étoit pas capable de leur faire tête, il ne put les empêcher de passer la Somme, & de prendre diverses Places; & les troupes Françoises commençant à s'épouvanter,
laisserent le chemin libre à huit ou dix mille hommes, que commandoient Piccolomini & Jean de Wert, & se retirerent vers Compiègne. Les troupes ennemies ayant
été considérablement augmentées, le Comte de Soissons, qui se voyoit en tête une armée de plus de trente mille hommes, se retira vers la Fere, avec dix mille hommes
de pied & trois mille chevaux; quelques uns disent que ce Prince n'avoit pas plus de huit Ă neuf mille hommes effectifs, & qu'ils manquoient d'Artillerie & de poudre.
Le péril extrême qui menaçoit la France, jettoit la consternation dans tous les esprits; on tint un grand Conseil de Guerre, pour examiner les moyens les plus propres
à arrêter les progrès de l'ennemi. Pendant que l'on délibéroit, les Généraux du Roi d'Espagne s'emparerent de la Capelle, du Catelet & de Corbie. Piccolomini & Jean de Wert,
enflés de ces grands avantages, poussent le Comte de Soissons, le forcent d'abandonner la défense de la Somme & de se retirer dans Compiégne. Le Cardinal de Richelieu tremble
lui-même & accuse Soissons d'être d'intelligence avec les ennemis. Celui-ci, qui s'étoit défendu autant qu'il avoit pû le faire contre des troupes si supérieures,
se plaint à fon tour, que le Ministre laisse fon armée dégarnie des choses qui lui font le plus nécessaires
(Auvigny, Les vies des hommes illustres de la France, depuis le commencement de la monarchie jusqu'à présent, Tome 4, 1758 - books.google.fr,
www.cnrtl.fr). "peu soutenus" D'abord victorieux, Rohan, tiré de son exil vénitien après la rébellion protestante, est laissé sans renforts et sans ordres précis dans les montagnes
de l'est de la Suisse. Après avoir sans succès instruit Richelieu de ses difficultés, suspecté d'être responsable de l'échec des troupes françaises en Valteline,
il est prié de reprendre le chemin de l'exil
(fr.wikipedia.org - Henri II de Rohan). Le père Joseph semble avoir été intraitable en matière de religion, refusant et le traité négocié par Rohan et toute modification ménageant les intérêts des Grisons
(Gustave Fagniez, Le père Joseph et Richelieu (1577-1638), Tome 2, 1894 - books.google.fr). Jenatsch, après avoir servi sous le duc de Rohan, l'abandonna, abjura la réforme pour rallier à lui les catholiques, noua des intelligences
avec l'Autriche, fit espérer à ses concitoyens la restitution intégrale de la Valteline des mains de cette puissance et unit enfin les adversaires
de la France parmi les officiers grisons par un serment prêté à Silvaplana le 24 septembre 1636. Dès lors tous les efforts de Rohan, d'ailleurs malade et mal
conseillé, pour arrêter la réaction, furent inutiles et une Ligue nationale, le Kettenbund, fut scellée le 6 février 1637; elle avait pour but l'affranchissement
complet du pays. Rohan signa une capitulation le 26 mars et se retira par la Suisse. Avant son départ, la Diète avait rejeté les articles de Chiavenna, et le résultat
de l'expédition du duc se trouvait anéanti
(Florent Guiot, La réunion des Grisons à la Suisse: Correspondance diplomatique, 1899 - books.google.fr). Cf. quatrain VI, 28 pour "le grand pasteur" qui serait Jenatsch. En 1636, la France envahie devait songer surtout à se défendre, et l'importance de la Valteline était forcément un peu oubliée. [...]
La France payait cher ces illusions et cette incurie. Sila possession des passages de la Valteline n'interceptait pas entièrement les communications entre l'Allemagne
et l'Italie, puisqu'elles pouvaient encore se faire par le Saint-Gothard, elle les rendait difficiles, elle rassurait Venise, affermissait notre influence dans les cantons helvétiques,
la grandissait en Italie et menaçait le Milanais. [...] La France recueillit de ses rapports avec les Suisses deux échecs qui en sont les événements les plus saillants : le renouvellement,
avec aggravation, de l'alliance de l'Espagne et des cantons catholiques (mars-juin 1634); la perte de la Valteline et la ruine de l'influence française dans les Grisons
(Gustave Fagniez, Le pére Joseph et Richelieu (1577-1638), Tome 2, 1894 - books.google.fr). Acrostiche : PCTP, Placidus Christianus ToParcha Placidus Toparcha fut le premier des habitans de ce village qui embrassa le christianisme où St. Sigisbert prêcha avec succès en 614,
immédiatement après la conversion de Disentis la première des communes qui reçurent l'évangile. Toparcha employa son bien à fonder le couvent de Disentis
où il prit le froc lui même; en 632 il mourut martyr et victime des fureurs du Comte Victor de Coire qui résidoit au château de Vilinja situé au-delà du Rhin près du hameau de Bralf.
Origine de la liberté des Grisons. Les environs de Trons furent non seulement le lieu d'où la religion chrétienne se répandit dans les Grisons, mais aussi le berceau de la liberté de ce pays.
En Mars 1424 les trois frères Hans, Henri et Ulrich Brun de Rätzins, le Comte Hans de Sax et Misox, le Comte Hugens de Werdenberg, frère du célèbre Rodolphe de Werdenberg,
et les chefs de toutes les communes des vallées du Rhin-antérieur, de Lougnetz, de Savien, de Schams, du Rhinwald et de la moitié de celle de Domleschg présidés par l'Abbé Pierre de
Pontaninghen natif de la vallée du Rhin-antérieur et Abbé de Disentis formèrent l'antique fédération qui prit le nom de Ligue-Grise ou Supérieure, et à laquelle toute la République
des Grisons doit son origine
(Johann Gottfried Ebel, Manuel du voyageur en Suisse, Tome 4, 1811 - books.google.fr). Saint Fidèle, né à Sigmaringen en 1577, ayant exercé à Colmar la profession d'avocat, était entré en 1612 dans l'Ordre des Capucins. La Congrégation de la Propagande désirant en arrêter le cours, demanda au Provincial des Capucins de zélés missionnaires qui pussent raffermir la foi chez les catholiques de ce pays, et s'opposer aux efforts des ministres protestants. La réputation de sainteté que s'était acquise dans son Ordre, le Père Fidèle, son zèle et sa charité le firent choisir pour être préfet de cette mission. Au commencement de l'année 1622, il entra dans une partie du pays des Grisons, dont l'Autriche s'était emparée en 1576.
Il poursuivit sa route et arriva à Sévis. Les troupes de l'empereur qui venaient attaquer les protestants retranchés dans
Sévis. Ceux-ci crurent que le Père avait appelé les impériaux. On lui donna un coup de sabre sur la tète; il reçut un autre coup de sabre,
et en même temps un violent coup de bâton lui ouvrit le crâne. Il tomba étendu à terre et baigné dans son sang. Les hérétiques craignant qu'il ne fût pas
encore mort, le percèrent de plusieurs coups d'épées, et lui tailladèrent la jambe gauche, pour le punir, disaient-ils, de toutes les courses qu'il avait
entreprises pour leur conversion. Après ce triomphe, ayant trouvé dans Sévis le compagnon du saint Martyr, ils le percèrent de coups d'épée; mais à son regret
ses blessures ne furent point mortelles, et il pleurait de n'avoir point été jugé digne de mourir avec son cher maître
(Edouard Daras, Petites fleurs du cloître, Tome 1, 1869 - books.google.fr). Typologie Le report de 2115 sur la date pivot 1626 donne 1137; sur 1636, 1157. L'Engaddine est une vallée de
Suisse, canton des Grisons, ligue de la Maison-Dieu, formée, au N. O., par les
Alpes Lépontiennes et des Grisons, et, au S. E., par les Alpes Rhétiques, dont
les sommets sont couverts de neiges éternelles et d'immenses glaciers. Elle
s'étend, du S. O. au N. E., environ 18 l., et est
traversée dans toute sa longueur par l'Inn, qui prend sa source à l'extrémité
S. O., au mont Maloïa, qui la sépare de la vallée de Bregell. Elle se termine, au N. E., à la gorge de Finstermünz, qui lui ouvre une communication avec le Tyrol.
L'Engadine est très-resserrée en différens endroits, mais
sa largeur est en général d'1/2 l. Une seule route la parcourt dans toute sa
longueur. Le sol, susceptible de culture, produit de riches pâturages. Des
forĂŞts de pins couvrent en grande partie les montagnes. Le climat de cette
vallée est très-froid; la neige ne disparaît guère qu'en juin, et l'hiver
recommence en septembre. Pendant la courte durée de l'été, on y éprouve des
gelées nocturnes qui endommagent le peu de grains qu'on y cultive, et les tremblemens de terre y sont fréquens.
Le principal commerce consiste en bois, bestiaux, beurre, fromages et peaux,
qui sont exportés en Italie et dans le Tyrol. Cette vallée possède des sources
d'eaux minérales : celles de S. Moritz sont les plus renommées. L'Engadine se
divise en Haute et Basse, formant 2 juridictions. La première, de 7 l.
d'étendue, renferme 11 comm. et 3.000 hab., protestans ; la deuxième contient 11 comm.
et 4.647 hab., protestans et catholiques. Ces habitans parlent la langue romane, et sont généralement
actifs et industrieux : beaucoup d'entre eux s'expatrient et parcourent l'Europe
en qualité de pâtissiers, de confiseurs et de fabricans
de liqueurs. La juridiction de la Haute-Engadine se subdivise en Haute et Basse
Fontana-Merla; celle de la Basse Engadine se divise
pareillement en Haute et Basse Val-Tasna. Le nom de
cette vallée signifie, en roman, tête de l'Inn ou maison de l'Inn, et l'on
attribue l'origine de la population de cette contrée à des Engadiniens
qui vinrent, dit-on, s'y réfugier l'an 587 avant J.-C., pour se soustraire aux fureurs
des Gaulois que Bellovèse avait conduits en Italie. Il paraît que cette vallée fut cédée en
1137 à l'évêque de Coire, et que depuis 1239 jusqu'au milieu du XIVe siècle
la Basse-Engadine fit partie du Tyrol. Les Autrichiens en brûlèrent tous les villages
en 1621, et en furent chassés 5 ans après par une armée française sous les
ordres du duc de Rohan (Dictionnaire
géographique universel, contenant la description de tous les lieux du globe,
Tome 5, 1839 - books.google.fr). En Haute-Engadine,
région que l'on peut atteindre en traversant les cols du Julier
et de l'Albula, la position des évêques de Coire se
renforce en 1137-1139, grâce à l'acquisition des terres et des droits de la
famille des Gamertingen. L'objet de cet accord
embrassait le territoire de presque toute la Haute-Engadine, jusqu'au col du
Bernina : les évêques avaient ainsi gagné le contrôle sur le versant
méridional du col du Septimer et du Julier, et sur les deux centres principaux de la
Haute-Engadine, les villages de Samedan et Zuoz. A travers le col le col du Bernina, s'offre la
possibilité d'un contact ultérieur avec le val Poschiavo
et la Valteline, zone de production vinicole importante (Simona
Boscani Leoni, Essor et fonctions des images religieuses dans les Alpes :
l'exemple de l'ancien diocèse de Coire (1150-1530 env.), 2008 - books.google.fr). Les Planta est une famille noble, d’ancienne extraction,
originaire d’Etrurie, transplantée dans le pays des Grisons, laquelle a fourni,
l’an 519, un évêque de Coire, dans la personne d’Ursicin,
dont on voit encore le tombeau dans l'église cathédrale. Elle a possédé en fief
le comté de l’Engadine, donné plusieurs chevaliers à l'ordre Teutonique, des
princes évêques de Coire, et des abbesses de différents ordres. Cette famille
s’est divisée en plusieurs branches, dont les principales sont celles de Zutz, de Zernetz, de Steinberg,
de Sémade, de Wildenbetg,
etc. Cette dernière a formé les rameaux qui sont établis, de nos jours, dans le
Suntdgaw et dans la province de Dauphiné. Conrad de Planta, Ier du nom, reçut de
Conrad de Bibérach, évêque de Coire, l'investiture du
comté de l’Engadine, en 1139 (Nicolas
Viton de Saint-Allais, Nobiliaire universel de France: recueil général des
généalogies historiques des maisons nobles de ce royaume, 1876 -
books.google.fr). Depuis 1646 (Chur Proprium), Adalgott - ancien moine de Clairvaux contemporain de Bernard -, évêque de Coire de 1151 à sa mort en 1160, est vénéré liturgiquement
comme un saint dans le diocèse de Coire, et les cisterciens l'ont également inclus dans leur calendrier des saints
(de.wikipedia.org - Adalgott). |